(Image : Tant qu'à retourner en arrière faisons-le bien :p)
Le désir peut se gagner au premier rendez-vous, et certaines femmes souhaitent avoir des relations sexuelles par pur désir sexuel. D’autres femmes comme moi, couchaient le premier soir, pour beaucoup de raisons qui n’étaient pas les miennes.Nidwazo a écrit :Le problème de tinder, c'est pour les jeunes femmes comme moi qui a 26 ans ont tout réimaginé de leur vie amoureuse de façon "traditionnelle" (…) C'est à dire que je suis retournée à ce que faisaient les femmes avant, je n'embrasse pas au premier rencard, je ne couche pas avant un certain temps.
Quand on bascule dans une société où les relations deviennent toujours plus rapides et consommables, certains n’y trouvent pas leur compte. J’ai réimaginé ma vie et ma façon de vivre mes histoires, mes aventures avec des hommes.
[ C’est un peu barbant de devoir souligner à chaque ligne, que je ne parle pas au nom de tous les “vagins” - pour reprendre une expression assez énervée et rigolote. Disons qu’à partir de maintenant, ici tout de suite, si vous continuez à lire, vous prenez la responsabilité de présumer que je - ne - parle - qu’en - mon - nom. Merci ].
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Coucher vite, pour des raisons qui ne sont pas les miennes?
Coucher avec quelqu’un m’engage émotionnellement. Je faisais ce don de moi trop rapidement, pour les mauvaises raisons. Pas pour un désir sexuel “qu’on ne peut pas contenir”, loin de là, même si c’est le message qu’on a intériorisé socialement. On se dit parfois en tant que jeune femme “tu as envie? alors fonce!” et on oublie complètement ce qui, demain, et le jour d’après, et la semaine qui suit, nous habitera et nous remuera.
En fait, ça fait déjà bien trois ans que ce n’est plus moi qui saute sur l’autre. A cette époque, quand je sautais encore sur l’homme en face de moi, pas de signaux flous: j’avais envie de sexe, point. Depuis environ trois ans, depuis que mon fort intérieur a commencé à être chamboulé et à désirer davantage que simplement, du sexe pour du sexe, ça s’est transformé en négociation. L’autre cherchait alors parfois à me convaincre de “me lâcher ce soir” (ça veut dire que j’avais déjà en moi quelque chose de contradictoire, une hésitation, un doute, tiraillée entre deux directions). Ces négociations, pour eux ça marchait presque toujours, parce que, et ça va peut-être vous surprendre, mais la société actuelle nous a fait intérioriser qu’on a comme un devoir de vivre de façon libérée. C’est presque devenu une pression sociale. La peur d’être considérée comme coincée, m’a toujours davantage fait peur que celle d’être vue “comme une pute”, qui elle, me faisait sourire.
C’est très contradictoire de coucher pour plaire, pour ne pas que l’autre s’en aille. Parfois c’était avant tout ça: je couchais par envie de plaire et pour que l’autre “reste”, je couchais avant même d’en avoir sincèrement, “vaginalement” envie! Je couchais au rythme de l’autre - donc quand il en avait envie, et non du miens.
Et les fois où j’avais tout de même physiquement envie de coucher avec l’autre, en même temps que lui, ça ne sonnait toujours pas juste. Quand on a appris toute sa vie à coucher sur un claquement de doigt, sur un regard déplacé qui nous allume immédiatement… Quand on a appris à coucher sur une envie, on fait ça, on écoute son envie du moment. En faisant complètement, absolument, parfaitement abstraction des conséquences que l’on peut payer derrière. Pour moi, les conséquences, c’était la déception, c’était l’incompréhension. Je ne connaissais pas suffisamment l’autre pour pouvoir me raccrocher aux points qui rationalisent cette “rupture” de “pas encore relation”. Non, tout ce que j’avais, c’était beaucoup trop d’attachement pour un inconnu, et des larmes inexplicables, qui étaient en fait la traduction de mon engagement émotionnel.
Quand on désire une relation sérieuse, comme moi, et que coucher nous engage autant, le faire le premier soir, c’est comme montrer ses cartes avant que l’autre mise. Ca peut revenir à jouer à l’envers.
J’ai fini par me faire souffrir à chaque fois que je couchais avec quelqu’un par pulsion ou suite aux négociations, appels à me lâcher, de l’autre. Parce que, ce que l’autre vivait comme un “hot date sans voir plus loin” moi je le vivais comme “être surprise par un homme singulier qui me transporte, me fait rêver, et avec qui je pourrais me projeter, surtout maintenant que je lui ai fait l’amour”. Dissonance totale.
