D’autant qu’on y retrouvera deux filles abordées dans la journée ce qui est souvent un bon plan.
Le Doboz m’a tout de suite plu. Déjà parce que j’avais une telle patate qu’il aurait vraiment fallu un rade tout pourri pour que je me mette à faire la gueule. Et parce que l’endroit a un charme fou avec sa cour intérieure séparant les 3 bars et les deux dancefloors.

J’aime quand la disposition des lieux me permet de gérer plusieurs plans en même temps, de déambuler au gré de mes envies et de ne jamais me faire chier. Cherchez quelque part la définition de l’Hyperactivité et je vous parie qu’il y aura une photo de moi en soirée pour l’illustrer.
Ah oui, puis il y a les prix quoi. De mémoire tu paies un truc dérisoire à l’entrée genre 5 ou 10 EUR et ils te filent des tickets de conso. Quand on était à Paris ou Londres le week-end précédent au début on croit à une blague ou à un malentendu.
Mon esprit est ancré dans la seconde présente, les deux pieds dans le présent.
Je n’ai qu’une idée en tête : que nous passions une soirée inoubliable avec les plus jolies filles de la boîte. C’est tout. Aucune pensée parasite ou négative ne vient perturber mon esprit.
Pour ceux que ça intéresse, ce dont nous faisons l’expérience ce soir-là est bien connu sous le nom de Flow :
Bref, la soirée au Doboz s’annonçait bien.Le flow, littéralement le flux en anglais, est l'état mental atteint par une personne lorsqu'elle est complètement immergée dans ce qu'elle fait, dans un état maximal de concentration. Cette personne éprouve alors un sentiment d'engagement total et de réussite. Ce concept a été élaboré par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, (Source : Wikipédia)
La soirée fut longue et mouvementée. Je ne vous relaterai ici qu’une ou deux anecdotes qui m’ont marquées et dont il est aisé de tirer quelques conseils simples et concrets.
Tout d’abord, l’accueil chaleureux que nous réservent Szofia et sa copine, surtout sa copine d’ailleurs... Elles se jettent à mon cou en me voyant arriver ce qui est toujours plus flatteur que de se faire cracher à la gueule. L’une d’elle passe même sa main sous mon t-shirt. C’est d’autant plus remarquable qu’elles sont accompagnées de deux mecs qui ne doivent pas souvent sortir de la salle de muscu.
Note : On m’a prévenu. Les Hongrois ne sont pas forcément les dragueurs les plus subtils et ils n’ont, pour la plupart, aucune aptitude même élémentaire à flirter. Pour plaire aux filles, ils soulèvent de la fonte, beaucoup de fonte, espérant qu’elles choisissent in fine sur la base fiable, quantifiable et tangible du volume musculaire. Ce n’est pas aussi absurde qu’il y paraît mais c’est un peu simpliste et forcément, ils leur arrivent de se faire griller au poteau par quelqu’un d’un peu plus exotique, empathique, transgressif ou divertissant. Du coup, ils nous regardent avec un air un peu sombre au moment des présentations mais rien de bien méchant. Simplement, ils savent désormais qu’on peut revenir leur casser leur coup quand on veut. Forcément, ça les emmerde.

Peu après, j’aperçois un petit groupe de filles qui dansent avec entrain. L’une d’elle est super mignonne. Le moment où l’envie me vient d’aller lui parler correspond exactement au moment où je me tourne pour marcher jusqu’à elle. Question congruence et spontanéité au moins, je fais un 10/10.
Je m’incruste au milieu des quatre danseuses. Je me mets en face de celle qui me plaît, je lui prends les mains en plongeant mes yeux dans les siens.
Sans réfléchir, je viens de lui dire ça comme si j’étais en train de parler d’un chaton trop mignon sur une vidéo Youtube. A posteriori, on pourrait dire sans sur-analyser que le ton employé est infantilisant et le message plutôt flatteur puisqu’il s’agit d’un compliment.Moi : You’re soooooo cute !
(Trad : Tu es tellement craquante !)
Reprenons :
Je la prends dans mes bras pour lui faire un gros calin plus chaleureux que sexuel. Elle se blottit quelques secondes contre mon épaule et me serre très fort.M : You’re so cute !
E : Thanks ! (Elle sourit délicieusement et semble rougir un peu)
M : You’re even cuter when you do that little step to the side. Stop being so damn cute for just one second. What’s your name?
E: Agnes…
M: (oh merde) Really? That is such a shame. My mother’s name is Agnes. I could never kiss a girl whose name is the same as my mother... or even just flirt.
E: Why not? (demandé comme ça les yeux dans les yeux ça ressemble fort à un signe d’intérêt)
M : Would YOU kiss a guy who has the same name as your father ?
E: (Elle réfléchit deux secondes) What’s your name ?
M : Jean-Baptiste.
E : OK, good; that’s not my father’s name. (coquine, va)
M : So, you can kiss me but I can’t? How are WE going to do that?
E: We can find nicknames for each other. (pas mal, elle propose des solutions pour le passage à l’acte. Good girl)
M : You know what ? I thought you were cute but you’re fun too. I really like you.
Elle murmure quelque chose à mon oreille. Je n’arrive pas à comprendre.
Et elle me fait une bise désarmante sur la joue. Tout cela a un côté cours de récréation.M : What did you just say ?
E: (intimidée) No, nothing…
M: Come on…
E: I say something like… ‘You too, you’re almost too much fun.’
Ses amies se sont mises à l’écart pour danser, sentant sans doute qu’elles étaient de trop.
Ce premier acte me semblait tout à coup parfait. Rien à rajouter ni à soustraire pour faire bonne impression, elle m’a charmé aussi.
J’aurais pu l’embrasser, je le sais, elle le sait. Je décide de revenir plus tard. Ne soyons pas trop gourmand, je sais que je serai bien accueilli.
Petit interlude: exercice de gratitude
Je sors fumer une clope dans la cour intérieure. Sébastien vient d’aborder une bombe avec qui il passera la soirée. Je suis profondément heureux, je peux me poser le cul sur une marche, les yeux tournés vers les étoiles et remercier la vie pour tous les beaux moments qu’il m’a été donné de vivre, pour ce métier que j’aime, l’amour de ma famille, de ma copine et de mes amis. Je m’estime chanceux d’être en bonne santé et d’habiter dans un pays démocratique qui n’est livré ni à la guerre, ni à la famine.
Cela fait du bien de s’offrir un petit moment d’émerveillement et de gratitude de temps en temps. Cela permet de se débarrasser de considérations défaitistes qui ne font que nous encombrer inutilement l’esprit pour se concentrer sur les choses importantes.

