[D] Be Buddha : Discussion autour de l'ego

Note : 69

le 18.08.2007 par Mister P

35 réponses / Dernière par Tomby le 24.08.2011, 22h47

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Celestin a écrit :Well Camerboy,

J'ai 20x2+2 ans, je parle donc d'une certaine expérience.
Oh que je n'aime pas ce genre d'argument ! Expérience de quoi au juste ? :)
Celestin a écrit :C'est certainement pour cette raison que les vrais connoisseurs de ces techniques "oublient" de parler des coups de bâtons que subissent les disciples depuis leur plus jeune âge [...]
Il s'agit de la discipline d'une société médiévale en effet. Je ne pense pas que ça soit un phénomène généralisé mais je concède que le bouddhisme a entrainé la naissance de courants de pensée et d'écoles qui ont chacuns leur background culturel. A ne surtout pas confondre avec la souffrance auto-infligée de l'ascétisme.
Salut Camerboy,
Expérience de quoi au juste ? :)
Oh, tu sais, la vie est longue. De nos jours, on commence très tôt, vers 14 ans, à faire ce qu'un homme doit faire (j'adore John Wayne :mrgreen: ). Le monde est rose avant de verser dans la vingtaine, pour découvrir ensuite les premiers problèmes. Sociaux, les études, se marier, les premières blessures sportives - le programme complet quoi, allers-retours compris, qui dans la trentaine vont te mener à la recherche d'un surplus de sens. Alors l'on joue avec ces thèmes, comme l'on "joue" avec ses partenaires de la vie, et on se fait jouer aussi. Et on trébuche en cours de route sur toutes sortes de modes, modes sur les relations, le monde du travail, les courants thérapeutiques et spirituels.

Pour découvrir enfin qu'il n'y a rien eu de nouveau depuis très très longtemps. Que nous pouvons tous avoir nos éats d'âmes à un moment ou un autre de la vie, nous crises d'identité. Dans ces moments, nous questionnons notre "ego", pour ainsi dire. Et effectivement, si "ça va très mal", il y a un certain sens à ébranler cette carapace que corps et âme se sont façonnés. Mais on apprend aussi qu'il ne faut pas abuser de cette recherche de sens, au prix de râter sa vie, de râter le sens-même de ce que l'on recherchait et qui, ne peut être autre que de "participer" à cette vie.

J'ai appris que remettre en question celui qui tu es ne fait qu'un sens limité. Toutes les approches en ce domaine, qu'elles soient occidentales ou orientales, sont des tentatives que l'on pourrait qualifier de thérapeutiques. Absolument valables quand "ça va très mal", comme je disais, mais "overperforming" dans 95% des situations de la vie courante. A savoir que toute pratique de cette sorte incite aussi à une certaine obsession, au répètement compulsif de certains entrainements, à lire et à suivre des "guides", gourous et autres "illuminés" - pourquoi? Pour devenir autre?

L'essence-même de cette recherche est pourtant toute autre. Prenons malgré tout Siddharta (Buddha) en référence. A la fin de sa longue recherche, pendant laquelle il a été prince, ascète, commerçant et "paumé" (au sens le plus occidental du terme), il s'est assis au bord d'un fleuve pour contempler l'eau qui s'écoulait. That's it! Fini la recherche frénétique. Traduit en occidental, version personnalisée: Je me libère un peu de temps et je me mets sur ma moto. Seul, ou avec ma bien aimée, peu importe. Et je "flotte" à travers les paysages - en pure contemplation du monde qui nous entoure, diraient certains. M'en fous des mots, cela fait du bien. Un petit tours en Provence, être trempé jsuqu'aux os, être heureux de revoir le soleil peu après. Et le soir, c'est un petit coin loin de chez moi, un lit étranger - et je dors comme un bébé. Mon ego, je l'emmène avec, il se transforme en cours de route, pas besoin de me concentrer dessus. "Traîté du zen et de l'entretien des motocyclettes" de Robert Pirsig, si cela vous intéresse. A lire absolument! Mais pas trop :lol:

bàv
Celestin
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant par Automatic
  • [+1] Instructif par blackangel
Pardonne moi, j'ai vu tellement de vieux cons prenant le petit sentier qu'ils avaient tracé dans leur longue et triste existence pour une autoroute 4 voies, que j'ai tendance à réagir de façon très circonspecte face à ce genre d'affirmation. On dit que la valeur n'attend pas le nombre des années. C'est field-testé.