Je n’étais plus en adéquation avec moi-même ni avec la personne en face ou la situation.
A une période, ça m’a fallu des remises en question en addition de tout ça, et c’était vraiment douloureux;
“Est-ce que ça vient de moi?
Est-ce que je n’inspire pas une relation sérieuse aux hommes?”
Il fallait que ça change.
Pourquoi ne pas faire les choses différemment, pour tenter?
Après une bonne année et demie de remise en question aussi inutile que douloureuse, sur le “pourquoi ne rappelle-t-il pas / pourquoi est-ce que je suis la seule à avoir envie de voir plus loin et eux n’en ont pas envie?” et bien sûr en finissant par entendre les précieuses voix de mes amis : j’ai compris que le problème est tout simplement celui-ci, il ne cherche pas de relation.
Je me suis alors mise à combattre mes façons de penser bien ancrées et ce que je croyais être mes valeurs, “Ah non, je ne briderais pas mon désir tout ça pour inspirer à l’autre une relation! Si il est intéressé par moi, que je couche le premier ou le 6ème soir, ça ne changera rien”… qui en fait me causaient plus de tort que d’expériences heureuses depuis deux bonnes années.
Et quand mes amies me disaient “au moins, tu as pris ton pieds, tant pis s’il n’a pas rappelé”, certes au début j’étais plus d’accord, mais très vite, je ne voyais plus du tout les choses de la même façon: “en fait bof, je m’en fou de prendre mon pied et j’avoue que c’était pas miraculeux, c’est pas ça qui m’intéresse, ce qui m’intéresse c’est de coucher avec le même homme une, deux, dix, cents fois et que ce soit par attachement”.
J’ai commencé à me dire que, finalement, coucher aussi rapidement (le premier soir) c’était probablement me mettre en souffrance inutilement. Que peut-être mon envie de sexe sur le moment, pendant ce fameux premier soir, n’était pas aussi forte que mon envie de me mettre en couple. Même si l’idée qu’il faille “brider mon envie de sexe” pour pouvoir inspirer à l’autre une relation sérieuse, me révoltait un peu.
Sauf que voilà, je ne pouvais plus donner de moi, coucher avec quelqu’un, sans que nous ayons déjà crée un certain lien. Je ne pouvais plus me mettre dans ces situations de remise en question, d’attente, et de peur qu’il ne ressente pas l’envie de me revoir. Je devais agir autrement… pour moi. J’avais sincèrement besoin de voir le temps passer un peu plus doucement pour avoir au moins le temps de comprendre ce qui se passait.
En somme, pour moi, prendre mon temps c’est me redonner une voix, respecter mon rythme et celui de mon corps, et donc, me positionner en tant que femme égale à l’homme, avec une voix qui existe et qui s’affirme. Je fais enfin les choses pour moi, avant de les faire pour l’autre, avant de les faire par peur, et pour éviter de répondre à une peur sociétale.
Pour le reste et les milles questions que cela amène, j’ai décidé de faire une FAQ! Foire aux questions.
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Première remarque, je vous entends la penser!
“ Oula, tu dois être en manque! ”
En fait, non
Je vais encore éviter de parler au nom des femmes et parler en mon nom, mais voilà comment ça fonctionne pour moi (et je sais que je suis très loin d’être la seule, mais, je la ferme, on va encore me dire que je généralise!) :
Quand je suis en couple, j’ai une libido élevée, j’ai besoin de sexe. Le besoin et le manque sont physiques. C’est difficile pour moi d’être en couple avec quelqu’un qui n’a pas envie de moi régulièrement (une fois par semaine, c’est difficile à vivre pour moi, je trouve que c'est peu).
Quand je suis célibataire, ma libido est comme, en hibernation. Parfois mon envie se réveille, ça peut aller jusqu'à quelques semaines pendant lesquelles j’ai une libido plus importante. Mais c'est rare.
En règle générale mon corps est plutôt pragmatique :
Donc, “pas de copain, pas de manque de sexe!” C’est plutôt pratique.
“ Tu fais attendre un homme pour le plaisir de le faire attendre, pour le tester! ”
Je pense qu’il faut sacrément voir les choses d’un point de vue qui n’est pas le sien (pour ne pas dire tordu) et plutôt celui de la société, quand on dit à une autre femme “tu fais tout ça juste pour embêter un homme en le faisant attendre”.
