Conseils séduction

Quand le patron essaie de se taper la stagiaire

Quand la drague va trop loin, et que le boss dépasse les bornes. Est-il vraiment acceptable de draguer une subalterne ?

Draguer au boulot. Draguer une collègue.

Certains trouvent ça risqué, d’autres trouvent ça douteux. D’autres enfin ne voient pas le problème.

Il est indéniable que de nombreuses histoires d’amour ont vu le jour au boulot.

Julien du marketing, avec Céline – pas celle des RH, celle de la compta. Ou le DAF avec votre collègue, mariée mais quand même.

Entre collègues, ou entre patrons et employées, tout existe.

Tous ceux d’entre nous qui bossent en entreprise savent à quel point l’humain reprend vite ses droits et à quel point les histoires – d’amour ou de cul – sont fréquentes et inévitables.

Et puis on est entre adultes, non ?

Du moment que le flirt est mutuel et consenti, pourquoi vouloir imposer des règles ou interdire ce comportement humain et naturel qui est celui de vouloir se rapprocher de ceux qui nous intéressent ?

Mais que faire quand les frontières entre drague consentie et drague imposée deviennent plus floues ?

Que les avances de l’un deviennent trop insistantes, et qu’elles en viennent à gêner l’autre, voire, à le ou la plonger dans l’angoisse la plus profonde ?

Que faire quand c’est votre patron qui vous drague lourdement, et que vous en venez à craindre de perdre votre boulot si vous vous dérobez à ses avances ?

Que faire si la promotion canapé ne fait pas partie de vos plans de carrière ?

Autre exemple, peut être plus marquant pour les machos qui nous lisent, que faire si votre patron, que vous savez être gay, semble trouver le jeune homme que vous êtes très à son goût, et qu’il se montre de plus en plus insistant dans ses allusions et de plus en plus ambigu dans son attitude à votre égard, aussi bien personnellement, que professionnellement ? Pensez-vous que vous pourriez-vivre cette situation avec sérénité ?

À quel moment la drague au boulot cesse-t-elle d’être de la drague « acceptable » et commence-t-elle à flirter dangereusement avec le harcèlement, l’intimidation et l’abus de position de force ?

Le débat fait rage sur le forum. Tout est parti du témoignage d’une fille.

Témoignage et cas de conscience : quand le patron drague la stagiaire

Cette fille, on va l’appeler Aurélie.

Elle est venue poster sur FTS pour faire part de son désarroi et chercher conseil sur une relation de travail plutôt bizarre et malsaine.

Jeune diplômée, Aurélie s’est donnée à fond pendant toutes ses études pour réussir, et à présent qu’elle est sortie de l’école, elle a dû se trouver un boulot.

Vu l’état de l’économie, ce n’est pas chose facile. Elle a cependant trouvé une proposition. À l’étranger.

Elle a pris sur elle et a tout quitté pour ce job. Plutôt précaire, le job, puisque ça commence par un stage, qui fait office de période d’essai.

Elle est donc testée en permanence et si elle ne fait pas ce qu’il faut, l’offre d’emploi peut se terminer sur un refus ferme et définitif, avec retour à la case départ sans toucher 20 000€.

Donc elle se donne à fond au boulot.

Elle fait de son mieux. C’est son premier job : elle manque encore certainement d’expérience, mais elle use de son intelligence et de son bon sens pour faire ce qu’on lui demande, du mieux qu’elle peut.

Mais problème, le patron. Quarante-cinq ans environs, le vieux beau macho méditerranéen par excellence.

Beau parleur, sûr de lui et de son charme, il aime flamber, il aime afficher sa réussite et a une réputation plutôt sulfureuse, celle d’un chaud lapin… et d’un coureur de stagiaires.

Apparemment il aime bien titiller les jeunes filles qui bossent pour lui. Sur le tas, des fois, ça doit passer, et le mec semble normal de fonctionner comme ça. En tout cas ça ne semble pas lui poser de problèmes.

Aurélie, elle le sent bien, il s’intéresse à elle.

Il lui propose de l’accompagner en déplacements pros ; fait des commentaires sur sa tenue vestimentaire … lui confie des dossiers et des responsabilités qu’il ne donne pas aux autres stagiaires – encore moins aux stagiaires masculins. Et d’une manière générale, lui porte une attention bien supérieure à celle qu’il porte aux autres employés.

