Pourquoi la coke c'est de la merde...

Note : 39

le 13.05.2019 par The_PoP

11 réponses / Dernière par Owen le 15.05.2019, 21h22

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
Répondre
Salut à tous,

Ici sur FTS on parle beaucoup de séduction, de relations sociales, et notamment de sorties nocturnes.
Ici et là, sur FTS donc, au travers de journaux, de récits ou d'interrogations, les gens en viennent à évoquer les drogues et leurs usages récréatifs que ce soit en soirées ou autres.

Cet article est simplement un long témoignage. Le témoignage d'un proche d'une personne qui a essayé à un moment donné l'une des drogues dont je souhaite aujourd'hui vous parler : ce poison qu'on appelle la coke

Je ferais probablement un deuxième passage plus tard sur ce sujet pour parler du cannabis avec ce qu'en a vécu mon ex à l'époque. Hésitez pas à poster vos témoignage, mais s'il vous plait, par respect pour l'épreuve traversée, merci de ne pas poster pour banaliser.

Alors voilà moi je ne suis expert en rien du tout. Je n'ai aucune prétention sur de quelconques connaissances médicales. Je ne prétends pas que mes ressentis, ou mes observations soient la vérité absolue. Ce n'est qu'un témoignage honnête et sincère de ce que j'ai vécu.

Afin que vous puissiez resituer mon propos je vais vous dire dans les grandes lignes qui je suis. Un homme de 32 ans, en couple, Ingénieur, qui a monté une petite entreprise, sans enfants. Je n'ai jamais fumé une latte de cigarette de ma vie, ni effleuré le moindre pétard ou la moindre drogue. J'ai un rapport plus ambiguë avec l'alcool puisque j'en consomme parfois en trop fortes quantités en soirées. Rien de plus qu'un ancien étudiant en école d'Ingé globalement. Je ne prétends pas que l'alcool n'est pas une drogue, ce n'est juste pas mon propos ici, car pour l'alcool, étant consommateur irrégulier, je ne peux vraiment en témoigner.

La coke.

Il y a 5 ans je me suis associé avec quelqu'un qui était devenu un ami très proche depuis 10 ans à ce moment là. Nous avons monté notre petite structure qui a très vite bien fonctionné. Aucun soucis financier donc, au contraire.
Mon ami, avait eu une enfance un peu complexe, avec un papa alcoolique notamment, mais sa cellule familiale avait tenu bon et était restée soudée. Dans sa jeunesse, il a un peu trafiqué et fumé du cannabis jusqu'à qu'il rencontre sa femme. Il l'a épousée 3 ans avant que l'on monte notre structure et cette femme était l'amour de sa vie. Lorsqu'il se sont mariés il avait 33 ans et ils étaient déjà ensemble depuis 7 ans. Pour elle, il avait arrêté absolument toutes les conneries, repris quelques études, finit sa formation, et trouvé un métier dans lequel il excellait et était reconnu.
Mon ami était un mec adorable avec qui tout le monde voulait passer une soirée, partir en vacances, rigoler, boire un coup ou aller faire une activité. Un dynamisme de dingue, un appétit pour la vie rafraîchissant. Si vous aviez besoin qu'il vous rende un service vous pouviez l'appeler. Comme on dit souvent entre mecs, je serais parti à la guerre avec ce gars là. Par contre sa vie sociale était assez peu fournie, il ne savait juste pas garder le lien à distance, et était en mode couple passionnel et fusionnel avec sa femme.
Cependant il fumait, en cachette, car sa compagne n'était pas fumeuse et ne le tolérait pas bien. Il lui mentait donc sur ce sujet.
Voilà qui il était.

Un an après que nous ayons monté notre structure, il a rencontré de graves problèmes dans son couple. Sa femme l'a trompé, elle est partie, ils se sont séparés. Cela a duré longtemps, ça a été une très vilaine rupture.

Et surtout ça l'a démolit.

A l'époque on l'a accueillit à la maison pendant 4-5 mois, suite à quoi, comme nous avions finis nos travaux nous avons déménagé début juillet avec ma chérie dans notre nouvel appartement. Lui est resté seul, mais c'était l'été et on partait en vacances à la fin du mois de juillet.
Le mois de juillet fut difficile pour lui, mais nous avons essayé de rester présents malgré notre joie d'avoir emménagé, et je discutais beaucoup avec lui puisque nous travaillions ensemble tous les jours.
Il avait un projet d'achat d'appartement + rénovation complète pour lequel je l'aidais.

