[A] Le rat des villes et le rat des champs

Note : 26

le 29.02.2008 par Johnattan Wolf

7 réponses / Dernière par Mydano le 03.03.2008, 08h32

Pour celles et ceux qui veulent discuter et demander des conseils rencontres et séduction; comment faire avec cette fille ou ce mec; et plus généralement, comment pécho / trouver l'amour à l'ère du swipe left, notamment quand on est ni mannequin, ni un ninja de la drague.
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Il était une fois deux cousins très éloignés l'un de l'autre qui ne se connaissaient que de noms. Le premier, le rat des champs, habitaient dans une petite ville qui ne dépassait à peine que le cent millième habitants, ou très peu au dessus. Autour de lui il avait le soleil, la mer, la montagne, des champs cultivées et quelques bars et boites dans lesquels il aimait passer ses nuits de fin de semaine. Et il en était content.


Le second, le rat des champs avait toujours vécu dans la grande ville à l'est. Il ne voyait que des buildings, des enseignes de magasins, une profusions d'endroits pour sortir, et une foule immense chaque jour dans les métros et tramways de Sourisville. Des millions d'habitants se côtoyaient chaque jour et il en était content.



Le rat des champs avait appris depuis qu'il était tout petit que tout se savait dans une petite ville. Alors, quand il draguait une souricette, il faisait bien attention à ne pas être trop violent, trop expensif et à bien passer sous les radars. Il entamait facilement des discussions sans forcer, car les souricettes des champs, malgré leur côté sauvage, étaient peu farouche à la discussion. Il faisait bien attention lorsqu'il prenait un numéro de téléphone à ce que cela ne se voit pas trop et restait discret sur ses activités. Il savait qu'il avait le temps et ne se pressait pas. Car, bien souvent, il revoyait les mêmes gens semaines après semaines. Il faisait attention à ne blesser personne, et à s'entendre avec tout le monde, car on ne savait jamais ; quelqu'un pourrait connaître quelqu'un qui lui-même pourrait connaître une autre. Et cela marchait relativement bien.



Le rat des villes agissait autrement. Il savait qu'il y avait tellement de monde dans la ville qu'il pouvait se permettre d'étaler ses exigences aux grands jours. Il ne cachait jamais ses envies, ni son expansivité, car si une souricette lui faisait la tête, il y en avait dix autres qui l'attendaient. Il essayait de marquer le plus vite et le plus fort possible les souricettes qu'il tentait de séduire, car étant nombreux et nombreuses, il fallait se distinguer de la masse. Parfois il mettait des ceintures lumineuses, ou arborait fièrement des bracelets que d'autres souricettes lui avaient donné. Fortement sollicitées chaque heure et chaque jour, il était difficile de parler aux souricettes sans se montrer percutant. Il savait aussi que vu le nombre d'habitant dans sa ville, il pouvait se permettre de snober ou blesser beaucoup de souricettes, et que pire, il fallait absolument conclure le soir-même, sinon il ne la reverrait que rarement. Et cela marchait relativement bien.



Le temps passa. Et un jour le rat des champs se senti étouffer. Il connaissait tout le monde, et tout le monde le connaissait. Il avait couché avec beaucoup de souricettes, et pas une seule souricette n'ignorait son nom. De son côté, le rat des villes en avait marre aussi. Le stress, la pollution, toujours forcer comme un fou pour pouvoir avoir pleins de souricettes, il aspirait au calme et à la sérénité. Ils se téléphonèrent alors et convenurent d'un échange. Le rat des champs allait habiter en ville; le rat des villes allait prendre la maison du rat des champs.



Ainsi fut fait. Et un matin, le rat des champs poussa la porte de l'appartement du rat des villes et vice-versa. Sitôt arrivé, l'un et l'autre se mirent en quête d'une compagne comme ils en avaient l'habitude. Mais làs, mille fois hélas, ils rentrèrent bredouille.
« Faute à pas de chance » se dirent-ils en se promettant de recommencer le lendemain. Mais le lendemain, puis le surlendemain, les choses furent identiques, c'est à dire RIEN!



