Comment valoriser un parcours pro chaotique ?

Note : 6

le 28.07.2014 par Lenny2stras

8 réponses / Dernière par Lenny2stras le 30.07.2014, 13h04

Le taf, on y passe 8h par jour minimum, et c'est loin d'être facile tous les jours. Ce forum est là pour échanger autour de tous les sujets en lien avec votre vie professionnelle.
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Bonjour à tous.


Pour la 7ème fois consécutive, je viens de « rater » un entretien d’embauche .

Mon parcours est assez atypique…j’ai eu mon DEUG en Droit, puis j’ai bosser 5 ans dans une scierie avec des responsabilités de chef de secteur pour ensuite reprendre des études et enchaîner les boulots d’assistants d’éducation et d’agent de maîtrise dans une usine. Aujourd’hui, j’ai un Master 1 de Recherche validé via l’enseignement à distance. Bref, j’en ai chié pour réussir ( Bosser en 3x8 + les études c’est chaud !). En septembre j’enchaîne le M2 en deux ans si j’dégote un boulot de cadre.

Depuis le mois d’avril j’enchaîne les entretiens d’embauche.

Les postes de chargé de formation me sont passés sous le nez...comme le poste de directeur associatif...J'ai postulé à pas mal d'endroit et très souvent je suis le "second" dans leurs choix. J'ai demandé aux chargés de recrutement les "failles" de ma présentation et la palme d'or du commentaire le plus hallucinant a été "qu'en dépit de mes compétences plus développées que la personne choisis et de mon projet plus aboutit, j'ai un "rictus particulier" qui me rend arrogant et qui passe très mal...

Pour le poste d'adjoint de Direction d’un établissement scolaire privé, j'ai eu un premier entretien avec la RH d'1h30, puis un second avec les deux chefs d'établissements pendant une heure. J'ai pas la sensation d'avoir fait d'erreur manifeste dans mes réponses, j'ai été clair sur mon projet pro et l'énergie que j'étais prêt à déployer pour l'institution si celle ci m'accompagnait durablement dans un plan de carrière évolutif. Je leur ai même remis un exemplaire d'un rapport d'expérience dans un établissement similaire pour démontrer mes compétences d’analyses. Mais pareil…deuxième sur la liste !

Bref, aujourd’hui je me sens démuni parce que j’ai vraiment la sensation de bien présenter (oral/body language/tenue vestimentaire) d’avoir une vision claire et ouverte sur les jobs auxquels j’aspire, de dégager une réelle énergie et motivation, de rassurer mes interlocuteurs sur le sérieux de ma candidature, d'avoir le parcours d'un mec qui n'a pas ménagé ses efforts.

Pour reprendre un concept de Nietzche, je ne veux pas devenir un homme du ressentiment, mais quand on refuse à quelqu’un de déployer ses talents et son énergie pour des prétextes aussi ridicule…ça me bouffe !

J’ai besoin d’avis extérieurs pour penser mon action, j’ai la tête trop dans l’guidon ! Help !

Le titre de ton topic est assez contradictoire avec le contenu, puisque le souci n'a pas du tout l'air de venir de ton parcours, que tu arrives au contraire vraisemblablement à bien valoriser.

La première chose que j'ai à te répondre, c'est que déjà arriver en 2e choix est une très bonne nouvelle. ça veut dire que tu es sur la bonne voie. Il faut persévérer.
Maintenant tu seras toujours en concurrence sur les posts, et forcement ton profil pourra plus plaire que ton concurrent, ou pas.

2e commentaire : si on t'a dit que tu faisais un peu arrogant dans ta façon de te comporter, tu devrais en prendre note. Parce que autant la confiance en soi est très valorisée en entretien, mais alors l'arrogance c'est fatal. Et je sais de quoi je parle, je suis un peu pareil sur ce point.

Lenny2stras a écrit :Les postes de chargé de formation me sont passés sous le nez...comme le poste de directeur associatif...J'ai postulé à pas mal d'endroit et très souvent je suis le "second" dans leurs choix. J'ai demandé aux chargés de recrutement les "failles" de ma présentation et la palme d'or du commentaire le plus hallucinant a été "qu'en dépit de mes compétences plus développées que la personne choisis et de mon projet plus aboutit, j'ai un "rictus particulier" qui me rend arrogant et qui passe très mal...
Apparemment, tu as reçu une explication claire et honnête. Il n'y a pas à chercher plus loin.


