[SO] (pas rigolo) Pour quelles raisons êtes-vous "cassé" / fêlé ?

Note : 13

le 26.04.2019 par FK

7 réponses / Dernière par Annah6878 le 27.04.2019, 22h04

Une question que vous avez toujours voulu poser aux autres, et qui ne concerne pas les relations amoureuses ? C'est ici. Lachez-vous, faites preuve d'imagination, et n'hésitez pas à répondre aux autres questions. Pas de demandes d'aide / conseils sur les relations & rencontres svp (les autres forums sont faits pour ça)
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Je posterai mes raisons demain.

[SO] = Serious Only

Je ressens très rarement des émotions intenses. La dernière fois que j'en ai ressenti, c'était pour mon ex et aujourd'hui, ça me dérange beaucoup parce que je suis persuadé qu'elle ne le mérite pas et que d'autres personnes avec qui j'ai été insensible le méritent bien plus.

J'ai pleuré trois fois ces treize dernières années et les deux dernières fois, c'était aussi pour mon ex.

La raison pour laquelle je pense que je suis cassé, c'est que jusqu'à mes treize ans, j'étais très émotif, hypersensible même. Aujourd'hui, je ne prends rien à cœur, presque tout m'indiffère. Je suis passé d'un extrême à un autre en fait.

Et j'ai cette attitude je m'en foutiste et inaboutie non seulement dans la séduction, mais aussi dans mon avenir, dans mon présent.

Si on devait voir ça sous un angle positif, je suis émotionnellement très stable, presque rien ne m'atteint et ça me permet également de faire ou de dire des choses sans avoir peur/honte des conséquences. Je ne me plains pas trop de cette "brisure" de mon être, ça me permet d'être toujours lucide même dans les moments les plus difficiles mais c'est plutôt difficile pour créer du lien quand la personne en face de toi est intense alors que tu restes impassible.

J'ai beaucoup aimé le journal d'amelia pour ça. Je me suis rendu compte que l'on pouvait être émotif, avoir le cœur à vif et rester lucide et maître de soi. J'aurais aimé être comme ça.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 27.04.19, 07h58 par FK
  • [+1] Intéressant le 27.04.19, 08h49 par Perlambre

Mes rapports avec mes parents ont, du loin que je m'en souvienne, toujours été compliqués dans le meilleur des cas, conflictuels le reste du temps.
Ce qui fait qu'aujourd'hui, lorsque je vois des amis à l'aise en famille, heureux des moments partagés, j'ai un pincement au coeur, un sentiment mêlé de contentement (pour eux), de manque (pour moi). Idem dans la rue si je vois un adulte et un enfant partageant bonne humeur et complicité, se prenant dans les bras. Souvent je leur adresse un sourire comme si de cette façon je pouvais partager cette intimité l'espace d'un instant... cela me fait un bien fou...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Courage le 27.04.19, 15h11 par Safrania95

C'est un sujet intéressant...

Je pense que pour moi, comme la plupart des gens (dites moi si je me trompe) mes traumatismes actuels sont liés à ceux de mon passé, et plus précisément de mon enfance.

Un gros manque affectif de la part de mes parents qui étaient plus focalisés sur leur relation foireuse que sur le bien être de leur enfant. Manipulation, chantage affectif, besoin de contrôle absolu.. etc.
Un père aux exigences exacerbées, des parents qui ne sont pas dans la communication mais plus dans la répression. Ce sentiment de peur et de danger permanent.
Et des phrases qui tournent en rond dans ma tête "je vais lui mettre une balle entre les deux yeux" "si elle traverse en dehors des clous je l'écrase".
Ouais, ça m'a bien fracassé.

Et toutes ces situations traumatisantes induisent chez moi des comportements merdiques : besoin de reconnaissance, estime de soi dans les chaussettes, abnégation totale dans mes relations sentimentales, jalousie, besoin de sécurité permanent... et j'en passe !

Cette cassure/fêlure c'est aussi notamment parce que j'ai vécu toutes ces choses étant gamine, et à cet âge j'avais pas les armes et le recul pour pouvoir comprendre ce qui était acceptable, et ce qui ne l'était pas.

Jusqu'à très récemment j'ai refoulé tous ces sentiments de merde. Quand mon copain m'a quitté ça m'a mis une grande claque et j'ai eu le déclic : je vais aller me faire aider parce que je ne peux plus vivre comme ça. Je refuse de vivre dans la peur permanente.