Alors, ils se téléphonèrent.
« - Je ne comprends pas, dit le rat des champs, j'essaie d'être gentil, de pas être agressif, de passer sous les radars, d'être discrets, sympa et de les aborder en douceur, mais elles ne me parlent pas! Vraiment je ne comprends pas!
- Mais malheureux que tu es cousin! répondit le rat des villes, tu n'y arriveras pas comme çà! Il faut être percutant, se démarquer de la foule! Montrer que tu as envie, laisser libre cours à tes pulsions! Il y a tellement de monde à Souriville que si tu ne fais pas çà, elles ne te remarqueront jamais!
- Mais si je fais çà, quand je vais les revoir elles vont m'en vouloir non?
- Mais cousin, il y a tellement de monde qu'il sera rare tu verras que tu en revois une.
- Ha! C'est pour cela alors que je n'y arrive pas! Merci cousin!
- De rien! Moi aussi je n'y arrive pas, je ne comprends pas! Pourtant je suis drôle, percutant, je m'habille toujours de la même façon avec mes bracelets et mes ceintures clignotantes. Je montre que j'ai envie. Les souricettes qui ne m'intéressent pas je les écarte. Et cela marche de moins en moins...
- Mais malheureux cousin! Il ne faut pas faire comme cela! Tout le monde se connait à la campagne! Si tu en snobes une, elle va le dire à toutes ses copines qui vont le dire à leur entourage, et tu auras bien mauvaise réputation! Si tu montres trop que tu as envie; si tu te montres trop véhément; ca va se voir! Et les souricettes ne sortiront pas avec toi, parce que tu leur auras fait peurs où bien parce qu'elles voudront pas passer pour des souris faciles aux yeux de leurs copines. Il faut que tu sois discrets!
- Ha! C'est pour cela que je n'y arrivais pas! Merci cousin! »



Il leur fallu du temps pour changer leurs habitudes et se faire à leurs nouveaux mondes. Mais au final, l'un et l'autre furent satisfait de leur échange.



La morale de cette histoire: on ne séduit pas de la même façon dans les villes que dans les champs.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Bonne idée par Arsène Lupin
  • [+1] Ca va mieux en le disant par Llyandre
  • [+3] A lire par Boubou
  • [+3] 100% d'accord par overdrive77310
  • [+3] Intéressant par kayvince
  • [0] Merci ! :) par Jindo
  • [+2] Il y'a du vrai... par Professor_X
  • [+2] Intéressant par Mr White
  • [0] par Logrus
II – De l'importance du milieu où on a grandi:

Que nous le voulions ou non, les moeurs sociales s'imposent à nous au-delà de notre propre volonté consciente d'adulte, nous marquant au fer rouge sans que nous en soyons conscient. Ces moeurs sociales sont produites par des acteurs sociaux divers et transmis par un ensemble de pratiques journalières, par des institutions tel que l'école ou le milieu professionnel par exemple, l'environnement socio-géographique (1) et par le milieu familial dans lequel nous avons grandi, premier maillon de transmission. Il en est ainsi des hommes et des femmes(2). Et il en est ainsi de notre rapport à la séduction.


La séduction est un assemblage complexes entre notre soi (assemblage complexe de schemes fondamentaux constitutifs de notre personnalité issus de sources diverses extérieures), notre rapport à l'autre et plus généralement à l'extérieur (problématique de l'altérité et d'autrui) et l'influence du milieu social et géographique dans lequel l'acteur social, engagé dans une démarche de séduction, exerce son activité d'être social. De façon (1) synthétique et à vocation de banalisation, il n'est pas rare d'entendre parler de ces trois facteurs sous des termes plus génériques, et donc plus inexacts et approximatifs: inner game, calibration et outer game. Bien que je ne dénie pas les bienfaits de ces termes, je les trouves beaucoup trop vagues pour permettre une réelle analyse de l'action sociale de séduction.


