Ces actions qui devraient nous faire du bien

Note : 6

le 25.01.2016 par hushpuppy

13 réponses / Dernière par Rickhunter le 27.01.2016, 14h06

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Hello tout le monde,

Je me suis levé ce matin avec une question que j'ai en tête depuis un bout de temps, et que je n'ai jamais réussi à résoudre.

Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà croisé le sujet, donc je me lance pour l'amener sur le tapis, et puis j'avais envie d'échanger avec des gens sur le sujet.

Je ne pense pas me tromper en disant qu'on est à peu près tous foutu pareil en matière d'émotion face à une situation donnée (tristesse lors d'un décès, joie lors d'une victoire), mais que selon la personne et son degré d'expérience, l'effet que procure cette émotion peut varier du tout au tout.

Il y a des fois où l'on va bien, et où a envie de partager cette émotion avec les gens, où on a envie de faire plaisir (je te dépose ?), pour ainsi dire.

Il y en a d'autres, des fois, où on va mal, et où on cherche à changer son état d'esprit (ou du moins, limiter la casse), en réalisant des actions positives (j'ai déjà croisé quelqu'un qui allait dans les hôpitaux discuter avec les malades lorsqu'il se sentait pas bien).

Cependant, il y a une chose qui m'a toujours interpellé, et voilà le gros de mon questionnement :

Pourquoi, lorsqu'on réalise ce qui globalement est considéré comme une bonne action (du style, distribuer de la nourriture aux sans abris, parvenir enfin à réaliser l'objectif pour lequel on se bat depuis si longtemps), il arrive que ça nous fasse ni chaud, ni froid ?

A titre personnel, lorsque je vois des gens faire du bien autour d'eux, ça me donne envie de faire pareil, et ça me fais du bien, alors même que je suis un simple spectateur.

Je ne vois pas dans quel mesure le fait de passer à l'action pourrait ne pas agir de la même façon sur mes émotions que lorsque je les vois réalisées par quelqu'un d'autre.

Je vous met l'une des vidéos, d'un type que j'aime beaucoup, qui m'a le plus poussé à réfléchir sur le sujet :

(je vous ai mis la vidéos à un moment qui coïncide avec mes propos, pour ceux qui n'ont pas le temps, mais je vous conseille de la regarder entièrement, quand vous avez le temps, car je trouve ça vraiment inspirant).

Serait-il possible que notre subconscient soit amené à considérer l'action comme un acte tellement normal/banal/anodin, qu'il ne nous donnerait même pas le plaisir qui nous encourage habituellement à le perpétuer ?

Qu'en pensez-vous ? :)

hushpuppy a écrit :Pourquoi, lorsqu'on réalise ce qui globalement est considéré comme une bonne action (du style, distribuer de la nourriture aux sans abris, parvenir enfin à réaliser l'objectif pour lequel on se bat depuis si longtemps), il arrive que ça nous fasse ni chaud, ni froid ?
Une question : est ce que cette indifférence est vraiment problématique ? Dans l'idéal, ne serait-il pas plus sain que ces "bonnes actions" soient spontanées sans rien attendre en retour ? Je ne suis pas Mère Thérésa hein, c'est juste pour approfondir un peu la question.
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  • [0] Merci ! :) le 25.01.16, 14h56 par hushpuppy

Je pense que lorsque l'on dit qu'il faut vivre en donnant sans attendre en retour, on parle du retour des gens envers toi.

Mais ce dont je parle, c'est surtout de la conséquence émotionnelle qui résulte de cette action, ce qui m'a l'air d'être bien plus important pour la santé mentale.

Quand tu vas faire un foot avec tes potes, et que c'était tellement bien que vous avez passé l'après-midi à rire à gorge déployée, il y a de forte chances pour que l'un d'entre vous dise "on remet ça la semaine prochaine ?", justement parce que tout le monde a pris du plaisir à "jouer au foot ensemble".

Ce que je veux dire, c'est que si l'on prend pas de plaisir à faire quelque chose, alors on ne sera pas encouragé à poursuivre cette chose, ce qui à mon sens est quelque chose de problématique.

Si je répond à mon ami "bien sûr qu'on remet ça !", c'est parce que je sais qu'il y a de forte chance que je prenne du plaisir, et donc il n'est pas difficile pour moi de dire oui ou de ne pas avoir la flemme.