J'ai pris tous les numéros de psy que j'ai trouvé sur internet là où j'habite et une seule personne m'a rappelé. J'ai eu de la chance (comme toujours de manière générale) parce que c'est quelqu'un de très bien qui m'aide beaucoup.
J'ai eu peu de rendez-vous (seulement trois) mais je fais déjà des liens qui m'aident à avancer, à comprendre les mécanismes de défenses qui se mettent en place dans certaines situations. J'avance. C'est dur, vraiment dur de se confronter à tous ces souvenirs, je chiale à tous les coups, mais c'est d'une certaine manière libérateur et après la pluie... vient le beau temps !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] La suite, vite ! le 27.04.19, 15h13 par Safrania95
  • [+2] Courage le 27.04.19, 19h14 par Onmyoji
  • [+2] A lire le 27.04.19, 19h36 par The_PoP

Du " Mobbing " quand j'avais 13 ans, que j'avais pas vu venir. Un truc subtile, que normalement font pas les gosses, une ostracisation en douceur qui a totalement bâti la personnalité que j'ai aujourd'hui. Ça m'a tellement poussé en moi-même que tout le reste, la crise cardiaque d'un de mes meilleures pote à 16 ans, le suicide de mon père à 21, toutes les pertes et tous les échecs m'ont glissés dessus. Comme quoi, c'est vraiment un événement précis à un moment X qui peut faire une vie.

Moi je pense que ma vie a "déraillé" lorsque j'ai du quitter un collège (privé) de province, privilégié, familial et fantastique, où j'avais tous mes amis, une espèce d'ambiance à la Harry Potter où j'étais Harry Potter - pour venir m'installer à Bordeaux, et où j'ai atterri dans un collège public de banlieue.

Milieu social différent, région différente, jargon différent : je n'avais AUCUN code, le déracinement a été violent. J'avais 1 an d'avance, j'étais le plus petit, j'étais pour la première fois dans une classe où les redoublants étaient les plus nombreux. En 4e, certains avaient redoublés 2, 3 fois. Je n'ai rien compris à ce qui m'arrivait. Le décalage était total.

Du coup, au fil des mois, j'ai appris à me protéger en m'éloignant le plus possible des menaces - virtuellement, n'importe qui. Je garde cette époque la peur, profondément ancrée, systématique, de me prendre un balon dans la gueule lorsque je passe à côté d'un terrain où jouent des gens, je suis sûr que ça parlera à certains ici.

J'ai fini par changer de collège, pour un truc plus bucolique.
Ambiance différente, mêmes problèmes liés à la différence d'age et de sensibilité. Toujours un an d'avance et 5pts de trop à chaque contrôle. Et toujours pas assez doué en sport pour me faire respecter des brutaux. J'ai continué à tranquillement intégrer le fait que les autres (mecs), c'était la menace - ou dans le meilleur des cas : pas des alliés de confiance.

Ma détestation des sports collectifs me vient de là : trop de parties de rugby avec des types de 3 4 ans mes aînés, et où c'était moi le balon - et des profs d'EPS qui détournaient le regard évidemment.

Arrivé au lycée, j'étais déjà devenu solitaire et auto-suffisant; incapable de me lier d'amitié profonde avec des mecs de mon age, trop farouche et indépendant, même quand je tombais sur des types et groupes sympas, bienveillants et incluants : j'arrivais déjà plus à baisser la garde.

Aujourd'hui encore, si je suis devenu sociable, j'ai toutes les peines du monde à entretenir et à maintenir des amitiés avec des mecs. J'ai perdu des amis, des gens très chouettes, par bêtise, négligence, sabordages à cause de cette phobie sociale mal gérée.

Avec les filles, c'est différent; mes plus proches amis sont des amiEs, et la liste est courte.
Mon passage en écoles de commerce m'a conforté dans l'idée que les personnes d'exception sont rares et précieuses - pour celles-là en revanche, ma loyauté est totale et éternelle; les autres, décevants.

Une conséquence de ce trait de personnalité, c'est que je garde la crainte inconsciente de m'exposer et d'être mal jugé : du coup j'ai une personnalité évitante, j'esquive les apéros, les ambiances mondaines - même friendly, quand il y a trop de gens que je ne connais pas. Ca me dessert dans ma vie pro, et dans ma vie perso, évidemment. Et quand je vois ce que peut être l'amitié profonde entre mecs, je réalise que j'ai clairement loupé un truc.