Les vacances il est remonté chez ses parents, dans sa région d'origine dont il était resté très proche. Il a passé un mois là bas, puis nous avons repris le travail.

Fin septembre, il a commencé à faire des crises de paniques, de parano. Au début, on l'a cru sans problèmes puisqu'à priori il pouvait avoir raison. Lorsque cela s'est trop répété, j'ai fini par lui dire de revenir habiter avec nous. Et là je me suis rendu compte, en discutant avec lui, qu'il était en train de devenir vraiment paranoïaque. J'habite un appartement au 4ème étage d'un immeuble d'un quartier très paisible, dont l'unique accès est une porte blindée. les balcons seraient à peine accessibles à un yamakasi.
A ce moment là, conscient des soucis qu'il rencontre et de sa rupture qu'il digère très mal, nous l'envoyons voir une psychiatre/psychologue après avoir pris une recommandation qui le met immédiatement sous traitement.
Pendant 3 mois, la situation ne cesse de se dégrader. Il devient plus du tout fiable au travail, toujours sujet à de belles crises de paranoïa. Il devient maigre, lui qui a toujours été athlétique. Se plaint de saignement de nez, de mal dormir. Devient incohérent.
On a l'impression que son cerveau s'effondre. Malgré tout, on poursuit le travail de notre mieux. En parallèle de sa, sa femme, qui va également pas très bien, veut leur redonner une seconde chance, qu'il accepte de bon coeur. Il retourne donc vivre chez elle fin novembre.

Son projet d'achat d'appartement ayant abouti grâce à mon aide, il doit signer fin décembre.
Pendant tout le processus d'achat de l'appartement, il n'avait cessé de demander régulièrement des virements de l'argent qu'il avait gagné mais qui était "stocké" sur les comptes de notre entreprise.
Jusqu'au moment où je ne comprends plus les chiffres qu'il m'annonce, l'argent qui lui manque pour l'achat de son appartement.

Je l'appelle donc un jour pour lui demander son accès à son compte bancaire, lui disant que je n'y comprends rien et qu'il faut que je regarde parce qu'il y a un problème. J'ai toujours été le gestionnaire et il me fait une grande confiance.

Et là stupeur, je me rends compte qu'il a retiré de ses comptes près de 15000 € en liquide depuis le mois d'aout. Je l'appelle et lui demande s'il se drogue. Il s'effondre au téléphone et me dit que oui, qu'il prend de la coke depuis qu'il a essayé un jour à une fête dans sa région, drogue proposée par un "ami" à lui, que c'est de pire en pire qu'il n'y arrive plus. Que la première fois qu'il en a pris, c'était chouette ça lui a donné du gaz, parce qu'il se sentait si bas en énergie....

Ce jour là, on se réunit avec sa femme, moi et lui, après en avoir parlé à sa famille. Il nous demande de l'aide, et on prend la décision de l'envoyer dans un premier centre de désintox pour dix jours, puis dans un second de thérapie pour presque 3 mois.
Le premier weekend avant sa prise en charge en désintox le lundi est horrible. Il pleure, se roule en boule, tremble sans arrêt, on l'hospitalise 2 fois dans le weekend. Puis il part dans le premier centre, puis le second.
Pour tout le monde c'est un coup de massue. L'ampleur de sa consommation journalière nous effare. On apprends que la psychologue/psychiatre était au courant et qu'elle continuait à lui prescrire des anti dépresseurs. Véridique. On gère à sa place son appartement et ses travaux, je gère le boulot en son absence.

A son retour, il est bien, mais on met en place une surveillance rapprochée et des règles strict. On le flique. Il rechute une semaine après être rentré, mais on le gaule immédiatement. On stoppe tout. Il démarre un nouveau suivi avec une psy. Dans ce combat qui démarre, en tant que conjoint, qu'ami, ou que famille, vous êtes seuls. L'accompagnement est une légende, vous, on ne vous entendra jamais, on ne vous demandera jamais, on ne vous expliquera rien. Il faudra vous débrouiller.

Les 6 mois suivants, sous le toit de sa femme se passeront sans nouvelle rechute. C'est dur de le surveiller et de le soupçonner trop souvent mais on commence à voire le bout du tunnel, néanmoins leur séparation est inéluctable.
En septembre ils se séparent définitivement et divorcent. Il se trouve un logement. Je resserre la surveillance. S'en suivent pour lui deux mois de projets, de nouvelles rencontres amoureuses, et leur lot de désillusion. Forcément on le sent fragile à 2 km à la ronde... ça n'aide pas.
Les tests sont clairs, il est clean. Avant Noël qu'il va passer en famille, je relâche la vigilance : je crains que la suspicion le freine dans son rebond. Je ne veux pas que cela le ramène toujours à cela.
Nos affaires ont repris une allure normale.
Mais début janvier quand il revient, il ne me faut pas 10 jours pour me rendre compte qu'il a rechuté.

