[Article interessant] Trois manières sexistes de vouloir donner du plaisir.

Voila un article interessant que j'ai lu aujourd'hui, je vous le passe, je suis assez d'accord avec le fond. C'est malheureusement en anglais. Débat / réflexions ouvert(es) :
http://everydayfeminism.com/2015/12/fo ... ign=buffer

Il y a du vrai mais c'est simplifié d'une manière idéologue et tautologique.
Il y a une inversion entre causes et effets selon moi.
Donc bof bof au final.

Pour bien faire, faut rien être et rien vouloir. Mais là encore on peut être toxique par sa simple masculinité.
J'adore. C'est pas simplifié. Pour construire un tel labyrinthe idéologique faut être sacrément fort. Il mène toujours à "être un homme c'est être mauvais et perdant, les femmes c'est la seule créature sous le soleil qui mérite d'exister avec les chats parce que les chats c'est mignon".

Oh pour les féministes endurcies la femme en tant qu'elle existe aujourd'hui est aussi mauvaise que l'homme donc elle subit aussi énormément de pression. Ceci dit je me trouve assez en accord avec le numéro un : vouloir faire plaisir à l'autre pour se démontrer qu'on est un mec idéal. Pour elle c'est sexiste, pour d'autres ce serait être ce fameux Nice guy. Trop masculin, pas assez masculin, c'est beaucoup de blabla pour rien. Les meilleures baises, en tout cas perso, elles se sont toujours déroulées dans la communion, la connexion, le lâcher-prise. Pas forcément besoin de douceur pour ça, c'est justement là où on peut être le plus sauvage. C'est un peu new age hippy et je sais pas quoi d'autres tout ça mais en restant à des discours homme-femme c'est un peu de la baise terre à terre, rien de très transcendant. D'où le besoin de mettre tout ça par écrit, sûrement.

Bon je copie-colle ici mon commentaire facebook parce que c'est un débat intéressant et que je trouve cet article vraiment trop mensonger.


En même temps... comme d'habitude ce discours est à prendre avec des pincettes. D'une manière générale, homme ou femme, si tu fakes pour faire plaisir à l'autre, tu as un problème avec toi-même et avec l'autre déjà... Je trouve un peu réducteur et très faux de réduire ce problème à du machisme ou à de la virilité mal placée. En tant que femme, c'est aussi mon devoir de pas faire quelque chose pour faire plaisir à l'autre mais pour moi. Je me pose pas mille questions et je prends ce que j'ai à prendre point. Je trouve qu'il faut arrêter de stigmatiser et de mettre la fautre sur l'un ou l'autre. Le problème vient aussi de celui qui se sent lésé alors qu'il est en partie responsable du déséquilibre en ne disant rien et en se soumettant au plaisir de l'autre. Fin c'est un peu mal dit mais tu vois l'idée.

Après je complète en disant qu'effectivement il y a sans doute des relations sexuelles dans lesquelles ce déséquilibre et cette branlette intellectuelle ont bien lieu... mais ça n'est en tout cas pas une constante.
De tous les mecs avec qui j'ai couché (et il y en a suffisamment pour faire une étude haha), jamais je n'ai ressenti ça et jamais je n'ai eu le sentiment qu'en cherchant à me donner du plaisir, il cherchait à se faire du bien à l'ego. Aucun n'a même essayé d'être parfait ou d'atteindre la performance ultime. Jamais je n'ai forcé mes cris, mes mouvements ou mes orgasmes pour lui faire plaisir. Souvent même, il n'y a pas eu d'orgasme. Et ça n'a jamais été un problème. Jamais ils n'ont été déçus ou se sont sentis incapables à cause de ça. Et en fait, je m'en fous. S'il veut se mettre des objectifs et des limites dans sa relation sexuelle, c'est lui qui la rend moins bien pour lui tout seul.
J'aime niquer et quand ça m'arrive bah je recherche mon plaisir dans la spontanéité et la pureté des émotions du moment. Tant pis si l'autre ne fait pas de même.
Et quand je fais une gâterie au mec, c'est avant tout parce que c'est l'envie du moment, je le fais à la fois pour lui et pour moi. S'il ne jouit pas, c'est pas grave, il jouira autrement. Et s'il jouit, et que je vois ses yeux briller et qu'il me murmure un "merci" timide et tremblant, alors je suis super touchée et reconnaissante qu'il m'ait offert un tel cadeau: sa vulnérabilité. C'est une question de gratitude pour les limites du partage repoussées, pas un auto-éloge suffisant...
Soyez juste vrais bon sang. Et chacun est assez grand pour s'occuper de ses propres attentes et pour ne pas les laisser se faire museler par celles de l'autre.

