La bisexualité, c'est quoi ? C'est qui ?

Note : 22

le 08.03.2012 par Dywann

14 réponses / Dernière par LuxLisbon le 10.03.2012, 18h49

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Dywann a écrit : La bisexualité c'est justement le fait de ne faire aucune différence entre les sexes.
Je croyais que ça s'appelait pansexualité, ça. Mais à vrai dire, je m'y perd, dans les nomenclatures du sexe. Comment appelle-t-on quelqu'un qui couche avec les deux sexes, mais a une préférence pour l'un des deux ?
Constant99 a écrit :
Dywann a écrit : La bisexualité c'est justement le fait de ne faire aucune différence entre les sexes.
Je croyais que ça s'appelait pansexualité, ça. Mais à vrai dire, je m'y perd, dans les nomenclatures du sexe. Comment appelle-t-on quelqu'un qui couche avec les deux sexes, mais a une préférence pour l'un des deux ?
On parle dans ces cas là de bisexualité avec prédominance homosexuelle ou heterosexuelle.

la pansexualité inclut en plus des deux "sexes" biologiques, tous les "genres" culturels... Un pansexuel est attiré par les hommes, les femmes et les transexuels, et indépendamment de leurs propres orientations sexuelles. On peut être bisexuel et n'être attiré que par les bisexuels, ou que par les homosexuels, ou que par les heterosexuels. Dans ces cas là on ne parle pas de pansexualité.
Juste pour rappeler que si je cherche à comprendre une idée c'est avant tout parce que je n'en comprends pas la logique (et donc que je n'y adhère pas).
Je dit ça parce que la réponse de Clyde me laisse croire que je prêche l'idée qu'une femme ira plus aisément vers un rapport homosexuel alors que j'en pense tout le contraire.
Ce fil de discussion regorge de remarques excellentes.

Pour répondre a ta question "Je tentais juste de comprendre pourquoi dans l'esprit des hommes hétéros, une majorité pensent qu'il est plus facile pour une femme d'avoir un rapport homosexuel que pour un homme (en supposant qu'ils soient hétéros au départ)."

Je pense que plus qu'un blocage des hommes a l'acte homo-sexuel, c'est surtout un fantasme pour les hommes hétéros (il faut dire, l'industrie du porno a probablement une part de responsabilité), donc plus facile a accepter. Et les statistiques présentées par Clyde tendent a montrer qu'en fait, loin d’être bloqués, les hommes sont plus propices que les femmes a se lancer dans l'homosexualité. Ce fantasme masculins des lesbiennes favorise aussi dans l'esprit hétéro la hiérarchisation dont parle Dywann: les relations entre femmes seraient superficielles voire temporaires.

@Dywann "Être libéré pour un homme comme pour une femme n’est pas synonyme de bisexualité"

Oui, tu as raison de le rappeler. Mais je pense que les hommes et femmes qui ont choisi (par amour ou par mode) une relation non-hetero sont souvent plus libérés. Même si c'est une libération qui peut être un peu artificielle (par exemple le besoin de se montrer libéré(e)). Sans me permettre une généralisation abusive, je sors depuis 2 ans avec une bi, jamais je n'avais rencontré une fille avec un caractère aussi indépendant, et une telle célébration de la femme.

Une bisexuelle? Et alors?

Dans mon expérience, ce qui me plaît, c'est plus le coté libération que "libération sexuelle", entendons-nous. Quand je l'ai abordée, j'ignorais qu'elle avait été lesbienne pendant la grande majorité de sa vie sexuelle. Le fait qu'elle l'ait été ne suscite aucun fantasme, juste un peu de curiosité au début sur les plaisirs sexuels lesbiens, rien de plus. Nous nous amusons suffisamment pour ne pas nous sentir le besoin d'inviter un(e) troisième a la fête, du moins pour le moment.

L'amour, qu'il soit hétéro ou homo, est évidemment le même. Faudrait-il être un bisexuel asexué pour le comprendre?
set a écrit :Et les statistiques présentées par Clyde tendent a montrer qu'en fait, loin d’être bloqués, les hommes sont plus propices que les femmes a se lancer dans l'homosexualité.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça : je pense que ce que montrent ces statistiques, c'est surtout qu'il est encore et toujours plus facile pour un homme de parler de sa sexualité de manière franche que pour une femme.
L'homosexualité masculine a ses codes, et elle commence à être reconnue (bon, ça dépend des milieux, évidemment) comme une vraie sexualité, parfois même liée à un mode de vie (la communauté gay ne représentant évidemment pas tous les homosexuels). A la différence, l'homosexualité féminine reste (et là je rejoins ceux qui en ont parlé avant moi) une sous-sexualité. On s'imagine toujours qu'une femme qui couche avec une femme va « manquer » de quelque chose ; qu'au fond, elle ne serait pas franchement gênée qu'un homme intervienne dans cette relation.
Du coup, c'est paradoxalement plus difficile à assumer en tant que réelle sexualité : on veut bien l'admettre, tant que ça ne remet pas en cause la norme hétéro (je sors avec des hommes mais parfois j'invite une copine). D'où, effectivement, cette tolérance assez étonnante vis-à-vis des femmes bisexuelles, dont ne bénéficient absolument pas les lesbiennes : combien de fois s'entendent-elles dire qu'elles devraient « se faire défoncer un bon coup » pour découvrir la « vraie » sexualité ? Même moi, quand j'étais en couple avec une nana, j'ai entendu des mecs me balancer ça au visage... bon, évidemment ils ne pouvaient pas savoir que j'étais bi : pour eux j'étais la lesbienne qui ne connaît pas le sexe avec un homme, le bonheur du pénis et toutes ces bêtises stéréotypées qu'on a en tête.
Bref, même si ça semble paradoxalement plus accepté, la sexualité entre femmes uniquement reste un tabou, parce qu'elle menace l'ordre établi, qui est celui du masculin, et qui se retrouve alors exclu et vidé de sa substance, puisqu'on n'a plus besoin de lui.

Au-delà de ça, il est assez amusant de constater le nombre d'hommes qui demandent à leur partenaire des choses qu'ils ne feraient jamais : par exemple la sodomie. J'ai pour principe de toujours répondre : « ok, tu me prends par derrière, mais après c'est moi qui m'occupe de toi ». Parce que, au fond, je ne vois pas bien la différence : est-ce parce qu'on aime la pénétration vaginale qu'on va aimer la pénétration anale ?
Et c'est assez triste de voir que pas mal de mecs se privent de cette découverte, parce qu'ils ont justement peur pour leur virilité. Personnellement, je ne trouve rien de plus viril qu'un homme qui assume ses envies et qui aime aussi parfois la stimulation anale, tout en étant purement hétéro. (Mais non Clyde, je ne te drague pas !)
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  • [+2] C'est de la lèche... le 10.03.12, 20h02 par Clyde69
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