La notion de rôle chez Erving Goffman et Jean-Paul Sartre

Note : 9

le 26.07.2014 par FK

5 réponses / Dernière par Defx le 28.07.2014, 18h34

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Super intéressant :
http://www.academia.edu/4934116/La_noti ... aul_Sartre

A lire également :
http://www.philomag.com/les-idees/exemp ... -cafe-5708

TL;DR : On joue tous un rôle, celui de la personne / de la fonction qui, selon nous, nous donne le plus de consistance, qui nous rapproche le plus de l'idée que nous avons de ce que nous devons être. Le père de famille responsable, le bon mari, le rebelle, l'artiste torturé, le garçon de café.


MAIS :
Que se passe-t-il quand ce rôle devient un masque que l'on ose plus faire tomber, même face à nos proches, de peur qu'ils soient déçus, vexés ou frustrés de voir qu'on n'est finalement pas tout à fait celui à qui on les a habitué ?

Ce que Sartre appelle le rôle, qu'on pourrait appeler masque social, ne nous rend-il pas finalement quelque peu prisonnier d'un personnage qui n'est pas tout à fait nous, qu'on s'est soit même inventé pour répondre aux attentes et faire bonne figure (vis à vis de soi-même, et vis à vis des autres) ?

Faut-il oser tomber le masque, et dévoiler les aspects de notre personnalité qu'on ose pas montrer aux autres, au risque d'être incompris / intoléré, ou faut-il entretenir le rôle, quitte à réprimer / refouler certains aspects de sa personnalité et de ses besoins, au risque de devenir frustré, voire, carrément fou ?


Par ailleurs, ça permet d'affirmer autre chose : on n'est jamais soi-même; on est une personne différente avec chaque personne, parce que l'idée qu'on se fait des attentes de l'autre vis à vis de soi, varient en fonction de la personne et donc, on ajuste son "rôle" en fonction.


Alors existe-t-il un "meilleur" masque ?
Un masque qui nous permettrait d'accéder aux meilleures relations possibles avec les autres, sans pour autant réprimer trop douloureusement celui qui porte le masque et que personne ne voit ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Très intéressant le 26.07.14, 15h07 par Olfff
  • [+1] Intéressant le 26.07.14, 16h20 par Axelos
  • [+2] Instructif le 27.07.14, 10h32 par Onmyoji
  • [+1] Instructif le 28.07.14, 09h28 par Marshall Ombre

Paradoxalement, le fait de porter un "masque social" (une "face", si je me rappelle bien de mes cours de socio sur Goffman) peut être pesant et perturbant psychologiquement, d'ou l'idée qu'en étant le plus proche de son "soi", on en devient plus performant socialement et plus heureux.

Un peu comme si, une fois les valeurs sociales intégrées pendant l'éducation des enfants, il était nécessaire de revenir à une certaine forme d'unité interne, au risque d'être socialement compatible mais psychiquement en perte de repères.

Le sujet peut paraître complexe mais je pense en réalité qu'il est trés simple, ce que Sartre appelle le masque social n'est en faite rien d'autre que l'intelligence social et le sens de l'adaptation : Personne ne se comporte avec ses potes en soirée comme il va se comporter dans un repas de famille, cela veut-il dire qu'il joue un rôle et qu'il a plusieurs personnalité ( ce qui implique une forme de trahison ), je ne le crois pas. La faculté que possède une personne a respecter les codes de l'endroit ou il évolue fait partie intégrante de sa personnalité, la sémantique est trompeuse, on ne joue pas un rôle, on adapte simplement notre comportement a notre environnement, c'est un mécanisme naturel de survie et de savoir vivre en société.

Je ne valide pas ce terme de " masque social ", en poussant la logique a l'extrême, on pourrait dire que si on enlève notre " masque " on ne serait que des animaux sauvages. Le " masque " ce sont les codes de notre société, des regles qui permettent la vie commune. Ne serait-ce que dans l'idée d'une LTR, on pourrait dire que l'ont va mettre le masque de " l'amant " : ce qui est important pour le vivre ensemble, ce masque impliquera donc plusieurs composante comme le partage des tâches de la vie commune, la fidélité... là ou nos pulsions primaire pourrait nous pousser a la tromperie. Sans ce masque ( norme social ), ce serait la guerre en deux jours et l'ensemble de ces normes ne sont pas la par hasard, elle découle de tout un conditionnement sociologique hérité de l'histoire. Ce n'est donc pas jouer un rôle que d'enfiler un masque, c'est simplement moduler sa personnalité dans un lieux et un contexte donné pour respecter et se faire respecter de l'autre.

sebz9999 a écrit :Le sujet peut paraître complexe mais je pense en réalité qu'il est trés simple, ce que Sartre appelle le masque social n'est en faite rien d'autre que l'intelligence social et le sens de l'adaptation : Personne ne se comporte avec ses potes en soirée comme il va se comporter dans un repas de famille, cela veut-il dire qu'il joue un rôle et qu'il a plusieurs personnalité ( ce qui implique une forme de trahison ), je ne le crois pas. La faculté que possède une personne a respecter les codes de l'endroit ou il évolue fait partie intégrante de sa personnalité, la sémantique est trompeuse, on ne joue pas un rôle, on adapte simplement notre comportement a notre environnement, c'est un mécanisme naturel de survie et de savoir vivre en société.

