Du rififi dans la fratrie

Note : 3

le 16.06.2015 par voucny

6 réponses / Dernière par Avalanche le 18.04.2018, 18h29

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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J'ai deux soeurs dont je suis l'ainée. Il y a deux ans entre chacune de nous.
Ca fait des années, je dirais au moins 6 ans, qu'il y a des trucs qui me restent en travers de la gorge par rapport à la plus jeune. Sentant le sujet trop sensible pour moi on en a jamais parlé, ou presque.

Hier, après un passage commun chez nos parents que j'ai mal vécu par rapport à elle, je lui ai écrit un mail pour revenir sur les deux moments où je me suis sentie mal. J'ai essayé de décrire la situation (bénigne) sans porter de jugement, puis de décrire comment je me suis sentie, ce que j'ai compris ou interprété, en quoi au moins une partie de cette réaction vient surement de moi. Malgré ça, je sais très bien que ce n'est pas le genre de mail agréable à lire, qu'on peut se sentir accusée. D'autant que j'ai parlé d'une sensation de "compétition" et je sais que c'est un truc sur lequel elle travaille chez elle.

Jusqu'ici j'ai considéré que j'avais qu'à laisser décanter, que c'était surtout à moi de faire un travail d'amélioration de mon estime de moi pour être moins sensible à des avis extérieurs réels ou imaginés, mais là il se trouve qu'elle s'est greffée sur un petit projet dont je fais partie. On l'avait pas vraiment convenu en en parlant mais devant l'état de fait je m'étais dit pourquoi pas. Mais j'ai pas envie d'y aller avec le stress que ça se passe mal entre nous.
Jusqu'ici, et ce avec quasi tout le monde, je la ferme toujours quand je suis pas d'accord si je suis impliquée émotionnellement dans la situation. Je fais tout pour éviter les conflits, la confrontation ou déplaire.

Aujourd'hui elle m'a écrit un sms pour me dire qu'elle avait lu mon mail, qu'elle y répondrait plus tard car il faut qu'elle soit dispo pour ça, car là ça lui un peu pris la tête.
Je lui ai répondu "je m'en doute, je ne suis pas pressée bien que je sois sensible à tes avis et que donc ça me travaille. Merci pour ton sms, et vraiment il n'y a pas d'arrières pensées bonus et mesquines dans mon mail. Bisous"

Ma soeur n'a pas confiance en elle (à part quelques domaines d'excellence), mais contrairement à moi qui ai l'habitude d'avoir l'air d'une loque ( en exagérant), elle fait tout pour le cacher, souhaite donner une bonne image d'elle, séduire, plaire, quitte à ne pas être vraiment honnête.
Dans notre fratrie, quelque chose s'est mis en place dans l'enfance comme quoi elle elle était belle, la "moyenne" était indépendante, et moi j'étais "intelligente", aka la mythologie familiale, les étiquettes et les rôles familiaux.
Sans en faire une montagne, j'ai souffert du rôle imparti, auquel j'ai tout à fait cru (moche grosse nulle en sport aka bullshit, du moment que j'ai cessé d'y croire j'ai bien vu que c'était l'inverse (à vrai dire je n'ai pas vraiment cessé d'y croire mais je me soigne, c'est un autre sujet (ou peut être pas tant que ça))).

Pour revenir à ma soeur, il est évident qu'elle a de la considération positive pour moi. Parfois ... elle me le dit :) ou me l'écrit dans des petites cartes. Et parfois on dirait que ça lui arrache la gueule de reconnaitre que j'ai réussi quelque chose, ou qu'elle se sent menacée. Ce n'est pas qu'avec moi, elle se compare beaucoup (moins maintenant) et en souffre.

De mon côté je mâche pas mes mots pour lui dire tout ce que je trouve qu'elle fait qui est chouette.

Et mon autre soeur ? Ça se passe comment ? Et bien j'habite avec elle, et c'est pas de la tarte non plus mais dans un tout autre genre... Ce n'est pas prévu pour durer, j'en ai bien conscience. Il me faut un peu de sous pour ça, et de la clarté d'esprit.

