La première chose que je retiens de ce court séjour plus encore que n’importe quel autre c’est qu’il fit la part belle aux rencontres ; et ceci jusqu’au trajet du retour où je fis encore connaissance avec des gens intéressants. Je n’ai guère passé de temps seul mais plutôt à coacher et socialiser à gauche à droite.
Trouver un moment de répit fut d’autant plus précieux pour me remémorer ces moments d’échange qui font la saveur d’une vie bien vécue.
Ou comme nous l’apprend ce proverbe Hongrois tenu de mon nouvel ami David :
« Efforcez-vous d'être toujours en bonne compagnie... même quand vous êtes seul, face à vous-même. »
« Probàljon meg mindig jo tàrsasàgban lenni ... akkor is mikor egyedül van, maga magàval. »
La deuxième chose qui m’a marqué : c’est la canicule Hongroise.
A moins de participer aux débats sur un forum dédié à la météorologie et/ou au réchauffement climatique, il est rarement passionnant de parler de la pluie et du beau temps. Je serai donc bref : il fait chaud, très chaud à Budapest en cette saison.
Cela a son importance. Non seulement parce que les filles y sont donc court-vêtues mais aussi parce que cette canicule nous a donné l’occasion d’utiliser un accessoire souvent négligé lors de sessions de drague de rue ; j’ai nommé le pistolet à eau.

La belle journée ensoleillée du samedi fut donc employée pour une large part à dénicher notre arsenal dans un centre commercial avant d’en faire bon usage dans les rues de la ville. Trois gars qui arrosent les décolletés des passantes ne passent pas inaperçus. Tant mieux.
Les réactions sont variées. Certaines sont hilares, d’autres en redemandent afin de se rafraîchir et il y a bien sûr celles, moins enjouées, qui vous balancent un parpaing à la gueule (0,01%). J’exagère mais c’est à peu près la segmentation du marché.
Au risque de prendre quelques libertés avec la chronologie des événements du week-end, je commencerai avec ces approches à main armée.
Leur intérêt premier à bien y repenser, réside dans le fait qu'elles permettent de briser la glace avant d'avoir commencé à parler. Je ne parle pas Hongrois et elles ne parlent pas toujours Anglais alors tant mieux.
“It’s marvelous fun going around in a foreign country if voices are merely sounds which leave us cold and we stare blankly at everyone that speaks to us.”
Deszö Kosztolányi (in 'Kornel Esti')
1. Vivien
J’aime beaucoup les brunes aux yeux clairs. Celle-ci attirait l’attention par une longue chevelure noire de jais et des yeux bleu-lagon qui donnent envie de se mettre à la plongée. Quand on croise un regard comme celui-ci on passe son chemin en ruminant de ne pas l'avoir abordée ou on se sort les doigts du cul et on y va.
Je la gratifiais donc d’une petite giclette de mon pistolet à eau, ce qui la fit sourire de délicieuse manière.
Bien.
Avant de faire les quelques pas qui me séparait d’elle, mon attention fut retenue par la voix d’un chanteur Irlandais : un homme, une guitare et suffisamment de talent pour se payer l’auberge de jeunesse et quelques pintes.

Je déposai à ses pieds quelques pièces et décidait de l’écouter plus longuement ; tant qu’à faire en charmante compagnie.
Nous nous assîmes donc près de la Belle pour écouter le ménestrel. La conversation fut rudimentaire. C’est le problème de ne pas parler la langue locale, certaines parlent un anglais trop approximatif pour que j’y prenne vraiment plaisir. Encore que… juste nous regarder droit dans les yeux et nous sourire comme des adolescents n’est pas dénué de charme mais bon. Je parle un peu avec le chanteur qui nous demande des suggestions de chansons. Pour amener un peu d'action dans tout ça, je vais nous chercher de l'eau potable en bouteille (mise en libre service par la ville en raison de la chaleur). Elle n’hésita pas à s’enquérir de la durée de mon séjour et nous indiqua dans quel bar elle pensait passer le début de soirée.
Mes acolytes me firent remarquer qu’elle me regarda longtemps partir en se maudissant peut-être de ne pas avoir été plus attentive en cours d’Anglais.
C’est flatteur et il m’en faut moins pour faire grimper mon mojo aussi haut que ce satané mercure.
2. Anita
En fin de journée, nous croisons un groupe de trois filles en passant devant l’opéra (un de mes monuments préférés à Budapest).