Au final, pour celui qui veut faire du bien autour de lui et qui est conscient qu'une partie de ce bien-être est censé émaner du don de soi (que ce soit pour soi ou pour les autres), je trouve qu'il est assez décourageant de ne pas y prendre du plaisir, alors même que ça lui tient à coeur.

En parlant d'elle, il paraît que Mère Thérésa a tellement donné d'elle sans rien attendre en retour qu'elle a fini par douter de l'existence même de Dieu (sûrement parce qu'elle a négligé son propre plaisir).

Je ne crois pas qu'on puisse faire du bien au gens (sur la durée), si on ne se fais pas du bien (nous même) à soi même, et c'est là où je veux en venir.

De ce que je comprends, tu parles de deux choses différentes : faire ce que tu aimes (jouer au foot ou manger des sushis par exemple) et faire du bien au gens (aider une mamie à porter ses courses ou donner à manger à un sans abri).

Dans le premier cas, tu prends du plaisir spontanément parce que c'est quelque chose vers lequel tu es attiré et que tu as choisi instinctivement. Je ne suis par contre pas persuadé que le plaisir soit direct et inné dans le deuxième cas parce qu'il requiert souvent un "petit" sacrifice (porter un caddie super lourd ou se les geler dans la nuit glaciale si je reprends les exemples ci-dessus).

C'est une vision un peu sombre de l'humanité mais je pense qu'il faut soit y avoir été éduqué, soit avoir beaucoup d'empathie (et/ou de bonnes aptitudes sociales) pour réellement prendre du plaisir à aider les autres. C'est sans doute ce qui freine "l'effet bisounours" et malheureusement les bonnes actions ne se propagent pas comme une trainée de poudre -- ça me rappelle le film "Pay It Forward" avec Kevin Spacey, tu l'as vu ?

Par contre je veux bien croire qu'une fois qu'on prend cette habitude, un système de récompense se met en place (les fameuses ocytocine dont parle Simon Sinek dans la conférence que tu proposes).
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  • [0] Intéressant le 25.01.16, 17h23 par hushpuppy

L'émotion qui émane de ce que tu appelles la "bonne action" est connue de l'homme depuis des millénaires, et c'est la compassion.

Elle est liée à la reconnaissance de l'autre comme un équivalent de soi, ce qui déclenche naturellement une réaction face à la misère, donc en d'autres termes une capacité à se mettre à la place de l'autre.

C'est elle qui fait pleurer les gens devant les films, qui poussent certains à faire de l'humanitaire, et rend les gens profondément émus devant les portraits des victimes du Bataclan.

Comme tout, être dépourvu de compassion peut être problématique ça peut mener du côté obscur mais rien n'est irrémédiable, ça peut se travailler.
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  • [0] Merci ! :) le 25.01.16, 23h30 par hushpuppy

Je participe à des actions sociales à Marseille toutes les semaines (je donne des cours en bénévolat en ZEP), mais j'ai jamais ressentis ce côté "bonne action qui devrait me faire du bien"
Je donne ces cours parce que je trouve ça intéressant de me confronter à un autre réalité et non pas "la réalité", parce que j'aime donner des cours et les petits à qui je les donne, et parce que j'aime bien les gens avec qui je le fait.

J'ai un certain set de pensées:
-> j'ai conscience que ce que je fait ne rendra pas le monde meilleur de toute façon
-> j'ai néanmoins la certitude d'en aider quelques uns, que j'ai vu décoller
-> je n'ai aucun appel vers le "monde meilleur", je n'y crois pas
-> j'ai envie de faire un cours le mieux possible par amour du travail bien fait: les faire beaucoup participer, répondre à toute question de culture G et cie.

Plutôt, je vois ce que je fais comme un win/win: d'un côté ça m'éclater d'aller aider deux classes de 5 eme en difficulté, de l'autre ils aiment aussi beaucoup ça (personne à l'écoute, réponse à des questions diverses, déconne mais sérieux aussi)

Je ne fais pas ça par idéal mais parce que j'aime ça tout simplement, enfin cette activité là. Je pense que c'est sans doute assez efficace pour faire les choses bien puisqu'on attends rien en retour. Paradoxalement, dans notre groupe, ce sont les personnes qui font le plus ça par plaisir (de donner les cours) que par idéal qui y vont le plus.

