[A] Le changement, ce n'est pas forcément maintenant

Note : 21

le 28.05.2015 par Nidwazo

7 réponses / Dernière par Iskandar le 14.06.2015, 07h56

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Réflexions
Entre le refus de changer, l'entêtement, la peur face au changement, et la réelle prise en main
Iskandar a écrit :Il y en a pour qui pleurer est le prélude à l'action. Et d'autres où ces pleurs seront stériles. Et c'est les deuxièmes qui sont chiants.
Selon les gens et les circonstances, certains seront plus ou moins vifs à l'action.

Et disons que c'est un feat d'intelligence sociale sympa de savoir faire le distinguo entre les deux. Et d'adapter sa réponse en fonction de cette analyse. Un pleurnicheur refusera la réponse de type solution parce que ça marchera pas, et autre mauvais prétexte. Quelqu'un de plus positif acceptera, ou refusera pour de vrais motifs (genre il a déjà essayé, parce que il ne voit pas comment sauter m'obstacle A, etc...).
Pour reprendre un peu une discussion vis-à-vis de comportements / attitudes de certains qui demandent de l'aide dans le SOS... le sujet "veulent-ils vraiment être aidés?" a émergé. Iskandar soulève un point super important que j'ai appris à comprendre cette année, et qui m'a permis de relativiser, dédramatiser certaines relations afin de prendre mes distances.

Certaines personnes vont se trouver peu attirant + se plaindre de n'avoir aucune relation amoureuse signifiante... sans vraiment faire quelque chose pour que ça change. Ca peut en agacer certains de FTS qui passent du temps à donner maints et maints conseils, réfléchis. D'autres diront simplement "pas la peine de s'embêter à répondre".

En fait, il ne s'agit pas vraiment de caractère, d'être pleurnicheur ou pas.

On s'inscrit tous dans une temporalité... linéaire... Émotionnellement chaque souvenir est lié à un autre souvenir, à une anticipation, etc. Et ça n'est pas suffisant pour faire passer à l'action, à décider de changer.

En réalité, peu importe notre caractère, notre façon de gérer les choses, et peu importe l'historique émotionnel lié à un souvenir. On finit par réagir quand on est forcé à le faire. En analyse systémique, on oublie la conception linéaire pour plutôt en adopter une holistique.

Le changement, ce n'est pas simplement décider de changer. C'est avant et surtout avoir pris le temps de cerner un obstacle.


Le modèle transthéorique de changement

Ou le programme TTM.

Est-ce que, en entrant dans le cabinet de ma psy pour les premières fois, elle savait où est-ce que j'allais me retrouver dans 7 mois? Non. Est-ce qu'elle allait finir par me dire après quelques séances: il est là, le problème. Vous le voyez? C'est à ça que vous devez parvenir. Non. Est-ce qu'elle ma aiguillé dans la bonne direction? Probablement. Oui.

Elle ne m'a pas d'entrée de jeu parlé de mon père, comme l'ont fait les autres charlatans que j'ai rencontré. Elle ne m'a pas forcée à regarder en face une vérité inaudible, invisible, impossible à fixer, comme s'il s'agissait des yeux de Méduse.
Elle m'a demandé de lui faire confiance. Et elle m'a assuré que la progression viendrait si je travaillerais.

Avec recul je vois clairement mon passage par chacune de ces phases sur un problème que je croyais complètement hors d'atteinte, immatériel et abstrait, fou en somme. Et aujourd'hui je comprends que si ce problème n'a pas de nom précis, d'auteur attitré... il a fortement été lié à une couleur que je ne voyais jusqu'alors qu'en faible saturation (c'est une métaphore).

Alors voilà, à tous ceux qui s'impatientent de voir que leurs conseils ne sont pas écoutés immédiatement, de voir qu'ils doivent répéter leurs conseils, de sentir qu'ils n'aident pas vraiment et que la personne n'est pas prête à prendre cette main qu'on leur tend...
Et à ceux qui demandent sans cesse de l'aide sans être jamais satisfait de la réponse, la plus constructive soit-elle...

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Voilà comment nous "digérons" un changement en vue. Qu'il s'agisse d'un trauma face auquel nous souhaitons évoluer, d'une maladie dont nous souhaitons nous débarrasser, d'une rupture dont on souhaite guérir, d'une décision qu'on a envie de prendre, de poids qu'on a envie de perdre, etc.

