Suite à plusieurs posts dans des journaux, et surtout au dernier, je suis curieux de vos avis; car je sais que de ce point de vue là j'ai pas un point de vue très conventionnel (ou peut-être que si?), mais je sais qu' ici on a tous les spectres de l'adulte "qui a réussi" à celui qui lutte pour assumer ses contradictions, son chaos ou son succès.
Et je me demande quel est votre avis sur ce dont je débats ci-dessous,
Le besoin de conventions ou au contraire leur refus, la vision de la normalité et de "l'ordinaire", du "succès dans la vie", des "moutons" et autres joyeusetés.
Comme c'est une réponse à un post à l'origine, ce n'est pas ultra construit, mais j'ai envie de conserver mon propos original pour commencer:
À vous les studios:)Le confort c'est bien aussi.
La force de caractère on peut la développer en se battant pour des choses qui ne vont pas de soi. Si tu n'as pas subi les malheurs de la vie profite de ta chance.
Tu ne nous entends pas râler mais il n'y pas grand chose à admirer. Soit on ne le fait pas ici parce que certains trouvent ça vain, soit on le fait mais c'est pas visible.
Pour ma part c'est un peu des deux: déblatérer dans un journal n'aide pas forcément à trouver la voie. Poser d'autres choses dedans que ses malheurs oui. Mais pour les malheurs moi ça me fait plus aller de travers qu'autre chose.
Parce que ça me laisse tout loisir de développer dans le sens qui va pas et de ne pas trouver de solution, parce que j'ai mon exutoire donc pas besoin d'une conclusion.
Alors que si je me confronte aux problèmes si.
Pour revenir sur le côté romantique, c'est un peu le fait de lire "ma vie c'est bien mais je suis malheureux". Tu vois, tu as lu d'autres journaux similaires au tien, mais tu as oublié au passage tous ceux qui ont vraiment des problèmes et qui galèrent sans fin au moindre mouvement ou projet.
Je pense que ces mecs, pour eux, tu n'es pas une motivation (tu n'as pas à l'être), juste un mec qui sait pas apprécier ce qu'il a. L'un des voyages aussi dans le développement personnel, c'est pas seulement de sortir de son jardin pour apprendre à se connaître. C'est aussi cultiver son jardin. Pas faire du nouveau. Cultiver ce qu'on a. L'apprécier. Tout ce que tu avais "avant" n'est pas à jeter ou ne le devient pas une fois que tu l'acquiers.
Apprends à te connaître assez pour savoir ce que tu veux en faire.
Être exigeant c'est bien.
Mais il faut l'être de la bonne manière.
Si c'est juste pour se dire "j'ai rien" ou "rien de significatif", n'oublie pas, le sens ne vient pas nécessairement avec la chose. Le sens c'est ce que tu fais des choses que tu as acquises.
Pour le fait de savoir draguer, ça peut être de vivre une relation super épanouissante avec une personne que tu auras choisie (et même en sélectionnant crois moi que là tu en auras de la zone hors confort et du challenge), ou en vivre plein de courtes, ou ce que tu voudras.
Pour le fait de bosser, il faut pas chercher très loin. Je manque pas d'imagination et je la très bien tous ces gens qui parlent de jobs sans sens mais je me dis qu'ils n'y mettent pas du leur et attendent qu'on le trouve pour eux. Ou qu'ils n'étaient pas fait pour ça. Ou qu'il y a un côté snob ou coquet à dénigrer ce dont les gens rêves en général. Bien sûr ici tu as plein d'avis contradictoires et tu peux te faire ta propre opinion.
D'une manière générale, tu veux "une vie moins ordinaire" (je t'invite à voir le film. Pas sensationnel mais ça peut te parler).
Mais si tu te sens faible, tu as trouvé ton problème. Deviens fort. Tu as peur de t'affirmer, de "dérailler" par rapport à ces valeurs que tu respectes par contumace. La vie et l'expérience te mettront bien assez tôt en porte-à-faux, et tu devra faire des choix qui seront pas ceux de la tradition, si tu veux aussi satisfaire tes désirs.
