Pourquoi n'est-il plus possible de voir les qualités de l'autre ?

Note : 3

le 07.09.2014 par Eris

8 réponses / Dernière par Zakaria Habri le 30.09.2014, 21h20

C'était plus simple du temps de papa & maman. Pour celles et ceux qui veulent échanger autour de la vie de couple et des relations, et des différentes formes que tout ça peut prendre. Polyamour ou monogamie, relations libres, jalousie, engueulades dans la cuisine, routine, infidélité, la totale.
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Bonjour à tous,

J'ai actuellement dans mon entourage des couples de longue durée qui se sont récemment séparés ou sont en passe de se séparer.

A écouter les uns et les autres, il en ressort que les griefs se portent quasiment exclusivement sur les « défauts » de l’autre, sans qu’un évènement déclencheur n’ait été identifié (infidélité, changement de comportement, etc.)

Ce qui me frappe c’est que les défauts ou plutôt trait(s) de caractère évoqués, pourtant présents dès le début de la relation, sont désormais perçus comme insupportables et à l’origine de tous les maux du couple.

Qu’est-ce qui fait, dès lors, que les défauts en question en viennent à occulter les qualités originelles de l’autre – ce qui a amené justement ces couples à se former ?

J’aimerais avoir vos sentiments sur ce point. Quand j’évoque, en piste de réflexion, la co-responsabilité dans le couple (non dans le sens on sort sa craie et chacun compte les points – mais plutôt dans l’optique d’amener la personne qui accuse l’autre à s’interroger sur ce qui fait qu’elle ne supporte plus l’autre, savoir si par manque de communication elle n’a pas laissée s’installer des choses dans son coin tout en rongeant son frein), on me regarde souvent avec des yeux ronds : « Bah, je viens de te dire ce qui posait problème ».

Est-ce parce que tout simplement la personne qui souhaite mettre fin à la relation a changé et que son développement personnel est incompatible avec l’autre ? Lassitude qui fait qu’on a forcément envie de changement à un moment ou un autre ? Une volonté consciente ou inconsciente dès le départ de changer l’autre, se soldant par un constat d’échec et un jet d’éponge consécutif ?

D’autres idées ?

Merci d’avance.

PS : @RosieRosette, merci pour ton accueil.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Très intéressant le 06.10.14, 12h57 par Boubou

Salut Eris :)
Eris a écrit :A écouter les uns et les autres, il en ressort que les griefs se portent quasiment exclusivement sur les « défauts » de l’autre, sans qu’un évènement déclencheur n’ait été identifié (infidélité, changement de comportement, etc.)
L'accumulation de petites choses sur la durée, au lieu d'un déclencheur. Après, voir les défauts de l'autre est la première étape de la prise de distance.
Eris a écrit :Qu’est-ce qui fait, dès lors, que les défauts en question en viennent à occulter les qualités originelles de l’autre – ce qui a amené justement ces couples à se former ?
Histoire d'équilibre. Tant que les qualités équilibrent les défauts, c'est supportable. A partir du moment où il y a "moins de qualités", les défauts prennent le dessus. C'est courant sur une relation longue durée. On peut faire moins d' "efforts" à terme, pouvant considérer l'autre comme acquis.
Eris a écrit :J’aimerais avoir vos sentiments sur ce point. Quand j’évoque, en piste de réflexion, la co-responsabilité dans le couple (non dans le sens on sort sa craie et chacun compte les points – mais plutôt dans l’optique d’amener la personne qui accuse l’autre à s’interroger sur ce qui fait qu’elle ne supporte plus l’autre, savoir si par manque de communication elle n’a pas laissée s’installer des choses dans son coin tout en rongeant son frein), on me regarde souvent avec des yeux ronds : « Bah, je viens de te dire ce qui posait problème ».
Voir sa propre responsabilité peut venir après la séparation, ou pas. Peut-être même avant. La personne aura dans ce cas tenté de rectifier le tir, sans succès. Elle abandonnera alors.
Eris a écrit :Est-ce parce que tout simplement la personne qui souhaite mettre fin à la relation a changé et que son développement personnel est incompatible avec l’autre ?
Tout dépend de l'histoire de chacun. Perso, ça m'est arrivé.
Eris a écrit :Lassitude qui fait qu’on a forcément envie de changement à un moment ou un autre ?
Sur du long terme, un couple évolue (enfants, situation,etc ...). Plus que de la lassitude, j'y vois de l'incompatibilité. Théoriquement, personne n'a envie de détruire ce qu'il a mis du temps à construire.
Eris a écrit :Une volonté consciente ou inconsciente dès le départ de changer l’autre, se soldant par un constat d’échec et un jet d’éponge consécutif ?
Là encore, cela dépend des gens et de leur histoire personnelle.
Eris a écrit :D’autres idées ?
La volonté d'avoir une vie épanouie, avec quelqu'un avec qui ça collera mieux.