A un tel point que j'ai la hantise de me marier un jour, de crainte de n'avoir que trop peu d'amis à rassembler.

D'un autre côté, mon indépendance, mon auto-suffisance m'ont aidées sur d'autres aspects je pense.



Autre fêlure : après une fin de scolarité compliquée - failli abandonner à 2 mois du bac, épuisé nerveusement (je l'ai finalement obtenu avec mention), je me suis fondu dans une école de merde que j'ai fini par abandonner. Je n'ai repris mes études qu'à 25 ans, après avoir réalisé qu'il m'appartenait de poser les rails de mon destin. A cette époque j'avais déjà créé FTS et d'autres sites, et j'en vivais (bien). Ca m'a payé mes études, plusieurs beaux voyages, rempli un PEL, etc. Sorti major de ma première école de commerce, arrivé classé très haut au concours d'admission du second cycle, j'ai accédé à l'école et au master que je visais.

Problème : là encore cette indépendance m'a permis de m'accomplir à ma manière, certes; mais souvent l'angoisse d'être différent, de ne rentrer dans aucune case, revient me mordre le cul, et il me faut faire de gros efforts pour revenir à la raison et re-comprendre que ce que j'ai fait, seul, notamment avec FTS, est loin d'être un échec ou une honte.

Bref.
Je me traîne une espèce de phobie sociale (paradoxale : j'ai organisé des évènements rassemblant plus de 100 personnes pendant plusieurs jours : pris la parole en public, négocié avec des sponsors, des chefs d'entreprise, des présidents de région; géré de gros merdiers logistiques et amusé la galerie); mais un apéro avec trop d'inconnus relève de la torture. Et je ne survis aux mariages que grâce au champagne.

Je me coltine un syndrôme de l'imposteur doublé d'un complexe de trajectoire (l'impression d'avoir fait de mauvais choix pros, et d'être tombé du wagon), et d'une grosse culpabilité d'avoir foiré quelque chose par arrogance, par naiveté.

Je bosse évidemment dessus, mais ce sont des noeuds très compliqués à défaire.

Evidemment, comme beaucoup, tout ça est assaisoné d'un père peu présent, exigeant, barre très haute, qui fait que je juge très sévèrement mes (non)accomplissements, avec la sensation de n'avoir pas su réaliser mon potentiel; et quand j'ai atteint 32 ans et que j'ai réalisé qu'à mon âge, mes parents étaient déjà en place et nous avaient déjà, je vous raconte pas la crise existentielle.

+ divorce tardif, déstabilisation de la cellule familliale et du sentiment de sécurité, classique.

Quand je me compare à d'autres - mes parents à mon age, des potes dont la trajectoire est dingue, voire même des personnages fictifs, ça pince le coeur, et ça demande beaucoup d'efforts pour rester stoïque.

Bref, quelques fantômes dans la tête, même si la TCC que j'ai faite il y a 1 an environ m'a énormément exorcisé de tout ça.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Courage le 27.04.19, 20h35 par Onmyoji
  • [+2] Ca va mieux en le disant le 27.04.19, 20h52 par BirdonTheWire
  • [+2] Courage le 27.04.19, 22h39 par Jalapeno

Une petite collection de trucs :

- le fait d'être né prématuré, qui a eu des répercutions sournoise, comme une prof de moyenne section qui a voulu m'envoyer vers l'enseignement spécialisé, et de manière générale tout un cas de questions qu'on s'edt posé sur moi et mes facultés dans ma prime jeunesse, dont je réalise maintenant que les langues se délient que ça n'a pas toujours été pour le mieux,

- d' ÉNORMES problèmes de socialisation quand j'étais enfant qui ont persisté un bout de temps

- des situations de harcèlement répétées jusqu'à mes 26 ans

- je m'en suis rendu compte il y a peu, un père que j'aime et aimant, mais potentiellement toxique quand il n'est pas stable. J'ai réalisé l'été dernier que ça m'avait bien plus marqué que je ne le pensais.

Et au final ? Je m'en sors vaille que vaille, même mieux que je ne l'aurais cru dans les passes les plus sombres, et FTS y est pour quelque chose :)

Alors ouais, ça m'a pas mal fracassé, explique notamment mes carrences en confiance et fait partie de qui je suis. Mais ça ne m'a pas bouffé, et j'avance malgré tout, même quand ça remonte :wink:
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Bravo ! le 27.04.19, 20h21 par FK

Edit

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