Tu parles d'Holden. Il a impressionné beaucoup de monde ici. Et ses aventures étaient cool. Pour autant ce n'est pas un modèle en soi. Il ne prétendait pas l'être d'ailleurs. D'autres ici se font un malin plaisir de s'épanouir dans la déglingue.
Du genre "moi je peux être ce dont vous rêvez sans en respecter les standards". Être un élève exceptionnel sans être le bosseur, mais au contraire le mec qui fait tout à l'arrache. être le mec plébiscité par toutes les meufs alors qu'en général elles te disent qu'un mec comme ça c'est pas sain etc. Être le mec à qui tout le monde veut ressembler parce qu'il semble libre alors qu'on t'a toujours dit que faire le quart de ce que ce mec fait c'est être un gibier de potence ou un candidat pour la voie de garage.
Simplement, ces mecs là illustrent qu'il n'y a pas qu'un chemin pour y arriver. Pas que: mode de vie dans les clous donc sain ou pas dans les clous et voué à l'échec.
Ils brisent les images d'Épinal. OK.
Mais c'est pas une raison pour leur ressembler. Ils sont comme ça pas parce qu'ils le recherchent mais c'est intrinsèque.
Et si eux s'y trouvent beaucoup s'y perdent.
Mais encore une fois, so what.
Du point de vue de certains, tu peux avoir une vie bien rangée, un petit avenir en boîte (c'est très à la mode de parler des "connards ordinaires" qui veulent leur couple, leur taf tranquille mais qui peut être un qualificatif de réussite, leur confort).
Mais tu remarqueras (je m'en suis rendu compte pour être passé par toutes les phases. Et c'est pas une super expérience. Juste beaucoup de temps perdu et ça c'est naze, même pour l'expérience. J'admire et envie ces gens aux chemins tout tracés qui n'échouent jamais. Je pense pas qu'ils soient ceux pour autant. Ça c'est le romantisme ou la modernité et cet amour malsain du sale et du pas conventionnel pour la non conformité à tout prix qui nous le dictent),
Les gens qui disent ça en fait, ils pourraient pas s'y adapter. Ils en font une médaille genre "moi je peux pas rentrer dans le moule", mais en réalité ils sont juste inaptes et inadaptés (alors c'est pas ce qu'est Holden, bien sûr, mais il n'a jamais revendiqué le fait de pas être ordinaire comme quelque chose de bien, et sentait bien que ça entraînait son lot de problèmes. Et quand bien même il acceptait ça par nature, je me peux m'empêcher d'y lire un fatalisme face à des choses qu'on ne peut pas prendre à bras le corps parce que ce qu'on trouvera dans la normale est peut-être moins bien).
Et s'adapter, c'est pas être juste un mouton, un drone, un robot (ou tout autre qualificatif à la con souvent employé dans des vidéos avec des assertions débiles et le mantra commun à tous les gourous et conspirationnistes:"réveillez vous", ironique quand ces gens là rêvent éveillés).
Ça prend de l’énergie et des efforts d'être intégré, adapté. On s'en rend pas compte parce qu'on apprend naturellement et sur plein d'années.
Mais regardent les mecs qui ratent cette classe là comme ils en chient pour la rattraper (cf x journaux ici. Bien plus nombreux que les journaux de success stories et de mecs insatisfaits de leur bonheur trop carré).
C'est pas non plus une tare d'être adapté.
C'est une mauvaise conception que de croire que parce qu'au quotidien on sait se comporter normalement, le moment venu on va pas sortir du rang pour suivre notre propre voie, sans qu'il y a un éveil, juste que ça a toujours été là et qu'il ne fallait que l'adversité ou le projet pour que ça devienne nécessaire.
La non conformité, pas plus que la conformité ne sont des nécessités. Réfléchir et ressentir en ces termes est vain.
Tu ne fais pas de la merde. So what? T'auras pas la médaille du bad boy aux réunions de ton ancienne classe, c'est tout. Et?
Pour le reste, si tu n'es pas fier de toi, sors toi les doigts du cul pour trouver quoi en faire.
Mais pas besoin de mettre des considérations qui n'ont rien à voir là dedans.