Devenir plus fort

Note : 48

le 29.01.2014 par thegoldenboy20

11 réponses / Dernière par Acr0bate le 15.02.2014, 20h13

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Répondre
Bonjour,


Subir, perdre, échouer, pleurer, baisser les bras… Vous savez quoi ? Vous comme moi on a tous vécu ça, a un degré plus ou moins diffèrent, plus fort pour certains d’entre vous et plus faible pour d’autres.


Il y’a mon pote, Ben , 8 ans de relations, avec sa copine, un appart, un travail, une vie a deux, un possible mariage suivi d’enfants. Je me dis que Ben a trouvé la femme de sa vie, il est heureux et je suis heureux pour lui. Je vois qu’il s’épanouit avec cette fille, des disputes de temps en temps, il se comporte en homme. Il a confiance en lui, il voit ses potes quand il le veut. Et vous savez quoi ? Comme ça, du jour au lendemain elle le largue. Elle s’est tiré sans explication.
Imaginez la réaction de Ben. Comment vous seriez vous ? Il est anéantit, tout a disparu en Ben. Depuis maintenant 2 ans. Son humour, sa confiance, des amitiés (de part son attitude) et même son travail. C’est extreme me diriez vous, mais Ben est passé de la phase épanouissement a la phase anéantissement en un claquement de doigts. Aujourd'hui il ne s’en est toujours pas remit et ne croit plus en rien. Abattu dans son esprit, dans sa confiance, sa force, son courage.. par une fille.


Maintenant il y’a mon autre pote, David et lui c’est exactement la même chose. 9 ans de relation, appart, mariage, travail... Il est heureux, et comme pour Ben, je suis aussi heureux pour lui. Et du jour au lendemain sans crier garde, elle disparait, cette fille le quitte. Vous savez quoi ? Aujourd'hui depuis maintenant 2 ans David s’est amélioré dans tous les domaines de sa vie. Mieux encore, il a acquit cette chose en lui, cette force, une nouvelle énergie. Il a été abattu pendant longtemps, son genou a touché terre mais il n’a jamais abandonné. Il a pleuré et fais l’effort de rigoler, il a perdu son appart pour en retrouver un mieux, quitté son travail pour un autre totalement adapté a lui. Et maintenant il fréquente même une fille, qui lui plait. Certes il n’oublie pas. Mais il ne reste pas figé.


Alors comment expliquer cette différence entre Ben et David ? Pourquoi David, va t’il de l’avant contrairement a Ben?

C’est l’état d’esprit qui fait la différence. Etant curieux j’ai interrogé mes deux amis.


Moi : Pourquoi tu reste focalisé sur elle après deux ans gros ? sérieux passe à autre chose maintenant, c’est bon.

Ben : Mais tu peux pas savoir, c’était la fille de mes rêves, de toute façon un jour ou l’autre je la reverrai, elle reviendra. On étais trop bien ensemble. Je suis pas un afc, je me comportais en homme avec elle, je sais pas ce qu’il lui a prit franchement.

Il pleure en disant ça.
Pour moi il n’a pas fait le choix d’avancer.


Sérieux dav t’en pense quoi de l’attitude de Ben toi qui a vécu la même chose d’une certaine façon ?

Dav : Je le comprend, j’ai été abattu aussi quand elle est partit.

Moi : Pourquoi maintenant lui il est toujours abattu et pas toi ?

Dav : Tu sais, on est tous diffèrent dans la façon de vivre nos échec, mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’on peut tous, sans exception, adopter la bonne attitude face a ça. Ton esprit tu peux le contrôler. Par contre c’est un travail énorme, ça se fait pas tout seul.

Quand je vois Ben je me dis qu’il choisit la facilité. Il se laisse aller a suivre ses « instincts » qui sont pour moi des principes enracinés qu’on lui a apprit. Dans notre société actuel il est difficile de se relever après un échec. Les gens te juges, te conseil, souvent de la mauvaise manière.

Dans ma tête un principe prime : Rien n’est jamais acquit. Demain tu peux perdre : ta maison, ton boulot, ta femme, ta mere, ton pere, ton chat, ta santé… ta vie.

Moi : C’est un peu négatif cette façon de penser non ?

Dav : Négatif ? Je vais te donner un exemple. Dans le sport tiens.

Tu crois que le Barca s’arrête une fois qu’ils ont gagnés la ligue des champions ? C’est bon c’est acquit, maintenant plus besoin de continuer. Tu crois que dans la tête de Messi c’est acquit de mettre 34, 50 et 46 buts en championnat par saison ? Regarde Cristiano Ronaldo, ballon d’or en 2008 puis 4 pour messi entre 2009 et 2012. Tu crois vraiment que cristiano s’est dit « bon laisse tomber, il est trop fort l’autre, c’est acquit il va avoir tous les ballons d’or, j'arrête de mettre 60 buts par saison ça sert a rien, je lai déjà gagné une fois en plus. J’arrête d’aller une heure avant a l’entraînement et de repartir 2 heures après. » Le gars tu peux lui faire subir n’importe quoi, il continuera a vouloir être le meilleur. Il a perdu son père et lui il est encore la a se battre pour gagner, pour jouer au foot. Tu pense que si demain sa femme le quitte il va arrêter le foot ? Et pleurer toute sa vie ?

Moi : C’est pas un peu extreme ? Et la souffrance elle est ou la dedans ? On peut parler de vouloir réprimer ses émotions, d’être sans coeur ?

Dav : J’ai pleuré et je pleurerai encore, j’ai failli abandonner et certainement que je ressentirai ça encore une fois. Cette envie de tout lâcher. Mais j’ai compris une chose : Tu n’échappera jamais a la souffrance. Si tu veux tu peux rester dans ta zone de confort, premièrement c’est pas très intéressant et deuxièmement tu va rencontrer des événements dans ta vie pour t’en extraire. Tu les appelles comment ces événements toi ? des difficultés ? Pour moi c’est des « occasions de m’améliorer » Ma zone de confort s’agrandit grâce a la souffrance. Comme toi je souffre, mais la différence est que je me sers de cette souffrance, je sais qu’elle est temporaire si je le souhaite. Et si elle est pas temporaire je ferai tout pour qu’elle le devienne le plus vite possible. Tu verras s’ouvrir des possibilités infini en pensant de cette façon la. Tu vivra. Tes inquiétudes disparaitront, tes angoisses, ton stress, ta mauvaise humeur, ta dépression.

Tu aura toujours peur, tout le monde a peur. Mais tu l’annihilera. Et une fois que ta zone de confort sera étendu, il sera de plus en plus difficile pour toi d’éprouver de la peur, de la tristesse, de la souffrance. Car tu aura déjà connu ça, et a la différence de certain qui sont capable de répéter les mêmes Erreurs ou Choses toute une vie, ça ne t’atteindra plus de plein fouet.