Donc s’il y a vraiment des gens qui pensent qu’une femme n’a que ça à faire que d’agir dans le BUT d’enquiquiner un homme, au lieu d’agir pour elle… je pense que ces personnes devraient se poser de sérieuses questions sur leur vision de la femme, et la sévérité, la façon de la juger. C’est assez impressionnant de penser encore la femme en fonction de son utilité à l’homme, en 2017.
Quand une femme fait des études, les fait-elle pour prouver à la société qu’elle a tort? Suit-elle ses études pour prouver au monde que les femmes ne sont faites pour rester à la maison? Ou les fait-elle parce qu’elle a envie de faire des études pour son propre avenir professionnel à elle?
Quand elle porte du rose, cherche-t-elle à coller à l’image de la femme féminine et à la théorie du genre? Quand elle porte du kaki, cherche-t-elle à prouver qu’elle est féministe et affranchie et qu’elle n’a pas à être “féminine”? Ou porte-t-elle ces couleurs parce qu’elle aime simplement les porter?
D’ailleurs, penser directement aux hommes dans ce qui est un rapport qui se passe à deux, c’est peut-être de là que vient le problème. Il faut penser aux deux. Le sexe, jusqu’à preuve du contraire, ça se fait quand on est deux pour être consentants.
“ Un homme ne doit pas attendre pour coucher avec une femme comme ça, c’est perdre du temps pour une personne insécure et mauvais pour l’IPP ” (investissement pré-pénétration, parce que niveau vocabulaire “objectifiant” et glauque on peut toujours aller plus loin la rentabilité / l’investissement sur un vagin, non mais je vous jure…)
Commençons par le début de la fin. On rencontre quelqu’un. Elle nous plaît. On en est à déterminer si on se plaît mutuellement. Et c’est aussi à ce moment qu’on découvre les côtés passionnants de l’un et de l’autre, ainsi que les côtés… disons qui peuvent poser problème. Voir gros problème.
C’est très simple.
Qu’est-ce qu’un “motif de rupture”?
(On parle de motif de rupture mais c’est plutôt dans le contexte où deux personnes ne sont pas encore ensembles, apprennent à se connaître)
C’est un signe qui fait que l’un comme l’autre, on ne peut pas continuer. C’est quelqu’un qui aime prendre des drogues de temps à autres, qui boit un peu plus que socialement et qui fume, quand l’autre n’aime rien de cela, a du mal à le tolérer, et préfère le sport et la santé. C’est quand l’un vote à droite ou à gauche, et l’autre ne peut pas sortir avec quelqu’un qui n’a pas les mêmes convictions.
C’est quelqu’un qui ne se voit pas vivre à l’étranger mais plutôt grandir et rester dans son pays natal voire sa ville natale, et l’autre qui ne se voit pas passer même cinq ans dans la même ville.
C’est quelqu’un qui a un désir d’enfant presque identitaire, et l’autre qui ne peut imaginer sa vie avec une famille.
…C’est quelqu’un qui cherche un plan d’un soir, un plan-cul, mais rien de sérieux - et quelqu’un qui cherche une relation de couple, une relation sérieuse.
Dans tous ces cas, il y a dissonance, il y a un décalage sur les envies, personnalités, désirs, ou encore décalage de plans d’avenir de l’un et de l’autre.
Une femme qui refuse de se donner le premier soir, ou le deuxième, ce n’est pas un motif de rupture si vous envisagez une relation sérieuse en ce moment.
Patienter quelques rendez-vous pour coucher, ne traduit pas une dissonance, un désaccord fondamental qui brise une entente entre deux personnes. L’erreur serait de penser “cela veut dire que l’on a pas les mêmes valeurs” et justifier la fuite.
En réalité, quelqu’un qui n’est pas prêt à attendre quelques rendez-vous et un début d’intimité, de complicité et de confiance, ne cherche tout simplement pas cette intimité. Quelqu’un qui cherche une relation sérieuse, et qui trouve que la femme en face de lui lui plaît, pourrait simplement être intéressé par l’idée de prendre son temps, d’apprendre à connaître l’autre.
Il ne s’agit pas de valeurs. Il s’agit de ne pas être très à l’aise avec un contact physique rapide pour la femme.
(Et quand bien même il s’agirait de valeurs, qui sommes-nous pour juger?)
