Je trouve qu’après trois pages du post très riche La violence féminine.. Une longue descente aux enfers il y a encore des choses à dire, des rouages à mettre à jour. On n’est jamais trop armé face à ce genre de scorpions à roulettes !
Je voulais répondre sur le sujet mais le texte est trop long. Par ailleurs, je tenais à complêter tout ce qui s’est dit avec mon approche personnelle, et laisser vivre en parallèle un topic déjà bien fourni, sans le vampiriser.
Je viens de croiser la route d'une manipulatrice, mais ce n'est pas la première personne de ce genre que je rencontre. Il y a donc ici un peu de tout, et j'espère être complet. J'aimerais que vos commentaires soient axés sur la mauvaise foi et les arguments bidon pour rester dans la spécificité de ce topic.
Je vous souhaite une bonne lecture, allez c'est parti, annonce de plan :
Dans une première partie sous forme de rappel je mettrai donc une liste de comportements manipulateurs à repérer pour savoir à qui on a affaire, avant d’analyser dans une seconde partie, qui sera le cœur de mon propos, les ficelles d’argumentation qui permettent aux manipulatrices de naviguer sous les radars. La troisième partie sera une conclusion, qui résumera la super frame de la manipulatrice, avec quelques réflexions et commentaires généraux.
I] La ligne de front : déstabilisation et artillerie lourde
La vie amoureuse d'une manipulatrice est une guerre, ses armes et ses manoeuvres violentes ont été décrites de manière excellente dans tout le topic "La violence féminine..une longue descente aux enfers", ainsi que dans d’autres topics concernant les LSE, notamment l'article de référence sur FTS: LSE extraverties 101
Pour mémoire, voici donc une liste qui décrit les différents COMPORTEMENTS du manipulateur de base:
Ça ne suffit pas. Il y a quelque chose derrière tout ça, quelque chose qui parvient à convaincre la manipulatrice elle-même et ses victimes qu’elle n’a rien fait de mal, au mépris de l’idée la plus élémentaire de vérité.01.Il culpabilise les autres au nom du lien familial, de l'amitié, de l'amour, de la conscience professionnelle
02.Il reporte sa responsabilité sur les autres, ou se démet des siennes
03.Il ne communique pas clairement ses demandes, ses besoins, ses sentiments et opinions
04.Il répond très souvent de façon floue
05.Il change ses opinions, ses comportements, ses sentiments selon les personnes ou les situations
06.Il invoque des raisons logiques pour déguiser ses demandes
07.Il fait croire aux autres qu'ils doivent être parfaits, qu'ils ne doivent jamais changer d'avis, qu'ils doivent tout savoir et répondre immédiatement aux demandes et questions
08.Il met en doute les qualités, la compétence, la personnalité des autres : il critique sans en avoir l'air, dévalorise et juge
09.Il fait faire ses messages par autrui
10.Il sème la zizanie et crée la suspicion, divise pour mieux régner
11.Il sait se placer en victime pour qu'on le plaigne
12.Il ignore les demandes même s'il dit s'en occuper
13.Il utilise les principes moraux des autres pour assouvir ses besoins
14.Il menace de façon déguisée, ou pratique un chantage ouvert
15.Il change carrément de sujet au cours d'une conversation
16.Il évite ou s'échappe de l'entretien, de la réunion
17.Il mise sur l'ignorance des autres et fait croire en sa supériorité
18.Il ment
19.Il prêche le faux pour savoir le vrai
20.Il est égocentrique
21.Il peut être jaloux
22.Il ne supporte pas la critique et nie les évidences
23.Il ne tient pas compte des droits, des besoins et des désirs des autres
24.Il utilise souvent le dernier moment pour ordonner ou faire agir autrui
25.Son discours paraît logique ou cohérent alors que ses attitudes répondent au schéma opposé
26.Il flatte pour vous plaire, fait des cadeaux, se met soudain aux petits soins pour vous
27.Il produit un sentiment de malaise ou de non-liberté
28.Il est parfaitement efficace pour atteindre ses propres buts mais aux dépens d'autrui
29.Il nous fait faire des choses que nous n'aurions probablement pas fait de notre propre gré
30.Il fait constamment l'objet des conversations, même lorsqu'il n'est pas là.
La vérité n’est pas un fait objectif, c’est un matériau comme un autre qu’on peut façonner et remodeler à l’infini.
Le problème n'est pas ce que la manipulatrice fait, c'est qu'elle arrive à le faire tranquillement, qu'elle arrive à répondre aux critiques avec un innocence désarmante, s'en sorte blanche comme neige et se regarde sans sourciller dans une glace comme si de rien n'était. (Les manipulateurs finissent toujours seuls, mais ça met du temps à venir, toute une vie en fait, et c'est une idée d'un bien piètre réconfort pour leurs victimes).
J’ai essayé d’expliquer à une manipulatrice que je voyais son petit jeu et que je ne l’acceptais pas. Elle a tout envoyé balader d’un revers de main, sans effort. Aujourd’hui ça me paraît incroyable, mais sur le moment je n’y ai vu que du feu.
Essayez donc, vous qui avez un manipulateur dans votre entourage. Recopiez la liste, cochez les points qui correspondent au bestiau, exemples à l’appui, et allez montrer tout ça à l’autre multifurax. Vous croyez vraiment qu’il va admettre que sa personnalité est vrillée jusqu’à la moelle ?
Regardons plutôt toute l'intendance qui soutient cette violence psychologique. Voyons un peu comment on peut tout justifier, tout camoufler. Voyons un peu comment on peut détruire un être humain et se rire de ses grotesques tentatives de sauver sa peau.
II] Les bases arrière : intoxication et mauvaise foi.