Imagine la souffrance sous la forme d’un nuage noir. Tu es face a elle. tu as peur d’elle, tu recule, elle avance, tu reste figé elle reste figée, elle te bloque. Tu ne peux rien faire.
Maintenant tu es face a ce nuage, tu avance, tu es a l’intérieur avec l’envi d'en découdre, tu acceptes cette souffrance. Elle t’expulse, elle ne supporte pas quelqu’un comme toi. Elle disparait. Tu as avancé, de toi même avec la souffrance. Ton espace vitale est maintenant plus grand.

Moi : En gros tu me dis qu’on est destiné a souffrir toute notre vie ?

David : Nan, c’est toi qui choisis.
Tu peux rester dans ton confort, sans oser aller prendre une baguette de pain a la boulangerie de peur de rougir.
Ou tu peux aller dans 10 boulangeries, rougir 10 fois, retourner dans 10 autres boulangerie le lendemain et rougir 5 fois…

Je ne sais pas pour toi mais pour moi le mot souffrance s’utilise pour le premier cas.
Tu dois saisir une chose. Si tu veux aller de l’avant dans la vie, tu ne le fera jamais en volant sur ton petit nuage, et en évitant toute les situations inconfortables. La vie ne te laissera pas faire.
Le mot souffrir découle de ton imagination, de tes enseignements, de ton éducation. Tout le monde autour de toi cherche a éviter cela.

Que choisis tu ?

Le sentier tout tracé sans difficulté pour en connaitre l’aboutissement

ou

le chemin inconnu a la découverte de toi même ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] A lire le 29.01.14, 09h22 par Terrigan
  • [+1] +1 le 29.01.14, 11h27 par Vinsanity
  • [+2] Constructif le 29.01.14, 11h47 par splifstarz
  • [+1] Bonne idée ! le 29.01.14, 12h29 par wayl
  • [+3] Constructif le 29.01.14, 13h54 par FK
  • [+2] A lire le 29.01.14, 15h26 par Marshall Ombre
  • [+2] Très intéressant le 29.01.14, 17h28 par Marco Polo
  • [+2] A lire le 30.01.14, 00h55 par Camihot
  • [+2] Bonne idée ! le 30.01.14, 11h07 par Hydrogene
  • [+2] Post de qualité le 30.01.14, 12h13 par The_PoP
  • [+1] Très intéressant le 30.01.14, 22h08 par Johnny Quid
  • [+1] +1 le 01.02.14, 23h51 par Chymero
  • [+1] +1 le 09.02.14, 21h55 par The Heist
  • [+1] Yesssss! le 13.02.14, 01h09 par Yes
  • [+3] Bravo ! le 30.04.15, 14h37 par mistermint
  • [+1] Wow le 26.06.16, 21h46 par Mickness

Salut,

J'ai débarqué ici il y a une semaine. Il y a 10 jours, ma copine m'a dit "on arrête", ceci après 12 ans de vie commune, une maison que j'ai conçu pendant 1 ans (maison BBC avec mon frère archi), fait le suivi de la construction pendant 1 an et participer à bp de travaux durant la construction et pendant les 3 années qui ont suivi.

Elle allait pas bien depuis plusieurs mois, elle me disait que c'était elle qui allait pas bien que rien n'avait changé chez mois. On est parti à la réunions avec 4 amis et ça a été l'horreur, j'en ai chié comme jamais (j'ai fait le deuil de notre relation lors de mon plus beau et plus lointain voyage). Là bas et à notre retour, je lui ai dis : "Je veux savoir si on est ensemble car on ne l'est plus dans les faits, donc maintenant soit on change beaucoup de chose dans notre couple et on repart sur de nouvelle base pour être heureux ; soit on arrête". Je lui ai laissé quelques jours chez ses parents et elle est revenue en me disant "On arrête".

Elle me dit ça maintenant que la maison est "en place" (on était en train de faire la piscine qui est à 90% terminé), qu'on a tout pour être heureux et qu'on allait bientôt discuter de faire des enfants (après 12 ans ce serait pas trop tôt). A ce jour, je n'ai pas d'explication très clair, d'après l'analyse que j'en fait, ça vient de :
- la routine qui s'est installé
- le changement pour vivre dans une situation durable (maison, enfant) où on doit se projeter sur des décennies je dirais presque. Elle a du se dire, que ce n'était pas ça son bonheur.
- la dégradation des relations sexuelles qui sont devenues quasi hygiénique. De mon coté, j'ai jamais été pleinement satisfait car le sexe, c'était pas vraiment son truc..
- le manque de centres d'intérêt commun et une petite incompatibilité intellectuelle entre elle et moi (elle est moins cultivé et ne s'intéresse qu'a son boulot et des trucs à la con genre "plus belle la vie").

Bref, j'arrête de raconter ma vie.

Pour la souffrance :
Les 3 semaines à la Réunion ont été une horreur complète: je voyais que c'était fini entre nous car ce voyage était pour moi un moyen de se retrouver grâce au mode "vacances sur une île paradisiaque". Mais depuis le 1er jour, elle n'était pas avec moi, elle était aussi distante qu'une amie lambda et du coup rapidement ça m'a tué, ça m'a pris la tête et ça a été embrouille avec elle (je lui ai même dit un soir, en mode très triste, un peu alcoolisé et sous le coup de la colère : "c'est fini entre nous, basta"). Je psychotais la nuit et n'avait pas l'impression de pas du tout dormir (mes collègues m'ont dit que je dormais car ils m'ont entendu ronfler), je psychotais pendant les longs voyages en traffic (on était 6) sur l'île.

Depuis qu'on s'est séparé, j'ai discuté avec beaucoup d'amies et quelques potes. On peut discuter beaucoup plus facilement de ça avec des filles. Mes amis et proches me soutiennent beaucoup, ça aide. Et depuis le jour de notre rupture, bizarrement, je vais très bien, peut-être est-ce passager.

Lors du voyage à la Réunion, j'ai fait le deuil, j'ai remué et me suis rappelé tout le passé avec elle et 12 ans, ça en fait de bons souvenirs... Lors de ces 2-3 semaines (qui ont démarré avec 2014) où j'ai passé mon temps à psychoter, je me suis aussi dit : "que tu restes avec elle ou non, tu vas prendre des résolutions et te bouger : sport, cuisine, tâches quotidienne, perte de poids/mise en forme physique (5Kg)".

