ROCD: Le TOC du couple, l'anxiété/angoisse liée à l'amour

Note : 58

le 01.03.2015 par Nidwazo

60 réponses / Dernière par Maria756898 le 13.05.2020, 11h17

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Bonjour à tous,

Je poste ce sujet pas vraiment pour moi mais plutôt pour informer et, s'il y en a parmi vous, vous faire savoir que vous n'êtes pas seuls.

J'imagine que ce post ne sera pas utile à beaucoup de monde parce qu'il s'agit d'une pathologie finalement assez rare, car méconnu. Une énorme partie de ceux qui souffrent du ROCD ne le savent pas et souffrent en silence. Cependant elle existe, et étant donné que nous sommes sur un forum de séduction/relation, je pense que c'est un très bon endroit pour informer sur ce trouble.

Je vais parler du ROCD, Relationship Obsessive Compulsive Disorder, ou en français, toc du couple.

Mais avant tout : attention. Le ROCD découle d'un trouble obsessionnel, et non d'une phobie.

Phobie: Avoir peur de l'engagement ou du couple, fuir devant la question ou le partenaire en question. Refuser de faire face à l'engagement ou au couple par peur, absence de reconnaissance du problème. Les phobiques fuient sans se retourner, et parfois mettent fin aux relations de façon très évasive, en échappatoire. A la base de la phobie, une émotion. Combattre une émotion demande d'y faire face et c'est rapide. Généralement les phobiques de l'amour ou du couple ne voient pas de problème sur leur situation, ne cherchent pas d'aide et ne souffrent pas de cette condition.

Obsession: L'obsessionnel aura peur de l'engagement ou du couple, mais cherchera à combattre cette peur. A la base de l'obsession, il y a un raisonnement : un schéma, une pensée automatique. Il est beaucoup plus difficile de tenter de guérir une obsession qu'une phobie. Traiter une phobie demande d'y faire face (thérapie d'exposition). Traiter une obsession demande de déprogrammer les schémas psychologiques du souffrant, cela prend des mois de thérapie TCC. L'obsessionnel subit les pensées de peur de l'engagement de manière beaucoup plus physique et mentale que le phobique.
L'obsessionnel fera face, il cherchera même à se rassurer - ce qui est un comportement très mauvais qui amène à la compulsion. L'obsessionnel aura des pensées récurrentes et qui lui semblent absolument vraies même si elles sont fausses « finalement je ne l’aime pas ». A tel point que l'obsession jette un voile sur l'amour et l'obsessionnel finira par être persuadé de ne plus être amoureux, et ne ressentira plus l'affection, l'amour envers son partenaire tant que l'angoisse opère. Ça, c’est de l’obsession.
Les obsessionnels souffrent de leur condition, contrairement aux phobiques.

Voilà il est important de savoir séparer les deux.

Qu'est-ce que c'est ROCD, le toc du couple?
On est en couple avec quelqu'un, ou l'on commence à fréquenter quelqu'un. Que ça se passe bien ou que la relation ne soit pas encore établie, on est dans la nouveauté et on attend de voir comment va évoluer la relation. Et puis soudainement, on a une sensation de dépersonnalisation ou d'angoisse, on regarde l'autre et là, c'est le drame : " en fait, il / elle n'est pas si beau / belle... Est-ce que je suis vraiment attiré(e) par elle ? " ça commence comme ça, et vite on se retrouve pris d'angoisse, incapable d'apprécier le moment présent. Pour certains, ça ira jusqu'à avoir la nausée quand on est en présence de l'autre... Alors que, quelques jours avant, on était amoureux et tout allait bien.

Ce n'est pas un état "normal", il s'agit d'un état de trouble obsessionnel. Donc, si ça arrive, sachez que vous souffrez d'obsession.

Schéma explicatif:
Image
source: rocd.fr

Comment le ROCD se présente-t-il?
Le ROCD prend deux formes principales, l'obsession / angoisse centrée sur la relation, et l'obsession / angoisse centrée sur le partenaire.

Forme 1: Obsession sur la relation
- Doutes et inquiétudes récurrentes et douloureuses sur la relation
- Doutes sur les sentiments envers le/la partenaire
- Doutes sur la légitimité de la relation
- Ruminations et pensées automatiques de type "Est-ce que je devrais rester avec cette personne?", "Est-ce que cette personne est vraiment bien pour moi?", "Est-ce vraiment de l'amour? Ou plutôt une simple attirance?", "Pourrais-je trouver mieux ailleurs?" "Est-ce que je suis vraiment bien dans cette relation?", ou bien "Est-ce que mon partenaire m'aime réellement?"

Forme 2: Obsession sur le partenaire
Voir aussi: "dysmorphophobie", la peur que l'autre ne soit pas physiquement normal ou attirant, la fixation obsessive sur des points physiques particuliers qui sont perçus comme l'inverse d'attirant.
- Doutes sur le physique de l'autre
- Doutes sur les capacités de l'autre
- Doutes sur l'esprit et le côté intellectuel de l'autre
- Doute sur ses qualités relationnelles
- Doutes sur sa morale, etc.
Les pensées récurrentes "Cet aspect de son physique n'est pas attirant", "Je n'aime pas son visage", "Il/elle devrait changer cela sur son physique", "Il/elle n'est pas assez sociable" ou "Il/elle n'est pas suffisamment brillant en société, intelligent" etc.

Normal: Avoir cette pensée et la laisser s'envoler sans y porter d'attention
Anormal: Avoir cette pensée, focaliser dessus, laisser cette pensée générer de l'angoisse et remettre en question le couple, voire arriver jusqu'à une crise d'angoisse ou un énorme dégoût du partenaire à cause de ces pensées.

Parfois la forme 1 et 2 arrivent ensemble - c'est même courant. Souvent, la préoccupation sur les défauts physiques entraîne la préoccupation sur la relation et le partenaire. Mais l'opposée est aussi possible.

Le ROCD peut aussi être "inversé", c'est à dire que l'on se persuade que la relation est trop belle pour être vraie, que l'autre est trop bien pour soi, à un point où l'angoisse prend le dessus et que de grosses crises de jalousie, d'angoisse et de panique prennent le dessus.

Quelles sont les pistes pour le diagnostique?
La personne qui souffre éventuellement de ROCD souffrira de ses propres pensées. Voici les différentes pensées qui entraîneront une réelle souffrance psychologique qui devient parfois physique:
- Contrôle, vérification des sentiments envers le partenaire.
- Contrôle, vérification du type de sentiments ressenti envers le partenaire.
- Contrôle sur ses propres comportements: attirance envers d'autres personnes, manque de sentiments ou de préoccupation sur le couple, etc.
- Questionnement sur les questionnements "si je n'ai rien ressenti à ce moment, cela veut dire que je ne l'aime pas? si je pense à ça ça veut dire que je ne l'aime pas?"
- Comparaison avec les autres: amis, proches, connaissances, histoires entendues, films, etc.
- Se focaliser sur le passé et les moments qui n'étaient pas emprunts d'angoisse avec son partenaire, des moments où le ROCD n'était pas là
- Demander conseil aux autres sans cesse sur la nature de la relation
- Chercher à se rassurer constamment

D'où ça vient?
Le ROCD n'est pas reconnu en France encore, et il ne l'est pas complètement aux Etats-Unis. En parallèle du diagnostique, ce trouble est très peu connu, la plupart des psychologues et psychiatres en France ignorent son existence. Mais ce trouble existe bel et bien, beaucoup d'information est disponible sur internet (mais principalement en anglais) et ce trouble commence à arriver aux consciences.
L'origine est donc difficile à ce stade à déterminer.

Il semblerait que le trouble anxieux généralisé (TAG) soit souvent lié au ROCD.

Dans tous les cas il s'agit d'un trouble obsessionnel mental, et doit être traité comme un TOC, en thérapie comportementale et cognitive (TCC).

Comment le guérir?
La TCC est une excellente thérapie dite brève qui peut s'étaler de 3 mois à 1 an ou 2. A l'inverse de la thérapie analytique, elle ne cherchera pas à analyser le passé et à imaginer des liens entre les évènements (ce qui pourrait faire angoisser d'autant plus le patient). La TCC se concentre sur le présent et le passé proche. Le but va être de "reprogrammer" le cerveau embué de pensées automatiques et schémas.

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source: psychologue TCC

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Souffrir d'un ROCD c'est difficile à vivre, voire très difficile à vivre. Certaines personnes vont se réfugier dans l'évitement (rester célibataire), mais cela n’apaisera pas l'angoisse. La moindre projection (film, couple d'ami) pourra réactiver leurs angoisses.

On ignore combien de personnes souffrent de ROCD mais c'est un trouble qui est de plus en plus connu et populaire. Aujourd'hui on ne connait pas de traitement efficacement prouvé. Cependant il est possible de vivre avec les angoisses et ruminations. La TCC est une excellente thérapie, qui peut être couplée avec d'autres techniques de thérapies et thérapies telles que la PNL, l'EMDR, l'EFT et le faster EFT.

Ne restez pas seuls dans vos angoisses!

Plus d'information en privé pour ceux qui le souhaitent!


Sources:
- Thérapie Cognitive et Comportementale avec psychologue diplômée et certifiée
- Le site web rocd.fr
- Interview d'un spécialiste anglosaxon
- Expérience personnelle
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Intéressant le 01.03.15, 17h10 par FK
  • [+2] Post de qualité le 01.03.15, 17h34 par hell0
  • [+2] Très intéressant le 01.03.15, 19h07 par Lulla
  • [+2] A lire le 01.03.15, 20h03 par sebz9999
  • [+1] Bonne idée ! le 01.03.15, 20h48 par Ramius
  • [+3] Merci ! :) le 03.03.15, 22h34 par voucny
  • [+1] Intéressant le 20.06.17, 10h52 par Apheleia
  • [+2] Instructif le 23.07.17, 12h22 par Axelos
  • [+2] Merci ! :) le 05.02.18, 13h27 par fencers

Mais hm en gros c'est quoi la particularite du truc? Comment tu sais que tu est dans le TOC et non dans la simple remise en question?

Je me mefie un peu de la tendance actuelle a creer des troubles psychiques artificiellement pour vendre des therapies et pilules.

Donc je questionne :

Les sources sont elles bien serieuses?
N'est ce pas juste un etat de remise en question qu'on sur evaluerait (un peu comme le mec qui a des up and downs et devient diagnostique bipolaire)?
Ca veut dire quoi "obsessionnel"? C'est pas un peu normal de penser aux trucs qui nous prennent la tete? Donc si ton couple te parait foireux, normal d'y penser non?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Bien joué le 19.06.17, 23h06 par Apheleia

C'est toujours douloureux d'entendre ça, quand les gens qui ne souffrent pas de troubles psychologiques remettent en question la légitimité de ce dont on souffre nous autres.
Mais ta question est franche, c'est la première qu'on reçoit, "c'est pas des bêtises tout ça?".
Sache que nous ne parlons pas ou très très peu de ce genre de trouble en public parce que justement nous souffrons d'incompréhension.

Mais, comment dire... si tu avais un toc, tu le saurais. Ça se sait, tout de suite. Un toc ça fait adopter des comportements grotesques et à dimension trop intense par rapport à la réalité de ce qui a déclenché l'angoisse. Tu serais complètement obnubilé.

