Avaler des montagnes

Note : 167

le 03.06.2019 par Jalapeno

93 réponses / Dernière par The_PoP le 23.10.2023, 18h07

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
Tellement agréable à lire. Même un peu beurré avant de se pieuter en weekend entre potes je suis super content pour toi !

Profites !
If you want to touch the sky,
Fuck a duck and try to fly !

Bilan perso 2021
Réponse au thread : http://www.frenchtouchseduction.com/boa ... 80&t=43516

Quelles travers, défauts vous êtes vous identités ?
Je le savais, mais plein d'événements l'ont confirmé cette année : je suis impatient. Les projets qui traînent, les délais non tenus, les rendez-vous postposés à perpette, ça m'énerve, ça me rend anxieux, bref j'aime pas attendre. Ça me pousse dans des rôles d'organisateur, de moteur qui me coûtent pas mal d'énergie pour des résultats souvent faibles voir nuls. Pire, j'ai l'impression que c'est une faiblesse que certains mes collaborateurs de tout poil exploitent inconsciemment pour me faire faire le sale boulot. Je suis peut-être un peu parano aussi :mrgreen:
J'essaie de déléguer, mais je ne suis pas très bon pour ça #controlfreak
Je multiplie les projets pour pouvoir zapper de l'un à l'autre quand j'ai l'impression d'être bloqué.
On m'a également renvoyé plusieurs fois cette année que j'ai tendance à communiquer de façon abrupte quand on touche à mes limites. Pas facile pour les proches que je remballe parfois sans vergogne. J'y travaille mais sans grand enthousiasme... Au fil des années je me suis habitué à cette posture de "vieux bougon" et je ne suis pas certain d'avoir la motivation suffisante pour rectifier complètement le tir. L'idée serait d'au moins pouvoir communiquer/rappeler mes besoins et mes limites avant de râler :mrgreen:

Quelles nouvelles bonnes habitudes, quelles qualités avez vous développées, quelles rencontres et expériences marquantes avez vous faites ?
J'ai consolidé pas mal de bonnes habitudes comme me déplacer au maximum en vélo, continuer à manger sainement... Par contre j'ai lâché beaucoup (trop) de mou sur ma pratique sportive, le bide à bière s'accroche :?
J'ai aussi beaucoup dessiné cette année avec une belle régularité, les progrès sont palpables.
La rencontre 2021, c'est incontestablement Emma avec qui j'ai passé et je passe encore beaucoup de bons moments. Cette relation sera sans doute un des grands axes de 2022.
J'ai passé beaucoup de temps cette année à me documenter sur la blockchain et les nombreux projets et tendances qui gravitent autour. C'est un monde fascinant, merci beaucoup à FK de m'avoir mis le pied à l'étrier dès 2018 !

Qu'allez-vous essayer de faire et de changer en 2022 ?
La direction à moyen terme c'est de faire du pognon pour garantir mes arrières, soyons honnête là dessus. Comme beaucoup de gens ici, j'ai une vision plutôt pessimiste des années à venir. Pognon qui permettra de finaliser mes travaux de rénovation et d'investir dans un terrain à la campagne.
A plus court terme : reprendre le sport.
J'aimerais refaire un grand voyage de plusieurs semaines / mois.
Running gag : écrire un roman.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Yeah ! le 23.11.21, 21h22 par FK
  • [+2] Cool le 23.11.21, 21h48 par Onmyoji

Concernant ton anxiété face au laxisme réel ou perçu des gens, n'as-tu pas la possibilité de te concentrer sur autre chose et de regarder ailleurs?
J'ai exactement les mêmes tendances car pour moi on fait le travail bien ou on ne le fait pas et quand on a un contrat avec quelqu'un on s'engage à un résultat, donc a minima je n'aime pas ne pas me donner les moyens de réussir. Cependant là je suis arrivé à un point où si on veut me tirer plus de jus faut me cloner ou me greffer un distributeur d'amphétamines. Donc totalement en situation de laisser malgré moi certaines choses couler. Et finalement même si je "ne fais pas ma part", ou même quand je la fais, il s'avère que de toute façon ça finit soit par ne plus être une priorité car les objectifs changent, soit parce que dans tous les cas ça va bloquer aux étapes suivantes, donc j'aurais pu le prendre plus à la cool.
Ce que maintenant je commence à faire conscienciemment: quand c'est envoyer un message au dernier moment je prends le temps sinon j'oublie, mais si c'est une heure de taf au dernier moment, ou une semaine de taf qui tombe en plein milieu d'autre chose, ben au max j'y passe que le temps que j'ai de libre au taf, j'empiète plus sur mon temps, mes nuits? mes week-ends ou mes vacances...
Pour le reste j'ai appris aussi au contact d'un chef de projet partenaire de ma boîte, qui m'envoie des friendly reminders et me dit de privilégier les appels aux mails. J'ai la tendance inverse: avec un mail tu dis tout, c'est carré, il n'y a pas d'erreur et pas de "non tu n'as pas dit ça". Et la traçabilité c'est important pour mon genre de projet. Mais j'ai trop tendance à supposer que les gens vont être aussi honnêtes que moi. Certains vont pas ouvrir les mails, dire que c'est passé en spam etc. Donc même si je le savais, il m'a vraiment incité à me faire violence et à appeler les mecs pour donner l'impulsion. Ça m'a toujours fait chier parce que ça fait double emploi, mais je me rends compte que quand tu fais un mail qui leur donne toutes les Infos dont ils ont besoin, ils lisent pas parce qu'ils savent pas qu'ils ont besoin de tout ça (même si c'est du point par point factuel d'un quart de page et pas douze). Donc vaut mieux initier le truc, leur donner l'essentiel et les laisser revenir pour combler les blancs.

Faut s'adapter aux gens plus lents et plus branleurs.
Le plus faible maillon affaiblit toute la chaîne mais un maillon seul peut pas tenir toute la longueur, à moins de s'étirer et de risquer la rupture.

La seule solution c'est soit de diminuer tes attentes et ton implication psychologique en t'en lavant les mains tant que tu fais ta part raisonnablement, soit de poser tes bases comme un filtre pour les gens avec qui tu peux être amené à bosser, et sélectionner si tu peux te le permettre.

Pour l'activité physique tu peux pas faire des choses plus quotidiennes comme marcher?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] 100% d'accord le 26.11.21, 21h35 par FK
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

S'en laver les mains c'est psychologiquement nécessaire. T'es pas ton boulot, si tu cultives cette pensée c'est la route du burnout.

Fais le taf à la hauteur de ton salaire, point. C'est un contrat mutuel. Donnant donnant.
Trouve ton courage. N'écoute que lui.
"L'instinct nous dicte le devoir, et l'intelligence nous donne les prétextes pour l'éluder ~ Proust
(c'est pas faux !)