Maintenant, je suis seul dans une grande maison, je me donne 1 mois pour :
- laisser un peu de temps (on s'est pas ce qui se passer avec elle)
- réfléchir à l'avenir et à la maison (je vais tout faire pour la garder car c'est mon projet à la base et que j'y tiens énormement)
- lire FTS, me remettre à jour niveau séduction, niveau "état d'esprit". J'ai même commandé le DVD Blusher !
- sortir voir des amies et des potes, faire du snowboard sans avoir pour objectif de draguer (après ça peut se faire par hasard on s'est jamais)
- faire du sport (élyptique, snowboard), prendre l'habitude d'assumer toutes les tâches quotidiennes (et ce pour une maison de 150m²)
- me relooker : barbe de 3 jours (j'avais testé mais seul une personne n'aimait pas : ma copine ou plutot mon ex) + fringue + coiffure + lunettes/lentilles

Il faut être fort, je me le suis toujours dit. Quand ça va pas, il faut se dire "soit fort".

Pour ça :

Il faut se bouger, découvrir de nouvelles choses tout le temps : que ce soit culturel comme un livre, un film, des articles ou reportages de sciences ; que ce soit social : de nouveaux amis, des soirées et des sorties ; que ce soit "développement personnel" : FTS et autres sites ; voir même professionnel.

Il faut se donner des objectifs sans se mettre la pression. Pour moi c'est donc une phase de "mise à jour / transition" de 1 mois, sans trop sortir pour le moment, ou plus où je vais me reprendre en main avec l'aide d'amis : beaucoup de choses à faire et je suis très pris.
Puis j'essayerai de sortir et faire des rencontres par des amis, par OVS, par AUM ou Attractive World (?).
Ma zone de confort, c'est FTS pour le moment. Après je vais essayer d'en décrocher car en ce moment, j'y passe quelques heures par jour.

Ceci dit, 12 ans de LTR qui s'arrête c'est pas facile. J'y pense quasiment tout le temps et la maison est bien vide sans ma copine :-/ Il faut l'accepter et se bouger pour penser à autre chose (ex: boulot, sport) ou à l'avenir (ses projets, ses objectifs, les moyens qu'on se donne).
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Pas de problème ! le 29.01.14, 13h24 par Terrigan
  • [0] Courage le 29.01.14, 13h42 par thegoldenboy20
  • [0] Courage le 30.01.14, 12h15 par The_PoP
  • [0] Très intéressant le 31.01.14, 00h39 par Blusher

Cet article est un must! Si on remplace Ben par Bob, on commence à bien rigoler! Éventuellement, on commence à se poser les bonnes questions. Les bonnes questions, les questions composent, haha. Désolé pour le lien clin d'oeil, j'ai pas pu m'empêcher...

Pour ajouter ma pierre:

Si on veut être précis, le sujet est le suivant: "être fort dans l'adversité"

Ou encore, "le malheur et la douleur: tremplin vers le bonheur, ou destruction définitive de celui qui les subit?"

Quand j'y réfléchis, je peux tourner la question dans tous les sens, je passe toujours par un certain détachement proche de la philosiphie zen. ça me vient du livre "l'art du bonheur" du Dalaï Lama, dans lequel il éduque le lecteur, de façon saine et basique, à accepter les choses telles qu'elles sont.

C'est ce que j'appelle la thématique de l'acceptation

* Description

1) Accepter les claques que la vie nous administre.
Accepter nos fautes, mais aussi les injustices que nous subissons.

2) En tirer son parti et avancer, voire le bonheur et le malheur comme un tout, à l'instar du yin et du yang:

Image

Stop. Pause. Arrêt sur image. Je reviens sur le 1) :

--> Accepter nos fautes. Combien de gens qui en sont incapables? Combien de gens qui refont l'histoire dans leur tête en se donnant le beau rôle, celui de la victime?

--> accepter les injustices. Des fois on n'a même pas fauté. on est clairement victimes du destin farceur. Pas de chance, personne blessante consciemment ou non, conflits d'intérêt, que sais-je encore... Combien de gens sont capables de ne pas devenir hystériques à cette idée? - Surtout quand on se la prend dans la gueule.

Euh... Les gens ne seraient-ils pas tout simplement stupides? Car à l'instant précis où le malheur frappe, où la douleur nous submerge, faire la différence entre une faute et une injustice/malchance soit d'un côté une faute de notre part qui nous a mis dans la merde, et de l'autre côté une injustice/malchance "objective" qu'on s'est mangée sans l'avoir provoquée, ça demande une putain de clairvoyance!

* Maman Terrigan à la rescousse:

Comme toute bonne mère de famille, ma mère a subi son lot d'évènements traumatisants. Elle va bien, merci. De même, Maman Terrigan, toujours à l'écoute, se fait souvent vampiriser la gueule durant des heures d'épanchements téléphoniques, par des braves dames brisées en deux par leur divorce (ce n'est qu'un exemple, et il sera largement suffisant), divorce qui a eu lieu il y a... une dizaine d'années !!!

Voilà ce qu'elle en dit:
Maman Terrigan a écrit :Passée un certain laps de temps, si on est encore traumatisé par un évènement douloureux, c'est que quelque-part on le veut bien
La douleur devient ici une sorte d'objet sacré auquel la personne voue un culte. C'est son fidèle compagnon, son sujet de conversation préféré, et même le fondement numéro un de son identité.

Et notre glorieuse civilisation, elle en dit quoi?

...Elle en dit que le zen, elle l'encule.

Notre civilisation est un carnaval des faux-semblants, un vaste dîner de cons, durant lequel accepter un évènement négatif dans notre vie est une faute de goût. Les meilleurs d'entre nous se contentent de le refouler, en serrant les dents et en contenant leurs larmes. Garder la face, oui, accepter, jamais!

Pour le dire plus simplement, clairement, notre civilisation n'est pas zen, elle est consumériste et faussement rebelle.

* Consumériste,

Je suis pleinement d'accord avec cette idée largement répandue selon laquelle la culture populaire occidentale, dans une admirable symbiose avec les circuits commerciaux, entretient la frustration.

On pourrais facilement citer telle ou telle publicité. Pas envie. Essayons plutôt ceci:
"Bah qu'est-ce que tu as à pleurer? ça va pas? Gros malheur? Merde alors, ta vie est foutue. Allez, sèche tes larmes, essaie de voir le bon côté des choses. Tu veux un cachou?"

[youtube][/youtube]
Je ne vais pas développer cette idée, ça reviendrait à refaire le monde, et lister les failles de notre société que nous connaissons tous. Juste un ou deux trucs qui me font rire:

Du côté des conseils que les gens nous donnent, ils sont les pantins de cette société de consommation, et n'expriment pas plus qu'un optimisme niaiseux qui n'est d'aucun secours à leur interlocuteur est en souffrance.

