Les trois composantes de l'estime de soi

Note : 6

le 13.03.2008 par Spectrum

5 réponses / Dernière par burrocatala le 24.03.2008, 02h06

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Les trois composantes de l'estime de soi


On parle souvent de la confiance en soi comme une seule entité, sans pouvoir clairement la définir. La plupart des spécialistes s'accordent pour diviser la confiance en soi, qu'ils préfèrent appeler "l'estime de soi" en trois entités.

Utilité de distinguer les trois composantes

En identifiant l'origine exacte de son problème d'estime de soi, on peut travailler dessus.
Beaucoup de personnes souffrant de troubles de l'estime de soi, ne savent pas exactement identifier leur problème, se sentes parfois fort dans certaines situations, et défaillant dans d'autres.
Il sentent que quelque chose leur manque, mais parfois en doutent, voyant qu'ils sont plus fort que la moyenne là où d'autres ont eu peur.

Exemple :
Personnellement j'ai toujours eu une très bonne confiance en moi (prise d'initiative, action, croyance qu'on peut réussir ce qu'on entreprend, réaction aux situations nouvelles)
En revanche j'avais une mauvaise :
-vision de moi
-amour de moi
Le fait d'identifier précisément mon problème permet de travailler les deux points qui me manquent.
ARTICLE : L’estime de soi

introduction

L’estime de soi, l’une des dimensions les plus fondamentales de notre personnalité, est un phénomène discret, impalpable, complexe, dont nous n’avons pas toujours conscience. L’expression "estime de soi" vient du latin oestimare, "évaluer", dont la signification est double : à la fois "déterminer la valeur de" et "avoir une opinion sur". L’estime de soi est donc comment on se voit et si on aime ou pas ce qu’on voit. Ce regard-jugement que l’on porte sur soi est vital à notre équilibre psychologique. Lorsqu’il est positif, il permet d’agir efficacement, de se sentir bien dans sa peau, de faire face aux difficultés de l’existence. Mais quand il est négatif, il engendre nombre de souffrances et de désagréments qui viennent perturber notre quotidien.

Les trois piliers

Avoir confiance en soi, être sûr de soi, être content de soi. Les termes et les expressions employés dans le langage courant pour désigner l’estime de soi sont légion. En fait, chacun d’eux se réfère à l’un de ses multiples aspects. En réalité, l’estime de soi repose sur trois "ingrédients" : La confiance en soi, la vision de soi, l’amour de soi. Le bon dosage de chacune de ces trois composantes est indispensable à l’obtention d’une estime de soi harmonieuse.

1. L’amour de soi.

C’est l’élément le plus important. S’aimer ne souffre aucune condition : on s’aime malgré ses défauts et ses limites, malgré les échecs et les revers, simplement parce que une petite voie intérieure nous dit que l’on est digne d’amour et de respect. Cet amour de soi "inconditionnel" ne dépend pas de nos performances. Il explique que nous puissions résister à l’adversité et nous reconstruire après un échec. Il n’empêche ni la souffrance ni le doute en cas de difficultés, mais il protège du désespoir.

L’amour de soi dépend en grande partie de l’amour que notre famille nous a prodigué quand nous étions enfant et des "nourritures affectives" qui nous ont été prodiguées. Les carences d’estime de soi qui prennent leur source à ce niveau sont sans doute les plus difficiles à rattraper. On les retrouve dans ce que les psychiatres appellent "les troubles de la personnalité", c'est-à-dire chez des sujets dont la manière d’être avec les autres les pousse régulièrement au conflit ou à l’échec.

S’aimer soi-même est bien le socle de l’estime de soi, son constituant le plus profond et le plus intime. Pourtant, il n’est jamais facile de discerner chez une personne, au-delà de son masque social, le degré exact de l’amour qu’elle se porte.

2. La vision de soi.

C’est le regard que l’on porte sur soi. Cette évaluation, fondée ou non, que l’on fait de ses qualités et de ses défauts, est le deuxième pilier de l’estime de soi. Il ne s’agit pas de connaissance de soi; mais la conviction que l’on a d’être porteur de qualités ou de défauts, de potentialités ou de limitations. La subjectivité y tient donc le beau rôle ; son observation est difficile, et sa compréhension, délicate. C’est pourquoi, une personne complexée – dont l’estime de soi est souvent basse – laissera souvent perplexe un entourage qui ne perçoit pas les défauts dont elle se croit atteinte.