C'est justement un sujet très interessant et pertinent au thème de ce fil.

La connaissance de soi (et du reste) devrait prendre sa naissance dans une posture intellectuelle très simple: le doute. C'est lui qui permet d'évaluer différentes approches sans se précipiter sur les conclusions. C'est lui qui apprend à s'attacher moins aux résultats qu'au processus de découverte. C'est lui qui découvre l'intuition dont nous sommes tous dotés, une fois que nos attentes sont démasquées et prises pour ce qu'elles sont. C'est lui qui nous donne le recul, la richesse, et peut-être la sagesse.

La valeur pour moi elle est là.
Tout ce que je peux dire à mister P c'est que le lâcher-prise ne se fait pas du jour au lendemain. En essayant au départ , tu auras des flashs, des moments de grâce, mais c'est très irrégulier. Ce n'est que quand tu te seras habitué aux feedbacks et aperçu qu'ils ne sont pas si mauvais que tu pourras passer des heures entières dans cet état d'esprit.

Eckhart Tolle? Je te conseille de lire " The Power of Now", cherches sur Amazon, c'est pas mal, je suis en train de le lire.

Bonne chance dans ta quête. :D
Désolé de détérrer un vieux post, mais ce qu'a dit Yoshi reste Mythique alors je le remonte pour que les nouveaux puissent le lire..
bonne lecture

Yoshi a écrit :L'ego, c'est la perception mentale que l'on a de sa propre personne. C'est ce que vous pensez être.
Mais vous n'êtes pas ce que vous pensez être, vous êtes seulement ce que vous êtes.


Etant du domaine du mental, l'ego n'appartient pas au présent, il est conditionné par notre interprétation du passé et notre projection dans le futur. Il est aussi soumis à la représentation que les autres ont de nous, pour peu que l'on aie un self-esteem défaillant (self-esteem basé sur l'estime que les autres ont de nous).

Ainsi, parfois, vous vous sentez comme le dernier des nuls parce que vous avez foiré tout vos pick-ups de la semaine précédente. Vous repassez en boucle vos échecs, cherchez à les justifier, etc...
D'autres fois, vous vous mettez une telle pression sur les épaules en vous focalisant sur le résultat du pick-up que vous n'osez même pas aborder.

Votre ego n'aime pas l'échec. Il se complait à vous faire revivre les souffrances des échecs passés et projeter ces mauvaises vibrations pour empêcher les échecs du futur.
Votre ego s'enorgueillit aussi très vite de vos succès. Il se complait à faire revivre les plus beaux moments de votre vie et projeter ce "boost" dans le futur, vous réclamant de plus beaux succès encore, et vous mettant la pression.
Ces deux schémas vous coupe du moment présent, et vous plonge dans l'immobilisme.


Mais, je le répète, vous n'êtes pas votre ego. Vous n'êtes pas ce que vous pensez être. Vous êtes simplement ce que vous êtes. Le passé n'a plus d'importance, il est passé. Et le futur n'est pas encore arrivé, vous n'avez pas à le craindre.

Pour se séparer de son ego, il faut vivre dans le présent. Et comment vivre dans le présent ?
Tout d'abord, en observant son ego. En remarquant que parfois, vous prenez la fuite dans votre mental et rejouez vos vieux disques en rêvant d'un meilleur lendemain.
Dès lors que vous aurez remarqué que vous prenez la fuite dans votre mental et vivez de votre ego, vous serez alors à nouveau conscient, à nouveau présent.