Pour moi le problème se pose surtout dans un contexte non professionnel sur des projets qui me tiennent personnellement à coeur (projets associatif, chantier de rénovation, etc). Donc un peu plus dur de m'en laver les mains.
Mais donc oui, ma stratégie jusqu'ici c'est de passer à autre chose ("regarder ailleurs" comme dit Onmyoji) quand j'estime avoir fait mon taf et que je dois attendre que quelqu'un d'autre fasse le sien.
Pour l'activité physique tu peux pas faire des choses plus quotidiennes comme marcher?
J'en fais déjà pas mal, mais il me faut quelque chose de plus intensif pour brûler ma graisse :wink:

En parlant de patience. Je dois quand même parler d'un truc ici.

Un beau matin de juin 2021, je reçois le message suivant :
Salut Jalap, comment ça va ? J'aimerais bien t'appeler et échanger simplement si cela te dit.
J'ai la tête dans le cul et je fais un bond en réalisant qu'il est signé Pepper.

Le silence radio durait depuis plus de 6 mois, depuis que j'avais mis mon ressenti sur la table et grappillé quelques maigres excuses par mail. Je n'étais pas satisfait de la situation pour autant ; j'avais simplement pris mon mal en patience, attendant de si le temps et les nouvelles rencontres suffiraient pour véritablement tourner la page. Les flash-back s'espacent petit à petit mais leur intensité ne diminuent pas, je n'étais et je ne suis toujours pas en paix avec cette histoire et je crains que ça n'affecte ma relation naissante avec Emma.

Petit clin d’œil du hasard, Emma passait ses vacances dans la ville de Pepper cet été. Nous avions convenu avec Emma de nous retrouver là bas avant de continuer plus au sud sans trop s'y attarder. Bien sur, ce message changeait un peu la donne et j'ai commencé à envisager l'un ou l'autre plan. J'aurais pu proposer à Pepper qu'on se retrouve sur place, ça aurait été simple d'un point de vue logistique... et complètement pourri au niveau du timing avec Emma. Elle est très compréhensive mais je n'avais pas envie que cela impacte mes vacances avec elle.
J'ai donc mordu sur ma chique, maintenu le silence radio et au final c'était très bien comme ça. Et il faut bien le dire aussi, l'idée de laisser mijoter Pepper ne me déplaisait pas, le temps que je me repose et que j'y voie plus clair.

Ce qui était clair c'est que je ne lui accorderais pas une énième conversation téléphonique. Tout a été virtuel jusqu'ici : la rupture par mail, les échanges qui ont suivi et même ses excuses. Trop confortable pour elle, pas satisfaisant pour moi. Je veux un face à face, qu'on discute entre adultes et qu'on prenne chacun nos responsabilités. Ma dernière tentative de prise de rendez-vous avec elle s'était soldé par un lapin et puis le grand méchant COVID est arrivé. Presque trois ans ont passé depuis qu'elle m'a largué. Je n'y crois pas trop mais je me dis qu'elle a peut-être trouvé un peu de courage entretemps. Au pire, je me prendrai un nouveau lapin.

Je lui écris donc enfin en octobre dernier. Elle répond positivement à ma demande de rencontre... mais il lui faudra tout de même un mois pour me caler dans son agenda. Le délai, pour un rendez-vous finalement annoncé en mars 2022, n'augure rien de bon. Patience encore.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Like a boss ! le 29.11.21, 17h16 par FK

Je vois Pepper samedi... si elle n'annule pas à la dernière minute avec je ne sais quel prétexte.
Elle m'a tellement fait tourner en bourrique ces dernières années que j'ai peine à croire que cette rencontre finisse par se concrétiser.

Si on se retrouve bien face à face, je ne sais pas exactement comment je vais aborder ce rendez-vous. C'est pour moi et avant tout une discussion de rupture, le rendez-vous qui aurait du avoir lieu il y a trois ans quand elle m'a largué à distance, en enchaînant phase d'empathie et d'indifférence. Je pense que pour elle, c'est plutôt un espoir de recoller les morceaux, amicalement parlant. Je lui ai donné le change par mail, mais elle sera probablement déçue à ce niveau-là. Lui annoncer de but en blanc que mon objectif est avant tout égoïste et thérapeutique la ferait sans doute fuir une nouvelle fois. Et pourtant il s'agit bien de ça : soigner le trauma consécutif à cette rupture, finir ça proprement et tourner définitivement la page. Elle n'est pas complètement naïve non plus, j'imagine qu'elle se doute bien qu'on ne va pas juste se poser et boire des bières comme au bon vieux temps, comme si rien ne s'était passé.

Bref, je voulais écrire ici les axes et les questions qui je pense, pourraient débloquer certaines choses. Est-ce que les réponses seront valables, enrichissantes, sachant que Pepper n'a pas été très honnête avec moi, aussi bien durant la relation que durant la rupture... C'est un autre problème. Essayons quand même.

C'est basé sur le processus de "réparation consciente" dont je parlais ici.
Les questions sont réversibles, le "tu" s'adresse aussi bien à elle qu'a moi. Ce ne sera pas une interview, juste certains points que je garde en tête et que j'aimerais mettre sur la table.

1. Admettre ce qui s'est passé
- Comment as tu vécu notre (courte) relation et notre rupture ?
- Que penses-tu de la façon dont s'est passé la relation et la rupture ?
NB : elle a admit certaines choses, je veux surtout voir comment elle se sent vis-à-vis de ce qu'elle a fait. J'ai ma part de responsabilité aussi, je n'en doute pas, c'est l'occasion d'en discuter aussi.

2. S'accorder : reconnaître l'impact de ce qui s'est passé
- Quelles émotions la relation et la rupture on suscité en toi ?
- Comment cela a impacté ta (tes) relation(s) suivante(s) ?
NB : je ne sais pas du tout si elle toujours avec le même mec. Si notre rupture lui a permis de s'épanouir dans la relation qui a suivi. Je ne sais pas si j'ai envie de le savoir, mais j'imagine qu'on y viendra de toute façon, sans trop rentrer dans les détails.

3. S'excuser
J'ai du aller chercher ses excuses mais elle a finit par s'excuser par mail pour la douleur qu'elle m'a infligé. Peut-être l'occasion de les réitérer en face à face. Est-ce que je dois m'excuser pour certaines choses ? Sans doute.

4. Acquérir de nouvelles connaissances, en tirer des leçons
- Quelles sont les nouvelles choses que tu as appris sur toi-même ?
- Qu'est ce qui a découlé de positif de ces événements ?

5. Se racheter : par des actions, des mots, éventuellement un contact physique (amical hein)
- De quoi aurais-tu besoin pour retrouver une relation amicale et sereine avec moi ?
- Que peut-on faire pour éviter de se retrouver dans la même situation à l'avenir ?

