[A] Cachez cet anglicisme que je ne saurais voir !

Note : 37

le 25.04.2014 par Popovski

46 réponses / Dernière par Ash le 29.06.2014, 17h38

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Venusian a écrit:
Tout à fait.
Autant je trouve la langue française lourde et mal foutue par rapport à d'autres langues - y compris latines - que ça soit en littérature ou encore lorsqu'on parle avec des étrangers,

Toi qui fait du théatre, tu trouves la littérature française mal foutue?
Je sais que ça a rien à voir avec le sujet mais ça m'interpelle.
L'un n'empeche pas l'autre. On se perd, a mes yeux, dans une putain de vague de mots en Français parfois.

J'ai un faible pour la littérature américaine et anglaise (quand je parlerai espagnol parfaitement ca changera peut être) :

Bukowski
Hemingway
Steinbeck

Tout ca.

Pas de ma faute mais a part Boris Vian et Cendrars nos auteurs m'emmerdent.


Tout ca pour dire qu'on peut aimer et connaître la langue française sans la diviniser.

Non mais sans la diviniser, même si à l'école c'est extrêmement chiant, quand tu reprends certains auteurs et que tu vois leur maîtrise de la langue et la finesse de leurs analyses, leur humour et leur subversion, je trouve ça gros de faire la généralité : "la littérature française c'est lourd". Surtout quand on est sensé connaitre.
Je parlais pas de comparer une aux autres, juste de ce jugement absolu (j'aime aussi un grand nombre d'auteurs anglais ou autres...)
Dans un autre sujet, quelqu'un faisait référence à Cyrano. C'est un bel exemple justement.
Mais ça reste une remarque, je veux pas faire d'éviter le sujet sur ça...

Non mais on est d'accord Outkast.

Rigolo Cyrano je l'ai lu deux fois et je ne m'en lasse toujours pas (d'ou la dédicace inconsciente dans ma photo).

Je pense juste qu'il faut remettre les chose à plat : il y a du tres bon dans la littérature francaise, mais chacun est libre d'aimer ou non selon sa sensibilité.

J'aime les auteurs simples qui vont droits au but, je ne me retrouve pas dans Chateaubriand par exemple.

Mais la langue est un enjeu toujours tres fun de ce point de vue. Sachons apprécier TOUTES les littératures et voyager par les mots.

D'ailleurs un jour j'écrirai un livre.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Like ! le 06.05.14, 07h07 par Onmyoji

Toi qui fait du théatre, tu trouves la littérature française mal foutue?
Je sais que ça a rien à voir avec le sujet mais ça m'interpelle
Bah déjà pour moi théâtre et littérature sont différents. Et pour ce qui est du théâtre, tu as mis dans le mille, je suis beaucoup plus proche des méthodes anglo-saxonnes que françaises (plus Actor's Studio que Comédie Française quoi).
Et côté auteurs je suis un grand fan de Tennessee Williams (américain), je joue du J.-B. Priestley (anglais) en ce moment, dont on a refait entièrement la traduction avec ma troupe d'ailleurs, vu que le traducteur officiel nous avait pondu une pièce 2 fois plus longue que la VO...
Et je suis bien plus amateur de Shakespeare que Molière.

Pour ce qui est de la littérature française, oui j'ai jamais eu de bons rapports avec elle même si évidemment il y a quelques grands chefs d'oeuvre.
Je suis pas insensible à Marcel Proust, et j'adore lire Françoise Sagan pour n'en citer que deux.

PS : et Cyrano c'est du théâtre, pas de la littérature. C'est pas censé être lu à la base. Un gros travers typiquement français ça ^^
Si vous pouvez, allez le voir sur scène ! (je recommande la version avec Patrick Pineau, pas celle avec Torreton).

Fin de la grosse digression, mais c'est à cause de Outkast !

Ce qui ressort de tout ce débat, c'est principalement l'impression d'un manque de sentiments/d'implication émotionnelle dans le jeu de la séduction, ce qui est un paradoxe hautement problématique.

Voici une affirmation que l'on peut ouvertement discuter, mais que je pense intimement vraie : On ne tombe amoureux que parce qu'on a lu des histoires d'amour.

L'anglicisme et le vocabulaire technique sont, pour nous, des mots neutres émotionnellement : on n'a pas d'imaginaire qui s'est construit dessus, ces mots ne se trouvent pas dans les contes de fées qu'on a entendu dans notre enfance. Précis, concis et neutres, ils permettent une efficacité d'analyse redoutable. Mais en utilisant ces mots pour penser les rapports de séduction (car on pense par les mots, ils sont donc intrinsèquement liés à nos émotions), on abandonne nos mots courants, gorgés d'émotions. Il y a donc une positivité de ce vocabulaire, l'efficacité, mais il y a aussi une négativité : on perd le sentiment.
Or le sentiment, n'est-ce pas le plus grand plaisir du jeu de séduction ?