Comme avec une fille, il faut savoir séduire le recruteur en faisant passer les bonnes vibrations et en créant une certaine connexion.
A CV équivalents (...et encore), c'est le feeling qui jouera. La plupart veulent employer des personnes qui ne vont pas poser de problèmes de discipline. Donc, montre que tu peux entrer dans le moule de l'entreprise ou de l'équipe en place.
Bref, ne cherche pas plus loin ton axe de réflexion.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] C'est pas faux le 31.07.15, 12h05 par Marshall Ombre

D'accord avec Cellar Door sur la première remarque, et d'ailleurs chaotique a une connotation assez péjorative. Je privilégierais plutôt...atypique ! Même si a priori ça dénote une spécialisation moins élevé de ton parcours, cet aspect a aussi une richesse et une diversité qui peut avoir son intérêt dans certains cœurs de métiers ou qui attirera certains recruteurs... Mais bref ce n'est pas perçu comme un handicap dans bien des cas, autrement tu n'aurais même pas décroché ces entretiens.

Le tout est de savoir aussi le valoriser en face-à-face et d'avoir une attitude positive vis-à-vis de ça, par exemple pouvoir répondre à ce type de questions :

- Pourquoi tu as fait tels choix à un moment donné ?
- Pourquoi avoir bifurqué ?
- Qu'est-ce que tu as appris dans chacune de ses expériences (les compétences développées de façon précise mais également de façon générale pour le monde du travail) ?
- En quel sens est-ce que ça a été POSITIF ? Et j'insiste sur le côté positif. Même si certaines expériences peuvent déplaire, on en tire toujours une leçon. Il faut être conscient desquelles.
- Vis-à-vis des compétences que tu as développées, des enseignement que tu en as tiré, qu'envisages-tu maintenant et pourquoi ?
- Etc.

Avoir un parcours un peu atypique, c'est une chose. Pouvoir l'expliciter en est une autre et c'est à mon sens le plus important car en entretien tu passes pour quelqu'un qui sait ce qu'il veut, qui y a réfléchi, bref, quelqu'un de crédible, et pas pour le mec indécis qui risque de changer d'avis comme de chemise. Sur ce point, attention aussi à montrer aux recruteurs que les autres opportunités que tu as sont grosso modo équivalentes...

Par ailleurs, quel est ton ratio candidatures/entretiens décrochés ? Ça peut aussi te donner une idée de la valeur de ton parcours jusqu'à présent ainsi que de la qualité de ton cv.

Pour les entretiens que tu cites, tu es quand même allé loin dans le process ; les personnes ne perdent pas leur temps comme ça pour des profils jugés moyens, donc c'est un bon point.

Bonne idée de leur avoir demandé un retour, maintenant n'hésite pas à corriger ces quelques erreurs de façon adéquate =)

Sinon de façon plus générale, peux-tu nous en dire plus sur
1) La façon dont tu prépares tes entretiens et sur ce quoi tu te focalises ?
2) Le déroulement de tes entretiens ? En gros les questions qui reviennent souvent et sur ce que tu y réponds.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] A lire le 31.07.15, 12h07 par Marshall Ombre

Tu dis que tu as galéré.
Tu en tires peut-être une certaine fierté des gens qui n'ont pas eu les choses faciles et qui sont arrivé plus haut que les autres.
ça peut jouer contre toi en entretien.

à l'étranger, mettre en avant en détail ton parcours te servira, car on valorise l'expérience et le fait de savoir tirer son épingle du jeu.
En France, il y a une certaine défiance vis à vis des gens qui sortent un peu du moule, surtout lorsqu'ils n'ont pas les diplomes donc n'ont pas suivi "le sacro-saint parcours", mais ont quand même les compétences.
C'est une sorte d'orthodoxie qui se retrouve un peu partout, et vouloir lutter contre est peine perdue, puisque tu ne peux pas rentrer dans le lard de quelqu'un qui a le dernier mot.
Et qui ne peut évidemment pas se dire que même si tu es compétent, tu vas être un électron libre parce que toi tu sais, parce que tu n'es pas un de ces petits gars au parcours facile.
Je ne sais pas si c'est exactement ton problème, mais si l'on te parle d'arrogance, c'est probablement un peu le problème.

