L'amour et le désir

Note : 21

le 07.01.2016 par Sathinelilly

14 réponses / Dernière par Bald_Soprano le 15.01.2016, 14h23

C'était plus simple du temps de papa & maman. Pour celles et ceux qui veulent échanger autour de la vie de couple et des relations, et des différentes formes que tout ça peut prendre. Polyamour ou monogamie, relations libres, jalousie, engueulades dans la cuisine, routine, infidélité, la totale.
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Il y a quelques jours, j’ai répondu à une remarque de Blusher au sujet de la passion sur le topic d’amelia : c’est quoi l’amour ? c-est-quoi-l-amour-vt39066-20.html#p399392
Si la quintessence de l’érotisme c’est la nouveauté, le manque, l’interdit, lorsqu'un couple dépasse le stade de la passion, il faudrait, en théorie, pouvoir introduire une petite dose d'incertitude, du mystère dans ce qui devient familier, du mouvement dans la stabilité, du risque dans la sécurité (…)
Pour tout vous dire, cette phrase, n’est pas exactement le fruit de ma propre réflexion, je ne savais plus où je l’avais entendue mais cela m’avait semblé être une piste intéressante, en tout cas parlante. Bref, j’ai fais une petite recherche, cette piste vient d’un Ted Talk d’Esther Perel, une sexologue belge installée à New York.
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Elle est aussi l' auteure de l’excellent bouquin : L’intelligence Erotique.
Je l’ai lu il y a quelques années, espérant y trouver des réponses à ma problématique de couple de l’époque.
J’y ai trouvé un bon nombre de pistes de réflexion.


Le principal sujet qu’elle traite à la fois dans cette conférence et dans son livre, c’est la question du paradoxe amour/désir et de la conciliation des besoins en couple.

« D’un côté, notre besoin de sécurité, de prévisibilité, de sécurité, de fiabilité (…). De l’autre un besoin également fort - pour les hommes comme pour les femmes - d'aventure, de nouveauté, de mystère, de risque, de danger (…)
Pour les couples modernes, le défi consiste à réconcilier le besoin de sécurité et de prévisibilité avec celui d'excitation et de frisson que donnent l'imprévisibilité et le mystère. (…)
Dans les relations stables, la tendance est très forte de privilégier le prévisible à l'imprévisible. Pourtant, c'est dans l'imprévisibilité que l'érotisme se développe. Sans cette part d'incertitude, il n'y a ni attente, ni désir, ni frisson."

L'excitation sexuelle et le désir naitraient donc de l'incertitude, et de l'inconnu. Toute la question serait alors de savoir comment conserver (ou réintroduire) ces ingrédients dans le couple.


"En réalité, l'amour est parfois un obstacle au désir. La sexualité a sa propre existence, un peu à la manière d'une histoire parallèle."

C’est la distance qui est érotique. Voilà le paradoxe essentiel entre sexe et intimité. Alors qu’une relation stable et harmonieuse suppose rapprochement, attention, confort, l’érotisme s’engourdit à leur contact. Les composantes de la passion ne se nourrissent pas d’intimité.

Si je fais le parallèle avec ma propre expérience, je nous reconnais parfaitement, le père de mes enfants et moi, dans ce paradoxe. On a tué le désir quand on a « fusionné », quand notre intimité affective est devenue notre principal lien. Et à partir de ce moment-là (assez rapidement en fait), le sexe est devenu rare et chiant, puis inexistant (les dernières années).

Et il ne suffit pas d’avoir sa propre vie, ses propres centres d’intérêt, et d’être indépendant. C’est une distance plus subtile, quelque chose qui ressemble à ce que vous êtes pour l’autre au début : nouveau, intéressant, attirant, séduisant, non acquis, mystérieux, etc.

Ouvrir son couple à d’autres relations parallèles, courtes ou longues suivant les cas, aide probablement les couples qui font ce choix à conserver plus longtemps une part de risque et d’incertitude, et à chacun de pouvoir s’accorder un peu de nouveauté de temps à autre.
Pour autant, j’imagine que le temps fait son œuvre quand même et que ce n’est pas la solution miracle anti-lassitude ou anti-routine sexuelle.

