La Neuroplasticité
Pendant longtemps, on a pensé que le cerveau fonctionnait (ou ne fonctionnait pas) en 'bloc'. Une fois fixé, il n'évoluait plus, ne se réparait plus.
On sait maintenant qu'il évolue en permanence. De nouveaux liens synaptiques, de nouveaux cheminements neurologiques se développent sans cesse (en fonction de nos actions)
Cela a d'énormes conséquences thérapeutiques.
Pour voir la portée de ce principe, je vous recommande un reportage (qui a maintenant quelques années) nommé "The brain that change Itself" (en français: Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau)
Ce reportage montrait diverses façon de refaçonner les 'rouages' neurologiques abimés (avec comme exemple: la disparition des douleurs fantomes d'un amputé, le développement d'un nouveau sens de l'équilibre chez une femme perpétuellement en chute après un traitement raté, le recouvrement des séquelles d'un AVC...)
En bref
Ce reportage, passionnant, à eu une suite:
Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau - Les troubles mentaux.
http://www.myskreen.com/documentaire/36 ... du-cerveau
On y voit en détail les nouvelles techniques permettant de traiter les troubles obsessionnels compulsifs, les stress post trauma, les séquelles d'un AVC, la schizophrénie...
.......................................................................................................................
Outre que ce genre d'infos se doit d'être largement diffusé, quel est l’intérêt que ce genre de concepts apporte à notre loisir spécifique ?
Il montre clairement que le processus d'apprentissage (en ce qui nous concerne: la drague) ne dépend pas tant de la compréhension du problème mais de la pratique concrète de l'individu.
Notre pratique ne fait que que faire progresser une vague connaissance du sujet: elle provoque une véritable "re-cablage" physique de notre cerveau.
Le développement, le changement des zones activées devient visible au scanner.
Lorsque nous évitons d'aller rencontrer des filles pour avoir le temps d'assimiler assez d'informations théoriques, nous devenons de plus en plus performants de plus en plus performants pour assimiler des informations théoriques...et nous améliorons notre capacité à éviter les filles...
Le début du second reportage illustre parfaitement une méthodologie pour affronter une anxiété 'ancrée' (exemple sur les TOCS): développer le point de vue d'un observateur extérieur (réflexion neutre mais bienveillante) et affronter la source de son anxiété d'une façon persistante mais non blessante.
L'anxiété diminue, notre cerveau apprend qu'il est bénéfique et non dangereux d'affronter son anxiété (après quelques beaux moments d'agonie) et nous activons et renforçons les zones dédiées à la lecture des émotions, à la communication, à la mémoire conversationelle, au bien être...
Et plus nous les pratiquons correctement, plus nous renforçons le lien neurologique existant entre eux.
La Neuroplasticité
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+2] Constructif le 14.11.11, 22h34 par Trip Fontaine
- [+1] Instructif le 27.11.11, 17h23 par dream catcher
Topic intéressant!
Je trouve -peut être que je me trompe, du moins je l'espère quelque part- que le comportement de séduction est comme sujet à une certaine "rigidité" neuronale par rapport à d'autres domaines, du fait des "enjeux ancestraux" de la manœuvre -risque de combat avec un rival- et de la forte implication émotionnelle de l'individu. Un râteau un peu trop fort, et certains vont éviter d'aborder une fille pendant des mois! Comme lorsque l'on mange un produit avarié ou empoisonné, même si à la base il est bon, on aura parfois une véritable aversion pour ce produit par la suite...
Je trouve -peut être que je me trompe, du moins je l'espère quelque part- que le comportement de séduction est comme sujet à une certaine "rigidité" neuronale par rapport à d'autres domaines, du fait des "enjeux ancestraux" de la manœuvre -risque de combat avec un rival- et de la forte implication émotionnelle de l'individu. Un râteau un peu trop fort, et certains vont éviter d'aborder une fille pendant des mois! Comme lorsque l'on mange un produit avarié ou empoisonné, même si à la base il est bon, on aura parfois une véritable aversion pour ce produit par la suite...
Je vais prendre un exemple concret tiré du début du second reportage pour bien illustrer mon propos.
Prenons l'exemple d'une personne souffrant de phobie sociale sévère. Bien entendu, dans son cas, l'anxiété de l'approche est maximale.
Comment modifier une phobie, un trouble obsessionnel compulsif, du point de vue de la neuroplasticité ?