A ce moment là, vous pouvez à nouveau vous concentrer sur ce que vous faîtes, vivre dans votre corps et non dans votre tête. C'est ça l'essence. C'est être physiquement présent pour vivre sa vie pleinement.

Et effectivement, c'est beaucoup plus vertueux pour nous. Déjà dans le sens où l'on peut avoir un épanouissement beaucoup plus profond une fois détaché de son ego, mais aussi dans le sens où vivre au présent nous pousse à l'accepter, à ne pas y résister et ne pas se replonger dans le mental. On ne cherche plus à se venger du passé, ou à mettre des batons dans les roues aux autres pour qu'ils n'atteignent pas avant nous l'irréalisable but de notre ego. Donc effectivement, moralement aussi, vous avez tout à y gagner.

je rajouterai une chose : ce qui fut n'est plus ce qui sera n'est pas.. Vous etes Ici et Maintenant..
J'ai un peu réfléchi sur le sujet et essayé de sortir quelque chose de cohérent de ma tête. J'ai repris certaines phrases de la philosophie de Yoshi car elles me parlent beaucoup :

L'égo est l'image que l'on a de soi. L'égo dit "Je suis X ou Y donc je suis capable de faire A et B". C'est le surmoi de Freud.

Image

Le Moi est symbolisé par la flèche rouge et l'égo par le vase.
L'égo est fixe, car une image de soi est toujours fixe. Ainsi, en disant "Je suis X ou Y donc je suis capable de faire A et B", le moi reste dans des limites finies. C'est valable pour n'importe quoi: "Je suis petit/moche/boutonneux donc je ne dois pas aller vers les autres, je vais retourner jouer à counter strike", "Je ne suis pas très intelligent donc je n'aurai pas ce job de cadre, je vais rester éboueur".

Il est à noter que ces pensées sont profondément inconscientes, et que c'est "une voix qui ne parle pas".

C'est la routine. Le Moi dit : "J'abhorre la vie, je me fais chier..."

L'image que l'on a de soi peut s'agrandir ou se réduire, et les limites fixes peuvent êtres repoussées ou se rapprocher. Principalement par un effet "miroir", l'image que les autres ont de nous s'ancre en nous et inversement.

On peut prendre l'exemple de Jean-Marcel qui est très timide, car il se sent anormal, inférieur aux autres, indigne d'être accepté. Un jour, Jean-Marcel en a marre d'être seul. Il se paye un bon psy, et ce dernier le pousse à se bouger le cul car rien ne tombera tout cuit. Ainsi, Jean-Marcel se force et va rencontrer son collègue Gégé à la machine à café. Jean-Marcel est étonné car Gégé ne lui balance même pas de vannes comme tant d'autres l'ont fait par le passé. Jean-Marcel finit par se dire "Wouahou finalement je suis assez sympa/cool/BG, j'ai le DROIT d'avoir une vie sociale". Ainsi, il dépasse peu à peu sa timidité (quel homme ce Jean-Marcel!) et acquiert une vie sociale stable.

Je symboliserai ça par le schéma suivant :

Image

Durant le court laps de temps pendant lequel le moi va s'étendre, Jean-Marcel va être heureux car il va découvrir quelque chose. Mais après quelques semaines, il sera exactement dans le même état qu'auparavant.

On peut bien sûr imaginer le phénomène en sens inverse: Jean-Marcel, fort de sa confiance naissante en lui même, va aborder sa jeune collègue Cindy. Il y va d'un pas amical, et dit "Bonjour", ce à quoi Cindy répond "Casse-toi". Et là c'est la catastrophe, Jean-Marcel retrouve l'ancienne image qu'il avait de lui même, et même pire. "Je suis moche/idiot/inférieur et je ne mérite pas de vie sociale".