Qu’en pensez-vous ?
Avez-vous des solutions miracle (oui, j'y crois!) pour concilier l’intimité et le désir ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 07.01.16, 19h17 par The_PoP
  • [+1] Constructif le 07.01.16, 19h46 par Fate
  • [+2] Très intéressant le 07.01.16, 19h50 par amelia
  • [+1] Wow le 08.01.16, 11h00 par RosieRosette
  • [0] Intéressant le 08.01.16, 11h37 par Bald_Soprano
  • [+2] Très intéressant le 08.01.16, 14h05 par MaryeL
  • [+2] Très intéressant le 08.01.16, 18h09 par Thedaze

Je me lance... très clairement amour/désir sur la durée est un challenge.

Je vais partir de la situation où l'amour est présent entre deux personnes ayant décidé de faire route commune car elles se plaisent, partagent la même vision de la vie, se projettent.

Donc, le miracle de la rencontre sexuelle s'estompe un tantinet et pourtant lui/elle donne envie de poursuivre l'aventure.

Quelques pistes, sans prétention, tentées par moi et un homme avec dix ans ensemble au compteur.

A l'époque nous avions la vingtaine, des familles pesantes bien que très différentes, et donc nous avons décidé de ne pas vivre ensemble et de ne pas avoir d'enfant. C'était un pari fou. Nous avons tenu et avec le recul, cette décision nous a facilité les choses dans le sens où nous n'avons jamais eu à nous confronter aux responsabilités indispensables que doivent prendre des parents à l'égard de leurs enfants.

Nous nous sommes mariés un jour, vivions toujours dans nos apparts respectifs, avions nos amis (très peu en commun), nos centres d'intérêts et nous nous invitions l'un chez l'autre avec ce secret espoir que l'autre soit libre et désirant.

Un jour, nous avons mis entre parenthèse l'orgasme à tout prix, la performance. Juste l'envie de prendre notre temps, d'inventer un autre plaisir partagé privilégiant les sensations d'une caresse sur toutes les parcelles de nos corps. Mais aussi jouer en provoquant sans passage à l'acte, en proposant à tour de rôle un scénario "ce soir, j'ai envie de... telle heure, tel endroit". En disparaissant quelques jours afin que le manque perdure. La joie de vivre tellement communicative. Et puis il y a d'autres rencontres pas automatiquement sexuelles, d'autres lieux visités qui enrichissent notre vécu et favorisent des retrouvailles qualitatives.

En fait, à mon sens, à partir du moment où il y a respect et confiance, l'essentiel est de s'écouter, d'essayer sans crainte du ridicule, d'encourager et d'accueillir les initiatives de l'autre.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 08.01.16, 10h15 par Sathinelilly

Blusher avait déjà écrit un article très intéressant sur le sujet:

La lassitude sexuelle dans le couple et l'envie de diversité

et avait proposé ces pistes:
Blusher a écrit : 1. Etre pleinement présent et dans le moment
2. L’intimité sexuelle et érotique entre partenaires
3. Une communication empathique et de qualité
4. Connexion et alignement des partenaires
5. Authenticité et transparence
6. Transcendance, paix et calme
7. Exploration, prise de risque et caractère ludique de la relation
8. Vulnérabilité et abandon de soi

A part ça, et/ou ouvrir son couple à d'autres relations, perso je n'ai rien d'autre à proposer. Comme toi, Sathine, j'aimerais que les solutions miracles existent, mais je reste pessimiste…

Tout comme Automatic le disait dans le même topic:
Automatic a écrit :mon opinion pour l'instant c'est qu'en couple monogame le désir baissera beaucoup, un point c'est tout, et que si quelqu'un veut se caser dans une relation traditionelle (et fidèle), pour avoir des enfants ou pour développer une relation plus profonde il doit prendre en compte dans l'équation que le sexe n'ira pas en s'améliorant et décider en conséquence.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Intéressant le 08.01.16, 18h42 par Thedaze
  • [0] Merci ! :) le 08.01.16, 19h06 par Sathinelilly

Sujet extrêmement intéressant, pour moi "coeur" de ma relation à l'amour et de mon incapacité à "aimer" et à avoir envie du couple.