Pour ma part, ayant déjà un diplome dans le domaine précis de mon stage (et de même niveau que celui de mon année de stage), je l'avais mis en avant pour dire que je serais déjà compétent sur la moitié de mes prérogatives et qu'ils n'auraient pas besoin de trop perdre de temps à m'enseigner les techniques, donc c'était tout bénef pour eux ou pour le reste du sujet de stage sur lesquels ils pourraient appuyer.
On m'a sorti que je donnais l'impression de penser trop en savoir, etc, et que je serais ingérable. Alors que bon, oui, j'aurais été autonome, et que toutes mes précédentes équipes avaient été satisfaites de mon attitude et mon implication.

Alors ne prends pas ce que je te dis pour une validation du fait qu'ici c'est pourri et que tu es dans la merde avec ton parcours, mais à chaque milieu ses travers, en France c'est ça et tu dois en tenir compte, avoir l'intelligence sociale de t'adapter pour arrondir les angles là où ça coince.
Montre que tu comptes sur les gars pour en apprendre plus, pose leur des questions sur l'entreprise et le projet, montre que tu es intéressé par eux en particulier et que ce n'est pas juste une manière de passer ton diplome, mais que tu seras impliqué et que tu leur fais confiance pour te guider au passage.
Donne leur l'impression de faire une BA dont ils ressortiront gagnants aussi.

Avant de répondre, j’aimerai vous remercier pour vos interventions.
Merci beaucoup d’avoir pris la peine de donner votre avis et de me donner des pistes de réflexion de qualité. Merci.

@Hydrogène
« montre que tu peux entrer dans le moule de l'entreprise ou de l'équipe en place. »[/color]
Tu as soulevé un point important. C’est vrai que j’ai tendance à suivre mon propre chemin. A mes yeux la singularisation c’est pas un gros mot. Devenir qui l’on est passe nécessairement par le fait d’advenir à soi même sa propre norme. Et je comprends peut être davantage cette sensation d’arrogance que je transparais en n’étant pas dans le moule… c’est effectivement peut être ça.

@Eloxford
Par ailleurs, quel est ton ratio candidatures/entretiens décrochés ? Ça peut aussi te donner une idée de la valeur de ton parcours jusqu'à présent ainsi que de la qualité de ton cv.
Mon ratio est de 7 entretiens pour 20 annonces. Je suis conscient que mon CV est bien construit car à chaque session d’entretien on me fait une remarque positive sur sa structuration et sa clarté.
Bonne idée de leur avoir demandé un retour, maintenant n'hésite pas à corriger ces quelques erreurs de façon adéquate =)
J’envisage toujours les erreurs comme des opportunités de progression. Donc même si la critique est sévère, tant qu’elle demeure juste et constructive, je la prends.
Sinon de façon plus générale, peux-tu nous en dire plus sur
1) La façon dont tu prépares tes entretiens et sur ce quoi tu te focalises ?
Tout dépend du poste qui est visé bien entendu.

Pour le poste de Directeur d’association, on a eu un premier entretien de groupe (35 personnes), dans lequel on devait trouver et débattre sur des actions de promotions de la structure. J’ai participé cordialement au débat tout en avançant des idées novatrices et vraiment porteur sur le très long terme quand mes camarades se bornaient à donner des idées…très basique.
Une heure après la fin de l’entretien, j’ai eu un coup de fil pour un entretien individualisé (nous étions plus que 5) dans lequel on m’a demandé de faire une analyse de la situation et l’élaboration d’un projet d’actions pour l’année. Trois jours plus tard, j’ai présenté un document de 12 pages dans un entretien qui a duré 1h45 où j’étais seul face aux 5 membres du CA.
Je me suis focalisé sur deux choses :

1. La direction que je voulais donner à l’asso sur le plan financier, marketing et développement des services.
2. La manière dont j’envisageais mon rapport avec les différents collaborateurs, en m’appuyant sur mes expériences de chef d’équipes (jusqu’à 15 personnes).

Pour les postes de chargé de Formation, je vais me borner à décrire la dernière expérience. Nous avons été 250 postulants, 10 convoqués, 3 retenus (dont moi) et je n’ai pas été choisis (cf : le mail du recruteur).

