Le football

Note : 4

le 27.08.2014 par Poordonkey

4 réponses / Dernière par Poordonkey le 28.08.2014, 19h18

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Souvent, en ces lieux, le football a l'image d'un sport de beaufs. Le supporter, c'est l'hydrocéphale qui beugle devant sa télé, bière à la main et rouston hors du short. C'est le kéké qui se ballade avec un maillot du PSG dans la rue. C'est celui qui bave devant les gros plans de supportrices à gros seins pendant la coupe du monde ou autre raout mondialisé. On ne compte pas les esprits se sentant fins et intelligents en parlant de "milliardaires qui jouent à la baballe olololol" (qu'ils se rassurent sur leur esprit : ce n'est pas le cas).

A mon sens, c'est une immense connerie que de juger ce sport par rapport à l'image biaisée qui en est donnée.

D'un point de vue personnel : je viens du football amateur. J'ai pratiqué pendant une bonne dizaine d'années. J'y ai connu la passion du jeu, la convivialité, l'autodérision (à bas niveau, nous sommes tous des chèvres), j'ai été tour à tout entraîneur pour les plus jeunes et arbitre officiel. Alors que l'on nous bassine avec les Valeurs du Rugby©, les valeurs du football amateur sont tout aussi présentes et défendables. J'y ai vu des solidarités tangibles, de saines rivalités qui disparaissaient aussitôt la fin du match sifflée et qui se réglaient par une tape dans le dos et un verre à la buvette ("club house", dit-on maintenant, bizarrement), mais surtout un amusement, un plaisir de se retrouver, de jouer entre potes, un vrai tissu social qui participe à la vie locale, souvent dans des villages isolés qui n'ont que ça, le bar et le marché une fois toutes les deux semaines. Bien loin des bagarres perpétuelles et de l'esprit bas du front dont on se repaît ici ou là. Les soucis existent, ce serait stupide de le nier, mais sont explicables par des biais sociologiques et psychologiques. (Spectateur comme joueur, le football a une vertu cathartique, avec tous les excès que cela engendre.)

Le jeu en lui-même : le résumer à un simple pousse-baballe est une facilité de pensée. On dit le footballeur con. (Le footballeur professionnel vient à 80% de milieux populaires où la culture vient essentiellement de la TV? Rien à voir, il est con qu'on vous dit!). Le football, comme nombre de sports co, développe l'intelligence spatiale, celle de se repérer par rapport au terrain, à l'adversaire, le timing, on y apprend la stratégie, la coordination, à écouter son corps et à s'en servir. Un match de football de haut niveau, entre deux équipes menées par de fins tacticiens, présente tout autant de rebondissements, et peut être aussi cérébral qu'une partie d'échecs. Naturellement, ce n'est pas de ça que l'on parlera en premier, en France du moins, la culture tactique étant inexistante.

Ils ne sont pas curieux? Certes. Cela s'explique, comme je le disais plus haut, par le milieu social et la culture dont ils sont majoritairement issus. Mais leur donne t'on l'occasion de l'être? S'il y a matière à s'indigner, c'est plus sur le système qui les couve(combien de clubs ont des employés qui s'occupent de toute la paperasse civile pour que les joueurs n'aient rien d'autre à s'occuper que le terrain?), qui les marchande, sur cette poignée de clubs qui sont devenus des multinationales, sur la FIFA qui est une mafia subventionnée, sur un système ultra-libéral fonctionnant principalement sur la dette et le mécénat. Le système est pourri, clairement. Mais faut-il en blâmer les joueurs? Est-ce que ce n'est pas là l'effet pervers du professionnalisme, que l'on peut tout autant observer dans le rugby ou d'autres sports?

Le football, c'est une passion, quelque chose d'irrationnel, une dramaturgie. Celle du jeu, des besogneux comme des artistes. Celle des matches où le petit peut coller une raclée au grand, ses petites et ses grandes histoires, son impact social (le football est un sujet de sciences humaines à part entière en Angleterre, Allemagne, Brésil...). C'est la passion de ce jeu où il suffit d'une boule de chiffon et de deux vestes posées à terre pour commencer une partie endiablée qui dure des heures.

Que l'on aime pas le football, ça arrive et ce sont les goûts de chacun. Mais, à mon sens, il faut voir plus loin qu'un simple attrape-gogos mondialisé.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Ca va mieux en le disant le 27.08.14, 19h35 par Syndr0me
  • [+1] Il y'a du vrai... le 27.08.14, 22h50 par Eloxford
  • [+1] Instructif le 28.08.14, 09h29 par Marshall Ombre

Image biaisée certes, mais basée sur une part de réalité qui à mon sens est hélas de plus en visible, en tous cas dans le milieu pro.