Du côté médical, le traitement de la douleur psychique est largement consumériste. J'en veux pour preuve le dose industrielle d'antidépresseurs, drogues légales, prescrites par notre système de santé. Tout le monde s'accorde à dire qu'il y a un problème. A mon sens la base du problème, c'est une vision simpliste de la sensation de malheur: problème --> solution facile.

Le malheur est vu comme une maladie à soigner, c'est malsain. Je crois qu'au contraire le malheur est une partie intégrante du grand ensemble que constitue une vie.

Autrement dit, pour formuler les choses sous l'angle du consumérisme:
nous voyons notre vie comme un produit qui se doit d'être parfait, ("ouvrez une canette de soda, ouvrez du bonheur") et le malheur est vu comme une malfaçon, un défaut de fabrication qui rend ce produit bon pour la poubelle.
Pour un peu on téléphonerait au service client. Dommage qu'il n'existe pas...

"Notre vie bonne pour la poubelle..." Je m'arrête là, sinon il va falloir parler de pulsions suicidaires, et ça va devenir sordide. Mais chacun peut y réfléchir.

J'évoquerai tout-de même un peu plus loin les pulsions masochistes. Comme ça, juste pour vous divertir, lecteurs chéris. :blbl:
En attendant, tapons à la racine, tapons sous la ceinture, tapons sur la pop-culture! (Yeah!)

* Faussement rebelle

Image
James Dean, figure de proue du mythe du faux rebelle.
Le mythe du faux rebelle ou, "la connerie à l'occidentale"
Si vous préférez les Sex Pistols, allez vous servir vous-même sur google images :mrgreen:

L'occidental de base a écrit :Huh? Accepter? Mais ça va pas non? Hey, chuis un rebelle moi, sex, drugs and rock'n'roll, ou encore hiphop gangsta attitude, yo, représente mon département de merde, enfin peu importe la musique que j'écoute, chuis un rebelle, point barre.

Chuis un rebelle, j'vous dis. Le malheur s'invite dans ma jolie petite vie? C'est forcément une injustice. ça va pas se passer comme ça, sonnons la révolte, dressons les barricades!
Bon, déjà, à propos de l'injustice: l'injustice est un fléau détesté de tous. Nous avons tous été conditionnés à être des pourfendeurs d'injustice (de préférence bien vautrés dans nos canapés).

Signe des temps, le livre (que je n'ai pas lu) Indignez-vous ! Une injustice? Et allez, "écuyer, celle mon cheval, ajuste mon armure, nous partons en croisade! - J'ai que ça à foutre..."

Je n'ai pas d'avis sur ce livre, ni sur le bien fondé de s'indigner pour tel ou tel fait de société. A moins de dévier du thème de ce post, ce à quoi je me refuse.

--> Ce que j'affirme, c'est que partir en croisade contre un malheur injuste qu'on a subi, c'est souvent une perte de temps:

- Avant toute chose, est-ce vraiment une injustice? Doux Jésus que cette question est inconfortable... Dans le doute, soigneusement entretenu par des œillères bien ajustées, on va dire que oui.
- Malheureusement, partir en croisade contre une injustice, c'est long et douloureux, comme peut l'être un procès pour viol. Évaluation du préjudice, procédure judiciaire interminable, réactions blessantes de la part de l'accusé, des heures et des heures à peaufiner le dossier, et surtout incertitude quant au résultat final du processus. Ce qu'on appelle l'aléa judiciaire, c'est à dire la possibilité que le juge prononce un non-lieu ou une relaxe.
- Vanité de l'éventuel succès du processus. L'accusé reconnaît ses fautes et s'auto-flagelle? Diverses personnes ou groupes sociaux le montrent du doigt et lui font des misères? C'est plutôt cool, voire une forme de succès. Mais est-ce que ce sera suffisant pour dépasser le traumatisme???
NB: J'ai décrit un processus qui est justifié dans le cas d'un viol. Est-ce que ça l'est dans le cadre, par exemple, d'une rupture amoureuse???
Continuons la liste:
- Désirs de vengeance, de se faire justice, nombrilisme, narcissisme, pertes de temps et obsessions toxiques.
- La plupart du temps ça ne se concrétise par aucun acte positif (encore heureux, enfin bon on peut toujours rayer des bagnoles ou dire du mal, si ça peut soulager...) et au contraire ça se fait dans sa tête, dans un vaste élan de masturbation mentale
- En résumé, une croisade dans un verre d'eau, ça peut faire des vagues si on agite bien fort, mais de là à en tirer du carburant pour avancer dans la vie, permettez-moi d'avoir des doutes...

Un mot sur les obsessions toxiques: ressasser son malheur ne sert à rien. Le ressentiment est un poison. L'aigreur est un boulet. La rancune, les fantasmes de vengeance, la haine, la victimisation, tout ça pèse très lourd dans un esprit. Surtout quand ces sentiments négatifs sont tournés contre le destin. Au contraire, rappelons qu'un esprit positif arrive à voir les choses avec le détachement suivant:
Le sage a écrit :Cette personne m'a fait du mal. Mais à bien y regarder, c'est la vie qui m'a fait du mal. La personne en cause n'est que le bras armé du destin.

Or, j'aime tellement la vie, j'aime tellement mon destin, faire de mon mieux pour leur donner du sens, de la gueule. Que la personne qui m'a fait du mal aille se faire pendre ailleurs Continuons à avancer, ça nous mènera forcément quelque-part.
"Qu'il aille se faire pendre ailleurs." Encore une expression connue de tous, mais à mon avis les gens ne prennent même pas la peine d'y réfléchir ne serait-ce que deux secondes. Peu importe, passons.

***

Le malheur n'est pas une figure parentale. Heureusement, car si on le voit comme tel, l'occidental moyen est alors un méprisable adolescent tête à claques, qui passe son temps à cracher sur son malheur au lieu de l'accepter tel qu'il est.
"Mouéééééééé, mon malheur c'est trop un connard, pffffff"
Moi je me dis intuitivement que si les gens respectaient leur malheur comme ils respectent leurs parents (quitte à se forcer un peu), ça les aiderait. Mais je suis un doux rêveur...
A quelque chose malheur est bon
[et autres proverbes et dictons que tout le monde connaît, mais de là à les intégrer...]

Ah ouais? Eh bien l'occidental n'est pas d'accord. "Fuck le malheur! Tiens, je m'entaille les avants bras au cutter, prends ça dans ta gueule, malheur de merde!"

Euh, gamin, c'est pas ton malheur que tu es en train de niquer, c'est juste tes avant-bras...

Je ne serai jamais assez dur avec cette tournure d'esprit, mère de tous les maux: dramatisation, auto-apitoiement, incapacité à se remettre en cause, et au final, inaction, mère de tous les vices.

* Un peu de fainéantise, pour relever la sauce?

