Préserver son amour-propre

Note : 8

le 17.10.2015 par Nym

5 réponses / Dernière par Nym le 20.10.2015, 10h02

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Bonjour à tous !

Je me pose beaucoup de questions sur l'amour-propre et comment le préserver. Je ne parle pas ici d'assurance ou de confiance en soi, même si je reconnais qu'il existe un lien.

Pour illustrer, j'ai le sentiment d'avoir un seuil de tolérance très élevé avant que des actes/paroles ne me mettent en colère, me vexent, etc. Ça me permet d'avoir des réactions très pragmatiques mais je n'ai pas de "signal d'alarme" qui se declenche lorsque quelqu'un dépasse les bornes avec moi.
Je me suis ainsi retrouvée dans des situations abusives sans avoir, par exemple, une carapace de colère pour me permettre de prendre mes distances ou mettre des limites.

Si c'est quelque chose de relativement anodin, je ne ressent tout simplement rien.
("tu l'as pas mal pris, sa remarque ?" "non, pourquoi ?".)
Si c'est quelque chose de violent, ça va m'attrister mais je vais trouver des excuses et rationaliser. Jamais de réaction "vu la façon dont tu me parles, j'ai juste envie que tu sortes de chez moi. On se reparlera lorsque tu seras calmé." la colère ne sera même pas là.

Cette situation m'impacte dans ma vie personnelle et sentimentale. Comme je ne suis absolument pas rancunière, tout est très vite oublié. Je laisse les gens me manquer de respect et mon amour propre se met automatiquement de côté, comme si c'était normal.

Je suis donc à la recherche de témoignages et de pistes de travail pour revaloriser son amour propre et rétablir des "sonnettes d'alarme". Avez-vous vécu des expériences similaires ? Avez-vous des articles à me conseiller ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Intéressant le 17.10.15, 12h07 par Rickhunter

Nym,

C’est dans un esprit bienveillant dénué de tout jugement que je vais tâcher de donner mon avis. Si à un moment où l’autre tu as l’impression que je te juge, sache que ce n’était pas du tout mon intention.

De par notre éducation, certains d’entre nous ont pu être amené à intériorisé l’idée selon laquelle le sentiment de colère est néfaste dans une vie «prétendue» normale. C’est ainsi qu’au fil des années, on a développé des compétences pour rationaliser toutes les sources de tensions en trouvant TOUJOURS une raison qui LEGITIME l’acte d’autrui et qui NEUTRALISE NOTRE COLERE….

Pourtant… https://www.youtube.com/watch?v=CPHJlLFD9o0

Ma position est que je pense que vivre ses émotions, pouvoir les accueillir et les prendre pour ce qu’elles sont (des indicateurs de notre état) fait partie intégrante d’une existence saine. Si l’on n’est pas attentif à ce qui se passe en nous mais qu’au contraire on s’attache davantage à faire taire tout bouillonnement…irrémédiablement on se coupe de son authenticité source fondamentale de sa légitimité à agir en tant que sujet autonome.

La colère c’est l’expression d’un sentiment où l’on reconnaît une insatisfaction dans sa vie, où l’on prend acte d’une réalité auquel on n’adhère pas.

Ex : Je suis en colère du vol de mon vélo. Je suis frustré d’avoir investi du temps et de l’argent à la rénovation de cette magnifique bicyclette et d’avoir monté une jolie sonnette qui faisait un « ding ding » rigolo sans avoir pu en profiter une seule fois. Je n’adhère pas à cette réalité qu’on ait pu me piquer mon biclou alors même qu’il était attaché dans la cour intérieure de l’immeuble ! [c'est du vécu]

Ne pas oser vivre ses émotions et la charge de singularité qu’elle porte c’est une manière de se renier soi en tant qu’individu autonome. C’est nier dans l’essence de son être quelque chose de fondamental.