Je n’ai absolument rien préparé. Je suis venu la fleur au fusil avec pour seule et unique consigne d’être spontané et m’appuyer sur mes expériences pro pour rassurer mon interlocuteur. Là, ce que je n’ai pas compris c’est que la nana me demande si j’ai « réellement » les diplômes… (WTF ????!!!! :shock: ). Car selon elle mon parcours est vraiment « bizarre » et c’est « peu probable de travailler à l’usine et réussir un Master ». Bref elle met en doute mes compétences, mon parcours etc…J’avoue sur le moment ça m’a blessé, puis toujours sur un ton cordial j’ai dit « Effectivement ça a été éprouvant et dérouté mon entourage parfois, mais quand je veux quelque chose, je sais m’en donner les moyens. Pour preuve, me voilà devant vous ». A partir de cet instant, j’ai eu un entretien « normal » avec les questions bateaux.

Pour le poste d’adjoint de Direction d’un établissement scolaire, je ne pouvais pas faire mieux. C’est vraiment le poste que je voulais le plus dans la mesure où mon projet pro est de devenir un jour un bon Chef d’établissement. C’était vraiment une belle opportunité pour moi.
J’ai préparé cet entretien sur l’angle de mes expériences passés en tant qu’assistant d’éducation et surtout sous l’angle des « valeurs ». Si j’ai décidé de reprendre les études c’est parce que j’ai la volonté de donner un sens particulier à ma vie. Ce sens, c’est celui de transmettre et guider. Je crois profondément dans les vertus émancipatrices de l’école lorsqu’elle est animée par des gens qui ont la passion ou le talent de transmettre, au-delà du savoir, le goût de la curiosité et de l’ouverture au monde. J’ai eu la chance de croiser sur mon chemin ce genre de personnage. Et d’une certaine façon FTS, à sa manière, m’a ouvert les yeux aussi.

J’ai aussi accentué mon intervention sur le fait que je souhaitais vraiment apprendre de mes pairs, que j’étais dans une réelle volonté d’apprentissage de la fonction de Chef d’établissement, d’acquérir un maximum d’efficience dans mes actions etc etc. Et j’ai vraiment senti un réel enthousiasme de la part de mes interlocuteurs.
2) Le déroulement de tes entretiens ? En gros les questions qui reviennent souvent et sur ce que tu y réponds.
Les questions qui reviennent souvent c’est :

- Pourquoi avoir arrêté les études ?
- Pourquoi avoir fait du Droit puis bosser dans une scierie ?
- Pourquoi avoir fait du Droit, de la Psychologie puis de la Science de l’éducation ?

Dans les faits, j’ai stoppé mes études pour aider ma famille à s’en sortir financièrement. Ma mère malade et mon père au chômage technique à l’époque m’ont contraint à faire passer ma famille avant mes projets. Au début je parlais de ça lors de mes entretiens, et même si moralement c’est « noble », je passais pour le « mec à problèmes ». C’est pourquoi j’ai vite abandonné ce passage de ma vie pour dire que « j’avais besoin d’argent, que l’on m’a confié très rapidement des responsabilités et que j’aimais ça ».

Tous ces domaines m’ont permis de voir plus loin que le simple bout de mon nez et font que les raisonnements que j’ai aujourd’hui sont si « singuliers ».


@Outkast
Tu dis que tu as galéré.
Tu en tires peut-être une certaine fierté des gens qui n'ont pas eu les choses faciles et qui sont arrivé plus haut que les autres.
ça peut jouer contre toi en entretien
.
En te lisant, je pense que je viens de comprendre cette image « d’arrogance » que je renvoie. Je n’ai plus honte de mon parcours et je suis même plutôt fier d’avoir agis avec congruence à toutes les étapes décisives de ma vie.
Ce qui me blesse quand on me traite d’arrogant c’est que je suis quelqu’un qui doute sans cesse, qui se remet en question perpétuellement, qui écoute et accorde de la valeur à tous les propos de tout le monde. Je fais cet effort quotidien de comprendre autrui et son système de valeurs. Mais c’est vrai que lorsqu’il faut trancher, je tranche et je me tiens à ce que j’ai décidé, sans quoi je n’avance pas. Et quand je décide, j’ai une autorité et une impulsion que je sais communiquer. C’est pourquoi je sais au fond de moi que j’ai les atouts clefs pour les postes auxquels j’aspire parce que j’ai déjà expérimenté pleins de choses qui sont transposables. Ca ne veut certainement pas dire que je sais tout ! Loin de là, je cherche tout le temps à apprendre et innover sans quoi je m’ennuie.