Positive, la vision de soi est une force intérieure qui nous permet d’attendre notre heure malgré l’adversité. Dans d’autres cas, une vision de soi limitée poussera le sujet à la dépendance vis-à-vis d’autrui : on peut établir des relations satisfaisantes avec les autres, mais on se limite au rôle de suiveur, on ne passe que sur des voies déjà explorées par d’autres. On a du mal à construire et à mener à bien des projets personnels.

3. La confiance en soi.

La confiance en soi s’applique surtout à nos actes. Etre confiant, c’est penser que l’on est capable d’agir de manière adéquate dans les situations importantes. Contrairement à l’amour de soi et, surtout, à la vision de soi, la confiance en soi n’est pas très difficile à identifier ; il suffit pour cela de fréquenter régulièrement une personne, d’observer comment elle se comporte dans des situations nouvelles ou imprévues, lorsqu’il y a un enjeu, ou si elle est soumise à des difficultés dans la réalisation de ce qu’elle a entrepris. La confiance en soi peut donc sembler moins fondamentale que l’amour de soi ou la vision de soi, dont elle serait une conséquence. C’est en partie vrai, mais son rôle nous semble primordial dans la mesure où l’estime de soi a besoin d’actes pour se maintenir ou se développer : des petits succès au quotidien sont nécessaires à notre équilibre psychologique, tout comme la nourriture et l’oxygène le sont à notre équilibre corporel. Ne pas redouter outre mesure l’inconnu ou l’adversité témoigne d’un bon niveau de confiance en soi.

L’équilibre de l’estime de soi.

Ces trois composantes de l’estime de soi entretiennent généralement des liens d’interdépendance : l’amour de soi (se respecter quoi qu’il advienne, écouter ses besoins et ses aspirations) facilite incontestablement une vision positive de soi (croire en ses capacités, se projeter dans l’avenir) qui, à son tour, influence favorablement la confiance en soi (agir sans crainte excessive de l’échec et du jugement d’autrui). L’estime de soi n’est pas donnée une fois pour toute. Elle est une dimension mobile de notre personnalité. Plus ou moins haute, plus ou moins stable, elle a besoin d’être régulièrement alimentée.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Merci ! :) par Shakur
Très bon article, qui reprend l'intro de l'article sur la confiance en soi que je voulais écrire... :lol:

Si ça te tente, on pourrais écrire l'article en duo. On en discute par MP.
Source : « L’estime de soi »
Auteurs : Ch. ANDRE et F. DELORS

URL : http://www.cadredesante.com/spip/spip.php?article167

Ce texte reprend les principes exposés plus haut, de manière plus précise, et fait la relation entre l'enfance et le développement de son identité.

Je n'ai copié ici que la partie du texte qui peut nous intéresser.

Le PDF livré avec l'article est intéressant :
http://www.cadredesante.com/spip/IMG/pdf/doc-142.pdf
L’ESTIME DE SOI

Dans leur ouvrage « L’estime de soi », les auteurs Ch. ANDRE et F. DELORS, postulent que l’insertion dans la société et la place que l’on veut y prendre, dépend de trois attitudes que l’individu a envers lui-même : l’amour de soi, la confiance en soi et la vision de soi.

L ’amour de soi est construit à travers les nourritures affectives reçues pendant l’enfance. La qualité et la cohérence de ces nourritures (amour réel des parents, que l’enfant risque de démériter ou non, constance de cette affection…) vont conditionner l’amour que l’individu va se porter. C’est à travers l’amour que lui portent ses parents qu’il va apprendre à aimer. C’est aussi de la façon dont vont l’aimer ses parents qu’il va ensuite aimer l’autre, les autres.

La confiance en soi est une capacité à se faire confiance face à la difficulté ou à une nouveauté, et qui dépend des apprentissages des règles de l’action qui a été fait ou non (oser, accepter l’échec et persévérer). La considération par ses tuteurs des erreurs comme possibles et normales dans le processus des apprentissages et non comme un échec remettant profondément en cause les capacités de son auteur, en est un facteur important. Ne pas réduire la valeur de l’individu aux résultats de ses actions est tout aussi important dans la construction de la confiance en soi.