Merci AcrObate pour ta réponse.

Oui, c'est probablement une conjonction de ces facteurs à un degré plus ou moins important qui fait que l’un des deux ne peut plus voir ce qu’il y a de bien chez l’autre et focalise sur le reste.

En fait, je m'interrogeais simplement car je me demandais si je ne loupais pas un autre paramètre…

Peut-être parce que j’ai du mal avec l’accusation qui va souvent avec.

Il me semble que le fait que l’un ait évolué différemment, par exemple, ne fait pas rationnellement de l’autre quelqu’un d’insupportable pour autant. La personne a évolué, elle n’a plus envie de la relation. Soit, mais ce n’est pas plus mal d’essayer de ne pas remettre la faute exclusive sur l’autre.

"No hard feelings" dans la mesure du possible.

En termes psychologiques, il peut y avoir d'autres pistes. Notamment celle d'un mécanisme de défense comme le clivage. Rattaché à d'autres, comme décrit ici.
Le moi étant insuffisamment intégré et les défenses telles le clivage, l’identification projective et le désinvestissement si bien que quand l’objet est perdu, il est massivement dévalorisé. Il n’y a plus aucun souvenir du bon objet et, le mauvais objet expulsé, la place est laissée vide et l’accès à la réparation barré. Ainsi l’organisation défensive destinée à protéger le moi d’une nouvelle catastrophe est devenue une catastrophe chronique.

Ce sont des mécanismes de défense psychologiques que nous utilisons tous, à des degrés et fréquences divers. Tout particulièrement dans des situations "traumatiques" comme des ruptures.

Mais là, où tu en dis trop, ou tu n'en dis pas assez :P Image

Merci AcrObate pour les articles et de mettre un doigt (de psychanalyse) là où il faut :D

Le clivage est peut-être à la hauteur de l’investissement.

Les deux « options » de la personne à l’origine de la rupture seraient soit le clivage, soit la culpabilité à divers degrés du coup. Ces mécanismes ne sont pas exclusifs l’un l’autre d’ailleurs...

Quoique dans la culpabilité, j’y vois encore une possible (j’imagine très marginale) façon de se dédouaner = je te quitte parce que tu es fauti(f/ve), mais de mon côté, en t’exprimant ma culpabilité, je te montre que je suis irréprochable puisque je souffre malgré tout de te faire ce mal en retour de ce que tu as toi-même inoculé. Tu m’as poussé(e) à te quitter et à endosser le mauvais rôle de celui/celle qui fait exploser le couple/la famille, tu es encore fautif/ve.

Bref, il me semble que les situations que j’ai sous les yeux en ce moment sont un mixte de tout ça.

Eris a écrit :Ces mécanismes ne sont pas exclusifs l’un l’autre d’ailleurs...
Effectivement, ils peuvent s'induire l'un l'autre.
Eris a écrit :Quoique dans la culpabilité, j’y vois encore une possible (j’imagine très marginale) façon de se dédouaner = je te quitte parce que tu es fauti(f/ve), mais de mon côté, en t’exprimant ma culpabilité, je te montre que je suis irréprochable puisque je souffre malgré tout de te faire ce mal en retour de ce que tu as toi-même inoculé. Tu m’as poussé(e) à te quitter et à endosser le mauvais rôle de celui/celle qui fait exploser le couple/la famille, tu es encore fautif/ve.
La culpabilité est une émotion mixte. Elle est à comprendre en la ramenant à des émotions simples, à mon avis en simplifiant au maximum le besoin qui se cache derrière la culpabilité.

Sur ce que tu présentes, tout dépend là encore des personnes. Certains pourront l'éprouver comme une culpabilité, d'autres comme un besoin de sécurité affective via une victimisation temporairement nécessaire.

La "faute" est-elle si importante dans ce cas ? Tu parlais de co-responsabilité dans ton premier message. Je vois plus un problème de communication perdue, ou d'incompatibilité quant aux besoins, ou en tout cas quant à tenter de rencontrer la majorité de ceux des intervenants de la relation.

Pourquoi l'imagines-tu marginale ?

Merci AcrObate là encore de me donner un feedback avec le concept d’émotions mixtes. On a beau savoir que tout n’est pas noir ou blanc, on a peut être parfois du mal à conceptualiser. Ce qui peut permettre de faire redescendre la sauce un minimum… Et là, je parle de rationalité alors qu’on est dans les sentiments. Difficile de faire une analyse à froid dans ces moments là.

Non, la « faute » n’est pas importante en fait dans les cas auxquels je pense puisqu’il s’agit de traits de caractère qui peuvent très bien convenir à certaines personnes (casanier, peu démonstratif, tendance dirigiste, etc…) et que les conjoints avaient identifiés dès le début. Il s’agit en fait, comme tu le dis, simplement d’une communication qui ne se fait plus ou d’une incompatibilité qui s’est révélée au fil du temps.