Car séduire est un fait social total (3) comme le dirait Mauss. Pour le lecteur non habitué à ces termes sociologiques, nous définirons le fait social total par « des faits sociaux qui mettent en branle, dans certains cas, la totalité de la société et de ses institutions. » Raccourci simpliste pour décrire la complexité d'une telle notion, mais ayant l'avantage d'être clair et immédiatement compréhensible. En prenant comme postulat que la séduction est un fait social total, nous en déduisons évidemment qu'elle porte en elle les caractères tridimensionnels de tout phénomène social total:
  • La dimension sociologique dans un aspect synchronique (à un moment donné).
    La dimension historique dans un aspect diachronique (au fil du temps).
    La dimension physio-psychologique.
D'où l'importance souvent sous-estimé de l'environnement social dans lequel s'exerce l'acte de séduction (aspect synchronique). Cette dimension synchronique mobilise l'ensemble de l'individu, tant dans son individualité que par son aspect « objet social ». Car tout acteur social n'est que le produit d'une culture, d'un environnement et d'une éducation. Et au fil du temps, l'acteur social a appris à interagir avec son environnement habituel et journalier à travers un certain nombre d'habitus (4). Pour rappel, l'habitus est « est un ensemble de dispositions durables et transposables, structure structurée prompte à fonctionner comme structure structurante », autrement dit, « Il s'agit de l'incorporation des expériences, cette incorporation permettra alors à l'agent de se mouvoir et d'interpréter le monde social. ». Ainsi, dans le domaine de la séduction, l'acteur social agira souvent selon ce que son environnement lui aura transmis en matière de séduction. C'est ce que certains pourraient appeler l'adaptation au milieu, mais je préfère parler de transmission diachronique des moyens de mobilisations des ressources sociales dans une action dynamique complémentaire entre le psychique et le social.


En d'autre terme, dans l'action de séduction, l'acteur social monopolise l'ensemble de ses connaissances transmises au fil du temps par les institutions et par ses expériences sociales passées (règles sociales, connaissance de son corps, de sa psyché, etc..), le tout s'exprimant par un ensemble d'habitus, corporel et langagier. Le séducteur n'est donc séducteur que parce qu'il a, plus que tout autre, appris à monopoliser les ressources sociales institutionnelles (exemple dress code) et personnelle (éducation, connaissance de son corps, schêmes de valeur...) dans un environnement donné (le sien).


Mais cette définition de l'acte de séduction que je peux résumer comme un ensemble d'habitus mobilisateur accomplis dans un acte synchronique dans un milieu donné trouve ses limites. Sorti de son milieu habituel, le séducteur fait face à une des propriétés de l'habitus: Hystérésis de l’habitus.

Ref:
(1) Pour le lecteur désireux d'en savoir plus, se rapporter à P. Sansot, poétique de la ville, Petite Bibliothèque, Payot, 2004, 640 pages
(2) Concernant les moeurs sociales s'imposant aux femmes, le lecteur curieux pourra se rapporter à l'ouvrage de P. Bourdieu, La domination masculine, Collection Liber, Paris, Seuil, 1998, 134 pages
(3) M. Mauss, Essai sur le don, Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques, l'Année Sociologique, seconde série, 1923-1924.
(4) P. Bourdieu, le sens pratique, édition de minuit, 1980,
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  • [+1] A lire par Professor_X
  • [+1] Constructif par Extre
  • [+1] A lire par IceCold
III – Le rat des villes dans les champs:

Le rat des villes a eu des soucis pour séduire, comme son cousin le rat des champs, à partir du moment où ils ont échangé leur place, en d'autre terme, lorsque le milieu qui leur était habituel a brusquement et soudainement disparu au profit d'un autre qui leur était totalement inconnu. Ils ont tous deux eu à faire face à une propriété de l'habitus: hystérésis.


Hystérésis est « le phénomène par lequel un agent, qui a été socialisé dans un certain monde social, en conserve, dans une large mesure, les dispositions, même si elles sont devenues inadaptées suite par exemple à une évolution historique brutale. (5)»


Nul besoin d'aller aussi loin, où de faire de changement aussi radical que nos deux protagonistes. Si vous avez l'habitude d'aller dans des bars branchés et festifs, vous vous apercevrez très vite qu'en allant dans des endroits « m'as tu vu (6)», vous aurez à manier vos ressources de façon différentes, et bien souvent, il faudra que vous y dépensiez une énergie énorme, sans pour autant être assuré du résultat: c'est l'hytérésis.