Nous parlons ici de RHETORIQUE pure et dure. Manipuler c’est tromper ; tromper c’est dissimuler ses intentions et la nature de ses actes. Derrière tout ça il y a des ARGUMENTS.
Il a été démontré que la manipulatrice n'admettra jamais son mal, et pire que tout, elle arrive à convaincre sa victime que c’est elle qui a un problème.
Alors ce n'est pas la peine de discuter avec ces personnes? Mais tout ceux qui y ont été confrontés ont essayé.
Puisqu'il n'y a rien à attendre de l'autre dans ce genre de discussions, on peut au moins, à son propre niveau limiter les dégâts:
--> Repérer la manipulation
--> Et en conséquence, ne pas s'enfoncer encore plus en laissant la manipulatrice nous convaincre que c'est une fille géniale et que nous ne sommes pas à la hauteur. Ce point est purement introspectif, ce sont des conclusions qu'il est a priori inutile d'exposer à l'autre, mais il est indispensable de les avoir à l'esprit, ne serait-ce que pour se préserver soi-même.
L’objet de cette partie sera donc un démontage en règle de toutes les ficelles de rhétorique qui permettent à la manipulatrice de justifier, camoufler et soutenir la guerre sans pitié qu’elle mène contre vous.
La rhétorique du manipulateur repose sur deux axes: l'inégalité, et les arguments qui permettent de la masquer et de la justifier.
Hé oui la manipulatrice et vous, n'êtes pas sur un pied d'égalité. Le manipulateur est un chien qui ne connaît que deux statuts entre lui et les autres: dominer ou être dominé. Si vous le dominez il vous en fera le reproche et se vengera, si il vous domine il se répandra dans des manifestations de triomphe vulgaires et s’acharnera sur vous encore et encore.
Je vais donc dérouler les manifestations d'inégalité [*], et les arguments coup de poing qui vont avec [-]. Sophismes, syllogismes, renversement des rôles, victimisation, culpabilisation, noyage de poisson, exigences à votre encontre, déresponsabilisation de son côté, destruction de vos valeurs, exposé orienté de valeurs de façade à des fins stratégiques, rien ne vous sera épargné mes agneaux.
D'autant plus que vous êtes complètement anesthésiés par vos sentiments, voire votre éducation de sauveur chevaleresque. Et puis vous vous sentez fatigué en ce moment, vous allez la voir avec appréhension, vous revenez souvent de vos rendez-vous avec un arrière goût amer dans la bouche, vous avez envie que ça se passe bien, elle est tellement merveilleuse quand ça se passe bien...
1) L'art de la confrontation
* Quand elle vous attaque gratuitement, c'est tout à fait légitime.
- Oh là là, vous êtes bien susceptible.
- Elle a dit quelque chose qui ne vous a pas plu? Ah oui mais elle le pensait. C'est comme ça. Démerdez vous.
- De toute façon c'est bien d'être spontané, elle est comme ça, elle est franche et pure, vous n'avez qu'à vous en accommoder et l'admirer pour son franc parler. Dites merci à la madame. Et démerdez-vous.
- Ce qu'elle a dit ou fait vous a déplu parce que vous ne l'acceptez pas comme elle est. Arrêtez donc de rêvasser à la princesse idéale et assumez une relation avec quelqu'un qui a du répondant. Grandissez un peu bordel!
- Et puis si ça ne vous a pas plu c'est parce que vous êtes un gros naze. Vos valeurs sont merdiques. Votre vision des choses et vos réactions sont erronées. Adaptez-vous bon sang, CHANGEZ.
- Vous vous énervez? Salaud! Comment osez-vous remettre en cause ses preuves d'amour, et oublier tout ce qu'elle a fait pour vous?
- Si vous n'avez pas réagi sur le moment et que vous en reparlez plus tard parce que ça ne passe pas, eh bien c'est trop tard. Il fallait réagir sur le moment. Fin du temps réglementaire, victoire sans appel de Castrator, vous n'avez plus qu'à vous morfondre dans les vestiaires. Et n'ayez pas l'indécence de vouloir refaire le match.
D'ailleurs vous êtes nul d'avoir essayé de prendre sur vous, il faut parler. C'est votre faute si vous vous sentez mal.
NB: on retrouve dans ce passage deux valeurs concurrentes dans les rapports humains: le franc parler et la délicatesse. Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Quand quelqu'un se vante de son franc parler, vous pouvez être certain d'être face à un buldozzer qui ne vous ménagera pas. (Perso je trouve ça idiot et vulgaire de se vanter de son franc parler mais bon...) Si vous privilégiez la délicatesse, préparez-vous à un conflit de valeurs.
* En revanche, si vous dites ou faites quelque chose qui lui déplait, c'est un crime de lèse-majesté.
--> Si vous l'avez blessée sans le vouloir:
-vous êtes un monstre ignoble, c'est l'occasion rêvée pour vous culpabiliser. Vous regrettez? Vous vous excusez? Mais c'est trop facile. Bouffez vous dans la tronche une nouvelle bordée de reproches, rampez comme un chien pendant qu'elle vous rejette, et tâchez d'être encore plus contrit dans vos excuses.
- Tiens, on va en profiter pour remettre en cause toute votre histoire, ressortir des vieux dossier, mettre en doute vos sentiments... Ce n’est que justice. C’est votre faute.
- Au cas où vous auriez un doute: elle n'est pas susceptible, elle ne vous fait pas un scandale pour le plaisir de chercher la merde, c'est vous qui êtes blessant et pourri de l'intérieur.
- Comment avez-vous pu croire que ce que vous avez dit ou fait ne briserait pas son petit cœur fragile ? Vous la connaissez bien mal.
--> Si vous avez agi en réaction à une de ses provocations.