Image




Pour finir, je dirais que l'homme moyen cherche à éviter Image et à vivre dans la "sécurité" de Image



Les plus vaillants entreprennent une démarche de développement personnel et arrivent de temps en temps à ça : Image

Il y en a aussi qui se "séparent" de la masse, et arrivent ainsi à maintenir une image d'eux même "stable" malgré l'opinion des autres. Ils sont les seuls constructeurs de l'image qu'ils ont d'eux même.

Bref à mon avis quasiment tous les hommes sont dans la même situation. Les plus orgueilleux ont plus de "place", de "possibilités" que les personnes complexées.




Là où ça commence à devenir intéressant, c'est lorsqu'on apprend à se connaître soi même (= le dromadaire dans les trois métamorphoses de Nietzsche). Par les méthodes d'auto-analyse (pourquoi est-ce que j'ai fait ceci à ce moment précis ? Pourquoi j'ai ressenti ça ?) et en approfondissant, en creusant de plus en plus, on arrive à définir progressivement les contours de l'égo. On peut réussir à voir aussi cet égo chez toutes les personnes que l'on côtoie.

Alors à ce moment il se produit quelque chose, comme une illumination. On se rend compte que tout ça est profondément pathétique. Il n'y a que des gens enfermés. Dans la Matrice, dans le système, en eux mêmes, et qui essayent d'aménager leur prison. On aboutit finalement à une hiérarchie, les plus forts, étant ceux qui ont la plus haute opinion d'eux mêmes, et les plus faibles, ceux qui n'ont aucune valeur à leurs propres yeux. Tous deux se renvoient mutuellement leurs images respectives. Le faible broie du noir, le fort se prend au sérieux. Ainsi va la vie.

Mais le problème, justement, c'est qu'il n'y a aucune "vie" dans ce genre de système. Tout est fixe, puéril, mort. Il n'y a pas de mouvement lorsqu'on se cantonne dans des limites fixes. La vie est un mouvement, donc il n'y a aucune vie.

En cernant les contours de l'égo, et en comprenant quel est cet "autre nous", on en finit par comprendre ce qu'est le Moi, cette pulsion de vie. A partir d'ici, il y a un combat, rude, un combat contre soi-même (= Lion vs Dragon chez Nietzsche).

Le Moi dit:

"Je suis l'alpha et l'oméga, le principe et la fin. Je ne suis rien de ce que je pense être, je suis simplement ce que je suis. Et en étant rien de fixe, je deviens tout. Je suis le seul maître du monde car, pour moi, je suis le seul à percevoir le monde. Excepté Moi, il n'y a aucun Dieu. Je suis au centre de tout mon univers. C'est pour ça que je peux abolir toutes mes limites, car j'en suis le seul créateur. Dorénavant, je ferai et j'aurai toujours tout ce que je veux."

Et il s'engage contre lui même. C'est en écoutant uniquement le Moi, et en rejetant totalement l'image que l'on a de soi même, qu'on aboutit finalement à faire exploser le carcan dans lequel on s'est si longtemps maintenu.

Image

Ainsi, on ne pense plus être ceci ou cela, on ne cherche pas à connaître sa "valeur".

Au final:

" Dorénavant, Je Suis. Ce qui signifie que je suis libre de faire tout ce que je veux. Ce qui signifie que ma vie devient une découverte et un émerveillement perpétuel. Je sais qui je suis, je suis libre, je ne suis plus enfermé dans des opinions. Donc plus rien ne peut m'atteindre, et donc ma confiance en la vie devient totale." (Enfant de Nietzsche)

Image

Le moi dit: Je kiffe la life
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] A lire par Arsène Lupin
  • [+3] par Blazy
  • [+1] A lire le 24.08.11, 21h53 par Tomby
En gros, et pour reprendre l'article de Cedd:
Dale Carnegie a écrit dans son livre Comment se faire des amis que la chose la plus importante chez les gens est de se sentir important.
Ce qui est dans la même dynamique. Mais personnellement je pense que l'importance n'est qu'une invention de l'homme. Absolument rien n'a d'importance, que ce soit la taille de mes muscles, le nom de mon chien ou ce que je ferai de ma vie. Finalement, quoi que je fasse, quoi que je sois, personne n'en a rien à carrer à part mon égo qui me sussure "Tu DOIS avoir au minimum 53,5 amis, tu DOIS avoir un salaire décent, sinon tu n'est pas normal".