Note: l'exemple qui va suivre est tiré d'un autre de mes articles non affilié à l'univers de la drague. Il fait également référence aux Thérapies comportementales (TCC) et à la Mindfulness, dont vous pourrez trouver quelques éléments explicatifs sur ce forum.
.......
En quoi la Neuroplasticité est elle intéressante en ce qui concerne les TOCs ou leur soin ?
Hé bien ,tout simplement parce que les TOCs sont l'illustration parfaite du mécanisme neuroplastique:
Plus on cède à son TOC, plus on crée d'association, plus on renforce le message, la communication nerveuse spécifique, bref:
"Plus on cède à son TOC, plus on le renforce, plus son mécanisme s'aggrave" nous dit le professeur Schwartz (cf reportage)
Tout le monde anticipe des conséquences négatives, mais quand votre seul processus d'anticipation est consacré à l'anticipation négative: vous avez des TOCs.
Les trois étapes de l'inquiétudes:
1.Une aire située à l'avant du cerveau détecte une erreur, un danger éventuel, un problème...
2. Elle envoit un signal à une autre aire du cerveau situé à l'arrière: le cortex cingulaire antérieur.
Ce dernier déclenche le sentiment d'inquiétude, et reste branché dessus jusqu'à ce que l'erreur soit résolue.
3. Une fois le problème résolu, un nouveau signal est envoyé à une 3° aire situé au milieu du cerveau: le Noyau codé.
Ce dernier nous permet de passer à autre chose, comme le ferait une "boîte de vitesse" automatique.
MAIS chez les personnes souffrant de TOCs, cette boîte de vitesse est 'grippée'
= comme elle 'bloque' le malade tente de corriger l'erreur encore, et encore, et encore...
Il ne relaie jamais le signal: "c'est bon, soulagement, on passe à autre chose".
Certes, vérifier encore une fois, faire son rituel encore une fois, se laver encore une fois (...) calme un instant son angoisse, et comme les neuronnes activées simultanément se connectent entre elles, l'idée lui vient bientôt de continuer à calmer son angoisse en continuant à corriger l'erreur..et re -rituel, re-lavage, re-vérification... re-évitement...
= a long terme, l'obsession s'aggrave, l'angoisse s'aggrave jusqu'à la dépression et l'effondrement.
C'est LE cercle vicieux par excellence !
Alors, comment s'en sortir du point de vue des spécialistes de la neuroplasticité (dont le fameux Dr Schwartz)
- En comprenant qu'il est essentiel de résister à cette compulsion (laver, ranger, vérifier, ritualiser...)
- En mettant en sommeil les circuits des mécanismes pathologiques (ce qu'on arrête de renforcer s'affaiblit)
- En développant, renfonçant des circuits de fonctionnement parallèles constructifs.
(chaque pratique renforçant peu à peu les associations 'saines' jusqu'à ce quelles soient prédominantes, automatiques)
=> Ce qui va changer complètement la façon dont notre cerveau fonctionne.
Bref, si notre "Noyau codé" est une boîte de vitesse automatique grippée, on va apprendre à passer les vitesses manuellement (métaphore)
En résumé:
A- On prend conscience du TOC
B- On apprend à diriger son attention sur autre chose pour briser le cercle vicieux.
(développer une conscience extérieure à la situation, admettre que vos pensées ne sont pas des faits, admette que son propre cerveau peut avoir des ratées, apprendre à devenir un observateur de plus en plus impartial...)
Là ou les choses sont amusantes (de mon point de vue), c'est que la thérapie proposée par le Dr Schwartz est tirée des techniques de méditation dite de la pleine conscience (Mindfulness) dont je vous ai déja parlé ici (cf mes threads, bande de fainéants)
Concrètement, quelles sont les étapes et les outils de cette thérapie ?
1. Prendre du recul. Redéfinir ses problèmes
"Je n'ai aucun problème avec l'approche d'autrui, les microbes, les oublis, l'homosexualité ...(mettez ici votre TOC). J'ai ici un problème avec mon TOC qui me fait craindre les microbes, les oublis etc etc.
2. Se répéter que ces pensées obsessionnelles ne sont dues qu'à des connections pathologiques.
Et se rappeler les interactions entre les 3 zones du cerveau.