Oui, car la fainéantise crasse gangrène notre civilisation, surtout la fainéantise de l'esprit, mais ça je n'ai pas envie d'en parler, sinon je vais me mettre à fantasmer sur la chute de l'empire romain, et après je vais descendre à poil dans la rue et gueuler sur toutes les jolies jeunes filles que je croiserai " Les invasions barbares arrivent, tu vas te faire défoncer le cul par des gros bourrins qui ne te demanderont pas ton avis, et tu vas adorer ça, petite pétasse hétéronormée !!!"

Excusez-moi. Je vais prendre mes pilules bleues et parler un peu de sport, ça me détendra...

Qu'est-ce que ça en dit dans le monde du sport?

Les sportifs de haut niveau sont zen. Naturellement, instinctivement. Là où on peut parler d'intelligence du coeur ou de "bon sens paysan" chez certaines personnes peu instruites mais très sages, les sportifs ont l'intelligence de l'action. Peut-être la plus efficace de toutes les formes d'intelligence...

Le record du monde de la meilleure citation est actuellement tenu par Michael Jordan:
Michael Jordan a écrit :« J’ai raté 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour prendre le tir de la victoire et j’ai raté. J’ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi je réussi. »

[si vous trouvez une citation encore plus fulgurantes, n'hésitez-pas à partager]
Faut-il être un sportif de haut niveau pour convertir en succès nos échecs les plus cuisants? Je ne vous ferai pas l'insulte de vous donner ma réponse.

D'ailleurs je l'ai déjà fait. Si on considère que la défaite en compétition est une forme de malheur-douleur, tout s'éclaire:

vaincre-la-peur-et-l-apprehension-vt25389.html#p258711

comment-debloquer-la-peur-d-aborder-vt2 ... ml#p258677

NB: Ces deux articles dévient légèrement du sujet. Ici nous parlons de se relever d'un cruel revers, dans ces articles je parle de la peur de subir un cruel revers. ça me paraît lié. Je vous invite à faire les recoupements, je crois qu'au bout du compte le parallèle tient la route.

Bonne lecture si le cœur vous en dit, et quoi qu'il arrive, bises à tous.

Edit: mise en forme et divers ajouts, comme d'habitude.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Merci ! :) le 29.01.14, 11h27 par Vinsanity
  • [+1] +1 le 29.01.14, 11h35 par wayl
  • [+3] A lire le 29.01.14, 13h04 par splifstarz
  • [+2] Pertinent le 29.01.14, 13h27 par thegoldenboy20
  • [+3] Post de qualité le 29.01.14, 15h26 par Marshall Ombre
  • [+3] Pertinent le 31.01.14, 01h10 par BernardLama
  • [+3] Très intéressant le 13.02.14, 01h10 par Yes
Pour bien aimer les femmes il faut aimer le monde.
Car les femmes ne sont qu'une infime partie du monde
Nous aussi d'ailleurs...

En parlant de citations de sportifs et pour rester dans l’actualité, il y en a une que je répète ici comme un leitmotiv, une phrase tatouée sur le bras du Tennisman Stanislas Wawrinka :

"Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better."

Et bien cette phrase elle a fini par payer, puisque Stan a gagné sa première finale de grand chlem contre le N°1 mondial Nadal qu’il n’avait jamais battu avant.

BIM
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Sympa :) le 31.01.14, 00h55 par Terrigan
  • [0] Like a boss ! le 13.02.14, 02h05 par Yes

Salut
thegoldenboy20 a écrit :Alors comment expliquer cette différence entre Ben et David ? Pourquoi David, va t’il de l’avant contrairement a Ben?

C’est l’état d’esprit qui fait la différence.
État d'esprit ou manière d'être ? Sous entendu oscillation dans les différents états du moi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Etats_du_Moi

Il faut avoir les capacités d'encaisser un truc du genre (estime de soi) sans travestir la réalité (victimisation que Terrigan soulève). Sans compter les failles avec lesquelles cela peut résonner inconsciemment. Je suis enfant de divorcés. Quand cette mésaventure m'est arrivé, j'ai inconsciemment rejoué la partition du divorce de mes parents, jusqu'à m'en rendre compte.

thegoldenboy20 a écrit :Mais j’ai compris une chose : Tu n’échappera jamais a la souffrance. Si tu veux tu peux rester dans ta zone de confort, premièrement c’est pas très intéressant et deuxièmement tu va rencontrer des événements dans ta vie pour t’en extraire. Tu les appelles comment ces événements toi ? des difficultés ? Pour moi c’est des « occasions de m’améliorer » Ma zone de confort s’agrandit grâce a la souffrance.
Très juste, même si on se passerait bien de la souffrance, hein ?

thegoldenboy20 a écrit :Choix : Pour moi il n’a pas fait le choix d’avancer.
(...)
Peur : Tu aura toujours peur, tout le monde a peur. Mais tu l’annihilera. Et une fois que ta zone de confort sera étendu, il sera de plus en plus difficile pour toi d’éprouver de la peur, de la tristesse, de la souffrance. Car tu aura déjà connu ça, et a la différence de certain qui sont capable de répéter les mêmes Erreurs ou Choses toute une vie, ça ne t’atteindra plus de plein fouet.
En bon INTP (blague :wink: ) ...
Terrigan a écrit :Positivisme : Un mot sur les obsessions toxiques: ressasser son malheur ne sert à rien. Le ressentiment est un poison. L'aigreur est un boulet. La rancune, les fantasmes de vengeance, la haine, la victimisation, tout ça pèse très lourd dans un esprit. Surtout quand ces sentiments négatifs sont tournés contre le destin. Au contraire, rappelons qu'un esprit positif arrive à voir les choses avec le détachement suivant:
Le croisement de ces trois sujets m'intéresse (choix/peur/positivisme). Perso, je le rattache à cette notion de devenir plus fort.
Si tant est que vous voyez la vie ainsi (thématique de l'acceptation), qu'est-ce qui vous y a poussé ? Le manque de choix, ou au contraire la volonté du choix ? Voire autres ... ?
Dans mon cas plus jeune le manque de choix, pour ensuite le transformer en volonté du choix (et de manière utopique être libre ...mais je digresse).
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Constructif le 01.02.14, 10h50 par Terrigan

Putain Terigan, il faut que j'adopte le même état d'esprit que toi.

Ton roman me sera certainement très utile. T'as réussi à me motiver d'échouer jusqu'à la réussite.

...Et moi j'aurais aimé avoir cet état d'esprit à ton âge. C'est bien pour ça que je me décarcasse à écrire de tels pavés.

Mais bon, apparemment la "gagne" n'est pas au programme du bac philo...