Il y a plusieurs étapes face au problème...

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Précontemplation du problème
Il s'agit de la phase pendant laquelle on commence à prendre conscience que... "quelque chose" ne va pas, sans l'accepter. On pense majoritairement au confort de la situation actuelle et on refuse en bloc de même imaginer ce que le changement entraînerait.
- Mais le problème parvient à notre conscience
- On réévalue notre environnement
- On se soulage drastiquement (pleurer beaucoup?)
- On se libère socialement

On réalise petit à petit que les avantages au changement existent. Que si on faisait si ou ça, on irait mieux. Sans vouloir le faire.

Contemplation
A ce moment là, on contemple le problème. On réalise qu'il existe, on le dit. On ose le dire, et on le reconnaît, mais en plus on peut le nommer. C'est à ce moment que l'on réévalue sa vie, sa façon de faire, de penser, et qu'on arrive à la porte du changement.

On réalise ici que les obstacles au changement ne sont pas si hauts! Qu'on peut le faire, que finalement il suffit de rester sur cette portée, cet élan de changer.

Mais on se dit quand même que rester dans la situation présente est plus facile, on appréhende le changement. Il s'agit d'une période de dualité dans laquelle restent les personnes du forum qui demandent à changer mais semblent ne pas écouter les conseils.

Préparation / Détermination
C'est une libération qui arrive. Après environ 3 mois de thérapie, ou 4 mois, j'ai réalisé que j'étais en train de changer. Que j'avais toujours mes problèmes mais j'ai vu le chemin à parcourir, je n'étais plus dans le brouillard, et j'ai compris que je pouvais le faire. J'ai vu des changements positifs et compris que mes exercices de méditation, de relaxation, d'acceptation et de résilience prenaient effet pour me reconstruire un psychisme. J'avais des rechutes. En cette période le soutien est important.

On finit par reprendre goût aux choses et à lier de nouvelles relations ou en renouveler certaines: ces relations qui nous portent vers le haut. On est en phase de conditionnement.

On réalise ici que l'on devient efficace. Par exemple, si l'on a commencé le sport, on sent que l'habitude a pris le dessus, on en ressent les effets. Si on fait de la thérapie, on réalise que oui ça mène quelque part et que ça soulage. Si on décide de perdre du poids, on voit vraiment qu'on a perdu tant de kilos et que ça fonctionne, que le changement opère.

Action
C'est dans l'action que le soutien doit être au top. Sans quoi la rechute parvient.
La carapace qu'on s'est formée, ou bien le muscle, la puissance psychique, la forme mentale ou sentimentale, se sont affirmés. On se renforce de jour en jour. C'est à partir de ce moment que j'ai décidé personnellement d'entamer un sevrage médicamenteux (j'avais accepté en période de précontemplation que je ne pouvais plus vivre dans une souffrance psychologique quotidienne à répétition, je m’essoufflais sans guérison, et j’essoufflais mes proches qui souffraient énormément de me voir ainsi - on ne peut supporter la douleur que jusqu'à un certain point). Et précisément à ce moment, je me suis considérée comme presque guérie.
- on apprend à se renforcer
- on apprend à se gérer, s'auto-gérer
- on apprend à contrôler la portée des stimuli extérieurs sur soi

Maintenance
Dernière étape, celle de la maintenance. C'est quand on prend conscience que la guérison est là, on y est parvenu, mais que l'on ne souhaite pas régresser. On fait en sorte de garder ce système que l'on a construit pour ne pas retomber dans le problème initial. Pour moi, cela veut dire accepter mes passages de crises, reprendre mes mantras, accepter de refuser les gens et les choses sans penser aux conséquences, et éventuellement accepter une aide médicamenteuse si la souffrance arrive. Mais plus généralement ça veut simplement dire, laisser l'angoisse passer, et vivre ma vie maintenant.

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Finalement...