Parfois il nous arrive aussi que c’est notre besoin d’être aimé (à tout prix) qui nous conduit à des actions qui nous pousse jusqu’au reniement de soi. Ce que j’entends pas reniement de soi c’est tout ce qui conduit un individu à penser que ses besoins fondamentaux sont toujours inférieurs aux besoins d’autrui. Or, tu as le droit légitime de vivre, penser et ressentir ton existence comme tu l’entends. Peu importe l’émotion, peu importe tes envies, si tu les ressens, c’est que c’est LEGITIME ! Ce n'est pas a quelqu'un d'autre de déterminer si c'est bien ou mal, si c'est correct ou pas. Il n'y'a aucune transcendance morale auquel tu dois être soumise. Il n'existe qu'une seule et unique immanence dont tes valeurs, tes projets et tes émotions sont seuls garants de ton bonheur.

Par rapport à ta problématique je pense qu’il serait judicieux d’apprendre à t’autoriser à vivre tes émotions et à les exprimer plus sereinement.
Comment pourrais-tu être aimé pour ce que tu es si tu passes ton temps à refouler ce qui te traverse ?
Faire le pari de l’authenticité, d’oser exprimer pleinement ce que l’on est sans avoir peur d’être rejeté…voilà une perspective !

Plus facile à dire qu’à faire ?...Pas tant que ça. Si tu te donnes comme discipline dans tes relations de toujours mettre en mots tes ressentis, tes envies et tes projets, je pense que ça va te créer des expériences inédites.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 18.10.15, 17h58 par Apheleia
  • [+2] Très intéressant le 18.10.15, 18h23 par mctyson
  • [+1] Post de qualité le 19.10.15, 09h12 par voucny
  • [+1] Post de qualité le 19.10.15, 09h37 par Nym

Je pense qu'il faut aussi que tu te poses et que tu réfléchisses à ce que tu veux et ce que tu attends de la vie, de tes relations et de toi-même. L'amour propre relève de l'honneur, non pas tant dans le sens de "respecter l'honneur par la vengeance" style mafia, mais de savoir qu'est-ce qui entre et qu'est-ce qui sort d'un cadre de valeurs auquel tu tiens.

Pour cela, le plus facile est encore de savoir s'élever des situations particulières, c'est-à-dire de sortir d'Ego, de soi-même, de se regarder dans la situation depuis le haut, et de laisser un moi supérieur qu'on peut appeler comme on veut, décider de ce qui est bon. Le moi supérieur est fait d'abstractions, de valeurs, il n'est pas influencé par qui me parle, d'où il me parle etc. Le moi supérieur est l'idéal, et se demander ce qu'aurait fait notre idéal permet de s'extraire d'ego. Une fois qu'on fait sienne la décision de cet être comme s'il était au-dessus de nous, nous nous laissons alors guider par cet être élevé, et en général je trouve que cela marche bien. C'est une philosophie tirée du code d'honneur des anciens (de diverses civilisations, qu'on retrouve de manière transversale bien qu'expliquée différemment) qui m'a permis de grandement faciliter la phase d'abordage, mais qui s'applique à bien d'autres domaines. Je m'en rends maintenant bien compte... et m'en veux un peu de ne l'avoir appliqué qu'au domaine de la drague.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] +1 le 19.10.15, 12h06 par Lenny2stras

Un grand merci à vous deux pour vos réponses.

Lenny2stras, je te remercie pour la qualité de cette formulation aussi juste et précise.
Lenny2stras a écrit :Peu importe l’émotion, peu importe tes envies, si tu les ressens, c’est que c’est LEGITIME ! Ce n'est pas a quelqu'un d'autre de déterminer si c'est bien ou mal, si c'est correct ou pas. Il n'y'a aucune transcendance morale auquel tu dois être soumise. Il n'existe qu'une seule et unique immanence dont tes valeurs, tes projets et tes émotions sont seuls garants de ton bonheur.
Le pire dans tout ça c'est que j'ai déjà tenu ce genre de propos à un ami mais c'est là où intervient ce que tu définis très justement comme le reniement de soi: je ne m'autorise même pas ce que je vais pourtant promouvoir auprès des autres.