A ce stade, et avant même d'avoir discuté avec elle, j'envisage plutôt de couper définitivement les ponts. Je ne vois pas l'intérêt de continuer à la fréquenter maintenant que je sais à quel point elle peut être tordue et manipulatrice.
Par mail, elle m'a dit qu'elle avait changé et pris conscience de certaines choses. Je suis pessimiste quant à la capacité des gens à changer, je ne crois que ce que je vois, c'est aussi tout l'intérêt de cette rencontre en face à face.

J'espère que tu ne m'en voudras pas pour ma franchise et si je me trompe dans mes suppositions mais je crois que tu as des désirs morbides et que tu veux te faire mal avec elle.
Tu me sembles avoir fait pas mal de chemin là-dessus. La question c'est donc pourquoi chercher à t'infliger une rencontre qui rationnellement a 99% de chances d'être décevantes et de raviver de vieilles blessures? Ne crois-tu pas qu'elle t'a fait des excuses non parce qu'elle était sincère mais parce qu'elle sait que tu voulais les entendre avant de pouvoir aller plus loin?
Tu sais qu'elle est tordue et manipulatrice mais n'oublie pas que ça n'empêche pas de tomber sous le charme et d'être pris dans l'illusion, et ce qui me renforce dans cette idée c'est que tu ne parais pas sûr de mettre un terme à cette relation "amicale" en disant qu'elle sera "probablement" déçue. Si elle se montre tour à tour drôle, enjoleuse, fragile, qu'elle fait mine de regretter et d'avoir des sentiments pour toi encore, comment penses-tu réagir? Ajoute bien cette question à ta liste et tâche d'y répondre sincèrement, parce qu'à mon avis rien n'est gratuit avec cette fille et tu risques de payer cher cette entrevue. Plus que tu n'es prêt à le faire en tous cas.
D'autant que tu ne me parais pas sûr de toi. Tu devrais ne même pas envisager de rester ami avec elle. Mais de toute manière il n'a jamais été question d'amitié entre vous, donc il n'est pas question de "rester" ou "redevenir" amis. N'entretiens-tu pas l'espoir qu'elle pourrait être seule ou faire des entorses à sa nouvelle relation avec toi?
Souvent on a cet espoir secret, l'orgueil aussi de vouloir les posséder à nouveau, de savoir qu'on peut encore les faire vibrer, les toucher, les faire réagir, et on en guérit jamais, parce qu'on ne peut pas guérir de soi-même. Ces femmes font partie de nous. Celles dont on ne veut plus, ce sont des parts de nous-mêmes que nous rejetons. Mais tu ne me sembles pas avoir changé sur cela. Tu as fait beaucoup de travail pour comprendre ce qu'elle avait pu percevoir et sentir, pourquoi et comment tu as fait des erreurs. Mais les dernières relations que tu as décrites me semblaient des ersatz de celle que tu as vécu avec Pepper. Ce mix d'amitié et de désir, cette fausse ambiguïté et ce flou pourtant très clair. La seule chose qui y manquait c'était la passion, non parce que tu te maîtrises mieux a priori (je n'ai pas vu de situation où ton self control a été mis à l'épreuve) mais parce que ces femmes n'ont jamais eu la perversité d'attiser tes émotions et d'en jouer et étaient plus dans la réciprocité.
Est-ce que tu veux guérir, ou est-ce que tu veux voir si tu peux la toucher, raviver une flamme?
Si tu veux guérir, abandonne l'idée de la rencontrer, ce sera la première étape vers l'abandon de ce genre de dynamique toxique et l'arrêt de la suspension à ses réponses et de l'attente d'une ouverture.
C'est je crois le mieux à faire.
Tout le monde ne guérit pas pareil, mais on ne guérit pas le mal par le mal.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Merci ! :) le 25.03.22, 13h05 par Jalapeno
  • [+1] Ca va mieux en le disant le 25.03.22, 17h16 par The_PoP
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Merci pour ton message Onmyoji.
J'entends bien ta mise en garde et je peux me planter évidemment, mais je pense suffisamment me connaître et savoir où j'en suis dans mon cheminement pour tenter le coup.
Mais les dernières relations que tu as décrites me semblaient des ersatz de celle que tu as vécu avec Pepper. Ce mix d'amitié et de désir, cette fausse ambiguïté et ce flou pourtant très clair. La seule chose qui y manquait c'était la passion, non parce que tu te maîtrises mieux a priori (je n'ai pas vu de situation où ton self control a été mis à l'épreuve) mais parce que ces femmes n'ont jamais eu la perversité d'attiser tes émotions et d'en jouer et étaient plus dans la réciprocité.
Oui je vois clairement ce dont tu parles et c'est LE questionnement de ces dernières années dans les relations qui ont suivie la rupture avec Pepper. Ici et ailleurs j'ai déjà pu faire part de mon questionnement sur la relation entre passion et toxicité. Rationnellement j'ai pu faire la part des choses entre l'enflammement qui était lié au côté romantique et tourmenté de la relation avec Pepper.
Et j'apprécie d'autant plus la relation que je vis depuis plus d'un an avec Emma qui est simplement belle et fluide, dans sa différence avec celles que j'ai vécues avec d'autres femmes avant elle, dont Pepper.
Je suis dans une phase où je suis stable, droit dans mes pompes et bien avec Emma. Mais quelque part, en "ta/âche de fond", il y a toujours, parfois, des ruminations sur ce truc pas clôturé proprement avec Pepper. La vieille blessure est toujours là, et comme tu le dis joliment "ces femmes font partie de nous", même celles dont on ne veut plus. Est-ce que je devrais m'arrêter à ça et m'estimer content d'en être arrivé là ? Peut-être, mais j'ai une autre hypothèse, liée à ma propre expérience :
La question c'est donc pourquoi chercher à t'infliger une rencontre qui rationnellement a 99% de chances d'être décevantes et de raviver de vieilles blessures?
Si je me base sur mon expérience (quand même assez conséquente) en terme de ruptures, ce genre de rencontre a toujours été constructive et m'a permis au contraire de mettre les choses à plat et de passer à autre chose. Dans le cas de Pepper, je pense que l'absence de cette discussion de rupture en face à face est à l'origine du gros bordel qui a suivi et que j'ai du mettre à plat sans elle. Je ne pense pas que ça puisse être plus décevant que ça.
Ici j'ai la possibilité de lui rendre ce qui lui appartient (et éventuellement de reprendre / apprendre d'autres choses qui m'appartiennent). Il faudra évidemment voir dans quelle optique elle sera de son côté, mais à mon sens le rapport bénéfice-risque est meilleur que ce tu ne le penses...
Tu devrais ne même pas envisager de rester ami avec elle. Mais de toute manière il n'a jamais été question d'amitié entre vous, donc il n'est pas question de "rester" ou "redevenir" amis.
Pour être clair là-dessus : pendant quelques années on a pourtant bien été amis sans ambiguïté et sans arrière pensée. Je n'ai pas de nostalgie particulière de ces années-là, je n'aspire pas à retourner à ce stade et encore moins à redevenir amants. Après cette rencontre, j'aspire juste à ne plus ressentir de colère envers elle et ce qui s'est passé, une (non-)relation apaisée, neutre, comme j'en ai avec d'autres exs.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Intéressant le 25.03.22, 13h10 par Onmyoji

Hello @Jalapeno ,
je commence par te présenter mes excuses : je sais pas trop comment je me suis démerdé, mais je n'avais pas vraiment lu ton journal jusqu'à présent, du moins pas correctement, et c'est très con parce qu'il est très bon, mais genre vraiment vraiment.