Mais je vais m'efforcer de répondre de manière plus informative et en détails, en étant le plus claire possible car c'est quelque chose de pas facile à comprendre quand on a pas de toc.

Avant tout, regarde la fin de mon post. Mes sources sont tout à fait fiables. Je tiens une partie de ces informations de ma psychologue diplômée, certifiée par l'association nationale de thérapie comportementale et cognitive. Le reste proviennent d'un autre grand psychologue, Guy Doron.

Enfin, tu sais quand on doutait de ce que Freud avait découvert, ou encore quand on disait que l'hystérie féminine était une maladie, et autres incompréhensions populaires vis à vis de l'avancée de la médecine... C'est pareil ici : ROCD n'est pas reconnu et il est tant qu'il le soit. On ne sait même pas la proportion de gens qui en souffrent.

Et je peux aussi affirmer que j'étais dans le refus, le déni vis-à-vis du ROCD, je ne voulais pas accepter que je souffrais de ça. Mais après la énième relation et les sueurs froides, l'anxiété, j'ai compris que je devais faire quelque chose sinon jamais je ne parviendrai à garder quelqu'un.

D'abord il faut distinguer la pensée saine et la pensée "malsaine"

Pensée: Ma copine n'est pas très jolie ce matin.
Réaction normale: Passer à autre chose, penser directement à quelque chose d'autre, la trouver encore plus jolie une fois qu'elle s'est douchée préparée.
Réaction anormale: "Pourquoi est-ce que ça me donne d'un coup une sensation étrange?" "Si ça se trouve je ne suis plus vraiment amoureux?"
A la fin de la journée ou au bout de deux jours, cette première pensée "elle n'est pas très jolie ce matin" peut amener l'obsessionnel à rompre.

La remise en question n'est pas douloureuse. Elle fait cogiter, c'est tout.
Le TOC, c'est un trouble obsessionnel, c'est classé dans la famille des troubles anxieux. Un trouble anxieux génère de l'anxiété chronique, et des crises d'angoisse et de panique.

Les crises d'angoisses que le souffrant de ROCD peut connaître ont différentes formes:
- dépersonnalisation
- déréalisation
- nausée, vomissements
- palpitations, tachycardie
- impossibilité de se nourrir
- impossibilité de dormir

La remise en question sur le couple (ce que font ceux qui ne souffrent pas de ROCD) n'entraîne jamais de réactions physiques aussi intenses. Pour les souffrants du toc du couple, le cerveau est en hyper activité, le corps rejette les besoins les plus primaires. On parle de "mode survie" ou instinct de survie.
Si vous êtes en train de lire ça et que vous vous dites "je ne vois pas du tout / je ne comprends pas comment c'est possible" c'est que vous ne souffrez certainement pas de TOC du couple ;)

Autre chose, l'obsessionnel va être complètement incapable de penser à autre chose. Il va focaliser toute son énergie sur "le problème" qu'il se crée. Il peut passer des heures, des journées entières à ne penser qu'à ça, à ne parler que de ça. Tout en demandant à ses proches "toi tu en penses quoi? Tu crois que je l'aime? Tu crois que je devrais rompre?"

Pour revenir à ta question sur les sources. Je souffre moi-même de ROCD. Et concernant ce trouble, c'est l'inverse de ce que tu décris : l'information est inaccessible, le trouble est complètement méconnu, et tous ceux qui souffrent de ROCD comme moi ont béni le jour où ils ont ENFIN trouvé de quoi ils souffraient. Avant de savoir que j'avais ce trouble, certaines de mes relations amoureuses étaient des cauchemars dévastateurs. Aujourd'hui je travaille au quotidien dessus.

Non le diagnostique bipolaire est très sérieux et aucun psychiatre et psychologue diplômé et certifiés ne diagnostiqueraient quelqu'un de bipolaire sans de sérieux tests et une analyse de longue durée au préalable. Si ça a été le cas, c'étaient des charlatans. J'ai bien vu une psychologue charlatan qui m'a diagnostiquée agoraphobe... j'ai compris plus tard qu'elle n'était pas diplômée de la fac mais d'internet ou quelque chose du style.

Il n'y a aucun enjeux complotiste, aucune marchandisation autour du TOC du couple. Il ne s'agit ni plus ni moins d'un toc qui fait souffrir les gens, et qui, lorsqu'on ignore qu'on en souffre, est ravageur pour la santé mentale et les relations de celui qui le vit.

C'est un toc : ça a exactement la même racine et la même forme que le toc des chiffres, à savoir :

Obsession >> Anxiété >> Réassurance >> Compulsion >> et re belotte

J'ai expliqué le terme obsessionnel au début de mon post. Penser, c'est normal. Mais rester bloquée dans une pensée qui devient automatique et crée un schéma, c'est là que ça devient anormal et que les symptomes physiques s'en suivent.

C'est à dire, si on reprend le schéma bleu que j'ai mis :

Une situation (être au parc avec sa copine), déclenche une émotion (anxiété), une pensée en découle (pourquoi suis-je anxieux? pourquoi est-ce que je suis mal quand je suis avec elle? est-ce que j'en ai marre d'elle?), un comportement suit (s'éloigner de la fille), une conséquence scelle le cercle: je dois éviter d'être dans le parc avec ma copine.

Un jour, cette situation se reproduira dans d'autres circonstances (être posé sur son lit avec sa copine), qui déclenchera une émotion (peur, ou irritabilité), une pensée (mince, je n'ai pas du tout envie d'elle là mais elle si, comment est-ce que je vais faire? // elle me saoule là, elle n'est plus si intéressante, pourquoi ça me fait ça d'un coup?), qui entraînera un comportement (trouver une excuse et s'en aller), et une conséquence: éviter de sortir avec des filles pour ne plus ressentir cette déréalisation.

Le schéma qui en découle : Le souffrant ici va intérioriser que fille = angoisse/nausée/mal-être. Puisqu'il a recourt à l'évitement et qu'il ne connaît pas la relaxation, à chaque fois qu'il sera confronté à une situation d'amour, de couple, il va avoir de plus en plus peur.

L'anxiété prend du terrain. Et quand un terrain anxieux est construit et n'est pas traité ou suivi, on entre dans ce qui s'appelle un trouble anxieux.

Donc, être obsessionnel c'est souffrir de ces schémas à répétition, et adopter des comportements compulsifs qui nourrissent l'angoisse/anxiété chronique:
- Évitement
- Chercher à se rassurer
- Vérification
- Contrôle et hyper-contrôle
- Anticipation
- Culpabilité
parmi d'autres.

Lorsque l'obsessionnel nourrit l'anxiété en agissant avec ces comportements, il donne davantage d’ampleur à sa pensée. Contrairement à la remise en question dite normale, l'obsessionnel va être complètement mentalement et physiquement épuisé de ses ruminations. Il pourra demander 15 fois la même question à quelqu'un pour se rassurer mais n'en sera jamais rassuré. Il pourra éviter toutes les personnes qui lui causent de l'anxiété mais trouvera toujours un nouvel objet sur lequel poser son angoisse qui reste intacte car l'obsessionnel ne fait rien pour la relaxer, l'anxiété et les ruminations lui semblent trop importantes, "il faut régler ça tout de suite". C'est en ayant ce type de pensée, en étant dans l'hyper contrôle qu'il devient compulsif et qu'il va aller dans la vérification "si je l'embrasse, et que je ressens quelque chose, c'est que je l'aime?", "elle m'a dit je t'aime par texto et ça ne m'a rien fait, c'est la preuve que je ne l'aime pas?". Et bien sûr, la phase d'anticipation : "je dois aller la voir tout à l'heure. Et si j'angoisse? Qu'est-ce que je vais faire? Comment je vais gérer cette angoisse?"

Est-ce que tu commences à mieux comprendre?

Quand quelqu'un de normal trouve que son couple ne va pas bien, il va avoir des réactions saines:
- Y réfléchir
- Attendre et voir
- Essayer de faire marcher le couple
- Partir si jamais ça ne fonctionne pas
- A la limite, rester en étant malheureux.

Mais, il n'ira pas...
- Avoir la nausée, une nausée incontrôlable en présence de son partenaire
- Vomir...
- Rester en couple même si il est sûr de ne plus avoir de sentiments et qu'il est déjà en train de regarder d'autres femmes
- Demander à sa partenaire de changer de pièce car sa présence le trouble trop
- Devoir absolument échapper les lieux
- Dire à l'autre qu'il n'est pas sûre si il l'aime. Et finalement si. Et puis non. En nageant dans la sueur, en pleurant souvent, et en ayant la nausée.
- Demander une pause, prendre ses distances mais en même temps être dans la vérification et la culpabilité.

L'obsessionnel est complètement plongé dans la culpabilité. Il n'a aucun recul, et ce qui se passe est un drame auquel il ne peut échapper (selon sa perception). Il va demander à l'autre de le pardonner un nombre incalculable de fois, et lui affirmer son amour et lui dire qu'il ne veut pas la faire souffrir, puis il va soutenir qu'il a quand même besoin de distance car il n'est pas sûr d'être amoureux. Il ne parviendra pas à rompre, à moins d'être à bout de forces.

Je suis actuellement dans différents groupes de soutiens, certains locaux d'autres nationaux, pour informer et tenter de guérir le ROCD.

J'ai la chance de fréquenter quelqu'un qui a étudié la psychologie et qui est prêt à composer avec ma "folie".

C'est un trouble réel qui appartient aux tocs, impitoyables troubles mentaux qui nous mettent en prison et avec quoi il faut apprendre à composer pour vivre normalement. Et encore, j'ai de la chance que ce ne soit que vis-à-vis des relations de couple.

Aujourd'hui j'y vais pas à pas. J'ai la volonté de m'en sortir mais je sais que c'est un toc dont on ne se débarrasse pas vraiment. Il ne s'agit pas d'un toc physique (se laver les mains de façon compulsive...). Comme pour ceux qui souffrent de toc du chiffre, un enfer sur terre, le ROCD est un toc mental.

Par contre, je veux rassurer ceux qui lisent et qui pensent souffrir de ROCD. Ce n'est pas grave. C'est très ennuyant de vivre avec ce trouble, mais il est gérable.
Si jamais vous vous trouvez dans une situation où vos besoins vitaux sont en privation à cause de l'anxiété, faites le bon choix et isolez-vous le temps de retrouver paix, forces, relaxation intérieure.
Dans le reste des cas, vous n'êtes pas fous, il existe des thérapies qui sont peu coûteuses voire gratuites puisque vous les pratiquez vous même (méditation, yoga, PNL, EFT).
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Merci ! :) le 25.03.15, 02h21 par YummyMatt

Je crois que je comprends.

Je te remercie pour l'effort d'explicitation. Ici, c'est bien connu que je n'aime pas beaucoup la psychologie lorsqu'elle sert un but lobbyiste de vendre plus de pilules aux gens.

C'est pas du conspirationnisme, c'est aujourd'hui plutot connu qu'aux US on tend a abuser du diagnostic psychologique pour mettre les gens sous tutelle .C est dans le bouquin "un cerveau pour changer" de PNL ou il mentionne la question des hyperactifs, et plus individuellement mon ex ricaine me disait que si elle voulait se shooter aux amphets il lui suffisait de demander a ses amis d'aller en pharmacie acheter leurs medicaments prescrits par leur pediatre.

De meme, le trouble bipolaire, comme tu le dis, doit etre diagnostique sur du tres long terme, sauf que j'ai quelques potes qui le sont et ont ete diagnostiques en un mois ou deux.

