Il y a des choses plutôt évidentes, des fois tu ne sais pas pourquoi, ça met des années avant de remonter au cerveau...
Levi a écrit :Ton parcours de vie, c'est ton histoire. Elle ne regarde que toi. Et si tu évoques ton parcours, plus que le fond, c'est la forme qui est le plus important.
...ça met du temps à remonter au cerveau, et encore, il faut tasser pour que ça rentre
Là-dessus j'ai longtemps fait de la merde, mais j'ai fini par progresser ces derniers temps, notamment grâce à FTS, et vos contributions sur ce post continuent à m'aider
J'en veux pour preuve que ma dernière FF m'a fait la surprise de m'avouer que lorsqu'elle a commencé à en apprendre un peu sur mon parcours de vie, son premier sentiment a été l'admiration.
Mazeltov!
Je consigne ici mon évolution sur le sujet pour le memento et pour partager avec celles et ceux que ça intéresse - ça sera toujours susceptible de vous épargner quelques balles dans le pied...
L'évolution, ce sera ici une analyse des erreurs du passé.
Pour que ça soit agréable à lire, j'ai choisi de lister ces erreurs en les commentant librement :
* Pour commencer de façon générale, je dirais
Mauvaise vibe, mauvais mode communicationnel:
Ce que je n'ai compris que très récemment, et qui est clair dans ce que disent Venusian et Levi, c'est que je me plantais dès le début en me mettant en mode "entretien d'embauche", ou encore "confessions intimes".
ça entraînait des questions ou des remarques sinistres de façon mécanique, ceci entraînant cela.
*
Trop factuel, pas assez "enjoué" - m'interdisant "d'en jouer"
En fait là-dessus j'ai été psychorigide. Je voulais prouver à la terre entière qu'on pouvait évoquer en toute transparence son parcours de façon synthétique, certes mais complète à l'égard des évènements importants, y compris les points noirs.
--> Non seulement ce texte va démontrer que c'est contreproductif, mais de surcroît, jusqu'à présent personne ne m'a décerné la légion d'honneur. Comme c'est décevant...
* Du coup, avec ce côté factuel
j'ai prêté le flanc aux questions qui
fâchent grattent pour chercher la merde, et j'ai maudit les filles et la nature humaine pour ça.
A bien y réfléchir, je ne vois pas l'intérêt de maudire le côté testeur, voire fouille-merde des
filles gens, si parallèlement on ne leur donne rien d'autre à faire qu'exprimer ces vilains penchants...
A toutes choses égales, on finit par s'apercevoir que quitte à savoir que les gens ont des attitudes plus ou moins saines quand ils "font connaissance", c'est toujours plus agréable de filtrer avec légèreté:
Venusian qui donne le bon exemple a écrit :Perso je pratique la sincérité enjouée, je parle de ce dont je suis fier évidemment, et si la nana commence à me dire "ah mais euh a pas eu bébé / mariage / emménagement / grosse maison ???" bah je lui dirait que ... c'est mignon sa vision de la vie façon pub kinder.
En fait, ça peut aussi être un filtre.
*
J'ai pêché par naïveté car j'ai confondu "mentir" avec "présenter les choses de façon cool".
* De même,
j'ai cassé le mystère, une autre façon d'être naïf. En cherchant à exprimer la vérité brute, j'ai oublié le plaisir chez la fille de s'imaginer l'autre, de le découvrir petit à petit.
*
J'ai eu tendance à sortir tout seul de la bonne vibe, de la bonne ambiance. De la progression chronologique de la découverte mutuelle.
Un terme oldschool que j'aime bien:
le momentum
Venusian a écrit :C'est assez fréquent de parler de son parcours de vie, c'est que la fille s'intéresse à toi.
Derrière cette évidence, on peut ajouter qu'elle s'intéresse, mais d'une façon qui n'est pas neutre et qui n'est pas à négliger.
Elle s'intéresse dans le cadre léger et fun de la séduction.
Casser l'ambiance de la séduction en communiquant de façon trop factuelle, et en lâchant des éléments négatifs qui ne peuvent pas être démêlés sans une discussion longue et précise, c'est une erreur car c'est souvent trop tôt. C'est changer la question, qui était "quel est ton parcours", la transformer en "raconte-moi ta vie dans les moindre détails". ça casse le contrat du moment. C'est incohérent et piégeux. Et ça contamine le sujet qui était... un parcours personnel qui n'appartient qu'à soi. Par effet de contamination ça rend le sujet (c'est à dire soi-même) chiant et anxiogène. Merde alors...
*
J'ai exprimé mes insécurités. A mon corps défendant!
Il y a là un paradoxe à décrire et dénouer :
Parler de son parcours de façon factuelle et chiante façon entretien d'embauche, ce n'est pas assumer.
C'est pêcher par arrogance, en exigeant de l'autre qu'elle applaudisse des deux mains et reste super-cool alors qu'on ne lui donne pas l'envie ni d'applaudir ni d'être cool.
Précisons que mon parcours peut être considéré, selon le point de vue comme méprisable ou admirable. Comme tout-le monde, me direz-vous peut-être. Disons que mon parcours est très atypique, ce qui accentue l'ambivalence de la façon dont on peut le voir.
Bref. En tout cas il y a quelque-chose de contreproductif à
se laisser aller à une description factuelle de succès et d'échecs, une recherche de validation en quelque-sorte.
Alors que si on change de mode de communication, il n'y a plus rien à vilider ou à invalider
*
J'ai ignoré une des petites spécificités des filles de 20 ans: elles ont la vie devant elles, elles ont du mal à
visualiser qu'une vie peut être truffée de hauts et de bas. (Pas toutes. Je généralise à la louche)
Elles se battent au quotidien pour qu'il y ait plus de hauts que de bas en tout cas, elles font le maximum pour poser les bases d'une vie la plus successfull possible.
Avec le rythme de la découverte mutuelle que j'ai évoqué plus haut, disons que plus on se place tôt dans l'interaction, plus c'est casse-gueule et inutilement compliqué d'essayer de se décrire comme épanoui
au-delà des coups du sort.
ça risque trop d'aboutir à la conclusion "Oh putain, paye ton galérien..."
* On peut aussi se dire que
j'ai manqué d'intelligence sociale.
Car dans certains milieux, avec certaines personnes, parler de soi-même d'une façon qui n'est pas "intégralement" positive, ça ne passe pas. C'est une convention sociale : t'es à un vernissage, tout le monde discute un verre à la main, si on t'interroge sur toi-même tu te dois d'être concis et léger.
Je trouve que vue sous cet angle, la question de comment évoquer son parcours sort de la situation très balisée de la rencontre amoureuse.
Un peu de recul ne fait jamais de mal
*
j'ai négligé, mal compris, mal appliqué, peut-être même rejeté en bloc le côté "il faut être mystérieux, il faut vendre du rêve"
Ce sera la dernière erreur de ma liste. Elle est un peu redondante, mais elle nous servira de conclusion :
J'ai toujours eu du mal avec ça, j'en ai toujours.
Disons que j'ai été trop excessif sur le sujet. Inutilement rigide, naïf, chiant, et ironiquement, en cherchant à ne pas l'être, quelque-part j'ai construit l'image d'un homme
insecure.
PS: Oh putain j'ai bien chargé la mule.
Bon. J'avoue mes fautes, je fais acte de contrition, et je demande l'indulgence des autorités (et un 13ème mois)
Pour bien aimer les femmes il faut aimer le monde.
Car les femmes ne sont qu'une infime partie du monde
Nous aussi d'ailleurs...