De toute façon, l'idée de la mort annihile toute idée d'importance.

Lorsque rien n'a d'importance, la vie ne se présente plus comme quelque chose de nécessaire, mais comme un jeu, uniquement. C'est équivalent à dire :

"Je n'ai besoin de rien, ce que je gagne c'est tout bénef, je ne vis plus parce qu'il m'est absolument nécessaire d'avoir ceci ou cela, je vis parce que j'ai envie de m'amuser. Mais dans l'absolu, ça n'a strictement aucune espèce d'importance que je chope 50 meufs/semaine ou que je reste célibataire toute ma vie. Je fais simplement ces choses parce que j'ai envie de les faire."

C'est superbement expliqué dans les bouquins de Castaneda:
Carlos Castaneda, L'herbe du diable et la petite fumée a écrit : Tu dois toujours garder à l'esprit qu'un chemin n'est qu'un chemin.

Si tu sens que tu ne dois pas le suivre, tu ne dois pas y demeurer pour aucune considération.
Chaque chemin n'est qu'un chemin.
Il n'y a pas d'offense à toi-même ni aux autres si tu le quittes,
si c'est ce que ton coeur te dit de faire.

Mais ta décision de rester ou de quitter le chemin doit être libre de toute peur et de toute ambition.
Regarde ce chemin attentivement. Essaye-le aussi souvent que nécessaire.

Pose-toi ensuite une seule question, et à toi seul :
Ce chemin a-t-il un coeur ?

Tous les chemins sont semblables.
Ils ne mènent nulle part.

La question est de savoir si ce chemin a un coeur.
S'il en a un, ce chemin est bon.
S'il n'en a pas, il est inutile.

Les deux mènent nulle part.
Mais l'un a un coeur et l'autre pas.
L'un rend le voyage agréable et si tu le suis
Tu ne feras qu'un avec lui.
L'autre te fera maudire la vie.
L'un te rendra fort, l'autre t'affaiblira.
Carlos Castaneda, Voir a écrit : " Une fois que l'homme apprend à voir, il se découvre seul dans le monde avec rien d'autre que de la folie ", déclara mystérieusement don Juan.
Il marqua une pause et me regarda comme s'il voulait juger de l'effet de sa déclaration.
" Tes actes, ainsi que, d'une manière générale ceux de tes semblables, te semblent importants parce que tu as appris à penser qu'ils sont importants. "
Il donna au mot "appris" une telle inflexion que je fus obligé de lui demander ce qu'il voulait ainsi exprimer.
Il cessa de manipuler ses plantes et me regarda.
" Nous apprenons à penser à propos de tout. Et ensuite nous entraînons nos yeux à regarder comme nous pensons aux choses que nous regardons. Nous nous regardons en pensant déjà que nous sommes importants. Par conséquent il faut que nous nous sentions importants! Mais lorsqu'un homme apprend à voir, il se rend compte qu'il ne peut plus penser aux choses qu'il regarde, et s'il ne peut plus penser à ce qu'il regarde, tout devient sans importance "

[...]