Cet article est très long alors je passe le reste rapidement. Rechute, rechute 3 mois plus tard, rechute un mois plus tard, rechute quinze jours plus tard... Mensonges permanents, pour tout et rien, plus de confiance, je regarde mon meilleur ami, l'homme que dans mon coeur j'appelais mon frère et je ne le reconnais plus. Je le renvoie en désintox, je suis épuisé. Je pars en vacances. Bilan en septembre. Je rentre en septembre et me rend compte qu'il a probablement réussi à déconner en désintox. Je suis à bout, je lui dis que j'arrête. On prend la décision de le sortir de l'entreprise, de lui donner un nouveau départ avec les moyens de la vente de ses parts, pour se reconstruire chez lui, près de sa famille. Je suis au bord du gouffre. J'ai l'impression de l'enterrer et de lui mettre moi même le coup de pelle. Mais je dois me protéger, cela commence à me bouffer complètement, à peser aussi sur ma conjointe et sur mon couple, sur ma famille qui était devenue la sienne. Professionnellement ce n'est plus possible : 3 de nos salariés ce sont barrés avant juillet, et on vient d'embaucher un jeune qui semble bien. Nos clients commencent à douter, l'édifice vacille. Je ne veux pas lâcher ce qu'on a bâti ensemble pendant 4 ans. Alors je me protège, je veux y croire, que c'est mieux pour lui, que c'est bon pour lui. Mais je doute. Et il n'est pas prêt de me lâcher ce doute.

Il est reparti dans sa région d'origine, près de sa famille. On est toujours en bons termes, on s'appelle souvent. Il me dit que tout va bien comme d'habitude, me fait des blagues. Je sais que ce n'est pas le cas.
Je l'ai eu il y a quelques jours. Pour lui dire que même loin, s'il avait besoin d'aide il lui suffisait de m'appeler. Il m'a dit :

"Je ne sais plus qui je suis. Je regarde ses 3 dernières années et je ne me reconnais pas. Je ne me retrouve plus moi même. "

Et moi je n'ose pas lui dire que je vais me marier. Parce qu'en plus après il faudrait que je lui dise que je ne peux ou veux pas (?) l'inviter.

J'en ai chialé. J'ai l'impression d'être un minable, un mec qui laisse tomber son meilleur pote à côté de lui et qui trace sa route.

Je suis écoeuré.

Ce mec était génial. Il a eu une peine de coeur. Il était un peu fragile émotionnellement, probablement des trucs qu'il trainait de son enfance. Mais bon, pas plus qu'un autre. Vous l'auriez vu à l'époque vous ne comprendriez pas. Personne n'a compris. Il n'avait pas une volonté de ouf pour certains trucs, mais il pouvait être brillant, drôle. Tous mes potes étaient devenus ses potes. Et il avait une empathie de dingue. Vous l'envoyiez chercher 3 saucisses chez le boucher, il revenait avec en sus offerts trois morceaux de chevreuil marinés que le boucher devait servir à la fête du village d'à côté pour les chasseurs du coin.
Il avait des thunes, la santé, une belle situation professionnelle et des projets.

Et puis s'est devenu une loque. Un mec pas fiable. Qui te ment en te regardant dans les yeux, alors même qu'il sait que tu sais. Un mec qui en soirée fait fuir les gens, parce qu'il tourne en boucle dans sa tête. Ce mec était un natural avec les meufs, un aimant. Il les fait fuir désormais. Ce mec était présent pour ses amis et sa famille, et il est en train de les flinguer. Plus rien ne l'intéresse. Il tourne en boucle dans sa tête sur lui même et aboutit à des conclusions foireuses, qu'il oublie dès le lendemain matin. Sa volonté est annihilée.

Et moi j'attends le coup de fil qui m'effraie chaque jour. Celui qui me dira qu'il a finalement réussi sa propre destruction.