Mais il s’agit pour moi d’apprendre à se connaître avant de parler de “valeurs” parce que je ne souhaite pas être assimilée à de la “bien pensance religieuse et/ou traditionnelle”.
Donc, c’est une façon de faire monter le désir, la séduction, de se faire la courre, se tourner autour, d’apprendre à se connaître, et n’en avoir qu’une meilleure première fois, puisque cet acte, aura été désiré et attendu. Il n’aura pas été cédé, il ne se place pas dans la démarche de “vouloir garder l’autre ou vouloir plaire à l’autre en couchant avec lui” mais au contraire, dans celle d’un don de soi et de sa confiance à l’autre.
Bien sûr, je ne parle ici qu’en fonction des femmes qui souhaitent attendre et je ne JUGE pas les femmes qui trouvent que c’est plus sensuel, que ça leur correspond mieux, de coucher quand bon leur semble.
[ N’allez pas me prêter ces jugements, ce serait hypocrite puisque j’ai vécu ma vie à coucher par pulsion jusqu’à il y a peu. Donc cessons les raccourcis inexacts et même carrément faux <3 ]
En conclusion: Si vous cherchez une aventure éphémère, effectivement il ne sert pas à grand chose d’attendre cette femme qui fera baisser votre IPP (je me marre pour ce terme).
Par contre, si vous cherchez une relation de couple, posez-vous la question de comment vous faites les choses, dans quel sens sont vos priorités. Attendre 5 rencards par exemple, ce n’est ni fou ni démesuré de la part d’elle comme de vous, et ça peut être très enrichissant si la personne vous plaît. Bouleversez un peu vos habitudes.
[ La minute “je vous vends mon idée” : Les avantages? Personne ne sera blessé et vous n’aurez pas à vous soucier de ça, si ça ne donne rien entre vous et ne mène pas jusqu’au sexe. Chacun reprend sa vie sans animosité. Le risque? C’est que vous passiez une super première nuit de sexe que vous aurez attendu. ]
Et enfin: après tout, si vous êtes là à continuer à discuter et séduire cette femme, et que le sexe n’a pas encore eu lieu, c’est qu’à priori la fille vous plaît un peu plus que pour une simple nuit, que vous êtes là par choix. Sinon il vous suffirait d’en courtiser une autre plus accessible - et rentabiliser votre IPP (^^).
“ Faire attendre un homme pour coucher c’est se positionner comme un trophée à gagner. ”
Je ne pense pas que d'aller à mon rythme en revient à être “un trophée à gagner", mais merci pour l’ "objectification" ;). Au contraire, je me positionne comme une personne qui sait ce qu’elle veut, et qui vit un rendez-vous sans pression aucune. Je suis simplement mon rythme et mes envies. A 26 ans et pour avoir vécu ma vie jusqu'à mes 25 ans sans limites imposées, en couchant quand bon me semblait, j’en suis à un stade où j’ai peut-être moins envie de sauter sur quelqu’un, et plus envie de le découvrir, et voir si on est à peu près en phase, parce que je n’ai pas forcément envie de coucher avec quelqu’un et que ça ne mène nulle part. Je cherche à rencontrer un partenaire, quelqu’un qui m’attirera par sa personnalité avant que par son sexe, en fait. Je suis moins en découverte du sexe, en toute honnêteté, j’ai la sensation d’en être à une phase où mon plaisir sexuel ne se situe pas dans la découverte, mais dans l’attachement. Voilà, c’est très simple et ça explique pourquoi je n’ai pas sexuellement envie d’un inconnu alors que quand j’avais 20 ans, ça m’excitait.
Qui, de sain d’esprit, a envie d’être vu comme un trophée au lieu d’être vu pour la personne qu’on est? Pour être honnête ça m’est arrivé quelque fois cette année, que l’autre en face me voit comme un trophée à gagner. Si l’autre me voit comme un trophée, je m’en aperçois et je ne donne pas suite. Aussi simple que ça.