MaryeL a écrit : Je trouve qu'il faut arrêter de mettre la fautre sur l'un ou l'autre.

Et là aussi, ça dépend, des fois y'a des nanas qui aiment bien les faciales…

Ok, je sors

Oups. Désolée mon téléphone est un gros porc.

Soyez juste vrais bon sang. Et chacun est assez grand pour s'occuper de ses propres attentes et pour ne pas les laisser se faire museler par celles de l'autre.

C'est drôle parce que j'ai édité mon message qui était à l'origine un truc assez long et assez véhément. Et ça racontais a peu près la même chose que toi.
Merci

Haha merci à toi Smooth!
Pour une fois qu'on est d'accord ça me fait trop plaisir haha.

Everydayfeminism fait parfois des articles intéressants, parfois ce sont des nœuds au cerveau. Je ne suis pas sûre de ce que cet article essaie vraiment de dire mais si j'essaie de l'appliquer à mon expérience... J'ai remarqué qu'il y a certains mecs qui aiment le cuni comme une entité, une idée, et qui étrangement, ne sont vraiment pas doués pour le faire? Comme si ils voulaient démontrer qu'ils sont des "fous du cuni" mais au final, ça fait beaucoup de spectacle pour pas grand chose. Alors que d'autres n'en parlent pas des masses, bien qu'ils montrent ou expriment une ou deux fois comme ça qu'ils aiment procurer ce plaisir, et là ce sont de vrais feux d'artifice. De mon expérience (la mienne uniquement), il s'agit surtout de vouloir procurer du plaisir sincèrement sans monter toute une stratégie de communication autour de ça, qui peut finalement jouer à l'encontre de l'effet espéré. Mais je suis d'accord avec les réponses : l'article semble trop culpabiliser l'homme. Inventer des problèmes. Et c'est moi qui dit ça :p.

Réponses interessantes. Comme toujours oui on est assez dans le cliché. Ce que j'aime bien dans l'article perso c'est qu'il fait prendre conscience que parfois on parle d'être focalisé sur le plaisir de l'autre alors qu'on est en vrai plutot dépendant de l'idée de performance. Le plaisir de l'autre etant en fait une recherche de reassurance narcissique liée a l'idée de ce qu'est etre un homme.

DL'article est cool pour ca, je trouve, afin de rappeler certains trucs, qu'on connait en general ici mais... Je sais pas, meme si je connais ca je me suis dit "ah mais tiens est ce que je serai pas comme ca parfois?"

Debat interessant, donc. Perso je ne me suis pas senti visé par l'article, je ne crois pas que c est le but.

Oui c'est pas faux.

Je pense que notre rapport au plaisir de l'autre peut être ambigu, et les causes et conséquences peuvent s'entremêler, de manière à ce qu'on ne puisse plus affirmer si oui ou non on se focalise sur ce plaisir pour l'autre ou pour soi.

Pour ma part, il m'importe que ma copine ait du plaisir pendant qu'on baise. Si j'arrive à lui procurer du plaisir, je serais content pour elle, mais aussi je dois avouer ressentir une certaine fierté. Je me sens homme, et comme je pense qu'inconsciemment j'associe "bon sexe" à "couple épanoui", je me dis que je contribue ainsi au bien être de mon couple.

En revanche, si un soir elle a moins, envie, elle est moins dedans, je kifferais pas trop qu'elle fake, je préfèrerais qu'elle reste honnête envers elle, envers moi. Pas qu'elle cherche absolument à me faire plaisir pour pas blesser mon ego.