Fais ce que dois (enfin ce que tu aimes en l'espèce), advienne que pourra: dans les cas ou ça aide les autres, c'est tout bénéf.


Je ne considère pas que donner de l'argent à un clochard soit forcément un bonne action (après je ne dit pas que ce que je fais est nécessairement une bonne action non plus) : on peut imaginer qu'il puisse dépenser cet argent en alcool. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut généraliser d'autre part. Donner de la nourriture par contre, oui.
Toujours dans le win/win, j'avais fait bien trop de curry thai une fois alors que j'était tout seul, et à la place de jeter le truc comme d'hab, je me suis rappelé du type SDF en bas de chez moi dans le parc. Il me restait des assiettes creuses en carton d'un WEI, et je lui ai apporté tout simplement. Win/Win.
Pour faire des trucs dits "bien" il suffit juste parfois de penser à changer trois réflexes.



PS: bon je surjoue vraiment mon côté cynique, en vrai, ayant eu une vie très facile depuis tout petit, c'est beaucoup plus facile pour moi de donner, j'aime ça voilà. J'avoue. Bordel. Mais je le fais pas pour "rattraper" un karma quelconque.


Elle est liée à la reconnaissance de l'autre comme un équivalent de soi, ce qui déclenche naturellement une réaction face à la misère, donc en d'autres termes une capacité à se mettre à la place de l'autre.

C'est elle qui fait pleurer les gens devant les films, qui poussent certains à faire de l'humanitaire, et rend les gens profondément émus devant les portraits des victimes du Bataclan.
Ca c'est intéressant. Pour ma part, j'ai aucune compassion symbolique (genre les victimes d'un truc que je ne connait pas me font rien, je m'en fout) mais si c'est une personne que j'ai en face de moi, je vais avoir une empathie extrêmement forte.
Parce que d'une certaine manière, je sais que je peux agir. Si le mal est déjà fait ou que je ne peux rien faire, je n'aurais pas d'empathie (et j'ai même tendance à titre personnel à trouver ça lourd).
Un exemple comme ça: un flirt rapide m'as raconté son histoire avec son mec abusif et elle a pleuré, bah j'ai pleuré aussi (c'était pas des sanglots, j'étais pas triste mais ça m'avait rendu émotif)..
C'est comme ça.


Mais du coup, il y a une question assez intéressante dans ton sujet, qui rejoint un débat que j'ai eu avec ma grand mère:

->peut on faire le bien égoïstement?
Pour elle non, pour moi oui. Au final, ce qui compte pour moi c'est pas de ressentir du bonheur en aidant les gens, mais de faire en sorte que ce soit moins le bordel ici bas (aussi illusoire que cela puisse paraitre)

->deux personnes font le bien pareil, l'un égoïstement (ou sans conscience de le faire), l'autre par compassion. L'un a-t-il plus de mérite que l'autre?
Pour moi non.

->corollaire: est ce que quelqu'un qui fait le mal à dessin est pire que celui qui fait le mal malgré lui?
Plus jeune j'aurais dit oui, maintenant plutôt non. Je trouve que c'est pareil sauf qu'au moins celui qui le fait à dessin est prévisible. On n'agit pas de la même manière sur l'un et l'autre par contre.
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  • [+1] Sympa :) le 25.01.16, 23h31 par hushpuppy

Venusian a écrit :Comme tout, être dépourvu de compassion peut être problématique ça peut mener du côté obscur mais rien n'est irrémédiable, ça peut se travailler.
Oui c'est ça qui est potentiellement problématique, pas le fait de prendre du plaisir ou pas lorsqu'on aide quelqu'un.
Mr.Smooth a écrit :Je donne ces cours parce que je trouve ça intéressant de me confronter à un autre réalité et non pas "la réalité", parce que j'aime donner des cours et les petits à qui je les donne, et parce que j'aime bien les gens avec qui je le fait.
C'est l'idéal évidemment : arriver à faire coïncider ses centres d'intérêt avec des activités utiles aux autres.
Mr.Smooth a écrit :J'ai un certain set de pensées:
-> j'ai conscience que ce que je fait ne rendra pas le monde meilleur de toute façon
-> j'ai néanmoins la certitude d'en aider quelques uns, que j'ai vu décoller
Disons que tu rends quand même le monde un poil meilleur, à ton échelle, c'est déjà pas mal non ? :wink:

Jalapeno a écrit :De ce que je comprends, tu parles de deux choses différentes : faire ce que tu aimes (jouer au foot ou manger des sushis par exemple) et faire du bien au gens (aider une mamie à porter ses courses ou donner à manger à un sans abri).
Différentes, mais compatibles.
Jalapeno a écrit :Dans le premier cas, tu prends du plaisir spontanément parce que c'est quelque chose vers lequel tu es attiré et que tu as choisi instinctivement.
Et si mon instinct me dicte d'aider les autre ?