“ C’est essayer de se protéger, de cacher un manque de confiance en soi, de faire attendre un homme. ”
La confiance en soi, c’est de faire les choses pour soi avant toute chose, et pas pour l’autre, et lui dire - surtout quand on a l’habitude de trop se soucier des autres (comme moi). La confiance en soi, c’est avoir le courage de lui dire que l’on n’agit pas comme d’autres femmes et qu’on a envie de prendre les choses doucement, quand on a du mal à entendre des refus et à vivre des conflits (comme moi). Avoir le courage de passer pour une fille qu’on est pas (une coincée, etc) dans les yeux de cette personne, alors que pourtant on parle avec son coeur. Avoir le courage d’entendre un “tant pis, bonne continuation” ou, plus courant qu’un refus, le voir disparaître sans dire un mot, parce que tout simplement il recherchait juste une nuit d’amour et qu’il n’a pas envie d’attendre. Et réaliser, qu’on le vit vachement, vachement mieux, et qu’on se sent beaucoup plus LIBRE comme ça, de pouvoir dire non. Libre de pouvoir dire qu’on a nos limites, notre rythme, et qu’on a envie de passer beaucoup de bon temps avant d’envisager de se donner à l’autre. Libre de faire les choses pour soi, enfin pour soi, et pas pour l’homme.
Ces derniers mois j’ai vu beaucoup d’hommes chercher à coucher avec moi, en étant très très flous sur leurs envies de relation, et je les ai vu partir de leur plein gré quand ils ont compris que je n’allais pas leur sauter dessus au premier ni au deuxième rencard. L’ai-je vécu comme une perte? Comme une déchirure de manque de confiance? L’absolu contraire. Je réalisais simplement que ces hommes et moi n’avions pas les mêmes projets et envies. Et je n’ai pas eu d’émotions négatives, je n’ai vécu aucun chagrin, aucune tristesse, parce que je n’étais tout simplement pas engagée émotionnellement AVANT d’avoir appris à connaître l’autre et d’avoir discuté de si nous voulions la même chose.
Quant au manque de confiance en soi,
Le manque de confiance en soi c’est de pleurer parce que finalement “il est devenu distant”, il n’a pas rappelé, il n’a pas accroché, et répéter ça avec confiance envers un total inconnu. C’est d’avoir du mal à se convaincre que le prochain sera mieux.
Le manque de confiance en soi, c’est miser sur un inconnu, sur le fait qu’il me respectera, même si ça me coûte un coeur brisé après coup. C’est avec cette attitude que mes amis me trouvaient mal dans ma peau et triste. Certainement pas avec mon attitude actuelle, beaucoup plus posée, équilibrée et heureuse. Et quand j’entends mes amis et ma famille me dire que ça s’entend que je suis heureuse et que je vis mieux les relations avec les hommes, c’est à ce moment que je réalise que j’ai repris confiance en moi. Que je suis prête pour une relation. Et que je suis en phase avec moi-même. Tout simplement.
Je n’ai pas à attendre, et aucune femme ne devrait “ATTENDRE” d’un homme qu’il la respecte. Les hommes doivent nous respecter. Mais certains n’ont pas été éduqué dans cette façon de faire, certains ne s’en donnent pas la peine. C’est perdre tellement d’énergie et avoir une foi en l’humanité qui, malheureusement n’est pas toujours très réaliste, que d’avoir des attentes envers des inconnus: on ne les connaît pas et ils peuvent agir avec une autre mentalité. Comme, “je ne lui dois rien, on est pas en couple. Donc je n’ai pas à rompre, je n’ai pas à lui écrire ou l’appeler, je n’ai pas à la revoir, je n’ai pas à lui dire la vérité, je n’ai pas à tenir ma parole.” (Mon expérience).
Voilà ma définition de la stabilité émotionnelle et de la confiance en soi, appliquée à ma personne et ma personne uniquement;
Pour moi, la confiance en soi, c’est quand je regarde un homme dans les yeux et que je lui dis que je désire une relation sérieuse, que je ne veux construire quelque chose, peut-être avec lui si on accroche, et vivre des choses géniales avec lui, et pas précipiter les choses.
La stabilité émotionnelle, c’est apprendre à le connaître en respectant mon rythme et mon envie de donner progressivement ma confiance parce que tout simplement je n’ai pas confiance en quelqu’un que je viens de rencontrer, au lieu de tout balancer d’un coup (mes vêtements, mon coeur et ma confiance).
Le respect de moi-même je rajouterai, c’est coucher quand mon corps me le crie et ma tête soutient cet appel.
“ C’est malsain d’agir par manque de confiance en soi en faisant attendre l’homme, c’est malsain de réprimer son désir. ”
Je n’ai pas ENVIE d’embrasser quelqu’un que je viens de connaître. Je n’ai pas envie que cette personne touche ma jambe. Ca ne veut pas dire que je n’aurai pas envie de sexe fou et libéré dans quelques jours, ou une semaine, ou deux. Ca veut dire que je ne suis pas séduite par ce que je vis comme une intrusion, sur le moment, tout simplement parce que je ne suis pas prête à être physiquement proche de l’autre.