Aurélie commence à se sentir un peu mal à l’aise.

Elle ne voudrait pas qu’on commence à dire d’elle qu’elle fait du charme au patron pour grimper les échelons et avoir un avantage injuste sur ses collègues.

Elle, elle veut jouer les règles et être reconnue pour ses compétences, par pour son décolleté ou le fait qu’elle rit aux blagues graveleuses du patron.

Elle est gênée, alors elle commence à être un peu sur la réserve lorsque le patron lui parle. Mais lui semble ne pas ressentir la gêne qu’il provoque chez la jeune fille.

Plus que ça, il continue avec ses remarques déplacées et ses propositions bizarres. Dernièrement, il lui a proposé de l’accompagner dans un déplacement, sans vraiment clarifier si le déplacement est professionnel ou privé. Il lui a surtout parlé de la piscine de l’hôtel, du luxe des chambres et du confort et de la taille des lits.

Aurélie en parle autour d’elle, à quelques collègues de confiance.

Apparemment, c’est connu, le patron a pour habitude de draguer les stagiaires. Pas simplement par jeu, il semblerait que ses intentions soient réelles.

Il ne pense peut être pas à mal, mais le fait est que son attitude gêne énormément Aurélie. Elle en vient à douter de ses compétences : lui a-t-on confié des responsabilités parce qu’elle plait au patron ? Et que se passe-t-il si le patron lui fait des avances explicites et qu’elle refuse ? Va-t-elle perdre ses responsabilités ? Elle est toujours en période d’essai, lui validera-t-on son contrat si elle refuse les avances du patron ?

Il ne lui plait absolument pas et elle ne conçoit pas de mêler relations privées avec relations professionnelles.

Et elle ne pense pas avoir fait quoi que ce soit qui puisse laisser croire qu’elle soit ouverte aux tentatives de drague du patron : elle se contente de la courtoisie et de la cordialité de base, indispensables pour une relation professionnelle fonctionnelle…

Du coup elle vient sur le forum pour faire part de son désarroi. Que doit-elle faire ? Comment doit-elle gérer la situation ?

Plusieurs conseils lui ont été donnés, qui vont dans le sens d’essayer de lui faire comprendre – ou de lui dire explicitement – qu’elle n’envisage qu’une relation strictement professionnelle avec lui. Histoire de mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes. Mais comment ?

Comment mettre les choses au clair, sans passer pour une hystérique, sans donner l’impression de vouloir provoquer un scandale, sans lui faire perdre la face, ou sans se le mettre à dos ? Le risque est évidemment d’attirer son hostilité – ou celle de la boite – et de finir à l’ANPE.

Personnellement, je pense que dans un cas comme celui-ci, il faut la jouer habilement et prudemment, et faire appel à son sens de la situation.

Plutôt qu’une confrontation en public, qui lui foutrait la honte et donnerait à Aurélie la réputation d’une fouteuse de merde instable et hystérique, plutôt qu’un mail, trop formel, et dont chaque lecture fait l’effet d’une brûlure à l’amour propre, j’aurais tendance à lui conseiller de lui dire les choses clairement en face à face, en insistant sur le fait que son attitude la met mal à l’aise.

Tout l’enjeu de la chose est d’être ferme sans être trop cassante, histoire de lui laisser la possibilité de sortir par la grande porte sans perdre la face et sans avoir à se sentir vexé ou critiqué dans sa virilité ou son statut de patron.

Mais rapidement, la discussion a dévié vers un autre débat : celui du harcèlement au travail, et du droit ou non de draguer au boulot… et des comportements pervers de ceux qui usent de leur statut de « patron » pour influencer les rapports de leurs subalternes vis-à-vis d’eux – en d’autres termes, pour essayer d’impressionner et de draguer de la stagiaire.

Et là, forcément, c’est vite parti dans tous les sens, traduisant la grande complexité du sujet.

Draguer au boulot, oui ou non, toutes les situations sont-elles possibles, acceptables ?

Draguer au boulot, interdit ? Fausse bonne idée ? Moralement condamnable ?

Désamorçons sans attendre le faux débat : dans les faits, rien n’interdit de draguer au boulot.