Jalapeno a écrit :Je ne suis par contre pas persuadé que le plaisir soit direct et inné dans le deuxième cas parce qu'il requiert souvent un "petit" sacrifice (porter un caddie super lourd ou se les geler dans la nuit glaciale si je reprends les exemples ci-dessus).
Donc, si j'ai bien compris, tu penses que la "pesanteur" du sacrifice pèse plus sur la balance de nos émotions que le constat des bienfaits que notre action aura sur les autres ?
Jalapeno a écrit :C'est une vision un peu sombre de l'humanité mais je pense qu'il faut soit y avoir été éduqué, soit avoir beaucoup d'empathie (et/ou de bonnes aptitudes sociales) pour réellement prendre du plaisir à aider les autres.
Ce qui reviendrait à apprendre à aimer ?

Jalapeno a écrit :C'est sans doute ce qui freine "l'effet bisounours" et malheureusement les bonnes actions ne se propagent pas comme une trainée de poudre -- ça me rappelle le film "Pay It Forward" avec Kevin Spacey, tu l'as vu ?
Les bonnes et les mauvaises actions ne se valent-elles pas ?

Pourquoi les "mauvaises actions" se répandent-elles mieux que les "bonnes" ?

Je n'ai pas vu le film, mais si ça peut donner des pistes de réflexion, je le ferai surement. Merci :wink:

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Venusian a écrit :Comme tout, être dépourvu de compassion peut être problématique ça peut mener du côté obscur mais rien n'est irrémédiable, ça peut se travailler.
Tu penses donc qu'il est possible de travailler sa compassion ? T'as des exemples ? Une méthode ?

Je sais bien qu'il est possible de réduire notre sensibilité, comme la peur de l'approche par exemple, mais l'augmenter au delà de son niveau "naturel", je ne savais pas.

Intéressant, tu m'apprends là quelque chose. Merci !

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Mr.Smooth a écrit :Je participe à des actions sociales à Marseille toutes les semaines (je donne des cours en bénévolat en ZEP), mais j'ai jamais ressentis ce côté "bonne action qui devrait me faire du bien"
Je donne ces cours parce que je trouve ça intéressant de me confronter à un autre réalité et non pas "la réalité", parce que j'aime donner des cours et les petits à qui je les donne, et parce que j'aime bien les gens avec qui je le fait.
Donc tu fais ce qu'on va appeler une bonne action "égoïste", car tu le fait pour toi (pour faire le lien avec ce que tu dis par la suite).
Mr.Smooth a écrit :J'ai un certain set de pensées:
-> j'ai conscience que ce que je fait ne rendra pas le monde meilleur de toute façon
-> j'ai néanmoins la certitude d'en aider quelques uns, que j'ai vu décoller
-> je n'ai aucun appel vers le "monde meilleur", je n'y crois pas
-> j'ai envie de faire un cours le mieux possible par amour du travail bien fait: les faire beaucoup participer, répondre à toute question de culture G et cie.
Et tu ne penses pas que si tu en aide juste quelques uns, ça participe déjà à rendre le monde meilleur ?

Moi, je crois que si.

A titre personnel, je pense que rien est impossible pour celui qui y croit, et que le fait de penser que la chose est impossible, rend la chose impossible (pour lui, les frères Wright doivent en savoir quelque chose).
Mr.Smooth a écrit :Plutôt, je vois ce que je fais comme un win/win: d'un côté ça m'éclater d'aller aider deux classes de 5 eme en difficulté, de l'autre ils aiment aussi beaucoup ça (personne à l'écoute, réponse à des questions diverses, déconne mais sérieux aussi)
C'est marrant, j'ai travaillé en collège, et j'ai fait l'expérience inverse : je déteste aider les gens qui n'ont pas envie qu'on les aide.