J'veux faire pleurer personne. Je ne cherche aucun réconfort. Je ne veux ni leçons de morale, ni soutien. Je ne veux pas de débats ou de mecs venant poser ici sa science pour expliquer que "tu sais c'est pas la drogue qui a fait ça", ou que "la drogue c'est pas si mal". C'est simplement l'expérience d'un cauchemar que je vous livre.
Vous voyez, là. J'ai juste envie de vous dire de bien faire attention. Qu'il n'y a qu'un seul moyen de ne pas prendre ce risque. Et que vous le connaissez.
N'y touchez pas. Jamais.
Le reste c'est de la roulette russe avec votre vie et celle de vos proches. La version sale, sans la fin rapide.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] A lire le 13.05.19, 14h42 par Popovski
  • [+3] Instructif le 13.05.19, 15h05 par valll
  • [+3] A lire le 13.05.19, 15h21 par FK
  • [+2] Constructif le 13.05.19, 16h43 par Jalapeno
  • [+3] Non le 13.05.19, 17h38 par LeBeauGosse
  • [+3] A lire le 13.05.19, 17h41 par Perlambre
  • [+2] Il y'a du vrai... le 13.05.19, 17h54 par touska
  • [+2] Post responsable le 14.05.19, 04h18 par Onmyoji
  • [+2] A lire le 15.05.19, 08h00 par Oldboy
  • [+3] Très intéressant le 17.05.19, 08h45 par Allandrightnow
If you want to touch the sky,
Fuck a duck and try to fly !

Ton pote a énormément de chance de vous avoir, je crois pas avoir qui que ce soit dans ma vie qui soit capable de s'impliquer autant si un jour je tombe.

Pour ce qui est de son addiction, je pense que ça va être le combat de sa vie, de réussir à se réparer. Sa rupture l'a cassé, le démon est rentré et a pris ses aises... Courage !

Et culpabilise pas de devoir tracer des lignes, il faut aussi vous préserver, toi et ta fiancée.
L'aider vous l'avez fait infiniment plus que quiconque l'aurait fait; vous pouvez le remettre dans la barque quand il tombe à l'eau, mais ça reste à lui de ramer.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Merci ! :) le 14.05.19, 08h05 par The_PoP
Trouve ton courage. N'écoute que lui.
"L'instinct nous dicte le devoir, et l'intelligence nous donne les prétextes pour l'éluder ~ Proust
(c'est pas faux !)

Ce membre a été banni de FTS, en raison de manquements répétés au règlement. Un membre peut être banni automatiquement si sa note descend trop bas (ou trop vite), ou manuellement par un modérateur. Les propos de ce membre n'engagent que lui et ne reflètent pas les opinions des utilisateurs de FTS.
Promis je détaillerai pas ma notation parce que c'est contre ton souhait, mais tu devrais élargir ton esprit par rapport aux drogues et éviter de te servir d'une expérience personnelle (cela reste compréhensible vu à quel point tu t'étais impliqué) pour sortir des généralités, c'est en partie à cause des gens comme toi que les gens comme ton ami sont mal pris en charge.
Sinon je tiens à souligner que tu en as fait énormément pour lui et que même si pour moi ta démarche n'était pas parfaite, ça reste bien plus que ce que ferait la plupart du monde. Mais malheureusement, ça marche pas toujours et comme dit plus haut, des fois il FAUT "lâcher" ses potes.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Il y'a du vrai... le 13.05.19, 17h53 par touska
  • [0] Tu t'y prends mal le 13.05.19, 18h30 par The_PoP
  • [0] Non le 13.05.19, 19h33 par BirdonTheWire
  • [-1] Tout ça pour dire quoi ? le 13.05.19, 22h33 par Jalapeno
  • [-3] le 14.05.19, 08h48 par Syd_

Ma démarche n'est pas le sujet.
J'ai bien conscience de m'être trompé tout du long.
J'ai bien conscience qu'on aurait pu faire bien mieux.
J'ai juste essayé comme j'ai pu. Et quand cela ne marchait pas, j'ai essayé différemment. Jusqu'à ne plus savoir. Ne plus pouvoir.
Mais le sujet de ce message c'est bien lui.

Je le regrette.
Les informations sur ces sujets là sont difficiles à avoir. Difficiles à appréhender.
Les professionnels de santé sur ces sujets là sont hermétiques pour les néophytes, pour les entourages, malgré les contacts qu'on a eu via nos milieux et contacts professionnels proches.

Je passe volontairement sur les parties polémiques et blessantes de ton message. Ce n'est pas mon but ici. Je te laisse à tes jugements et certitudes.
Je t'invite à créer un sujet pour parler de l'accompagnement des personnes en difficultés avec la drogue si tu en as les connaissances. Je te lirai avec plaisir.