Toutes ces incertitudes, tous ces paramètres de tension et de nouveauté sont ce qui m'attire vers quelqu'un et me donne envie de lui. Paradoxalement, lorsque la relation est palpitante, pas définie mais suffisamment stable, à certains moments, j'ai envie de faire des choses nulles avec la personne, de faire des projets ("ce serait cool qu'on aille là-bas, qu'on parte en vacances, qu'on fasse ci, qu'on fasse ça"). Et puis, aussi soudain qu'il y a une prise de décision, un signe de stabilité, un moment chiant et pas palpitant, un ennui, alors mon coeur se met à battre, je me mets à suer à grosses gouttes, les larmes me montent aux yeux et je pars en courant. Je ne ressens plus rien, je n'ai plus envie de lui et la peur d'être prisonnière paralyse mes sentiments. Je perds toute objectivité.

Est-ce une boucle sans fin? Y a-t-il un échappatoire, des solutions? Comme vous ici, j'aimerais y croire, et je me convainc que ce n'est qu'une question de bonne personne à trouver (ou quelques unes, la vie est longue). Mais d'autres fois, je ne peux m'empêcher de me dire que ces réactions épidermiques viennent de moi, et que c'est à moi de "grandir".
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Like ! le 08.01.16, 19h02 par Sathinelilly
I know he plays with me
But when he comes all flirty
I can't help but surrender
And it just feels like forever

Merci Bald_Soprano!
je connaissais l'article mais pas le topic. C'est même cet article qui m'a fait connaître FTS!
Comme quoi je tourne en rond ;)

Bon, je plaisante quand j'écris que je crois aux miracles, j'essaie juste de ne pas répéter les mêmes erreurs et je suis preneuse de toute remarque, tout retour d'expérience et/ ou conseil en la matière.

Perlambre, ton expérience est intéressante. Vivre en couple mais chacun chez soi, c’est une façon de créer le manque et de garder une forme de distance (au moins physique). D’après l’Insee, seulement 8% des couples vivent séparément(par choix ou par obligation), c’est peu. Certainement parce que c’est couteux : 2 apparts, et pas mal d’autres dépenses en double…, c’est effectivement encore plus compliqué lorsqu’on a des enfants, vivre en couple permet aussi de simplifier grandement la logistique d’une famille et de faire quelques économies d’echelle !
Pour le futur, c’est une option que j’avais envisagée, parce que ça correspond à ma personnalité mais je pense que j’ai avant tout peur de l’échec, et que concernant ma relation actuelle, ce serait plus un non-choix qu’une véritable envie.

MaryeL, je pense que tu as carrément le temps et que tu fais bien d’en prendre.
Comme toi, j’adore les débuts, ces moments d’incertitude et de tension, l’ascenseur émotionnel…
J’ai pas de conseils pour toi, pour « grandir », je ne sais pas comment on fait ;) mais profite !

En fait Sathine le soucis c'est qu'avec ton sujet tu places la barre haute. Je veux dire perso je me sens pas bien légitime pour venir parler du désir dans une relation qui dure depuis une ou plusieurs dizaines d'années...

Parce que je doute que le vécu des trentenaires soit pertinent en la matière, j'veux dire, on sait éventuellement que nos trucs fonctionnent aujourd'hui, mais qu'en sera-t-il demain ?



Bref, j'ai donc pas grand chose de constructif à dire. Je peux partager ma propre expérience actuelle, mais je n'ai aucune foutue idée de ce que ça va donner sur le long terme...


Avec ma chérie on a construit notre intimité autour du fait que la jouissance n'était pas un but en soi. Ce n'est ni l'objectif, ni la fin. On a construit notre sensualité entre sexe et câlins. Simplement autour du plaisir. Sans différenciation. J'insiste la dessus parce que perso je me suis rendu compte que l'important pour moi était cette sensualité. L'idée derrière étant que de toute façon, si on ne jouit pas cette fois ci, c'est pas grave, l'un des trucs les plus chouettes dans le sexe, c'est qu'on peut facilement recommencer :) Qui plus est, si on s'attache à chaque fois à y prendre du plaisir, alors on finit je crois souvent par associer les galipettes et un moment de plaisir, et non de frustration éventuelle. Par contre, on a aussi posé clairement que parfois, oui on a envie, on a besoin, on désire jouir. Voir jouir fort. Et que ce n'est absolument pas un tabou que de le dire, que d'oser demander, sans jugement. Et pareillement le refus doit être dit, mais pas sans rapprochement. Je me suis rendu compte dans mes précédentes relations que je pouvais me sentir blessé ou rejeté dans ces cas là, hors là, c'est tout simple, un non est toujours accompagné de tendresse et d'affection, d'un câlin ou d'un mot doux.