Pas mal de choses dans tes messages passés, 2019 notamment, résonnent avec des réflexions que je me fais maintenant, mais c'est pas ton sujet (mais j'aimerais bien rebondir dessus à l'occasion, si ces sujets te turlupinent toujours).


Ton sujet actuel c'est Pepper. Permets moi de te livrer mon ressenti, forcément superficiel, forcément plus froid que le tien, mais peut-être utile.

Tout au long de tes messages, tu as dit :
Pepper, la pirate, une amitié de plus en plus étroite qui s'étale sur une décennie. Elle m'a fait vibrer de plus en plus fort, au point de me disloquer. Trois mois de relation avec une sortie de route à la clé. Un mur de questions et d'incompréhensions, un crash, une autre impasse.
[...]En fait le véritable problème, la vérité est là : elle était plus importante pour moi que je ne l'étais pour elle.
[...]Je leur répondais qu'on se connaissait depuis 10 ans, que je ne voulais pas tout balancer, qu'il était important de maintenir un lien avec elle. Au final cela revient au même, car le déséquilibre était là, entretenu par la souffrance et l'incompréhension.
[...]Dans ma rupture avec Pepper j'ai eu droit à :
1. Refus de prendre ses responsabilité
2. Déni et mépris
3. Zéro excuses
4. Une immense déception
5. Fuite suivie d'une rupture de la communication
Je pense plusieurs choses.

1. Je pense qu'elle t'a traité par dessus la jambe à certains moments, ça parait indéniable. Tous les gens sont pas toujours ultra élégants; et c'est souvent d'autant plus le cas qu'ils ne sont pas très intéressés : la loyauté, le respect, la correction sont fragiles quand tu n'es pas impliqué(e). L'humain étant l'humain, toi connaissant l'humain à force, tu dois pouvoir te remettre de ces inélégances, même si vexantes. Je pense pas que ça te soit un véritable problème.

2. Je pense que l'amertume / regret que tu éprouves, c'est parce que tu vois encore dans son souvenir une nana d'autant plus rare et précieuse que tu ne l'as jamais vraiment possédée; en grande partie parce que tu as vu en elle quelque chose qu'elle n'était pas, qu'elle ne voulait pas être, qu'elle ne serait jamais, et que, en bonne pirate, elle n'a pas voulu devenir pour toi.

=> Pardonne moi d'être un poil abrupt, mais je pense que tu regrettes une idée que tu t'es fait d'elle; pas elle à proprement parler. Et de son côté, elle ne sent pas cosmiquement liée à toi, et ne sent pas suffisamment de respect / réciprocité pour t'accorder beaucoup de temps, d'attention et d'investissement émotionnel.

Ce deuil que tu essaies de la forcer à t'aider à faire, c'est pas une démarche qui s'adresse pas à elle; c'est une démarche qui s'adresse à toi + cette nana fantasmée que tu voudrais qu'elle soit. Et elle ne peut pas être actrice de ça, car elle ne se sent pas concernée par ta déception. Tout au plus, semble-t-elle embêtée que les choses soient troubles entre vous, et de ses erreurs passées - elle ne semble pas en perdre le sommeil non plus.

Certaines personnes, malgré l'intensité de nos sentiments, on n'arrive pas à capter leur attention, à obliger leur regard à sonder nos profondeurs. Toi tu sens un truc fort t'appeler à elle, ou alors tu as magnifié cette relation que vous aviez, jusqu'au point d'y voir un potentiel quelque chose beaucoup plus sacré; elle, visiblement, ne l'a jamais ressenti comme ça.

On pourrait même pousser la psychologie de comptoir encore un peu plus, et dire que t'es en colère parce que ELLE ne t'a pas vu TOI, de la même manière que tu (penses) l'avoir vue.


[...]Depuis la rupture avec Pepper, mon esprit tordu continuait à entretenir l'illusion qu'elle était la "femme idéale", parfaite pour moi. Évidement mon cerveau savait pertinemment que ce n'était pas le cas, mais le cœur et les tripes restaient hantés par cette idée. Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer les femmes qui ont suivi à cette illusion. Impossible de me convaincre dans ces circonstances, elles ne pouvaient pas gagner face à une rivale qui n'existe pas.
Tu vois ? La nostalgie d'une nana jamais possédée, et qui n'a jamais véritablement existé.


Je pense que tu es bien conscient de ça, pardon si j'enfonce des portes déjà défoncées. Je sais que moi, cette réalisation m'a aidée à oublier une nana qui m'a longtemps hantée (et qui revient encore parfois dans mes rêves) : réaliser que c'était pas d'elle dont j'étais fou (genre, cosmiquement, de quoi détourner les planètes de leur trajectoire), mais de l'idée que je m'étais inventée de elle+moi.

Essaie de revenir à Pepper l'humain, pas Pepper l'idée, ça peut aider à désamorcer l'amertume, la colère pas digérée. Elle est coupable de comportement pas classe, mais tu peux pas lui reprocher de pas avoir été à la hauteur à laquelle tu voulais qu'elle soit.


+ bien sûr, le sentiment doux/amer qu'on éprouve pour toutes celles qu'on a pas eu / pas su garder; qui leur donne évidemment un statut à part, et qu'il faut apprendre à chérir plutôt à qu'à ressasser jusqu'à l'aigreur. Elles vivent en creux éternellement en toi, quelque part c'est mieux que celles vites consommées, vites remplacées, et tôt ou tard oubliées. Je pense qu'il faut apprendre à faire ça paix avec ça, ça fait partie de la vie d'un homme.


Je sais pas si ça t'est utile, si je t'ai bien compris, mais c'est ça que la lecture de ton journal m'a évoqué.




A côté de ça, tu as Emma avec qui ça semble matcher super bien, et où, peut-être (si j'ai pas mal lu), manque juste la passion ? Mais la passion, oui c'est le feu, mais c'est aussi de la merde. Souvent, la passion (passé le rush hormonal des premières semaines) ça se résume à juste du drama bien marketé, une pincée de tragédie, de rendez-vous manqués, l'absence de ce chaos doit pas faire mépriser une relation stable et satisfaisante par ailleurs.