La seule généralité que je tire de tout ça c'est cela : la coke est un poison sale, vicieux et violent. Sans remède universel connu. N'y touchez pas.
Ce qui est rigolo c'est que cette généralité là, c'est justement les médecins addictologues rencontrés qui nous l'ont livrée.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Facepalm le 13.05.19, 18h39 par LeBeauGosse
If you want to touch the sky,
Fuck a duck and try to fly !

La drogue (en tous cas les stimulants: coke, MDMA, amphétamines; l'héroïne, le crack...)
modifie le cerveau à la première prise, de manière permanente. Pour les autres c'est pas aussi rapide mais ça existe aussi.
Ça veut dire que quelque part, vous changez un peu d'abord, puis beaucoup de ce que vous êtes, comment vous réagissez, ce qui vous motive et vous fait avancer, et ça change aussi votre rapport aux choses que vous désirez naturellement.
L'addiction vous renferme sur vous et sur vos besoins (ou plutôt votre besoin, la drogue). Vous devenez impulsifs, vous n'obéissez plus à votre raison mais à des compulsions.
C'est comme ça que vous perdez votre empathie et votre rapport aux autres. Même si vous savez que vous leur faites du mal, ça n'a de l'importance qu'en surface, mais c'est bien vite effacé par le reste.
Et vous pouvez même pas juger correctement de ça. Votre jugement est altéré, vous êtes plein d'illusions, mais le regard des autres n'est pas trompé lui. Votre volonté aussi perd son emprise sur vos actes, donc même quand vous vous rendez compte que ça merde c'est déjà trop tard.

On fait tous des conneries et il s'agit pas d'être plus blanc que neige mais The Pop a parfaitement raison sur le fait que ce soit vicieux et violent.
Sale, c'est vous qui le devenez sous l'emprise de cette merde, et pour avoir l'illusion de s'amuser en soirée ou de se redonner un coup de boost, ça vaut pas le coup de jouer à la roulette russe.

Parce que c'est le faire avec une mitrailleuse et vous toucherez vos potes et votre famille comme The Pop et la sienne ont été entraînés, malgré eux (parce que tu penses aider un pote, mais pas entrer en lutte contre un monstre en même temps).
Et parfois s'ils veulent juste survivre il leur faudra vous laisser seul sur votre barque. C'est pas de l'abandon. C'est juste légitime.

Ça c'est une généralité mais c'est parce que c'est la triste vérité. Dire le contraire c'est se voiler la face pour pas accepter la réalité de ses petits plaisirs égoïstes. Si vous pensez que vous maîtrisez et que ça n'arrive qu'aux autres, vous vous faites des illusions. Vous êtes au bord du précipice et au moindre événement bordélique dans votre vie vous pourrez y basculer. Même si pour le moment vous n'êtes pas accrocs au sens propre du terme et que ça n'a que des conséquences mineures sur votre vie.
Même si vous êtes solides. La drogue change les règles de votre fonctionnement. Comment vous voulez résister à quelque chose qui réécrit tout ce qui représente vos valeurs, votre personnalité, vos besoins, vos priorités...?
Et la plupart du temps, il n'y a même pas besoin d'être mal pour que ça vous transforme. Certains poisons sont assez puissants pour ça. Et pour ceux qu'on dit "doux", la vérité c'est qu'ils ne sont que plus insidieux. On se dit que c'est cool parce que ça n'a pas d'effets massifs, qu'on fait ça pas pour se stimuler mais pour se détendre ou rigoler.
Il est là le piège.
Faites le pour éloigner le stress, ou la tristesse, et ça acquiert rapidement pour vous, consciemment ou pas, la signification du bédeau magique qui éloigne tous les tracas. Un coup de stress au taf, au bahut? Un bédeau. Une prise de tête avec votre meuf, un pote? Un bédeau? Une soirée où vous faites recaler par les meufs ou le portier (parce que vous vous étiez défoncés pour vous mettre bien)? Un bédeau, puis deux, puis trois.
Vous vous ennuyez ou vous êtes tristes et vous savez plus pourquoi (un indice: il fume dans votre main, et vous a anesthésié, rendu dépressif, sans projets ni motivation, incapable d'apprécier les bonnes choses et d'avoir l'imagination et l'énergie de vous prendre en main puisqu'il est devenu votre seule - fausse - solution à tous vos problèmes)? À la fin vous les comptez plus.
Vous croyez vous envoler un peu mais vous ne faites que vous mettre des chaînes.
Combien de jeunes en échec scolaire parce qu'au lieu de se relever et donner un coup de collier ils se sont perdus dans les fumées?