Mes questions
Est ce que la discussion a déjà permis d'améliorer la situation entre un frère/ une soeur et vous ?
Ou bien la famille est-elle un terrain trop inextricable pour espérer en tirer quoique ce soit ?
Est-ce que comme moi vous êtes hyper sensible à l'avis de votre fratrie sur vous ?
Comment vous le vivez ?
Tout autre commentaires bienvenus :)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] A lire le 18.04.18, 18h09 par Avalanche

Salut voucny ;)

Je n'avais pas réagi non plus, ma situation de fratrie ne ressemblant pas à la tienne. Ceci dit, je peux te faire part de mes ressentis, même si je ne sais pas s'ils te permettront d'y voir plus clair :?

De notre côté nous sommes 2, j'ai un "petit frère" (qui fait une tête de plus que moi), nous avons 4 ans d'écart. Je n'ai jamais ressenti de compétition entre nous, et n'ai jamais eu droit aux étiquettes mythologiques familiales non plus.
J'ai rapidement considéré que nous étions foncièrement différents, je ne serais pas heureuse en faisant ses choix de vie, il ne le serait pas non plus avec les miens. Exit les sentiments d'envie, de compétition etc. ça ne nous empêche (empêchait?) pas d'être plutôt proches.
Ceci dit j'ai récemment (encore aujourd'hui d'ailleurs) été amenée à réfléchir un peu à ce que comportait notre relation au sein de la famille.
voucny a écrit : Jusqu'ici, et ce avec quasi tout le monde, je la ferme toujours quand je suis pas d'accord si je suis impliquée émotionnellement dans la situation. Je fais tout pour éviter les conflits, la confrontation ou déplaire.
C'est aussi assez mon schéma de fonctionnement: arrondir les angles, être dans la compréhension, faire preuve d'indulgence, mais j'ai des limites, et quand elles sont atteintes (parfois rapidement :oops: ), ça devient très compliqué pour moi.
Je suis en plein questionnement sur la position à adopter vis-à-vis de mon frangin qui s'est pris la tête pour 3 conneries avec mon père il y a quelques mois, et qui met à mal toute une cohésion familiale pour de la fierté mal placée, sans prendre la mesure de tout ce qui en découle.

Pour répondre à tes questions:
voucny a écrit :Est-ce que comme moi vous êtes hyper sensible à l'avis de votre fratrie sur vous ?
Comment vous le vivez ?
Non je ne suis pas hyper sensible à l'avis de mon frangin, pas me concernant directement en tous cas, pour les raisons évoquées au-dessus: pas la même vie, pas les mêmes ambitions, pas le même profil. Il pourrait remettre certains de mes choix en cause, ça me serait égal si ces dits choix ne concernaient que moi.
De mon côté, je ne remets en cause aucune de ses décisions personnelles, en revanche, ça devient plus complexe lorsque ça concerne et impacte l'ensemble de la famille proche (= mes parents, lui et moi)

J'ai donc mesuré il y a peu, combien tout un équilibre peut être mis à mal en un rien de temps, pour pas grand chose, et à quel point Un comportement, Une réaction, peuvent remettre en question un fonctionnement qui semblait pourtant bien en place et plutôt solide.

Je ne peux pas dire que je le vis super bien, parce que son comportement inadapté (excès d'amour propre, manque d'empathie et de compréhension..) a des conséquences assez importantes à mon sens. Je dois donc avouer que je lui en veux un peu de faire son sale gosse vexé pour des broutilles, parce que ça met à mal toute une dynamique familiale.
voucny a écrit : Ou bien la famille est-elle un terrain trop inextricable pour espérer en tirer quoique ce soit ?
Oui la famille est un terrain inextricable, mais j'ose encore espérer qu'il y a moyen d'en tirer quelque chose :wink:
Inextricable car finalement tout et tout le monde est lié. C'est l'histoire du battement d'aile de papillon et de ses potentielles conséquences.
voucny a écrit : Est ce que la discussion a déjà permis d'améliorer la situation entre un frère/ une soeur et vous ?
Quant à la discussion, je pense qu'elle peut faire avancer les choses, mais il faut pour cela que chaque personne concernée soit dans une dynamique positive, ayant pour volonté de faire avancer les choses et de progresser.
Je pense que c'est là que les choses se compliquent :? Tout le monde n'a pas la même volonté de cohésion au sein d'une famille je pense, tout le monde ne définit d'ailleurs pas la famille de la même façon.