Ce serait un peu long d'expliquer pourquoi, pour moi c'était aussi important. Pour elle cela l'a été aussi. Je crois qu'on a ensemble tous les deux déconstruit notre vision du sexe pour mieux la rebatir ensemble. Et elle nous convient très bien à tous les deux.

Evidemment, tout ça n'a été possible que dans le cadre d'une relation bienveillante. On fait attention à ce que l'on se dit, on fait attention à l'autre, on s'apporte du positif, et on a un regard bienveillant, admiratif, amoureux, et excité l'un sur l'autre. Du coup d'un point de vue communication je ne dirais pas que nous n'avons pas de tabou, au contraire, on en a. On a nos jardins secrets, et parfois l'un de nous lève un coin du voile sur celui de l'autre. On continue ainsi à se découvrir, à s'explorer.

Voilà, ça fait hyper bisounours raconté comme ça mais concrètement ça donne quoi ? Les meilleures baises de ma vie, et probablement de la sienne. Tout simplement. Des limites personnelles explosées, des pensées limitante broyées. Et une libido en feu. Je suis amoureux, et elle m'excite vraiment. Je crois que depuis le début de notre relation je n'ai pas ou peu connu la frustration. Dans mes relations précédentes, c'était pourtant quelque chose à laquelle je m'étais habitué, à cause de différence de libido. Ici, la relation est beaucoup plus équilibrée, plus saine, et lorsque nous ne sommes pas en phase, c'est géré dans la tendresse.

Voilà on ronge parfois notre frein, on est parfois plus égoïste qu'on devrait. Mais c'est aussi ça notre relation au sexe. Et parfois que c'est bon d'être un peu égoïste :) et pour les deux d'ailleurs. Parfois on éprouve des sentiments de merde et on a des pensées idiotes. Mais on se rend vite compte du ridicule dès qu'on en parle.



Un dernier point et pas des moindres, dès notre première fois, on a beaucoup rigolé. Une petite mésaventure qui nous a beaucoup rapproché. Absence totale de jugement, décontraction. Et surtout poser les bases : ça va être très très cool de recommencer :)


C'est aujourd'hui notre recette. Elle dure déjà depuis un certain temps, et j'ose dire que c'est de mieux en mieux. Le regard vraiment bienveillant change beaucoup de chose. Le plaisir dans le chemin et non dans la jouissance aussi.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Instructif le 09.01.16, 01h48 par Sathinelilly
  • [0] Très intéressant le 09.01.16, 12h39 par Thedaze
  • [+1] Like ! le 09.01.16, 15h58 par Lulla
  • [0] +1 le 09.01.16, 16h19 par Fate
  • [+2] A lire le 09.01.16, 18h26 par RosieRosette
  • [+1] Oui le 10.01.16, 10h27 par Perlambre
  • [+1] A lire le 10.01.16, 18h26 par amelia
  • [+1] Très intéressant le 11.01.16, 13h50 par Bald_Soprano
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En fait Sathine le soucis c'est qu'avec ton sujet tu places la barre haute. Je veux dire perso je me sens pas bien légitime pour venir parler du désir dans une relation qui dure depuis une ou plusieurs dizaines d'années...Parce que je doute que le vécu des trentenaires soit pertinent en la matière, j'veux dire, on sait éventuellement que nos trucs fonctionnent aujourd'hui, mais qu'en sera-t-il demain ?
T'as qu'à dire que je suis trop vieille pour poster sur fts aussi ;)
Non mais il n'y a pas besoin d'avoir 10 ans de vie de couple au compteur pour avoir un avis, ni pour sentir une grosse baisse de désir dans son couple.