Bref c'est pour cela que je questionne : quand sait on qu on a ton trouble, quelles solutions? Quelle frontiere? Et quels impacts psychologiques en termes d'autocomplaisance ("J'ai pas le choix, je suis ROCD").

On dirait que comme beaucoup de troubles psychologiques, on revienne aux memes methodes traditionnelles : yoga, meditation, PNL, hypnose peut etre...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Pertinent le 19.06.17, 23h15 par Apheleia

Je comprends ta préoccupation et je suis, ou plus j'étais comme toi. Pour moi ce genre de troubles n'étaient que des inventions et on avait pas besoin de se réfugier dans un diagnostique. Au contraire selon moi c'était s'ajouter volontairement des problèmes.

Sauf que quand on souffre vraiment et qu'on ne sait pas de quoi, on cherche vraiment à comprendre d'où ça vient, comment l'arrêter et si on est seul(e) dans ce cas.

J'ai mis un an à accepter que je souffrais de ce trouble. Je refusais d'abord de reconnaître que si j'avais de si violentes réactions en couple (rejet total, nausée etc, je rentre pas dans les détails mais j'ai bien décris la forme que ça prend), c'était lié à un "problème psychologique". Pour moi c'était des foutaises, s'inventer des problèmes.

De même, quand ce trouble obsessionnel (qui est d'origine trouble anxieux) a fait grandir en moi un trouble anxieux généralisé, j'ai refusé en bloc les médicaments. Et puis quoi encore? J'ai toujours été une battante et j'ai toujours pensé que les médicaments pour des problèmes psychologiques c'était du grand n'importe quoi. J'avais même peur des médicaments. Je remettais à leur place les gens qui me conseillaient de prendre des médicaments, j'ai arrêté de voir mon médecin de famille qui était en plus complètement à côté de la plaque et ne comprenait rien à mon maux.

D'ailleurs très important: Quand vous souffrez d'un trouble psychologique, n'attendez pas de votre médecin généraliste qu'il comprenne ce dont vous souffrez et vous donne les bonnes informations et bons conseils. Ce que vous pouvez espérer de votre généraliste, c'est qu'il vous oriente vers un vrai spécialiste.

Je viens d'une famille assez anti médicament, on croit en la médecine moderne mais encore plus à la remise en question de cette médecine, en l'avancée de la médecine, aux études etc. Moi-même je suis la première dans les rares communautés ROCD à dire "eh oh, reposez pas tout sur le trouble, là c'est juste que le couple ne marchait pas".

La question / le débat sur la distribution facile des médicaments entre en jeu mais uniquement pour les personnes inconscientes qui ne s'informent pas et qui veulent tout de suite prendre des médicaments au lieu de réfléchir aux manières douces et efficaces de régler leur problème psychologique (il faudrait leur expliquer les choses...)

Les autres sont conscients, s'informent, et s'ils vont jusqu'à prendre des médicaments c'est réellement qu'ils ne peuvent plus faire sans le soutien médicamenteux. J'ai fais partie de ce cas pendant quelques mois, et là je suis en sevrage! Mais attention j'ai pris des médicaments à cause du TAG et pas du ROCD. Il faut vraiment s'informer.

( Petite parenthèse: Avant de prendre des médicaments lisez la notice, la nature de ces médicaments et ce que ça signifie pour votre corps, l'avis de ceux qui les ont pris, et très important : faites des recherches sur le sevrage. Les médecins sont mal informés sur cette partie qui ne les soucient pas. )

Pour le ROCD je le dis très clairement : aucun médicament ne pourra vous aider. Vous pourrez prendre la sale habitude d'avoir recours à des calmants au lieu d'apprendre à vous calmer vous-même, la seule chose que ça fera c'est vous faire victime de votre propre trouble psychologique au lieu de le gérer et de vivre avec.

Alors, quand on sait qu'on a un trouble, quelles solutions?
Avant tout? L'acceptation. Acceptez que vous n'avez pas le contrôle. Acceptez que quelque chose cloche, quelque chose vous dérange.
Plus vous allez refuser l'angoisse, essayer de contrôler ou de bloquer cette sensation qui s'installe dans votre corps, plus vous allez vous forcer à éviter l'angoisse, plus vous lui donnez du terrain.

L'angoisse chez les troubles anxieux et obsessionnels fonctionne ainsi:
- Elle arrive sans crier gare, suite à un élément déclencheur
- Elle monte (on parle d'une crise d'angoisse) et peut durer de 10 minutes à quelques heures si vous refusez de laisser l'angoisse passer et que vous vous battez pour garder le contrôle
- Si vous l'acceptez, que vous vous relaxez et vous occupez en laissant tomber toute préoccupation, ruminations et questionnements mauvais, l'angoisse retombera petite à petit. Il faut attendre qu'elle s'en aille. Comme quand on attend qu'un médicament fasse effet, patience et calme.
- L'angoisse c'est un passage, comme une émotion. Il faut bien le savoir.

Mais au début gérer les crises est très difficile, si vous n'y parvenez pas, donnez de l'espace à votre partenaire et surtout, ne dramatisez pas. Soyez dans l'explication plutôt que la dramatisation.

Ensuite, entamez de suite les recherches pour trouver un psychologue comportementaliste (thérapie cognitivo-comportementale). Cette thérapie est absolument non agressive, et les résultats obtenus sont excellents. Contrairement à une psychanalyse longue sur 10 à 15 ans sans effets garantis, la TCC se réalise sur quelques mois à un / deux ans, et dans une grande majorité des cas elle apporte de vrais outils pour parvenir efficacement à détruire ou vivre avec un trouble.

D'après wiki, " En France, le rapport français de l'INSERM de 2004 concernant l'efficacité des psychothérapies (TCC, systémie, psychodynamique) a conclu à l'efficacité des TCC dans quinze troubles cliniques étudiés sur seize, ce qui les place au premier rang des trois méthodes étudiées, bien avant la thérapie psychanalytique (psychodynamique), qui ne serait efficace que sur un trouble clinique sur seize "

La TCC seule est efficace mais le mieux, pour s'en sortir plus vite et davantage progresser, c'est de faire un gros travail sur soi-même en plus. En général ça vient naturellement car on veut s'en sortir. Voici une liste non exhaustive du travail personnel que l'on peut entreprendre et qui soulage, libère beaucoup:

1. Acheter un cahier de thérapie, dans ce cahier…
2. Faire une liste de ses problèmes actuels
3. Faire une liste des évènements récents ou moins récents qui ont été mal digérés: quand et comment sont arrivées les crises
4. Dresser un tableau de pensées automatiques (demander à votre thérapeute TCC de vous le donner)
5. Dresser une liste des questions que l'on se pose, et à coté de chacune d'entre elle, écrire une réponse pragmatique. Exemple:
"Elle n'est pas assez sociable" réponse "Après tout j'ai mes amis on a pas besoin d'être tout le temps ensemble"

6. Ecrire ses objectifs pour la thérapie TCC
7. Ecrire ses MANTRA (davantage d'explications sur demande)
8. Dès qu'une crise ou un début d’angoisse survient, relire ses mantra, chercher celui qui correspond à l'angoisse et se le répéter
9. Informer son partenaire!!!
" Je suis en travail pour aller mieux, je le fais pour moi mais aussi pour toi et notre couple. " C’est important qu’il/elle sache que l'on est activement en train de chercher à aller mieux, que l'on travaille pour aller dans ce sens

Quelles sont les frontières, quelles sont les limites de la guérison ?
ROCD n'est pas reconnu et les psychologues et psychiatres commencent à peine à en parler dans le monde anglosaxon. Beaucoup ignorent le sujet en France. Donc il n'y a pas de solution connue, de guérison magique.

A l'heure actuelle il est possible de vivre avec ROCD, d'être en couple, marié, avec des enfants en ayant ce trouble (les groupes de soutien notamment sur les réseaux sociaux et forums sont présents pour vous inspirer). Mais on ne peut pas garantir une vie "ROCD free", sans ROCD.

Pour maximiser vos chances d'aller mieux, entamez des recherches sur le TAG, le ROCD, et les TOCs en général. En multipliant les approches de guérison vous vous rapprocherez de la sérénité et "guérison".

Autocomplaisance? Fatalité?
Tout simplement, je n'ai pas connu de personnes qui se positionnent dans la fatalité vis à vis du ROCD. Pourquoi? Parce que la fatalité serait "j'ai ROCD, donc je ne vais plus jamais avoir de relation amoureuse et peut-être même sexuelle de ma vie". En tant qu'êtres humains nous sommes programmés pour nous reproduire c'est notre préoccupation première et la biologie nous le rappelle tous les mois en tant que femme et j'imagine tous les jours en tant qu'homme dès le matin. Donc c'est plutôt très rare qu'un souffrant de ROCD se dise fatalement "bon ben tant pis c'est pas grave je n'aurai plus jamais de sexe ou de copine!"

Mais pour rentrer en détail:
Comme pour les troubles anxieux divers: agoraphobie, trouble panique, trouble anxieux généralisé, phobie sociale... certains vont se situer dans l'auto complaisance malgré les milliers de ressources disponibles gratuitement en librairie, en soutien groupe de parole, en ligne, pour les aider à en guérir complètement. Oui. J'en ai rencontré des gens comme ça. Qu'est-ce qu'on peut faire pour eux? Leur donner un message d'espoir et leur dire qu'il faut TRAVAILLER dans le sens de la guérison! La guérison ou disons plutôt, une énorme amélioration de vie est possible. Ne pas se laisser abattre! Mais c'est tout, certains préfèrent rester dans le malheur et la douleur et contre ça on ne peut rien. Le reste dépend de leur volonté.

Cependant on tombe aussi sur les bonnes personnes, sur ceux qui décident d'informer et offrir un maximum de clefs pour s'en sortir, comme ce que je m'efforce de faire avec les petits nouveaux sur les différentes plateformes d'aide auxquelles je participe. Et j'ai plaisir à voir que le temps que je passe à les aider est souvent récompensé parce que ces personnes avancent vers la guérison. Ils sont volontaires, ne se placent pas dans le fatalisme, parce qu'on leur donne les clefs et l'espoir que oui, il y a possibilité de vraiment vivre au plus proche de ce qui est une vie sereine en amour.

Je suis aussi une des premières à vivement critiquer les communautés ROCD qui, à mon goût, font l'erreur de ne pas pousser les souffrants à développer leur instinct. Parfois, ce n'est pas le ROCD, parfois la relation avec l'autre ne marche tout simplement pas, et les angoisses ne sont que le message, le vecteur du mal-être. Ca m'est arrivé pour mes deux dernières relations.

