Avalanche Journal 2020

Note : 25

le 02.03.2020 par Avalanche

9 réponses / Dernière par Avalanche le 22.03.2021, 21h35

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
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Même si Hillel a fermé son journal, j'ai gardé un excellent souvenir de son journal. Et si tu passes par ici, c'est en partie parce que j'ai aimé tes interventions ainsi que celle d'autres membres avisés comme Perlambre entre autre que j'ai décidé de rouvrir un nouveau journal au même titre que le nouveau chapitre de ma vie qui s'est ouvert.

La dernière fois que j'ai écrit dans mon ancien journal, j'étais étudiante à la fac. Je venais de renoncer à l'opportunité d'aller étudier à l'étranger par peur de ne pas savoir faire face à l'inconnu et au vaste monde qui m'intimidait autant qu'il attisait ma curiosité. Après une série d'expériences wtf, j'ai rencontré mon copain de 2 ans qui m'a aidé à me construire et me stabiliser sur le plan personnel et professionnel.

Aujourd'hui c'est toujours lorsque je me sens un peu perdue que naît chez moi le besoin de me confier, mais contrairement à mon premier journal, mes problématiques ont changé. Enfin je crois... :lol:
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Bienvenue ! le 02.03.20, 20h37 par FK
  • [0] Bienvenue ! le 02.03.20, 21h04 par The_PoP
  • [0] Bienvenue ! le 03.03.20, 14h15 par Popovski
  • [+1] Bonne idée ! le 03.03.20, 17h32 par Jalapeno

Hey ! Content de te relire, au plaisir de suivre ce nouveau journal :D
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Merci ! :) le 18.06.20, 16h50 par Avalanche

Cette année ça va faire entre 3 et 4 ans que je connais FTS.

C'es étrange parce que j'ose pas relire mes anciens journaux qui me rappellent atrocement un passé douloureux.

Beaucoup de choses se sont passées dans ma vie depuis mon dernier journal. Je ne suis pas sortie de ma timidité maladive, mais disons que j'ai pris conscience de mes comportements internalisés et ça m'a fait du bien d'apprendre à m'affirmer.

Je continue à croire qu'étant relativement jeune, il m'est difficile de prendre du recul sur ma vie. Et que de par mes mécanismes de défense ma méfiance est la plus grande barrière qui me sépare des autres. Cependant, une chose a changé. J'ai appris à me protéger et à m'affirmer en temps que femme.

Ça l'air de rien, mais je crois que je viens de comprendre la phrase de Simone de Beauvoir sur le fait de devenir une femme. En soi, j'ai encore du mal à définir ce qu'une femme est, ou devrait être. Mais je sais à présent, la femme que je ne veux pas être. Et le fait de m'être mieux acceptée a beaucoup joué sur mes décisions, et mon estime personnelle. Au delà, les évènements de ma vie sont venus me conforter dans l'idée que la jeunesse vient parfois avec un manque de confiance. Le fait de n'avoir rien réalisé dans ma vie, m'a souvent donné l'impression que j'étais incapable, alors qu'avec plus de recul, je ne vois pas comment je pouvais avoir plus d'expériences positives compte tenu de mon jeune âge.

L'entrée dans le monde professionnel a fini d'achever mes élans de naïveté. J'ai beaucoup appris par le passé, ce qui m'a permis de mieux me préparer/ protéger cette fois-ci.

Je regardais une vidéo sur le leadership et ça m'a fait réfléchir. Je ne sais plus si je l'avais écrit quelque part, mais je viens de comprendre parallèlement à tous les faits évoqués précédemment, que la volonté de paraître sympathique n'est pas compatible avec l'affirmation ferme et intransigeante de ses intérêts personnels.

Le lien de la vidéo :

Le plus étrange dans tout ça c'est que plus je grandis intérieurement, et mûris, plus je m'aperçois que j'ai grandi avec une colère incommensurable. Et aujourd'hui, je dois apprendre à reprogrammer mon logiciel intérieur en mettant de côté cette colère, si je ne veux pas perdre les plus belles années de ma vie avec des priorités qui ne sont pas vraiment les miennes.