Rien ne sert de s'indigner ou jeter la pierre à ceux qui ne veulent pas écouter, ceux qui se trouvent en précontemplation, ou en contemplation. Il appartient à chacun de lancer un appel à l'aide. Le mieux reste de se positionner dans l'écoute pour commencer, l'observation. Un psy qui vous diagnostique dès le premier rendez-vous ne vous engagerai pas à le/la revoir, n'est-il pas?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Post de qualité le 28.05.15, 21h30 par Blusher
  • [+3] Instructif le 29.05.15, 06h52 par Lulla
  • [+2] Intéressant le 29.05.15, 08h44 par Sathinelilly
  • [+3] Très intéressant le 29.05.15, 10h36 par splifstarz
  • [+2] Bien joué le 29.05.15, 12h11 par Terrigan
  • [+3] Ca va mieux en le disant le 29.05.15, 12h19 par Rickhunter
  • [+1] A lire le 29.05.15, 15h44 par Thomas W
  • [+3] Constructif le 08.06.15, 11h27 par mistermint
"Every woman deserves a man to ruin her lipstick, not her mascara'' - Charlotte Tilbury

Un psy qui vous diagnostique dès le premier rendez-vous ne vous engagerai pas à le/la revoir, n'est-il pas?
C'est bien là le pb. Quand t'as capté la personne des le début, faut vraiment être psy et charger des honoraires pour accepter de le voir se planter volontairement sans être frustré.

Ou lâcher l'affaire.

C'est là que je me dis "bon heureusement qu'il y a les autres". C'est plutôt démoralisant.

Rappelons que sur FTS nous ne sommes pas des psys.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Ca va mieux en le disant le 29.05.15, 10h37 par splifstarz

Owen a écrit :[...]Quand t'as capté la personne des le début, faut vraiment être psy et charger des honoraires pour accepter de le voir se planter volontairement sans être frustré.

Ou lâcher l'affaire.

C'est là que je me dis "bon heureusement qu'il y a les autres". C'est plutôt démoralisant.

Rappelons que sur FTS nous ne sommes pas des psys.
Peut-être qu'on peut déjà être ni vexés ni vexants face à celui ou celle qui est bloqué...

Je pense que c'est une posture neutre et ouverte qui ne relève pas du savoir-faire spécifique des professionnels de la psychologie.

Pas toujours évidents cela dit, car sur un forum il y a l'effet de groupe, avec chaque intervenant qui a ses propres opinions et réflexes plus ou moins fluctuants entre délicatesse et coup-de-pied-au-cutage...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Pertinent le 31.05.15, 00h43 par Nidwazo
Pour bien aimer les femmes il faut aimer le monde.
Car les femmes ne sont qu'une infime partie du monde
Nous aussi d'ailleurs...

Le score de cet utilisateur est négatif ce qui veut dire que ses messages sont globalement jugés problématiques par les autres utilisateurs.
Nidwazo j'adore ta plume !( jeu de mot... :lol: )

Je suis en total adéquation avec ton récit,
me relevant d'épreuves difficiles j'étais bien content d'avoir mes proches qui étaient là pour moi,seul bémol je continuais à souffrir sans avoir quelqu'un pour comprendre ma peine.
Vouloir changer c'est bien beau, mais il faut avoir la force mentale pour pouvoir mettre à éxécution ce changement,la force de sortir de son confort ,cette emprise qui nous rend presque introvertie et désagréable à vivre.

Mon humble avis est que le meilleur des soutien est sa propre personne plutôt que d'attendre une solution d'autrui (jamais mieux servi que par soi même) ,
tout en sachant accepter l'aide des autres.

Une phrase :
Quand on veut on peut!

Owen a écrit :C'est bien là le pb. Quand t'as capté la personne des le début, faut vraiment être psy et charger des honoraires pour accepter de le voir se planter volontairement sans être frustré.

Ou lâcher l'affaire.

C'est là que je me dis "bon heureusement qu'il y a les autres". C'est plutôt démoralisant.

Rappelons que sur FTS nous ne sommes pas des psys.
Je comprends que la majorité des gens perde patience face à l'attitude de certains qui demandent de l'aide mais restent immobiles devant l'obstacle au changement.

Mais personnellement j'ai envie d'offrir de l'écoute et de la patience car je sais que pour certaines choses il ne suffit pas d'entendre les mots, les lire, pour les mettre en action ce n'est vraiment pas automatique et il faut du temps. Sinon aucun etre humain ne serait traumatisé et ne souffrirait psychologiquement. Je sais aussi qu'un psy c'est cher, et c'est dispo 1 à 2 fois par semaine, mais c'est pas eux qu'on peut appeler en cas de crises.