Cependant si l'angoisse est présente, il ne faut pas se réfugier non plus dans le schéma pathologique "angoisse = fuite", ce qu'on appelle l'évitement. Il faut développer son instinct par des outils que je peux donner, afin de comprendre que parfois l'angoisse est simplement là par habitude, par schéma "amour = angoisse = fuite".
On dirait que comme beaucoup de troubles psychologiques, on revienne aux memes methodes traditionnelles : yoga, meditation, PNL, hypnose peut etre...
Alors, bilan des thérapies et leur efficacité pour les troubles anxieux et obsessionnels. Attention, tout n'est pas efficace. Le risque, outre de perdre du temps et de l'argent, c'est de perdre ESPOIR. Ca, c'est ce qu'il faut absolument éviter. Donc, bilan:

Thérapie psychanalytique : plutôt indiqué en dépression clinique
Thérapie EMDR : Efficacité ROCD et TAG
Thérapie comportementale (TCC) : Efficacité ROCD et TAG
PNL : à tester mais considéré comme trop léger pour traiter un trouble anxieux ou obsessionnel à elle-seule
EFT et faster EFT : Efficacité TAG - à coupler éventuellement avec une autre thérapie
Hypnose : efficace sur des problèmes particuliers et sur les addictions, pas tant sur le ROCD ou le TAG.
Méditation : Efficacité ROCD et TAG - mais à coupler avec une autre thérapie
Yoga : Efficacité ROCD et TAG - mais à coupler avec une autre thérapie
Relaxation autre (massages, musique zen...) : à pratiquer en PLUS d'une thérapie
Sophrologie : Efficacité trouble panique
Sport : Efficacité TAG à coupler avec thérapie
Arts et thérapie par l'art : Efficacité ROCD et TAG à coupler avec thérapie

Liens:
- Trouver un thérapeute certifié TCC en France : AFTCC, Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive. C'est cet organisme qui peut certifier un psychologue TCC. Donc il faut demander à voir la certification AFTCC de tout psychologue qui se dit "TCC".
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] le 25.03.15, 02h25 par YummyMatt

Je. Pense que je suis atteint de ce genre de toc!! J'ai gâcher plusieurs relations parce que des qu'on me parle d'engagement, bébé, emménager ensemble..... J'ai une peur panique, qui me fait douter de moi, mes sentiments, de ma compagne!! C'est le bordel dans ma tête!!!

J'ai commencé une thérapie Tcc

Ce qui me saoul c'est les gens qui me disent, "si tu as peur c'est que c'est pas la bonne!!" que je me cherche des excuses!!

Je part du principe que si on ne comprend pas, on ne juge pas!! Quand les gens me disent je comprend pas pourquoi au bout de 4 ans tu as peur de t'engager concrètement avec ta copine!! Tous est dit, ils ne comprennent pas!!

Ah oui ça ressemble au rocd.

Pour info, la créatrice du site d'information Rocd France (dont je suis proche) a laissé tomber le nom de domaine mais le site existe encore : http://rocd.e-monsite.com/

A tous les visiteurs sur ce thread — Si vous voulez avoir une meilleure idée de ce qu'est le ROCD et si c'est bien de ça que vous souffrez et pas simplement de quelques problèmes relationnels, rdv sur le site.

Et vous pouvez aussi me contacter, je consulte parfois le forum et mes messages, je pourrais ensuite vous rediriger vers la communauté. Là vous serez à peu près sûr de si vous avez le rocd ou non, quand vous lirez les autres témoignages.

La TCC c'est très bien, à continuer :)

Oui, les neurotypiques (les personnes qui ne sont pas atteintes de troubles psychologiques comme le toc ou l'anxiété (le tag)) peuvent nous dire à nous les neuroatypiques, des choses qui nous enfoncent un peu dans les ruminations.

Cette phrase là "si tu as peur c'est que ce n'est pas le bon/la bonne" c'est la phrase par excellence qui dérange ceux qui ont ce toc ; combien de fois les personnes qui ont le rocd sont venues me dire que ça les ennuyaient d'entendre ça :)

Mais avec le temps on finit par passer au delà et pas prêter attention aux phrases préfabriquées que nos proches nous sortent comme ça ;) parce qu'on sait que c'est ni un conseil ni utile ni bon à entendre et à prendre en compte.

En revanche il faut éviter de s'énerver contre eux, parce qu'il faut réaliser que pour la plupart des gens, cette phrase marche plutôt bien, et qu'ils pensent aider en disant ça.

Peut-être que dans 20, 50 ans quand la population générale sera informée et comprendra le toc et l'anxiété, ce sera différent. En attendant, c'est à nous d'apprendre à se distancier de ce genre de phrases.

Ils ne comprennent pas, comme tu dis.

Pour s'engager, chez nous, le secret c'est d'y aller pas à pas et d'utiliser le principe de l'exposition.

Je t'ai envoyé un MP avec plus d'infos :)

C'est un immense soulagement... (je ne trouve pas d'autres mots)

ça fait maintenant 10 mois, exactement 10 mois que je suis dans un état d'anxiété, de peur, de doute concernant mon couple... Et j'ai l'impression que je n'en sortirai jamais !

C'est arrivé brutalement... quelques semaines après sa demande en mariage. Et du paradis je suis tombée en enfer !

La situation s'est lentement aggravée et je continue encore à glisser vers le fond du gouffre. Je lutte de toutes mes forces pour m'en sortir mais toutes ces pensées que je n'arrive pas à contrôler me provoquent cette panique intérieure.

Depuis un mois maintenant, tous les soirs je suis prise de crises d'angoisse, qui commencent par cette voix dans ma tête qui me HURLE de partir, de fuir... les palpitations apparaissent, puis des spasmes incontrôlables et ensuite cette impression de sombrer dans la folie...

C'est épuisant...
Et parfois, je suis prête à renoncer, à tout laisser tomber : Mon couple, et même ma famille. Je me surprends à m'imaginer partir loin... Loin de tout ! Mais je sais, au fond, que c'est cette angoisse que je veux fuir.
Alors je continue de me battre pour mon couple (j'ai l'impression de battre de l'air tellement mes efforts me semblent inutiles). Je doute... Je me questionne sur mes sentiments... Je le regarde pendant de longues minutes pour essayer de retrouver les émotions et les sentiments que je ressentais avant... Mais je n'ai plus rien de tout ça. Quand je ne fais pas de crise, je suis tout simplement vide ! Alors je me base sur cette envie ; celle de ne pas le quitter car j'ai des tas de projets avec lui. Il correspond en tout point à la personne avec qui je veux vivre : j'aime l'écouter, passer du temps avec lui. Il a des tonnes de qualités que j'admire... Bref, même si je suis vide de sentiments, j'ai envie de rester avec lui ! "Mais peut-être que tu as peur d'être à nouveau célibataire ?" Me répète en boucle cette voix que j'ai envie d'étrangler...

Plus les mois passent et plus je me sens seule, même si mon copain est d'un énorme soutien alors qu'il ne comprend pas pourquoi je suis comme ça.
Et de mon côté, je culpabilise car je me dis qu'il mérite mieux... "Oui c'est de ma faute ! Pourquoi je suis comme ça ?! Pourquoi je ne peux pas être heureuse ?! Je vais me marier, j'ai trouvé un métier super, ma famille est présente, etc."
J'ai tout pour être heureuse et j'ai l'impression de me donner en spectacle, d'exagérer pour qu'on me plaigne et être le centre du monde. Je me trouve absolument égoïste.

Aujourd'hui, je me sens seule. J'ai envie de crier de désespoir et qu'on vienne m'enlever ce truc qui me tue. Mais comment peut-on m'aider si même moi je ne sais pas ce qui se passe en moi ? Personne ne comprend et moi la première.
J'ai pensé à la dépression, mais non je sais que ce n'est pas ça !
J'ai pensé à la folie, mais non... (enfin, je l'espère...)
Je voulais voir un psy mais mon entourage me dit que je n'en ai pas besoin... Et moi, je préfère les croire. Des médicaments pour calmer mes angoisses ? Mais je ne veux pas les calmer, je veux les éliminer définitivement !

Je suis désolée d'être aussi longue et de m'étaler autant...
Mais pour la première fois depuis des mois de souffrance, j'ai une réponse (ou peut-être juste un début...) car tout ce qui est écrit correspond à ce que je vis. TOUT ! J'ai même cru que j'hallucinais... J'ai lu et relu pour me convaincre. J'ai pleuré, j'ai tremblé et j'ai ri de soulagement.

Merci ! J'ai retrouvé l'espoir qui commençait à me manquer ! Merci d'avoir écrit cet article.
J'aurais tellement voulu trouver cette réponse plus tôt...
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  • [0] Courage le 25.02.17, 11h12 par voucny

Je l'ai écris pour ça :)
Pour que d'autres qui, comme moi, on souffert pendant des années (j'ai le rocd depuis que je suis adolescente mais je suis diagnostiquée depuis environ 2 ans et demi), changent leur vie.

Ce que tu décris c'est tout à fait ça.

Après il faut se mettre dans une dynamique proactive pour arranger les choses. Ca soulage énormément de pouvoir mettre un nom sur les maux.

On besoin d'un soutien régulier pour travailler sur le toc et éviter de se faire submerger au début. Le toc en fait ça survient chez un individu, ça prend toute la place, et qu'il soit physique ou mental c'est souvent surprenant parce que petit à petit on en arrive à ne plus fonctionner normalement, comme un logiciel défaillant. Et il faut réapprendre vivre normalement, pour ne pas écouter sa mauvaise voix intérieure — la voix du toc qui pousse à obséder, ruminer et compulser. Et quand on fait le travail, on peut très bien se débarrasser du toc. Je connais 3 personnes qui sont mariés (ou en couple depuis des années) et ont de jeunes enfants et n'ont plus le rocd.

A l'heure actuelle le rocd n'est toujours pas reconnu en France, mais la thérapie indiquée pour les tocs et l'anxiété c'est la TCC et ça marche bien quand on s'y met sérieusement (c'est à dire quand on fait le travail sans attendre que ça tombe tout cuit ^^).

En plus de ça, il est nécessaire de lire sur les tocs mentaux et sur l'anxiété généralisée, parce que si l'on ne connaît pas sa maladie on a aucune chance d'avoir le dessus. C'est la base de chez base.

Enfin, comme pour tout et comme partout, on se regroupe. Il y a le site que j'ai mentionné dans mon dernier post, mine d'information. Et puis vérifie tes messages privés :)

Je réponds sur certains points, ce sont des premiers éléments pour ceux qui passent par là et qui ont le rocd, pour comprendre avec un peu de recul ce que c'est et comment ça nous affecte, en prenant l'exemple de ton expérience :)