Au fait, je rajoute un dernier point, j'ai vu le film Old Boy et j'ai adoré. J'ai envie de me prendre des claques existentielles comme ça tous les jours sans mauvais jeux de mots. :lol:
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  • [0] La suite, vite ! le 18.06.20, 23h13 par Bumble
  • [0] Constructif le 19.06.20, 08h12 par Thedaze
  • [+1] Intéressant le 19.06.20, 19h01 par FK
  • [+1] La suite, vite ! le 19.06.20, 20h06 par Perlambre
  • [+1] Intéressant le 20.06.20, 09h28 par Jalapeno
  • [+1] Bien joué le 20.06.20, 14h57 par voucny

Si tu veux remercier Hilel, envoie lui un Mp, ça lui fera plaisir. Elle passe encore de temps en temps.
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  • [+1] Bonne idée ! le 22.08.20, 21h50 par Avalanche
Trouve ton courage. N'écoute que lui.
"L'instinct nous dicte le devoir, et l'intelligence nous donne les prétextes pour l'éluder ~ Proust
(c'est pas faux !)

De retour sur FTS, un petit update s'impose.

La dernière fois, je me réjouissais d'avoir appris à m'imposer et à me protéger des relations toxiques au travail. Et je crois qu'il était temps après plusieurs expériences professionnelles (de courte durée) restées infructueuses.

Après un an d'expérience dans une grosse boîte il faut cependant que précise les nuances de mon bilan à atterrissage 2020 comme on dit dans le milieu. Car, s'il y a eu des hauts, il y a également eu des bas.

Premièrement, je n'aurai jamais imaginé que dans les administrations publiques les enjeux/ problématiques seraient aussi politiques. Aujourd'hui je comprends mieux ce quo'n appelle "rétention d'informations entre les services". Ce qui en soi est un sérieux problème aussi bien pour l'entreprise parce que c'est bloquant pour sa performance, que pour les salariés car ça devient vite épuisant de chasser les dernières informations en faisant le tour d'une direction sans jamais parvenir à mettre la main sur les dernières infos à jour.

Deuxièmement, après avoir expérimenté une forme de harcèlement moral avec mon boss, c'était pas cool mais j'ai franchement appris. J'ai découvert les méthodes assez sournoises de certains managers avec beaucoup de surprise et de colère. Je ne savais même pas que c'était possible qu'un manager soit aussi médiocre dans son rôle et qu'il fasse régner la peur dans son service. Maintenant que j'ai eu un long aperçu de la chose, c'est chose faite, et je n'en suis pas ravie, mais mieux valait l'expérimenter au plus tôt de ma carrière.

Troisièmement, sans vouloir rentrer dans les détails, que dire des secteurs d'activités où les femmes sont peu nombreuses ? Mon boss est sexiste, c'est un fait. Je ne pensais pas que ce serait si grave. Au pire, je m'attendais à ce qu'on ne s'entende pas mais de là à ce qu'il y ait de répercussions sur notre relation de travail, je ne pensais pas que ça irait si loin. Eh bien, le problème c'est qu'avec ce genre d'énergumène sexiste et avec un sérieux complexe d'infériorité, certains vont jusqu'à dénigrer toute leur hiérarchie et se faisant fuir les contacts avec leurs collaborateurs de sexe féminin. Je n'avais jamais vu ça auparavant, triste réalité. J'ai cru que j'hallucinais quand j'ai compris que son problème avec sa N+1 et N+2 sur la communication positive et le management bienveillant etaient en réalité des attaques vis-à-vis de leur genre.

Quatrièmement, heureusement, j'ai trouvé le moyen de partir. J'ai donc fraîchement signé un nouveau contrat avec une nouvelle boîte qui je l'espère me permettra de grandir professionnellement sans avoir à subir des injustices du fait de mon genre. le pire dans tout ça, c'est que j'ai vraiment été choquée de constater que les relations en entreprises étaient verticales pas seulement entre supérieurs hiérarchiques mais également entre stagiaires. C'est tout bête et ça paraît logique mais je crois que ça me fait un peu plus perdre foi en l'humanité. C'était déjà une chose de faire des efforts pour travailler dans un secteur concurrentiel peu ouvert aux femmes, d'avoir littéralement à se battre pour être reconnue en temps que femme et respectée en temps que jeune + femme. Mais là, j'ai dû redoubler d'effort pour retenir mon indignation quand j'ai compris qu'une fois la barrière passée (étroitement déterminée par le diplôme et l'école de chacun), il fallait surveiller ses relations de travail et parfois préférer ceux qui réussissent pour ne pas se fermer d'opportunités.