La chose la plus gratifiante, au final, était de donner les cours aux élèves dont la langue maternelle n'était pas le français.
Mr.Smooth a écrit :Je ne fais pas ça par idéal mais parce que j'aime ça tout simplement, enfin cette activité là. Je pense que c'est sans doute assez efficace pour faire les choses bien puisqu'on attends rien en retour. Paradoxalement, dans notre groupe, ce sont les personnes qui font le plus ça par plaisir (de donner les cours) que par idéal qui y vont le plus.
Disons que tu a quand même un retour, c'est le plaisir que ça te donne de le faire.


Mr.Smooth a écrit :Toujours dans le win/win, j'avais fait bien trop de curry thai une fois alors que j'était tout seul, et à la place de jeter le truc comme d'hab, je me suis rappelé du type SDF en bas de chez moi dans le parc. Il me restait des assiettes creuses en carton d'un WEI, et je lui ai apporté tout simplement. Win/Win.
Si tu y gagne, c'est parce que ça t'a fait plaisir de lui rendre service, c'est ça ?

Et imaginons que tu n'y ai pas pris plaisir dans les mêmes conditions, alors même que c'est toi qui a tenu à le faire, d'où pense-tu que ça viendrait ? D'un manque de compassion ?

Peut-on réellement manquer de compassion alors que l'on a tenu à réaliser l'action ?
Mr.Smooth a écrit :PS: bon je surjoue vraiment mon côté cynique, en vrai, ayant eu une vie très facile depuis tout petit, c'est beaucoup plus facile pour moi de donner, j'aime ça voilà. J'avoue. Bordel. Mais je le fais pas pour "rattraper" un karma quelconque.
J'aime aussi beaucoup donner, mais ça ne me fais pas toujours plaisir (alors même que la démarche vient de moi).

Ca sonne peut-être paradoxal, mais c'est l'impression que j'ai.

Et je ne le fais pas non plus pour "rattraper un karma quelconque", pour te paraphraser, ni par crainte d'un jugement divin.
Mr.Smooth a écrit :Ca c'est intéressant. Pour ma part, j'ai aucune compassion symbolique (genre les victimes d'un truc que je ne connait pas me font rien, je m'en fout) mais si c'est une personne que j'ai en face de moi, je vais avoir une empathie extrêmement forte.
Parce que d'une certaine manière, je sais que je peux agir. Si le mal est déjà fait ou que je ne peux rien faire, je n'aurais pas d'empathie (et j'ai même tendance à titre personnel à trouver ça lourd).
Un exemple comme ça: un flirt rapide m'as raconté son histoire avec son mec abusif et elle a pleuré, bah j'ai pleuré aussi (c'était pas des sanglots, j'étais pas triste mais ça m'avait rendu émotif)..
C'est comme ça.
Pourtant, ce qui est curieux, c'est que pour l'histoire de la fille, le mal était fait et tu ne pouvais rien faire, n'est-ce pas ?

A moins que tu ai pensé que tu pouvais lui remonter le moral ?

Ceci dit, ça m'est arrivé aussi :)

Mr.Smooth a écrit :Mais du coup, il y a une question assez intéressante dans ton sujet, qui rejoint un débat que j'ai eu avec ma grand mère:

->peut on faire le bien égoïstement?
Putain mais merci quoi !!

C'est exactement ce à quoi je pensais, mais je n'ai pas réussi à l'exprimer correctement.
Mr.Smooth a écrit :Pour elle non, pour moi oui. Au final, ce qui compte pour moi c'est pas de ressentir du bonheur en aidant les gens, mais de faire en sorte que ce soit moins le bordel ici bas (aussi illusoire que cela puisse paraitre)
Peut-on réellement faire en sorte que ce soit moins le bordel sur la durée, et surtout, en en sortant indemne (sans sacrifier énormément sa vie), s'il on éprouve aucune forme de plaisir lors de son combat ? (cf. Mère Thérésa).
Mr.Smooth a écrit :->deux personnes font le bien pareil, l'un égoïstement (ou sans conscience de le faire), l'autre par compassion. L'un a-t-il plus de mérite que l'autre?
Pour moi non.

