Handicap, drague et courage

Note : 6

le 11.12.2017 par supstoov21

11 réponses / Dernière par supstoov21 le 28.12.2017, 10h34

Pour celles et ceux qui veulent discuter et demander des conseils rencontres et séduction; comment faire avec cette fille ou ce mec; et plus généralement, comment pécho / trouver l'amour à l'ère du swipe left, notamment quand on est ni mannequin, ni un ninja de la drague.
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Bonjour,

inscris depuis des années sur le forum, j'ose pour la première fois écrire mon histoire et demander vos conseils.

homme de 35 ans avec un léger handicap physique,qui m'empêche pas de draguer, et après un divorce et deux ans de célibat, je me demande comment retrouver encore l'énergie pour draguer et trouver quelqu'un surtout après un an ou j'ai testé toutes les pistes (SDR, Tinder et drague de rue) et le seul résultat positif était avec la drague de rue qui a aboutit à 2 mois de relation. Dans mon passé et avant mon mariage, j'ai toujours dragué dans la rue même sans connaitre fts (ah en 2002 c loin) mais actuellement je me sens moins insouciant pour draguer et les filles me le disent parfois (c peut être l'âge).

Le problème c que avec des déceptions amicales et le constat de l'échec sentimental, je me renferme sur moi et je me concentre sur mon travail et le sport malgré des regards des femmes dans le métro et dans la rue j'arrive plus à draguer alors je viens demander vos conseils pour retrouver la joie de vivre et le courage d'aborder les femmes de nouveau?

Je te dirais tout simplement que si tu l'as déjà fait (et réussi) par le passé, tu peux le faire de nouveau. La prochaine fois que tu sors (en ville, faire tes courses, un achat, etc.), si tu as l'opportunité d'aborder une fille, fais le.

Attention quand même de ne pas trop te forcer. Il y a la zone de confort, la zone d'aventure, et la zone de panique. Il ne faut pas rester dans ta zone de confort (si dans cette zone tu n'abordes pas), mais pas pour autant aller dans la zone de panique (là ou c'est trop difficile émotionnellement d'aborder). Celle qui nous intéresse est la zone d'aventure, là où on fait un petit effort pour avoir des résultats.

Bonne chance.

Merci pour ta réponse okashi,

comme tu l'as bien décrit j'oscille entre la zone de confort et la zone de panique à cause des échecs répétés cet été et le fait de voir des amis enchainer les aventures sans fournir aucun effort. Et par conséquent je vis une sorte de résignation tranquille en regardant les filles sans oser mais la tristesse arrive parfois perturber cette résignation. Le pire est que je sais que j'ai un potentiel pour séduire malgré mon handicap et ça me désespère plus.

Bienvenue supstoov21,

Simple curiosité: Si ton handicap ne t'empêche pas de draguer, pourquoi le mentionner? Pourquoi en faire le titre de cette première histoire que tu nous dévoiles?

Tu parles de trouver le courage d'aborder des femmes de nouveau. Moi la chose qui m'a marquée dans ton appel, c'est "la joie de vivre" qui apparemment a disparu. La joie de vivre ça implique des envies, des satisfactions, des réussites. Des désirs, des émotions, cette volonté de vivre, et revivre, des moments positifs. Cette "joie".

De quel échec sentimental parles-tu? Parles-tu de ton divorce? Ton mariage n'était-il pas une victoire? Tu parles en prime de ton résultat positif dans la drague de rue.

Puis il y a le fait de vivre. Vivre c'est différent de survivre. Dans la survie, on cherche à rester en vie. Vivre, c'est dépasser le stade de la sécurité, du vouloir se protéger, pour s'approprier, s'ancrer dans le moment présent. En vivant, tu incarnes cette personne que tu souhaites être, ou devenir, dans l'existence.

Il arrive parfois que dans la vie, on oublie ce que ça fait de ressentir. On manque d'être vivant. On se renferme dans des schémas, en tout automatique, des choses qu'on sait faire à l'infini sans avoir à réfléchir, on se laisse glisser dans le courant. On ne prend aucun risque pour ne pas détruire ce qui nous demanderait un effort. Et on n'arrive plus à faire ce qu'on savait pourtant faire avant. Comme parler à une femme, simplement. Se sentir séduisant.

Parce qu'il y a d'un côté le poids de la souffrance, de l'autre le poids de nos ressources. Parfois, la balance penche plus d'un côté que de l'autre. L'idée, c'est que l'équilibre permet la solidité. Peut-être est-ce pour ça que tu perds de ton énergie. Tu manques de te ressourcer.

Qu'est-ce qui te permet de prendre ressource? De ressentir une joie même minime? De te donner l'impulsion de faire et d'agir? Toutes ces choses là, qui certainement existent dans ta vie, peut-être pourrais-tu leur prêter attention, les prendre à bras le corps, en découvrir de nouvelles aussi, et les mettre sur ta balance. Peut-être qu'en retrouvant cet équilibre, tu trouveras davantage de courage.