Pour revenir à mon exemple perso, je pense que mon frangin se nourrit de sa relation avec sa chérie essentiellement, le reste existe et a son importance, mais sûrement pas assez pour fournir des efforts de remises en question.

De mon côté, j'ai ma vie avec mon homme, mais mon bien-être passe aussi par des relations harmonieuses avec mes parents.

--> on n'a pas les mêmes attentes des relations familiales, on n'est donc pas prêts aux mêmes efforts pour entretenir une certaine forme sérénité au sein de notre famille.

Il élude pour l'instant le sujet, je repousse aussi de mon côté une vraie discussion, espérant que le temps lui fasse réaliser combien il est dommage de se priver de ce qu'il nous est possible de vivre en famille (d'autant que notre schéma familial est loin d'être un carcan pétri d'obligations diverses et variées, bien au contraire), et me disant aussi que le jour où je lui ferai clairement part de ce que je pense de cette situation et de son comportement, il n'y aura pas seulement la scission lui/mon père, mais aussi la scission lui/moi, qui impactera à son tour sur nos parents.
Retour au point 1 et à l'idée de fermer sa gueule...jusqu'à ce que...

Pas sûre que toutes ces considérations puissent t'être utiles dans tes différents questionnements :?
Et sinon tes parents? Comment se positionnent-ils dans tout ça? Ont-ils conscience de ce qui se joue entre vous 3?

En tous les cas, bon courage à toi dans ta gestion de rififi :wink:
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  • [+1] Merci ! :) le 20.06.15, 13h11 par voucny

Chez moi, on est 3 frangines.
Et je comprends tout à fait ce que tu racontes.
Il y a énormément de compétition et de jalousie ; comme tu le dis, des rôles ont été définis, et c'est très dur de s'en sortir, d'être autre chose que ce qu'on nous a répété qu'on devait être.
Des comportements se mettent en place quand on est gamines, et les années passant, on a du mal à s'en défaire ; l'inconscient est là, toujours, et continue à nous titiller.

Ecrire ce que tu avais sur le cœur me semble être une bonne idée. Ta sœur peut mal le vivre mais il n'y a rien de pire que les non-dits.
Je ne saurais pas trop t'aiguiller parce que c'est un problème que je n'ai pas réglé non plus. J'ai vraiment beaucoup d'insécurités face à mes sœurs, toujours ce sentiment de ne pas être à la hauteur, sur tout plein de plans. Mûrir, c'est peut-être réussir à se détacher de ça, à ne plus en vouloir à ses parents pour les différences qu'ils ont faites...
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  • [+1] Merci ! :) le 21.06.15, 14h05 par voucny

Merci beaucoup à tous les trois pour vos réponses, c'est très intéressant d'avoir vos points de vue et vos expériences. J'y vois plus clair à la fois sur mon propre cas (que j'ai effectivement exposé de façon assez confuse @Alea) et sur la fratrie en général.

~~~~@Alea et @Lulla ce que je comprends grâce à votre expérience, c'est qu'on peut être frères et soeurs et très différents. Tellement différents qu'on ne joue pas dans le même tableau, que la comparaison n'est pas un réflexe.
Je réalise que mes soeurs et moi on se ressemble beaucoup : il y a peu d'écart d'âge, on partage le socle de valeurs de nos parents (à peu près), on a des goûts assez proches sur ce qui nous amuse, ce qu'on aime... J'ai toujours eu conscience qu'on était proches, j'avais pas réalisé qu'on pourrait se ressembler moins, qu'on pourrait être plus différentes.
Même si je suis celle qui est le plus longtemps partie (7ans) loin de la famille, je me sens trop collée à eux, je vois bien que j'ai besoin de sortir de la sphère. J'ai du mal à voir les demi mesures entre "collée" et "les lâcher". Entre "prendre mon indépendance" et "les abandonner".
@Lulla Je pense que cette envie de cohésion on la partage tous les cinq dans ma famille, et malgré ces remous on est plutôt soudés. C'est surement ce qui conduit nos parents à se voiler un peu la face sur nos différents. @Aléa quand on était petites ça se passait super bien, on se chamaillait des fois mais on était trop bien ensembles. C'est après l'adolescence, au moment de se construire une identité d'adulte, que ça a commencé à être moins facile. Je ne rentre pas dans les détails des situations parce que c'est de telles broutilles que ça vaut pas la peine je crois.