C’est pourquoi si l’un d’entre vous à des idées concrètes pour modifier l’image d’arrogance que l’on peut donner, je suis preneur.

C’est pourquoi si l’un d’entre vous à des idées concrètes pour modifier l’image d’arrogance que l’on peut donner, je suis preneur.
Il n'y a qu'un seul recruteur qui t'a dit que ton rictus particulier te rendait arrogant.

Ce ne sont que les impressions d'un seul recruteur, qui soit dit en passant ne doit pas être très professionnel pour émettre un jugement sur une impression.

Tu peux certainement améliorer la façon de présenter ton parcours pour rassurer tes interlocuteurs.

Mais dans le lot, il y en aura toujours certains qui resteront sur leur idée préconçue du bon candidat, leurs préjugés (tu aides ta famille = mec à problèmes ; un mec à l'usine peut pas réussir un master, etc...).

Avec la crise, le moral des recruteurs est impacté. Beaucoup d'organisations cherchent à jouer la sécurité dans leurs recrutements. Certains épuisent les candidats et laissent les postes vacants plusieurs mois car ils ne trouvent pas le candidat qui rentre dans les critères qu'ils se sont fixés.

C'est normal d'essuyer un certain nombre de refus quand on a un profil atypique. Il n'y a rien d'alarmant à passer des entretiens avec 10 ou 20 organisations différentes avant que ça colle.

Lenny2stras a écrit : En te lisant, je pense que je viens de comprendre cette image « d’arrogance » que je renvoie. Je n’ai plus honte de mon parcours et je suis même plutôt fier d’avoir agis avec congruence à toutes les étapes décisives de ma vie.
Tu peux. Mais garde le pour toi.
Il faut que tu montres que tu as su faire ce qu'il faut, mais que tu mesures ton enthousiasme vis à vis de ça.
La plupart des employeurs aiment à penser qu'ils doivent être ceux qui décident si l'employé doit être content de son travail, ça leur permet d'avoir le contrôle (s'ils récompensent ou punissent, ils ont le pouvoir. Alors que si tu sais ou pense que ton travail est bon, tu réagis moins aux pressions justifiées ou injustifiées).
Ce qui me blesse quand on me traite d’arrogant c’est que je suis quelqu’un qui doute sans cesse, qui se remet en question perpétuellement, qui écoute et accorde de la valeur à tous les propos de tout le monde. Je fais cet effort quotidien de comprendre autrui et son système de valeurs. Mais c’est vrai que lorsqu’il faut trancher, je tranche et je me tiens à ce que j’ai décidé, sans quoi je n’avance pas. Et quand je décide, j’ai une autorité et une impulsion que je sais communiquer. C’est pourquoi je sais au fond de moi que j’ai les atouts clefs pour les postes auxquels j’aspire parce que j’ai déjà expérimenté pleins de choses qui sont transposables. Ca ne veut certainement pas dire que je sais tout ! Loin de là, je cherche tout le temps à apprendre et innover sans quoi je m’ennuie.
Alors commence par le fait de ne pas tout savoir (mais de savoir apprendre seul et des autres), et place toi dans une perspective d'équipe (pour la remise en question, etc).
Cependant, il faut faire attention parce que ce que tu présentes n'est pas un avantage.
Douter en permanence et se remettre en question perpétuellement, ce n'est pas efficace.
Et le fait aussi que tu dises que tu tranches ensuite de manière très sûre peut suggérer que tu hâtes ta prise de décision pour couper court aux réflexions.
Aussi, il vaut mieux que tu sois attentif à te montrer comme quelqu'un de "bien défini", qui sait évoluer et écouter les autres, et aime prendre les autres avis si nécessaire ou pour servir de repères et éviter les erreurs.
Tu dois faire attention à tes mots. Je dis la même chose que toi, mais le discours est beaucoup plus positif et laisse moins de place aux idées/projections négatives d'un employeur.
Tous ces domaines m’ont permis de voir plus loin que le simple bout de mon nez et font que les raisonnements que j’ai aujourd’hui sont si « singuliers ».
Fais attention. En le présentant comme ça, tu suggères que les gens qui ont une expérience conventionnelle sont plus simplets/naïfs.
Il vaut mieux que tu dises que ça t'a permis de voir les choses différemment d'avant. Il faut que tu présentes les choses comme une évolution pour toi, pas forcément comme quelque chose qui implicitement te place au dessus des autres.
ça retombera quand même positivement sur ton image (tu as évolué, tu es capable d'avoir des points de vue différents de ceux qu'on peut attendre de quelqu'un qui aurait ta formation) mais tu n'auras pas l'air arrogant.
Tu as soulevé un point important. C’est vrai que j’ai tendance à suivre mon propre chemin. A mes yeux la singularisation c’est pas un gros mot. Devenir qui l’on est passe nécessairement par le fait d’advenir à soi même sa propre norme. Et je comprends peut être davantage cette sensation d’arrogance que je transparais en n’étant pas dans le moule… c’est effectivement peut être ça.
C'est certainement ça.
Se singulariser OK.
Mais j'en sais quelque chose, même si tu as tes propres normes, il te faut montrer que ton point de référence reste extérieur.
à moins de trouver quelqu'un qui cherche ça spécifiquement, tu n'auras pas une bonne image en ayant l'air un électron libre.
Il vaut mieux dire que tu sais sortir des sentiers battus quand il le faut que dire que ta norme est interne. Parce que ça peut vouloir dire que tu n'auras pas de scrupule à aller à l'encontre des repères et bornes posées par ton boss.