Ceci dit, "échouer jusqu'à la réussite" c'est le plan B. Si tu peux voler de succès en succès jusqu'à atteindre les étoiles, c'est encore mieux! :lol:
Pour bien aimer les femmes il faut aimer le monde.
Car les femmes ne sont qu'une infime partie du monde
Nous aussi d'ailleurs...

Acr0bate a écrit :Si tant est que vous voyez la vie ainsi (thématique de l'acceptation), qu'est-ce qui vous y a poussé ?
Pour le dire vite:

- déjà il faut que l'idée se présente. Pour moi ça a été ce livre, l'art du bonheur.
- ensuite l'idée fait son chemin. Tout le monde s'est monté la tête pour des conneries, et surtout pour des déconvenues sur lesquelles on ne peut pas revenir...

Les gens ne sont pas forcément de mauvais conseil.

* Un truc qui m'a turlupiné. Le conseil/reproche facile: "assume" Qu'est-ce que ça veut dire? Les gens balancent ça au hasard, ils ne savent même pas ce que ça veut dire. Par-delà les éventuelles hypocrisies ou vacuités mentales de ceux qui me l'ont balancé, j'ai fait l'effort d'y réfléchir. Accepter a été ma réponse.

--> Si je veux assumer, j'ai intérêt à commencer par accepter.

* A une période, plusieurs amis m'ont dit que je vivais trop dans le passé. Je n'en avais pas l'impression, alors j'ai regardé l'idée en face. Je me suis aperçu que je ne pensais pas tant que ça à mon passé mais que mes déconvenues passées me soulaient grave. Je les détestais, je les haïssais, elles me faisaient honte. J'avais envie de les cramer au lance-flammes...

...Et qu'on réduise mon âme en cendres.

Alors j'ai décidé de laisser aller [le légendaire lâcher prise]. Évidemment par effet de vase communiquant ça m'a aidé à me tourner vers l'avenir. On est tous tournés vers l'avenir, on vit tous plus ou moins dans le présent, mais se donne-t-on vraiment les moyens de consacrer à notre avenir - et à notre présent, toute l'énergie qu'ils méritent?
Woody Allen a écrit :L'avenir m'intéresse, c'est là que je compte passer mes prochaines années...
Au pied du mur, ce genre de mot d'esprit ne nous est d'aucun secours.

La thématique du passé-présent-futur n'est pas la clé de voûte, c'est juste un truc que j'ai évoqué à des fins illustratifs. Laissons le passé le présent et l'avenir où ils sont, la conclusion du processus c'est ça:

--> A force tu arrêtes de lutter contre ce sur quoi tu n'as aucune prise, et tu t'accroches à ce sur quoi tu as une prise.

Ainsi, la combinaison entre le lâcher prise et une attitude volontaire, saine, positive, cette combinaison qui est un paradoxe commence à prendre du sens.

Je le redis avec force: accepter est paradoxal en soi. Dans l'esprit des gens, "accepter" = "subir"

En fait il n'en est rien, bien au contraire.

Comment en prendre conscience? Comment faire?

Les idées flottent un peu partout, comment se les approprier et en faire un vrai matériau opérationnel? N'importe quel adolescent est capable d'écrire carpe diem dans son cahier de texte en jolies lettres calligraphiées. C'est loin de régler tous les problèmes, n'est-ce pas...

Comment faire? Comment lâcher prise quand il faut, jouer la gagne quand il faut? Comment accepter ce qui se doit d'être accepté? Comment être heureux? Comment être fort?

--> Peut-être faut-il juste être moins con...
Pour bien aimer les femmes il faut aimer le monde.
Car les femmes ne sont qu'une infime partie du monde
Nous aussi d'ailleurs...

Merci Terrigan pour ta réponse, très intéressante.
Terrigan a écrit :- déjà il faut que l'idée se présente. Pour moi ça a été ce livre, l'art du bonheur.
- ensuite l'idée fait son chemin. Tout le monde s'est monté la tête pour des conneries, et surtout pour des déconvenues sur lesquelles on ne peut pas revenir...
Quelque part, un fois la majorité arrivée, l'idée est toujours là. Responsabilité/irresponsabilité rapportés au consumérisme que tu indiques dans ton message précédent. A moins que je me trompe ?
Terrigan a écrit :Les gens ne sont pas forcément de mauvais conseil.

* Un truc qui m'a turlupiné. Le conseil/reproche facile: "assume" Qu'est-ce que ça veut dire? Les gens balancent ça au hasard, ils ne savent même pas ce que ça veut dire. Par-delà les éventuelles hypocrisies ou vacuités mentales de ceux qui me l'ont balancé, j'ai fait l'effort d'y réfléchir. Accepter a été ma réponse.

--> Si je veux assumer, j'ai intérêt à commencer par accepter.
Bien vu pour le "assume".
Je précise à mon niveau mon manque de choix. J'ai fait des conneries au lycée à 15 ans(rien de grave), qui m'ont obligés à avoir une vie "plus adulte" après, à devoir assumer ces conneries dans l'optique d'une scolarité normale. Une fois que j'ai pu choisir, j'étais "formaté" pour assumer mes choix.
Terrigan a écrit :* A une période, plusieurs amis m'ont dit que je vivais trop dans le passé. Je n'en avais pas l'impression, alors j'ai regardé l'idée en face. Je me suis aperçu que je ne pensais pas tant que ça à mon passé mais que mes déconvenues passées me soulaient grave. Je les détestais, je les haïssais, elles me faisaient honte. J'avais envie de les cramer au lance-flammes...

...Et qu'on réduise mon âme en cendres.

Alors j'ai décidé de laisser aller [le légendaire lâcher prise]. Évidemment par effet de vase communiquant ça m'a aidé à me tourner vers l'avenir. On est tous tournés vers l'avenir, on vit tous plus ou moins dans le présent, mais se donne-t-on vraiment les moyens de consacrer à notre avenir - et à notre présent, toute l'énergie qu'ils méritent?
Je me souviens avoir été dans un "qui-vive" négatif, ce depuis assez jeune. Mais du coup, ça m'a aidé aussi pour envisager le positif. Le sport m'a beaucoup aidé aussi : " Image ouah, je peux faire ça ?".
De par certaines expériences, j'ai été surpris de me rendre compte que cette notion de projection dans l'avenir, liée à de la symbolisation et donc l'acceptation d'une réalité aussi déplaisante qu'elle puisse être, n'est pas forcément si courante. Un déni de soi au profit d'une tranquillité d'esprit temporaire, imaginée plus confortable.
Cette notion d'énergie est très importante, oui. Mais il faut être partisan du moindre effort pour l'envisager. Il est aussi nécessaire de savoir ce que l'on veut pour se libérer de cette peur et naturellement s'orienter vers du positif dans son présent et avenir.
Pou répondre à ta question, perso j'espère me les donner. Mais je trouve que ce n'est pas commun.
Terrigan a écrit :
Woody Allen a écrit :L'avenir m'intéresse, c'est là que je compte passer mes prochaines années...
Au pied du mur, ce genre de mot d'esprit ne nous est d'aucun secours.
Une phrase que j'aime, et que j'ai en signature : "Le futur appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves." Eleanor Roosevelt.
Terrigan a écrit :La thématique du passé-présent-futur n'est pas la clé de voûte, c'est juste un truc que j'ai évoqué à des fins illustratifs. Laissons le passé le présent et l'avenir où ils sont, la conclusion du processus c'est ça:

--> A force tu arrêtes de lutter contre ce sur quoi tu n'as aucune prise, et tu t'accroches à ce sur quoi tu as une prise.