~~~~Et du coup, ça fait complètement écho à ce que tu décris @LuxLisbon. Tu occupes quelle place toi dans ton trio ? Et tu penses que tes soeurs aussi ont des insécurités vis à vis des deux autres ?
Car dans mon cas il est évident qu'on est toutes les trois en recherche et pas toujours au mieux de notre forme, et que c'est ça qui fait qu'on se blesse peut être un peu plus facilement pour des trucs qui n'en valent pas la peine. Car dans le fond, on est quand même toutes bienveillantes l'une envers l'autre.

~~~~Au final on s'est reparlé avec ma soeur hier. Mon mail elle l'a vraiment pris dans la tronche, exactement comme j'espérais qu'elle ne le prendrait pas :D Le problème c'est qu'à l'oral j'arrondis tellement les angles qu'au final je n'exprime pas ce que je pense vraiment. Et à l'écrit, elle elle voit les mots plus gros qu'ils ne sont. Elle s'est sentie mise au pilori, pressée d'accepter mon point de vue sans moufter, de se justifier sur ses faits et gestes, et blasée que ce soit ça notre relation.

Mais bon, on a réussi à se comprendre, et ça nous a beaucoup apporté. @LuxLisbon ta phrase sur les non dits a vraiment fait ~tilt~ : j'ai vraiment bien plus à perdre à laisser des trucs croupir, qu'à me risquer à ouvrir la discussion. Après j'ai un temps de réaction assez lent entre le moment où un truc me gêne et le moment où je suis apte à m'exprimer. Je vais quand même essayer de m'exprimer plus au fur et à mesure. De manière générale ça fera du bien pour tout.

A la réflexion je crois pas qu'elle se soit remise en question. Elle elle n'a pas envie de prises de tête supplémentaires, en gros c'est mon problème si je me sens comme ça elle ne voit pas ce qu'elle pourrait faire. Ce qui est ni faux ni vrai.

~~~~Mes pistes d'actions, en vue de la maturité, sont donc

- De continuer de faire davantage ma vie de mon côté, sans culpabiliser là dessus, car j'ai besoin de rencontrer des gens avec qui je ne sois pas prédéfinie par mon rôle de "soeur de bidule".

- Effectivement c'est compliqué pour moi comme pour elle qu'on ai un projet en commun. Et en même temps c'est dommage de ne pas s'entre-motiver, donc je me propose de participer indirectement à ses projets en la tenant au courant de tout ce que j'entends passer qui pourrait l'intéresser et vice versa.