Combien d'adultes paumés, bloqués dans une impasse professionnelle et personnelle à 25 30 ou même 40 ans parce que leur seule réaction face à un problème, c'est pas de le résoudre mais de s'allumer un stick?
J'ai vu pas mal des deux groupes autour de moi dans ma vie. Des gens normaux à la base, parfois plus sains que moi.
Mais au final ils sont plus humains comme vous et moi. Ils deviennent juste des fumeurs.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Constructif le 14.05.19, 08h04 par The_PoP
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Je ne savais pas si je voulais répondre à ton post, The Pop, car qui me connait sait que j'aurais tendance à vouloir le nuancer. Or ce serait déplacé et hors propos. Ce que je vais ajouter n'est donc en aucun cas une envie de minimiser les risques liés à la substance, mais juste d'étendre à d'autres. Je me doute que sur FTS on a pas mal de gens intelligents, mais c'est jamais mal de rajouter un témoignage.

Donc déjà, ce que tu fais pour ton ami est exemplaire, et sache qu'à un moment la personne étant seule face à son addiction, tu ne peux pas la modifier toi même. Même si je peux totalement imaginer le sentiment d'impuissance qui doit rester sur le coin de ton épaule à te titiller.

Pour info : je suis en ce moment en charge d'une équipe de bénévoles qui se charge de faire de la réduction des risques liés aux usages de drogues en festival, on a eu une formation avec Techno + qui, couplée avec nos propres connaissances, me fait penser que, loin de maîtriser le sujet, je peux un peu le cerner.

Là ou j'aurais tendance à nuancer concernant ton pote, c'est lorsque tu mets l'accent sur la substance elle même.

Or, une substance seule ca n'est jamais suffisant. La drogue répond à de nombreux facteurs, notamment l'environnement et la personne.

En général, pour appréhender une prise de produits on considère ca comme un triangle : substance / personne / environnement (qui peut recouper l'état émotionnel de la personne a un moment T).

Donc, je sais que tu dois le savoir déjà, je le mets a titre informatif : ton ami est tombé dans l'addiction notamment car il a pris de la coke lors d'une phase difficile et qu'il s'en servait comme palliatif à son mal-être au début, et que son cerveau s'y est agrippé. Peut être même qu'il avait une prédisposition génétique qu'il ignorait, ou tout simplement comme le dit Onmiyoji, que son cerveau a été modifié après une / quelques prises.

Là ou je veux en venir, puisque ce topic sert aussi à mettre en garde, c'est :

Gaffe, y'a pas que la coke qui peut démolir votre vie.

La coke est une sacrée merde, qui fait notamment un tres mauvais cocktail avec l'alcool. Fun fact, quand vous mélangez les deux, ca crée une nouvelle substance dans votre foie :
Le côté « bénéfique » du mélange n’est toutefois pas sans effets secondaires. La prise concomitante de cocaïne et d’alcool conduit à la synthèse dans le foie d’un métabolite actif, le cocaéthylène, à raison d’environ 20% de la dose de cocaïne. Cette molécule a des propriétés psychoactives mais aussi une toxicité très proches de celles de la cocaïne, tout en étant éliminée 3 fois moins vite, ce qui prolonge d’autant l’effet nocif sur le cœur.
Cependant, on reste sur des neurotransmetteurs et un cerveau exposé à une substance qui va agir dessus.

La C. fait, entre autres, péter vos réserves de dopamines. Comme les amphetamines et comme... Le jeu (et meme le porno selon les NoFaps).

Ton ami aurait pu ruiner sa vie en allant jouer aux jeux d'argent.

De même, ayant un père alcoolique, je pense qu'on a tendance à sous-estimer largement les effets de l'alcool et ses dégats (malgré un "oui oui on sait que l'alcool c'est mal"). Au bout d'un certain temps, l'alcool finit même par modifier vos neurotransmetteurs (plus long que la C., mais vu qu'on vit dans une culture incitative, la prise régulière est bien plus courante qu'avec la C.).

Autre fun fact : les opioides prescrits commencent à poser un sérieux probleme de santé public aux US., et ca vient en France.

La substance n'est qu'une partie de l'équation, et c'est là qu'on voit des gens rester dans le déni ("Nan mais je prends pas de coke non plus, pourquoi tu dis que j'ai un souci avec mes médicaments?"). On est toujours le drogué de quelqu'un. C'est même tres courant dans les milieux de teufs (Le mec qui prend de la C. juge les hippies qui prennent du LSD qui jugent les Crackheads qui jugent les alcooliques qui jugent les gens shootés au Xanax etc.).