Opposons l'anglais et le français, Game et séduction :
- The Game : pour nous, ça se rapproche du jeu video, avec des niveaux, des performances rationnelles et des progrès constatable par des statistiques. C'est l'art du PUA, que l'on imagine difficilement tomber dans des transports amoureux. Le Game peut procurer un plaisir certain, et intense ! Mais ce n'est pas le même plaisir que celui que l'on imagine spontanément quand on parle de "séduction" et de "séducteur ».
- Séduction : c'est tout un imaginaire qui se mobilise lorsqu'on entend ce mot, notamment celui des séducteurs romantiques, des amours passionnées, etc. On voit une folle nuit d'amour en connivence parfaite avec l'autre, une osmose. Mais c'est aussi l'imaginaire de la transgression, de la manipulation, de l'adultère : les filles des siècles précédents n'étaient jamais fautives mais simplement considérées comme "victimes" d'un séducteur.


Il faut donc tout d'abord se poser la question de savoir ce que l'on veut en pratiquant la séduction/le game.

Il semble qu'on ait quitté la pure rationalité des PUA américains des décennies précédentes. On nuance, on veut un équilibre. On refuse le vocabulaire froid du management/coach. Bon, ce problème n'est pas nouveau, et pas propre à la séduction, il suffit (puisqu'on parle de littérature) de regarder l'ironie grinçante de Dickens au début de Hard Times.
Chapter 1 : The One Thing Needful
C'est un maître d'école qui parle.
"Now, what I want is Facts. Teach these boys and girls nothing but Facts. Facts alone are wanted in life. Plant nothing else, and root out everything else. You can only form the minds of reasoning animals upon Facts : nothing else will ever be of any service to them. This is the principle on which I bring up my own children, and this is the principle on which I bring up these children. Stick up to Facts, sir!"
Les faits et la trop grande rationalité font peur pour la séduction, l'éducation, et à peu près tout le reste.


Dès lors, j'approuve l'idée de réinvestir notre vocabulaire courant, qui porte en lui l'émotion, mais de le maîtriser. S'approprier la langue et s'approprier la séduction, c'est la même chose : Il faut faire un art de ce qui n'est qu'une habitude (art au sens de technique maîtrisée) comment disent les grammairiens de Port-Royal. En apprenant à utiliser notre propre langage, avec précision, avec art, on pourra analyser et penser de façon efficace toutes les situations sans toutefois briser la charge émotionnelle qui rend la séduction savoureuse.

Ce que je veux dire, c'est qu'on peut utiliser un vocabulaire spécifique et précis, mais il faut le coupler, de temps en temps, avec des mots de notre langue pour éviter de passer à côté de la saveur de la séduction. Et il faut continuer à lire des romans, des histoires, pour enrichir son expérience de la séduction et faire surgir en nous des émotions qu'on n'éprouvait pas spontanément. Nécessairement, cette émotion se manifeste, et la fille la ressent. Ne rêve-t-on pas tous de les mouvoir dans des zones émotionnelles encore inexplorées ?

Certes, ce n'est peut-être pas le meilleur conseil pour un "AFC" ; mais, une fois ce stade dépassé, ne nous bridons pas, vivons pleinement l'expérience !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Intéressant le 21.06.14, 17h03 par Suit
  • [+2] 100% d'accord le 29.06.14, 17h29 par Ash

Owen a écrit :Non mais on est d'accord Outkast.

Rigolo Cyrano je l'ai lu deux fois et je ne m'en lasse toujours pas (d'ou la dédicace inconsciente dans ma photo).

Je pense juste qu'il faut remettre les chose à plat : il y a du tres bon dans la littérature francaise, mais chacun est libre d'aimer ou non selon sa sensibilité.

J'aime les auteurs simples qui vont droits au but, je ne me retrouve pas dans Chateaubriand par exemple.
Non mais honnêtement, qui se retrouve dans Chateaubriand ?
En fait, je pense que quand on parle de littérature française, on imagine tout de suite les gros poids lourds romantiques, Chateaubriand, Hugo, éventuellement un peu de naturalisme avec Zola...
Alors que putain, la littérature française, mais c'est tellement plus que ça. Faut pas hésiter à sortir du 19e siècle : au 18e y'a eu des trucs géniaux avec les Lumières, beaucoup de textes intelligents et drôles (Voltaire ou Diderot : perso Rousseau j'ai jamais pu, mais là encore, question de goûts), le 17e est absolument génial pour tout ce qui est tragédie classique, et puis au 16e on a Rabelais, et il faut avoir lu Rabelais, c'est incontournable, c'est des barres de rire à chaque page avec des réflexions pourtant très profondes — et j'ai envie de dire, poussez jusqu'au Moyen Âge, Tristan et Yseut, le Chevalier de la charrette, le Conte du Graal, tout ça c'est absolument divin, profond, multiple, poétique aussi (bon, faut jeter un oeil sur le texte en ancien français, mais y'a plein de chouettes versions bilingues maintenant).
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Post de qualité le 21.06.14, 14h10 par Onmyoji

Non mais honnêtement, qui se retrouve dans Chateaubriand ?
Ça fait (très) longtemps que je n'ai pas lu du Chateaubriand. Et je n'en avais pas lu beaucoup, mais j'avais adoré !
Par contre, je vomis Flaubert.

@Marcel21 : Tu as parfaitement capté l'idée. C'est une réflexion que je m'étais faite il y a pas mal de temps et que je n'ai pas eu l'occasion de formuler ici.
Tant mieux que ce soit toi qu'il l'ait formulé, tu l'as mieux exprimé que je n'aurais pu le faire.

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