Pour la simple et bonne raison qu'ils ne veulent pas habituer leur patient à etredans la dépendance à une tiers personne mais plutot dans l'analyse suivie une à deux fois par semaine.

Certains d'entres nous ne peuvent pas non plus se confier ou etre compris par leurs cercles famille amis collegues etc.

Voila voila! Mais il faut de tout et pour que la dynamique d'un forum comme fts marche je pense qu'on a besoin de ceux qui remettent les autres en place autant que ceux qui écoutent, ceux qui offrent une réflexion, et que ceux qui ne participent qu'en parlant d'eux car les lire est aussi une facon d'apprendre et de se laisser influencer.

Thomas W oui, au final et malgré toutes les approches, l'action pour le changement reste une initiative personnelle. Exactement ca demande du travail et des efforts, passer de la précintemplation à la maintenance ne se fait pas comme ca!

De mon coté je me suis forcée à prendre le train, aller à ma remise de diplome en angleterre, passer du temps en famille, sortir avec un mec et lui faire confiance, voir une psy et lui faire confiance, accepter de prendre des medocs, ne pas me reposer sur eux, faire un sevrage medcamenteux difficile avec syptomes de manques, arreter de m'en vouloir, m'aitoriser à en vouloir à ceux qui ont eu un role dans mon mal-etre, etc, bref que des choses qui étaient impossibles quand j'allais mal, que des efforts dans une seule et meme finalité: me prouver que meme si je passais par tout ca et que mon trouble anxieux revient plus tard dans ma vie, je m'en suis sortie une fois et pourrai m'en sortir de nouveau.
"Every woman deserves a man to ruin her lipstick, not her mascara'' - Charlotte Tilbury

Tu as raison Nidwazo. Si je compare avec ce qui me fait le plus changer en ce moment, à savoir Burning Man, je constate que :

Jamais on me demande de faire quoi que ce soit.

Mais que ceux qui se bougent s'amusent encore plus que ceux qui ne font rien.

Donc on fini par se bouger.



Bon la différence c'est que ceux qui font rien ne viennent pas te voir pour te proposer de l'aide et ne rien faire. Ce sont les limites de la comparaison.

On arrête tout, on a trouvé la solution

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    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Like a boss ! le 03.06.15, 08h55 par Terrigan
"Every woman deserves a man to ruin her lipstick, not her mascara'' - Charlotte Tilbury

Nidwazo a écrit :Voila voila! Mais il faut de tout et pour que la dynamique d'un forum comme fts marche je pense qu'on a besoin de ceux qui remettent les autres en place autant que ceux qui écoutent, ceux qui offrent une réflexion, et que ceux qui ne participent qu'en parlant d'eux car les lire est aussi une facon d'apprendre et de se laisser influencer.
Peu convaincu sur ce point. Quand je parlais de faire le distinguo, c’est aussi parce que je ne parlerais pas de la même manière à quelqu’un selon la dynamique dans laquelle il est. Je ne suis pas très convaincu par le forum comme lieu d’écoute compatissante. J’ai peut-être un avis trop sévère sur ce point, mais… De plus, ce type d’écoute nécessite une présence physique assez souvent je pense.

Et puis, sur ton post. Le problème que j’ai avec, c’est que l’ensemble du post semble décrire le cheminement de quelqu’un qui semble dans une logique d’action. Qui a clairement la « force mentale » :
Thomas W a écrit :Vouloir changer c'est bien beau, mais il faut avoir la force mentale pour pouvoir mettre à éxécution ce changement,la force de sortir de son confort ,cette emprise qui nous rend presque introvertie et désagréable à vivre.
Et moi, ce dont je parlais, c’est ces situations qui en fait représentent une forme de fuite face aux différents stimulants à l’action, et à la force mentale qu’elle nécessite. Qu’il la trouve après, peut-être. Mais en attendant… Peut-être est-ce de la précontemplation, mais même au fond… l’étincelle qui fait passer d’un stade passif à un stade actif… pas certain que l’écoute suffise. Comme tu l’as dit :
Thomas W oui, au final et malgré toutes les approches, l'action pour le changement reste une initiative personnelle.

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