Je me promène ensuite un peu dans la boîte, sourire aux lèvres. Je danse avec deux ou trois autres filles. Je recroise Szofia toujours aussi jolie, je lui en fais la remarque d’ailleurs.
Finalement, je reviens vers la petite salle ou se trouvent Agnes et ses amies. Elles sont tellement en train de mettre le feu que le DJ est descendu les rejoindre une minute pour danser avec elle. J’aurais pu en prendre ombrage, me dire que j’ai été trop con de ne pas la chopper la première fois, ne pas savoir où me foutre, retourner de dépit au bar me chercher un verre et tenter d’oublier. A 18 ans, c’aurait peut-être été ma réaction.
Là, j’ai juste rejoint le mouvement sans réfléchir.
Ses copines dansaient pieds nus. J’ai dansé avec l’une d’elles, je l’ai même soulevée et posée sur un canapé pour qu’elle y danse. Agnes a remarqué ma présence. Nous avons sauté sur place jusqu’à en perdre le souffle.
Essayez à votre tour:
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Cathartique, libérateur, sauvage et libre comme de danser tout seul dans son salon avec la musique à fond. Juste une vraie putain envie de s’éclater partagée avec des filles encore inconnues il y a 20 minutes mais avec qui on s’amuse comme avec ses meilleurs potes.
Vous voyez le topo ?
Et puis, elle est bien mignonne la petite Agnes. Il me vient une idée.
Je me dirige vers le bar d’un pas décidé. Je grille sans trop de façons les gens qui attendent pour être servis et je demande au barman… un glaçon.M : Stay right here OK ? Don’t move.
E: Yes, OK. (Ses grands yeux expriment autant d’étonnement que de curiosité quant à la suite des évènements)

Surpris mais prompt, le barman me file un glaçon dans un verre.
Je retourne voir Agnes pour lui présenter les règles du jeu. Je vais prendre le glaçon entre les lèvres et elle viendra me le confisquer.
Je pose ma main sur sa taille, elle sur mon épaule et elle vient me le cueillir délicatement en faisant un peu durer l’opération.M : Technically, this is not kissing. You’re just going to take this ice cube from me…. Using your lips only.

Puis je la laisse un moment danser toute seul avec le glaçon dans la bouche (je sais c’est salaud). Puis je viens lui récupérer. Cette fois, elle y met les lèvres, elle en veut on dirait.
Je me retire et recrache le glaçon dans un verre que je repose par terre.
Elle se retourne vers moi dégoûtée de voir que le jeu est fini :
Ce n’est même plus un signe d’intérêt à ce niveau-là. C’est une déclaration d’intention.E : Hey ! Where’s the ice cube? Why did you put it away?
Au troisième acte, je recroise Agnes et, hilares, nous improvisons une valse sur du Drum ‘n Bass. Nous avons parlé ensuite parlé un peu plus longuement. J’ai découvert qu’en plus d’être jolie et joueuse, elle venait de finir un Doctorat de Chimie à l’Université de Debrecen avant de venir bosser à Budapest. Nous parlons de mon boulot, de mon couple, de séduction et de la spontanéité au quotidien.
De cette conversation fort agréable, je retiens en particulier ce verdict intéressant et somme toute assez universel :
[youtube][/youtube]« Les mecs ne se lâchent que quand ils sont bourrés (et en groupe). Ils sont souvent très chiants, ils n’écoutent pas ce qu’on dit parce qu’ils sont déjà occupés à se demander comment ils vont nous ramener à la maison pour coucher avec nous. Et puis ils manquent de tendresse et de respect… Même si j’aime bien qu’on prenne l’initiative. Je veux juste m’amuser. »
Note: Je vous interdit d'écouter la reprise de cette chanson par Shaggy.
Un peu plus tard dans la soirée, elle est revenue une dernière fois pour me dire au revoir. Au moment de me faire une bise, elle m’a posé la main à plat sur la poitrine juste au-dessus du cœur et en me regardant droit dans les yeux, elle m’a dit :
C’est couillon mais je me suis senti léger après ça.« You’re a good man. »