En clair, tu es sans doute très apte et compétent, mais tu n'assembles pas les éléments d'une manière qui soit attractive.
Tu as de bonnes briques, mais de l'extérieur ça doit donner l'impression que le mur est plein de fissures et prêt à s'écrouler sur celui qui s'appuiera dessus. Alors qu'il faut avoir l'air solide et sans aspérités qui nuiraient à ta fonction.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Merci ! :) le 30.07.14, 13h07 par Lenny2stras

Outkast a écrit :Tu peux. Mais garde le pour toi.
Il faut que tu montres que tu as su faire ce qu'il faut, mais que tu mesures ton enthousiasme vis à vis de ça.
La plupart des employeurs aiment à penser qu'ils doivent être ceux qui décident si l'employé doit être content de son travail, ça leur permet d'avoir le contrôle (s'ils récompensent ou punissent, ils ont le pouvoir. Alors que si tu sais ou pense que ton travail est bon, tu réagis moins aux pressions justifiées ou injustifiées).
Au fur et à mesure de la discussion, je saisis mieux les contours de ce qui me fait passer pour un arrogant. Je crois que je ne vous remercierai jamais assez de m’avoir donné les clefs de compréhension d’un questionnement qui me pourrit la vie depuis quelques années.
C’est dans ma volonté de penser par moi-même ma vie et mes actions que je m’extrais du champ normatif commun. C’est à la fois la source de mes richesses individuelles et des peurs que j’inspire dans ma capacité à « obéir » et à me conformer à une disposition préétablie. Et c’est vrai que j’ai un vrai besoin d’autonomie dans mes actions. Je déteste les rapports éthologiques de hiérarchie où le « supérieur » donne des ordres dans le seul but de jouir de sa position au détriment du groupe et des membres qui le compose. L’ayant vécu dans un job pendant deux ans, je ne supporte plus ces petites humiliations du quotidien qui détruisent des vitalités et renforcent les petits égos.