"Oui, je pense à un danger, j'ai cette image lancinante dans ma tête (...) mais ce n'est qu'un mauvais fonctionnement de mon cerveau. Ce n'est pas la réalité. La réalité, c'est mon putain de 'noyau codé' grippé qui n'envoie jamais le message "on passe à autre chose". Je ne vais pas céder, je ne vais pas attendre, je vais volontairement passer à autre chose."
3. Se recadrer. Ecarter volontairements son attention du comportement pathologique et le reporter sur un comportement sain et constructif.
(Ex: je ne vérifierai pas un x° fois, je ne tenterai pas de me protéger par un rituel, je vais faire ce que j'ai à faire (par exemple) sortir chercher du pain ,faire à manger et regarder un film. Point) (ou dans le cas qui nous préoccupe sur ce forum, je vais réciter mon boniment à la personne abordée même et surtout si je souffre)
(Note: comme les TOCs sont souvent une maladie du doute, il est souvent dur dans un premier temps de faire la différence entre un comportement constructif et un comportement pathologique. MAIS dès que vous pensez à vous regardez vous même du point de vue d'un observateur extérieur et impartial, vous voyez très bien la différence. NDLR)
(Note bis: tant pis si votre TOC 'hurle' alors que vous vous efforcer de faire autre chose. Revenez encore et encore à votre activité 'saine' du moment.
4. Observer que les compulsions et obsessions finissent TOUJOURS par diminuer, et les considérer d'autant plus comme des détournements parasites de l'attention auxquels il ne faut pas céder.
(= un soulagement nait du dépassement de votre problème, et non plus de son évitement, et vous devenez peu à peu accro à votre soulagement (positif) comme vous l'étiez de votre évitement (négatif) (qui procurait également un soulagement malsain)
=> La pratique régulière de ces outils amène une restructuration spécifique du cerveau (visible au scanner= ce ne sont plus les mêmes zones qui travaillent)
Et la puissance de notre cerveau se met à travailler pour nous, et non plus contre nos intérêts.
= On a utilisé la neuroplasticité auto dirigée pour 'dégripper' efficacement le noyau codé.
...
Bien sûr, c'est un travail qui n'est pas facile.
Avant de diminuer, l'angoisse culmine, et il faut un grand nombre de répétitions pour créer un circuit parallèle 'vertueux'.
Mais à votre avis, pourquoi tous les Bootcamps vous recommandent de multiplier les approches avant de vous enseigner de vraies techniques 'efficaces' ?
Parce que temps que vous n'avez pas construit une véritable aisance à l'approche, il n'y a pas de techniques efficaces.
Alors, certes, tout le monde n'a pas besoin d'un processus aussi complexe que celui décris plus haut. Tout le monde ne part pas d'un tel degré de problèmes, etc
Mais c'est à mon humble avis un excellent modèle pour comprendre comment effectue un travail en soi même.
Prenons l'exemple d'une personne souffrant de phobie sociale sévère. Bien entendu, dans son cas, l'anxiété de l'approche est maximale.
Comment modifier une phobie, un trouble obsessionnel compulsif, du point de vue de la neuroplasticité ?
Note: l'exemple qui va suivre est tiré d'un autre de mes articles non affilié à l'univers de la drague. Il fait également référence aux Thérapies comportementales (TCC) et à la Mindfulness, dont vous pourrez trouver quelques éléments explicatifs sur ce forum.
.......
En quoi la Neuroplasticité est elle intéressante en ce qui concerne les TOCs ou leur soin ?
Hé bien ,tout simplement parce que les TOCs sont l'illustration parfaite du mécanisme neuroplastique:
Plus on cède à son TOC, plus on crée d'association, plus on renforce le message, la communication nerveuse spécifique, bref:
"Plus on cède à son TOC, plus on le renforce, plus son mécanisme s'aggrave" nous dit le professeur Schwartz (cf reportage)
Tout le monde anticipe des conséquences négatives, mais quand votre seul processus d'anticipation est consacré à l'anticipation négative: vous avez des TOCs.
Les trois étapes de l'inquiétudes:
1.Une aire située à l'avant du cerveau détecte une erreur, un danger éventuel, un problème...
2. Elle envoit un signal à une autre aire du cerveau situé à l'arrière: le cortex cingulaire antérieur.
Ce dernier déclenche le sentiment d'inquiétude, et reste branché dessus jusqu'à ce que l'erreur soit résolue.
3. Une fois le problème résolu, un nouveau signal est envoyé à une 3° aire situé au milieu du cerveau: le Noyau codé.
Ce dernier nous permet de passer à autre chose, comme le ferait une "boîte de vitesse" automatique.