- D’une manière ou d’une autre, vous n’avez rien compris, vous ne l’avez pas comprise, vous n’avez pas réagi comme il fallait. Il fallait dire ou faire [description d’une réaction à mille lieues de ce que vous avez fait]. Vous êtes nul. Elle est la victime.
- Il est hors de question qu’elle admette que c’est la conséquence de ses actes. C’est à vous de la gérer et d’assumer le mal qu'elle vous fait de façon à ce qu’elle se sente heureuse et épanouie. Au lieu de râler vous feriez mieux de travailler à répondre à ses exigences, parce que vous êtes loin du compte mon pauvre.
Dans tous les cas vous lui avez fait du mal. C’est grave. Elle vous a donné son amour, elle vous a offert sa petite fleur, et vous l’avez brisée en deux (savourez au passage cette phraséologie dramaturgique. L’hystérie, c’est beau). Ça ne provient en aucune manière d’elle, c’est une agression injustifiée, et il est inconcevable qu’elle vous pardonne gratuitement. Vous devez expier votre faute, c’est la seule façon de passer à autre chose. (si un jour ça arrive…) Vous allez en chier, et ce ne sera que justice.
* Elle a toujours une bonne raison pour vous en mettre plein la gueule.
- C’est la conséquence d’un truc que vous avez fait ou dit et qui lui a déplu. Ce n’est pas une vengeance mesquine, c’est juste qu’elle ne sait plus si elle peut vous faire confiance. Vous allez devoir ramer pour PROUVER qu’on peut vous faire confiance et/ou que vos sentiments sont solides.
- C’était un test pour voir si vous avez évolué depuis le dernier mauvais coup qu’elle vous a fait. Une fois de plus vous n’avez pas eu la réaction appropriée, et en plus vous avez l’arrogance de venir vous plaindre ? Vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même. Et méfiez-vous, parce qu’elle a besoin d’un homme qui la comprend et sait la gérer. Pas d’un geignard dans votre genre.
- Elle prépare une grosse échéance ou elle vient de vivre des moments difficiles et fatigants. Elle est stressée, et vous venez la faire chier avec vos états d’âme…
- Elle a un passé douloureux. Elle a besoin de votre compréhension et de votre soutien. Bon, c'est réglé, c'est pas sa faute, elle vient de gagner un ticket gratuit pour vous refaire le même coup un peu plus tard.
2) Le pouvoir des sentiments, le sentiment du pouvoir
* Vous devez toujours la séduire, vous devez toujours être séduit.
Ultimate mégalol. Vous pouvez toujours passer vos nuits à lire et relire les articles de FTS en long, en large, en travers, en diagonale, en bissectrice, ELLE EST LE PRIX. C’est comme ça. Cf les articles sur la LSE pour vous assurer que votre combativité bien légitime sera recyclée en ancrage pur et dur envers quelqu’un qui maîtrise à fond la manipulation. Dans le meilleur des cas vous arrivez à doser, elle se barre, ou encore vous mettez en place un fragile équilibre des attractions et des escarmouches, jusqu’à une échéance dans votre vie qui vous demande beaucoup d’énergie (examen, rush au boulot, problème familial etc…) et là plus dure sera la chute.
- Le push and pull (chaud et froid) est un privilège qui lui appartient. Quand elle vous rejette, c’est pas bien grave, ou c’est pour vous stimuler etc… Si vous la rejetez, même sur le ton de la plaisanterie, elle vous en voudra jusqu’à la fin des temps et se vengera d’une manière ou d’une autre. Non mais qu’est-ce que vous croyez ?…
- Vous n'aviez pas vu la clause en petites caractère au verso du contrat? Vous avez signé pour la courtiser éternellement, à l'ancienne, en la regardant vous envoyer balader quand ça lui chante et en rampant bien bas.
- D’une manière ou d’une autre, vous n’en faites jamais assez pour elle.
- Elle vous a donné son amour et vous vous comportez comme un parfait ingrat.
* Si elle a peu ou moins de sentiments pour vous, c’est votre faute, si vous avez peu ou moins de sentiments pour elle, vous êtes un salaud.
- Insidieusement, patiemment, par petites touches délicates, la manipulatrice arrive à vous faire accepter que vos sentiments doivent être inconditionnels au sens stricte du terme, c'est-à-dire sans condition, comme une reddition. Les siens, en revanche, sont bordés d’épines et toujours sous caution. C’est à se les prendre et à se les mordre, on ne peut pas accepter cette idée, mais c’est une inégalité qui repose sur des sensations si subjectives qu’il est très difficile de contrer la manœuvre.
- Pour mener à bien ce tour de passe-passe, la manipulatrice bénéficie de l’arme formidable que constitue le rôle traditionnel de l’homme et de la femme. Pour l’égalité des sexes vous repasserez, ici on est en plein moyen âge, car ça l’arrange. Et c’est très bien vu car les hommes d’aujourd’hui sont souvent à la recherche des valeurs anciennes de l’archétype du mâle. Les valeurs sont ici passées au shaker pour ne garder que l’écume. En clair, elle est le prix parce que c'est traditionnellement comme ça entre un homme et une femme. Ce point peut paraître vraiment gros aux vétérans du game, mais il fait mouche de façon spectaculaire.
- Concrètement, d’une manière ou d’une autre, vous n’exprimez jamais vos sentiments d’une façon qui lui plait. Vous êtes trop distant, ou au contraire trop mièvre. Vos sentiments sont toujours suspects et/ou inappropriés.
- Vous trouvez à y redire sur ses sentiments et la manière dont elle les exprime ? Ou encore vous relevez la contradiction entre les sentiments qu’elle prétend avoir et ses actes ? Homme de peu de foi. Vous faites bien peu de cas des preuves d’amour qu’elle vous a apportées. Donc c’est votre faute, pas de souci à son niveau.