Avec obstination, Don Juan maintint que la préférence n'impliquait pas d'inégalité, et avec insistance j'avançai que notre argument pourrait logiquement s'élargir jusqu'à dire que si toutes choses étaient égales, pourquoi ne pas choisir la mort ?
" Beaucoup d'hommes de connaissance font un tel choix. Un jour ils peuvent simplement disparaître. Les gens pensent qu'ils sont tombés dans une embuscade et qu'on les a tués. En fait, ils choisissent de mourir parce que pour eux cela n'a pas d'importance. D'un autre côté j'ai choisi de vivre, de rire, non pas parce que cela a de l'importance, mais parce qu'un tel choix s'accorde avec mon penchant naturel. La raison pour laquelle je dis que j'ai choisi provient du fait que je vois, ce qui ne signifie pas que j'ai choisi de vivre. Ma volonté me fait continuer à vivre malgré tout ce que je pourrai voir. "
" Don Juan, si rien n'a d'importance, pourquoi importe-t-il que j'aprenne à voir ?
- Une fois déjà, je t'ai dit que notre condition d'homme implique qu'il faut que nous apprenions, pour le meilleur ou pour le pire. J'ai appris à voir, et je te déclare que rien n'est réellement important. Maintenant ton tour est venu. Peut-être qu'un jour tu pourras voir, et alors tu pourras savoir si les choses importent ou non. Pour moi, rien n'importe mais peut-être que pour toi tout importera. Tu devrais déjà savoir qu'un homme de connaissance vit en agissant, et non en pensant à agir, et encore moins en pensant à ce qu'il pensera lorsqu'il aura fini d'agir. Un homme de connaissance choisit un chemin-qui-a-du-coeur et le suit. Alors il regarde, se réjouit, et rit. Puis il voit et sait. il sait qu'il ne va nulle part, comme tous les autres. Il sait, parce qu'il voit, que rien n'est plus important qu'autre chose. Autrement dit, l'homme de connaissance n'a ni honneur, ni dignité, ni famille, ni nom, ni patrie, mais seulement une vie à vivre, et dans de telles circonstances son seul lien avec ses semblables est sa folie contrôlée. Par conséquent un homme de connaissance entreprend, sue, s'essouffle, et aux yeux de tous il ressemble à n'importe quel homme. Mais il s'en différencie parce qu'il contrôle la folie de sa vie. Rien n'étant plus important que n'importe quoi d'autre, un homme de connaissance choisit n'importe quelle action, et la réalise comme si elle lui importait. Sa folie contrôlée lui fait dire qu'il attache de l'importance à ce qu'il fait, le fait d'agir comme si chaque action en avait vraiment, et cependant il sait qu'elle n'en a pas. Ainsi lorsqu'il accomplit ses actions, il se retire en paix. Que ses actions aient été bonnes ou mauvaises, réussies ou non, ne le concerne en aucune façon."
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Encore le 24.08.11, 22h02 par Tomby
Désolé pour le triple post. Je traverse une période de profonde crise d'identité, et ce n'est vraiment pas plus mal.

Quand je me relis et quand je réfléchis à tout ça, j'ai vraiment l'impression que la vie est une blague.

L'égo c'est du vent. Ça n'a strictement aucune réalité. C'est juste des leçons sur le monde et sur soi basée sur l'expérience qu'on acquiert.

Je serais né dans la peau de Brad Pitt je serais une star de cinéma.
Brad Pitt serait né dans la peau de Kurt Cobain, il aurait fondé un groupe de grunge

Carlos Santana est il génétiquement doué pour faire de la guitare ? Plus que nous ? Ou bien c'est sa maman qui l'a encouragé là où des milliers d'autres futur-ex-guitariste-de-légende ont abandonné la guitare parce que personne ne les a écouté jouer leur première mélodie ?

Est-ce que nous sommes notre égo ? Sincèrement ?

Est-ce que je vaux plus que mon voisin de gauche et moins que celui de droite ?

Non.

C'est marrant de réaliser que j'ai eu, et que tout le monde a, une vie pourrie et monotone à cause de ces idées qui n'ont absolument aucune réalité. Au final, ça me fait rire de voir que j'ai essayé de me convaincre que j'avais de la valeur et que j'étais capable de faire des choses. Ça donnait quelque chose du genre "Je suis intelligent, beau, passionné, je suis un killer sur counter strike, donc je suis capable d'attirer les filles". Mais c'est complètement idiot, la valeur n'existe réellement PAS.