->corollaire: est ce que quelqu'un qui fait le mal à dessin est pire que celui qui fait le mal malgré lui?
Plus jeune j'aurais dit oui, maintenant plutôt non. Je trouve que c'est pareil sauf qu'au moins celui qui le fait à dessin est prévisible. On n'agit pas de la même manière sur l'un et l'autre par contre.
Je pense que celui qui fait le plus d'effort à le plus de mérite, et manifestement, celui qui fais le bien sans s'en rendre compte n'a pas eu besoin de faire d'effort.

Et pour moi, faire le mal intentionnellement est encore plus condamnable, car c'est dans la nature humaine de faire des erreurs sans le vouloir.

Si on prend l'exemple de la séduction, ne pense tu toujours pas que celui qui a blessé émotionnellement et intentionnellement celle qu'il convoite est pire que celui qui a commis une maladresse due au manque d'expérience ?

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Jalapeno a écrit :
Venusian a écrit :Comme tout, être dépourvu de compassion peut être problématique ça peut mener du côté obscur mais rien n'est irrémédiable, ça peut se travailler.
Oui c'est ça qui est potentiellement problématique, pas le fait de prendre du plaisir ou pas lorsqu'on aide quelqu'un.
Encore une fois, je pense que ça joue sur l'échec ou la réussite de l'entreprise sur le long terme.

Comme l'a dit Mr. Smooth, ceux de son groupe qui viennent le plus au collège sont ceux qui prennent le plus de plaisir, ce sont donc ceux qui ont un plus gros potentiel d'impact.

Je vais essayer d'expliquer un peu mieux mes croyances là dessus. C'est personnel et ça n'engage que moi évidemment :wink:
hushpuppy a écrit :Et si mon instinct me dicte d'aider les autre ?
Ca peut arriver mais c'est plutôt rare.
hushpuppy a écrit :Ce qui reviendrait à apprendre à aimer ?
Je pense qu'on parle ici d'aimer "à grande échelle", dans le sens "aime ton prochain comme toi même", pas juste d'aimer sa famille, ses amis ou sa copine, correct ?
Pour moi, ce type d'amour existe quelque part au fond de chaque être humain, sans qu'il ne se raccroche à une religion quelconque. Par contre il est enfoui sous une belle couche de crasse, d'égoïsme et de matérialisme. Et se débarrasser de cette couche pour accéder à ce noyau fondamental, oui ça s'apprend (par la méditation par ex, mais aussi par des choix et des actions concrètes).
hushpuppy a écrit :Les bonnes et les mauvaises actions ne se valent-elles pas ?
Ca dépend de ton sens des valeurs :wink: Je ne crois pas au karma, ni à l'enfer ou au paradis. Pour moi ce sont des choix qui t'emmènent sur un chemin ou un autre.
hushpuppy a écrit :Pourquoi les "mauvaises actions" se répandent-elles mieux que les "bonnes" ?
Comme je disais plus haut, une "bonne action" requiert souvent plus d'énergie ou de sortie de sa zone de confort qu'une mauvaise action, ou tout simplement de ne rien faire. J'estime que "ne rien faire" peut avoir des conséquences aussi négatives dans certain cas (non-assistance à personne en danger par ex. ou tout simplement continuer à suivre un mode de vie destructeur pour soi et l'environnement).
Mr.Smooth a écrit :->peut on faire le bien égoïstement?
hushpuppy a écrit :Peut-on réellement faire en sorte que ce soit moins le bordel sur la durée, et surtout, en en sortant indemne (sans sacrifier énormément sa vie), s'il on éprouve aucune forme de plaisir lors de son combat ? (cf. Mère Thérésa).
Je pense qu'on peut finir par trouver son bonheur de façon totalement désintéressée, tout simplement par ce que ça résonne avec quelque chose de très fondamental (on peut appeler ça l'Amour, la Vie, l'Ame, Whatever...) et qui va bien au delà de son petit plaisir personnel. A un certain stade, je pense que Mère Thérésa a connu une illumination mais ça a sans doute pris du temps et un long cheminement.
Mr.Smooth a écrit :->deux personnes font le bien pareil, l'un égoïstement (ou sans conscience de le faire), l'autre par compassion. L'un a-t-il plus de mérite que l'autre?
Pour moi non.
Celui qui le fait par compassion est sans doute plus proche d'atteindre une vraie forme de bonheur... La notion de "mérite moral" tel que défini dans notre société est très relatif en comparaison.
Jalapeno a écrit :
Venusian a écrit :Comme tout, être dépourvu de compassion peut être problématique ça peut mener du côté obscur mais rien n'est irrémédiable, ça peut se travailler.
Oui c'est ça qui est potentiellement problématique, pas le fait de prendre du plaisir ou pas lorsqu'on aide quelqu'un.
Encore une fois, je pense que ça joue sur l'échec ou la réussite de l'entreprise sur le long terme.
Comme l'a dit Mr. Smooth, ceux de son groupe qui viennent le plus au collège sont ceux qui prennent le plus de plaisir, ce sont donc ceux qui ont un plus gros potentiel d'impact.[/quote]
Quelqu'un dépourvu de compassion c'est par définition un psychopathe, et ca c'est effectivement problématique mais on s'écarte du sujet :wink:
Mais encore une fois, la compassion c'est très différent de prendre du plaisir à aider les autres. Vouloir aider les autres et ne pas prendre de plaisir en les aidant ne fait de toi un psychopathe.
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  • [+2] Très intéressant le 26.01.16, 18h14 par hushpuppy