- De son côté elle peut à sa convenance se montrer moins amoureuse, de toute façon c’est votre faute, ou au contraire brandir son amour si pur comme un glaive vengeur qui va lui permettre d’obtenir tout ce qu’elle veut.
- Dans le prolongement de ce qui précède, elle pratique régulièrement le chantage affectif. "Si tu m'aimes, fais ci ou ne fais pas ça, accepte que je fasse ci, que je refuse de faire ça". Il y a aussi la variante sous forme de reproche: "tu as fait ci, tu n'as pas fait ça, tu veux que je fasses ci, tu me reproches de ne pas avoir fait ça... donc tu ne m'aimes pas vraiment"
NB: si comme moi vous vous réveillez avec le sentiment d'avoir passé votre vie entière à avoir dit amen à ce genre de conneries, tappez-vous la tête contre un meuble en bois (la sécurité avant tout) et soyez plus vigilants à l'avenir
* Si elle vous trouve trop collant, vous n'avez qu'à vous rétracter comme une huitre et laisser sa majesté respirer un peu, si vous la trouvez trop collante vous êtes un salaud.
- Bon vous avez compris l'idée, de toute façon ça ne vas jamais et C'EST VOTRE FAUTE.
3) Oui ou non? Qu'est-ce qu'on fait ce soir? Des questions simples, des questions de pouvoir
* Elle a mille exigences que vous devez satisfaire vite, bien et avec le sourire, mais en plus vous devez deviner ses désirs.
- Soit vous manquez d'initiative, soit vos initiatives sont nulles. Parfois aussi elles sont couronnées de succès. C'est bien, vous aurez un su-sucre.
* Elle adoooooore dire non. C’est elle qui a le pouvoir, pas vous.
- Ce n’est pas de la mauvaise volonté de sa part, c’est juste que vous n’avez pas fait ce qu’il fallait, ou ce n’était pas le bon moment etc… Soit c'est votre faute, soit c'est la faute à pas de chance, il faut varier les plaisirs.
Exemple vécu : une fille m’a expliqué que pour faire l’amour ou pour un simple baiser, il fallait que les trois conditions Temps+Espace+Energie soit présentes.
C’est le principe du T.E.E (à prononcer à l’anglo-saxonne) qu’elle a appris de son entraîneur sportif qui l’utilise pour aider ses élèves à progresser. Malgré tous mes efforts, je n’ai jamais réussi à lui faire comprendre à quel point deux personnes qui sont bien ensemble peuvent vivre des grands moments en faisant exception à cette règle…
- Vos envies et vos demandes sont incongrues, hors de propos, et/ou immatures.
- Elle n'aime pas faire tel ou tel truc. Acceptez-la telle qu'elle est bordel, et arrêtez d'insister, vous êtes lourd.
- Juste pour le fun et a posteriori elle peut vous expliquer que vous n’aviez qu’à insister. Hé oui, il faut savoir lire entre les lignes…
- Mais si vous insistez elle mettra un point d’honneur à ne pas céder et en profitera pour vous pourrir de reproches. Vous êtes capricieux, ce genre de choses ne se demande pas, elle n’est pas votre chien etc…
* Vous devez afficher sans complexe vos envies et la solliciter, même si vous sentez qu’elle va vous envoyer balader.
- Elle surveille très soigneusement votre taux d'initiative, car elle a connu trop d'hommes pantouflards et sans surprise dans sa vie, (l'histoire se répète, mais c'est un pur hasard...) Et elle déteste ça.
- Au contraire, elle aime les hommes qui prennent des initiatives. Et visiblement ce n’est pas votre fort…
- Précisément, ce n'est pas que vous manquez d'esprit d'initiative, c'est juste que lorsqu'elle sent que vous auriez pu prendre une initiative et que vous ne l'avez pas fait, elle vous en fait la remarque illico presto, et de façon bien désagréable, mais pas trop. "Il faut gouverner le monde comme on fait cuire un petit poisson." (Lao-Tseu) Pas la peine de se compromettre pour une banale histoire d'organisation. Elle vous aura à l'usure.
- Évidemment c'est elle qui décide, elle ne manque jamais une occasion de vous le faire comprendre, mais ce n'est pas une raison pour devenir passif et lui retirer le plaisir de vous dire non. Mauvais joueur va!
* Vous lui dites non à propos d’un truc qui lui tient à cœur ou d’un de ses petits caprices dont elle a le secret ?
- Vous êtes un sale con.
* D’une manière générale, son confort physique, son confort matériel et surtout son petit confort moral sont sacrés et non négociables
- Souvenez-vous toujours qu'en tant qu'homme, votre mission sacrée est de la rendre heureuse. Mais pour ça il faut avoir les épaules larges et se bouger le cul. Et accepter de multiples frustrations. Paradoxal? Oui, mais c'est votre problème, pas le sien. Démerdez-vous.
* En ce qui concerne la simple idée de votre bien-être, et même de votre santé mentale, il est tout à fait normal qu'elle vous mette régulièrement mal à l'aise, ou qu'elle vous plonge dans des situations intenables. Ne parlons pas de votre confort, ce serait indécent
- Vos envies et vos demandes sont incongrues ou hors de propos. Oui oui, c'est écrit dans le paragraphe "elle adoooore dire non". Je me répète. Et elle aussi. D'ailleurs ça commence à bien faire...
- Vous êtes capricieux.
- Prendre sur vous et accepter la frustration vous honore. C'est un grand signe de maturité.