Oui. A 16 ans, à 20 ans, embrasser un inconnu me plaisait, c’était l’aventure et la découverte. A 26 ans, pour moi, embrasser un inconnu, c’est étrange : voilà comment mon corps le ressent et voilà comment ma tête l’interprète.
Aujourd’hui, je rentre chez moi après un rencard avec le sourire aux lèvres et mon imagination qui commence à fonctionner. Et pour moi, c’est plus intéressant et excitant que d’avoir couché avec quelqu’un sur qui je n’ai pas eu le temps de fantasmer, que je n’ai pas eu le temps de désirer, avoir couché sans réelle envie brûlante de le faire.
Donc voilà, ce qui est malsain selon moi, c’est d’agir en sachant que, suite à cela, on va se faire souffrir, et de continuer et répéter les choses. C’est ça qui est malsain: se faire du mal, être toxique envers soi-même.
“ C’est un recul en arrière ”
Un recul en arrière?
Le seul “recul en arrière” existe, à mon avis, dans vos esprits, dans le sens où c’est votre interprétation individuelle d’un “recul en arrière”. C’est peut-être voir les choses avec son référentiel, sans en sortir.
Si on sort de notre référentiel français d’abord:
Ce que j’ai la chance de pouvoir faire en vivant à l’étranger et en ayant vécu dans différents pays, on voit les choses différemment. Il existe d’autre façons de voir le monde et de vivre les relations que la “libération des moeurs” à la française. J’ai personnellement été influencée par mes séjours en pays musulman qui m’ont fait beaucoup de bien sur le plan sentimental. J’ai aussi réalisé que la culture nord-américaine favorise les “date” et “chouchouter” la femme qu’on emmène en date (venir la chercher chez elle, payer - mais personnellement je partage, être plein d’attention et surtout respecter son rythme, c’est plutôt la femme qui guide). Et puis bien sûr, la culture asiatique. J’ai vécu en étant enfant en Asie, puis de nouveau en étant jeune adulte, et j’ai aujourd’hui encore des amis asiatiques qui m’offrent encore la richesse de leur différence de culture.
La séduction est tout à fait différente dans leurs cultures. La notion de couple aussi.
En somme, votre point de vue à vous, vous fait peut-être penser que ce post et ma façon de faire, c’est un retour en arrière selon vous avec ce que vous connaissez en tant que Français. Mais vous oubliez qu’il existe tout un monde qui partage des valeurs très différentes. Je ne pense pas que la France a plus raison que le reste du monde.
Et - personnellement, je vis pas du tout ça comme un retour en arrière. Je pensais que ça l’était, avant d’essayer. Et maintenant je me rends compte que ça colle beaucoup plus avec la personne que je suis aujourd’hui, avec mon ressenti et mon être.
“ Aucun homme n’attendra ” — Alors cette remarque, personne ne me l’a faite je crois. C’est moi qui me faisais cette remarque dans ma tête, c’est la raison pour laquelle je n’osais pas dire à l’homme que je voulais attendre, quand j’ai commencé à changer de façon de voir les choses.
J’ai été au contraire surprise de voir à quel point ça ne changeait rien pour ceux qui m’ont ensuite rencontrée. Les hommes que j’ai rencontré étaient toujours aussi affectueux et prévenants après que je leur aie expliqué ma façon de faire.
Je parle donc de ceux que j’ai été jusqu’à revoir :
Avec certains ça a été un peu étrange parce que j’ai compris qu’en fait, ils disaient être ok pour attendre mais me forçaient la main à chaque rendez-vous, donc la pression pour coucher non merci. Au lieu de voir mon désir monter, j’ai eu le sentiment d’être forcée et ça m’a coupée. Pas donné suite.
Avec d’autres ça a très bien fonctionné. J’ai été étonné de voir qu’au final pas mal de mecs aiment même cette idée. Il y a un anglais-jamaïcain qui m’a surprise, c’est lui qui m’a demandé à ce que nous prenions notre temps. Cette histoire commence à peine, d’ailleurs.
PS. Il y avait un dernier point intéressant mais il parle directement de féminisme donc j'ai évité de le mettre - hors charte.