MAIS chez les personnes souffrant de TOCs, cette boîte de vitesse est 'grippée'
= comme elle 'bloque' le malade tente de corriger l'erreur encore, et encore, et encore...
Il ne relaie jamais le signal: "c'est bon, soulagement, on passe à autre chose".
Certes, vérifier encore une fois, faire son rituel encore une fois, se laver encore une fois (...) calme un instant son angoisse, et comme les neuronnes activées simultanément se connectent entre elles, l'idée lui vient bientôt de continuer à calmer son angoisse en continuant à corriger l'erreur..et re -rituel, re-lavage, re-vérification... re-évitement...
= a long terme, l'obsession s'aggrave, l'angoisse s'aggrave jusqu'à la dépression et l'effondrement.
C'est LE cercle vicieux par excellence !
Alors, comment s'en sortir du point de vue des spécialistes de la neuroplasticité (dont le fameux Dr Schwartz)
- En comprenant qu'il est essentiel de résister à cette compulsion (laver, ranger, vérifier, ritualiser...)
- En mettant en sommeil les circuits des mécanismes pathologiques (ce qu'on arrête de renforcer s'affaiblit)
- En développant, renfonçant des circuits de fonctionnement parallèles constructifs.
(chaque pratique renforçant peu à peu les associations 'saines' jusqu'à ce quelles soient prédominantes, automatiques)
=> Ce qui va changer complètement la façon dont notre cerveau fonctionne.
Bref, si notre "Noyau codé" est une boîte de vitesse automatique grippée, on va apprendre à passer les vitesses manuellement (métaphore)
En résumé:
A- On prend conscience du TOC
B- On apprend à diriger son attention sur autre chose pour briser le cercle vicieux.
(développer une conscience extérieure à la situation, admettre que vos pensées ne sont pas des faits, admette que son propre cerveau peut avoir des ratées, apprendre à devenir un observateur de plus en plus impartial...)
Là ou les choses sont amusantes (de mon point de vue), c'est que la thérapie proposée par le Dr Schwartz est tirée des techniques de méditation dite de la pleine conscience (Mindfulness) dont je vous ai déja parlé ici (cf mes threads, bande de fainéants)
Concrètement, quelles sont les étapes et les outils de cette thérapie ?
1. Prendre du recul. Redéfinir ses problèmes
"Je n'ai aucun problème avec l'approche d'autrui, les microbes, les oublis, l'homosexualité ...(mettez ici votre TOC). J'ai ici un problème avec mon TOC qui me fait craindre les microbes, les oublis etc etc.
2. Se répéter que ces pensées obsessionnelles ne sont dues qu'à des connections pathologiques.
Et se rappeler les interactions entre les 3 zones du cerveau.
"Oui, je pense à un danger, j'ai cette image lancinante dans ma tête (...) mais ce n'est qu'un mauvais fonctionnement de mon cerveau. Ce n'est pas la réalité. La réalité, c'est mon putain de 'noyau codé' grippé qui n'envoie jamais le message "on passe à autre chose". Je ne vais pas céder, je ne vais pas attendre, je vais volontairement passer à autre chose."
3. Se recadrer. Ecarter volontairements son attention du comportement pathologique et le reporter sur un comportement sain et constructif.
(Ex: je ne vérifierai pas un x° fois, je ne tenterai pas de me protéger par un rituel, je vais faire ce que j'ai à faire (par exemple) sortir chercher du pain ,faire à manger et regarder un film. Point) (ou dans le cas qui nous préoccupe sur ce forum, je vais réciter mon boniment à la personne abordée même et surtout si je souffre)
(Note: comme les TOCs sont souvent une maladie du doute, il est souvent dur dans un premier temps de faire la différence entre un comportement constructif et un comportement pathologique. MAIS dès que vous pensez à vous regardez vous même du point de vue d'un observateur extérieur et impartial, vous voyez très bien la différence. NDLR)
(Note bis: tant pis si votre TOC 'hurle' alors que vous vous efforcer de faire autre chose. Revenez encore et encore à votre activité 'saine' du moment.
4. Observer que les compulsions et obsessions finissent TOUJOURS par diminuer, et les considérer d'autant plus comme des détournements parasites de l'attention auxquels il ne faut pas céder.