Je ne valide pas ce terme de " masque social ", en poussant la logique a l'extrême, on pourrait dire que si on enlève notre " masque " on ne serait que des animaux sauvages. Le " masque " ce sont les codes de notre société, des regles qui permettent la vie commune. Ne serait-ce que dans l'idée d'une LTR, on pourrait dire que l'ont va mettre le masque de " l'amant " : ce qui est important pour le vivre ensemble, ce masque impliquera donc plusieurs composante comme le partage des tâches de la vie commune, la fidélité... là ou nos pulsions primaire pourrait nous pousser a la tromperie. Sans ce masque ( norme social ), ce serait la guerre en deux jours et l'ensemble de ces normes ne sont pas la par hasard, elle découle de tout un conditionnement sociologique hérité de l'histoire. Ce n'est donc pas jouer un rôle que d'enfiler un masque, c'est simplement moduler sa personnalité dans un lieux et un contexte donné pour respecter et se faire respecter de l'autre.
Je vois ce que tu veux dire, et je réalise en te lisant que masque social et le rôle de Sartre sont deux choses distinctes.

Toi ce dont tu parles c'est le masque social, la couche de vernis qu'on se met pour que ça passe mieux. C'est ce dont je parlais aussi plus haut. Avec certaines personnes, on ose plus dévier du "masque" qu'on a cultivé "pour" elles, et ce masque peut devenir enfermant.

Le rôle selon Sartre est quelque chose de plus existentialiste, on se définit à travers le rôle qu'on décide de jouer, parce qu'on croît que c'est le rôle à travers lequel on existera le mieux.

TL;DR : On joue tous un rôle, celui de la personne / de la fonction qui, selon nous, nous donne le plus de consistance, qui nous rapproche le plus de l'idée que nous avons de ce que nous devons être. Le père de famille responsable, le bon mari, le rebelle, l'artiste torturé, le garçon de café.

MAIS :
Que se passe-t-il quand ce rôle devient un masque que l'on ose plus faire tomber, même face à nos proches, de peur qu'ils soient déçus, vexés ou frustrés de voir qu'on n'est finalement pas tout à fait celui à qui on les a habitué ?
Un rôle est une façade qui créé le spectacle, autant sur scène que dans la vie de tous les jours. C'est plaisant pour les autres et pour soi.

Tant que l'on est transparent sur le fait que c'est une façade, un jeu d'acteur, un jeu social, le problème ne se pose pas.
Ce jeu d'acteur, ce rôle n'est qu'une partie de la personnalité de celui qui le joue. Celui qui ne cache pas qu'il joue, ne ment pas. Il reste vrai.

Et la séduction a beaucoup à voir avec le jeu d'acteur. C'est très pertinent dans le flirt.
Le jeu de séduction est aussi un jeu d'acteur. Et ce n'est pas mentir, tant que cela reste subtilement transparent.

Le problème se pose lorsque ce rôle est pris trop au sérieux. Lorsque ce n'est plus un jeu.
A partir de ce moment là, il est tant de poser le masque et de réapprendre à être sans ce masque; à se recentrer sur soi.

Le rôle, chez Sartre, c'est pas tant une question de social qu'une question de psychologie. Le garçon de café ne joue pas au garçon de café parce qu'on attend ça de lui, mais parce qu'il a besoin d'être quelque chose.

Ce qui est récurant chez Sartre, c'est la vacuité de l'être. Pour faire simple l'Homme est conscience, rien d'autre. L'Homme n'est pas, il existe. Étymologiquement, il se tient hors de soi. Il projette. Pour le redire: il n'est pas, il est entrain d'être. Pour Sartre, l'existence va déterminer l'essence (on est ce qu'on fait, en quelque sorte). Le postulat, c'est donc qu'on a pas de fonction, pas de rôle prédéfini, rien de tout ça. On est dans le contingent, dans ce qui pourrait ne pas être. Pas de sens de la vie donc. Et c'est ce contingent qui fait qu'on est libre.

Et on en arrive au garçon de café. Il se donne la constance d'une garçon de café et s'applique à accomplir son rôle de garçon de café. De la même manière, je ne drague pas parce que "c'est pas mon genre". Ou je ne fais pas de sport parce que "c'est pas trop mon truc". Sartre appelle ça la mauvaise fois.

=> "L'Homme est condamné à être libre". C'est angoissant, dur, compliqué à vivre. Je le choisis pas, j'ai peur. Et quand on ne peut pas affecter la réalité, on affecte la perception qu'on a de la réalité. C'est un peu ça, la mauvaise fois. C'est la négation de la liberté. En justifiant l'existence par l'essence, on se déresponsabilise. On cache l'absurdité de la vie et l'inconstance de l'Homme derrière un truc plus constant : une fonction par exemple. Être un garçon de café, c'est une autre façon de ne pas être un Homme.

« Les objets sont ce qu'ils sont, l'homme n'est pas ce qu'il est, il est ce qu'il n'est pas. »

Ca me donne envie de lire un peu plus Sartre moi tout ça ...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Constructif le 28.07.14, 19h57 par BlackThunder

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