(mais regarde mon post au dessus aussi)
Depuis un mois maintenant, tous les soirs je suis prise de crises d'angoisse, qui commencent par cette voix dans ma tête qui me HURLE de partir, de fuir... les palpitations apparaissent, puis des spasmes incontrôlables et ensuite cette impression de sombrer dans la folie...
C'est typiquement de l'anxiété - c'est surprenant mais c'est passager. Faut se répéter ça, c'est comme une émotion, c'est passager.
Je le regarde pendant de longues minutes pour essayer de retrouver les émotions et les sentiments que je ressentais avant...
Ca s'appelle de la vérification (c'est la partie compulsion du toc).
Tu compulses (le besoin de vérifier que tu l'aimes encore).
La compulsion c'est en réponse à l'obsession (toc = trouble obsessionnel compulsif)
Donc, c'est une façon d'obséder sur un problème "je ne ressens rien", or, obséder sur un problème règle rarement les choses :).
C'est le lâcher prise qu'il faut adopter quand on commence à obséder, plutôt que de subir en venir à la compulsion (agir pour satisfaire son toc et se faire du mal à soi au passage même si on croit trouver de la réassurance*). On en parle entre nous, de comment faire pour lâcher prise, des techniques sur chaque situation (on connaît tous les mêmes situations anxiogènes).
* réassurance: c'est ce que cherchent les toqués. Que ce soit les tocs physiques: "je me lave les mains pour la 15ème fois ce matin pour me rassurer sur le fait que mes mains sont aseptisées et sans nouveaux germes", ou encore, "je ferme la porte 5 fois pour vérifier qu'elle est fermée". Ou les tocs mentaux "je tape dans google 'est-ce que je l'aime' et je lis tous les articles jusqu'à crever de faim ou avoir les yeux asséchés, et je fais tous les tests que je trouve, on sait jamais que la page suivant contienne LA réponse". C'est purement compulsif. Et, spoiler alert, c'est grave nocif pour soi.
Mais je n'ai plus rien de tout ça. Quand je ne fais pas de crise, je suis tout simplement vide !
Oui, tu parles d'un vide émotionnel? C'est normal, tu es humaine tu n'es pas sensée l'aimer H24. Mais quand on a le toc on est très influençable au niveau idéaux. On se raccroche avec obsession sur des idéaux, alors que les gens qui n'ont pas le toc font avec.
Exemple: on a TOUS (je parle de ceux qui ont le rocd) obsédé sur le fait que notre partenaire aie trop ou pas assez de libido. Parce qu'on est influencés par les commérages et les films qui disent que, quand on s'aime on fait l'amour. Or, c'est normal de pas avoir la même libido entre individus, de pas être en phase, et de pas avoir envie aussi souvent au bout d'un certain moment ou selon les phases qu'on traverse.
Ou tu parles d'un sentiment plutôt léthargique, envie de rien? C'est un symptôme dépressif. On parle de spectre de dépression chez les anxieux. Je parle d'anxieux, parce que anxieux et "toqué" ont un lien: le toc est une ramification de l'anxiété clinique - pas l'anxiété normale disons). En revanche un anxieux n'a pas forcément de toc. Alors que souvent, un toqué a de l'anxiété généralisée. Pour en revenir à la dépression, ça peut devenir un spectre de l'anxiété quand on laisse traîner l'anxiété.

Alors je me base sur cette envie ; celle de ne pas le quitter car j'ai des tas de projets avec lui. Il correspond en tout point à la personne avec qui je veux vivre : j'aime l'écouter, passer du temps avec lui. Il a des tonnes de qualités que j'admire... Bref, même si je suis vide de sentiments, j'ai envie de rester avec lui !
>> C'est ta voix, celle qu'il faut écouter — c'est bien que tu la suives
"Mais peut-être que tu as peur d'être à nouveau célibataire ?" Me répète en boucle cette voix que j'ai envie d'étrangler...
>> C'est le toc. Qu'il faut ignorer et apprendre à diminuer.

C'est déjà énorme que tu fasses la différence. Beaucoup n'y arrivent pas et restent coincés sans progresser car ils donnent trop de crédit à cette voix.

Et de mon côté, je culpabilise car je me dis qu'il mérite mieux...
La culpabilité c'est le gagne-pain de l'anxiété. Sache le :) Quand tu culpabilise, tu nourris ton anxiété. Faut apprendre à être égoïste quand on est anxieux, et c'est pas facile.
C'est pour ça qu'il faut lire sur l'anxiété et les tocs. Quand on lit que l'anxiété amène à culpabiliser et qu'on lit un portrait détaillé des effets de l'anxiété sur quelqu'un, on se comprend mieux. On ajuste son comportement envers soi-même du coup.
"Oui c'est de ma faute ! Pourquoi je suis comme ça ?! Pourquoi je ne peux pas être heureuse ?! Je vais me marier, j'ai trouvé un métier super, ma famille est présente, etc."
J'ai tout pour être heureuse et j'ai l'impression de me donner en spectacle, d'exagérer pour qu'on me plaigne et être le centre du monde. Je me trouve absolument égoïste.
Oui tu peux et tu as le droit d'être heureuse. Je répète souvent ça à la voix de mon toc "j'ai le droit d'être heureuse, j'ai le droit d'arrêter d'obséder sur ce qui va mal entre lui et moi."
Tu crois que c'est de l'égoïsme et que c'est "vouloir être le centre du monde" avec tes problèmes mais c'est pas ça — t'as pas demandé à être comme ça et ça te plais pas, la preuve en est du portrait que tu fais de ce que tu penses de toi. C'est pas ta faute, c'est l'anxiété qui fait ça. Qui t'inspire des critiques négatives constamment.

Je voulais voir un psy mais mon entourage me dit que je n'en ai pas besoin... Et moi, je préfère les croire.
Faux.
On va chez le docteur quand on a la gastro ou quelconque problème physique.
On va chez le psy quand ça va pas bien dans la tête.

Pas besoin d'être au bout de sa vie ou d'avoir des hallucinations pour consulter, c'est un fléau de la société moderne ce jugement... Et juger les maladies mentales, les troubles psycho, le fait d'aller chez le psy, c'est encore énorme et y a tout à faire pour que les mentalités changent. Bref, c'est un autre sujet.

En tout cas non, si tu as le rocd alors tu as besoin de voir un psy. C'est la première règle sur notre communauté ça. On est pas psy, on s'entraide comme on peut mais sans psy TCC il n'y a pas de miracles. On s'en sort pas tout seul et encore moins avec les gens qui nous "conseillent" et qui n'ont pas le toc (oui parce que ce sont ces gens qui nous disent "arrête de trop réfléchir", "si tu as peur c'est que tu ne l'aimes pas" et toutes ces phrases aussi fausses qu'inutiles pour nous).
Des médicaments pour calmer mes angoisses ? Mais je ne veux pas les calmer, je veux les éliminer définitivement !
Oui.
Il ne faut pas prendre de médicaments pour guérir son angoisse.
Mais il faut en prendre pour s'aider quand c'est trop dur. Là aussi c'est un combat dans notre groupe de soutien, certains pensent que les médicaments les dispensent d'aller voir le psy et espèrent guérir ou voir leurs symptômes diminuer à long terme grâce aux médocs... D'autres refusent catégoriquement les médocs, et font des bêtises comme rompre sous une crise de panique, etc.

Niveau médocs, le mieux c'est de rester neutre. En prendre quand ça va vraiment pas, une pilule (on parle d'anxiolytiques) c'est pas ça qui va poser problème. En revanche ça peut avoir des conséquences super positives. Par exemple j'ai vaincu une crise de panique très violente grâce à 2 anxios pris sur 2 jours, et ça a été la première fois que j'ai réussi à surmonter le rocd... une victoire pareille ça a changé ma vie. Et j'ai évité de rompre...! Une première pour moi. Je sais dorénavant que je peux me battre.

Mais je ne prends pas d'antidépresseurs et j'évite les anxios sauf si vraiment j'en ai besoin.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Très intéressant le 19.02.17, 03h18 par Finn
  • [+3] Constructif le 19.02.17, 10h28 par LittleNeapolis

Bonjour,

J'ai commencé à découvrir ce témoignage il y a quelques semaines, sans m'y être attardée plus longtemps que cela.
Hier matin, étant très angoissée à l'idée de ne pas "être normale", ou de penser douter de ma relation de couple, j'ai lu avec attention tous les témoignages.
C'est fou comme je me reconnais dans tout. Depuis quelques mois, je souffre d'ambivalence dans mes émotions, surtout lié à mon ami. Je suis en couple depuis 5 ans maintenant, j'ai eu des hauts et des bas, après la séparation de mes parents à mes 21 ans, (mon père a quitté ma mère, c'est moi qui ait découvert la relation extra conjugale) j'ai fais une "dépression", j'ai entamé un suivi chez une psychologue hypnothérapeute, et j'ai été sous cymbalta pendant presque 3 ans.
Si j'ai mis le mot dépression entre guillemets, c'est justement parce que, ma psy, a toujours refusé que j'emploie ce mot. Pour elle, je souffrais de grosses angoisses, d'un TAG pour être exacte.
Ces dernières années mes angoisses se portaient sur, mon quotidien, l'angoisse du vide, des journées à ne rien faire, l'incapacité de profiter de l'instant présent...et forcément, difficile à accepter quand on vit avec quelqu'un et qu'on est pas bien. Ma thérapie a été très axé sur " comment profiter de l'instant présent ", comment rechercher une stabilité émotionnelle, etc... j'ai eu pas mal de rechutes, mais aussi beaucoup de moments de stabilités... C'est pourtant très cyclique car, on va dire que tous les 6 mois, j'ai une grosse baisse de régime, les angoisses très fortes, et presque l'envie de me faire hospitaliser. Les pensées obsédantes ne cessent de tournoyer, ma tête ne s'arrête jamais de penser. Je suis exténuée à chaque fois et j'ai peur d'être comme cela toute ma vie... donc tout empire...

En mai dernier, j'allais mal, j'ai trompé mon copain. Je n'en n'avais aucune envie. Aucun désir. je me suis laissée aller, sans rien ressentir. comme si j'étais un pantin. Et dans la minute qui s'en ait suivi, j'ai regretté, j'ai paniqué, j'ai pleuré, hurlé même, et vomi. Mes pensées obsédantes ont alors été porté la dessus pendant des mois. En août, j'ai fais une séance d'hypnose axé sur la stabilité, séance qui s'est revélée extraordinairement belle pour moi, je me sentais bien, j'ai vécu sereinement d'août à décembre dernier.
Et début décembre, petit à petit, les pensées obsédantes sont réapparues. Il fallait que j'avoue à mon copain. Ce que j'ai fais. Je me suis sentie soulagée deux semaines. Et encore. Je pensais que mon mal être tout entier venait de cette incartade, et c'est possible évidemment. Sauf que depuis quelques semaines, je suis toujours très angoissée, les films avec les couples me renvoi à ma relation, les tromperies m'obsèdent, me dégoutent et me font vomir, mes amis en couple, je compare tout etc...
Je me sens comme dans la description que vous faites.. C'est à dire que ce n'est pas une pensée qui passe et qui va rester cinq minutes dans mon esprit. Celle ci va grandir, grandir, grandir. Je vais sans cesse douter de mon couple, je vais être dans l'analyse de mes sentiments, si je pars un weekend je vais angoissée à l'idée qu'éventuellement, il ne me manquera pas autant que je le souhaiterais ?!! / est ce que si je suis tant angoissée dans ma vie , c'est que je n'aime pas suffisamment mon copain ?"
Et j'adopte tous ces comportements " déviants " et inutiles : aller me réassurer auprès des autres, demander qu'on me rassure sur la nature de ma relation, avoir l’irrépressible envie d'en parler avec mon copain car je me sens très mal et anéantie, et... aller me réassurer en lisant des choses sur internet.
Physiquement.. j'ai envie de vomir, je tremble, je panique considérablement. Je n'ai plus faim, parfois je ne dors plus. Sans crier gare cela peut arriver, à tout moment.
Et évidemment, il y a aussi tous les moments heureux, (ouf!) ou, dans les bras de mon copain, (parfois même loin de l'agitation et le jugement des autres : parfois c'est plus facile d'être au bord de la mer en weekend tous les deux), je me sens bien, asurée, je ne doute pas, jamais.
Ce qu'il faut que je rajoute.. c'est que j'ai eu des TOC de 8ans à 13 ans environ petite. ET que lorsque j'y repense, je ressens les mêmes sensations qu'avant. Tout n'est pas comparable car a l'époque mes toc étaient portés sur des vérifications compulsives sur les objets, les lieux, au moment du coucher pendant des heures. mais aujourd'hui, je peux vous dire que ces pensées obsédantes sur mon couple, sont du même ordre que ces pensées envahissantes que j'avais étant enfant.