Ainsi, la combinaison entre le lâcher prise et une attitude volontaire, saine, positive, cette combinaison qui est un paradoxe commence à prendre du sens.
Bien d'accord avec toi. C'est paradoxal que de se dire qu'il faut arrêter de lutter pour devenir plus fort.

Ceci dit, si certaines personnes s'accrochent à certaines choses, c'est aussi pour "se sentir exister".
Terrigan a écrit :Je le redis avec force: accepter est paradoxal en soi. Dans l'esprit des gens, "accepter" = "subir"

En fait il n'en est rien, bien au contraire.

Comment en prendre conscience? Comment faire?

Les idées flottent un peu partout, comment se les approprier et en faire un vrai matériau opérationnel? N'importe quel adolescent est capable d'écrire carpe diem dans son cahier de texte en jolies lettres calligraphiées. C'est loin de régler tous les problèmes, n'est-ce pas...
Arrff ... J'ai aussi carpe diem en signature ... :roll:

Est-ce pourtant si dur à faire ? Perso, je ne le trouve pas. La force de l'habitude ?
Terrigan a écrit :Comment faire? Comment lâcher prise quand il faut, jouer la gagne quand il faut? Comment accepter ce qui se doit d'être accepté? Comment être heureux? Comment être fort?

--> Peut-être faut-il juste être moins con...
Là, tu dérives sur l'égo et la mauvaise foi, peut-être relié à l'enfant rebelle dans les états du moi posté plus haut.

Je relisais hier le post de FrenchKiss sur "le réveil du Lion". Finalement, devenir plus fort, ce serait faire le choix d'être adulte ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Tout à fait ! le 04.02.14, 10h26 par Terrigan

Acr0bate a écrit :Quelque part, un fois la majorité arrivée, l'idée [d'accepter ce qui doit l'être] est toujours là. Responsabilité/irresponsabilité rapportés au consumérisme que tu indiques dans ton message précédent. A moins que je me trompe ?
C'est bel et bien ce que j'avais en tête.

Tu mets sur la table le passage à l'âge adulte, et ça complète bien ce que j'ai dit. Car il y a beaucoup de "rébellion" dans l'adolescence. Je schématise, un adolescent ce n'est pas uniquement un ptit con qui dit merde à tout pour avoir l'impression d'exister, mais il y a tout de même un peu de ça.

Et donc, si je te suis, une fois adulte, il faut apprendre à ne pas simplement "dire non" par réflexe. Les postures de rebelles artificielles, elles font bien rire quand elles sont publiques, mais quand elles sont dans notre for intérieur, il n'y a personne pour donner le moindre feedback. De quoi se mentir à soi-même et faire de la merde...
Acr0bate a écrit :Je me souviens avoir été dans un "qui-vive" négatif, ce depuis assez jeune. Mais du coup, ça m'a aidé aussi pour envisager le positif. Le sport m'a beaucoup aidé aussi : " Image ouah, je peux faire ça ?".
Le sport aide beaucoup. Ainsi que toute activité artistique.

Cependant, pour avoir vécu le sport de compétition depuis mes 7 ans, puis avoir vécu ma passion pour le sport différemment passé le bac, je peux affirmer qu'on ne peut pas attendre du sport qu'il apporte toutes les réponses. En fait c'est comme l'auberge espagnole: tu y trouves ce que tu y apportes. Mais c'est tellement stimulant que ça fait du bien et que ça amène les bonnes questions, et que ça encourage les vraies réponses.
Ce que je dis là est donc juste un memento.
Terrigan a écrit :Les idées flottent un peu partout, comment se les approprier et en faire un vrai matériau opérationnel? N'importe quel adolescent est capable d'écrire carpe diem dans son cahier de texte en jolies lettres calligraphiées. C'est loin de régler tous les problèmes, n'est-ce pas...
Acr0bate a écrit :Arrff ... J'ai aussi carpe diem en signature ... :roll:
Boarf, tant que tu ne l'as pas tatoué sur l'avant-bras... :lol:

Carpe Diem est une belle idée. ça demande juste une petite gymnastique de l'esprit pour donner vie à cette idée.

Peut-être faut-il rajouter Nosce te ipsum (connais-toi toi-même) à ta signature? :wink:
Terrigan a écrit :Comment faire? Comment lâcher prise quand il faut, jouer la gagne quand il faut? Comment accepter ce qui se doit d'être accepté? Comment être heureux? Comment être fort?

--> Peut-être faut-il juste être moins con...
Acr0bate a écrit :Là, tu dérives sur l'égo et la mauvaise foi, peut-être relié à l'enfant rebelle dans les états du moi posté plus haut.
Peut-être. En fait je dérivais juste sur la notion de bêtise, mais c'est une notion vaste, un peu fourre-tout, on peut lui faire dire ce qu'on veut...

Je relisais hier le post de FrenchKiss sur "le réveil du Lion". Finalement, devenir plus fort, ce serait faire le choix d'être adulte ?[/quote]
Tout à fait, surtout si l'idée de "être adulte" te parle et t'inspire de façon concrète.

***

A une ou deux reprises, tu as dit ou sous-entendu qu'il y avait dans cette causerie des choses au demeurant évidentes, mais que les appliquer n'était peut-être pas commun. C'est aussi ce que je soupçonne. Mais, comme on dit par chez-nous "ça va mieux en le disant"

Et surtout, quand ça chauffe grave de grave, "ça va mieux en l'appliquant"...

Imaginons un chef d'entreprises qui lirait tout ce fil de discussion. Apprendrait-il quoi que ce soit, ou hausserait-il les épaules en se disant qu'écrire et lire tout ça, c'est se donner bien du mal pour à la fin "juste vivre sa vie"?

Ceci dit, je ne crois pas que notre chef d'entreprise imaginaire apprécierait l'idée d'avoir des collaborateurs dépressifs, juste bons à se vautrer dans leurs traumatismes passés. Est-il de bon conseil quand un de ses meilleurs assistants se retrouve au fond du gouffre à cause de son divorce?
Pour bien aimer les femmes il faut aimer le monde.
Car les femmes ne sont qu'une infime partie du monde
Nous aussi d'ailleurs...