Le cerveau et ses hormones veulent nous faire croire qu'un peu de chaos dans une relation, c'est mieux qu'une relation qui roule toute seule; mais c'est un piège, c'est juste que la Nature se sert du chaos pour nous donner des raisons et des occasions de disséminer nos graines encore un peu plus. Foutre le bordel dans nos vies, pour qu'on fasse n'importe quoi, même quand on a déjà gagné.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Constructif le 25.03.22, 15h45 par Onmyoji
  • [+1] A lire le 25.03.22, 17h18 par The_PoP
  • [+2] Merci ! :) le 25.03.22, 17h23 par Jalapeno
Trouve ton courage. N'écoute que lui.
"L'instinct nous dicte le devoir, et l'intelligence nous donne les prétextes pour l'éluder ~ Proust
(c'est pas faux !)

Merci pour ton message FK.
Pas grand chose à ajouter, c'est juste sur la plupart des points, dont j'ai déjà pris conscience par ailleurs.
Je pense que l'amertume / regret que tu éprouves, c'est parce que tu vois encore dans son souvenir une nana d'autant plus rare et précieuse que tu ne l'as jamais vraiment possédée [...] tu regrettes une idée que tu t'es fait d'elle; pas elle à proprement parler
Ca l'a été à un moment, ça ne l'est plus maintenant parce qu'effectivement j'ai réalisé que le déséquilibre entre son investissement et le mien était trop grand. Ça n'a pas et ça n'aurait pas pu marcher. En fait, j'en suis arrivé à un stade où je ne l'idéalise plus, où je n'ai plus vraiment de regret "conscient". Je sais à quoi j'ai échappé, j'ai réalisé qu'elle a des problèmes profonds qui lui reviendront un jour en pleine à face s'il ne sont pas résolus (et sans doute dans la figure de son mec si elle encore en relation à ce moment là).
Ce deuil que tu essaies de la forcer à t'aider à faire, c'est pas une démarche qui s'adresse pas à elle; c'est une démarche qui s'adresse à toi
Absolument, c'est ce que je disais plus haut.
Je sais que moi, cette réalisation m'a aidée à oublier une nana qui m'a longtemps hantée (et qui revient encore parfois dans mes rêves) : réaliser que c'était pas d'elle dont j'étais fou (genre, cosmiquement, de quoi détourner les planètes de leur trajectoire), mais de l'idée que je m'étais inventée de elle+moi.
Au final, on en revient à ce bon vieux concept de "one-itis".
Essaie de revenir à Pepper l'humain, pas Pepper l'idée, ça peut aider à désamorcer l'amertume, la colère pas digérée.
C'est tout à fait ça. Et je pense que cette rencontre peut m'aider à finir de rationaliser le travail déjà entamé à distance. Confronter l'idée que j'en garde à la réalité.
Je sais pas si ça t'est utile, si je t'ai bien compris, mais c'est ça que la lecture de ton journal m'a évoqué.
Oui c'est utile, comme l'intervention d'Onmy, parce que même si vous n'avez pas toutes les cartes en main ça remet les chose en perspective, et des mots sur des éléments qui sont encore un peu flous / à demi-conscient.
A côté de ça, tu as Emma avec qui ça semble matcher super bien, et où, peut-être (si j'ai pas mal lu), manque juste la passion ? Mais la passion, oui c'est le feu, mais c'est aussi de la merde. Souvent, la passion (passé le rush hormonal des premières semaines) ça se résume à juste du drama bien marketé, une pincée de tragédie, de rendez-vous manqués, l'absence de ce chaos doit pas faire mépriser une relation stable et satisfaisante par ailleurs.
Oui, leçon durement apprise. Je pense qu'il y a aussi moyen d'"empassionner" une relation stable, en tous cas par moment, mais je développerai ça dans un autre post.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 25.03.22, 17h26 par Onmyoji

Re, j'espère que mon message ne t'a pas paru condescendant ou trop basique. Ça m'a paru pertinent de souligner tout ça, parce que je sais que même si on est du côté des gens un peu smart, parfois c'est facile de pas voir le truc juste en face de soi.

Mais si t'en déjà conscient de tout ça, c'est cool.

Pour ce qui est de l'entrevue elle-même, je sais pas si tu arriveras à lui faire dire tout ce que tu voudrais. Je sais même pas si c'est vraiment souhaitable ou approprié, même si je comprends ta démarche (la crainte c'est qu'elle ne soit pas actrice concernée, volontaire de la démarche, avec risque de frustration et de ressentiment supplémentaire pour toi à la clé si elle ne joue pas le jeu ou se dérobe à nouveau parce que pas envie de passer sur le grill)

Mais il peut être intéressant ceci dit que tu écoutes ce qu'elle te dit, y'aura peut être des choses à entendre au-delà de la mauvaise foi et des excuses, douteuses ou pas.

Gaffe aussi à pas retomber sous le charme. Quand on a été hypnotisé par quelqu'un, on peut facilement replonger, c'est pas le cerveau conscient rationnel qui pilote, c'est l'émotionnel pur donc méfiance...
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  • [+1] Absolument le 25.03.22, 23h13 par Jalapeno
Trouve ton courage. N'écoute que lui.
"L'instinct nous dicte le devoir, et l'intelligence nous donne les prétextes pour l'éluder ~ Proust
(c'est pas faux !)

Mais il peut être intéressant ceci dit que tu écoutes ce qu'elle te dit, y'aura peut être des choses à entendre au-delà de la mauvaise foi et des excuses, douteuses ou pas.
C'est l'idée au final. Je ne vais pas la cuisiner, juste amorcer la conversation et on verra où ça ira.
Mais merci pour ton intervention vraiment, ni condescendant ni trop basique, juste des rappels parce qu'au final on est humain, smart ou pas :wink:
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  • [0] :) le 25.03.22, 23h39 par FK

@jalap’ : rien a rajouter sur ce qu’on pu dire Onmyoji et Fk. Je suis également sur leur ligne sur cette affaire.
If you want to touch the sky,
Fuck a duck and try to fly !

Il est midi, on s'est donné rendez-vous dans un parc, le soleil brille.
Il est midi quart, elle n'est toujours pas là,. Il n'est pas exclu qu'elle ne viennent pas, le stress monte un peu. Je m'allonge dans l'herbe et je regarde les arbres.
Elle a trois quart d'heure de retard mais elle est finalement là. C'est une femme de la trentaine comme il doit y en avoir une centaine dans ce parc. Jolie mais pas particulièrement belle, elle n'est plus nimbée du halo blanc de l'amour, ni déformée par le prisme de la colère. Je m'assieds, elle aussi, on parle peu. Elle a raté son train, elle a quand même pris le suivant.
Tu te sens comment ? Content mais stressé. Sourire crispé et lunettes noires, on est deux.