En effet, l'habitus a le sens pratique, c'est à dire que « l’habitus étant le reflet d’un monde social, il lui est adapté et permet aux agents, sans que ceux-ci n’aient besoin d’entreprendre une réflexion « tactique » consciente, de répondre immédiatement et sans même y réfléchir, aux évènements auxquels ils font face. » De là, la mobilisation des ressources est pratiquement en mode automatique.


Face à un changement de milieu social brusque, le séducteur va tout d'abord faire appel aux propriétés de transposabilités et au caractère générateur de l'habitus. Dans le premier cas, il va faire appel à des habitus issus d'autres domaines d'activités (travail, vie associative..). Dans le second cas, et de façon synchronique, il va réarranger ses habitus afin d'atteindre son objectifs, un peu comme on réarrange une phrase en modifiant sa structure grammaticale. Par cette action, il s'ouvre une multitude de stratégie qui ne sont pourtant issu que d'un nombre limités de sources structurantes. Mais est-ce suffisant?

En effet, cette réflexion engendre aussi un autre problème: les ressources disponibles. Ayant été adapté à un milieu, l'acteur social engagé dans une démarche de séduction connaît un certain nombre de ressources. Mais dans un autre milieu, n'y a t-il pas d'autres ressources à mobiliser que l'individu ignore?

Ref:
(5) http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bourdieu
(6) Merci à Asles pour l'expression.
IV – La notion de classe sociale suivant Bourdieu:


Qu'est-ce qu'un séducteur? Soral se plaît à dire souvent que c'est un pauvre qui baise des bourgeoises! Le milieu social dans lequel il exerce son art (ou sa déchéance diraient certains ) a une importance primordiale nous l'avons vu. Toute personne sur le terrain sait que chaque endroit appartient à une classe sociale dans lequel le séducteur doit évoluer. Mais qu'est-ce qu'une classe sociale suivant Bourdieu?


Selon lui, « l’habitus est à l’origine de l’unité des pensées et actions de chaque individu. Mais, dans la mesure où les individus issus des même groupes sociaux ont vécu des socialisations semblables, il explique aussi la similitude des manières de penser, sentir et agir propres aux individus d’une même classe sociale. »(7) En clair, tout environnement social réagit souvent de la même façon, car possédant les mêmes habitus. L'habitus étant un produit social. Le séducteur se retrouve confronté là à un immense problème: a t-il ou n'a t-il pas la totalité des habitus du milieu dans lequel il veut exercer?


Pour rendre les choses plus claire pour le lecteur, nous prendrons l'exemple du sourire (8 ). Le sourire est un langage. Comme tout langage il suit un cheminement « simpliste »: émetteur, vecteur de transmission (vue), récepteur. Lorsque l'émetteur sourit, il l'exerce dans l'intentionnalité de transmettre un message. Ce message est constitué par un habitus: cette façon précise de sourire. Le récepteur va décoder ce message par le sourire en prenant comme base un habitus: cette façon de sourire veut dire tel message. Mais tout les milieux sociaux ne sourient pas de la même façon. Et un sourire amical chez les uns peut très bien n'être qu'un sourire de politesse chez les autres. On voit bien là la difficulté que le séducteur va avoir à faire face. Possède t-il les bons « habitus »? Possède t-il les bonnes ressources? Sait-il bien lire son environnement? En possède t-il les clés?


C'est là la difficulté du véritable séducteur. Beaucoup de séducteurs répondraient « les femmes se gament toutes de la même façon », et pourtant, cela n'est pas possible. Si les techniques de base sont les mêmes, leurs utilisations dépends grandement des habitus qui vous ont été transmis et vous ont construit par rapport à ceux du milieu social dans lequel le séducteur exerce son art. Est-ce pour autant un fatalisme? Un séducteur pauvre ne pourra t'il jamais baiser une bourgeoise riche?


Ref:
(7) toujours wikipedia.
(8 ) De Gaston, William , la sociologie du sourire, BNC, Canada.
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  • [+1] Intéressant par Logrus
Conclusion:

Il n'y a pas de fatalisme, bien au contraire. Les dispositions de l'habitus ne sont pas immuables. « la trajectoire sociale des individus peut conduire à ce que leur habitus se transforme en partie. D’autre part, l’individu peut partiellement se l’approprier et le transformer par un retour sociologique sur soi ». Mais quoi qu'il en soit, ces transformations ne seront qu'en partie et non totale. Ainsi donc, au-delà du structuralisme et du constructivisme sociologique, le séducteur est, bien malgré lui, l'ideal type (9) de l'acteur engagé dans un processus du constructivisme structuraliste.