(= un soulagement nait du dépassement de votre problème, et non plus de son évitement, et vous devenez peu à peu accro à votre soulagement (positif) comme vous l'étiez de votre évitement (négatif) (qui procurait également un soulagement malsain)
=> La pratique régulière de ces outils amène une restructuration spécifique du cerveau (visible au scanner= ce ne sont plus les mêmes zones qui travaillent)
Et la puissance de notre cerveau se met à travailler pour nous, et non plus contre nos intérêts.
= On a utilisé la neuroplasticité auto dirigée pour 'dégripper' efficacement le noyau codé.
...
Bien sûr, c'est un travail qui n'est pas facile.
Avant de diminuer, l'angoisse culmine, et il faut un grand nombre de répétitions pour créer un circuit parallèle 'vertueux'.
Mais à votre avis, pourquoi tous les Bootcamps vous recommandent de multiplier les approches avant de vous enseigner de vraies techniques 'efficaces' ?
Parce que temps que vous n'avez pas construit une véritable aisance à l'approche, il n'y a pas de techniques efficaces.
Alors, certes, tout le monde n'a pas besoin d'un processus aussi complexe que celui décris plus haut. Tout le monde ne part pas d'un tel degré de problèmes, etc
Mais c'est à mon humble avis un excellent modèle pour comprendre comment effectue un travail en soi même.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] le 14.11.11, 23h50 par fallaitpaslinviter
- [+1] A lire le 26.11.11, 17h47 par Ice Mc
(doublon)
En faisant quelques recherches, je me rend compte que j'avais déjà écris un article sur ce sujet, juste après la sortie du premier reportage.
Mais pas sur le même angle.
Je m'étais surtout intéressé à l'époque à la neuro-stimulation.
post275874.html#p275874
Mais pas sur le même angle.
Je m'étais surtout intéressé à l'époque à la neuro-stimulation.
post275874.html#p275874
Intéressant, ça rejoint mon expérience personnelle.
J'ai longtemps souffert (encore aujourd'hui mais en voix de guérison) de ces saloperies de TOC. Ça m'a pris vers les 20, 21 ans. Des pensées ruminantes, compulsives, m'obligeant à de maintes vérifications afin de calmer cette sourde angoisse. Une accalmie toute temporaire, puisqu'une simple situation, mot, son, pensée, que notre esprit malade aura associé à l'objet du TOC, suffira à faire renaître cette angoisse. Et à devoir procéder aux mêmes rituels/vérifications afin de la faire disparaître. Et ainsi de suite.
Très vite d'ailleurs, l'angoisse, le doute, ne se contentent plus d'un seul d'objet. Au bout de quelques années de rumination mentale sur un évènement, ou une question, j'en étais à me repasser en boucle tout évènement, tout petit problème ou vexation, fussent-ils insignifiants, pendant des semaines, des mois... Un de ces objets de rumination ne disparaissait, d'ailleurs, que pour laisser la place à un autre.
La spécificité du TOC est d'être totalement irrationnel. Et la personne qui en est atteinte en a bien conscience. Je sais que la porte est bien fermée à clefs. Je me suis déjà levé 4 fois pour vérifier. Mais j'ai un doute. Et cette putain d'angoisse est là. A force de se repasser indéfiniment un événement dans sa tête, il finit par perdre en netteté. Une sorte de confusion mentale s'installe, renforçant le doute et accentuant l'angoisse qui nous pousse, mais cette fois c'est la dernière, se promet-on, à vérifier que tout va bien. Jusqu'à la fois suivante.
Les tocs de vérification (gaz, porte), ou de rituels, du genre il faut absolument que je compte jusqu'à 20 en sautant les nombre impairs ou je vais choper un cancer (ne rigolez pas), c'est bien pénible, mais c'est des TOC de débutants j'ai envie de dire. Là où l'enfer commence, c'est lorsque les doutes ne portent non plus sur des éléments extérieurs, mais sur des éléments de sa propre personnalité, de sa personne, de son égo quoi (toujours ce putain d'égo). Passer ses journées à vérifier, en se repassant tel évènement ou en s'imaginant dans telle ou telle scène que l'on est pas, au choix, homosexuel, un assassin, schizophrène... Lorsque c'est l'image de soi toute entière qui est sans cesse remise en question, et non plus de savoir si on a bien fermé à clefs sa bagnole, ça fait une sacrée différence. C'est à ce moment que l'intensité des vérifications et de l'angoisse (qui s'accompagne désormais d'états dépressifs) atteint son paroxysme.
