"Au revoir petit chat"
C'est donc terminé avec Gaspar.
Je suis remontée à Paris le 14 septembre. Le 16, on allait au ciné ensemble. Le 20 on se voyait encore. On arrive enfin à au moins commencer à coucher ensemble. Les capotes n'allaient encore pas. J'ai eu mal pendant 2 jours de mon côté. Bref. C'était cool. Il reste sur le tournage, il nous assiste. Il m'embrasse en partant. Je lui lance des piques sur son ex plusieurs fois. Clairement je suis perdue. Je me sens sur la retenue et en même temps je n'attends qu'une chose : qu'il me dise qu'il ne la verra pas. Le jeudi 22, il annule sa venue, il bosse. Je ne le vois pas du week-end, il préfère voir ses potes et ... Son ex.
Le lundi, je lui demande si on se voit toujours le lendemain. Il répond que oui il viendra sur le tournage mais pas trop longtemps, qu'il a beaucoup de choses à faire. Je lui réponds que j'aimerais le voir seul, qu'il a quand même vu son ex et qu'il serait enfin temps d'en parler.
On se retrouve donc chez moi le mardi vers 13h. Il arrive, me fait la bise. La bise. Je crois qu'à partir de là, c'était déjà très clair.
Il me demande des nouvelles du film. Je lui demande comment s'est passé son week-end.
-Super.
- Mais encore ?
- Ben j'ai couché avec elle.
- Ok je crois qu'il n'y a pas grand chose à ajouter.
Honnêtement ça m'a fait un sacré coup. On a parlé pendant 45min, j'étais froide, en colère, fermée, dure. Il a voulu me faire des calins, je l'ai repoussé.
En gros, il n'a plus de sentiments pour elle, juste de l'attirance physique. Mais il ne veut rien, ni avec elle, ni avec moi. Il ne se sent pas "prêt". Un peu tard pour s'en rendre compte. Je lui ai dit qu'il m'avait menti.
-
Je t'ai demandé si c'était bien terminé avec tes ex, tu m'as répondue oui droit dans les yeux.
- Oui mais c'était bien terminé. Après ça dépend du sens de "terminé".
- Arrête de me prendre pour une conne.
Je lui ai dit que c'était pathétique. Qu'il était pathétique, que j'étais pathétique, que c'était une fin pathétique. Et un beau gachis. Je lui ai dit que si c'était juste pour ça, je ne l'aurais jamais fait autant entrer dans ma vie. Qu'il a manqué d'honnêteté depuis le début. J'ai ajouté que je m'en voulais autant qu'à lui parce que je n'aurais jamais dû accepter une telle situation.
Il me suppliait de sourire. "On a passé des bons moments quand même non ?". Il répétait cette question et je refusais de répondre.
- Il vaut mieux arrêter maintenant que s'attacher et stopper dans 3 mois, ce serait pire.
J'ai pensé très fort "va te faire foutre".
Il a fini par partir. Je l'ai accompagné à la porte. Je lui ai donné les dernières capotes que j'avais acheté pour nous.
- Arrête Amé s'il te plait.
- Je n'en ferai rien. Prends les. Tu pourras aller baiser les autres filles de Tinder comme ça.
J'ai insisté. Il a fini par les prendre.
Il m'a serrée dans ses bras. J'avais envie de lui. Et de pleurer. J'avais envie de lui demander de rester. Je suis restée immobile, froide.
A l'ascenseur, il m'a suppliée de sourire.
" Tu es si belle quand tu souris".
"Je t'en prie dis moi que c'était bien nous deux, que tu gardes de bons souvenirs..." "J'ai toujours été sincère tu sais.".
" Tu sais, je le sais au fond que tu étais sincère. Et c'est surement ce qui me fait le plus de mal.".
Il a continué à me demander de sourire. Je sentais les larmes monter. Je lui ai dit
"Pars maintenant s'il te plait. Rentre bien."
"Au revoir petit chat."