Tu penses donc qu'il est possible de travailler sa compassion ? T'as des exemples ? Une méthode ?

Je sais bien qu'il est possible de réduire notre sensibilité, comme la peur de l'approche par exemple, mais l'augmenter au delà de son niveau "naturel", je ne savais pas.

Intéressant, tu m'apprends là quelque chose. Merci !
Je ne suis pas un expert, mais je sais qu'en allant voir du côté de la méditation, et notamment une concentration sur les émotions augmente très sensiblement notre empathie et au delà de l'empathie, la compassion.

Je le fais régulièrement pour mon métier de comédien, mais j'ai en effet pu constater une sensibilité accrue et positive lorsque je fais des actions tournées vers l'autre (aider une dame à traverser la rue par exemple, pour caricaturer un peu !).

Le moine bouddhiste Mathieu Ricart en parle très bien ici : http://compassion.inrees.com/videopopin ... ne/youtube
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  • [+2] Merci ! :) le 26.01.16, 18h16 par hushpuppy

Après moi ce n'est pas forcément aider l'autre qui me fait plaisir mais faire une activité qui me plait (donner des cours). Tant qu'à faire, autant en donner gratuits à des gens qui ont en besoin, puisque j'ai pas de soucis d'argent.
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  • [0] Bonne idée ! le 27.01.16, 12h03 par hushpuppy

Si ça peut t'aider, depuis que je passe un peu de temps à orienter ma perception pour réaliser la place de la gentillesse gratuite des autre dans ma vie (énorme mais souvent on le réalise pas) et que du coup j'en ressens la valeur, je me surprends à me sentir joyeux de simplement ne pas oublier certaines attentions qui coûtent que dalle mais que j'aurais pu négliger. Ça doit pas forcement coûter quelque-chose pour avoir de la valeur.

Et puis en fait, si on réfléchit 5 minutes c'est juste normal de faire le bien et on doit rien en attendre, même pas une petite décharge d'ocytocine.
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  • [0] Sympa :) le 26.01.16, 22h29 par hushpuppy

Jalapeno a écrit :Je pense qu'on parle ici d'aimer "à grande échelle", dans le sens "aime ton prochain comme toi même", pas juste d'aimer sa famille, ses amis ou sa copine, correct ?
Je n'y ai pas réfléchi, pour être honnête.

Je pense que la personne à aimer de façon prioritaire c'est soi même, car nous sommes les seuls à avoir le potentiel de nous contrôler, et que c'est en s'aimant soi même qu'on est plus apte à aimer les autres sainement.

Ensuite, j'ai peut être mal interprété ce que tu m'a dit, mais partant du postulat que le plus gros de notre amour revient à nous même, est-il possible d'aimer son prochain autant, voire plus, que notre famille ? Je ne pense pas, il y aura toujours une forme de hiérarchie.

Enfin, il s'agit sûrement de deux types d'amour différents, mais si les émotions que l'on en retire sont différentes, les actions pour entretenir ces amours convergent vers le même point (l'écoute, la compassion...); donc en ce sens, finalement, seul le plaisir éprouvé diffère j'ai l'impression, encore une fois.

