Les nouvelles expériences

J’ouvre ici un sujet très large à propos de l’expérience et de l’expérimentation sexuelle qui, je l’espère, vous inspirera. Comme j’illustre avec quelques exemples persos c’est forcément plus orienté « femme » mais je suis certaine que les contributeurs masculins auront aussi des choses à dire.

Vous êtes sans doute déjà tombés sur ces articles qui énumèrent les expériences sexuelles à tenter absolument, façon check-list.
Ok, faudrait pas mourir idiot mais il me semble qu’une sexualité épanouie ne se mesure pas en fonction du nombres de pratiques qu’on a testées.
Pourtant, on sent tout de même une sorte de pression à expérimenter sexuellement : « comment ? T’aime pas les fessées ??? t’as jamais avalé/fait de threesome/mis un doigt dans l’anus de ton mec ? »
Cette pression, je l’ai vraiment ressentie quand je me suis séparée du père de mes enfants et que j’ai fait d’autres rencontres. J’avais l’impression d’être de nouveau vierge et de ne plus savoir m’y prendre. Je me sentais même dépassée parce que je n’avais pas tout essayé . Et pour couronner le tout, j’étais persuadée que les hommes que je rencontrais attendaient forcément de moi d’être un super coup. C’est bien connu, les femmes de 40 ans sont expérimentées !!
J’ai compris après que cette petite angoisse tout le monde l’a, ou presque quand on s’apprête à faire l’amour pour la première fois avec un nouveau ou une nouvelle pertenaire et que finalement, ça provoque une tension supplémentaire plutôt excitante.


Quand on est novice, par définition, il faut expérimenter.

Au début de ma vie sexuelle, j’étais absolument pétrifiée à l’idée de faire l’amour : peur de montrer mon corps à un garçon, peur de ne pas pas savoir m’y prendre, … Et puis j’ai essayé ! Bon, ça s’est bien passé ;) mais j’ai continué à baliser pour les étapes d’après comme par exemple avoir le sexe d’un mec dans ma bouche. La pipe est aujourd’hui une pratique carrément banale mais quand j’étais plus jeune, elle était encore un peu tabou et les filles en général la trouvaient particulièrement humiliante.
Je me souviens que la première fois que j’ai essayé, ce n’était pas exactement par envie mais plutôt pour faire plaisir et aussi parce que j’avais peur de passer pour un mauvais coup si je ne le faisais pas. Je ne pense pas que cette pipe ni même les suivantes fussent mémorables pour mes partenaires.
Même chose pour le cunni qui nécessite de s’abandonner complètement et aussi pour certaines positions dans lesquelles je ne me sentais pas bien ...bref, vous voyez l’idée, il y a des pratiques qu’on apprend à aimer avec le temps pour peu qu’on soit pas complètement fermés à l’idée d’essayer. Si je ne m’étais jamais laissée prendre en levrette, j’aurais vraiment manqué un truc !!
Et c’est pas seulement une question d’âge ou d’expérience, à plus de 40 ans j’ai encore des « premières fois » et des expériences jamais tentées.


C’est aussi une question de partenaire et de contexte.

Pour en avoir quelques fois parlé avec des amies, on est toutes d’accord pour dire que certains amants nous ont encouragées à mieux connaitre notre corps et ont su nous donner envie d’explorer d’autres facettes de la sexualité.
Certaines femmes par exemple racontent que le libertinage ne les a jamais intéressées mais qu’avec ce Mec, elles ont eu envie d’essayer.
Ce qui change la donne dans tous les cas c’est bien sûr une très bonne entente sexuelle mais aussi l’écoute, la communication, la confiance et l’absence de jugement.

Même chose pour le contexte, à froid comme ça si mon mec me demandait si ça me dirait de baiser dans un dressing chez *kea, je dirais certainement non. Et pourtant, une occasion, un contexte, un délire…c’est possible !

Je me rappelle d’une fois où je faisais l’amour avec un amant que je connaissais déjà depuis quelques temps. C’était une phase assez sauvage et il s’est mis à me lécher goulûment le cou puis le visage. C’était bizarre et baveux, à priori pas le genre de choses que je kiffe mais sur le moment, c’était terriblement excitant et j’ai adoré. J’en ai même redemandé ;)


Respecter ses limites et celles de l’autre.

