Recaler élégamment un client...

Bonsoir à tous,

Je me suis mise un peu dans la mouise avec un client. J'aurais besoin de vos bonnes idées pour faire un chassé croisé sans que ça péjore notre relation professionnelle. En fait, je crois que je me fais des illusions sur le fait que ce soit possible, mais dans ce cas, ça m'aiderait peut-être de le lire dit par quelqu'un d'autre...

En quelques mots, j'ai fait des études, galéré dans des petits jobs et finalement fait une sorte de burn-out, là je vis à moitié des assurances sociales, et l'autre de conciergerie et de ménages chez des privés, en indépendante.
Récemment, un de mes clients pour son appartement me propose de faire aussi sa résidence principale. Je monte visiter en fin de journée, il me propose l'apéro, clairement il avait préparé le coup. On aura passé finalement 5h à boire du champagne, fumer des cigares de sa production personnelle et discuter de choses assez intimes. J'ai le talent et la malédiction d'assez bien comprendre les gens "humainement parlant" et d'oser du coup taquiner gentiment, surtout si je vois qu'il y a du répondant derrière. Et là il y en a, c'est un personnage intéressant, ancien pilote de chasse, pilote d'essai, pété de thunes (donc très libre), et en même temps il adore aller faire de la viande séchée avec ses potes du village, des valeurs donc plutôt simples malgré le luxe. On a eu une discussion fluide et assez complice, même si j'ai esquivé un peu sur deux trois trucs...
Il a fini par se rapprocher un peu physiquement, et après j'ai pris la poudre d'escampette, bourrée au volant, c'était vraiment n'importe quoi... Mais même si il a proposé de rester dormir chez lui, j'ai préféré pas... Lundi passé, il se pointe à son appartement quand j'y étais, ce qui est plus que rare. Suggestion de balade dans la neige... On a dit qu'on se redirait...

Bon bref, je fais un épître parce que oui, ça me fait mal au cul de l'admettre, mais je suis une faible femme, son assurance, son assise et sa répartie, tout en étant respectueux, ça m'a fait tourner un peu la tête, en plus du champagne...
Mais tout bien pesé, aucune chance que ça fonctionne entre nous, on a pas trop le même style, pas les mêmes opinions, sans parler de la force de caractère... Même si c'est le genre de personnage que j'aime bien... Mais ce qui est sympa quelques heures par-ci par-là ne l'est pas forcément à long terme et j'ai pas la force de caractère pour me lancer dans une aventure en cachant ma situation réelle. Je trouverai d'ailleurs pas ça respectueux, parce que lui joue vraiment beaucoup carte sur table. Mais j'ai pas le courage non plus de lui en parler, même si il peut être très ouvert (certainement quelques heures par-ci par-là !... ). J'ai besoin de me protéger...
Alors est-ce que vous pensez que je peux lever l'ambiguïté et en rester à un rapport professionnel voire un peu amical ? Ou c'est grillé, trop tard, et il ne me reste plus qu'à prendre mes jambes à mon cou et cesser le rapport professionnel ?... J'ai pas envie de rester embourbée dans une relation en demi-teinte

Salut !
S'il ne t'attire pas, recadre poliment. Il n'a pas l'air trop con, il ne devrait pas mal réagir.

Et s'il t'attire, pourquoi te priver, et accessoirement, pourquoi vouloir lui cacher ta situation ? Pourquoi en avoir honte, et surtout, pourquoi supposer qu'il pourrait te juger pour ça ?

A mon avis, indépendamment de ta réticence à te dévoiler, il te faut décider ce que tu veux, puis voir où ça va. Sachant que si rapprochement il y a, ça peut rester léger et sans conséquences lourdes (sauf éventuellement situation bizarre si tu continues à bosser chez lui, gaffe à ça si ce job est important et difficilement remplaçable).

Est-ce qu'avoir un style différent, des opinions différentes, ou une force de caractère différente, ça compte s'il te plaît vraiment en dehors de ça?
En outre, de quoi peux-tu avoir honte qu'il ne puisse déjà supposer: tu fais des ménages, il se doute peut-être si tu es jeune (ce que je suppose au travers de tes études, mais aussi bien tu les as reprises et serait plutôt trentenaire) que ce n'est pas forcément choisi/ long terme ou facile.
Ce qui te dérange à la lecture, c'est finalement que tu penses rationnellement qu'il ne devrait pas te plaire, alors qu'en réalité objectivement il coche toutes les cases pour te séduire parce que malgré vos différences il a su se montrer séduisant et agréable, et tolérant lui.
Aussi sans doute, cela met en évidence dans ton propos une certaine faiblesse de ta part qui met en perspective ton aptitude à garder le contrôle, et qui fait aussi écho à l'exacte raison pour laquelle tu es dans cette situation et a subi ce burnout.
Raison qui n'est pas la faiblesse que tu penses avoir, mais simplement une vulnérabilité qu'on a tous. Personne ne peut supporter une pression constamment croissante sans craquer (sainement) ou devenir dingue. C'est ce qui t'est probablement arrivé. Et tout le monde a une image erronée de soi et de son fonctionnement, on a tous des illusions sur nos goûts, nos aptitudes et notre droiture ou nos valeurs.
Ce qui t'arrive finalement c'est de le constater au travers de quelqu'un qui te plaît et a probablement l'air infaillible par son histoire et son métier. Mais il doit aussi avoir ses doutes et ses fissures.
Alors s'il te plaît, vas-y, c'est tout ce qui compte. Pas les étiquettes que tu pourrais lui coller. Car finalement il t'apporte de bonnes émotions et ça vaut le coup d'en profiter.

Et bien il suffit de décliner tranquillement et gentiment ses propositions quand il les fait et qu’elles te semblent dépasser le cadre pro.

S’il est équilibré et bien dans ses pompes, il va comprendre le message.

S’il pige pas et continue bah faudra changer de job. Parce qu’effectivement ce sera dur de faire marche arrière.

La question étant "Comment recaler élégamment un client ?"

En prenant le temps de lui expliquer pourquoi ça ne te convient pas de t'engager avec lui sur le plan qu'il propose.

Y'a un tas de paramètres que toi seule connait. Donc il vaut mieux s'écouter, si on le sens pas y a une raison. Sauf si tu as des peurs qui t'empêchent de vivre, dans ce cas cette histoire est là pour t'en faire prendre conscience.

Salut,

Par rapport au titre de ton topic, j’ai plus l’impression en te lisant que tu es dans l’auto-recalage que dans le recalage du mec à proprement parler.

Je peux bien sûr me tromper mais si c’est ça, c’est un peu dommage que tu aies une mauvaise estime de toi.

En tout cas, si tu souhaites vraiment le « recaler », le combo habituel arrogance/paranoïa/lâcheté/frigidité devrait largement suffire.

Si tu souhaites le charmer, il faudrait faire tout le contraire : lui suggérer que la découverte progressive de tes qualités humaines vaut largement le coup d’attendre avant de coucher.

Très rares sont les femmes physiquement attirantes à avoir su développer ce savoir-faire.

Bonnes fêtes.