Pareil pour l'effet visuel, effectivement, le truc qui m'excite le plus et qui peut me faire exploser en quelques minutes est de voir et ressentir son plaisir. Plus de plaisir pour elle = plus de plaisir pour moi. Est-ce que ça veut dire pour autant que je ne le fais que pour moi ? je ne crois pas… je vois plus ça comme un cercle vertueux. Le plaisir de l'un alimente celui de l'autre, et ainsi de suite.

Encore une fois, à chacun d'être honnête et de pas faker en mettant l'ego dans l'équation.

En bref, Owen a raison, tout n'est pas tout blanc ou tout noir, et l'article peut nous inviter à faire le distinguo. Le plus dérangeant à mon sens dans l'article c'est qu'il semble focalisé sur la part d'ego et ne l'attribuer qu'aux hommes (alors que le plaisir des hommes importe aussi aux femmes).

Je pense que le concept de "toxic masculinity" renvoie aux schémas nocifs des concepts qu'être un homme impliquent (ou impliquaient), plus qu'au fait d'être un homme.

J'ai lu cet article en meme temps que celui de blusher qui parle du sujet, c'est sans doute ce qui a fait clic :

http://blusherseduction.fr/articles/com ... n-vrai-12/

Ouais ça rejoint carrément l'article de Blusher.

Et le post de Maryel est un manifeste, une injonction tout à fait pertinente. Et c'est valable pas seulement pour le sexe, mais pour toute la vie.

Après, être vrai ne se décrète pas, ce n'est pas une décision qui va tout changer d'un claquement de doigts, c'est parfois une longue quête.

La conclusion de l'article est très pertinente et va dans ce sens :

It’s easier, in some ways, to play the roles and enact the tropes we’ve all been taught. But when you do the work to be authentic, vulnerable, and attentive, it’s so worth it.

Owen a écrit :Je pense que le concept de "toxic masculinity" renvoie aux schémas nocifs des concepts qu'être un homme impliquent (ou impliquaient), plus qu'au fait d'être un homme.

J'ai lu cet article en meme temps que celui de blusher qui parle du sujet, c'est sans doute ce qui a fait clic :

http://blusherseduction.fr/articles/com ... n-vrai-12/

Je viens de poster la seconde partie

http://blusherseduction.fr/articles/devenir-un-homme/

Excellent ce second article !

Sur le paragraphe du courage, c'est fort intéressant. Cette dose de courage qu'il faut en amour, c'est résonnant avec la création théâtrale sur laquelle je bosse en ce moment. L'histoire d'un type qui a accumule les mensonges avec sa copine par peur de perdre en amour et reconnaissance, minimiser le coût d'un peu de vérité.
Et à côté de ça, il n'a pas peur d'affronter la mort.

Plus largement je n'avais jamais fait attention et conscientisé, mais il est vrai qu'en terme de fiction vous trouverez plus poignant et bien plus intéressant quand on pointe ces travers et cette dose de courage qu'il faut affronter pour l'épanouissement amoureux.
Je vous renverrai à une des plus grandes œuvres que l'humanité ait pu connaitre, elle traite tout simplement de jalousie : Othello, de Shakespeare.

Je crois qu'effectivement cet article (l'article de base, pas celui de Blusher qui est excellent de bout en bout) gêne parce qu'il est tout simplement mal formulé.
Il suffit de dire (qu'il s'agisse d'ailleurs des hommes ou des femmes) que le fait de vouloir rechercher à tout prix le plaisir de l'autre n'est pas nécessairement et toujours une forme d'altruisme et d'abnégation : ben oui, comme dans les relations humaines, certains veulent faire plaisir pour en ressortir une gratification. C'est dommage et cela nuit pas mal aux relations sociales, mais c'est une réalité qu'on connaît tous, il me semble. C'est un moyen pour certains de gonfler leur ego ou bien de gagner du crédit auprès de la personne concernée — et si on est honnête, ça nous est tous un peu arrivé d'agir comme ça...
L'essentiel étant de garder à l'esprit que le sexe (comme une relation humaine) n'est pas une compétition mais un moment d'échange et de plaisir à partager avec quelqu'un qu'on aime bien (a priori !), et donc envers qui on doit être bienveillant. Sans oublier la bienveillance envers soi-même, évidemment...