Je comprends parfaitement la nécessité d’avoir des responsables qui guident et donnent des directives, et je m’y conforme volontiers. Mais c’est vrai qu’au moment où je perçois des incohérences j’ai tendances à gentiment remonter l’information en donnant des pistes de réflexion. Et ça, ça ne passe pas très bien….Les gens aiment les rapports pyramidales.
Outkast a écrit :Alors commence par le fait de ne pas tout savoir (mais de savoir apprendre seul et des autres), et place toi dans une perspective d'équipe (pour la remise en question, etc).
Cependant, il faut faire attention parce que ce que tu présentes n'est pas un avantage.
Douter en permanence et se remettre en question perpétuellement, ce n'est pas efficace.
Et le fait aussi que tu dises que tu tranches ensuite de manière très sûre peut suggérer que tu hâtes ta prise de décision pour couper court aux réflexions.
Aussi, il vaut mieux que tu sois attentif à te montrer comme quelqu'un de "bien défini", qui sait évoluer et écouter les autres, et aime prendre les autres avis si nécessaire ou pour servir de repères et éviter les erreurs.
Tu dois faire attention à tes mots. Je dis la même chose que toi, mais le discours est beaucoup plus positif et laisse moins de place aux idées/projections négatives d'un employeur.
Ton analyse est très pertinente, et je comprends mieux mes maladresses sémantiques. En revanche, en me relisant ce matin, j’ai compris que je n’étais pas clair sur les notions de doutes et de prise de décision.
Quand je parle de doute, j’insiste sur le fait que je laisse ouvert toutes les possibilités qui s’offrent à moi : j’étudie toutes les voies de recours à une problématique ; j’envisage régulièrement pleins de scénarii simultanément et leurs degrés de faisabilités. J’ai tendance à chercher la position idéale.

L’idéal s’effaçant devant le principe de réalité, il faut bien se donner des bornes temporelles pour faire un choix. Lorsque je tranche, c’est qu’à l’instant où je prends ma décision, elle apparaît la plus appropriée ou (souvent) la moins mauvaise au regard des différentes contraintes.

Autant je comprends quand tu dis qu’il faut savoir être assez souple pour être attentif aux autres et piocher leurs avis quand la nécessité le commande, autant je ne comprends pas bien ce que tu veux dire par « bien défini ».
Outkast a écrit :Fais attention. En le présentant comme ça, tu suggères que les gens qui ont une expérience conventionnelle sont plus simplets/naïfs.
Il vaut mieux que tu dises que ça t'a permis de voir les choses différemment d'avant. Il faut que tu présentes les choses comme une évolution pour toi, pas forcément comme quelque chose qui implicitement te place au dessus des autres.
ça retombera quand même positivement sur ton image (tu as évolué, tu es capable d'avoir des points de vue différents de ceux qu'on peut attendre de quelqu'un qui aurait ta formation) mais tu n'auras pas l'air arrogant.
Encore une fois ton analyse est vraiment judicieuse. Je ne me sens pas supérieur à qui que ce soit, mais supérieur à ce que j’étais destiné à devenir. En effet si j’avais continué la voie qui était tout tracée pour moi par ma famille et mon environnement proche, je serai aujourd’hui à gagner une misère en courbant l’échine.
Mais tu as raison, je vais davantage considérer ça sous l’angle de l’évolution que d’une dichotomie pure.
Outkast a écrit :C'est certainement ça.
Se singulariser OK.
Mais j'en sais quelque chose, même si tu as tes propres normes, il te faut montrer que ton point de référence reste extérieur.à moins de trouver quelqu'un qui cherche ça spécifiquement, tu n'auras pas une bonne image en ayant l'air un électron libre.
C’est vraiment dommage…pour moi l’électron libre est constitutif d’une grande richesse.
Outkast a écrit :Il vaut mieux dire que tu sais sortir des sentiers battus quand il le faut que dire que ta norme est interne. Parce que ça peut vouloir dire que tu n'auras pas de scrupule à aller à l'encontre des repères et bornes posées par ton boss.
Oui, tu as tout à fait raison...sans provoquer de révolution, dans ma réflexion ça fait partie du champs des possibles que de remettre en question des repères déjà établis.
Outkast a écrit :En clair, tu es sans doute très apte et compétent, mais tu n'assembles pas les éléments d'une manière qui soit attractive.
Tu as de bonnes briques, mais de l'extérieur ça doit donner l'impression que le mur est plein de fissures et prêt à s'écrouler sur celui qui s'appuiera dessus. Alors qu'il faut avoir l'air solide et sans aspérités qui nuiraient à ta fonction.
Merci infiniment pour ton analyse, je sais pas c'que tu fais la vie, mais t'as su comprendre, identifier et mettre en mots ce que je peine à faire depuis un sacré bout de temps.

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