Au bout de 5 ans, je ne voyais plus que deux chemins s'offrir à moi : la guérison de toutes ces putains de névroses, ou le suicide.
Un TOC étant irrationnel, les psychothérapies basées sur l'introspection analytiques ou la parole s'avèrent inefficaces. Prendre conscience de la nature de l'objet de l'angoisse, et de son caractère inoffensif, ne suffisent pas à la faire disparaître. D'ailleurs, on l'a fait des milliers fois.
Je me suis donc tourné vers d'autres formes de thérapies. J'ai commencé doucement par la sophrologie, puis la méditation. J'ai lu pas mal de bouquins, Arnaud Desjardin, Matthieu Ricard, Eckhart Tolle pour les plus connus.
Je me suis mis doucement à pratiquer, mais sans vraiment associer cette pratique aux TOC eux-même. C'est à dire que je méditais pendant une demie heure chaque jour, laps de temps pendant lequel mes pensées ruminantes me fichaient la paix, mais je continuais mes vérifications le reste de la journée.
Ma pratique méditative m'apportait un certain apaisement, mais les TOC étaient toujours présents. Puis je suis tombé sur l'article d'un blog qui traitait spécifiquement de l'approche méditative en réponse à ce trouble. Cela rejoint ton post, Olivier. Il préconisait d'apprendre à observer son TOC, et à cesser de se rassurer. Il fallait rester dans le doute, "remain in the question". La seule solution était le lâcher prise contemplatif, toute résistance ne menant qu'à une intensification du problème. Laisser l'angoisse s'installer, et l'observer. Sans l'analyser. Juste se poser en témoin conscient et silencieux. Comment se manifeste-elle ? Quels sont les sensations corporelles qui lui sont associées ? Observer sa respiration qui s'emballe, son rythme cardiaque qui s'accélère, se concentrer sur le corps... Sans juger ni chercher à comprendre.
Et effectivement, lorsqu'on ne leur donne pas vie en les alimentant de jugements et de réflexions, ce doute, cette angoisse, comme toutes les pensées et les émotions, apparaissent, passent et disparaissent du champs de conscience. Ils reviennent, mais si l'on parvient à rester neutre à leur égard, et à ne pas céder à la facilité de se rassurer encore une fois en se disant qu'on fera l’effort la fois d'après, (une sorte de procrastination mentale), leur fréquence s'amoindrit, jusqu'à ne plus revenir.
Je n'en suis pas encore tout à fait là, mais ça va déjà beaucoup mieux. En tout cas le point de vue plus scientifique de ton post est très intéressant.
J'ai longtemps souffert (encore aujourd'hui mais en voix de guérison) de ces saloperies de TOC. Ça m'a pris vers les 20, 21 ans. Des pensées ruminantes, compulsives, m'obligeant à de maintes vérifications afin de calmer cette sourde angoisse. Une accalmie toute temporaire, puisqu'une simple situation, mot, son, pensée, que notre esprit malade aura associé à l'objet du TOC, suffira à faire renaître cette angoisse. Et à devoir procéder aux mêmes rituels/vérifications afin de la faire disparaître. Et ainsi de suite.
Très vite d'ailleurs, l'angoisse, le doute, ne se contentent plus d'un seul d'objet. Au bout de quelques années de rumination mentale sur un évènement, ou une question, j'en étais à me repasser en boucle tout évènement, tout petit problème ou vexation, fussent-ils insignifiants, pendant des semaines, des mois... Un de ces objets de rumination ne disparaissait, d'ailleurs, que pour laisser la place à un autre.
La spécificité du TOC est d'être totalement irrationnel. Et la personne qui en est atteinte en a bien conscience. Je sais que la porte est bien fermée à clefs. Je me suis déjà levé 4 fois pour vérifier. Mais j'ai un doute. Et cette putain d'angoisse est là. A force de se repasser indéfiniment un événement dans sa tête, il finit par perdre en netteté. Une sorte de confusion mentale s'installe, renforçant le doute et accentuant l'angoisse qui nous pousse, mais cette fois c'est la dernière, se promet-on, à vérifier que tout va bien. Jusqu'à la fois suivante.
