En marge de mes nombreux et interminables efforts pour encourager les timides à vivre avec leurs peurs, accepter l'idée de se planter et aller de l'avant, je vous propose ici une activité très agréable et qui va vous aider à vous jeter à l'eau.



Le problème d'organisation: des piscines équipées de plongeoirs, il n'y en a pas partout. Et tout le monde n'habite pas au bord de la mer.
La solution: on va prendre le problème à l'envers:
--> Si vous avez pas loin de chez vous une piscine équipée de plongeoirs, ou un spot au bord de la mer avec des falaises praticables, c'est un luxe qui est à portée de vos mains. Ce serait criminel de ne pas en profiter
--> Si vous avez repéré une piscine ou un spot en pleine nature avec un peu de route à faire, eh bien ça fait une bonne idée de sortie.
Selon que c'est une piscine ou un coin en nature, ça ne sera pas la même sortie:
- Dans la nature, rameutez des potes. Ambiance pique-nique - bronzette. Convivialité et sécurité. (la sécurité, on en parlera dans un chapitre à part)
- A la piscine ce sera une sortie solo. Car c'est plus facile de mobiliser les potes pour un weekend à Deauville ou une journée au parc Astérix, plutôt que "hey les gars, ça vous dirait qu'on aille à la piscine de Morillon sur Bieuvre samedi prochain? Ils ont un plongeoir olympique, wuihuuuuuuuu"
Bon, la partie organisation, c'est fait. Après c'est vous qui voyez
I] Le plongeon, art du lâcher prise.
J'adore plonger. je l'ai peu fait dans ma vie, mais à chaque fois c'était le même délice.
Voilà ce que j'ai ressenti:
a) Debout sur le plongeoir, au bord du vide, comme un con.
Ah ouais, c'est vachement haut quand-même...

Nous y voilà. La peur de se jeter à l'eau. La peur de lâcher prise. La peur de donner soi-même l'impulsion qui propulse dans le vide, sur une trajectoire plus ou moins incontrôlable.
C'est pareil avec une fille. Vous allez vers elle, vous dites bonjour ou une connerie préparée à l'avance, et à partir de cet instant précis vous ne contrôlez plus rien. ça peut finir en triple boucle piquée avec réception vaginale, ou ça peut finir en gros plat douloureux et vexant (mais pas mortel. Faut pas dramatiser non-plus!)
Je prends quelque secondes pour profiter de l'instant. je regarde l'horizon de la piscine ou de l'océan. Je ressens cette peur qui est absolument ridicule, parce que je sais que je ne risque pas grand-chose. J'ai fait attention à la sécurité, je sais que sauf maladresse catastrophique, le seul risque que je cours, c'est de me faire claquer la gueule ou les cuisses à mon entrée dans l'eau.
Je sais que je n'ai pas à avoir peur. Et pourtant j'ai peur. J'accepte cette idée.
b) Quand faut y aller, faut y aller
Bon, c'est pas tout ça mais ça fait un moment que je suis là. Il y a les potes qui regardent, ou des gens qui attendent, et de toute façon je ne vais pas rester sur mon perchoir éternellement.
c) Eh bah allez quoi, on y va!...
Je me concentre pour prendre mon impulsion. C'est la plus grande parti de ce que je peux faire, après les dés son jetés.
Je saute.

d) En apesanteur...
...Et pas pour longtemps. En une fraction de secondes, j'essaye de me cambrer en écartant les bras, façon saut de l'ange, puis la vitesse me submerge, l'adrénaline me surcharge, et je ramène mes bras l'un contre l'autre en essayant de me positionner proprement.
e) Impact

La claque. L'eau me claque tout le corps, plus ou moins douloureusement selon mon bon positionnement. Tout juste après, peut-être même au même moment, l'eau m'accueille avec sa bienveillance glaciale. Je flotte. Je suis vivant! (non sérieux...) Je fais une ou deux brassées énergiques pour sortir la tête de l'eau, j'en profite pour respirer goulument et lisser mes cheveux avec un brin d'auto-satisfaction.
Mon corps est surchargé d'endorphine, l'hormone de la récompense.
L'eau m'a récompensé pour mon lâcher prise. Même si elle m'a fait mal, elle m'a fait du bien. Je me sens invincible.
f) Miam, encore!
Je remonte pour plonger à nouveau. Et c'est reparti pour le même délire, à part que l'appréhension d'avant le saut est un tout petit peu moins vive. Mon esprit s'accoutume au lâcher prise...
...Je me sens même carrément sexy!