- Si vous lui dites que vous êtes à bout de force, qu'elle vous pompe votre énergie, elle prendra ça comme une attaque personnelle. C'est quoi votre délire? Vous voulez la plaquer? Il est hors de question qu'elle change son attitude d'un iota, et elle se demande si c'est bien prudent pour elle de s'investir avec une lavette qui ne demande qu'à lui claquer entre les pattes.
- "Putain mais VA VOIR UN PSY ('pas que ça à foutre moi...)"
4) Contre vents et marées
* Sachez bien que tous les éléments extérieurs qui peuvent nuire à votre relation, c’est à vous de les assumer.
Vous habitez loin l’un de l’autre ? Vous manquez d'intimité (en colloc ou toujours chez les parents)? L’emploi du temps de l’un et/ou de l’autre vous empêche de vous voir souvent ? Ce n’est pas un problème à partir du moment où vous vous mènerez à bien les missions suivantes :
--> L’écouter patiemment se plaindre encore et encore
--> La rassurer et lui vendre votre relation comme un produit acceptable, malgré son caractère manifestement défectueux et inconfortable.
--> Ne pas vous plaindre de toutes les choses blessantes qu’elle peut dire ou faire au cours des deux missions susmentionnées. D’ailleurs elle vous a prouvé avant ou après que ce n’était pas bien grave. Vous avez oublié ? Ce n’est pas à cause de ses contradictions. Déjà vous ne comprenez rien, ensuite vous ne retenez que le négatif, enfin vous avez tendance à mettre en doute ses sentiments et ses preuves d’amour pour un rien. Comment ? elle vous fait du chaud et froid ? Pfff…
--> Essayer d’être plus convainquant, parce que franchement la dernière fois que vous en avez parlé vous n’avez pas été très motivant…
--> Vous plier en quatre pour arrondir les angles. (votre temps, votre énergie et votre argent sont des ressources qui doivent lui être consacrées à 100%)
--> Ne pas lui demander de s’investir ou de prendre sur elle. Son petit confort est la chose la plus importante au monde. Soyez un homme, bougez vous pour la rendre heureuse.
--> Ne pas vous plaindre quand elle fait exprès d’appuyer là où ça fait mal. C’est pas sa faute, elle n’est pour rien dans cette situation, et d’ailleurs elle en souffre énormément. Ça vous soule ? ça vous fait mal ? Vous êtes incapable d’assumer les épreuves de la vie. Hum, décidément vous n’êtes vraiment pas l'homme dont elle a besoin. Et puis votre relation ne mène à rien.
* Il est hors de question qu’elle passe outre l'obstacle extérieur où qu’elle prenne sur elle, elle ne peut pas, c’est comme ça, à vous de faire le maximum pour ELLE et pour votre couple tout en subissant sa mauvaise volonté.
- C’est le moment de lui montrer que vous l’aimez de toutes vos forces, que vous n'avez pas peur de vous battre pour elle, qu’aucun obstacle ne peut se mettre entre vous, et que vous avez suffisamment de valeur pour rester celui qu'elle a choisi, l'élu. Pour ce faire, vous compenserez par votre énergie l’horrible frustration dont elle est la victime. (Hum, voilà un beau challenge... Allez hop, au boulot!)
- D'ailleurs elle vous fera comprendre d'une manière ou d'une autre qu'elle n'aurait pas ce genre de problèmes d'organisation avec un autre homme. Alors pourquoi elle se bougerait?
* Quelque chose dans son mode de vie se met entre vous ? (son boulot, ses études, son emploi du temps, sa famille, ses ex, son poisson rouge…)
- Acceptez le. Démerdez-vous.
* Quelque chose dans votre mode de vie se met entre vous ?
- Changez-moi ça.
5) Oh! Une faille spatio-temporelle!...
Le temps aussi est un enjeu de pouvoir:
* Si elle ressort des vieux dossiers, c’est tout à fait légitime.
- La cicatrice est encore à vif…
* Si vous ressortez un vieux dossier, vous êtes un sale con.
- Mais bon c'est pas grave, elle en profitera pour refaire l'histoire au passage.
* Si des obstacles se profilent dans l’avenir, elle ne manquera jamais une occasion de vous le rappeler.
- Non elle ne vous fait pas chier pour rien, elle a besoin de savoir où elle va, c’est tout.
- Vous devez la rassurer. [putain j'en ai marre d'écrire cette phrase. Et vous devez en avoir marre de la lire...]
- N’essayez pas de lui expliquer qu’elle doit profiter de l’instant présent et qu’on verra bien quand on y sera, l’avenir est noir et c’est à vous de l’assumer. MAINTENANT! Comportez-vous de manière responsable bon sang.
* Vous lui avez demandé de parier sur l’avenir, de croire en vous-même, en vous-deux, DE FAIRE UN CHOIX et peu après elle devient infecte, et vous traite comme un chien ?
- Ça n’a absolument aucun rapport voyons… Vous ne la croyez pas ? Vous êtes parano. Vous ne lui faites pas confiance et interprétez les choses contre elle. C’est mal. C’est très mal. Vous méritez d’être puni...
- Elle vous a fait une réponse vague, genre "je vais réfléchir". Ne revenez pas sur le sujet. ça ne se fait pas de forcer la main des gens. Continuez à insister comme un gros boulet et vous allez voir le choix qu'elle va faire...
* Quand elle vous demande de miser sur l'avenir, vous devez vous engager tout de suite dans la voie qu'elle a tracé, sans condition, et passionnément.
- Vous lui demandez un peu de temps pour réfléchir? Mauvaise réponse. Vous allez en chier.
- Si vos sentiments pour elle sont forts et purs comme vous le prétendez, le choix est tout tracé.
6) Et les autres, c'est du poulet?
* Oui oui. D'ailleurs elle en prendrait bien une cuisse... Elle a le droit de séduire des tiers, pas vous. Elle a le droit d’être jalouse, pas vous.