Je te rejoins parfaitement sur la pauvreté de cette approche par des clichés qu'il ne faut généraliser. Ce n'est pas pertinent, et j'ai même l'impression que c'est de plus en plus désuet. Alors qu'il y a quelques décennies, on pouvait qualifier ce sport de populaire, il tend désormais à véhiculer une image bien différente... Argent coulant à flot, luxe, démesure, mais encore augmentation drastique des tarifs en tribune, insolence et cupidité de certains footballeurs ; valeurs desquelles bon nombre d'amoureux du football doivent se sentir éloignés.

Quant au football amateur dont tu parleras bien sur mieux que moi, l'esprit et les valeurs sont sans doute sensiblement différentes et parfois loin des traditionnels clichés que tu as évoqués. Simplement, sa santé, son organisation, le nombre mais aussi le bien-être de ses licenciés, etc. tous ces éléments sont largement tributaires du milieu professionnel et de l'image que celui-ci véhicule, que ce soit par les instances dont tu parles que par les footballeurs pro eux-mêmes.

Les concernant, ils ne sont sans doute pas cons, il sont simplement intelligents footballistiquement parlant. Tout ce qu'on leur demande, c'est de jouer au football et de nous divertir, de mouiller le maillot qui nous fait vibrer, ville ou équipe nationale. Ecrire des livres, prendre position sur des sujets de sociétés,...c'est sans doute très intéressant mais ce n'est pas le plus important. Tout ce qu'on leur demande c'est d'être en accord avec un certains nombre de valeurs sportives. Des valeurs de respect, d'implication dans le club auquel ils appartiennent, d'humilité vis-à-vis du milieu social que tu décris et d'où il sont issus. Aujourd'hui, malgré le fait que rien n'est généralisé et que je te rejoins sur le fait qu'il faut avoir une approche exhaustive de la chose et non essayer de la limiter à des clichés bien pratiques, tu ne peux pas nier le fait que les aspects que j'ai cité ci-dessus semblent parfois bien loin des considérations actuelles de bon nombre de footballeurs. Je peux citer des exemples sur des footballeurs mercenaires qui ont connus autant de clubs dans leur carrière que de prostitués, des joueurs qui mettent fin à leur carrière internationale sous prétexte que leur fraîcheur physique dépend des trois matchs en moins par saison qu'ils vont jouer,...et comment ne pas parler de ces joueurs qui vont même jusqu'à faire déshonneur à cette chance qu'ils ont là de représenter leur pays dans une compétition internationale. Généralité dans leur comportement ? Non bien sur. Mais cas isolés, certainement pas non plus. Et ceux-ci semblent même prendre les devants ou en tous les cas, sont davantage médiatisés.

Cela dit, il y a un aspect que j'oublie volontairement et sur lequel je te rejoins, c'est ce fameux système qui les couve. Je ne voudrais pas placer ces footballeurs en victimes. Simplement j'ai aussi l'impression qu'ils ne sont plus que les acteurs très bien rémunérés d'un cirque dont ils ne choisissent plus vraiment le programme. Les travers de la professionnalisation comme tu le dis si bien, ou les dérives d'un foot business qui a prit une dimension inouïe, complètement démesurée et une nouvelle fois, bien loin de la réalité de tout un chacun. Simplement j'ai parfois l'impression que certains footballeurs professionnels, au lieu de s'insurger contre les dérives d'un système qui menaceraient leur passion, s'en accommodent bien aussi ...

Oui.
Loin de moi l'idée de généraliser.
Mais parler du foot amateur comme d'un truc très sain alors que j'ai connu des joueurs, ultras au civil,
qui tous les weekends partaient dans l'idée de démonter l'équipe de l'autre village s'ils gagnaient.
Et qui partaient avec battes et marteaux. Jamais de lames, "parce que les lames ça tue".
Mais un coup de marteau, non.
Le foot amateur aussi baigné d'insultes racistes, de chauvinisme débile etc.

Alors non ça ne se passe pas partout.
Et c'est sûrement moins présent au niveau des clubs pros finalement.
Mais il y a quand même un esprit que je retrouve dans aucun autre sport.
Sauf dans les clubs de sports de combats les plus mauvais.