Je suis rentrée, je me suis assise et j'ai pleuré. Je me suis précipitée à la fenêtre pour l'appeler, lui dire de monter. Il était déjà parti depuis longtemps.
Je me suis endormie un peu. Je lui ai envoyé ce que j'avais écrit sur lui. Une suite à mon texte. Quelque chose de beau et triste.
Il l'a lu, a adoré.
Voici les derniers échanges.
- Top !
Pour moi, c'est juste incompréhensible de croire qu'un ptit bout de femme d'une vingtaine d'année puisse d'écrire quelque chose d'aussi profond. T'as un reel fon pour l'écriture Amé
- Peut-être parce qu'au final tu n'as certainement aucune idée de qui je suis vraiment, ou ce que j'ai pu vivre. Merci. Tant mieux si ça t'a plu. Prends ça comme une sorte de cadeau d'adieu.
- Adieu ?
- On ne se reverra pas, donc oui cadeau d'au revoir, d'adieu, prends l'expression que tu préfères
- On aurait pu partager des moments sympas, comme des cinés, nous amoureux du 7eme art ;)
Mais tu le vois différemment et je comprends.
Bisous
- Mais t'es serieux ? C'est pas parce que toi t'as plus envie de moi et que je ne t'excite plus que c'est réciproque. Je t'ai dit la dernière fois qu'on ne serait jamais amis. Tu penses vraiment qu'on va se voir comme si de rien n'était, à se raconter qui tu as baisé la veille et avec qui j'ai couché ? Tu peux pas tout avoir, ça ne marche pas comme ça. Ça aurait été possible si tu t'étais bien comporté, ou au moins si tu m'avais dit être désolé. Or pas une seule fois tu ne me l'as dit.
Tu te caches derrière ton semblant de sincérité, mais c'est uniquement pour faire du bien à ta conscience et éviter de voir que sur ce coup tu as été égoïste. Tu as pensé un seul instant à ce que je ressentirais au moment où tu me dirais avoir couché avec elle la veille ? Je crois que le fait que tu aies couché avec elle alors que tu n'as même plus de sentiments, c'est encore pire. J'aurais pu comprendre si tu l'aimais encore. Je crois que j'aurais même pu trouver ça beau. Mais là c'était juste une histoire de désir. Juste du sexe sans rien de plus. Sans logique. Tu n'avais tellement pas de respect pour moi que tu t'es permis ça et de me le balancer à la figure. Moi aussi j'ai du désir et de l'attirance pour d'autres, pour autant je me suis gardée de faire n'importe quoi et de te le dire. Tu m'as demandée hier comment je savais que ça finirait mal. C'est très simple. Tu me fuis depuis notre première rencontre. On s'est vu ensuite, mais on n'a rien partagé. Tu as tout fait pour m'éviter. Pour éviter de m'écouter, de me parler et de partager du vrai avec moi. A aucun moment tu n'as pris le temps de me demander comment moi je voyais les choses, ce que je voulais, ce que je pouvais attendre de toi. Tu aurais été très étonné si tu l'avais fait.
Tu te caches en me disant que c'est plus facile d'arrêter maintenant que dans 3 mois. C'est une raison de merde. C'est juste lâche. T'as peur de vivre quelque chose, ok, mais ne me dis pas que tu prends la décision pour me protéger. Je suis assez grande pour me protéger toute seule et faire mes choix. J'ai toujours refusé de prendre des décisions par la peur. Si toi tu le fais, alors assume mais ne te cache pas derrière l'idée que c'est pour moi que tu le fais. D'autant qu'au final c'est peut-être moi qui aurais coupé court au bout d'un moment. J'ai été capable d'écrire quelque chose de beau sur toi. Mais il n'empêche que c'est un beau gâchis et une fin pathétique. Je suis blessée et déçue. Alors non, on ne risque pas de passer des moments sympas ensemble pour l'instant.