La valeur

n'existe

pas.

La rock star n'est pas née rock star, pas plus qu'elle n'était prédestinée à être rock star. Je peux devenir une rock star, il suffit que je le décide.
L'homme politique n'est pas né homme politique, pas plus qu'il n'était prédestiné à être homme politique. Je peux devenir président, il suffit que je le veuille.
Le PUA n'est pas né PUA, pas plus qu'il n'était prédestiné à être PUA. Je peux devenir PUA, il suffit que je le choisisse.

Je réalise que je peux vraiment être qui je veux et faire tout ce que je veux. Qui je suis transcende tout simplement toute notion de valeur, de jugement, de ma part ou de la part des autres.

Maintenant, tout de suite....

Attendez, un autre pour la route....


Je suis qui je veux et je fais tout ce que je veux.




(bon les gars je crois qu'il est plus que temps de faire ma première sortie sur le field là)
Suite et Fin. Ça fait 4 posts à la suite mais bon je donne ce que j'ai à donner et vous en faites absolument ce que vous voulez.

Je crois que je suis arrivé au terme de ma réflexion sur le détachement de l'égo. Ça risque de ne pas plaire à beaucoup de monde ici. Mais je crois que c'est le sens profond du "Alpha et Oméga" exposé par Yoshi:



Je suis sorti aujourd'hui pour essayer de me tester et d'approfondir.

Image


Je me suis trouvé dans une lutte. J'ai eu peur de l'image que me renvoyaient les autres.
Mais je sais que l'image des autres n'est pas Moi. Donc j'ai essayé de m'en détacher.
Et de me dire "Non, je ne suis pas ce que vous pensez, je suis trop cool moi monsieur"
Plus j'essayais, plus il y avait de résistance

J'ai essayé d'aborder la question "Le Suis l'Alpha Et L'oméga" en commençant par le "Je Suis l'Alpha", c'est à dire "Je suis tout en haut et je suis super génial méga top cool je peux tout faire et tout être" :mrgreen: .

Je sais que les notions d'égo et de valeur sont "du vent" et qu'on peut toujours prendre la valeur que l'on veut quand on veut.

Ça m'a mené à essayer d'avoir justement cette valeur. Mais fixer soi même sa propre valeur en société, ce n'est pas transcender les notions de valeur.

C'est con....


Se détacher de l'égo quand l'égo est méchant et cruel, ce n'est pas essayer de se construire un égo gentil et attentionné.


On l'a beaucoup mieux dit que moi:
C'est comme si on croit pouvoir résoudre les creux d'une mer en tempête en s'arrangeant pour faire de plus grosse vagues...
La solution du state est un état neutre, une mer calme, un moment où vous n’êtes plus deux, un à observer et l’autre à tenter de faire ce que l’observateur dit, mais juste un. À vivre.

Ne plus écouter l'égo, c'est arrêter de vivre dans les notions de valeurs et de limites.

On écoute plus cet égo uniquement lorsqu'on comprend qu'il n'est que du vent, que la valeur en société n'est que du vent, que les limites ne sont que du vent.

On écoute plus cet égo uniquement lorsqu'on comprend que, dans la vie, il n'y a strictement rien à faire, strictement rien à être, strictement rien à avoir.


La vie, ça se vit, c'est tout.

L'ego ne peut mourir que lorsqu'on arrête de chercher quelque chose, lorsqu'on arrête d'essayer de progresser, lorsqu'on arrête d'essayer d'avoir de plus en plus, lorsqu'on arrête notre tentative effrénée de trouver un sens à la vie et de l'accomplir.

Ce que vous faites de votre vie n'a strictement aucune espèce d'importance, vous le savez très bien.