Donc... Faites gaffe? Soyez honnetes avec vous mêmes : si vous ressentez que vous avez un semblant d'attitude ambigue avec une substance, c'est déjà que vous en avez une.


Moralité

Faites gaffes avec les drogues. Et sachez reconnaître vos fragilités. La coke est l'une des plus addictives et nocives (et puis... on parle de l'impact du traffic sur la vie des gens qui la produisent?), mais c'est loin d'être la seule.

Lorsqu'on traverse une phase difficile, c'est facile d'être tenté d'aller vers un palliatif. J'ai presque envie de dire que c'est "nécessaire" tant la douleur est intense.

Quand je me suis fait larguer aux Philippines, j'étais tellement mal que j'ai accepté d'aller à la messe avec un collègue histoire de ne pas rester seul pendant la Saint Valentin. Je me dis que si j'avais été un peu plus naif je serais chrétien aujourd'hui. (Je soupconne les sectes de recruter a mort dans ces moments là).

Mais ce n'est jamais une solution. J'ai eu la "chance" d'avoir un mauvais exemple paternel et de me rendre compte assez vite de mes fragilités, et lorsque je me suis fait jeter je me suis imposé direct de ne pas boire pendant quelques mois.

Je pense que c'est un message à faire passer : pas de palliatifs chimiques quand on se sent mal.

Solution possible : le sport. Provoque les mêmes bénéfices (et d'autres secondaires, comme des muscles), sans les effets négatifs. Il faut toujours se méfier d'une potentielle addiction au sport, mais entre nous vaut mieux être accro a la course a pied qu'à la coke.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Constructif le 14.05.19, 09h56 par FK
  • [+3] 100% d'accord le 14.05.19, 10h58 par ChantePaul
  • [+3] Constructif le 14.05.19, 11h01 par Jalapeno
  • [+1] Constructif le 14.05.19, 11h22 par The_PoP

@Owen
@Onmyoji

Merci pour vos apports. Effectivement, rajouter des témoignages me semble pertinent.


Sincèrement, ce post devait à l'origine comporter deux volets, puisque l'une de mes ex s'est démolie à la weed... Loin de moi donc l'idée d'e dramatiser une drogue plutôt qu'une autre, ou de minimiser les dangers de l'alcool, ou d'autres substances "réputées" plus légères.


Evidemment que si vous n'êtes pas bien la moindre substance va vous mettre encore plus mal.

Là en ce qui concerne mon pote le combo : problèmes persos + socle addictif fort + coke + antidépresseur est juste ravageur.
Simplement je voulais témoigner aussi pour ceux qui vont bien, qui se font une petite soirée pépouze, et où l'un de leurs "potes" (mais cette définition sera a interroger) leur propose d'essayer.

Cela peut aussi arriver à des gens qui vont bien, en révélant des failles dont vous n'aviez pas conscience ou une sensibilité génétique accrue de votre organisme. Et là vous tombez.

J'ai un environnement plutôt super sain, avec pleins de gens qui vont bien, qui ont un cerveau qui fonctionne bien, qui ont de l'éducation et des connaissances. Et je suis persuadé que parmis tous ces amis, beaucoup ont essayé ou été tenté à un moment ou à un autre. Ne banalisons pas cette merde. Ne banalisons pas les risques. Ne reléguons pas ce poison aux seuls gens marginaux, hors système, teufeurs, punk à chiens ou autre.

Globalement, pour la plupart d'entre vous, en soirée, vous ne joueriez pas à la roulette russe avec de vraies balles. Et vous ne trouveriez pas ça fun. Et vous ne le proposeriez pas à vos potes. Ben en fait ça revient au même. En plus sale.
If you want to touch the sky,
Fuck a duck and try to fly !

Oui, il y a une espece de mythe du drogué qui fait que beaucoup de gens s'en mettent plein la tête en pensant valoir mieux.

C'est souvent le point de vue que je défend quand on parle de "drogues dures". En réalité, les champignons hallucinogenes sont bien moins nocifs que la pinte de biere qu'un type peut s'enfiler (moins nocifs ne veut pas dire inoffensif). Ils ont d'ailleurs été dépénalisés à Denver la semaine derniere.

(Je n'en consomme pas, c'est pour info).

Or, il y a souvent une espece d'hypocrisie qui vient du fait que certaines drogues sont socialement ok et d'autres non. Et là on retrouve les enjeux sociaux habituels. La crise des opiacées aux états unis n'est devenue une crise que depuis que les blancs se mettent a la défonce. Quand c'était les communautés noires / pauvres, les médias n'en parlaient pas.