- Elle vous explique régulièrement qu’elle s’est faite draguer par tel ou tel type, dans la rue ou au boulot, etc… Elle fait sa prétentieuse au passage, mais si vous avez le malheur de lui dire que sa petite anecdote vous agace, c’est que vous êtes un gros jaloux possessif. Et puis ce n’est pas sa faute si les hommes sont dragueurs.
- Vous devez avoir confiance en elle et en vous, c'est vous qu'elle a choisi, et les hommes qui lui tournent autour n'ont aucune chance. Voilà des paroles sensées et bienveillantes. Le problème c'est que moins vous vous montrerez jaloux, plus elle va aller loin dans l'allumage et la complaisance...
- Si vous plaisez à une fille de votre entourage, c’est parce que vous êtes un sale allumeur. De toute façon on ne peut pas vous faire confiance. Si vous lui en parlez c’est pour la narguer. Si elle arrive toute seule à cette conclusion et que vous n’êtes pas sûr que c’est vrai c’est que vous ne voyez rien à rien, ou que vous êtes hypocrite.
- Ce n’est pas sa faute si plusieurs de ses amis l’aiment en secret, vous devez être patient. Ce sont ses amis, respectez-les bon sang. Ce n’est pas sa faute non plus si son ex est encore amoureux et l’appelle souvent, c’est vraiment puéril de votre part de râler à ce sujet.
- Elle est toujours partante pour vous rabaisser en vous comparant à un autre homme.
- Plus vous essayez d’être discret vis-à-vis de vos propres ex, plus elle vous jette à la face ses insécurités vis-à-vis d’elles. Si vous avez encore des nouvelles d’une de vos ex, elle vous fera un scandale à son sujet et exigera que vous coupiez les ponts définitivement.
- Elle n’est pas jalouse, c’est vous qui n’arrivez pas à la rassurer. Le simple fait que vous disiez d’une actrice qu’elle est jolie est une attaque en règle à son encontre.
* Un grand classique: Sa famille, ses amis, ses loisirs sont importants pour son équilibre. Les votre sont des obstacles gênants.
- Sortez du cocon familial. Grandissez un peu!
- Vos amis sont des boulets. Si vous voulez les voir, allez-y seul. Le plus rarement sera le mieux.
- Par contre vous avez intérêt à apprécier ses amis, parce que vous n'avez pas fini de passer du temps avec eux.
- Au fait, vous allez devoir annuler le week end en amoureux que vous aviez organisé, parce que samedi midi elle déjeune avec son meilleur ami, et samedi soir il y a la pendaison de crémaillère d'une copine...
- ça commence à bien faire ces répétitions avec votre groupe de rock deux fois par semaine. Pas moyen d'avoir une vie de couple dans ces conditions...
* Une variante que je viens d'expérimenter: Sa vie est compliquée, vous deux on ne sait pas trop où ça va, dans ces conditions elle ne peut pas avouer à sa famille, son milieu professionnel, ses amis que vous sortez ensemble.
- Mais vous devez l'accompagner le plus souvent possible et vous comporter comme une vague connaissance.
- Elle se fait draguer avec complaisance sous votre nez. Ne soyez pas jaloux, soyez un peu souple et gardez confiance en vous, après tout c'est vous qu'elle a choisi!
- Elle est très tactile avec ses amis et les blaireaux qui la draguent, mais quand vous avez un geste chaleureux à son endroit, lui chuchotter un truc à l'oreille par exemple, elle a un mouvement de recul "tu fais quoi là?". C'est normal. Avec les autres c'est naturel et habituel, alors que vous êtes emprunté et incongru, et ça les gens le remarquent, et ils se posent des questions.
- Vous avez le sentiment d'être le spectateur de sa vie sociale, et un faire-valoir de plus dans sa cour de reine dégénérée de la renaissance. Décidément vous prenez tout de travers : au contraire, elle vous fait l'honneur de vous présenter à tous les gens qui font partie de sa vie. Remerciez la pour ce privilège qu'elle vous accorde.
7) Les vents du changement
ça a été vu un peu partout jusque là, mais pour que ce soit clair:
* Il est urgent et indispensable que vous changiez....
- Elle est parfaitement d'accord sur le fait qu'on ne peut pas changer les gens, mais ça ne l'empêche pas de tout faire pour vous modeler de la façon qui lui convient.
- en cas de conflit de valeurs entre vous elle vous démontrera ou vous fera comprendre que vos valeurs sont merdiques, alors que les siennes sont belles, modernes et pures.
* Il est hors de question qu'elle change
- On ne peut pas changer les gens, mais ils peuvent adapter et modifier leur comportement. Réfléchissez à cette petite subtilité des rapports humains. Maintenant vous commencez à comprendre pourquoi elle met son identité profonde sur la table à chaque fois que vous pointez un comportement de sa part que vous n'acceptez pas... "Je suis comme ça, je veux être acceptée telle que je suis". Et voilà, fin du débat. Une fois encore, DEMERDEZ-VOUS.
- Non seulement elle affirme être parfaitement capable de se remettre en cause, mais en plus elle vous fait comprendre qu'elle n'en a pas besoin, puisqu'elle est parfaite et que c'est vous qui devez faire votre auto-critique.
Le début de la fin
* Tout ce bordel finit par un gros clash. Vous prenez vos distances. Elle vous a déjà fait le coup et c'était légitime, mais vous, vous n'avez pas le droit.
Elle finit néanmoins par se montrer désolée, elle s’excuse, elle aimerait une autre chance de vous comprendre.