- De bien me rappeler qu'elle a un regard bienveillant sur moi, et qu'ensuite si elle me critique sur des points précis ça ne regarde qu'elle, et si j'imagine qu'elle me critique ça ne regarde que moi.

~~~~Et pour ton frère @Lulla, je crois que quand on est soi même capable d'efforts pour la cohésion, les comportements de gamins vexés sont d'autant plus agaçants.
Ca fait longtemps qu'ils se sont fachés ? C'est peut être un peu trop frais pour en parler, il faut peut être attendre que la pression retombe un peu, mais je crois que ça peut pas faire de mal de mettre au clair ce que tu penses, face à face ou par écrit. Arriver à une sorte de pacte de non agression pourrait être un bon compromis par exemple : on n'est pas d'accord, mais on se tolère quand même, pour que les autres n'en subissent pas les retombées.

voucny a écrit : Je réalise que mes soeurs et moi on se ressemble beaucoup : il y a peu d'écart d'âge, on partage le socle de valeurs de nos parents (à peu près), on a des goûts assez proches sur ce qui nous amuse, ce qu'on aime... J'ai toujours eu conscience qu'on était proches, j'avais pas réalisé qu'on pourrait se ressembler moins, qu'on pourrait être plus différentes.
Oui je pense que déjà le fait de n'être que des nanas doit jouer aussi dans le tableau compétition, proximité.. ce que dit LuxLisbon confirme carrément l'idée.
ça doit aussi être plus "tentant" pour les parents de "comparer" et d'instaurer, sans forcément le vouloir un climat propice à cet état d'esprit.

voucny a écrit :@Lulla Je pense que cette envie de cohésion on la partage tous les cinq dans ma famille, et malgré ces remous on est plutôt soudés.
Déjà un sacré point positif ;)
voucny a écrit :~~~~Mes pistes d'actions, en vue de la maturité, sont donc

- De continuer de faire davantage ma vie de mon côté, sans culpabiliser là dessus, car j'ai besoin de rencontrer des gens avec qui je ne sois pas prédéfinie par mon rôle de "soeur de bidule".

- Effectivement c'est compliqué pour moi comme pour elle qu'on ai un projet en commun. Et en même temps c'est dommage de ne pas s'entre-motiver, donc je me propose de participer indirectement à ses projets en la tenant au courant de tout ce que j'entends passer qui pourrait l'intéresser et vice versa.

- De bien me rappeler qu'elle a un regard bienveillant sur moi, et qu'ensuite si elle me critique sur des points précis ça ne regarde qu'elle, et si j'imagine qu'elle me critique ça ne regarde que moi.
ça me paraît être de bonnes pistes oui, en particulier, trouver sa place en tant qu'individu avant de se positionner (ou tenter de se repositionner) dans la fratrie.
Tenir debout toutes seules, chacune de votre côté (Mode challenge confiance en soi: ON), pour vous retrouver dans un schéma plus apaisé où aucune n'a besoin que l'autre soit plus ceci ou moins cela pour exister mieux personnellement.
ça rejoint un peu l'idée de la nécessité d'être en paix avec soi-même avant de pouvoir être bien dans son couple si l'on veut avoir une chance que les choses soient équilibrées.

Après, la vie en commun ne doit pas non plus faciliter les choses je suppose. Pas évident de prendre du recul, de la distance dans ces circonstances. Tu as déjà une idée du temps que va encore durer votre collocation?
voucny a écrit :~~~~Et pour ton frère @Lulla, je crois que quand on est soi même capable d'efforts pour la cohésion, les comportements de gamins vexés sont d'autant plus agaçants.
Ca fait longtemps qu'ils se sont fachés ? C'est peut être un peu trop frais pour en parler, il faut peut être attendre que la pression retombe un peu, mais je crois que ça peut pas faire de mal de mettre au clair ce que tu penses, face à face ou par écrit. Arriver à une sorte de pacte de non agression pourrait être un bon compromis par exemple : on n'est pas d'accord, mais on se tolère quand même, pour que les autres n'en subissent pas les retombées.
ça fait 6 mois, le pacte de non agression est déjà en place et ils sont capables de manger autour de la même table, mais ce n'est que surface du côté de mon frangin, et je sais que mon père souffre pas mal de le savoir et de le ressentir, même s'il donne le change "en public".
