En BD, j'aime bien "Paradise Island", c'est joli, pas trop violent, et ça correspond bien à ce qui me plaît. Niveau thème et graphismes, j'apprécie Twenty, mais c'est très mal scénarisé. Un point commun entre ces deux BD est l'absence de jugement négatif ou d'humiliation envers les filles.
Et Manara pour ceux qui ne sont pas rebutés par des rapports limités à la sodomie, moi personnellement ça m'énerve à la longue. C'est dommage, j'aime ses dessins.
Fifty Shades of Grey
Mouais... on a quand même largement dépassé ça avec des auteurs comme Catherine Millet par ex qui racontent de manière carrément décomplexée leur vie sexuelle. D'ailleurs j'aurais pu la citer, de même que Catherine Robbe-Grillet qui a sorti un bouquin sur son ancien mari, Alain Robbe-Grillet, et a priori ça parle pas mal de sexe puisqu'ils ont vécu une relation libertine basée sur le SM (mais j'ai oublié le titre).Spring a écrit :Un des gros problème de la littérature érotique est qu'elle utilise très souvent une structure de récit emprunté à la morale bourgeoise : un protagoniste découvre tel ou tel vice, se fait plaisir, découvre des abîmes de félicités, puis son dépravement le (ou la) rattrape, et provoque sa perte et sa déchéance.
Le bourgeois qui lit ce récit y trouve son compte par deux fois:
- une source d"excitation qui vient titiller sa libido
- une fin qui vient confortablement confirmer ses valeurs morales, sans jamais remettre en cause son modèle de société.
Si vous faites attention, cette structure est très commune (particulièrement dans les films de cul type Dorcel), mais il ne faut pas oublier qu'elle vient des livres.
Idem si on considère Houellebecq : la sexualité n'est plus un moteur de déchéance dans le roman, mais bel et bien un moteur d'émancipation et d'épanouissement.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [0] Absolument le 17.01.13, 15h26 par Spring
Le problème de ce bouquin n'est pas d'être trop light. Par exemple le modèle de soumission qu'il propose est proche du 24/7 qui est très minoritaire car très extrême!Katsu a écrit :Si Fifty Shades est trop light, je ne saurais que vous conseiller "Les Cent Vingt Journées de Sodome" ou l'adaptation excellente "Salò ou les 120 Journées de Sodome"
Katsu
Le plaisir du BDSM est très complexe et très cérébral, dans un jeu de miroirs réfléchissants: Le soumis donne plein pouvoir au dominateur, mais en lui fixant ses limites il est celui qui détient le vrai pouvoir. De même le dominateur est en position de contrôle absolue, mais uniquement parce qu'il a réussi a acquérir la confiance du soumis.
Le soumis jouit du plaisir de se livrer VOLONTAIREMENT aux désirs d'un autre
Le dominateur jouit de l'abandon volontaire de l'autre.
C'est cette ambivalence, voir cette oxymore, qui est au coeur du SM.
Voir une femme s'abandonner complètement est un des pinacle de l'excitation érotique.
Dans ce bouquin, le SM ressemble beaucoup plus à l’extorsion sexuel, un espèce de chantage permanent, une domination subit par la soumise au lieu d'être un cadeau qu'elle fait à son maître.
De même, le maître est censé offrir à sa soumise un moment de total de lâcher prise avant que de chercher à assouvir ses pulsions.
Ce livre n'est pas trop light, il est simplement mauvais.
De même le héros n'est pas un séducteur: c'est un fantasme masturbatoire de fillette de 16 ans.
- il est beau
- il est jeune
- il est riche ( et a gagné sa fortune dans l'environnement, "en sauvant la planète")
- il est obsédé par l’héroïne qui se retrouve, sans avoir à rien faire d'autre qu'être jolie, entouré d'argent,de pouvoir et de réussite sociale (merci le message positif pour les femmes : les hommes doivent agir pour conquérir le monde, les femmes doivent se faire belle pour séduire les conquérants...)
- il a des blessures intimes qui permettra quand même à l'héroïne de jouer un peu à l'infirmière.
Bref, en plus d'être une caricature, on se retrouve dans un monde ou les hommes sauvent le monde, et les femmes sauvent les hommes. Certains voient dans ce bouquin, le portrait d'une femme moderne, j'y vois, pour ma part, une société sclérosé dans son sexisme.