Elle me dit en blaguant à moitié qu'elle avait peur que je la découpe et que je fasse disparaître son cadavre. Je la rassure, à moitié également.
On va discuter quelques heures en buvant des bières. Il y a des moments de tensions évidemment, elle est sur la défensive sur certains points, moi sur d'autres.

La tension sexuelle et le charme ont disparu. C'est une bonne nouvelle, et je pense un des principaux intérêts de cette rencontre. Intuitivement je savais qu'il y avait peu de chances pour que je la désire encore après tout ce qui s'est passé, mais mon corps et mes tripes me l'ont confirmé.

J'ai aussi récolté quelques pièces de puzzle qui sont venus compléter mes intuitions. Oui elle était psychologiquement malade, en burn-out, au moments où nous avons débuté et terminé notre relation. Complètement coupée d'elle même, alternant phase d'euphorie et de dépression.
Ça n'excuse pas tout selon moi et elle a réitéré ses excuses pour ses dissonances et son manque d'empathie.
Je me suis excusé pour ne pas avoir été plus à l'écoute alors qu'elle était en souffrance. J'étais amoureux, passionné, intoxiqué, mais ça n'excuse pas tout non plus.

Elle m'a dit qu'elle n'avait jamais imaginé avoir tant d'importance pour moi. Normal, vu qu'elle ne m'accordait pas autant d'importance de son côté. C'est un fait qu'elle n'a pas nié non plus.
Certaines choses ne font pas plaisir à entendre. Forcément, il a fallu se replacer dans la noirceur de cette période, mais le sang n'a pas coulé, les cicatrices ont tenu. On a aussi parlé de nos projets et de nos vies actuelles. Elle est toujours en relation, toujours sur le départ aussi... Bref, ça s'est bien passé dans l'ensemble, sans doute aussi bien qu'il était possible de le faire dans ce contexte.

Que va-t-il se passer après ? Probablement rien, et tant mieux sans doute. Je suis en paix avec l'idée de clôturer le dossier Pepper là-dessus, j'ai l'impression que cette entrevue a apaisé beaucoup de choses en moi. Auto-persuasion, peut-être. C'est encore frais, on verra ce qu'il en est dans quelques semaines.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Bien joué le 27.03.22, 21h57 par The_PoP
  • [+2] Bien joué le 28.03.22, 07h55 par FK
  • [+2] Intéressant le 28.03.22, 11h53 par Onmyoji
  • [+1] +1 le 11.04.22, 19h40 par Esope

N.A.



J'ai démarré une nouvelle trêve alcoolique de 4 semaines. Pas d'alcool, pas de clopes non plus, les deux étant de plus en plus intrinsèquement liés chez moi. J'ai cette petite hantise de devenir fumeur régulier alors que je ne suis qu'un gratteur occasionnel à la base. Curieusement cette crainte est sans doute plus efficace que le spectre d'un alcoolisme qui n'a jusqu'ici qu'un impact très limité sur ma santé (ça s'appelle un bide à bière et c'est culturellement accepté :mrgreen: ).

Est-ce que j'ai un problème avec la picole ? Oui, bien sur. Tout comme mon cercle d'ami, une partie de ma famille et de la population aussi. Il faut être complètement alcoolique et stupide pour s'enquiller des litres de bibine jusqu'à grossir, vomir, jusqu'à être HS plusieurs jours par mois. Je le suis, nous le sommes.

J'ai passé d'excellents moments avec l'alcool, qui a pour moi toujours été associé à la fête, à la perte de contrôle conventionnée et partagée, et aux diverses libations qui l'accompagnent. Mais cet éclat s'use avec le temps. Dernièrement je ressentais une certaine lassitude en saisissant la première bière de la soirée. Je sais comment ça commence, comment ça finit. Si être saoul rime juste avec gueule de bois, l'aventure n'est plus vraiment là.

J'ai beau consommer régulièrement, et dans des quantités que certains jugeraient déraisonnables, ces trêves sont devenues régulières depuis 4-5 ans. J'y prend un plaisir un peu masochiste, celui de dompter cette addiction par la discipline. Un semblant de "j'arrête quand je veux" peut-être illusoire. Car je n'ai pas vraiment envie d'arrêter. Juste envie que ces substances gardent leurs effets. Qu'elles continuent à me procurer de l'excitation et pas une routine ronronnante.

C'est donc en mai et dans la joie que je promène ma gourde d'eau dans les bars undergrounds, buvettes de centre sportif, apéros en terrasse, jams dans les parcs et autres fêtes familiales. Le plus beau c'est que j'y parviens toujours et avec finalement peu d'effort. Au grand désespoir de mes potes qui commencent pourtant à être blasés... et un peu admiratif, il faut bien le dire.

Ah oui, c'est l'occasion parfaite de reprendre la course à pied avec en ligne de mire mon semi-marathon fétiche. Et un semblant de summer body, qui sait ?

Girl(s)

Avec le printemps vient également d'autres tentations, ou plutôt d'autres questions. Lorsque je suis revenu à la Grande Ville, j'ai mis en place diverses stratégies pour élargir mon cercle social (la plupart de mes amis étant en couple)... et implicitement rencontrer des meufs. Ça a plutôt bien marché, et le problème c'est que ça marche toujours. Les diverses associations, squats et bars que je fréquente (et organise dans certains cas) sont fréquentées par moult femmes mignonnes, douées et intéressantes. Les signes d'intérêts et les opportunités sont légions.

D'un autre côté tout se passe bien avec Emma. Elle voit ce qui gravite autour de moi, et je me dis que cette pseudo-compétition joue de toute façon en ma faveur (tant que je n'y donne pas suite). Elle est douce, compréhensive, peut-être un peu trop. Le sujet du polyamour vient parfois sur la table, de sa propre intiative. Je la sens partagée entre l'insécurité et la curiosité. Je lui ai déjà raconté mon expérience dans le domaine : c'est une pratique exigeante et risquée. L'issue en est bien souvent fatale pour les relations impliquées.

Il y a toujours deux voix dans ma tête. Mon passé poly me dit : tu pourrais avoir le beurre et l'argent du beurre. Mon expérience me dit aussi : tu as de la chance d'avoir rencontré cette femme-là et d'avoir échappé aux autres qui ne te convenaient. On sait ce qu'on a un, on ne sait pas ce qu'on aura. C'est un socle monogame comme un autre.

Objectivement : on prend toujours beaucoup de plaisir à être ensemble, la relation est belle et équilibrée. Le jeu n'en vaut pas la chandelle.

Violence(s)
Préambule : je vais bien et je ne me plains pas. C'est une réflexion que je garde ouverte et dont je voulais garder une trace ici.