- Je ne me suis pas excusé hier ? Je n'ai pas prononcé le mot "désolé" ? C'est une blague j'espère. Bref, tu as raison, on ne pourra pas être ami, trop d'attirances physiques et de pulsions sexuelles. Donc on va se contenter de se dire au revoir, et à un de ces jours peut être.
- J'aurais aimé te dire que c'est possible. J'aurais aimé pouvoir donner une suite constructive. Vraiment. Ou même coucher avec toi sans attache. Apres tout j'ai toujours été très douée pour les amitiés érotiques. Mais la situation me fait trop de peine pour ça. Tu m'as blessée et je peux pas faire abstraction aussi facilement. Ça semble te surprendre que ça me touche, c'est marrant. Donc oui, à un de ces jours.
C'était le 28 septembre.
Il m'a supprimée d'instagram le lendemain.
Il a ensuite vu ma story sur snapchat tout le week-end. Je sortais, je m'amusais, je m'éclatais clairement. Sans lui.
Depuis dimanche/lundi, il aime et commente absolument tout sur facebook. Les trucs du film sur la page du film et sur la mienne. Comme si de rien n'était. Je réponds de façon cordiale. Mais ça me perturbe. Je ne comprends pas ce qu'il essaie de faire et le résultat c'est que ça me déstabilise. Il ne me laisse pas l'oublier et passer à autre chose. Je n'aime pas son comportement.
Je pense à lui encore. On ne va pas se mentir. Il me manque. J'ai toujours envie de lui. Mais à côté de ça, c'est allé trop loin.
Alex
Le fameux week-end où Gaspar recouchait avec son ex, je rencontrais un charmant jeune homme. Chatain clair barbu aux yeux bleus, gueule d'ange. On changeait de boîte, il était 3h30 du matin. Je venais de passer le meilleur début de soirée de l'année, voire de ma vie avec Juju à danser. J'avais mal aux pieds et il était tellement bourré qu'il ne marchait plus droit. Malgré ça, on a réussi à marcher 20 min et avoir une conversation intéressante. Je me suis rendue compte en cours de route qu'il était vraiment mignon. Il sentait bon. Un marchand de fleurs passe.
- Pas avant qu'on ait couché ensemble quand même !
- Ahaha d'accord.
- Ce sera la récompense si je suis un bon coup.
- T'inquiète tu prendras tellement cher que t'auras pas l'occasion de me montrer tes performances.
Et on a rigolé comme des enfants.
Une fois dans la nouvelle boîte, on a pris des photos dans un photomaton. J'ai gardé les clichés. On a dansé, on s'est rapprochés, on a ri. Pas de bisou, juste un bon moment, et une attirance. Juju m'a demandée pourquoi je n'attaquais pas. Déjà il y avait Pierre dans l'équation. Ensuite " Je crois qu'il pourrait vraiment me plaire. Je n'ai pas envie que le premier bisou se passe alors qu'il est bourré. Je préfère attendre, le laisser venir et on verra. ".
Je suis partie vers 5h. Il m'a pris dans les bras et on a conclu qu'on allait se revoir.
Le lendemain, il m'a ajoutée sur facebook et m'a envoyée
" J'ai passé une très belle fin de soirée avec toi, merci de t'être occupée de moi.". On a parlé pendant 15 jours, à coup de 2 ou 3 messages par jour.
Je l'ai invité à ma pendaison de crémaillère hier soir. Il était réticent au départ
. " Mais tu vas être débordée, on va pas avoir le temps de parler...". Je lui ai répondu que ça ne nous empêcherait pas de passer un moment plus tranquille tous les deux plus tard.
Il est donc venu avec deux potes. On a pas mal discuté tous les deux au début. Il est intéressant, à l'écoute et il me plait beaucoup. Il a rencontré tous mes amis et ça s'est globalement bien passé. Il est très sociable et a discuté avec tout le monde.
On se décide à tous jouer à un jeu d'alcool au milieu de la soirée. Il restait 10 mecs pour juste Juju et moi. Je suis assise sur les genoux d'Alex. Il donne un gage à Antoine ( ou celui que je vois depuis Avril). M'embrasser. Haaa s'il savait.... Le coup du hasard était assez drôle.