D'ailleurs, merci beaucoup d'avoir fait l'effort de partager un peu de ton vécu, c'est très enrichissant et grâce à toi, je retrouve un peu d'optimisme.
Ce que je retiens surtout, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de s'exprimer et de se parler, que même si on aime que ce soit spontané, c'est pas un crime de verbaliser ses désirs et ses besoins, d'autant plus que la sexualité est une chose mouvante.

De mon côté, je suis en pleine fiction d'anticipation avec ce sujet parce que tout va bien pour moi et pour ma relation actuelle.
Je tiens vraiment à cette relation comme elle est maintenant, je ne voudrais pas la figer mais presque, tellement elle me plaît.
Nos expériences précédentes font qu'on connaît déjà pas mal de pièges dans lesquels il ne faut pas tomber, c'est un atout.
Le revers de la médaille, c'est la pleine conscience pour lui, comme pour moi, que lorsqu'il y aura plus de certitude et moins de manque, on risque d'avoir du mal à maintenir cet équilibre quasi-parfait.
Je n'ai pas envie de fuir comme MaryeL mais lorsqu'il s'agit d'avancer ou d'envisager un peu plus de stabilité, même si j'en ai envie, j'y vais à reculons.

Le revers de la médaille, c'est la pleine conscience pour lui, comme pour moi, que lorsqu'il y aura plus de certitude et moins de manque, on risque d'avoir du mal à maintenir cet équilibre quasi-parfait.
Le changement étant permanent, il n'est pas vraiment envisageable de maintenir l'équilibre sans avancer, comme en vélo quoi.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Pertinent le 09.01.16, 12h48 par The_PoP

Effectivement, peut être que la question c'est juste de savoir comment accepter et se satisfaire de l'amour compagnon, comment ne pas avoir la sale impression de faire partie du décor. Vous l'aurez compris, je suis quelque peu échaudée par la vie de couple.
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  • [0] lol le 09.01.16, 15h58 par Lulla

Compliqué aussi pour moi de répondre...mais je suis avec assiduité le fil...que je trouve fort intéressant, évidemment ;)

Merci The_PoP :)
Toujours aussi plaisant de lire ton ouverture d'esprit, tes capacités d'empathie, et ta façon d'appréhender la relation l'autre..

Sathinelilly a écrit :Effectivement, peut être que la question c'est juste de savoir comment accepter et se satisfaire de l'amour compagnon, comment ne pas avoir la sale impression de faire partie du décor. Vous l'aurez compris, je suis quelque peu échaudée par la vie de couple.
N'y a t-il pas des façons de vivre l'amour sous une autre forme que le couple?

Je crois Sathine que nous nous construisons tous à partir d'expériences passées.
C'est positif du moment où l'on ne se laisse pas envahir par certaines craintes liées aux souvenirs de relations pas forcément géniales, peut-être même ratées.

Je sais qu'il n'est pas toujours simple de mettre sa méfiance de côté. On cherche donc à anticiper les éventuels pièges dans le but de préserver au maximum la relation du moment. On réfléchit, on se pose un tas de questions.... en oubliant que l'on ne maîtrise rien.

Cela peut peut-être paraître simpliste mais perso je m'oblige à vivre le présent sans trop de projection, à profiter de celui qui me plaît sans vouloir à tout prix mettre notre relation dans un cadre.

A saupoudrer nos moments de légèreté, d'enthousiasme, de rires, en essayant de rester la plus proche possible de celle que j'étais à 20 ans. Cela fait un bien fou, vraiment !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Constructif le 11.01.16, 09h54 par Sathinelilly

Sathinelilly a écrit :
En fait Sathine le soucis c'est qu'avec ton sujet tu places la barre haute. Je veux dire perso je me sens pas bien légitime pour venir parler du désir dans une relation qui dure depuis une ou plusieurs dizaines d'années...Parce que je doute que le vécu des trentenaires soit pertinent en la matière, j'veux dire, on sait éventuellement que nos trucs fonctionnent aujourd'hui, mais qu'en sera-t-il demain ?
T'as qu'à dire que je suis trop vieille pour poster sur fts aussi ;)
Non mais il n'y a pas besoin d'avoir 10 ans de vie de couple au compteur pour avoir un avis, ni pour sentir une grosse baisse de désir dans son couple.
J'oserais pas ;)

Nan mais je crois que vous avez compris ce que je voulais dire, les problématiques sur 1,2,3,4,5 ans ne sont je crois pas aussi complexes ni les mêmes que celles sur 10,20,30,40 ans. Y a quand même d'autres facteurs qui viennent se rajouter parfois dans l'équation : enfants, ou pas enfants d'ailleurs, vieillissement naturel du corps, modification physiologique de la libido, confort, etc...