Il y a quelques mois un mec m'a mis un pain de façon totalement gratuite et sans préambule alors que je rentrais chez moi.
Il y a quelques semaines un mec raciste harcelait un ami black avant de mettre un coup de boule à l'organisatrice d'une soirée à laquelle je participais.
Hier, jour de Pride, des connards homophobes jettent des canettes sur deux femmes dont le seul tort était de se promener dans la rue avec un collier arc-en-ciel.

Les agresseurs sont toujours des hommes, certains de leur force et heureux de pouvoir se défouler sur plus faibles qu'eux. La violence physique m'effraye. J'ai peur pour mon intégrité physique évidemment. Mais jusqu'à présent j'avais surtout peur d’abîmer la personne en face de moi. J'ai reçu une éducation fondamentalement non-violente : en venir aux mains est une forme d'échec. Pourtant, petit à petit, ma conception des choses est en train de s'adapter à la réalité du terrain dans laquelle j'évolue.

De façon générale je perçois de la tension dans la rue, une agressivité qui se normalise dans les interactions que j'ai avec des inconnus. Est-ce que j'ai changé ? Est-ce qu'ils ont changé ? Est-ce que j'ai une tête qui ne leur revient pas ? Est-ce que c'est lié à la vie urbaine et nocturne ? J'ai une troisième théorie : la crise économique et sociale que nous sommes en train de nous prendre dans la gueule de plein fouet rend les gens psychologiquement instables.

Peu importe finalement : je ne laisse plus passer ce genre de conneries. Je me suis interposé, j'ai rendu les coups comme je pouvais et avec un succès variable aux agresseurs susmentionnés. Ce n'est pas tant une question de gagner ou perdre un combat, mais simplement un besoin de réagir. La torpeur et l'inaction ambiante me dégoûtent. J'ai une tolérance de plus en plus faible aux injustices, à ce que je perçois comme étant une injustice : ce qui touche, frappe, mes croyances, mes amis, mon clan (et moi bien entendu). Il y a quelque chose de viscéral et de territorial dans cette pulsion.

Alors j'ai de moins en moins de problèmes à défendre mes convictions à coup de poings (et mon cerveau reptilien me dit que c'est aussi une forme de dialogue). Question de survie bien sur, de limites aussi. "La peur doit changer de camp", ou un truc du genre.

Vous me direz : il y a aussi la possibilité de s'extraire de ce climat délétère et d'aller élever des chèvres en Ardèche. J'y songe également.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] A lire le 22.05.22, 14h08 par The_PoP
  • [+1] Intéressant le 06.06.22, 23h47 par basile

Hello Jalap',

Deux petites réflexions en lisant ton journal,

Le hic dans une relation équilibrée (ce que tu vis avec Emma) est justement qu'elle est équilibrée. Je veux dire que c'est un hic pour des personnes adorant se prendre des pics d'adrénaline avec les drames qui vont bien avec. Très sincèrement je pense que l'on ne peut avoir les deux en même temps. C'est donc une question très personnelle à se poser sur ce qui nous rend vraiment vivant. Et assumer la perte qu'engendre tout choix.

Le climat en ville (et nous n'habitons pas dans le même coin) est devenu délétère, je confirme, circulant pas mal la nuit. Je dirais qu'il y a un avant/après le confinement. Partir ne me semble néanmoins pas la solution car moins il y aura de personnes correctes dans les rues plus la jungle gagnera du terrain. Perso en tant que femme, je suis des cours de self-défense depuis un grand moment parce qu'il est hors de question de restreindre ma liberté d'aller/venir. Et du coup je reste vigilante mais sans peur.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] 100% d'accord le 22.05.22, 14h08 par The_PoP

Perso je suis parti.

Choix évidemment un peu lâche et facile.

J’habite dans un bled de 900 habitants et pourtant je vois bien que par moment la violence peut aussi y être présente et/où nous rattraper.


J’ai conscience de mon échec égoïste et personnel sur le sujet mais je suis heureux et bien plus détendu.
Ceci dit je sais que cela finira par me rattraper.

Si t’es capable faut affronter. Chapeau bas.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] C'est pas si simple le 22.05.22, 23h34 par Onmyoji
  • [+1] 100% d'accord le 07.06.22, 21h57 par FK
If you want to touch the sky,
Fuck a duck and try to fly !

Pour la violence:
S'interposer c'est quand on a pas le choix. Quand on peut vaut mieux appeler les flics; c'est à eux de gérer ça et plus la demande est forte et plus ça forcera les politiques à réagir.
C'est un peu le même principe que les associations, c'est bien que certaines aillent au devant des problèmes mais en terme de collectivité c'est juste à chier de devoir se reposer sur des gens quand c'est à l'état de gérer ça.
Dans le cas de la violence, il y a aussi le fait que si tu fous un mauvais coup c'est toi qui risques de finir en taule, et si tu en prends un handicapé ou mort.
Après je te comprends sur les deux plans, la violence est le refuge des incompétents mais certains personnes ne comprennent que ça.
Mais d'une part, si le violence est plus perceptible c'est parce qu'elle est plus fréquente, parce qu'elle est plus intense et plus gratuite. De l'autre, c'est aussi parce que nombreux sont les gens qui pensent se défendre d'autres ainsi, sauf qu'en fait ils réagissent eux aussi à des idées ou comportements qui leurs déplaisent plutôt qu'intrinsèquement violents et agressifs envers eux. En gros ils s'arrogent le droit de taper sur les autres parce qu'ils perçoivent mal certaines choses (c'est un peu le cas de soi-disant antifas qui sont juste des fascistes ordinaires de l'autre camp, et de tous les offusqués qui cherchent une excuse pour justifier leurs pulsions morbides).


Sinon la meilleure réponse si on peut pas dialoguer et que le mec veut en découdre c'est la course, le meilleur art martial. Et j'en ai fait quelques uns, mais tous les profs nous disaient qu'à moins d'être acculé le jeu n'en vaut pas la chandelle. Et aussi que la technique doit être très largement supérieure pour être significative dans la rue pour contrer un avantage physique (en clair la self defense c'est juste psychologique et ça peut donner une attitude qui va être moins susceptible d'attirer les prédateurs, mais ça peut aussi rendre imprudent, et pour les nanas qui sont pas grandes et qui pèsent pas lourd, si y a qu'un gus ça peut éventuellement aller s'il sait vraiment pas se battre ou si c'est juste un casse couilles bourré, mais dans le cas contraire elles risquent de se faire soulever alors qu'elles auront trop confiance).
Et j'aime l'idée de l'honneur mais en vrai quand on voit tous les faits divers c'est mal utiliser son intelligence que de penser que se battre est une bonne solution parce qu'il faut être courageux. Courageux ou pas, plus fort que l'autre ou pas, suffit qu'il sorte un tournevis ou une lame et qu'il te les plante dans la gueule, dans le bide ou la jambe dans une artère pour que tu sois mort, gravement blessé ou handicapé à vie à cause d'un organe endommagé. Pareil avec des coups de pieds dans la gueule ou un coup de poing américain. Tu prends le risque de finir défiguré ou comme un légume.
Alors bien sûr le mal triomphe quand les gens de bien décident de ne rien faire, mais dans 90% des cas les flics sont ceux qui doivent prendre en charge les boulets, pas nous.
Après dans certains cas c'est impérieux, mais entre la situation d'agression directe et les situations qui s'enveniment et qu'on peut voir venir et faire tourner différemment par un coup de fil, on va plus souvent être dans la seconde situation.