- Un peu plus tard vous aurez la mauvaise surprise de constater qu’elle refait l’histoire, que la seule chose qu’elle retient c’est que vous pouvez la quitter à tout moment, et qu’elle ne peut pas avoir confiance en vous. Les raisons qui vous ont poussé à agir sont illégitimes et disproportionnées. Au final elle n’avait pas fait grand-chose de mal.
- C’est votre faute. Il va falloir (encore...) la rassurer et accepter qu’elle vous casse les couilles.
Il est intéressant de voir qu’on conseille toujours aux victimes des manipulateurs de se barrer, ou à tout le moins, dans n’importe quelle relation, de ne jamais avoir peur de perdre l’autre. La manipulatrice fait tout pour saper ce conseil salutaire :
- Vous avez montré qu’on ne peut pas tout se permettre avec vous. Il y avait de l'idée. Mais elle va retenir que vous ne tenez pas vraiment à elle. Vos sentiments sont une pure farce de beau parleur. Vous êtes faux et manipulateur.
- Toutes les preuves d'amour que vous lui avez fournies, à la sueur de votre front, par delà son scepticisme et souvent à sa demande expresse sont dénuées de valeur, puisque vous êtes prêt à tout foutre en l’air malgré elles. Dommage, il va falloir tout recommencer à zéro, c'est trop bête. Mais bon c'est votre faute.
- Car on ne quitte pas quelqu’un à cause des problèmes qu’il peut y avoir, on quitte quelqu’un parce qu’on ne l’aime plus. Donc, si vous montrez que vous n’avez pas peur de quitter la manipulatrice, c’est que vous ne l’aimez pas. Donc elle n’a pas à changer son comportement, elle n’a pas à se remettre en cause, vos sentiments sont suspects, c'est la seule chose à retenir. (chantage affectif a posteriori)
Apparemment la meilleure manière de traiter une manipulatrice est de la laisser en plan dès qu'elle abuse, mais il ne faut pas évoquer l'idée de la rupture. Elle en ferait une arme de destruction massive contre vous.
* De son côté, la manipulatrice a parfaitement le droit d'exploiter à fond la thématique de la rupture sous toutes ses formes comme moyen de pression ou de rétorsion. (Chantage à la rupture, évocation plus ou moins appuyée de cette éventualité, silence radio...)
- Elle ne va pas très bien en ce moment. Elle a besoin de temps pour y voir un peu plus clair.
- Quelque chose ne va pas chez vous. Changez, faites vous pardonner, attendez qu'elle juge vos efforts satisfaisants, ramez. N'oubliez pas votre gilet de sauvetage, on ne sait jamais...
*Le pire du pire: le chantage au suicide. Je n'ai aucune expérience là dessus, alors juste pour l'hypothèse, ce serait peut-être pas mal d'appeler ses proches à la rescousse. (à confirmer)
9) Quand la violence ne se contente plus d'être psychologique
* Elle a le droit d’être aussi violente qu'elle veut, pas vous.
--> Son comportement violent se radicalise (insultes, hurlements, bris de vaisselle, voire dans le pire des cas elle vous frappe)
On est ici à la limite du sujet. Je vais vous épargner le cortège de justifications qui accompagne la violence au sens classique du terme, de toute façon elle arrivera à retomber sur ses pattes. Ce sera peut-être un déclic pour vous barrer, mais c’est une autre histoire.
--> Vous devenez physiquement violent.
- Félicitations. Vous êtes dans la merde. C’est une faible femme, et vous êtes une brute immonde. Et cette fois-ci ce n'est pas un argument bidon de sa part que je recopie avec ironie, c'est un fait objectif. Peu importe ce qu’elle vous a fait, vous n’arriverez jamais à démêler devant une personne extérieure l’écheveau des causes-conséquences. L’argument « c’est elle qui a commencé, elle m’a poussé à bout » a fait bailler d'ennui des générations et des générations de magistrats. Cet argument ne convaincra personne. Elle le sait. Et elle vous le montre avec une écœurante jubilation. D’ailleurs vous pouvez toujours essayer de vous expliquer avec elle, qui connaît toute l’histoire de l’intérieur, c’est peine perdue.
- Soyons clair: elle est la victime, vous êtes le bourreau. Vos réactions disproportionnées ne sont pas la conséquence de son jeu pervers. De toute façon elle n’a rien fait de mal.
- C’est la première fois que vous vous comportez comme ça ? Menteur.
- Vous êtes malade. Allez vous faire soigner.
De toute façon personne n'a le droit d'être violent. Et en plus c'est inefficace. Ce n'est pas en démontant le vaisselier du salon ou en la secouant comme un prunier que vous allez la faire évoluer. Et si vous avez voulu lui rabattre son caquet et lui montrer qui est le chef, vous avez été bien naïf. Loin d'avoir réglé ou ne serait-ce que pointé le problème, vous l'avez déplacé vers le bas. Vous n'avez rien à attendre de bon. Vous avez craqué, c'est tout, et c'est logique qu'elle en tire avantage. Repensez à toutes les fois où elle a fait la victime pour des conneries. Sur ce coup là vous lui avez offert son statut de victime sur un plateau. Elle va s'éclater...
III] Analyse transversale du théatre des opérations (conclusion)
On retrouve des thèmes récurrents dans la rhétorique de la manipulatrice :
D'une manière générale, la manipulatrice a tous les droits, elle peut tout se permettre, alors que vous êtes constamment jugé et condamné.
Quand ça commence à chauffer, elle prend le rôle de la victime. C'est confortable d'être la victime. Au contraire, elle vous reproche les souffrances qu'elle vous inflige, au travers de votre perception des choses et de vos réactions inadaptées. Ainsi, non seulement elle se évite d'avoir à répondre de ses actes, mais le pire c'est qu'elle multiplie la violence au carré : non seulement elle vous fait mal, mais en plus c'est votre faute.