Le courage, c'est aussi s'accorder des victoires. Des petites jusqu'aux plus grandes. Peut-être que ta plus grande victoire sera de pouvoir séduire à nouveau une femme, mais avant, il se peut que tu aies besoin d'avoir d'autres réussites pour te souvenir que tu peux le faire. Des bêtises parfois. Dire à une femme qui se trouve à côté de soi "J'aime beaucoup votre style" sans rien vouloir de plus, juste pour ressentir le plaisir de le penser, de le partager, et d'avoir pu le dire. Ou bien voir une femme en galère dans la rue avec ses sacs, ou sa poussette, et lui proposer son aide, qu'elle l'accepte ou non, pas parce qu'elle est belle, mais pour ce plaisir d'avoir pu prêter attention et agir envers quelqu'un que tout le monde ignore. Des choses qui n'existent pas dans l'instant et que tu crées, par ta seule présence. T'accorder de l'importance, un rôle à jouer. Ne pas te sentir inexistant. Et se dire que finalement oui, tu as envie que cette femme là connaisse cette personne spéciale et unique que tu incarnes.

Certes, tu as vécu un divorce. Certes, c'est difficile de se réinventer et de recommencer quand les choses étaient si bien construites. Mais ça ne fait pas de toi, ni de ta vie, un échec. Les fins, on peut les voir de deux façons : une mort, ou un renouveau.

Je te souhaite de trouver ce courage.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] A lire le 14.12.17, 17h22 par Moumane
  • [+1] Bien joué le 14.12.17, 22h55 par Allandrightnow

Merci beaucoup Hillel pour ta réponse,

j'ai bien aimé ton style d'écriture et ton analyse et je vais essayer de répondre sur certains points et demander ton conseil et les conseils des autres membres fts.

Pour mon handicap j'en ai parlé car je le vois gêner lors des mes rencontres faites sur Tinder car je l'ai pas mentionné avant et je me dis que mes échecs dans la drague peuvent parvenir de cet handicap malheureusement malgré des atouts physiques grâce au sport alors je sais pas comment faire pour parler directement de mon handicap au premier rendez-vous afin de rassurer la fille?.

Pour mon divorce je le vis pas mal mais je vis très mal les conséquences et le manque affectif et sexuel qui a causé alors que je pensais trouver rapidement une femme.

Pour ton analyse entre ressource et souffrance, je penche vers la souffrance et je me sens déconnecté de ce monde et je survis grâce au sport, la lecture et mes contacts avec ma famille alors je sais qu'il faut retrouver cette joie de vivre avant de draguer mais j'ai envie de le faire en parallèle car le temps passe vite et mon attirance envers des jeunes filles n'arrange pas la situation. quelles sont vos conseils pour revenir sur ce monde et ne pas vivre en spectateur?

Salut,

Quel est ce handicap exactement ? Il ne semble pas t'avoir empêché d'avoir des résultats par le passé. De plus, ces mêmes résultats me font dire que tu sais certainement draguer.

A te lire, ce qui t'empêche de draguer semble être plutôt le manque de MOJO.

Vouloir draguer c'est une chose. En avoir envie en est une autre. Être prêt à assumer les risques d'une nouvelle relation, c'est encore une autre chose.

Plus on vieillit, plus on est lucide. Déjà, on est moins facilement excité sexuellement que lorsqu'on est plus jeune. On tombe également amoureux moins facilement. On a plus facilement peur, du fait d'être plus conscients des risques d'une relation.

Ces effets élevés au carré (car il faut 2 partenaires pour une relation) ont pour effet d'allonger la période de transition entre 2 relations.

Les sites et applis de rencontres permettent en théorie de trouver plus vite un nouveau partenaire. Seulement, aussi efficaces que puissent être les algorithmes d'une appli, ils n'annulent pas les rythmes psychiques de l'être humain.

Après une relation longue, et impliquante, il y a un temps incompressible (et variable selon les individus) pendant lequel on cicatrise. Ce temps pendant lequel tu crois que tu vas immédiatement retrouver quelqu'un d'autre, pendant lequel tu recherches (sans te l'avouer) ton ex et la même relation que celle que tu as perdu. Ce temps pendant lequel ça t'énerve d'imaginer que ton ex puisse rencontrer quelqu'un d'autre avant toi. Ce temps nécessaire pour t'ouvrir à d'autres femmes, et d'autres formes de relation, que celle que tu as perdu. Ce temps pendant lequel tu te forces à draguer, alors qu'aucune femme ne te fait réellement envie.