Pensez vous que l'hypnose est une bonne thérapie ?
Je revois ma psychologue après 4 mois d'absence ( elle était en congé maternité )
En parallèle, j'ai commencé une TCC avec un psychiatre mais pour l'instant, il ne me fais que noter les situations / émotions / pensées / comportements dans un tableau... sans rien me dire de plus... je ne vois pas ou il veut en venir et c'est encore plus source de souffrance pour moi de remplir ce tableau pour le moment... Je suis perdue vis à vis de cette thérapie car mon psychiatre contrairement à ma psychologue, ne parle pas, acquiesce, les séances durent de 10 minutes à 30 minutes... vous trouvez ça normal ?

Aussi, je tenais à vous préciser, qu'avec mon ami, nous avons pris la décision de fonder une famille, depuis octobre dernier. C'est difficile quand je suis en angoisse car j'ai peur de jamais savoir m'occuper de mon enfant. Et pourtant, depuis quelques années, je porte beaucoup d'espoir dans le fondement de ma petite famille.

Merci de votre aide et de votre soutien, par avance,

Le référencement du site rocd français est tombé à l'eau car le nom de domaine a pas été renouvelé — je crois que c'est ce qui explique qu'il y aie un tel afflux sur ce post qui est très bien référencé pour le ROCD en France.
(Mais le nom de domaine officiel devrait remarcher bientôt)

Bref c'est une parenthèse technique.

--


Alors oui, le TAG est à l'origine du ROCD, ou bien disons que c'est son cousin.
Comme je l'expliquais plus haut, il y a une base d'anxiété clinique qui se ramifie en toc du couple.

Ces dernières années mes angoisses se portaient sur, mon quotidien, l'angoisse du vide, des journées à ne rien faire, l'incapacité de profiter de l'instant présent...
Je connais et je ne suis pas la seule anxieuse/toquée à connaître :D C'est très classique.

Pensées obsédantes = Ruminations, obsessions, oui c'est la base du toc. Ca exténue comme tu le décris, on ne pense plus, on perd l'appétit et le sommeil, on cherche "la réponse" à nos obsessions.

Ah la panique et le vomi après avoir ressenti/fait quelque chose à notre copain (rompre ou le trouver repoussant pour moi), j'ai connu ça. C'est violent parfois les crises de panique qu'on peut avoir. Dis-toi que c'est juste une grosse crise de panique.

Et début décembre, petit à petit, les pensées obsédantes sont réapparues. Il fallait que j'avoue à mon copain. Ce que j'ai fais. Je me suis sentie soulagée deux semaines. Et encore. Je pensais que mon mal être tout entier venait de cette incartade, et c'est possible évidemment.
Et voilà, typiquement ce qu'il ne faut jamais faire, agir sur ses angoisses! Ca s'appelle de la compulsion! C'est comme une crise de boulimie ou un toc de lavage de main excessif (je me répète lol), ça soulage deux minutes et ensuite c'est la descente aux enfers (pour nous c'est synonyme de culpabilité, remords, questionnements, davantage de ruminations, et souvent on plonge tellement bas dans le toc qu'on croit qu'on pourra plus jamais être en relation).

Par ailleurs — faut pas faire ça. Faut pas leur "avouer" quoi que ce soit. Tu vas encore plus compliquer les choses. Faut épargner son partenaire. Le mieux c'est de rester neutre (pas dramatiser!) et informatif : "là ça va pas, j'ai de l'anxiété, donc vaut mieux pas que j'en parle ça va encore plus m'angoisser, mais ce que tu peux faire pour m'aider c'est de m'aider à penser à autre chose / me faire un calin / me laisser 30 minutes"
Sauf que depuis quelques semaines, je suis toujours très angoissée, les films avec les couples me renvoi à ma relation, les tromperies m'obsèdent, me dégoutent et me font vomir, mes amis en couple, je compare tout etc...
EXACTEMENT.
Lol. Bon, cherche pas, c'est le ROCD.
Mais pur et dur. Et j'ai connu exactement la même chose que toi.
Moi aussi les films qui renvoient à ma relation me faisaient angoisser, j'étais dégoûtée pour rien, et j'ai vomi, je comparais avec TOUS mes amis, je demandais des "conseils" - en fait je cherchais la réassurance avec obsession même si ça les ennuyait même si ça faisait 30 minutes que j'insistais et leur reposait la question et qu'ils en pouvaient plus et j'en ai même perdu des amis comme ça!
Spoiler Alert: On s'en sort!! :D

Je me sens comme dans la description que vous faites.. C'est à dire que ce n'est pas une pensée qui passe et qui va rester cinq minutes dans mon esprit. Celle ci va grandir, grandir, grandir. Je vais sans cesse douter de mon couple, je vais être dans l'analyse de mes sentiments, si je pars un weekend je vais angoissée à l'idée qu'éventuellement, il ne me manquera pas autant que je le souhaiterais ?!! / est ce que si je suis tant angoissée dans ma vie , c'est que je n'aime pas suffisamment mon copain ?"
Et j'adopte tous ces comportements " déviants " et inutiles : aller me réassurer auprès des autres, demander qu'on me rassure sur la nature de ma relation, avoir l’irrépressible envie d'en parler avec mon copain car je me sens très mal et anéantie, et... aller me réassurer en lisant des choses sur internet.
Physiquement.. j'ai envie de vomir, je tremble, je panique considérablement. Je n'ai plus faim, parfois je ne dors plus. Sans crier gare cela peut arriver, à tout moment.
Et évidemment, il y a aussi tous les moments heureux, (ouf!) ou, dans les bras de mon copain, (parfois même loin de l'agitation et le jugement des autres : parfois c'est plus facile d'être au bord de la mer en weekend tous les deux), je me sens bien, asurée, je ne doute pas, jamais.
C'est totalement ça. Il y a l'enfer qu'on vit. Et il y a les moments de répit.
L'anxiété et le toc sont CHIMIQUES avant tout. Il est possible d'agir sur son corps pour gérer les niveaux d'anxiété qu'on a, pas qu'avec les médicaments. La TCC agit sur le mental, et le mental est la plus grande force qu'un être humain possède, ça permet à certains de se battre contre le cancer alors que le pronostic est défavorable. Pareil avec l'anxiété, au quotidien on s'en sort avec la TCC, donc le travail sur la force mentale. Et comment ça fonctionne? Bon c'est trop long à expliquer en un post et je ne suis pas psy TCC mais disons que les moments heureux, ben, la TCC va mettre un cadre autour, avec un joli tapis en dessous, un présentoir, bref la TCC va meubler autour des moments auxquels il faut se raccrocher, et les moments d'obsession/compulsion la TCC va te fournir les armes pour les combattre.
Ce qu'il faut que je rajoute.. c'est que j'ai eu des TOC de 8ans à 13 ans environ petite. ET que lorsque j'y repense, je ressens les mêmes sensations qu'avant. Tout n'est pas comparable car a l'époque mes toc étaient portés sur des vérifications compulsives sur les objets, les lieux, au moment du coucher pendant des heures. mais aujourd'hui, je peux vous dire que ces pensées obsédantes sur mon couple, sont du même ordre que ces pensées envahissantes que j'avais étant enfant.
Ben faudrait que davantage de psychologues ouvrent leurs esprits étriqués et que les journalistes se sortent les plumes de là où je pense afin de traiter le sujet parce que tu es une "preuve" (merci la France cartésienne de remettre en question tout ce qu'on vit dans nos têtes et par conséquent qu'on peut difficilement prouver). Tu as connu les tocs physiques/mentaux et aujourd'hui tu as un toc mental/relationnel, donc ton témoignage serait bien utile.

Pensez vous que l'hypnose est une bonne thérapie ?
Très franchement, on en a beaucoup débattu dans notre groupe de soutien (qui compte +300 personnes sur le site et une soixantaine sur facebook) et la réponse courte — non.
Pas d'efficacité, aucun résultat et ça comprend les témoignages de nos membres.

La TCC c'est la seule thérapie indiquée pour les tocs. Faut éviter la psychologie analytique type parler de sa vie et réfléchir de façon existentielle dessus. Pourquoi? Très simple. Quand on fait parler un toqué librement, il va naturellement aller vers les ruminations et obsessions et sortir de thérapie encore plus mal qu'il est entré.

Autre point important,
En TCC on parle du passé et on cherche quels sont nos logiciels de pensée défaillants.
Mais on ne cherche pas à tout remettre sur le dos d'un évènement, ce que la psychologie analytique tend à faire. Il est contre-productif et même dangereux pour un toqué, de commencer à assimiler "mes problèmes = ma mère/mon père/ma prof quand j'étais jeune/ etc" ; parce que ça fait naître une nouvelle phobie d'évitement, celle de la personne dont on parle. Au lieu de grandir et de faire de la thérapie, le sujet apprend donc à focaliser sa peur sur quelqu'un. C'est absolument TOXIQUE pour un toqué qui va ensuite étendre son anxiété ailleurs, sur d'autres personnes.

C'est d'ailleurs comme ça que se nourrit le toc du couple.
"Ca n'a pas marché avec Jules, à cause de lui, il était trop .../ pas assez... Mais j'essaie avec un autre. Ca n'a pas marché avec Paul, c'est sa faute à lui aussi"

Alors que, quand on vomit à cause de quelqu'un, bah, c'est pas à cause de quelqu'un. C'est à cause de l'anxiété qu'on a en soi. C'est tout.

La TCC en revanche est cadrée, s'attaque aux automatismes de pensées pour les rediriger. Exemple "je dois vérifier que la porte est fermée parce que si elle n'est pas fermée, ça veut dire que je ne suis pas en sécurité, et je ne suis pas en sécurité parce que j'ai connu tel évènement (signifiant ou insignifiant).

La TCC permet de nous positionner non pas en tant que juge (comme fait la psychologie analytique) mais en tant qu'observateur : j'observe que là, j'ai de l'anxiété. J'observe que je panique, je n'ai donc pas à dramatiser, ni à commencer à obséder sur l'autre"

Je revois ma psychologue après 4 mois d'absence ( elle était en congé maternité )
En parallèle, j'ai commencé une TCC avec un psychiatre mais pour l'instant, il ne me fais que noter les situations / émotions / pensées / comportements dans un tableau... sans rien me dire de plus... je ne vois pas ou il veut en venir et c'est encore plus source de souffrance pour moi de remplir ce tableau pour le moment... Je suis perdue vis à vis de cette thérapie car mon psychiatre contrairement à ma psychologue, ne parle pas, acquiesce, les séances durent de 10 minutes à 30 minutes... vous trouvez ça normal ?
Oui et non.
Le tableau: à garder!! A continuer, à bouffer, à remplir à chaque chaque chaque fois que tu as une obsession. C'est un outil très important qu'il faut faire avec sérieux. Ca permet avec insistance et habitude de comprendre comment fonctionnent tes pensées, et ça te permet de répondre à toi même avec la bonne voix (et pas la voix du toc).
Je te donne plus d'info et de contenu en privé!