Et ce n'est pas systématiquement dans le sens qu'on croit : parfois, je prend plus de plaisir à rendre service à un parfait inconnu qu'à aider un proche que j'aime pourtant à un degré supérieur, peut-être justement car l'action est moins "normale" (bon là j'anticipe un peu les réflexions qui m'ont été faites ensuite).
Jalapeno a écrit :Pour moi, ce type d'amour existe quelque part au fond de chaque être humain, sans qu'il ne se raccroche à une religion quelconque. Par contre il est enfoui sous une belle couche de crasse, d'égoïsme et de matérialisme.
Cela passe par l'éducation, je présume, la transmission d'un héritage qui s'attarde là dessus :)
Jalapeno a écrit :Et se débarrasser de cette couche pour accéder à ce noyau fondamental, oui ça s'apprend (par la méditation par ex, mais aussi par des choix et des actions concrètes).
A chaque fois que je me penche sur un sujet connexe, la même chose revient souvent : méditation, méditation, méditation...

Tu la pratique, toi ?

Ca fonctionne si bien que ça ? :o

Je vais tenter l'expérience, faire une fois vaut mieux que lire cent fois !

Jalapeno a écrit :Comme je disais plus haut, une "bonne action" requiert souvent plus d'énergie ou de sortie de sa zone de confort qu'une mauvaise action, ou tout simplement de ne rien faire.
Je suis d'accord, mais seulement si tu ne prends pas en compte les retombées de ces actions.

Faire du "mal" aura aussi bien un impact moral que concret un jour où l'autre sur celui qui le pratique, et je pense que c'est souvent dissuadant.

Par contre, les "bons " résultats du "côté obscur" sont souvent immédiats, sur le court terme (ce qui est plus tentant), contrairement aux retombées d'une "bonne action" qui majoritairement interviennent sur le long terme.
Jalapeno a écrit :J'estime que "ne rien faire" peut avoir des conséquences aussi négatives dans certain cas (non-assistance à personne en danger par ex. ou tout simplement continuer à suivre un mode de vie destructeur pour soi et l'environnement).
Et dans d'autres cas, la non-action peut être plus efficace que l'action, par exemple, le repos pour la musculation, ou bien le freeze en séduction.
Jalapeno a écrit :Vouloir aider les autres et ne pas prendre de plaisir en les aidant ne fait de toi un psychopathe.
Ca me rassure :blbl:

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Venusian a écrit :Je ne suis pas un expert, mais je sais qu'en allant voir du côté de la méditation, et notamment une concentration sur les émotions augmente très sensiblement notre empathie et au delà de l'empathie, la compassion.

Je le fais régulièrement pour mon métier de comédien, mais j'ai en effet pu constater une sensibilité accrue et positive lorsque je fais des actions tournées vers l'autre (aider une dame à traverser la rue par exemple, pour caricaturer un peu !).
Encore la méditation ! Décidément !

Merci pour ton témoignage, c'est vraiment très intéréssant :D

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Rickhunter a écrit :Et puis en fait, si on réfléchit 5 minutes c'est juste normal de faire le bien et on doit rien en attendre, même pas une petite décharge d'ocytocine.
Tu penses ?

Il est aussi normal de se nourrir pour notre survie (sensation de bien être), normal de faire l'amour pour prolonger l'espèce humaine (sensation de bien être), alors pourquoi ne serait-il pas normal de s'attendre au déclenchement d'une sensation de bien-être après avoir fait le "bien" (pour autrui), alors même que nous sommes interdépendants (comme dit dans la vidéo de Venusian) ?

Et puis le "mal" a aussi sa place, mais quelle place ? Quel forme de mal serait plus acceptable qu'une autre ?

Car sans le mal, pas de bien au final.

+1 pour la méditation.

Pour préciser un poil : Je ne ressens pas forcément moi-même la normalité du bien tout-le-temps mais ouvrir les yeux sur les personnes bienveillantes autour de moi m'a permis de réaliser qu'une grande partie de cette bienveillance se déroule naturellement et que ni moi ni elles ne le remarquent systématiquement quand ça arrive. On perçoit le mal en priorité d'ou l'utilité de recadrer un peu sa perception.

Matthieu Ricard parle, lui de banalité du bien.
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  • [+1] Instructif le 28.01.16, 11h25 par hushpuppy

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