Bonjour Snow.
Quelques éléments de réflexion me viennent.
Ayant vu un certain nombre d'émissions traitant du sujet de la prostitution, j'ai souvent remarqué une chose: très peu d'intervenant(e)s étaient des prostitué(e)s.
Beaucoup d'autres invité(e)s, parlant à leur place, et ne l'étant pas... Et sachant mieux qu'elles( eux) ce qui leur conviendraient...
Sur quelles études ou statistiques se base le chiffre avancé ( 93%, cela paraît énorme)?
Quid de la misère sexuelle des clients? De ceux dont le physique, le handicap, l'âge, etc, leur rendent la probabilité d'une rencontre non-vénale hautement improbable?
Encore une fois, il s'agit de vouloir régler un problème complexe de façon simpliste, en multipliant les raccourcis et les amalgames.
Je pense à la situation suédoise: il me semble qu'une loi, de 1999, a interdit l'achat de services sexuels, sous peine d'amende et/ou de peine d'emprisonnement pour les clients.
Donc il y a encore des prostituées dans la rue, mais beaucoup moins. La plupart travaillent en utilisant internet pour contacter leurs clients potentiels. On a donc déplacé le problème: il est moins visible, ainsi que les professionnelles, avec ce que cela peut entrainer: plus de risques pour elles...
Avant de vouloir régler le "problème" de la prostitution, il faudrait sans doute en étudier les causes, et mettre en place des politiques visant à rendre inutile le recours aux services de professionnelles.
Je suis sceptique: en effet, si la prostitution existe, et depuis fort longtemps, c'est qu'il y a des clients. Une fois dit cela, que fait-on?
Dans une société capitalisée, ou la compétition est érigée en règle, il y a malheureusement des personnes qui se retrouvent sur le bord de la route...
Il serait intéressant de se pencher sur les profils de ces clients. Cela permettrait peut-être d'envisager des approches plus efficaces?
Les accuser et les sanctionner ne fera pas disparaître la prostitution. C'est un voeu pieux. Mais il faut donner l'impression de faire quelque chose ( là, on rentre dans le domaine politique. Je préfère éviter).
( Je précise que je ne suis pas pour la prostitution. Je suis plutôt contre le fait qu'on l'interdise sans envisager d'alternative).
Avant tout, que les réseaux mafieux à l'origine de la traite des êtres humains soient démantelés. Que la prostitution soit interdite aux mineur(e)s ou aux personnes en état de faiblesse. Que les personnes qui se prostituent puissent bénéficier d'une certaine sécurité ( conditions de travail, suivi médical, droits à la retraite, etc...), de formations, etc...
Il y aurait beaucoup de choses à faire de cet ordre. Et cela participerait sans doute à diminuer le nombre des personnes prostituées.
Pour ce qui est des clients, j'ai toujours pensé que la plupart faisaient appel aux travailleuses du sexe faute d'alternative. Et d'après des témoignages de personnes se prostituant, beaucoup cherchaient au moins autant une écoute, un peu de chaleur humaine, qu'une relation sexuelle.
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Vaste problématique, très impliquante... Probablement une des raisons pour laquelle on cherche des solutions expéditives, au lieu de regarder la situation en face, et de se donner les moyens de la régler, au moins en partie.
Notes et commentaires reçus par ce post :- [+1] Bien joué le 21.10.16, 10h44 par Allandrightnow
Aristophane's touch: " aussi peu que possible, mais autant que nécessaire"...
==> " SPUDO: la voie du pick up"...
Up the irons!