Je pense aussi que je projette mes propres ressentis dans les situations quitter/être quitter (pour avoir vécu les deux) et du fait que j’ai vécu les choses différemment des exemples que j’ai sous les yeux. Mais bon, je ne suis pas dans l’intimité des couples en question non plus, chaque histoire est différente et chacun se démerde comme il peut dans sa relation avec son propre passé et/ou sa propre évolution.

La culpabilité que j’évoquais, je l’imagine marginale car je ne peux pas croire qu’on puisse en fait sciemment se poser en victime alors que l’on est dans le reproche pur et dur. La culpabilité comme tu le dis, « comme un besoin de sécurité affective via une victimisation temporairement nécessaire », venant « protéger » dans une certaine mesure celui qui prend la décision parfois difficile à assumer doit se faire de manière inconsciente en fait.

La culpabilité non feinte qui accompagne une réelle volonté de ne pas se décharger sur l’autre et le fait de savoir qu’on va blesser cette personne qu’on a aimé et qui ne nous convient plus est, j’espère, plus fréquente. Non pas que j’estime qu’il faille verser dans une auto-flagellation forcenée mais cela me paraît être plus sain quand même. Je ne sais pas si je suis très claire…

Mon interrogation à la base était peut-être naïve – bien que je n’ai pas de vision angélique pour autant du couple et d’une fin de relation idyllique (un couple est voué à durer ad vitam aeternam, rien n’est insurmontable vs. tout le monde se serre toujours la main à la fin et on oublie etc…).

Reste que j’ai toujours du mal avec le côté, ça se finit, c’est déjà assez douloureux comme cela mais pourtant, ça peut traîner en longueur car il y a recherche d’un fautif.

Merci encore pour ton intervention.

Eris a écrit :Merci AcrObate là encore de me donner un feedback avec le concept d’émotions mixtes. On a beau savoir que tout n’est pas noir ou blanc, on a peut être parfois du mal à conceptualiser. Ce qui peut permettre de faire redescendre la sauce un minimum… Et là, je parle de rationalité alors qu’on est dans les sentiments. Difficile de faire une analyse à froid dans ces moments là.
Bien d'accord avec toi :) . On reste Humain avant tout :)

[quote=""Eris"]La culpabilité que j’évoquais, je l’imagine marginale car je ne peux pas croire qu’on puisse en fait sciemment se poser en victime alors que l’on est dans le reproche pur et dur.[/quote]
Ça existe plus que l'on ne le croit. Notion de déni. Malheureusement très répandu.

[quote=""Eris"]La culpabilité non feinte qui accompagne une réelle volonté de ne pas se décharger sur l’autre et le fait de savoir qu’on va blesser cette personne qu’on a aimé et qui ne nous convient plus est, j’espère, plus fréquente.[/quote]
J'en doute très fortement, pour le "plus fréquente".

[quote=""Eris"]Non pas que j’estime qu’il faille verser dans une auto-flagellation forcenée mais cela me paraît être plus sain quand même. Je ne sais pas si je suis très claire… [/quote]
Oui, tu es claire :) . Et je suis d'accord avec toi :)

[quote=""Eris"]Mon interrogation à la base était peut-être naïve – bien que je n’ai pas de vision angélique pour autant du couple et d’une fin de relation idyllique (un couple est voué à durer ad vitam aeternam, rien n’est insurmontable vs. tout le monde se serre toujours la main à la fin et on oublie etc…).[/quote]
Peut-être, pour naïve. Mais sans doute légitime. Et à mes yeux plutôt saine.

[quote=""Eris"]Reste que j’ai toujours du mal avec le côté, ça se finit, c’est déjà assez douloureux comme cela mais pourtant, ça peut traîner en longueur car il y a recherche d’un fautif.[/quote]
Signe d'une immaturité émotionnelle, pour que ça traine en longueur.

Il peut y avoir d'autres raisons. A rattacher à des notions d'emprise affective et manipulation d'objet, seul mode de liaison connu par l'un des intervenants. Car vu tel que dans son enfance, et sans s'en être émancipé.

[quote=""Eris"]Merci encore pour ton intervention.[/quote]
Je t'en prie, avec plaisir :) . Merci à toi pour ce questionnement.

Salut Acr0bate !

Je pense avoir un élément de réponse pour toi ! Au début des relations, les sentiments très forts estompent les défauts de l'autre. Quand le temps passe, les papillons dans le ventre disparaissent, l'amour est "calme", comme un amour fraternel, et c'est à ce moment que les défauts deviennent visibles, moins acceptables.

Il y a une super vidéo sur le sujet sur TED.com malheureusement lorsque je met un liens mon post n'est pas publié. Elle s'appelle "Select the right relationship".

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