Faire le point entre ses envies et non-envies, en tant que femme.
A ce propos, un bouquin intéressant d’une psy, Catherine Bensaid « Libre d’être femme ».
Pour elle, une femme libérée cad qui a un bon job, de l’argent, des amants, n’est pas automatiquement libre. La véritable liberté passe par vivre réellement selon ses désirs, sans attendre une autorisation venue de l’extérieur. Tant que les femmes resteront dans leur tête des objets sexuels, tant qu’elles ne s’affranchiront pas des attentes qui pèsent sur elles dans un couple ou un travail, elles ne s’autoriseront pas à construire une existence conforme à leurs aspirations profondes.
Dans le cas du consentement évoqué ici, lors d’une rencontre par exemple, ce n’est pas parce qu’une femme suscite le désir masculin qu’elle est contrainte à s’y abandonner, ce n’est pas parce qu’un homme bande qu’il va lui sauter dessus.
C’est pour elle, savoir faire le choix de ne pas donner suite, de rentrer seule chez elle. Tout en sachant que choisir c’est aussi arrêter d’entretenir sa propre ambivalence, arrêter d’allumer un mec parce que ça flatte égoïstement son égo féminin.
Choisir c’est savoir aussi renoncer à plaire à tout prix. C’est savoir ne pas « faire plaisir ». En tant que femmes, nous sommes très souvent élevées avec l’idée qu’il faut « être gentille ». Ah l’éducation ! Dire non à un homme, c’est quelque part dire non à nos parents. Et s’il y a bien une chose à faire le plus rapidement possible c’est prendre la mesure de l’importance de ce premier non. Prendre le risque d’être désapprouvée, s’affranchir d’un modèle parental, nous permettra de mieux construire nos relations avec les hommes.
Et puis au lieu de se focaliser sur le désir du mec, il me semble important d’écouter son ressenti. Etre égoïste dans le bon sens du terme. De quoi ai-je envie, moi ? Suis-je désirante à son égard ? En adoptant cette façon de faire, nous sommes actrice de l’interaction et non simple objet livré à la convoitise d’un homme. C’est aussi se mettre à égalité avec lui, embrasser au lieu de se laisser embrasser, participer à la parade amoureuse au lieu de la subir par crainte de le froisser. A ce propos, pourquoi toujours cette crainte de froisser un mec ? Dire non peut se faire de façon sympathique et s’il le prend néanmoins mal, cela lui appartient.
Je me demande si la fameuse zone grise n’est pas tout simplement alimentée par la peur qu’ont certaines femmes à l’égard des hommes. Cela peut provenir de mauvaises expériences passées dont certaines peuvent laisser des traces profondes. Cela peut être la peur du sexe aussi. La peur d’être envahie, de ne pas être à la hauteur, d’avoir mal. Se laisser faire puis en vouloir au mec est une façon de se dédouaner, n’est-ce pas plus simple dans l’esprit de certaines que de se remettre en question en travaillant sur leurs insécurités ?
Et enfin, il me semble que les hommes de bonne volonté ont un rôle participatif à avoir non négligeable pour en finir avec la guerre des sexes. En encourageant par exemple les initiatives féminines en matière amoureuse, même une timide peut se révéler lionne dans une ambiance confiante, en acceptant d’échanger les rôles aussi sans pour autant s’imaginer castrés. En soutenant les femmes dans leurs envies de ne plus subir des comportements inadmissibles parce que le harcèlement n’est pas qu’un combat féminin, c’est l’affaire de tous…
Notes et commentaires reçus par ce post :- [+3] A lire le 08.06.18, 23h33 par Avalanche
- [+2] A lire le 09.06.18, 06h52 par Sathinelilly
- [+3] Absolument le 09.06.18, 10h32 par Jalapeno
- [0] Intéressant le 10.06.18, 02h24 par Safrania95