Oui c'est douloureux mais au début pour remonter à la surface je t'avoue que ça fait un peu mal. Mais tiens bon parce qu'une fois à la surface tu vas vraiment reprendre ton souffle et ça ira mieux. Ensuite faudra nager mais tu seras au grand air (désolée pour les métaphores c'est parfois plus facile d'écrire comme ça)

Par contre si ton psy parle pas : CHANGE !!!!!! C'est de l'analytique. Ca va pas.
Tu vas ruminer et il /elle t'apporte aucun élément, ça convient pas!
Beaucoup de psys ne savent PAS traiter les tocs et l'anxiété contrairement à ce qu'ils prétendent. Moi j'ai eu de la chance. Et sur le groupe on a quelques contacts de psys pas trop mauvais, (check tes messages privés).

Moi les séances de 10/30 min je trouve ça scandaleux.
On parle d'un trouble sévère là, ils font chier avec leur soit disant "format tcc règlementaire" à la con (excuse mais c'est un réel combat) (d'ailleurs la plupart des soit-disant psys TCC savent pas appliquer la TCC..) : la TCC faut minimum 45 minutes voire bien une bonne heure bien complète. Moi je refuse en dessous d'une heure. Je le dis "ah non désolée moi c'est 1H ou rien, je vais voir ailleurs." si ils refusent. Mais parfois en demandant ils sont ok. Bon après le tarif change des fois. Certains psys font payer à l'heure et pas à la séance.
Aussi, je tenais à vous préciser, qu'avec mon ami, nous avons pris la décision de fonder une famille, depuis octobre dernier. C'est difficile quand je suis en angoisse car j'ai peur de jamais savoir m'occuper de mon enfant. Et pourtant, depuis quelques années, je porte beaucoup d'espoir dans le fondement de ma petite famille.
Ok alors c'est super, félicitations, en revanche pour toi et pour ta famille ce serait sûrement bon d'apprendre d'abord à gérer le toc parce qu'un bébé c'est DU SPORT — on a 3 personnes qui ont le rocd et des nouveaux nés/bébés en ce moment je t'invite à discuter avec elles parce que c'est pas rien :)

Pour les "nouveaux" : SVP essayez de passer par le site rocd (ci dessous), vous verrez les réseaux sociaux. Plutôt que de passer par ici ou par les messages privés ici, que je consulte moins. Ce post reste explicatif - et j'ai pas trop le temps de faire du cas par cas en privé non plus, ici.

D'abord lisez le site parce que vous devrez expliquer en quoi vous pensez avoir le toc (beaucoup de demandes) et ensuite rdv sur les réseaux sociaux si vous voulez communiquer, échanger.

Le reste de l'info, tout est indiqué ici : http://rocd.e-monsite.com/
(nom de domaine rocd.fr en cours de renouvellement).

Merci!

Salut à tous, je me tourne vers vous parce je connais ces expériences, mais que je suis celui qui se trouve de l'autre côté : celui qui partage sa vie avec une personne souffrant de ROCD.

Je ne vous ferai pas le détail de tous les symptomes, j'ai laissé ma copine lire ce sujet l'autre jour, elle s'y retrouvait parfaitement.

Et je sais que dans ce couple, la personne qui en souffre le plus c'est elle. Elle en souffre parce que la moindre petite chose, petit détail même anecdotique la renvoi vers ses hésitations et questionnements. Et qu'à partir de là, elle s'enferme dans une pression de dingue avec tous les symptomes qui s'ensuivent.

Et jusqu'à votre sujet, je ne savais pas vraiment comment me placer par rapport à ça. Je ne me donnais que des réponses limitées du genre "Tu ne m'aimes/désire plus..." alors que la réponse revenait ad vitam eternaem "Si je t'aime parce que c'est ce que je ressens au fond de moi. Mais mon cerveau bloque parfois le chemin"

Mais ce qui me fait peur, c'est cette peur qu'à un moment ces angoisses me soient transmises et que cela ne devienne qu'un enfer collectif. Comment éviter la "contagion" d'après vous?
Parce que je me dois de rester le soutien/pilier qui sera là pour lui désenclencher toutes les angoisses. Donc ne pas faillir moi-même en commençant à douter.

Salut vercettiboy22, je ne suis pas aussi connaisseuse du ROCD que Nidwazo, mais pour bien connaître de près le sujet des Tocs en général, quelques réponses :
vercettiboy22 a écrit : j'ai laissé ma copine lire ce sujet l'autre jour, elle s'y retrouvait parfaitement.
Lire une expérience similaire à la sienne peut être un soulagement : ne pas se sentir seul, mettre un nom sur ce qu'on ressent, lister des solutions. Gare cependant à l'auto-diagnostic.
vercettiboy22 a écrit :Mais ce qui me fait peur, c'est cette peur qu'à un moment ces angoisses me soient transmises et que cela ne devienne qu'un enfer collectif. Comment éviter la "contagion" d'après vous?
Les maladies psychiatriques ne sont pas "contagieuses" en tant que telles. Par contre ça peut peser sur ton moral, appuyer sur tes propres faiblesses, consommer tes ressources. Donc pour ça tu as besoin de bien poser les limites de ta résistance, prendre du temps pour toi, respirer.
vercettiboy22 a écrit :Parce que je me dois de rester le soutien/pilier qui sera là pour lui désenclencher toutes les angoisses.
Ouhla. Alors "tu te dois" rien du tout. Ou plutôt la seule chose que "tu te dois", c'est de prendre soin de toi, d'être heureux. Gare au complexe du sauveur. Tu ne formeras pas une relation équilibrée en étant le pilier et elle l'élément faible. Ce n'est pas toi qui la rassurera. Ce n'est pas toi qui désenclenchera ses angoisses. Au contraire, en te positionnant comme le "rassureur", tu nourriras le cercle des vérifications qui sont le propre des tocs (angoisse > rituels > angoisse > rituels etc). Nidwazo en parle très très bien, relis ce qui a été écrit.
Si elle souffre bien d'un ROCD, c'est à elle de prendre en main sa thérapie qu'elle fera avec un professionnel des TCC.
Ton rôle à toi, si tu veux vraiment en avoir un, c'est de ne pas rentrer dans le cercle des vérifications.
Je te donne un exemple hors ROCD. Mettons que ta copine aie peur de ne pas avoir bien fermé la porte. Elle te demande "j'ai bien fermé ? " tu dis "oui" une fois. A partir de là elle te redemande "j'ai bien fermé ?" tu dis "j'ai déjà répondu à cette question, le sujet n'est pas la porte mais ton angoisse, je sais que c'est dur mais la solution n'est pas de vérifier mais de se calmer, je suis avec toi, courage".
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Merci ! :) le 22.06.17, 16h28 par vercettiboy22

Dans la conclusion du papier :
Although consistent with our theoretical model, this new body of research has several limitations. Many of the proposed factors hypothesized to be involved in ROCD are yet to be empirically evaluated. Furthermore, many studies have been conducted with non-clinical samples. Although non-clinical individuals experience OCD-related beliefs and symptoms, they may differ from clinical patients in the type and severity of symptoms and the resulting degree of impairment. Future ROCD research should include clinical samples.
Y a-t-il des études sur le ROCD ? Via le site officiel US je n'ai trouvé que cela.
Source : http://rocd.net/wp-content/uploads/2012 ... k-2014.pdf

J'ai franchement beaucoup de mal à analyser tout cela. Donc d'abord quelques remarques d'incompréhension :

- Les troubles du comportement sont différents des troubles psychiques (même si nécessairement liés). Quand on parle d'obsession, d'anxiété, de stress post-traumatique, etc... on parle d'abord de troubles névrotiques avant de parler de troubles du comportements. Les troubles du comportement pouvant être assimilés en tant que symptômes d'un syndrome. Le symptôme n'est pas la maladie. Cette confusion dans le discours me perturbe.

- "Il n'y a aucun enjeux complotiste, aucune marchandisation autour du TOC du couple." Cette "maladie" rentre parfaitement dans la dynamique capitaliste, bien au contraire.

- L'analyse est en opposition avec le pragmatisme, voire le béhaviorisme américain, et pourtant la solution à lui appliquer est typiquement béhavioriste (cf : thérapie brèves). Je ne comprends pas.

De là, peut-on dire que le toc du couple est une manifestation dans un cadre particulier, d'un trouble d'ordre plus général ? (cf : ta mention de trouble obsessionnel généralisé)

Ou bien faut-il le considérer comme une maladie en elle-même ? Si oui, c'est pour cela que je ne comprends pas : je ne vois pas de distinction entre le schéma fonctionnel du toc du couple et celui du toc tout court ?

Je pense qu'une réponse logique à ces questions serait d'obtenir des analyses sociologiques du toc du couple. En existe-t-il ?

Ça c'était pour l'incompréhension.
___________________

Je trouve que cela ressemble beaucoup à la façon dont certaines personnes quittent leur conjoint, poussée à son paroxysme. C'est-à-dire de rester avec son partenaire jusqu'à saturation, peut-être par manque de confiance en soi ou autre, peu importe, jusqu'à un certain degré de dégoût. Observer son partenaire, se sentir repoussé, et rentrer dans un questionnement obsessionnel de manière à appuyer le sentiment de dégoût, pour pouvoir enfin s'en détacher complètement. Là où la personne "normale" s'extraira de la situation, la personne ROCD restera bloquée dans son process.

Par conséquent, le ROCD me fait penser à quelqu'un qui aurait extrêmement peur du rejet, de la solitude, (d'un manque affectif ?), et donc à priori de l'engagement et de la rupture. La boucle est bouclée, la personne ROCD reste dans le doute, le questionnement frénétique. Alors est-ce que ces doutes et cette anxiété pourraient venir d'un manque de conscience de ces peurs préalables ? (rejet, solitude, manque affectif...)

Car précision utile : toute anxiété ne vient que de doutes, à la base. Et ces doutes viennent d'une incompréhension du lien entre le réel et ses conséquences sur notre émotionnel - un peu comme quand on laisse des problèmes de côté par exemple, et qu'on se trouve alors anxieux en silence, sans savoir pourquoi, et parfois pour une durée indéterminée.

Pour terminer, sur quels axes travaillent les patients lors de leurs thérapies ? Cela en dirait déjà long, et nous donnerait des jalons :)

EDIT : dans les témoignages ici, on voit une majorité de filles (pour moins de 10% en proportion sur le forum) - et dans chaque témoignage on remonte à un stress traumatique, et non un schéma "pré-destiné" : "annonce en mariage", "rupture des parents"... Faut-il y voir un lien ?...
Ce qu'il faut que je rajoute.. c'est que j'ai eu des TOC de 8ans à 13 ans environ petite. ET que lorsque j'y repense, je ressens les mêmes sensations qu'avant. Tout n'est pas comparable car a l'époque mes toc étaient portés sur des vérifications compulsives sur les objets, les lieux, au moment du coucher pendant des heures. mais aujourd'hui, je peux vous dire que ces pensées obsédantes sur mon couple, sont du même ordre que ces pensées envahissantes que j'avais étant enfant.


Ben faudrait que davantage de psychologues ouvrent leurs esprits étriqués et que les journalistes se sortent les plumes de là où je pense afin de traiter le sujet parce que tu es une "preuve" (merci la France cartésienne de remettre en question tout ce qu'on vit dans nos têtes et par conséquent qu'on peut difficilement prouver). Tu as connu les tocs physiques/mentaux et aujourd'hui tu as un toc mental/relationnel, donc ton témoignage serait bien utile.