Comprendre que rien n'a d'importance et qu'il n'y a rien à attendre de la vie, ce n'est pas arrêter de vivre. C'est arrêter d'élaborer des stratégies, de faire semblant d'être A ou B pour avoir X ou Y.


C'est se donner pleinement au monde sans avoir peur.
Castaneda a écrit : Tu devrais déjà savoir qu'un homme de connaissance vit en agissant, et non en pensant à agir, et encore moins en pensant à ce qu'il pensera lorsqu'il aura fini d'agir. Un homme de connaissance choisit un chemin-qui-a-du-coeur et le suit. Alors il regarde, se réjouit, et rit. Puis il voit et sait. il sait qu'il ne va nulle part, comme tous les autres. Il sait, parce qu'il voit, que rien n'est plus important qu'autre chose. Autrement dit, l'homme de connaissance n'a ni honneur, ni dignité, ni famille, ni nom, ni patrie, mais seulement une vie à vivre, et dans de telles circonstances son seul lien avec ses semblables est sa folie contrôlée. Par conséquent un homme de connaissance entreprend, sue, s'essouffle, et aux yeux de tous il ressemble à n'importe quel homme. Mais il s'en différencie parce qu'il contrôle la folie de sa vie. Rien n'étant plus important que n'importe quoi d'autre, un homme de connaissance choisit n'importe quelle action, et la réalise comme si elle lui importait. Sa folie contrôlée lui fait dire qu'il attache de l'importance à ce qu'il fait, le fait d'agir comme si chaque action en avait vraiment, et cependant il sait qu'elle n'en a pas. Ainsi lorsqu'il accomplit ses actions, il se retire en paix. Que ses actions aient été bonnes ou mauvaises, réussies ou non, ne le concerne en aucune façon.

Pour dépasser et être maître de la notion de valeur en société, il faut commencer par accepter de n'avoir aucune valeur.

Il faut aller au bout des peurs de l'égo, celui qui vous force à aller dans un sens pour gagner de la valeur, parce qu'il a terriblement peur de tout perdre. Il faut remonter à contre courant, remonter à la source.


Il faut accepter le fait de n'être rien strictement rien et de n'avoir strictement rien dans sa vie.

Ça ne veux pas dire qu'effectivement on ne sera rien et on n'aura rien, ça veut simplement dire que ça n'a strictement aucune importance d'avoir ou d'être.

Il faut accepter le fait que nous n'avons pas d'importance, que nos actes n'ont aucune importance, que la vie en elle même est un paradoxe absurde, une bonne blague qui n'a strictement aucune importance.

Il faut l'accepter de n'être rien, de tout notre être, de toute notre chair, il faut que la plus petite des cellule en nous ait accepté la probabilité de n'être rien, et que "n'être rien" vous fasse rire de bon coeur, car ça n'a aucune espèce d'importance. C'est être l'Oméga.

Quand on a accepté ceci, la vie ne nous fait plus peur, le monde n'est plus un terrain dangereux, il n'y a aucun risque.

L'égo n'a plus aucune raison de tourner en boucle nos vieux disques et de nous protéger de nous même. Il meurt.

A ce moment là, "Je Suis", c'est ce qui reste. Et le "Je Suis" est le maître du monde. C'est l'Alpha.

C'est tout.

Ah, cadeau: http://video.google.com/googleplayer.sw ... 9126&hl=fr
Blackangel, la voie que tu décris ne te quittera pas car c'est l'affaire d'une vie. Même quand il t'arrivera de l'oublier. Mais c'est une voie qui t'amènera d'immenses joies, en passant par "aller au bout de ses peurs" comme tu le décris trés bien.

Un auteur que j'aime énormément et qui traite de ces sujets : Alfredo Tucci. Je suis certain que le lire t'apportera beaucoup.

J'aime ce qu'il dit au sujet de la joie, de la douleur, des peurs... de la vie et de la mort...

Bonne recherche !

:)
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