ailether a écrit :
Quelques questions par exemple :
- qui finance ? pourquoi ?
- quel est l'objectif du projet ? comment a t'il été défini ?
- quelle a été l'implication des personnes à qui il est supposé servir ?
- quelle est ta valeur ajoutée ?
- est-ce que les tâches pourraient être réalisées par quelqu'un qui habite sur place ? Si oui, pourquoi est-ce qu'on prend un bénévole à la place ?
- comment les choses vont se passer après ton départ ? Est-ce qu'un transfert d'activité et de compétences est prévu pour assurer la pérennité des objectifs ?
Et quelques questions plus spécifiques aux arnaques en Asie :
- est-ce que l'association est en partenariat avec l'endroit où tu vas loger ?
- qui va payer ton logement et ta nourriture ?
- est-ce que l'assocation propose des prestations payantes à l'usage des bénévoles ? (
exemple d'assocation qui attire des bénévoles, puis joue juste le rôle d'une agence de voyage hors de prix)
Je suis désolé si j'ai terni l'image que pouvait avoir l'humanitaire et le bénévolat à vos yeux. Mais j'espère que vous gardez malgré tout l'envie initiale de faire quelque chose d'utile. Et si c'est le cas, j'espère que ces quelques lignes vous aideront à vous lancer dans un projet qui a vraiment un sens et dans lequel vous pourrez vraiment vous épanouir. Il y en a. Ils cherchent du monde. Et ils apprécieront vos questions, ça montrera que vous vous intéressez vraiment au projet et son impact. Vous n'avez pas idée du nombre de volontaires qui s'en foutent et qui en réalité veulent juste pouvoir frimer en rentrant.
Une chose à regarder pour savoir à qui on a affaire: le rapport annuel, dans lequel on peut trouver les projets en cours, le rapport des comptes, et l'origine des financements.
Une ONG sérieuse, si elle compte mener des projets un minimum ambitieux, a besoin de fonds. Car ces projets vont coûter plusieurs milliers d'euros.
Pour cela elle va faire appel à des bailleurs de fonds (Etat, ambassade, collectivités territoriales, fondations d'entreprise...) et/ou à des particuliers, mais à moins d'avoir un super réseau les bailleurs de fonds seront indispensables.
Or les bailleurs de fonds ont des critères pour financer un projet et comme ils ne veulent pas jeter leur argent par les fenêtres ils valideront un projet qui sera un minimum sérieux. De plus un projet financé par un/des bailleur(s) sera évalué tout le long de sa durée de vie et à la fin.
Donc si on trouve une ONG qui n'existe que sur le papier, qui n'est pas financé et qui ne mène pas d'activités, il y a de quoi se poser des questions...
De plus on peut également se renseigner auprès de l'ambassade française du pays, généralement elle est également un bailleur de fonds et à ce titre connaît relativement bien les ONG locales.
Hélas, même les organisations humanitaires sérieuses aujourd'hui sont obligées de donner dans le clientèlisme : les donateurs ne veulent financer que des projets sexy, pour faire leur propre promotion.
Exemple au Liban en ce moment même : les fonds pour construire des écoles pour les réfugiés affluent. Mais on galère à leur trouver de quoi manger et boire. Parce que construire une école, c'est un projet qui se vend bien alors que distribuer 80€ par personne chaque mois pour qu'il puisse acheter à boire et à manger, personne veut financer.
Comme je viens de l'expliquer, tout dépend de quel donateur tu parles.
Si ce sont des bailleurs de fonds oui ils auront leur critères de sélection, et là effectivement les ONG vont être obligés de s'y plier.
Si on parle de donateurs privés, autrement dit de grand public, là ce sont des fonds qui sont non-affectés, donc pouvant autant être utilisés pour construire une école que pour distribuer de la nourriture.
Concrètement pour une ONG il vaut largement mieux se reposer sur des financements privés que sur des bailleurs de fonds. MSF l'a très bien compris, fonctionnant à 90% avec des donateurs privés.
Cela dit même pour le grand public, de mon expérience de recruteurs de donateurs j'en ai eus qui effectivement me disaient qu'ils préféraient financer l'éducation que la nourriture quand je bossais pour Action contre la Faim.
Cela m'a toujours étonné dans la mesure où je vois mal comment un enfant pourrait aller à l'école s'ils n'a pas à manger ou s'il ne peut pas se soigner.