La vision de soi est la capacité à s’imaginer dans un futur. Cette vision de soi nécessite deux bases sans lesquelles elle ne peut exister :

1) l’enfant a besoin d’être inscrit dans le projet, les attentes de ses parents. Que ce projet parental corresponde aux aspirations de l’enfant, ou qu’il s’y retrouve totalement opposé, son existence apprend à l’enfant la projection. Le leitmotiv connu du « passe d’abord ton bac » en est un exemple.

2) Le rêve doit être présent pour permettre la naissance du germe d’une construction identitaire Même si en grandissant, il changera maintes fois de choix d’orientation professionnelle au fur et à mesure des métiers qu’il découvrira, il aura appris à se projeter dans un avenir. L’activisme dans lequel sont plongés certains enfants par des parents qui craignent qu ’il ne s’ennuie ou ne fasse des bêtises, est nuisible à la construction de rêves dans lesquels il imagine son futur et projette un avenir.

Pour les besoins de l’exposé, nous allons développer davantage ces postulats posés par ces auteurs.

Une cascade d’effets avec étapes

Chacune de ces trois parties de l’estime de soi se développe avec des étapes chronologiques précises (Figure I).

Ainsi l’amour de soi qui consiste à reconnaître ses qualités et accepter ses défauts (A) pousse l’individu à vouloir être potentiellement aimé par l’autre. Non seulement il va entrer dans un jeu de séduction plus ou moins conscient pour être aimé, mais il repoussera toute tentative de dépréciation exercée à l’encontre de sa personne (A1). Il pendra soin de lui, se mettra en valeur (A2) et se pensera digne de l’amour d’un(e) autre (A3).

Cet amour qu’il se portera à lui-même le rendra capable d’aimer l’autre en tolérant ses défauts. Cette capacité à accepter les défauts de l’autre, de l’aimer tel qu’il est, est prédictif d’une stabilité affective (A4). Le retour d’amour qui lui sera adressé renforcera l’amour qu’il se porte (A5).

La confiance en soi, construite avec les parents, permet de croire en ses capacités, en la valeur de son expérience, et influe positivement sur sa volonté d’avancer, d’évoluer et de grandir (B). Fort de cette richesse intérieure, et poussé par son envie de séduire (amour de soi), il se sent capable d’apporter quelque chose à l’autre (B1). Les règles de l’action lui ayant été sainement inculquées, il osera prendre des risques et pourra accepter ses échecs sans vivre une blessure narcissique profonde (B2). Cela lui permettra de persévérer dans ses entreprises. Cette attitude est socialement reconnue comme de la motivation, de la constance, de la prise d’initiative, et lui attribuera de fait des compétences (B3).

Tout comme le processus qu’il faut s’aimer pour pouvoir aimer l’autre, accepter ses échecs aide à comprendre les difficultés des autres, et enclin à porter assistance à autrui en difficulté (B4). Ce comportement de tolérance et d’entraide génère de la confiance chez l’autre et cette confiance qu’on lui porte, renforce à son tour celle qu’il a en lui-même (B5).

La vision de soi, née dans le projet de ses parents (C), inscrit l’individu dans une place à prendre dans la société (C1). Existante dans son imaginaire et dans celui de ses parents (ce qui l’aide dans les moments de doutes), il travaille à rendre réel ce projet pour lui-même (C2). Il se projette donc dans l’avenir (l’à venir). Cette place sociale lui confère un statut social (C3). Sa place parmi les autres lui fait reconnaître la place des autres. Les interactions qu’il met en place peuvent lui procurer un sentiment d’utilité sociale. Si son exercice professionnel est inopérant à le réaliser, l’individu peut rechercher cette utilité au travers d’une activité complémentaire, comme le bénévolat dans une association par exemple. Cette utilité sociétale le renforce dans la validité de son projet de vie et donc dans la vision qu’il a de lui-même dans la société.
C'est l'un des livres sur l'éstime de soi que je suis en train de lire, et celui qui me sert le plus pour l'article... :lol:
Je t'ai doublé !
:mrgreen:
Quand je vois l'aticle du haut je flippe vraiment quand à mon futur... :frown:

<== Moderation:
Et quand je lis tes interventions sur FTS, je me demande vraiment si tu en as compris les regles, QUE TU AS ACCEPTE DE SUIVRE EN T'INSCRIVANT. Ceci n'est pas un skyblog, et on n'est pas chez grand-mere non plus. Je te conseille de lire la charte FTS.
IceCold ==>
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