Finalement, tous ces constats m'ont beaucoup coûté en énergie et tendent à mieux me faire comprendre encore à quel point le monde du travail est cruel.

C'est toujours difficile de s'en rendre compte. Surtout quand je revois l'Avalanche du passé qui avait tant envie de plaire et de s'investir pleinement et de tout son être pour servir l'intérêt de sa boîte/ de la société/ de l'humanité. Je n'ai jamais mieux compris, qu'au terme de cette année, ce que signifiait "Métro, boulot, Dodo". Mais au moins j'ai peut-être appris à mieux identifier ce qui était non négociable pour moi et ce qui l'était.

Parallèlement, depuis que j'ai un cercle de connaissances plus fourni, j'ai également lâché certains amis parce que j'ai décidé de choisir les personnes dont je voulais réellement m'entourer. Aujourd'hui après avoir vécu ces épreuves, je ne me sens pas prête à accepter de ,m'entourer de personnes qui se voient au dessus des autres, ou qui cherchent inlassablement à se sentir supérieur aux autres. C'est un choix difficile car j'ai dû lâcher ma meilleure pote dont je n'ignorais pas l'élitisme. Mais sur le coup, ça m'a fait mal de voir que pour faire bonne impression elle préférait choisir le camp des plus nombreux plutôt que de défendre son système de valeur (dans un cadre strictement privé, dans la vie professionnelle je peux comprendre que ce n'est pas le lieu pour jouer les intéressants).

En 2020, j'ai donc revu à la baisse le nombre de mes amis réels (premier cercle) mais au moins, je pense pouvoir compter sur eux. Je ne pensais pas parvenir à un tel constat et changement un jour, mais je me fais à l'idée que petit à petit (au fur et à mesure que j'avance dans la vie) ça n'est pas plus mal de lâcher ses idéaux. Certaines fois, il faut pouvoir s'ancrer dans la réalité pour mieux affirmer ses choix et les renouveler avec ferveur et conviction.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] A lire le 28.08.20, 20h57 par Allandrightnow
  • [+1] Intéressant le 31.08.20, 04h18 par Bumble

Que tu sois surprise de ça est presque étonnant en réalité. Les gens que tu as côtoyé dans tes études sont ainsi.
Ils le sont parce que leurs inclinaisons les amènent à ces études, et aussi parce qu'on les formate et on les sélectionne ainsi. Les profs sont aussi des gens qui viennent de ce milieu et reproduisent des schémas.
Dans tous les cas, chaque milieu s'établit en hiérarchies, en castes, en clans. Ils n'allaient donc pas devenir raisonnables d'un coup...
Les humains sont essentiellement médiocres et contrôlés par l'intérêt personnel et leur pouvoir, ça n'a rien de spécifique aux chefs, chacun aime à se penser un gros poisson mais oublie qu'il nage dans une petite mare.
Comme on dit, au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Les stagiaires se trouveront parfois une hiérarchie ainsi.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Intéressant le 20.03.21, 20h07 par Avalanche
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Coucou Avalanche,

En premier, suis contente d'avoir de tes nouvelles.

En ce qui concerne tes anciens amis je crois qu'il faut accepter des évolutions différentes sans pour autant te focaliser sur ce qui n'est plus. Les liens se relâchent, d'autres se nouent, l'essentiel étant que tu te sentes à ta place à l'instant T avec ton entourage.

Côté boulot, et je vais vraiment le dire avec l'idée de ne pas te heurter, mais c'est tout sauf le monde des bisounours. Bosser n'est ni une réunion familiale ni une soirée entre potes. C'est un monde avec ses codes, avec des gens que tu n'as pas choisi, avec une hiérarchie. Bonne nouvelle, ça n'a rien de dramatique non plus.

Je vais te parler du plafond de verre que bon nombre de femmes s'imposent dans le monde professionnel :
- croire ne pas avoir leur place parce qu'elles sont en minorité
- estimer ne pas être capable d'un alignement sur une grille de salaire
- attendre automatiquement d'un manager qu'il soit pédagogue, à l'écoute
etc... nous pouvons en parler par mp si tu veux.