C'est tout. Je sais pertinemment que nos solutions d'aujourd'hui ne seront pas forcément celles de demain, j'espère simplement qu'elles seront une belle base pour la suite. J'ai du coup beaucoup apprécié la métaphore de Blusher sur le vélo, tellement pertinente.


Bon sinon quand même merci pour la pommade Lulla et Sathine :) ça m'a touché.
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Blusher a écrit :
Sathinelilly a écrit :Effectivement, peut être que la question c'est juste de savoir comment accepter et se satisfaire de l'amour compagnon, comment ne pas avoir la sale impression de faire partie du décor. Vous l'aurez compris, je suis quelque peu échaudée par la vie de couple.
N'y a t-il pas des façons de vivre l'amour sous une autre forme que le couple?
Bien sûr, on peut vivre l'amour autrement qu'en couple, mais c'est pas la question!
Je ne tenais pas particulièrement à mettre cette relation dans un cadre. Pourtant, naturellement, sans le décréter, on est devenu un couple et on fait des trucs de couple.
Nan mais je crois que vous avez compris ce que je voulais dire, les problématiques sur 1,2,3,4,5 ans ne sont je crois pas aussi complexes ni les mêmes que celles sur 10,20,30,40 ans. Y a quand même d'autres facteurs qui viennent se rajouter parfois dans l'équation : enfants, ou pas enfants d'ailleurs, vieillissement naturel du corps, modification physiologique de la libido, confort, etc...


Oui, j'ai bien compris. Pour le vieillissement naturel du corps je vois pas de quoi tu parles ;)

Plus sérieusement, sortons de mon cas personnel qui est effectivement loin des problématiques de la plupart des membres ici.
Je pense que c'est pas idiot d'anticiper et de réfléchir à la façon d'entretenir le désir et l'érotisme dans son couple dès le début qu'on soit jeune ou moins jeune.
On accuse souvent les enfants, les pauvres n'y sont pour rien!
L'amour et la proximité entraineront fatalement une baisse de désir à brève ou moyenne échéance, qu'on soit parents ou pas, exclusifs ou non, vivant sous le même toit ou chacun chez soi. C'est le trouble sexuel majeur du couple.
La bonne nouvelle c'est qu'on est prévenus. Image
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Tout à fait ! le 11.01.16, 13h57 par Bald_Soprano

Comment entretenir le désir dans son couple, surtout à long terme. Telle est la question (et pas des moindres).

Je suis tombé sur un passage dans un bouquin très intéressant sur ce sujet :
[…]

Plus particulièrement, les variables liées au fonctionnement du couple qui peuvent affecter le désir sexuel comprennent, entre autres, selon Trudel (1991): les désaccords et les chicanes, le manque d’attirance physique ainsi que l’habituation au partenaire due à la durée de la relation. D’autres auteurs ont relevé des information au sujet de ces mêmes variables.

En effet, en ce qui concerne l’attirance, Stuart, Hammond et Pett (1987) et McCarthy (1992) ont trouvé que les femmes avec désir sexuel inhibé ressentaient significativement moins d’attraction envers leurs époux que les femmes sans DSI. Selon Larose (1990), l’attirance qualitative, à elle seule, serait insuffisante à soutenir le désir sexuel, alors que l’attirance physique serait essentielle à l’apparition de ce désir.