Quant au fait qu'ils ne soient pas cons, c'est bien résumé par Eloxford.
C'est pas ce qu'on leur demande d'être intelligents à par en termes physiques.
Les gens en rient parce que c'est facile et ça les fait se sentir mieux mais ça révèle juste qu'ils sont pathétiques s'ils ont besoin de ça pour se sentir bien. Et ça montre aussi qu'un minimum d'éducation est nécessaire pour pas réfléchir comme un débile en société.
Alors qu'au contraire c'est un modèle donné aux jeunes qui pensent que la culture n'est plus nécessaire si tu es bon pour taper dans le ballon.
Parce que le négatif devient positif dans le regard des gens, l'image du pognon aidant.
Ça c'est grave
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Tout à fait ! le 28.08.14, 09h30 par Marshall Ombre

Pour ma part, je suis abonné à l'OL depuis plus de 7 ans, j'ai baigné dans le foot et je baigne encore dedans. Depuis quelques années, je fais partie du Kop, des "Bad Gones". Je ne suis pas un hooligan, je peux être qualifier d' "ultra" mais je n'ai pas vraiment le profil. D'ailleurs dans le virage, il n'y en a pas beaucoup. C'est surtout une bonne ambiance, ça parle, et une volonté de toujours encourager l'équipe même dans les moments difficiles, sauf quand où bout d'un moment, certaines limites sont franchies.

Au niveau pratique, je joue avec des amis, quasiment tous les week ends, avec la même bande, on joue contre d'autres gars qui se pointent. On a nos habitudes et ça nous fait du bien.

Le foot souffre de sa fédération et de sa ligue professionnelle. On le voit avec le cas Luzenac, qui est un petit club qui monte en ligue 2. Il lui faut des garanties de fou en terme d'infrastructure, de budgets... si bien qu'aujourd'hui, le club n'est ni en ligue 2, ni en national. C'est une honte. Ce n'est plus du sport, mais un business. Et c'est dommage d'en arriver là.

Je ne connais pas le football en club, mais ça m'intéresserait peut être. En tant que chèvre parmi tant d'autres... lol

Ca reste une passion, ce qu'aucun autre sport ne me procure, rien de mieux qu'une équipe où tous les joueurs se déchirent, se replacent, font les efforts, c'est un sentiment de puissance assez impressionnant quand c'est bien roder. En jouant depuis quelques années ensemble, on arrive à réaliser des matchs parfait... des fois par contre, on se plante totalement parce qu'on a simplement pas le niveau technique, mais en tout cas dans l'effort, c'est souvent un pur plaisir.

Outkast a écrit :Mais parler du foot amateur comme d'un truc très sain alors que j'ai connu des joueurs, ultras au civil,
qui tous les weekends partaient dans l'idée de démonter l'équipe de l'autre village s'ils gagnaient.
Et qui partaient avec battes et marteaux. Jamais de lames, "parce que les lames ça tue".
Mais un coup de marteau, non.
Le foot amateur aussi baigné d'insultes racistes, de chauvinisme débile etc.
Ah ça, je n'ai jamais dit que tout était rose, loin de là. Les cons qui viennent frapper les autres joueurs, les insultes racistes, la mauvaise foi etc (j'ai arrêté l'arbitrage en partie pour ça, d'ailleurs)... est-ce que c'est un problème d'hommes ou du sport à proprement parler? Comme cette poignée d'hooligans qui prennent le football pour prétexte à la castagne (et dont on se sert pour dévaloriser les mouvements ultra, à base d'interdiction de stade et compagnie, Vinsanity doit en savoir plus que moi dans ce domaine).
Eloxford a écrit :Je peux citer des exemples sur des footballeurs mercenaires qui ont connus autant de clubs dans leur carrière que de prostitués, des joueurs qui mettent fin à leur carrière internationale sous prétexte que leur fraîcheur physique dépend des trois matchs en moins par saison qu'ils vont jouer,...et comment ne pas parler de ces joueurs qui vont même jusqu'à faire déshonneur à cette chance qu'ils ont là de représenter leur pays dans une compétition internationale.
Les footballeurs mercenaires ont toujours existé, bien avant le professionnalisme. Et encore, il faut différencier les mercenaires à la Xavier Gravelaine des passionnés et aventuriers à la Jérôme Leroy (toujours en activité à presque 40 ans, un vrai joueur "eau fraîche") ou mieux encore, le gardien allemand Lutz Pfannenstiel (sa carrière est digne d'un roman : http://www.cahiersdufootball.net/articl ... nough-3133)

Aimer le football, c'est être un paradoxe ambulant. C'est prendre du plaisir à jouer même si l'on déteste l'ambiance autour de certains terrains. C'est considérer que la dernière Coupe du Monde a été un gâchis d'argent monumental quand bien même la population aurait préféré voir tout ce fric investi dans des infrastructures plus utiles à la société, et prendre son pied devant la compétition. Comme l'avait dit John Oliver à la télé américaine, "le football est comme une saucisse : c'est très bon, mais ne vaut mieux pas savoir comment c'est fabriqué".

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