Ozone a écrit :J'étais un grand fan de Houellebecq à l'époque, même si son cynisme et son pessimisme ont fini par me lasser. J'adorais son receuil de poème surtout, "le sens du combat". Mais avec le recul, je trouve sa rancoeur, et ce côté looser qui assume très fatiguant et très limité. Il a un style interessant, parfois puissant, et il pose certains constats sur notre société de consommation, qui sont ma foi fort interessant. Mais derrière, aucune solution, Juste une complaisance à se rouler dans la depression.
Moi j'ai du mal avec ses poésies.. sa rancoeur vient de son hyper sensibilité c'est malheureusement commun à bcp d'artistes. C'est une vraie source d'inspiration et de souffrance (Houellebecq a fait un petit détour à l'HP et je crois même qu'il a rencontré sa femme la bas, si c'est pas du Pick up ça
).
Je ne suis pas d'accord sur le "aucune solution" => Dans plateforme, il montre la solution des clubs de tourisme sexuel pour éviter les quotidiens mornes.
Dans la possibilité d'une ile, il montre une solution d'éternité et de jeunesse éternelle.
Ses solutions sont très discutable mais il propose des choses.
=>En fait ses romans deviennent de plus en plus des romans d'anticipation mais j'y reviendrai.
Ozone a écrit :
Je trouve Houellebecq en fin de compte très français dans son écriture (je parle du roman français moderne): de l'auto fiction à peine maquillée, un pessismisme zen et sans espoir, des petites vies glauques de fonctionnaires, jamais sublimées.
Bof, si tu compares Houellebecq à Rey,Beigbeder et tous les autres bobo écrivains..je ne suis pas d'accord.
1)Houellebecq a un sens de l'analyse et de la structure que les autres n'ont pas (peut être son coté ingénieur/scientifique)
2)Houellebecq n'a pas vécu dans une bulle toute sa vie. Il a travaillé avec des vrais gens (pas des pubeux qui gagnent 10ke par mois en snifant de la coke) et dépeint le travers de cette "petite" vie.
=>Extension du domaine de la lutte dépeint le quotidien (version noir) du cadre français moyen
Ozone a écrit :
Je n'ai jamais finis la tentation d'un ile, que j'ai trouvé mauvais et insipide (le film n'en parlons même pas...). Houellebecq, aveuglé par le succés et devenu la parodie de lui-même: il se complait dans le desespoir, car il sait que son desespoir fait vendre.
C'est bien dommage de ne pas avoir fini la possibilité d'une ile. Le roman monte en puissance au fil des pages Houellebecq y crée un vrai style puissant et réaliste. La possibilité d'une ile s'inscrit dans les romans d'anticipation (et pas SF), on voit que l'auteur est :
1)Bien documenté
2)Très réaliste dans ses hypothèses et conclusions.
Cela échappe peut être au moins scientifique d'entre vous mais il y a un gros boulot d'analyse et de synthèse derrière ce livre.
Plus littérairement, le style est de plus en plus présent et appréciable. Il devient rapide, pressant et incisive. J'ai fait lire ce livre à de nombreux amis dont de très grands lecteurs. Tous s'accordent à dire que le livre pèche un peu au début mais que le final est grandiose.
En fait, pour être honnête j'ai commencé par la possibilité d'une ile en 2006 et ensuite j'ai lu les autres Houellebecq. Je trouve qu'il y a une progression évidente de l'auteur, dans le style, la structuration et le réalisme. Surement son bouquin le plus abouti pour moi.
Bon, le film est une atroce daube malheureusement, on ne s'improvise pas metteur en scène du jour au lendemain.
Ps: FK y a plein de topic sur Houellebecq sur le forum. Bon ils datent tous de 2006