Elles sont toutes apprêtées et l’une d’entre-elles en particulier me semble fort appétissante : une jolie rousse en robe bleue perchée sur 12cm de talons. Nous faisons mouche, elles accélèrent le pas pour échapper à nos tirs croisés. La belle rousse s’écrie : « No more ! » en riant (enfin je crois).
Pris par je ne sais quel élan, je la rattrape prestement.
Elle se marre de bon cœur. J’y suis allé sans rien retenir de mon énergie, de mon envie et de ma sincérité. Cela paie généralement, je le sais depuis un bail. Mais quelque chose me dit que j’ai négligé de fournir le minimum syndical pour m’éviter les foudres de son aréopage.Moi : But I want more. I want to see you more.
Elle: Really?
Moi: Yes, I do. I’m visiting friends here for the week-end and I love the city. Maybe that's why I'm so spontaneous and it feels great. So here it is: I think you’re gorgeous and I want to see you again.
Elle (rougisseante): Oh Thanks! Well, the problem is we’re going to meet a friend. She’s waiting for us...
Moi: We’re also going to meet up with a friend, take a shower and get ready to go out tonight. What are your plans? Oh and by the way, I’m Jean-Baptiste. What’s your name?
Elle: Anita. Are you French?
Moi: Yes, I am. I’m actually visiting my French friends for the week-end, they live. I might come back soon, this place is awesome. So, where are you guys going tonight? (en regardant sans conviction dans la direction de ses amies largement ignores jusque là)
Elle: We’re not sure yet, maybe X or Y. We still have to decide. Where are you going?
Moi: We’ll probably start with a drink at Akvarium before we head to Doboz. We should stay in touch, we ‘ll send a message so we can meet for a drink later.
Elle: OK, but you’re not going to stalk me every day?
Moi: No, I’d say only every other day.
Ma vision périphérique m’informe en en effet que ses amies, dont j’ai jusqu’ici pratiquement ignoré jusqu’à l’existence vont se rappeler à mon bon souvenir.
Effectivement, au moment où nous sommes en train d’échanger les numéros sa copine vient nous casser les couilles en fronçant les sourcils et en Hongrois.
Mon acolyte voyant ça se rapproche et parle un peu avec elle en Hongrois. Mais rien n’y fait, pas même Anita pourtant majeure, vaccinée et décidée à me revoir.
Cette approche se termine donc en eau de boudin à cause précisément de son boudin de copine. Les gars, ne négligez jamais le pouvoir de la copine moche.Elle : On peut se donner rendez-vous quelque part ? Nous sortons au …
Moi : Pourquoi pas ? Nous ne savons pas encore où nous sortons mais OK, essayons.

Avant de nous séparer Anita remarque mon bracelet composé d’icônes qui me fut offert en des temps immémoriaux par une conquête d’un week-end. Cela semble l’interpeller :
Je remarque son bracelet auquel pend un pentagrame en argent. Je remarque aussi ses tatouages pour la première fois.Elle : Tu es religieux ?
Moi : Non, je porte ça purement par affectation.

Il a suffi de croiser quelques minutes plus tard la FF d’un de mes coachés pour que le plan tombe à l’eau : elle avait prévu de sortir dans le même bar qu’Anita.Moi : … et toi ? (en désignant son pentagrame)
Elle : Non, plutôt l’inverse ! (en souriant)
Moi : Parfait, on va s'entendre. A ce soir alors ! (avec un air complice que je n’avais aucunement besoin de forcer à ce stade de la conversation)
Dommage.
3. Zsofia
J’attends les gars dont l’un est en pleine conversation avec une fille.
Je me fais aborder par un groupe de jeunes femmes fêtant un enterrement de vie de jeune fille. Une fois encore, leur Anglais est assez approximatif mais elles parviennent à me demander si je souhaite acheter un string contre un peu de monnaie pour se payer des verres. Je rechigne à jouer le jeu alors j’en réinvente les règles :
Le verre, on peut se le prendre ensemble ici et maintenant. C’est toujours plus classe que de filer de la thune. Elles apprécient. Me voilà à vider un shot de Palinka avec la future mariée avant de poser pour quelques photos.

Pendant ce petit cirque j’ai aperçu et croisé le regard d’une jolie petite brune accompagnée d’une fille tatouée avec goût (ça change).
Voyant qu’elles attendent à quelques mètres, je ne tarde pas à aller leur parler.
Nous rions gentiment à ce petit malentendu et elle m’explique l’origine de son tatouage et ses références culturelles. Le sujet n’est pas dénué d’intérêt et me permet de jauger leur niveau d’expression en anglais avant de poursuivre la conversation.Moi : Hi, sorry I saw your tattoo and I have to say it caught my eye. Did you design it yourself?
Fille tatouée: How could I do it myself? It’s on my back!
Moi: I meant the initial drawing! Of course you couldn’t do it yourself even if you were a contorsionist.
Je m’adresse ensuite à l’autre et lui adresse quelques remarques élogieuses sur son maquillage. Elle me remercie et m’informe qu’elle est maquilleuse débutante et qu’elle aimerait en faire son métier.
L'autre fait du mannequinat de temps à autre.
Je sens qu’on ne va pas manquer de sujets de conversation.
Toujours un moment important les présentations. Elles me font répéter trois fois mon prénoms et je leur fais épeler le leur. Pour ceux qui se sont déjà rendu en Hongrie, avouez que pour un néophyte leur langue évoque un peu une boîte de Scrabble dont les lettres seraient éparpillées sur le sol.Moi : By the way, I’m Jean-Baptiste. What are your names?
Je leur demande ensuite si elle peuvent m’indiquer des endroits sympas pour sortir le soir.
Bon plan. Je ne m’embarrasse même pas de demander un numéro de téléphone. Je laisserai le destin faire son boulot… avec un petit coup de pouce quand même : je pense bien repasser à cette fameuse terrasse pour entamer le deuxième acte avec elles ; elles sont absolument charmantes et ce spot est un rêve pour draguer à une terrasse par un beau soir d'été.Moi : Yesterday my friends took me to Dokk Beach but we really didn’t like it all that much. Girls looked like they were 16 and the music wasn’t great either. What would you recommend? Did you here of Doboz?
Zsofia: That’s probably where we’re going tonight. It’s really fun there, you should try it. But before that we’ll have a drink here at the Akvarium for a couple of hours, maybe we can meet there later.
Je vous laisse vous faire votre idée:

La suite c’est une longue nuit de fête et de belles rencontres dans la capitale Hongroise et ça arrive dès que j’ai remis mes souvenirs et mes notes en bon ordre.