Le dirtytalk est à la mode mais si j’ai pas envie de me faire traiter de salope ou de chienne en chaleur, même si je sais que c’est un jeu, c’est mon droit. On n’a pas tous la même echelle de ce qui est hors limites !
Des limites, on en a tous. Elles correspondent à la frontière au-delà de laquelle l’expérience sexuelle ne nous est plus bénéfique. Sentir ses propres limites demande de bien se connaitre. C’est d’autant plus subtil que nos limites se déplacent continuellement suivant le moment, le partenaire, le contexte ou l’envie du moment. Pour les découvrir, il faut tester et quand on teste, parfois on se trompe.
Quand on veut expérimenter, tout l’art est d’explorer une zone méconnue et parfois inconfortable sans franchir ces fameuses limites. Plus on va loin, plus il est bon d’être à l’écoute de soi et de l’autre. L’écoute et la communication sont des balises très fiables pour peu qu’on sache y prêter attention. On a le droit de s’arrêter en cours de route, de dire non, de changer d’avis, ça arrive.

Parfois, on a juste besoin de temps ou de mieux connaitre l’autre pour avoir envie sortir des sentiers battus avec lui ou avec elle. Et d’autres fois, c’est juste pas possible parce que ce truc qui ferait tant plaisir à votre partenaire n’est pas du tout envisageable pour vous.

La base c’est le plaisir partagé, l’attirance, le désir, l’envie, et on a aussi le droit de ne pas vouloir goûter pour être sûr qu’on aime pas ça.

Merci pour ce super article Sathine.


Y a un truc qui m'interpelle en tant que mec sur ce sujet en te lisant.

On a l'impression que c'est forcément au mec de prendre l'initiative, de proposer, de guider, voir de convaincre ?


Il me semble à travers mon expérience perso que c'est effectivement souvent le cas. Mais ça ne cesse de me surprendre.

On a l'impression que c'est forcément au mec de prendre l'initiative, de proposer, de guider, voir de convaincre ?
Il me semble à travers mon expérience perso que c'est effectivement souvent le cas. Mais ça ne cesse de me surprendre.

Effectivement, à travers mon prisme : oui, parce que je fonctionne comme ça et que je m’entends généralement mieux sexuellement avec des hommes qui aiment prendre l’initiative, en tout cas, au début. En couple, c’est différent, il m’arrive d’être beaucoup plus plus pro active mais ça reste assez marginal.

Sans vouloir faire de généralités, j’ai l’impression aussi que c’est une sorte de « standard » dans l’expérimentation sexuelle.

Mais justement ce serait super intéressant de savoir comment les autres femmes expérimentent ?
Même chose pour les hommes !!

Sans vouloir faire de généralités, j’ai l’impression aussi que c’est une sorte de « standard » dans l’expérimentation sexuelle.

C'est exactement ce que je constate tous les jours. Je pense sincèrement que ça a rapport avec notre société patriarcale.

La vision de l'homme demandeur, et de la femme qui choisit d'accepter ou non est encore très présente. Et dans la chambre, c'est un peu la même chose. Sur les 5 dernières nanas avec qui j'ai eu des rapports, 4 m'ont dit qu'elles préféraient que l'homme "prenne les choses en main", et ce même quand elles ont plus d'expérience que lui.

Je rejoins Raven avec mon expérience perso, dans les mêmes proportions.

Le fait qu'à peine une nana sur 5 seulement prenne régulièrement d'initiatives même quand elles sont beaucoup plus expérimentées me laisse perplexe.

Parce que dans ces nanas, il y a des nanas très libérées, des nanas très libres, des nanas hyper indépendantes, des nanas exigeantes, des nanas sans complexes apparents, et des nanas évoluant dans des univers et environnement sociaux assez loin des préjugés. Et pourtant.

Reste à savoir si c'est quelque chose qui évolue aussi avec l'âge ou non ?

Est-ce que c'est lié à la connaissance de son corps avec l'idée derrière que les mecs apprivoisent globalement le leur plus facilement/rapidement ?

Diktat social ? patriarcat et tout le tintouin ?

La peur encore présente du regard de l'autre au sein du couple ? Dualité entre madone et putain encore ?

Je peux parler de ce qui évolue avec l'âge.
D'abord ma sexualité, mes goûts, mes envies ont changé ou évolué.

La base qui veut que je sois plus "soumise" qu'entreprenante n'a pas bougé. C'est pas de la soumission au sens de l'obéissance, mais j'aime vraiment mieux que mon partenaire propose et donne le rythme pendant nos ébats. Les mecs avec qui je couche sont plutôt à l'aise aussi dans ce schéma.
Comme vous le soulignez, c'est certainement l'emprise du genre qui parle. Et alors?
Sans même avoir déjà couché avec, je suis vraisemblablement plus attirée par ces hommes qui aiment dominer et vise versa.
Il a pu m'arriver de me tromper et il n'y a généralement pas eu de 2ème round.
J'en parlais hier soir avec mon amoureux, les filles entreprenantes peuvent l'exciter parce que c'est finalement assez rare d'en croiser mais ça peut vite aussi devenir un soucis parce que lui se sentirait trop dans l'obligation de "performer".
Je me demande si tout le monde n'y trouve pas son compte?