Ses potes sont partis juste après. Il habite loin et voulait rester. Il m'a demandée s'il pouvait rester dormir. J'ai accepté. Sachant que de toute façon j'ai mes règles et je ne suis pas épilée donc double peine.
Les derniers partent pour 5h. On se retrouve tous les deux.
Je fais le lit et je file à la douche.
Je suis nue dans la salle de bain et qui je vois entrer .... Evidemment je le fais sortir, surprise.
"Tu m'as donné envie d'une douche...". Oui mais non. Pas du tout. Il me dit qu'il est désolé en sortant, qu'en effet c'était bizarre. Oui très. Heureusement que je ne suis pas pudique. Pour sa défense, il était bien bourré.
Je finis par le rejoindre dans le lit. Il me prend dans ses bras. Il me demande quels soucis de santé j'ai eu (pourquoi je ne bois pas donc).
"Tu es sûr de vouloir connaitre cette histoire à 5h du matin ?".
"Sauf si tu n'as pas envie d'en parler, oui". J'ai donc raconté. Ce que je ne fais absolument jamais. Il a écouté.
"Tu es forte. ça a dû être très difficile.". On a discuté encore pendant 1h d'alcool, de sexe, de contrôle, de science. On a fini par s'endormir.
J'ai dormi dans ses bras. Accrochée littéralement à son bras autour de moi. Comme si ma vie en dépendait. On ne s'est pas décollés. Pour autant il n'a rien tenté du tout. Ni bisou, ni rien.
Je me suis réveillée vers 10h. Je l'ai regardé dormir. Je repensais aux mots de Perlambre dans son journal. Sur l'abandon dans le sommeil. La vulnérabilité. Et je pensais à Gaspar. Ses bras autour de moi, ses baisers au réveil. Son odeur. Son corps. Je me suis rendormie.
J'ai rouvert les yeux à midi, c'est lui qui me regardait dormir cette fois ci. Je m'étais accrochée à son bras inconsciemment. Encore. Dans mon second sommeil. Et il n'osait pas me l'enlever.
Il s'est levé. M'a proposée de me masser, ayant le dos bloqué. J'ai décliné.
" Tu as été très sage cette nuit." " J'ai essayé." "Mais encore ?""C'était vraiment pas facile mais j'ai essayé.". J'avais envie de lui répondre qu'il n'aurait même pas dû essayer d'être sage. Mais apparemment j'ai perdu mon sens du jeu. Je lui ai mis des gateaux dans du papier alu. Il m'a pris dans ses bras à la porte, m'a fait la bise et à ajouter "On se voit le week-end prochain ?". " Oui bien sûr". Et il est parti.
J'ai passé la journée couchée, impossible de bouger à cause de mon dos. Dans son odeur sur mes draps. Perdue par son comportement ambigu. J'aurais voulu qu'il m'embrasse. Me sentir désirée.
Je lui ai envoyé un message en début de soirée "J'ai ton parfum dans mes draps. Je t'avais dit qu'il tenait bien sur toi

(et oui je suis toujours couchée).". Il l'a vu et n'a pas répondu.
Il me plait vraiment je crois. Je le trouve bien. Mais je suis perdue. Je pense toujours à Gaspar. A Nuit parfois aussi encore. Et j'ai l'impression de ne pas lui plaire, de ne pas l'attirer.
J'ai arrêté tinder. Je n'ai plus du tout envie d'histoires uniquement physiques. Je n'ai pas envie non plus de construire de nouvelles amitiés érotiques. J'ai envie de rencontrer quelqu'un ou de rester seule.
Mais à la fois je ne sais pas vraiment où je vais.
Et clairement j'ai la trouille. ça ressort clairement dans mon comportement avec Alex. Je suis beaucoup plus sur la réserve que d'habitude. Comme un petit chat sauvage qui se laisse difficilement apprivoisé.