Que vous draguiez une collègue, une stagiaire ou votre patronne ultra bonne, aucune loi n’interdit le flirt entre adultes consentants, ni même, les relations amoureuses ou sexuelles entre employés ou dirigeants d’une même entreprise. Le règlement intérieur de la boîte, lui, peut tout à fait l’interdire, auquel cas vous jouez à ça à vos risques et périls, mais aucun juge ne viendra s’intéresser à votre cas juste parce que vous avez noué une relation mutuellement consentie avec l’une de vos collègues.

Et à vous d’être conscient des complications que ça peut entraîner.

Collaboration tendue ou impossible en cas de durcissement de la relation, pollution de la relation professionnelle avec des considérations d’ordre personnelles, nouer des relations avec quelqu’un avec qui vous travaillez au quotidien n’est jamais sans conséquences : si vous en êtes conscient et prêt à les assumer, tout va bien, c’est l’essentiel. Et ce n’est pas le sujet de cet article.

Là où la chose devient délicate, c’est quand la drague est à sens unique : quand, par exemple, la petite nouvelle du marketing vous intéresse, mais qu’elle ne vous a rien demandé ou pire, si elle est consciente de vos envies et qu’elle ne les partage pas du tout. Plus ou moins habilement en fonction de votre habileté relationnelle et de vos talents de séducteur, vous allez vous rapprocher d’elle, passer du temps avec elle et essayer de nouer une relation de plus en plus intime avec elle. Certains y parviennent très bien – et au final, tout le monde est content, y compris elle.

Mais d’autres se prennent les pieds dans le tapis, se plantent, et là, ça peut vite tourner à la  catastrophe.

Outre le fait qu’il peut rapidement devenir la risée de la boîte (en entreprise, la tolérance à l’échec est faible, surtout s’il est public et qu’il touche au relationnel), la situation risque de nuire aux bonnes relations de travail (que se passe-t-il s’il doit bosser sur un dossier avec cette fille qui vient de lui foutre un râteau, et qui doit être aussi mal à l’aise que lui ?

Pire encore, que se passe-t-il si le dragueur éconduit est un trou du cul, et qu’il entreprend de venger son honneur bafoué en lançant des rumeurs – fondées ou pas – sur la demoiselle ? Quelles conséquences sur sa vie professionnelle à elle, à lui, et sur leur bien-être psychologique respectif ?

Mais bon, là encore, on ne peut rien interdire, c’est évident.

Les gens sont adultes et font ce qu’ils veulent.

On peut juste espérer qu’ils soient suffisamment adultes et responsables pour ne pas faire n’importe quoi, malgré des contextes et situations souvent compliqués. Et s’ils font n’importe quoi, à eux d’en subir les conséquences, tant que leurs poussées d’hormones ne nuisent pas aux autres.

Non, le vrai problème, le cœur du débat, c’est : que se passe-t-il quand le dragueur est le patron ?

Quand le dragueur est aussi le supérieur de la draguée

Là où la discussion s’est vraiment enflammée, c’est quand certains ont continué à défendre le droit à draguer au boulot sans être jugé – admettons – là où, dans le cas de Aurélie, le dragueur est aussi son supérieur hiérarchique, avec un droit de vie ou de mort professionnelle évident sur elle.

Et là, problème.

Si draguer au boulot n’a a priori rien d’interdit, même si c’est un jeu risqué, dès lors que le dragueur est en position de force quelconque par rapport à celle qu’il drague, les choses se compliquent énormément.

Le patron, du fait de son statut, possède sur la stagiaire un ascendant psychologique évident, lié à son autorité et des codes professionnels qui en découlent (l’employé doit plaire à son patron, faire ce que le patron dit, ne doit pas remettre en question l’autorité et les actes de son patron, etc).

Du coup, il devient extrêmement compliqué pour l’employée – et à plus forte raison, pour la stagiaire qui doit faire ses preuves, plaire et qui est sur la sellette tant qu’elle n’a pas fini sa période d’essai – de savoir comment réagir face aux avances du patron.

Si elle est intéressée, tant mieux pour elle. Mais si elle ne l’est pas ?

Si elle ne souhaite pas répondre favorablement aux avances de celui qui est aussi son supérieur hiérarchique ? Si malgré son absence de réactions, ou ses signaux de réticence, le patron insiste ? Que se passe-t-il si le patron est un gros lourd qui insiste encore et encore ?

Il serait tentant de parler de harcèlement, d’acharnement – sujets d’actualité – mais certains sont plus malins que ça, et font les choses différemment.