Quant à l’habituation, le désir sexuel hypoactif (DSH) semble être lié à la durée de la relation conjugale. D’ailleurs, Frank (dans Edwards, Frank et Deckert, 1981) a observé, chez les couples vivant une relation qu’ils qualifiaient d’heureuse et chez d’autres éprouvant des problèmes conjugaux, que le désir sexuel était associé à la durée de la relation de couple. Les couples heureux dans leur relation et mariés depuis moins de cinq ans démontraient à 9% chez les hommes et 16% chez les femmes un manque d’intérêt sexuel pour leur partenaire. Ces proportions augmentaient à 14% pour les hommes et à 43% pour les femmes chez les couples mariés depuis 10 à 19 ans. En ce qui a trait aux couples en détresse conjugale, ces pourcentages étaient encore plus élevés. L’auteure ne rapporte toutefois pas les pourcentages pour ce dernier groupe. Néanmoins, la durée de la relation de couple peut influencer l’intérêt qu’une personne éprouve pour son conjoint ou sa conjointe, probablement par habituation, variable influant sur le désir sexuel.

Dans la même veine, O’Donohue et Plaud (1991) croient possible qu’une habituation à long terme soit sous-jacente à la baisse de désir. Poudat et Jarousse (1989) croient également que la baisse de désir est souvent présente dans les relations de longue durée où la lassitude et la banalisation s’installent.

[…]


Gilles Trudel _ Les Dysfonctions Sexuelles _ Évaluation et traitement par des méthodes psychologique, interpersonnel et biologique _ 2005
Sans surprise, et cela a déjà été évoqué de nombreuses fois sur ce forum, il apparait dans cet écrit qu’un de nos plus grands « obstacles » est ce fameux phénomène d’habituation dû à une relation de longue durée. Ce n’est pas le seul responsable de la baisse de désir: combiné à une faible attirance physique et à une relation de « mauvaise qualité » (conflits, etc.), cela augmenterait le pourcentage de manque d’intérêt sexuel. On a donc tout intérêt à faire en sorte que la relation soit épanouissante, renforcer les liens d’intimité, etc.

Mais reste alors à savoir, comment déjouer l’habituation ?

Petit rappel de ce qu’est l’habituation:

En psychologie, l'habituation constitue une forme d'apprentissage. Elle consiste en la diminution graduelle (et relativement prolongée) de l'intensité ou de la fréquence d'apparition d'une réponse à la suite de la présentation répétée ou prolongée du stimulus l'ayant déclenchée.


C’est donc ce qui se produit lors d’une relation longue durée. Ici, notre conjoint(e) représente le stimulus déclencheur ; la réponse face à ce stimulus est le désir. Celui-ci diminue en intensité ou en fréquence suite à une présentation répétée.

Réfléchissant à cela il y a quelques jours, je me demandais, moi qui constate déjà une légère baisse de libido au sein de mon couple après (déjà) deux ans, comment cela est possible ? Ne peut-on rien y faire ?

Ma copine est toujours aussi belle, si ce n’est plus, qu’au début de notre relation, et pourtant le désir qu’elle éveil en moi est moins intense. On l’a vu plus haut, l’attirance qualitative ne suffit pas à soutenir le désir sexuel. Mais finalement, ce n’est pas elle qui est moins désirable, qui provoque moins de désir en moi, c’est moi qui me suis habitué, l’habituation m’appartient. Ne puis-je donc rien faire, au niveau de ma « vision » pour garder un regard neuf ?

Je ne sais plus où j’ai lu cette phrase qui disait:
La poésie du monde est partout, ce sont nos yeux fatigués qui ne la voient plus.

Le soir même, pendant des préliminaires, embrassant ma chérie, les yeux fermés, j’ai repensé à la soirée pendant laquelle nous nous sommes rencontrés, souvenir qui m’est très cher et qui est toujours aussi clair et limpide. J’ai repensé à elle, à son physique, à ce qu’elle a provoqué en moi la première fois que je l’ai vue, j’ai essayé de la voir comme si c’était la première fois, comme si elle m’était inconnue, que je ne savais rien d’elle… J’ai alors eu une montée de désir particulièrement intense, et la partie de jambes en l’air qui a suivi ne l’était pas moins…

Toujours pas une solution miracle, et je ne sais pas si je pourrais le répéter indéfiniment (toute façon l’habituation aurait vite fait de diminuer l’intensité du désir provoqué par le souvenir), mais il est intéressant de connaître certains mécanismes qui nous régissent.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Post de qualité le 15.01.16, 14h40 par Sathinelilly
"Si vous craignez la solitude, ne vous mariez pas" _ Anton Tchekhov

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