Ref:
(9) Max Weber, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme, gallimard, 2003
Oh comme je suis 1000 fois d'accord. Et c'est précisément à cause de cette hystérésis (dont je ne connaissais pas le nom) que j'en suis venu au game (et grâce à un copain rat des champs comme moi, mais à poil roux). Rat des champs lancé dans la ville, qu'il était devenu difficile de faire un ami, et comme multiplier les contacts que je trouvais auparavant sans intérêt me paraissait indispensable.

Et puis il n'y a plus personne pour te présenter la copine, la cousine ou autre âme esseulée (vous avez remarqué la volonté des couples de caser leurs amis célibataires, comme pour ne plus éprouver de jalousie pour leur liberté).

La première fois que j'ai quitté mon bled de 4000 habitants, c'était pour Londres. Vous avez dit changement ? Et tellement anonyme dans une si grande ville, il a fallu que je me remue pour me faire voir.

Dans tous les bons players, je serais curieux de connaitre la proportion "d'exilés".
L'hysteresis est devenue une compagne quasi perpetuelle. En fait, je me sens a l'etroit des que j'ai appris l'essentiel des "habitus" d'un milieu social ou j'evolue.

A l'inverse, decouvrir de nouveaux horizons est tres positifs pour les raisons suivantes:

- On doit se bouger le derriere, comme disait Boubou. Pas le choix.
- Il y a une sensation de liberte assez forte, qui peut aider a donner une "frame" tres forte. (Je fais semblant de ne pas comprendre, ou plutot je prend mes aises parce que je suis etranger et j'ai pas envie d'etre totalement "local")
- Comme on se bouge le popotin, on a plus d'energie. On vois aussi les opportunitees.
- Pas de sclerose mentale, au contraire. On est beaucoup plus alerte a l'environement et au feed back.
- On ne s'ennuie pas.
- On apprend sur soi, les gens, sur la vie... C'est l'evolution pure et simple.

Par contre, et tous les expatries a long terme le comprennent, au bout d'un moment on a tellement elargis ses "habitus" que l'on recherche de plus en plus la compagnie de personnes ayant un historique similaire. Des gens qui comprennent que l'on comprend differentes cultures, habitus etc. On recherche donc a se creer un groupe social avec un habitus "pluri-habituel". L'exemple type, ce sont les soirees mondaines de l'ambassadeur, ou encore asmallworld, les rencontres entres expat "au long cours", les universitees ou tous se sentent a l'aise parce qu'ils ont presque tous un passe tres "international", les populations immigrantes qui vivent entre deux cultures et dont les membres se regroupent souvent meme s'ils n'ont pas les memes origines etc.

Reste que ca deviens crevant et qu'il faut bien se poser un jour. Quel "habitus" choisir? :lol:
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  • [+2] Tout à fait par Spectrum
  • [+2] +1 par kayvince
Enfin un article sur l'importance de l'environnement social dans la séduction. Le sujet est d'importance, et je suis étonné de voir à quel point il est délaissé en général dans la communauté, du moins de manière formelle, au profit de techniques fortement axées sur l'individu et à l'environnement micro-local. Quand à la sociologie du dragueur d'Alain Soral, elle penche tellement du coté de l'individualisme méthodologique qu'elle en devient davantage une analyse psychologique, centrée sur la figure du dragueur (ou, certes, son idéal-type) que sociologique.

Merci donc pour cette initiative :)

Il me semble néanmoins que toute analyse sociologique se doit de proposer des actions ou des changements dans les actions habituelles, suite aux éclairages qu'elle apporte, sinon elle reste de la branlette intellectuelle. Que proposes-tu ?

Il y a en tout cas un vaste boulevard, encore peu défriché, pour intégrer les analyses sociologiques au game, et notamment la sociologie "à la française", qui est brillante, me semble t-il, et pourrait constituer un apport culturel important de notre pays à la communauté en général.
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