Les tocs de vérification (gaz, porte), ou de rituels, du genre il faut absolument que je compte jusqu'à 20 en sautant les nombre impairs ou je vais choper un cancer (ne rigolez pas), c'est bien pénible, mais c'est des TOC de débutants j'ai envie de dire. Là où l'enfer commence, c'est lorsque les doutes ne portent non plus sur des éléments extérieurs, mais sur des éléments de sa propre personnalité, de sa personne, de son égo quoi (toujours ce putain d'égo). Passer ses journées à vérifier, en se repassant tel évènement ou en s'imaginant dans telle ou telle scène que l'on est pas, au choix, homosexuel, un assassin, schizophrène... Lorsque c'est l'image de soi toute entière qui est sans cesse remise en question, et non plus de savoir si on a bien fermé à clefs sa bagnole, ça fait une sacrée différence. C'est à ce moment que l'intensité des vérifications et de l'angoisse (qui s'accompagne désormais d'états dépressifs) atteint son paroxysme.
Au bout de 5 ans, je ne voyais plus que deux chemins s'offrir à moi : la guérison de toutes ces putains de névroses, ou le suicide.
Un TOC étant irrationnel, les psychothérapies basées sur l'introspection analytiques ou la parole s'avèrent inefficaces. Prendre conscience de la nature de l'objet de l'angoisse, et de son caractère inoffensif, ne suffisent pas à la faire disparaître. D'ailleurs, on l'a fait des milliers fois.
Je me suis donc tourné vers d'autres formes de thérapies. J'ai commencé doucement par la sophrologie, puis la méditation. J'ai lu pas mal de bouquins, Arnaud Desjardin, Matthieu Ricard, Eckhart Tolle pour les plus connus.
Je me suis mis doucement à pratiquer, mais sans vraiment associer cette pratique aux TOC eux-même. C'est à dire que je méditais pendant une demie heure chaque jour, laps de temps pendant lequel mes pensées ruminantes me fichaient la paix, mais je continuais mes vérifications le reste de la journée.
Ma pratique méditative m'apportait un certain apaisement, mais les TOC étaient toujours présents. Puis je suis tombé sur l'article d'un blog qui traitait spécifiquement de l'approche méditative en réponse à ce trouble. Cela rejoint ton post, Olivier. Il préconisait d'apprendre à observer son TOC, et à cesser de se rassurer. Il fallait rester dans le doute, "remain in the question". La seule solution était le lâcher prise contemplatif, toute résistance ne menant qu'à une intensification du problème. Laisser l'angoisse s'installer, et l'observer. Sans l'analyser. Juste se poser en témoin conscient et silencieux. Comment se manifeste-elle ? Quels sont les sensations corporelles qui lui sont associées ? Observer sa respiration qui s'emballe, son rythme cardiaque qui s'accélère, se concentrer sur le corps... Sans juger ni chercher à comprendre.
Et effectivement, lorsqu'on ne leur donne pas vie en les alimentant de jugements et de réflexions, ce doute, cette angoisse, comme toutes les pensées et les émotions, apparaissent, passent et disparaissent du champs de conscience. Ils reviennent, mais si l'on parvient à rester neutre à leur égard, et à ne pas céder à la facilité de se rassurer encore une fois en se disant qu'on fera l’effort la fois d'après, (une sorte de procrastination mentale), leur fréquence s'amoindrit, jusqu'à ne plus revenir.
Je n'en suis pas encore tout à fait là, mais ça va déjà beaucoup mieux. En tout cas le point de vue plus scientifique de ton post est très intéressant.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] Intéressant le 27.11.11, 23h21 par Constant99
Texte très juste. C'est bien pour cela que le traitement d'une phobie (phobie classique ou phobie sociale) passe par la confrontation réel, en douceur bien évidemment, de la situation redoutée afin que notre cerveau émotionnelle (l'amygdale cérébrale) assimile le fait que le danger est inexistant.
Le fait de parler de sa phobie ou de lire (la théorie) n'apporte pas de guérison la très grande majorité du temps
Le fait de parler de sa phobie ou de lire (la théorie) n'apporte pas de guérison la très grande majorité du temps
Les psychothérapies verbales dites psychanalyses auraient une influence quasi nulle ou très lente sur les phobies, car il est probable qu’elles n’exercent aucun impact sur l’amygdale et qu’elles ne provoquent aucune reconfiguration synaptique, ce que l’on appelle la neuroplasticité, entre l’amygdale cérébrale et le cortex préfrontal, au contraire des psychothérapies comportementalistes.