De mon côté je continue à côtoyer mon frangin de la même façon, gardant pour moi ce que je pense de tout ça pour le moment, même si j'ai tenté de lancer quelques perches qu'il n'a jamais voulu saisir ou qu'il a très vite lâchées en minimisant à mort les retombées pour les autres (ne les voyant d'ailleurs même pas).

Je lui laisse encore un peu de temps pour réfléchir à tout ça de son côté, sortir de sa bouderie d'ado, et peut-être réaliser par lui-même qu'il n'est pas tout à fait "juste" (ce qui serait plus "productif" j'ai l'impression), mais je sais effectivement qu'à terme, je ne pourrai pas faire l'économie d'une discussion honnête et franche si cette situation doit durer.
De toutes façons, je ne saurai pas tenir ma langue trop longtemps, tant pis, si on doit aller au clash, on ira, mais je trouve ça tellement dommage que je patiente encore un peu Image.

Merci tous les deux pour vos réponses
Alea a écrit : En lisant ça je me dis que tu vis un peu dans l'ombre de ta sœur non ?
Et bien ce n'est pas exactement ça mais effectivement ça y a trait : comme je disais les rôles, aussi réducteurs soient-ils, ont été répartis. On a donc un peu chacune notre "terrain" sur lequel on est sûre de nous. Et il peut arriver qu'on se sente vulnérable si une autre commence à empiéter sur notre terrain. Donc par exemple, pour donner une illustration, comme ma petite soeur est "la jolie", si je vais faire quelque chose avec elle, la plupart du temps je ne vais pas penser à ça, mais si c'est avec des gens nouveaux, où un truc qui me tient à coeur, je vais me sentir moins attirante qu'elle.
Voire même, et là c'est chiant, je vais subtilement m'enlaidir pour respecter les rôles, pour ne pas marcher sur sa plate bande et risquer ainsi une confrontation.
Je saiiiis qu'il faut pas faire ça. J'y travaille. Je fais de fous progrès cette semaine :)
Alea a écrit :Souvent de l'entraide sur un projet fait ressortir des émotions simples, comme l'"amour" sœur-sœur.
J'agrée tout à fait. Mes réserves concernaient un projet qui nous impliquait nous + plein d'autres gens dont quelques amis à moi + des inconnus. Si on est que toutes les deux c'est cool. C'est dans le rapport à de nouvelles personnes que c'est plus délicat.

Alea a écrit :Je ne me permets pas d'affirmer mes propos étant donné que je suis inconnu à vos relations, mais peut-être t'imagines-tu souvent qu'elle te critique alors qu'il n'en est (peut-être ?) rien.
Oui oui c'est tout à fait le sens de ma troisième piste, je pense que j'ai des fragilités et que j'imagine qu'elle appuie dessus alors qu'en fait non. Après, pour faire un peu la part des choses, je pense qu'elle n'est pas non plus autant observatrice et délicate que je le suis. Je pense que je ménage bien plus ses fragilités qu'elle ménage les miennes. Et puis il y a un autre facteur, qui est que moi je la connais depuis qu'elle est toute petite, bien que je n'ai que 4 ans de plus qu'elle. Alors qu'elle, en gros elle m'a "découverte" quand j'avais 22, 23 ans, à une période qui commençait à être très compliquée. Donc elle a moins une vision globale de moi que j'en ai une d'elle je pense.
Mais PEU IMPORTE. Ce n'est pas à elle de s'adapter pour que je me sente bien, c'est MON travail. Je décris ce que je perçois d'une petite part de son comportement pour alimenter le sujet mais la réponse c'est que c'est à moi de me faire l'espace dont j'ai besoin, de poser des questions quand je ne suis pas sûre de ses intentions, et de ne pas prêter attention quand ce qu'elle dit ne la concerne qu'elle en fait.
Lulla a écrit :ça doit aussi être plus "tentant" pour les parents de "comparer" et d'instaurer, sans forcément le vouloir un climat propice à cet état d'esprit.
Oui notre mère a vraiment l'objectif de ne pas faire de différences entre nous et à l'époque elle se blessait si on insinuait qu'elle avait une chouchou par exemple. Mais évidemment, il faut bien nous différencier. Donc évidemment on va souligner que l'une est plus ci, l'autre plus ça. Je ne pense jamais au rôle de mes parents là dedans, et encore moins je leur en veux.