Le respect que tu souhaites avoir dans le monde pro, c'est à toi de l'obtenir. Par tes compétences, ta pugnacité, ta capacité à bien vivre un quotidien avec ce juste milieu à trouver entre cordialité et retenue. Et si un jour tu grimpes dans une hiérarchie, n'oublie jamais ce que tu as vécu afin de ne pas l'imposer à plus bas que toi.
biz
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Absolument le 02.09.20, 20h14 par Aristophane
  • [+2] Bien vu le 02.09.20, 21h37 par voucny
  • [+1] 100% d'accord le 03.09.20, 08h00 par The_PoP
  • [+2] Bien vu le 03.09.20, 16h31 par Avalanche

Perlambre a écrit :
02.09.20
Et si un jour tu grimpes dans une hiérarchie, n'oublie jamais ce que tu as vécu afin de ne pas l'imposer à plus bas que toi.
biz
Ça semble en effet important quand on sait que plusieurs études montrent que ce sont les femmes qui ont des difficultés à bosser avec des managers femmes et qui évitent d'en embaucher d'autres...
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Dernière année d'études, fini la vie d'étudiante !

Cette semaine en reprenant le chemin de l'école quelque chose m'a frappée avec une force que je suis loin de savoir décrire. Auparavant, si je m'étais contentée de toujours viser la meilleure formation possible (pour me donner les moyens de réussir), force fut de constater que les 5 dernières années de ma vie se résument à remplir mon CV.

Bien sûr j'ai eu d'autres activités en parallèle, des activités qui m'ont fait grandir, permis de rencontrer de nouvelles personnes et de m'entourer, d'apprendre à sociabiliser, mais la plupart du temps, mes pensées allaient à ma réussite scolaire. Comme c'est ma dernière année d'étude, et que je vois autour de moi des proches se marier + avoir des enfants, ces questions nouvelles font irruption dans mon esprit avec un point d'interrogation géant qui se dresse au dessus de mon crâne.

Et si j'avais passé trop de temps à courir derrière certains objectifs, au risque d'avoir laissé filer l'instant présent sans avoir pris le temps de l'apprécier au moment voulu ? Et si ma vie commençait réellement cette année ? Comment apprendre à vivre autrement lorsqu'on a passé 5 ans à mettre sa vie sur pause ?

En discutant avec des amis, je me suis rendue compte que j'étais pas seule dans cette situation. J'arrive à un âge où je réalise qu'on se cherche tous. Mes études n'ont pas été faciles et maintenant que je vais avoir mon diplôme en poche, de nombreuses possibilités s'offrent à moi, mais je ne sais toujours pas quel métier exercer, dans quel pays résider, dans quel projet de long terme investir. Quand je veux prendre des décisions, je dois consulter mon copain pour lui demander son point de vue, parce que désormais il y a des décisions que je ne peux plus prendre seule. Finalement, partager ma vie avec quelqu'un c'est inclure quelqu'un dans les décisions qui portent sur mon avenir qui jusque là se limitait à mes seules études.

Je ressens de plus en plus le besoin de m'investir dans un projet de long terme avec un fort impact social. Etant étudiante, je reconnais avoir déjà rejoint une association pour faire des rencontres et certaines fois seulement pour remplir mon CV, mais après avoir goûté à une première expérience professionnelle d'une durée d'un an, je réalise que cet équilibre/ partage de mon temps est essentiel à mon bien-être. Je ne peux pas me contenter de brasser du fric et de passer mes week-ends à me saouler la gueule/ aller à Disneyland crier un bon coup pour relâcher mes nerfs. Et j'ai beau apprécier de sortir plus que par le passé avec des amis que j'apprécie et pour lesquels j'ai une très grande affection, je sens que si je ne cherche pas à donner du sens à ce que je fais (à plus grande échelle), je peux/ vais finir par le regretter. Et cette idée qui germe dans mon esprit depuis pas longtemps me rappelle à quel point le temps file vite, c'est fou ! Je ne voudrais pas me réveiller à 40 ans avec des frustrations que j'aurai laissé traîner trop longtemps. C'est donc le bon moment pour prendre la mesure des choses, et se lancer dans quelque chose qui porte du sens pour moi.