Elle présente son confort comme quelque chose d'indispensable. Confort matériel, moral, physique, voire sexuel. Elle le fait pour deux raisons:
- Pour arrondir les angles et alimenter la négociation,
- Parce que le confort, c'est cool. Bah oui, elle ne vous manipule pas uniquement pour la beauté du sport, il faut bien qu'il y ait quelques avantages concrets...
La thématique du confort peut être remplacée ou mélangée avec la thématique du drame. C'est selon le type de manipulatrice ; ici la névrose prend un tour franchement hystérique. Les anglo-saxons ont inventé le joli sobriquet de "Drama Queen" pour les filles qui se complaisent dans les drames. Pour moi une bonne manipulatrice sait construire des drames et les utiliser pour maintenir la pression.
Les sentiments sont un enjeu de pouvoir : les vôtres seront toujours remis en cause, les siens seront considérés comme des justifications à touts ses coups tordus.
Grâce à la maîtrise parfaite de toutes les formes de rejet, celui qu'elle exerce, celui qu'elle subit, la manipulatrice vous fera toujours ramer. Elle vous dominera et se mettra en valeur à vos dépens quand elle vous rejette, mais aussi quand vous la rejetez.
Les provocations qu’elle vous fera subir, ainsi que le contrôle très serré qu’elle exercera sur vous finiront par vous pousser à bout. Quelle que soit votre réaction, elle mettra en place un odieux mécanisme de faute - sanction pour vous écraser.
La manipulatrice maîtrise à la perfection l’art du reproche. Ses reproches sont légitimes, pas les vôtres. Il n’y a absolument rien à faire sur ce terrain, c’est beaucoup trop subjectif et son jeu est bien trop huilé.
Il y a aussi les problèmes d'énergie, et un effet mitraillette que je n'ai pas évoqué mais qui existe et qui fait très mal. Parce que c'est tout le temps, à l'usure, et qu'on passe pour un con quand on s'attache à un point en particulier, qui peut facilement être décrit comme anodin. On essaie de colmater une brèche (déjà c'est pas gagné d'avance...) alors que le navire prend l'eau de toutes parts. Mais on peut au moins faire les recoupements à tête reposée.
Sur une discussion à chaud la manipulatrice est incontrôlable, on est comme anesthésié. Sa mauvaise foi est impressionnante, ses pirouettes sont magistrales, ses contrepieds sont foudroyants. En gros, elle arrive à vous clouer sur place à l'intox.
Les inégalités que la manipulatrice mettra en place vont vous fragiliser. Mais du point de vue argumentatif, la notion d'inégalité peut se révéler le défaut de la cuirasse. Il est possible de démontrer à votre interlocutrice, exemples à l'appui, qu'elle ne vous traite pas en égal, qu'il y a deux poids de mesure entre vous. Quand j'ai fait la tentative d'expliquer à une manipulatrice son jeu pervers, ça n'a pas marché, mais quand j'ai parlé d'inégalités entre nous, elle n'a rien trouvé à répondre et a vite changé de sujet. L'inégalité a été l'axe de construction de ce topic, elle peut également être un axe de lecture qui va vous permettre de passer au crible votre expérience, dans le cadre d'un débat, ou dans votre for intérieur.
Les plus joueurs (acharnés???) peuvent aussi faire levier sur le gros décalage entre l'audace de la manipulatrice et sa peur de perdre l'autre. Car au final, elle fait comme si elle n'en avait rien à foutre de vous perdre, mais ça la ferait chier quand même... ça me fait penser à ce que disait Napoléon: "l'intendance suivra"... Comme quoi c'est bien de rentrer dans le tas et d'improviser ensuite, mais pas toujours évident à assumer. Cependant, quand on voit que les psy américains ont relevé comme caractéristique de la LSE la certitude qu'elle sera éternellement rejetée et le désir inconscient de concrétiser ce rejet pour conforter sa croyance, on se demande où mènerait ce genre de discussion. A rien de bien concret peut-être.
On peut imaginer des parades un peu partout une fois qu'on prend de la distance par rapport aux arguments. Par exemple, quand la manipulatrice fait le coup du "je suis comme ça, je veux être acceptée telle que je suis", on peut lui faire remarquer que c'est assez moyen de fonder son identité sur la vilaine habitude de faire du mal aux gens qui nous aiment. Mais encore une fois il reste la question du bénéfice concret de ce genre de discussion...
Par rapport à mon expérience personnelle, avoir vu tout ça et l'avoir exposé à l'autre (ma vision se limitait alors au premier stade, c'est à dire la liste donnée dans la première partie; je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec elle de la vision distanciée de la rhétorique que j'ai développée ici) ça ne m'a pas beaucoup aidé, ni à me défendre au jour le jour, ni à améliorer une relation à laquelle je tenais malgré tout. Mais en définitive ça m'a peut être sauvé. Apparemment les psy considèrent que les manipulateurs se sentent mal à l'aise face aux gens qui ne sont pas dupes. Ils continuent leur petite guerre, marquent des points, mais leur marge de manœuvre se réduit, et c'est pas drôle d'être confronté à quelqu'un qui ne joue pas le jeu.
Je n'ai passé que deux mois avec la fille en question, là où certains se marient et font des enfants. On peut donc dire que c'est un joli score.
« En finir avec les manipulatrices », l’expression est un peu extrémiste, l'objectif est utopique mais je trouve que ce titre a de la gueule! Si le meilleur résultat qu'on peut obtenir c’est ouvrir les yeux et se barrer sans regrets, alors j’espère que ce texte apportera des outils concrets pour y arriver le plus vite possible.
edit: mise en forme, intégration de certains éléments tirés de vos réponses, réflexions supplémentaires de ma part (je ne décolère pas, j'avoue...)