Ce qui change c'est effectivement le rapport à mon corps qui me semble plus sain. J'ai toujours des complexes (la faute à Emilie Ratachovski ;) mais je n'y pense plus quand je baise, je me sens beaucoup plus pleinement dans le partage du plaisir sans me demander si le gars a remarqué mes petits capitons.
Mes goûts sont moins dictés par ce qui pourrait définir une "fille bien". Certainement parce que je me sens moins dans le besoin d'être la fille qu'on épouse. Je suis beaucoup plus à l'écoute de ce qui me fait vraiment vibrer.
Je me sens donc bien plus à l'aise avec ma sexualité aujourd'hui, qu'il y a 20 ans.

Merci Sathine pour ton article.

J'ai simplement envie de rajouter que je suis une nana qui prend très souvent les devants, avant le sexe et pendant.

Et je constate deux choses (je parle évidemment des cas où il y a attirance commune) :

- avant le sexe : il y a en effet des mecs qui apprécient et certains m'ont même avoué que si je n'avais pas apporter le petit coup de pouce, ils n'auraient pas osé. D'autres au contraire ont l'impression de perdre une part de virilité car ils estiment sans doute que la séduction c'est leur boulot
- pendant le sexe : là aussi deux catégories. Celui qui trouvera génial une fille décontractée et force de proposition, l'amenant même sur des terrains dont il rêve secrètement. Et puis, il faut l'avouer, celui qui se sentira hyper mal à l'aise, avec l'angoisse de la performance comme le dit Sathine.

The_Pop, tu parles de la dualité entre madone et putain. J'ai malheureusement l'impression qu'elle reste d'actualité pour certains, tant filles que mecs.

Quand Sathine parle d'évolution avec l'âge, je lui donne absolument raison. Ma sexualité n'est pas la même qu'à 20 ans ni à 30. Et surtout, mon rapport au corps a changé, je le considère avec bienveillance, défauts supposés ou réels. Et ça permet d'être très détendue une fois nue avec un homme.

Je m'imagine assez bien ce que signifie "prendre les devants" au lit…
Mais en fait pas tant que ça. Prendre les devants, de quelle manière? en verbalisant? Faire des demandes spéciales ou même imposer les rythmes, les changements de position?
C'est juste que j'ai l'impression d'avoir jamais vu/entendu/fait/été soumise à ça.

Alors prendre les devants...

Chacune ses expériences mais il m'est arrivé de rencontrer des hommes chiants au lit. Prometteurs en surface et pfff la baudruche se dégonflait d'un coup.
J'ai beaucoup d'indulgence pour un novice avide d'apprendre. Pas pour le mec qui croit tout savoir alors que...

Pas d'imagination, se contentant de malaxer mes seins à la manière du boulanger pétrissant sa pâte, filant droit sur mon sexe sans trop savoir quoi en faire, ni des doigts, ni de la paume, ni de la langue pour les plus téméraires. L'objectif ultime étant la pénétration à grand coup de bassin.
Un jour, j'ai décidé de ne plus accepter ce simulacre de sexe qui 1/ ne m'apportait rien 2/ me donnait l'envie d'être ailleurs.
Et je précise que ce ne sont pas automatiquement les hommes de mon âge les meilleurs. Trop simple de croire que par la magie de l'âge, on sait être bon amant.
C'est juste une question d'envie et de curiosité.

Je peux être généreuse en sexe mais, et ce "mais" est important, sans pour autant m'oublier.
Donc oui, s'il le faut, je verbalise avec douceur, guide une main, suggère que changer de position toutes les 30 secondes n'est pas le top, propose de ne pas se contenter d'un bon vieux missionnaire, de varier les rythmes et angles d'une pénétration, d'apprécier l'attente qui permet de diffuser le désir dans le corps tout entier, d'alterner les rôles et j'en passe.

Un sourd peut rester sourd. Tant pis pour lui.

Suis pas en quête d'orgasme à tout prix, certains hommes ont su me mener très loin différemment. Mais je ne veux plus en arriver à espérer que le mec éjacule et s'en aille, tellement la séance m'était pénible.

Petite précision, je sais aussi apprécier le petit coup rapide car trop envie mais de préférence avec un homme dont je connais l'amplitude des possibilités.