Pour ta relation, tu as la chance que ça marche bien avec quelqu'un. Honnêtement, le polyamour et la relation libre, je vois de plus en plus ça comme la tentative de pallier à des relations insatisfaisantes par la diversité, majoritairement*. Et cette insatisfaction vient de la difficulté à s'engager réellement, à faire des choix et des conversions envers l'autre et envers soi. Parce qu'on ne veut pas vraiment renoncer à ses idéaux relationnels alors plutôt que soit accepter l'autre tel qu'il est ou soit décider de passer à une autre relation , par lâcheté, par peur du risque d'être exigeant, parce qu'on veut le beurre et l'argent du beurre (vivre comme un célibataire avec la stimulation permanente), *on habille ça de vertus comme "le respect de l'autre, l'absence de sentiment de propriété, l'ouverture d'esprit". Je ne dis pas que ça n'existe pas, mais dans les faits le fait que ça ne marche pas dans la majorité des cas montre que ces vertus ne sont en fait pas si appliquées, sinon les complexités inhérentes à ces situations seraient souvent résolues d'entrée.
En clair si tu as des signes d'intérêt tu peux choisir de ne pas les gérer et de rester neutre ou ne pas répondre en retour sur le plan du flirt. Un homme choisit. Si elle a de la valeur objective, alors oui il serait sage d'ignorer ces sollicitations. Parce que tu n'es pas obligé de craquer à un moment qu'importe la sollicitation. Ce n'est pas une question de force ou faiblesse, c'est une question de faire un choix qui n'est pas "je résiste jusqu'à ce qu'elle soit trop bonne ou qu'elle force trop". Le choix ça peut être "Non, point", et là tu laisses pas aux meufs les occasions de te faire déraper.

Pour ton alcoolisme mondain tu devrais peut-être faire un bilan avec un addictologue ou un généraliste a minima. Les cures c'est mignon, mais ça enlève pas les dégâts au cerveau et au foie, surtout si tu te mets des grosses mites. Là tu te donnes l'illusion du contrôle. Ton profil est certainement favorable à des addictions multiples et arrêter vraiment la clope pourrait aider. Après l'impression qu'on a sur le forum est peut-être trompeuse, alors si en vrai tu es un peu angoissé/ stressé, c'est très mauvais pour les addictions en général et ça favorise souvent une perte de contrôle.
Quant à ta vision de la chose c'est sûrement à rééduquer mais la lassitude semble t'y inciter. Après c'est aussi une dynamique de groupe, donc rester avec les mêmes gens ne t'aide peut-être pas. Parce qu'ils sont "admiratifs", mais la plupart vont bien t'inciter à reforcer dès que tu auras mis fin à ton abstinence...
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

On va en rester au niveau personnel pour ne pas faire de politique :wink:
Mais d'une part, si le violence est plus perceptible c'est parce qu'elle est plus fréquente, parce qu'elle est plus intense et plus gratuite. De l'autre, c'est aussi parce que nombreux sont les gens qui pensent se défendre d'autres ainsi, sauf qu'en fait ils réagissent eux aussi à des idées ou comportements qui leurs déplaisent plutôt qu'intrinsèquement violents et agressifs envers eux.
Oui c'est le paradoxe que je pointais. Évidemment j'ai l'impression que ma violence est légitime, mais vu d'en face je suis aussi un agresseur, un connard comme les autres :mrgreen:
Le climat en ville (et nous n'habitons pas dans le même coin) est devenu délétère, je confirme, circulant pas mal la nuit. [...] Perso en tant que femme, je suis des cours de self-défense depuis un grand moment parce qu'il est hors de question de restreindre ma liberté d'aller/venir. Et du coup je reste vigilante mais sans peur.
Vous confirmez mon ressenti. On est juste partagé sur les conduites à tenir. Perle, je trouve ça cool que tu aies pris des cours pour maintenir ta confiance en toi et continuer à sortir tard.
PoP, ton déménagement est vraiment du aux problèmes de violence en ville ou il y avait d'autres facteurs en jeu ?

Dans les situations que j'évoque, les arts martiaux et le self defense ne sont pas d'une grande aide (attaque imprévisible, agresseurs multiples, etc) mais comme le dit Onmyoji, ça peut être utile en terme de confiance en soi. Je pense qu'il y a aussi pas mal de choses qui se jouent sur l'aspect extérieur : ces courageux agresseurs s'en prennent à des femmes, des hommes plus petits, plus maigres, plus craintifs. Et par définition ils sont généralement plus expérimentés en terme de combat de rue, sans règle et sans gloire. Ce qui reste une baston exceptionnelle pour moi est la routine de certains.
Néanmoins, je constate qu'on peut très rapidement faire basculer la dynamique, mettre les agresseurs en fuite en rameutant quelques potes ou passants. Sans faire le héros pour autant : si je me retrouve face à 5 types dans une rue déserte, je mettrai mon entraînement de course à pied à profit :mrgreen:
La police... c'est un peu la loterie. Soit ils sont dans le coin, soit ils arriveront pour ramasser les morceaux. Les minutes sont trèèès longues dans ce genre de cas.
Comme je le disais, je n'ai pas trouvé de solution pleinement satisfaisante, je suis toujours en réflexion.
Le hic dans une relation équilibrée (ce que tu vis avec Emma) est justement qu'elle est équilibrée. Je veux dire que c'est un hic pour des personnes adorant se prendre des pics d'adrénaline avec les drames qui vont bien avec. Très sincèrement je pense que l'on ne peut avoir les deux en même temps. C'est donc une question très personnelle à se poser sur ce qui nous rend vraiment vivant. Et assumer la perte qu'engendre tout choix.
Franchement je savoure à chaque instant le fait d'être avec une femme équilibrée qui met beaucoup du sien pour faire fonctionner la relation. Je sais que c'est rare et précieux. Je ne pense pas être en recherche de drama. Ce qui me plaisait dans le polyamour c'était la nouveauté, la fraîcheur d'une nouvelle rencontre (je pense que tu vois ce dont je parles :wink: ). Mais c'est un puits sans fond, on est d'accord.
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  • [+1] Intéressant le 07.06.22, 22h44 par Onmyoji

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