Je suis arrivée à un moment où je jugeais la colère et l'indignation comme des émotions parasite qui brouillaient ma vision d'un problème et la recherche d'une solution rationnelle. Je pense toujours que c'est le cas, mais je me rends également compte à quel point il peut être dévastateur de ne pas prendre acte de ces émotions et de se les autoriser AVANT de chercher à dépasser un obstacle.

Si j'arrête de me voiler la face, il n'y a certainement pas qu'une recherche de "performance" derrière cette réaction (ou absence de réaction) mais sûrement une peur de rejet, notamment pour les "hors-limites" que j'ai accepté dans ma vie sentimentale.
LittleNeapolis a écrit : [...]Savoir qu'est-ce qui entre et qu'est-ce qui sort d'un cadre de valeurs auquel tu tiens.
LittleNeapolis, c'est un exercice que je fais régulièrement mais je réalise que ceci m'amène à justement étouffer les émotions négatives. Il est peut-être temps que j'ajoute "respecter son intuition et TOUTES ses émotions" dans mon équation.
Lenny2stras a écrit :Par rapport à ta problématique je pense qu’il serait judicieux d’apprendre à t’autoriser à vivre tes émotions et à les exprimer plus sereinement.
[...]
Plus facile à dire qu’à faire ?...Pas tant que ça. Si tu te donnes comme discipline dans tes relations de toujours mettre en mots tes ressentis, tes envies et tes projets, je pense que ça va te créer des expériences inédites.
En effet, je dois tenter cette démarche. J'ai déjà conscience que cette situation ne peut pas continuer comme ça.
Pour démarrer en douceur, j'ai commencé à traduire mon ressenti par écrit. Pour l'instant, c'est juste pour moi, pour déjà avoir cette honnêteté vis-à-vis de moi-même et j'ai l'impression de m'ouvrir une porte. Prochaine étape, passer à la parole, en direct !

Nym,

Je reprends les points qui me semblent important dans ton récit.
Nym a écrit : Le pire dans tout ça c'est que j'ai déjà tenu ce genre de propos à un ami mais c'est là où intervient ce que tu définis très justement comme le reniement de soi: je ne m'autorise même pas ce que je vais pourtant promouvoir auprès des autres
Rien de bien méchant que de voir chez l’autre ce que l’on est pas (encore mais bientôt )en mesure de voir chez soi…En tout cas ça signifie que tu adhères à ce changement de paradigme. Y’a plus qu’a mettre en pratique.
Nym a écrit : Je suis arrivée à un moment où je jugeais la colère et l'indignation comme des émotions parasite qui brouillaient ma vision d'un problème et la recherche d'une solution rationnelle. Je pense toujours que c'est le cas, mais je me rends également compte à quel point il peut être dévastateur de ne pas prendre acte de ces émotions et de se les autoriser AVANT de chercher à dépasser un obstacle.
Ce n’est pas faire preuve de sagesse que de demeurer dans une dichotomie Raison versus Sentiment. Il n’y’a aucune supériorité de la « Raison » sur le Sentiment. Ce sont simplement des manières d’accéder au réel qui se complètent. Et je pense que tant que tu n’envisageras pas les émotions (quelles qu’elles soient) comme des éléments d’informations sur ton état d’être tu seras toujours tenté par cette coupure ontologique.

Tu estimes que la colère ou l’indignation sont des émotions parasites. Je pense qu’au contraire ces émotions t’informes que dans l’essence de ton être la situation ou l’évènement que tu vis ne sont pas acceptable. Cette émotion te signifie « ne te laisse pas faire », « ce n’est pas normal », «mon besoin d’attention n’est pas respecté », «cette personne ne me reconnaît pas à ma juste valeur », « cet individu ne me respecte pas », « etc ». Cette émotion c’est une sorte de panneau de signalisation qui t’indique qu’une action doit être menée.