Jusqu'au jour où...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Absolument le 17.12.17, 15h37 par Perlambre
  • [+1] +1 le 17.12.17, 17h04 par Hillel

Merci Alex,

mon handicap physique me donne une démarche bizarre que je compense avec beaucoup de sport (boxe et muscu) et la drague de rue était quelque chose de normal pour moi pour séduire mais c vrai que avec l'âge les rejets sont durs à encaisser et je suis moins léger dans mes approches (j'ai toujours opté pour le direct game) et j'ajoute que j'ai un travail correct alors je donne trop d'importance aux regards des autres quand j'aborde dans la rue et que je prends un rejet (ça arrive rarement mais ça me touche trop en ce moment). J'ai dragué pas mal l'été dernier mais j'avais du mal à reprendre après chaque rejet et ce qui me détruit que des anciens amis ( moins âgés avec un côté Bad Boy) arrivaient facilement avec les applis.

Avec ces déboires et l'arrivée de l'hiver, mon MOJO a baissé mais une tristesse et une résignation se sont installées et je pense abandonner avec regret (j'arrive pas malheureusement : j'aime trop les femmes ) et me concentrer sur ma carrière et le sport.

Y'a deux jours j'ai osé aborder une fille à la sortie d'un fast food mais ça n'a pas marché. quels sont vos conseils pour sortir de cette spirale de résignation et retrouver le MOJO de mes 20 ans :D ?

Il n'y a pas de recette universelle pour garder la motivation. C'est très variable selon les individus, et même selon les moments. C'est donc à toi d'essayer différentes choses, et d'observer ce qui fonctionne sur toi.

Ca peut être par exemple :
- Ecouter une musique qui te motive
- Engager une conversation avec un inconnu (sans en attendre un résultat)
- Sourire
- Dire bonjour
- Faire un truc incongru (par exemple un high five à des inconnus dans un bar)
- Réaliser une activité que tu aimes bien
- Dire un truc drôle
- Visualiser un succès antérieur

La liste n'est pas exhaustive. On pourrait trouver des idées à l'infini.

Le Mojo est l'état de motivation à un instant t.

Mais cette motivation est fortement influencée par notre humeur générale. En d'autres termes, c'est difficile d'avoir le mojo lorsqu'on est déprimé.

Donc il y a aussi une action au long cours à avoir pour lutter contre la morosité.

Là aussi, pas de recette universelle. Tu pourras trouver plein d'idées dans les bouquins de psychologie, bien-être, développement personnel et hygiène de vie. A toi d'essayer et de voir ce qui fonctionne sur toi.

Les pistes que t'as donné pour retrouver la motivation sont intéressantes surtout écouter de la musique et se forcer à parler aux gens mais la morosité me pousse à écouter des chansons tristes et éviter les gens. J'espère traverser cette période rapidement car avec cet état d'esprit et l'évitement social je me sent triste et perturbé malgré mes lectures de livres en psycho et le sport. Comment traversez-vous ces passages à vide? vous vous forcez pour aller vers les autres ou vous essayez de vous retrouver d'abord?

Je ne sais si cela peut t’aider mais j’ai découvert il y a un moment un philosophe, Alexandre Jollien, qui s’est penché sur la façon de donner plus de sens à sa vie, sur la façon de trouver la motivation pour avancer malgré les épreuves.

Pour lui, l’ouverture aux autres est essentielle parce que seul nous ne sommes rien. Il faut accepter aussi ce qui ne dépend pas de nous et tout mettre en œuvre pour améliorer ce qui est en notre pouvoir. Il n’y a pas de recette pour combler le vide d’une personne qui a disparu de notre vie, le défi étant non de fuir le manque mais de faire en sorte que les blessures n’occupent pas le centre de notre vie…
Des tas de pistes offertes par un homme qui connaît lui aussi le handicap.
Dont une qui peut te servir par rapport à tes copains qui « réussissent » mieux que toi puisque pour AJ ce qui achève de nous pourrir la vie, c’est la comparaison.

Si l’envie te dit, « vivre sans pourquoi » et aussi « petit traité de l’abandon » - Alexandre Jollien.

Plein de courage !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 17.12.17, 17h06 par Hillel

Merci perlambre,

J'ai déjà lu beaucoup de livres de psychologie dont ceux d'Alexandre jollien et ça m'aide beaucoup et c'est vrai que la comparaison m'a pourri la vie surtout que ces pseudo amis se moquaient si je réussisse ou pas et ne comprenaient pas mon approche de drague de rue. J'ai arrêté de voir ces gens mais je gère mal ma solitude et je me focalise sur mon handicap pour expliquer mes échecs. La route est longue car après avoir analyser mes rencontres, je pense que j'arrive à attirer mais je suis incapable de créer du confort chez les femmes car j'analyse trop comparé à mes 20 ans.

De retour dans le game avec des rencontres en ligne mais toujours aucun succès car j'annonce pas mon handicap avant la rencontre. Un vrai casse-tête, qu'en pensez-vous? Faut-il abandonner les rencontres en ligne et se concentrer sur les rencontres dans la vie réelle malgré ses violences? (Le regard des gens et le rejet me paralysent en ce moment).

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