Contribution pauvre au regard de la moyenne des réponses du sujet (magnifique post Terrigan !), mais puisqu'on a parlé de citations...

Cet article, et je ne pense pas être le seul à l'avoir remarqué, fait écho au célèbre aphorisme nietzschéen :
Nietzsche a écrit :Ce qui ne me tue pas me rend plus fort
cf Le Crépuscule des idoles, maximes et pointes, 8 - http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3% ... xte_entier.


Une expression pas mal galvaudée aujourd'hui, mais qui mérite d'être méditée avec sérieux et dont la substance habite le thème évoqué ici (jusque dans le titre).

Et pour répondre à Terrigan et la citation de Jordan que j'adore également, il y a aussi cette fabuleuse anecdote concernant Edison. En 1879, il dépose son premier brevet sur l'ampoule électrique. Une véritable révolution, on imagine bien ! Oui mais, derrière ce succès, se cache une mentalité plutôt zen...Je n'ai pas de sources précises c'est vrai, mais voici grossièrement l'extrait d'une interview qu'aurait donné Edison à un jeune journaliste suite à son invention :
Edison a écrit :- M. Edison, combien de prototypes vous a t-il fallu avant de finalement réussir à créer l’ampoule électrique?
- Il m'en a fallu plus de 10 000.
- C’est un chiffre énorme dites-moi, comment avez-vous pris tous ces échecs ?
- Je n'ai pas échoué. J'ai simplement trouvé 10 000 façon de ne pas faire une ampoule électrique. Je ne me décourage pas car toute tentative infructueuse qu'on laisse derrière soi constitue un autre pas en avant.
Enfin, je prend la liberté de modifier légèrement ( :mrgreen: ) une citation de Zig Ziglar pour refléter ce qu'explique Terrigan dans son post :
La souffrance est un évènement, pas une personne.
J'en ai encore en stock, mais ça fait déjà beaucoup à méditer !!

Terrigan a écrit :Et donc, si je te suis, une fois adulte, il faut apprendre à ne pas simplement "dire non" par réflexe.
Je dirai éventuellement si on sent que le truc ne nous convient pas, quitte à changer d'avis après.
Mais plutôt après réflexion que par réflexe.
Terrigan a écrit :Les postures de rebelles artificielles, elles font bien rire quand elles sont publiques, mais quand elles sont dans notre for intérieur, il n'y a personne pour donner le moindre feedback. De quoi se mentir à soi-même et faire de la merde...
Tout à fait.
Terrigan a écrit :(...)Ce que je dis là est donc juste un memento.
Je t'ai lu sur un autre article où tu disais qu'on ne peut pas faire "demander une pause" à un adversaire. Bien d'accord, et c'est exactement ça.
Terrigan a écrit :Carpe Diem est une belle idée. ça demande juste une petite gymnastique de l'esprit pour donner vie à cette idée.
En terme psychologique la symbolisation :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Symbolisation
Terrigan a écrit :Peut-être faut-il rajouter Nosce te ipsum (connais-toi toi-même) à ta signature? :wink:
J'espère me connaitre, même si la vérité d'aujourd'hui n'est pas celle de demain. Ceci dit, très bon conseil.
Pour moi, ça va de pair avec cette notion de devenir plus fort. Ce n'est pas en se niant que je considère possible d'être plus fort, et par conséquence tendre vers plus de force.
Terrigan a écrit :
Acr0bate a écrit :Je relisais hier le post de FrenchKiss sur "le réveil du Lion". Finalement, devenir plus fort, ce serait faire le choix d'être adulte ?
Tout à fait, surtout si l'idée de "être adulte" te parle et t'inspire de façon concrète.
:) .
Terrigan a écrit :A une ou deux reprises, tu as dit ou sous-entendu qu'il y avait dans cette causerie des choses au demeurant évidentes, mais que les appliquer n'était peut-être pas commun. C'est aussi ce que je soupçonne. Mais, comme on dit par chez-nous "ça va mieux en le disant"
Je vais aller plus loin que toi. Ces choses te semblent évidentes, comme à moi. Je dirai, en toute humilité cependant, qu'elles ne le sont pas forcément pour la majorité. De ce que j'ai pu me rendre compte en tout cas. C'est d'ailleurs une question que je me pose assez régulièrement ...
Terrigan a écrit :Et surtout, quand ça chauffe grave de grave, "ça va mieux en l'appliquant"...
A partir du moment où tu choisis la voix du "devenir plus fort", est-il possible de ne plus l'appliquer ? ...
Terrigan a écrit :Imaginons un chef d'entreprises qui lirait tout ce fil de discussion. Apprendrait-il quoi que ce soit, ou hausserait-il les épaules en se disant qu'écrire et lire tout ça, c'est se donner bien du mal pour à la fin "juste vivre sa vie"?
Le chef d'entreprise, il a les mêmes problématiques que celui qui s'occupe d'envoyer le courrier (idéalisation). Sous réserves qu'il ait réussi à se remettre en cause, peut-être n'apprendrait-il rien. Mais je pense que le pouvoir tend à rendre cette démarche plus difficile. Je vois encore un cap à passer après la "prise de pouvoir" : la domination intelligente.
Ensuite, par rapport à "vivre sa vie", il y a une notion d'action. Soit tu es sujet de ta vie, et tu la vis en étant balloté. Soit tu es acteur, et tu la vis en faisant des choix. C'est cette problématique de choix que je soulève plus haut.
Terrigan a écrit :Ceci dit, je ne crois pas que notre chef d'entreprise imaginaire apprécierait l'idée d'avoir des collaborateurs dépressifs, juste bons à se vautrer dans leurs traumatismes passés. Est-il de bon conseil quand un de ses meilleurs assistants se retrouve au fond du gouffre à cause de son divorce?
Le propre d'un traumatisme n'est-il pas justement d'être dépassé, afin de devenir "plus fort" ?
Je me doute que notre chef d'entreprise se pose la question. Auquel cas je l'imagine prompt à se séparer de beaucoup de collaborateurs.
Après, on dérive sur du libre arbitre. Le rôle d'un chef d'entreprise est de faire le choix "ultime", en fonction des conseils de ses subordonnés. Cela ne lui enlève en rien sa responsabilité.

BON PLAN SEXY : De -15 à -70% chez la boutique sexy LoveHoney.fr. LoveHoney.fr propose toute l'année des réductions très agressives sur leur catalogue lingerie, sextoys et autres accessoires. Suivez ce lien pour consulter les offres du moment.

Vous pouvez aussi soutenir FTS en passant par ce lien pour faire votre shopping sur Amazon.fr

Répondre