Peut-être ne sont-ils tout simplement pas des harceleurs : juste des gros lourds qui n’ont pas conscience du trouble et de l’angoisse dans lesquels ils mettent la jeune femme – leur employée.

Un patron a le droit d’être attiré par l’une de ses employées.

Il a même tout à fait le droit de lui faire des avances… tant que ça ne dépasse pas les limites de la courtoisie, et qu’il ne devient pas ouvertement insistant et inélégant : il ne doit pas ignorer le fait que du fait de son statut et du pouvoir qui est le sien, il peut influencer le libre arbitre de la jeune femme, et peut être, la pousser à se résigner et à accepter de faire des choses qu’elle n’a pas envie de faire, par peur des représailles.

Doit-on le rappeler ? Certaines jeunes femmes acceptent d’avoir des relations non consenties parce qu’elles pensent ne pas avoir le choix – et ce n’est pas normal.

On n’est pas loin du viol / des abus sexuels, prétendre le contraire serait odieux.

Dans tous les cas, en ne faisant pas preuve de la retenue et de l’élégance qui devrait être la leur, ces patrons indélicats, foutent ces jeunes femmes dans le doute et l’angoisse.

Elles en viennent à douter de tout.

  • Que vont dire les autres collègues s’ils repèrent le petit manège du patron, et qu’ils croient qu’elle en est complice et qu’elle essaie de grimper les échelons en faisant du charme au big boss ?
  • Y-a-t-il un vrai problème, ou bien le comportement du patron est-il normal, est-ce elle qui se fait des idées ?
  • Que se passe-t-il si elle refuse les avances du patron ? Ne risque-t-elle pas de se faire mettre au placard, voire, de se faire virer sous un prétexte quelconque ?
  • Doit-elle quitter son boulot – qu’elle peut adorer d’ailleurs – et chercher autre chose ?
  • A-t-elle été embauchée pour ses compétences, ou pour son décolleté ?
  • Ne serait-il pas plus simple d’accepter les avances du patron, même si elle n’en a pas envie ?
  • Et si le patron, vexé et en colère, entreprend, après l’avoir virée, de la pourrir dans tout le secteur professionnel pour sauver la face ?

Bref, c’est la merde.

Le truc à comprendre ici, c’est qu’il n’y a pas besoin que le patron ait des gestes déplacés pour que son attitude le soit.

Certains sur le forum s’échinent à affirmer que le patron de la demoiselle n’a rien à se reprocher (et sous-entendu, que c’est elle qui s’excite pour pas grand-chose).

Effectivement il ne lui a pas foutu de mains au cul. Il n’a pas essayé de la coincer dans une salle de réunion.

Mais son attitude générale, ses propositions déplacées, sa réputation de dragueur de stagiaires, et leur caractère répété, et ce, malgré le fait qu’elle manifeste sa gêne – dont il semble ne pas tenir compte – tout cela contribue à faire que cette drague lourdingue et indifférente à sa gêne, constitue une forme de violence (pas physique et pas tangible, mais bien réelle : psychologique et latente, diffuse, sournoise) qu’elle n’a pas à subir.

Une femme, parce qu’elle est jolie ou qu’elle a de longues jambes, et que son patron est un chaud lapin sans retenue ni élégance, ne devrait pas avoir à se retrouver dans une telle situation si elle ne l’a pas choisi.

Je n’ai aucun doute sur le fait que certains lecteurs ne manqueront pas de mettre en doute les faits relatés par la demoiselle : après tout, c’est peut être juste une conasse hystérique qui fait des montagnes de pas grand-chose. Honte à eux.

Je n’ai aucun doute non plus que certains lecteurs s’échineront à ne pas comprendre que quand quelqu’un exerce une position de pouvoir sur vous, vous ressentez forcément une pression qui vous nuit à votre libre arbitre, et qu’ils s’échineront à défendre l’idée que « dans ce cas là, le mec n’a rien fait de mal, à part le fait d’être un peu trop lourd, et que ce n’est pas un crime ».

Non, être lourd n’est pas un crime.

Être maladroit vis-à-vis d’une fille qui nous intéresse non plus. Ne pas se rendre compte qu’on la met mal à l’aise et se montrer trop insistant, a priori, pas un crime non plus.

Mais se montrer insistant, lourd et ne pas tenir compte de la gêne psychologique et des conséquences professionnelles que ça peut avoir, vis-à-vis d’une personne sur qui on exerce une forme de pouvoir (ici, le patron vis-à-vis de la stagiaire), c’est égoïste, pervers et malsain. Et, au passage, pas professionnel pour deux sous.