Elle est une preuve de quoi ? Que les TOC peuvent toucher tous domaines de la vie (ce qui impliciterait un point commun sur l'origine de ces troubles) ? Dans ce cas, quel est l'intérêt de séparer le diagnostic alors que le schéma est le même ? Ne vaut-il mieux pas soigner le schéma global plutôt que sur un domaine particulier ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Facepalm le 05.07.17, 23h41 par Nidwazo

Apheleia tu te poses beaucoup de questions, mais tu pêches à mon avis par une trop grande ignorance du sujet de la maladie psychique pour que ce que tu amènes soit constructif pour les personnes qui souffrent réellement de ce ROCD.
Dans ce cas, quel est l'intérêt de séparer le diagnostic alors que le schéma est le même ? Ne vaut-il mieux pas soigner le schéma global plutôt que sur un domaine particulier ?
Le rocd est un diagnostic en soi, dans la catégorie des tocs, qui sont eux mêmes dans la catégorie des troubles anxieux. La sous-division des tocs permet d'adapter mieux les thérapies. Une personne qui a le toc de se laver va avoir les mêmes problèmes de chimie du cerveau que quelqu'un qui a le rocd, mais dans sa vie quotidienne ce ne sont pas du tout les mêmes situations, les mêmes exercices d'exposition à faire. Or la thérapie pour les tocs est une thérapie de désensibilisation, par exposition progressive aux situations stressantes pour apprendre à les gérer.
Je trouve que cela ressemble beaucoup à la façon dont certaines personnes quittent leur conjoint, poussée à son paroxysme.
Oui ça ressemble à des situations connues et banales, et c'est justement ce qui fait que les maladies psychiques sont très mal comprises par les non-malades et les non-informés. Une dépression ça ressemble à un coup de blues, et l'entourage incite le dépressif à se "secouer les puces", alors qu'on demanderait pas à un unijambiste de sauter à cloche pied sur la jambe qu'il n'a pas.
Il n'y a aucun rapport entre une personne comme toi et moi qui va se demander une fois si elle a bien fermé la porte et vérifier, et une personne atteinte de toc qui va vérifier, partir, revenir sur ses pas, revérifier, angoisser au delà de l'imaginable, essayer de partir, ne pas y arriver, et ainsi de suite pendant une, deux, trois heures durant quitte à manquer son rdv / travail / cours.
Cette "maladie" rentre parfaitement dans la dynamique capitaliste, bien au contraire.
Pourquoi des guillemets ?
Pourquoi les problèmes de chimie du cerveau seraient moins des maladies que, par exemple, un ulcère à l'estomac (je choisis volontairement une pathologie qui est en fort lien avec le stress) ?
Pourquoi les problèmes de chimie du cerveau suite à un moment de fragilité dans la vie affective ou spirituelle serait moins une maladie qu'une grippe suite à un même moment de fragilité ?
Assumer que c'est une maladie ne revient pas du tout à se déresponsabiliser du chemin à faire pour guérir.
Quand au capitalisme sur la maladie, en l'occurrence il n'existe aucun traitement dédié au tocs si ce n'est des antidépresseurs à plutôt fortes doses et sans garantie d'efficacité.
Et puis les personnes qui souffrent, réellement, au quotidien, à qui ça pourrit la vie, elles ont besoin de solutions, elles se fichent bien de savoir si ça nourrit le capitalisme ou pas.
Y a-t-il des études sur le ROCD ?
On en est aux balbutiements de l'étude du cerveau et des maladies psychiques. Il y a 15 ans de ça on ne savait pas tout ce qu'on sait sur les tocs aujourd'hui, et dans 15 ans on en saura encore davantage.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Merci ! :) le 05.07.17, 23h40 par Nidwazo

Apheleia tu te poses beaucoup de questions, mais tu pêches à mon avis par une trop grande ignorance du sujet de la maladie psychique pour que ce que tu amènes soit constructif pour les personnes qui souffrent réellement de ce ROCD.
Je n'ai pas la prétention de pouvoir aider les personnes atteintes de ce trouble, loin s'en faut ! Comment en arrives-tu à cette conclusion ? Ce post est-il là pour informer et discuter de découvertes, ou pour diagnostiquer et aider les personnes atteintes ? Ou encore pour qu'on boive ces affirmations sans comprendre ? C'est un peu dur comme réponse mais ça me semble légitime, notamment quand on ne peut pas sortir une seule étude.

J'essayais juste de comprendre les tenants et aboutissants. Au passage, j'ai quand même lu Yung, Watzlawick, Bateson, Von Foerster, Laborit... et des tas d'autres dans la mouvance constructiviste, béhaviorisme, cybernétique, systémique... Qui par ailleurs sont les précurseurs et inventeurs pour la plupart, des thérapies brèves, et que je connais donc un minimum, soit dit en passant. Ce que je voulais pointer ici, c'est la contraction entre l'analyse analytique et les solutions systémiques à appliquer. Et la contradiction qu'il y a à diviser des troubles qui me semblaient similaires. Merci pour la réponse à cette seconde, car en effet, cela sert uniquement le médecin à adapter plus minutieusement sa thérapie.

Pourquoi des guillemets à "maladie" ? Parce que je demandais si la description faite constituait le syndrome ou les symptômes. Je ne remettais en aucun cas en question le mal existant ! Merci par ailleurs pour cette autre réponse.

Pourquoi les problèmes de chimie du cerveau seraient moins des maladies que, par exemple, un ulcère à l'estomac (je choisis volontairement une pathologie qui est en fort lien avec le stress) ?
Pourquoi les problèmes de chimie du cerveau suite à un moment de fragilité dans la vie affective ou spirituelle serait moins une maladie qu'une grippe suite à un même moment de fragilité ?
Je posais juste des questions, désolé que ce soit si confus pour ceux qui s'y connaissent, et que ceux qui n'ont (soit disant) jamais connu de troubles psychiques ne puissent pas conceptualiser la chose. C'est tatillon hein ? ;)
On en est aux balbutiements de l'étude du cerveau et des maladies psychiques. Il y a 15 ans de ça on ne savait pas tout ce qu'on sait sur les tocs aujourd'hui, et dans 15 ans on en saura encore davantage.
"On en sait plus que par le passé mais moins que par le futur". Difficile de ne pas être d'accord n'est-ce pas ? En revanche, parler de "chimie du cerveau" et dire qu'on y connaît rien en maladies psychiques car le domaine d'étude serait trop récent ? (edit : j'ai lolé :) ).

Je ne remets absolument pas en cause la souffrance des gens ayant ce trouble. Je questionne juste le développement pour mieux comprendre et parce que ça m'intéresse...
Il n'y a aucun rapport entre une personne comme toi et moi
D'accord mais cela m'empêche t-il de pouvoir comprendre ? Si oui autant directement poster chez les psy lol... la contradiction interne, ça ça peut mener à la maladie mentale largement développé en thérapie brèves justement, et de manière générale en systémique.

On trouve d'ailleurs les mêmes contradictions dans les discours qu'on voit sur la dépression, c'est donc marrant d'avoir choisi cet exemple qui convient parfaitement.

La vraie découverte sur les maladies psychiques, c'est le lien qu'elles ont avec la faune intestinale et réciproquement : d'une certaine manière, les intestins constituent un autre cerveau. Ce qui colle aussi parfaitement aux découvertes faîtes sur l'épigénétique depuis plus de 25 ans.

J'ai fait de mon mieux malgré la précarité de mes connaissances sur le sujet, alors désolé si ce n'est pas très constructif en soi. J'essaye d'apporter des questionnements qui amèneront peut-être eux des réponses constructives...

EDIT : et pour le point sur la capitalisme, il est bien naïf et encore plus simpliste de croire que ce qui ne se commercialise pas ne favorise pas le capitalisme...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Constructif le 20.06.17, 16h28 par voucny

Les liens entre microbiome et neurobiologie sont loin d'être validés de manière indubitable et il semblerait plutôt que cela n'existe que de manière ponctuelle. En outre le lien ne se ferait pas toujours dans le même sens.
Pour le cerveau on a peut-être deux bons siècles d'étude de médecine "moderne" mais ça fait que 70 ans qu'on commence vraiment à comprendre les mécanismes de signalisation cellulaire et de battre en brèche la dualité corps esprit qui a fait tant de mal en termes médicaux. Et en 70 ans on a pris le temps d'intégrer la génétique, plein de concepts de pharmaco, de dégager des conceptions merdiques comme le cerveau triunique et d'intégrer les progrès de l'imagerie.
Et on commence à peine à comprendre le fonctionnement normal de certains processus cognitifs. Donc même en étant moins tranché que Voucny, j'abonde dans son sens.
Aussi, la forme ne fait pas le fond. Des centaines de maladies ont des symptômes similaires et des étiologies différentes. C'est pour ça qu'on a des classifications sur divers modes. Et que faire partie de la même classe n'appelle pas nécessairement le même traitement. Même avec les mêmes mécanismes, il n'est pas dit qu'on puisse traiter de la même manière en fonction d'autres paramètres (zones du cerveau affectées, interactions, présence de récepteurs ou non, etc).

Beaucoup des thérapies de psycho cognitive agissent d'ailleurs à l'envers, partant d'une théorie pour implémenter un mécanisme censé affecter le fonctionnement cérébral, on fait ça et éventuellement on étudie ensuite le mécanisme. Alors qu'il faudrait tester la zone mise en jeu pour divers modes de stimulation en imagerie pour sélectionner ce qui est optimal.
Les mecs partent bien sûr avec un bagage certain car on procédait ainsi avant l'avènement de l'imagerie, mais pour beaucoup ça reste de la pnl améliorée (avec de vraies bases scientifiques même si la mise en place du procédé l'est moins).
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Constructif le 20.06.17, 16h18 par Apheleia
  • [0] Tout ça pour dire quoi ? le 05.07.17, 23h42 par Nidwazo

Depuis les études sur le jeûne du docteur Sheldon, il n'y a pour moi plus aucun doute que le microbiome agisse sur le cerveau, que ce soit à sens unique ou non, ponctuellement ou non. On le sait depuis plus de 100 ans dans le domaine scientifique, plus de 2000 ans dans le domaine religieux/spirituel, et plus de 3000 ans dans la médecine chinoise.
____________________________

- Rapports Kindsey
- Projet MK Ultra
- Projet Camelot
- Théorie du management de la terreur
- ...

Les balbutiements, c'est pour la médecine, mais d'un point de vue ingénierie, on peut contrôler cognitivement quelqu'un à son aise depuis longtemps. On va même beaucoup plus loin aujourd'hui avec le contrôle comportemental par la transmission de certaines fréquences d'ondes visant à modifier les sécrétions hormonales...

Par ailleurs, Onmyoj, depuis sa conception la théorie du cerveau triunique n'a pas eu vocation à expliquer comment fonctionne le cerveau en lui-même, mais à schématiser un processus décisionnel afin de "hiérarchiser" les comportements et de mieux les comprendre. (Après j'ai pas lu McLean mais seulement Laborit alors je me trompe peut-être un peu sur le commencement de cette théorie).

Je trouvais juste ça trop facile de répondre qu'on en est aux balbutiements pour justifier un vide d'étude sur le sujet qui concerne ce post, quand dans le même temps on en est inondé sur d'autres sujets tout à fait semblables. N'est-ce pas ? :)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [-3] Du grand n'importe quoi le 22.06.17, 10h30 par Onmyoji
  • [-2] Tout ça pour dire quoi ? le 05.07.17, 23h43 par Nidwazo

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