Lulla a écrit :Après, la vie en commun ne doit pas non plus faciliter les choses je suppose. Pas évident de prendre du recul, de la distance dans ces circonstances. Tu as déjà une idée du temps que va encore durer votre collocation?
Alors ce n'est pas avec cette soeur là que j'habite, c'est avec l'autre, celle avec qui j'ai deux ans d'écart. C'est un autre sujet : c'est un appart à nos parents, elle y est depuis 10ans. Une autre fois je pourrais poursuivre sur le sujet car il y a pas mal de choses à dire là aussi. Depuis quelques années j'ai fait le choix de travailler moins en diminuant mon niveau de vie pour pouvoir disposer mieux de mon temps. Déménager (c'est le projet) va impliquer que je travaille en gros deux fois plus, pendant qu'il y aura une chambre vide ici... Mon cerveau a un peu de mal à comprendre pourquoi on arrive pas à s'arranger autrement :)
Lulla a écrit : le pacte de non agression est déjà en place et ils sont capables de manger autour de la même table, mais ce n'est que surface
D'accord. Bien sûr c'est pas idéal mais bon c'est déjà ça.
Lulla a écrit :j'ai tenté de lancer quelques perches qu'il n'a jamais voulu saisir ou qu'il a très vite lâchées en minimisant à mort les retombées pour les autres (ne les voyant d'ailleurs même pas).
Est-ce que, lors d'une discussion, présenter les choses sous l'angle des retombées pour les autres ne serait pas une piste acceptable ? C'est à dire lui laisser la liberté de penser/se vexer comme il veut, tout en lui montrant bien les retombées pour les autres (qu'il ne puisse plus ne plus les voir) et en lui demandant comment on pourrait les amoindrir ?
Lulla a écrit :si on doit aller au clash, on ira, mais je trouve ça tellement dommage que je patiente encore un peu
C'est sûr que si il a un tempérament à se vexer et à considérer qu'il peut se passer de relations harmonieuses avec sa famille il a aura surement du mal à entendre que tu trouves que ce qu'il fait c'est naze... D'où l'idée de partir plutôt de comment tu te sens toi par rapport à ça, comment ça t'impacte, plutôt que de lui dire qu'il fait de la merde.
Après il y a des gens qui arrivent à faire un truc très chouette : ils disent ce qu'ils pensent, sans arrondir les angles, et sans rester fâchés ensuite.

Je te souhaite qu'il ai pas trop la tête dure et que vous arriviez rapidement à un assouplissement de la situation qui soulagera tout le monde.

Je serais plus trop là les jours qui viennent mais je continuerai plus tard d'étayer le sujet sur ces vastes questions.

C'est une conversation qui date de près de 3 ans déjà mais j'aimerais tout de même y répondre parce que le sujet traite de l'identité.

Sur ce point, je pense que la famille joue un rôle très important/ déterminant du cheminement vers la connaissance de soi parce qu'elle nous connait depuis qu'on est bébé. Le problème, c'est que lorsqu'elle ne suit pas/met pas à jour notre évolution (on était fan de curry, on le reste à vie même si ça a changé et qu'on aime plus) ou lorsqu'elle ne la valide pas (la famille refuse de voir qu'on est désormais capables d'aimer le curry, c'est le déni), on nous cantonne à une image déformée de nous, (en plus de ne pas nous valoriser à juste titre, va nous renvoyer à une image du passé inexacte/ déplaisante.

Ce que j'en pense, pour avoir connu ce sentiment de compétition avec ma soeur, c'est qu'il est impératif de savoir se montrer assertif pour ne pas accumuler la colère (les détails déplaisants il faut savoir les dire), si l'on veut pouvoir limiter le sentiment de jalousie (de soi, de la soeur jalouse) qui peut parfois naitre de la personne complexée sans que ce soit réel. Si elle n'en a pas conscience ça pourra tout du moins lui permettre de le réaliser.

Ça permet de mettre les choses au clair et ne pas entretenir les tensions/ les projections/ les non dits. La famille jouant un rôle essentiel dans l'image que nous avons de nous même, il est important de limiter son regard (communication) ou de s'en détacher, prendre son indépendance (mais bon je parle des autres cas similaires qui viendraient à se présenter parce qu elle sujet date un peu quand-même).

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