La perversité du mélange drague + pouvoir

En quoi le fait de draguer lourdement une subalterne quand on est son supérieur est-il une attitude perverse ?

Pour reprendre l’exemple d’Aurélie, l’attitude de son boss – d’autant plus parce qu’elle semble être une habitude – prend place dans le cadre professionnel, cadre qui induit des codes (respect de l’autorité, obéir aux ordres des supérieures, se conformer), il injecte dans ce cadre un cadre relationnel.  Consciemment ou non, volontairement ou non, à dessein ou non, il mélange tout et joue sur la confusion des genres et le désarroi, dans le but d’impressionner, d’influencer la petite jeune.

Peut-être ne pense-t-il pas à mal : peut-être n’est-il qu’un dragueur lourd, mais sa façon de faire est dysfonctionnelle et relève d’un fonctionnement pervers – la confusion des genres et la manipulation des rôles « patron / employée ».

En bref, il utilise son rapport patron / stagiaires pour draguer.

Comme si un professeur utilisais son rapport prof / élèves pour draguer (et, potentiellement, le pouvoir qu’il possède sur elles, genre, leur foutre une note éliminatoire, pour les influencer).

Bien que discutable, ça pourrait passer si c’était consenti et si la demoiselle se prêtait volontairement au jeu, car sensible au charme du patron, mais dans le cas d’Aurélie, ça ne l’est pas.

Et dans une situation borderline comme celle-ci, la responsabilité du patron est d’être précautionneux et de tout arrêter s’il voit qu’elle ne veut pas jouer (postulat de base : une femme ne devrait pas avoir à dire non).

Dans le cas d’Aurélie, il aura fallu qu’elle prenne le risque professionnel d’avoir à lui dire clairement les choses : c’est tout à fait anormal qu’un patron, par son inconséquence, pousse une employée à devoir se faire violence pour confronter ainsi son patron. Par conséquent, ce n’est pas un fonctionnement rationnellement sain – que ce soit dans un cadre pro ou perso – et en étant à l’origine, le tort est le sien.

Bottom line :

  • Draguer au boulot, pourquoi pas évidemment (à vos risques et périls) : interdit d’interdire. Juste, ne faites pas n’importe quoi.
  • Draguer une employée, pourquoi pas, pourvu que vous n’abusiez pas de l’ascendant psychologique que vous procure votre situation, que vous restiez attentif à l’éventuelle gêne que vous pourriez provoquer chez elle. Si vous ne tenez pas compte de ça, vous faites partie de la grande famille des trous du cul, qui depuis des siècles mettent les femmes mal à l’aise ou abusent d’elles au détriment de leur confort professionnel et psychologique, juste parce qu’ils n’arrivent pas à gérer leurs hormones.

Si un patron est attiré par l’une de ses collègues, il existe de nombreuses façons élégantes et pas anxiogènes d’essayer de faire sa connaissance et de créer du lien avec elle : à mon avis, il vaut mieux le faire en dehors du boulot, dans un cadre éloigné du monde professionnel : en soirée, loin des collègues, ou lors d’un déjeuner, loin des collègues. Les choses importantes, à mon avis :

  • Faire une nette distinction entre la relation professionnelle que le patron partage avec son employée, et la relation personnelle qu’il souhaite construire avec elle : ainsi, pas de mélange des genres, et moins de confusion et de doutes dans la tête de la jeune femme sur les éventuelles interférences de sa relation personnelle avec sa carrière pro.
  • Savoir ne pas insister lourdement si elle ne répond pas aux avances ou si on la sent gênée.

J’attends vos réactions avec impatience, je suis sûr qu’elles seront aussi enflammées que sur le forum.

En tout cas j’espère avoir été clair sur mon message : il ne s’agissait pas ici de faire le procès de la drague au travail, ni celui du patron qui drague sa stagiaire, ni même d’aborder le sujet du harcèlement au travail.

Il s’agissait de rappeler à ceux qui trouvent anodin qu’un patron drague sa stagiaire, que si c’est fait unilatéralement et sans aucune élégance, les conséquences peuvent être lourdes pour la jeune femme en question.

Tâchons de respecter les gens et se comporter avec dignité, responsabilité et empathie.

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