De même que les gens qui se pensent hype en consommant de la coke "freebase" ne s'identifient pas au crackheads alors qu'ils consomment le même produit.

Pour moi, il faut être capable d'être au clair avec soi même et ce que l'on consomme, sans rentrer dans les habituels mythes.

Perso je méprise pas 90% des fumeurs de joints qui 1) pensent que c'est inoffensif car "naturel" 2) sont vite chiants et mous en soirée (il y a un coté excluant dans le cannabis : si t'es pas défoncé tu te fait chier avec des gens qui le sont).

Je connais évidemment des consommateurs cools et intéressants, mais souvent, rester sobre quand les gens sont bourrés ou défoncé a côté ca montre un spectacle pas beau a voir (que je recommande à tout le monde d'essayer de voir :) )
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] +1 le 15.05.19, 08h17 par Oldboy
  • [-1] Non le 16.05.19, 01h22 par Onmyoji

Je conseille pas d'être le seul sobre. C'est relou. Ça donne envie de rester la dope par conformisme et pour pas être exclu.

Les hallucinogènes sont moins addictogènes mais globalement plus toxiques, notamment les champignons dont la plupart sont toxiques pour le foie ou les reins.
Rien n'est sûr.
Après évidemment le potentiel addictif est fonction de l'environnement et de l'utilisateur mais il y a des choses qui restent plus addictives que d'autres pour la majorité des gens.
Évidemment l'image qu'on en a est loin d'être corrélée avec la réalité en fonction de l'acceptation sociale ou de l'importance des effets physiques chroniques.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Forke stp le 16.05.19, 09h16 par The_PoP
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Tu connais beaucoup de substances dont la prise reguliere n'engendre aucune tolerance ni toxicite? C'est la dose qui fait le poison, meme si certains poisons necessitent une dose plus faible.

Si on parle du foie, on reparle de l'alcool? Comparer les drogues n'est ici pas le propos il me semble.

Et justement : y'a effectivement des gens qui boivent par conformisme, mais certains restent sobres et s'en portent bien.

Je pense que connaitre les risques objectifs et arreter de jouer sur la pression sociale pour inciter a consommer ceux qui sont fragiles par rapport a cela serait d'une grande aide.

Self check : quand c'est la derniere fois que vous avez propose une clope ou une pinte a un pote dans le mal?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Hors sujet le 15.05.19, 18h05 par Onmyoji
  • [0] Forke stp le 15.05.19, 18h49 par The_PoP

On devrait forker pour pas polluer sur les aspects techniques mais ta réponse n'a rien de pertinent par rapport à ce que j'explique.
Il y a beaucoup plus de substances non addictives qu'addictives et en ce qui concerne la toxicité, même si c'est la dose qui fait le poison, on a quand même dépassé Paracelse et fait une classification des produits en toxiques ou non justement parce qu'on a fixé des seuils "opérationnels" compatibles avec la majorité de notre activité. L'eau n'est pas considérée comme un toxique et l'oxygène non plus, aux dernières nouvelles, même si on peut mourir d'une trop forte exposition.
Quant aux champignons, on ne parle pas d'une toxicité chronique mais aigüe. Idem pour la plupart des hallucinogènes et autres produits.
Je ne comparais rien, j'expliquais, là où ta présentation laisse supposer que les hallucinogènes sont peu addictifs donc safe.

Et mon propos était le suivant:
Plutôt que d'observer les drogués au risque de se faire chier et trouver ça cool et succomber à la pression, traînez avec des gens sains.
C'est le meilleur moyen de pas glisser.
Et c'est ce qu'observent tous les anciens addicts. Qu'on peut pas rester au milieu de ces gens-là.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Forke stp le 15.05.19, 18h48 par The_PoP
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Du coup je ne forkerai pas ni ne continuerai car ca ne mene nulle part.

Merci the Pop pour le temoignage, et sorry pour l'ecart :)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Mauvais esprit le 16.05.19, 01h24 par Onmyoji
  • [0] Merci ! :) le 16.05.19, 09h15 par The_PoP

BON PLAN SEXY : De -15 à -70% chez la boutique sexy LoveHoney.fr. LoveHoney.fr propose toute l'année des réductions très agressives sur leur catalogue lingerie, sextoys et autres accessoires. Suivez ce lien pour consulter les offres du moment.

Vous pouvez aussi soutenir FTS en passant par ce lien pour faire votre shopping sur Amazon.fr

Répondre