À côté de ça, certains anciens amis dont je me suis séparée par le passé parce que nous avions pris des chemins différents m'ont recontactée pour renouer le contact. J'ai l'impression que tout change autour de moi, ou alors, que c'est moi qui change. Cette année est vraiment étrange, je ne me sens plus la même... Et savoir de par les retours qu'on me fait que c'est quelque chose que les autres valorisent, me donne d'autant plus confiance en moi, que ça m'enlève un poids sur le coeur.

La question d'avoir une vie perso à l'opposé de ma vie privée et d'apprendre à jongler entre les casquettes n'est pas nécessaire. Au début, je pensais me sacrifier au travail en visant certains objectifs au détriment de ma vie perso, mais je me rends compte que j'ai plus de marge de manoeuvre que j'osais l'imaginer. J'ai toujours le choix, et des tas de possibilités qui s'offrent à moi à condition que je laisse de côté certaines considérations que je priorise moins. Que viser le meilleur job/ la meilleure formation pour rechercher la reconnaissance sociale/ la meilleure rémunération ça ne vaut pas le coût/ coup. Déjà, quand on s'accepte, les autres nous acceptent plus facilement. C'est encore plus vrai, lorsqu'on explique aux autre comment on fonctionne, nos défauts, nos qualités, ce qu'on valorise, et ce qui nous laisse perplexe, ce qu'on accepte pas, ce qu'on autorise pas. Je me rends compte que par le passé je parlais assez peu de moi. Depuis que je tiens un discours un peu bateau mais plus fourni sur ce que je suis, j'ai l'impression d'aider les gens à mieux me comprendre, de filtrer plus facilement les rencontres.

A ceux qui valorisent une certaine posture/certains propos, c'est une invitation à approfondir le contact que je leur envoie directement. Tandis qu'avec les personnes avec qui j'ai moins d'affinités, cela permet plus facilement d'apprendre à nous connaître et de trouver des sujets de discussions sans pour autant nous apprécier/ cumuler les faux-semblants. A côté de ça, je le vois bien autour de moi que je ne suis pas la seule à avoir certaines peurs, certains complexes, insécurités. Je me donne le temps d'apprendre, de faire des erreurs, et de ne pas rechercher la perfection à tout prix parce qu'au final 24 ans c'est jeune. Je ne sais pas grand chose de plein de choses, et ça me plaît de savoir que je ne suis pas la seule à apprendre de nouvelles choses, à me poser toutes ces questions, et à douter de l'avenir.

Récemment, j'ai fait la rencontre d'une bande de garçons plus proches de la trentaine que de la vingtaine. Je n'aurai jamais cru que je puisse intéresser ces personnes mais il se trouve que nous nous apprécions et continuons à garder le contact. Il est vrai qu'ils continuent de me dire presque tous les jours que je suis un animal bien étrange, mais je crois que c'est vraiment à partir du moment où je me suis assumée que tout à commencé. Il y a quelque chose de libérateur à s'autoriser à se montrer tel qu'on est sans craindre davantage le regard des autres...
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  • [+2] Très intéressant le 22.09.20, 20h45 par Allandrightnow

Nouvelle année oblige, je me suis dit que relire mes anciennes contributions sur mon journal ne serait pas une si mauvaise idée pour me rappeler du chemin parcouru.

Le temps a passé vite de mon côté et me revoilà face à de nouvelles interrogations.

En changeant d'emploi, j'ai eu la chance de tomber sur un manager extra, qui à ce jour me comble presque entièrement. Il n'est pas aussi présent que je l'aurais souhaité mais il remplit son job de manager. Il me fait des retours positifs quand je fais bien mon travail et surtout, il me laisse prendre des initiatives et me fait confiance sans que j'ai à me heurter à un mur de pierre comme l'a fait mon précédent manager qui faisait de la politique partout. Il ne m’évite pas comme la peste, et ses actes sont cohérents avec son discours. Dans le même discours il ne me fait pas vivre un ascenseur émotionnel. J’avais déjà parlé de lui dans un post précédent et encore aujourd’hui je mesure l’impact qu’il a eu sur ma vie. Les répercussions de cette expérience sur mon estime personnelle ont été nombreuses. Et mon départ reste pour moi la meilleure décision que j’ai prise en 2020. Car l’épanouissement au travail ça n’a pas de prix, je l’ai appris à la dure, mais au moins ça m’a permis de comprendre pourquoi c’était si important.