En revanche, tu as complétement raison lorsque tu dis que l’on doit s’autoriser à vivre son émotion AVANT de chercher à dépasser un obstacle. Je ne promeut pas la colère comme Art de Vivre ou comme un mode de résolution des conflits. Je dis simplement que vivre son émotion permet de prendre conscience de ce qui a de l’importance pour nous. Exprimer sa colère c’est aussi déverser le trop pleins d’émotions qui (lui) nous parasite. Si tu n’exprimes pas ta colère, elle trouveras d’une manière ou d’une autre un moyen de se manifester. Ex : élans de tristesses / somatisation / sentiment de culpabilité...etc.
Nym a écrit : Si j'arrête de me voiler la face, il n'y a certainement pas qu'une recherche de "performance" derrière cette réaction (ou absence de réaction) mais sûrement une peur de rejet, notamment pour les "hors-limites" que j'ai accepté dans ma vie sentimentale.
Pourquoi penses-tu que tu n’es pas aimable (entendu comme en incapacité d’être aimé pour ce que tu es) ? Tu es vilaine ? Méchante ? Aigrie ? Moralement néfaste ? En quête de faire souffrir tout ton entourage ?

Je ne le crois pas.

J’ai cherché longtemps une définition de ce qu’est l’Amour jusqu’au jour où je suis tombé sur cette définition : Aimer quelqu’un c’est lorsque sa simple présence est une source de joie.
Pas de démonstration, pas d’efforts, pas de faux-semblants ou de masques à porter…simplement exister. Etre…être ici et maintenant en rencontre directe et simple avec autrui. C’est ça l’Amour. C’est simplement exister et que cette existence rend quelqu’un heureux. Cela semble irrationnel et trop simple… pourtant il existe une multitude d’exemples qui atteste de ce constat : une maman heureuse à la simple vue de son bébé ; le sentiment qu’on éprouve lorsqu’on rencontre au hasard un bon ami qu’on a pas vu depuis des lustres ; regarder sa chérie en train de ronfler comme un buffle…

Qu’on soit bien d’accord, je ne dis pas qu’il ne faut faire aucun effort quand on est en couple…vivre à deux signifie la création de normes communes nécessaires à une vie en collectivité. Mais il n’y’a pas d’efforts à fournir pour faire émerger l’amour que l’on porte à son conjoint. C’est sa manière d’être qui va nous inspirer ou pas.

Nym a écrit : En effet, je dois tenter cette démarche. J'ai déjà conscience que cette situation ne peut pas continuer comme ça.
Pour démarrer en douceur, j'ai commencé à traduire mon ressenti par écrit. Pour l'instant, c'est juste pour moi, pour déjà avoir cette honnêteté vis-à-vis de moi-même et j'ai l'impression de m'ouvrir une porte. Prochaine étape, passer à la parole, en direct !
Je me réjouis pour toi de cette démarche. Savoir mettre des mots sur des émotions c’est la chose la plus délicate à faire. Mais si tu arrives à verbaliser…tu gagneras en autonomie, en charisme et en respect face à tes prochains prétendants.

PS : J’apprécie la vision de Neapolis sur l’usage d’une être idéal / héros dans une prise de décision. C'est une très bonne méthodologie.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Très intéressant le 20.10.15, 10h03 par Nym

Hum. Je vois l'idée. Et c'est très intéressant pour aller plus loin dans ma réflexion.

Ton message est très clair, je ne le reformule que pour mieux l'absorber:)
Cette colère que je considère comme un signal parasite fait partie de ces "signaux d'alarme" que je recherche pour protéger mon amour propre et mon intégrité. ça n'est pas étonnant que je ne les entende quasiment plus si j'ai cherché autant à les minimiser. Au delà de juste les tolérer il faut que je leur accorde toute l'importance qu'ils méritent.

Ça ne sert à rien de mettre dos à dos raison et sentiment: à te lire (et ça a beaucoup de sens) il s'agit en fait des deux faces d'une même pièce. À quoi bon vouloir se cantonner à une vision fragmentée lorsque l'on peut avoir un tableau complet ?

J'ai vraiment l'impression d'avoir mis le doigt sur ce qui me gêne depuis quelques mois et les perspectives que ça ouvre sont plutôt motivantes. Encore un grand merci pour avoir pris le temps de partager sur ce sujet avec bienveillance !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Bien joué le 21.10.15, 16h41 par Lenny2stras

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