(Audrey Labeau, Championne d'Europe 2012 en duo mixte)
II] sécurité et freestyle
a) Sécurité
* Se baigner avant afin d'éviter l'hydrocution.
* Vigilance en nature. Si on est en nature, bien vérifier qu'il y a du fond, ne pas plonger tout seul (ni même avec les potes qui regardent tous ailleurs).
Ayez conscience que dans une piscine ce n'est pas dangereux (enfin je crois) mais qu'en pleine nature, c'est dangereux. Je n'aime pas l'idée que vous vous scratchiez la carcasse sur les rebords d'une falaise...
* Le facteur médical par rapport au vide et au vertige
Tout ce que j'ai écrit ici part du principe que vous n'avez pas de phobie par rapport au vide, et que chez vous la sensation de vertige n'est pas accompagnée de pertes d'équilibre ni de troubles sensoriels de quelque sorte que ce soit.
Dans le cas contraire, le bon vieux plongeoir planche de la piscine ou le ponton à la cool suffisent. Des démarches thérapeutiques sont toujours possibles.
* Soyez progressifs Si c'est possible, démarrer à faible hauteur (deux ou trois mètres) et monter progressivement.
A mes yeux c'est vraiment génial de sauter de 5 ou 10 mètres. C'est à ces hauteurs que ça devient intéressant, mais c'est toujours mieux de commencer de moins haut.
De même, à chaque fois que vous sautez de plus haut, vous pouvez commencer par sauter les pieds devant pour vous familiariser à la nouvelle hauteur.
b) Freestyle?
Franchement c'est facile de plonger de haut de façon propre, pas besoin d'être un crack.
A mon avis il est absolument inutile de plonger les pieds devant (sauf pour un ou deux coups d'essai, comme je l'ai dit plus haut). Franchement ça casse toute la magie du truc.
Le salto arrière. Ah oui là les pieds entreront dans l'eau en premier, mais c'est autre-chose! Très rigolo, faisable à petite hauteur (à partir d'un mètre) et avec des grosses claques à l'arrivée! C'est ça qui est drôle, puisque ça se fait à petite hauteur. Quand à s'essayer au salto à partir de 5-10m, là j'avoue ça devient un peu casse-cou.
Et donc le bon vieux plongeon la tête la première, ça le fait.
Variante: la même chose vers l'arrière.

C'est très facile à faire. Une bête variante du plongeon classique mais en faisant dos à l'eau et en partant vers l'arrière. pour peu qu'on essaye à 2-3 mètres, on choppe le coup très vite. J'appelle ça le saut de l'antéchrist (saut de l'ange à l'envers). Je ne sais même pas si ça a un nom "officiel"
A 10 mètres ça impressionne tout le monde, et en plus ça pimente un peu le truc.
CONCLUSION
L'expression "se jeter à l'eau" est absolument parfaite. En pratiquant le plongeon, vous allez vivre cette idée, profiter des sensations que ça procure, notamment le couple adrénaline - endorphines, et surtout vous offrir un pur shoot de réussite.
Ce que je trouve absolument magique, c'est que même les plongeons qui finissent en gros plats qui explosent le ventre, les cuisses, (et plus si affinités) sont des réussites. Surtout ces plongeons-là. Car ça ne vous tue pas et ça vous rend plus fort. Vous recommencez et vous réussissez. Le pied.
Après ça, si vous arrivez encore à vous dire qu'avec une fille c'est pas pareil, eh bien franchement vous aurez l'occasion de dire bonjour à vos croyances limitantes.
Je ne vois pas quoi vous dire d'autre. ça vous fait une superbe mission pour les vacances, avec pourquoi pas un saut à l'élastique entre potes (ou touts frais payés par votre entreprise) Même délire en plus impressionnant et en une seule fois!
Amusez-vous bien!
PS: Merci de ne pas me parler de Spatch. Je suis sérieux. D'une, je me suis tapé suffisamment de photos de tronches de cakes hasbeen en allant chercher les images pour faire ce post. De deux, cette émission n’existe pas. Elle n'existe pas, c'est tout. Et ce n'est pas négociable.