Aujourd’hui dans ma nouvelle boîte, je pense avoir gagné l’estime de mes collègues. Ça ne s’est pas fait en une journée, c’est pourquoi je suis assez fière de pouvoir le constater sans vouloir manquer d’humilité.

Encore hier, un collègue sénior me confiait la plaisir de bosser avec moi disant que j’assimilais les choses très rapidement et que ma manière de rationaliser mon travail facilitait le travail de mes collègues en limitant le coût d’information/ d’interprétation des données.

Il n’en fallait pas plus pour que je rougisse et lâche un rire nerveux, surtout venant d’un collègue senior qui connaît bien la boîte. J’avoue que ça m’a touchée.

Il faut dire que plus le temps passe plus je prends conscience de la vitesse avec laquelle le temps file. Je vais bientôt avoir 1/4 de siècle, c’est jeune me direz-vous, mais j’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs vies.

Pour une raison que je ne m’explique pas à moi-même j’ai réalisé sur le tard les raisons de mon mal-être d’adolescente. Je ne comptais pas en parler dur FTS à la base, mais découvrir que j’étais descendante de rescapés d’un génocide alors qu’en réalité je l’ai toujours su, ça m’a permis de libérer ma parole sur ce sujet, d’en parler aux gens à qui je pouvais faire confiance et de rencontrer des personnes capables de m’aider à supporter le poids d’une telle histoire familiale.

Quand on est jeune on pense que tous ses camarades ont vécu la même chose que soi, on ne réalise pas ses différences avec les autres, surtout quand la vérité est cachée/ taboue. Et puis soudain, une rencontre m’a permis de comprendre que je n’avais rien de semblable aux autres jeunes de mon âge, que mon histoire familiale était assez insolite pour qu’on en fasse un film, et que je n’étais pas non plus seule dans ce cas puisque je parlais de génocide avant. Tout ça pour dire que j’ai rencontré il y a quelques mois un monsieur de 70 ans à qui j’ai raconté mon histoire familiale et je n’ai pas pu retenir mes sanglots après avoir écouté son récit. C’est quand je l’ai vu pleurer lui aussi, que j’ai compris que s’il fallait que je fasse un travail dans les années à venir, c’était de profiter un maximum de ma vie, et de laisser aux membres de ma famille rescapés de ce génocide le poids de leurs traumatismes. Ça peut paraître évident mais je continue occasionnellement de m'en vouloir de ne pas avoir vécu sous un climat de guerre, de famine, et j'avoue que ça m'a pas mal empêché de vivre mes premières années après la vingtaine. Mais le plus inédit, c'est de sortir de la honte pour mettre des mots sur son vécu. S'autoriser à vivre et de me dire que j'ai le droit de vivre des choses un peu banales sans me trouver superficielle ou indigne de mon héritage familial/ des morts.

Le plus dur étant de vivre une vie comme les autres en se détachant de ce poids familial, sans pour autant oublier les évènement survenus avant ma naissance. Heureusement pour moi, j’ai la vie devant moi pour me pardonner d’avoir eu une vie plus ou moins facile (et d'être la première génération sur 4 à ne pas avoir vécu de guerre/ génocide, les 3 générations avant moi sans exception ayant vécu soit l'un soit l'autre).

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Si vous avez des lectures à me conseiller pour passer ce cap, si vous avez des vidéos ou films à me conseiller pour aller de l'avant je serai hyper reconnaissante.

Je me dis que ce n'est pas trop tard pour m'approprier mon histoire et aller de l'avant. Je suis moi-même choquée de ne pas avoir compris plus tôt l'impact des traumatisme générationnels sur ma vie intérieure.

Un esprit rationnel pourrait se dire que n'ayant pas moi-même vécu certaines choses, je ne devrais pas être atteinte par les évènements, mais en réalité, c'est le contraire, j'arrive à une étape de ma vie où je recherche des réponses pour pouvoir faire la paix sur ce qu'on m'a caché pour me protéger.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Intéressant le 23.03.21, 00h10 par Onmyoji
  • [+2] La suite, vite ! le 24.03.21, 08h22 par Jalapeno
  • [+3] Like a boss ! le 25.03.21, 00h41 par FK

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