Mais semble-t-il certaines femmes ont réussi à avoir des orgasmes grâce à ce bouquin, alors bon, c'est déjà ça...
Tu as tout à fait raison pour ces auteurs modernes, mais je t'invite à lire ces roman érotique à quatre sous que l'on trouve dans les gares : ils sont tous écrits sur le même modèle. D'ailleurs, dans un autre registre, histoire d'O, ne déroge pas à la règle.LuxLisbon a écrit : Mouais... on a quand même largement dépassé ça avec des auteurs comme Catherine Millet par ex qui racontent de manière carrément décomplexée leur vie sexuelle. D'ailleurs j'aurais pu la citer, de même que Catherine Robbe-Grillet qui a sorti un bouquin sur son ancien mari, Alain Robbe-Grillet, et a priori ça parle pas mal de sexe puisqu'ils ont vécu une relation libertine basée sur le SM (mais j'ai oublié le titre).
Idem si on considère Houellebecq : la sexualité n'est plus un moteur de déchéance dans le roman, mais bel et bien un moteur d'émancipation et d'épanouissement.
Millet et Houellebecq ne suivent pas ce schéma, mais non de Dieu! qu'est-ce qu'ils sont blasés! Il sont réussi a retirer tout le fun du sexe...
Peut-être qu'il ne faut pas voir ce livre sous l'angle de la soumission volontaire, tout simplement. Le fantasme de viol est assez répandu chez les femmes, à différent degrés. La soumission forcée à cet attrait que, puisqu'on ne nous demande pas notre avis, alors on peut faire n'importe quoi sans que ce soit "notre faute". J'ai lu que Fifty Shades était né en tant que fan fiction de Twilight ; je n'ai pas lu Twilight mais le fantasme des vampires est pas mal lié à la soumission forcée.Spring a écrit : Voir une femme s'abandonner complètement est un des pinacle de l'excitation érotique.
Dans ce bouquin, le SM ressemble beaucoup plus à l’extorsion sexuel, un espèce de chantage permanent, une domination subit par la soumise au lieu d'être un cadeau qu'elle fait à son maître.
C'est vrai. En tant que fantasme, ça peut se comprendre. Mais on est alors très loin du BDSM.Constant99 a écrit :Peut-être qu'il ne faut pas voir ce livre sous l'angle de la soumission volontaire, tout simplement. Le fantasme de viol est assez répandu chez les femmes, à différent degrés. La soumission forcée à cet attrait que, puisqu'on ne nous demande pas notre avis, alors on peut faire n'importe quoi sans que ce soit "notre faute". J'ai lu que Fifty Shades était né en tant que fan fiction de Twilight ; je n'ai pas lu Twilight mais le fantasme des vampires est pas mal lié à la soumission forcée.Spring a écrit : Voir une femme s'abandonner complètement est un des pinacle de l'excitation érotique.
Dans ce bouquin, le SM ressemble beaucoup plus à l’extorsion sexuel, un espèce de chantage permanent, une domination subit par la soumise au lieu d'être un cadeau qu'elle fait à son maître.
Yep, j'avoue que je connais mal les séries B de littérature érotiqueSpring a écrit :Tu as tout à fait raison pour ces auteurs modernes, mais je t'invite à lire ces roman érotique à quatre sous que l'on trouve dans les gares : ils sont tous écrits sur le même modèle. D'ailleurs, dans un autre registre, histoire d'O, ne déroge pas à la règle.
Millet et Houellebecq ne suivent pas ce schéma, mais non de Dieu! qu'est-ce qu'ils sont blasés! Il sont réussi a retirer tout le fun du sexe...

Je te rejoins pour Millet et Houellebecq, et c'est probablement un peu pour ça que je ne les ai pas cités, car ils sont quand même dans un rapport très triste à la chair. Surtout Houellebecq : on sent finalement qu'il y a une grande frustration qu'il déverse dans chacun de ses romans, où il est tiraillé entre ses désirs inassouvis et l'envie de dégrader ce qu'il ne peut pas posséder — jusqu'à faire l'apologie de la prostitution, moyen probablement le plus clair et le plus facile d'avoir accès à la sexualité.