[A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Note : 106

le 29.04.2013 par Famix

100 réponses / Dernière par Serial le 20.08.2013, 18h47

Pour celles et ceux qui veulent discuter et demander des conseils rencontres et séduction; comment faire avec cette fille ou ce mec; et plus généralement, comment pécho / trouver l'amour à l'ère du swipe left, notamment quand on est ni mannequin, ni un ninja de la drague.
Répondre
(globalement d'accord avec ton post; juste, je réagis sur la fin)
Alors d'un côté il y a ceux qui vont entraîner les gars à devenir plus compétitifs et contribuer à aggraver le problème. Et il y a ceux qui vont s'extirper de la pensée dominante et faire tomber un pan entier de ces croyances toxiques (valeur percue et tutti quanti) pour accéder à une vie amoureuse et sexuelle plus épanouie.
Pas d'accord.

La notion de regard des autres, ou de valeur perçue, c'est pas une croyance toxique, c'est un fait social - et parfaitement neutre : les gens se regardent, s'évaluent (et s'autoajustent les uns aux autres, en permanence).

Les gens ont des yeux; des oreilles et des croyances; ils se forgent des impressions, et au global, ça conditionne les prédispositions des uns, par rapport aux autres.

L'acceptation d'un individu (ou son refus) de cette info peut sans doute le destresser, mais en aucun cas, le soustraire à cette dynamique. Il fait partie du système. Nier le système, ou le rejeter, ne te permet pas de te soustraire à ses dynamiques. Tout au plus peux tu adopter une posture passive - mais les dynamiques demeurent, et continuent de s'appliquer à toi.



Donc dire que la notion de valeur perçue est une croyance toxique, franchement pas d'accord : c'est un concept pragmatique et qui se vérifie au quotidien.

Par contre, que quelqu'un puisse en faire une interprétation et en avoir un ressenti source d'angoisse et de malêtre, ou dire que ça puisse enfermer dans une vision utilitariste / matérialiste des relations humaines : ok.

Mais dans ce cas, ça relève de l'interprétation du mec, pas du fait lui-même.


=> "Le regard des autres existe", c'est une info neutre : après, c'est l'individu qui la passe au filtre de ses insécurités et qui peut en faire une pensée toxique / inhibitrice.


Pour moi :
  • Les gens se mesurent les uns aux autres (en one to one, one to many, many to many), à travers le filtre de leurs systèmes de valeurs (hérités de leurs tribus / milieux)
  • Tu peux pas empêcher ça - que ça te plaise ou non, tu seras regardé, et les gens se feront une opinion, plus ou moins justifiée, et plus ou moins souple. Certains te rejetteront parce qu'ils te sous-valorisent ou parce que tu entres en confrontation avec leurs croyances / valeurs /codes. D'autres t'apprécieront parce que tu entres en résonnance avec leurs croyances / valeurs / codes.
  • Dans tous les cas le regard de l'autre n'est qu'une info externe subjective ( = "c'est SON avis perso, pas un jugement absolu")
  • L'autre peut se méprendre et être berné par ses préjugés
  • Et de toutes façons, tu peux pas plaire à tout le monde (et il faut surtout pas le vouloir, ça serait une quête extrêmement destructrice)
  • Si tu choisis d'être attentif (et pas "soumis") à l'info "regard des autres" / feedback externe, tu peux t'en servir pour ajuster ta façon d'être et de faire, pour mieux t'intégrer et mieux régler ton attitude / tes échanges avec les autres. A l'inverse, ignorer les réactions des autres est un parfait moyen de marcher sur les pieds des autres, de brusquer les codes et de passer pour un indésirable.
  • Et si la notion de regard des autres angoisse ou stresse, c'est que la personne lui accorde trop d'importance et d'autorité; ou que pour une raison X ou Y, la pression sociale qui pèse sur elle est exagérée (le pb peut venir d'eux, ou de la personne, ou les deux). La pression sociale peut même être fantasmée par la personne (si elle est trop exigeante envers elle-même - comme c'est le cas de beaucoup de timides)
  • Valeur sociale PERÇUE : sous entendu : subjective. Sous entendu : à prendre comme il se doit (comme une info subjective, pas comme un jugement objectif ou une vérité absolue).

Pour moi, un coach qui voudrait désangoisser un timide, ou une personne trop soucieuse du regard des autres, doit plutôt choisir d'essayer de lui faire comprendre que le regard des autres est une donnée subjective, que simplement l'amener à penser que "c'est de la merde et de toutes façons on s'en fout".

Parce qu'à moins de vivre seul sur une île déserte, le regard des autres et leur validation (enfin... de ceux qui comptent), on s'en fout pas, c'est un facteur clé de bien être (la reconnaissance des pairs, l'acceptation par les semblables, l'appartenance à une tribu, ...).




Par ailleurs, je crois pas qu'on puisse nier que les relations amoureuses imposent un minimum de "performance" (même si oui, le mot est vilain, et que oui, je suis d'accord, on est de plus en plus objectisés).

A minima, pour plaire à quelqu'un, ton image doit entrer en resonnance avec les schémas qu'il valorise. Tu dois faire un high score dans sa grille d'évaluation perso.

- Après, est-ce qu'il est bon de chercher à le faire sciemment ou est-ce qu'il faut s'en remettre à 100% au "ça se fait tout seul, sinon tant pis parce que pas question de forcer les choses", c'est un autre débat.

- Et je reconnais que la tendance à passer chaque personne que l'on rencontre au crible de sa checklist est tout à fait effrayante. Mais 1) est-ce vraiment si répandu et si marqué que ce que dit l'article que tu cites et 2) que peut-on vraiment y faire ?

Si c'est le monde dans lequel on vit, essayons de bien faire à notre échelle, et de tenir compte intelligemment des règles que le système nous impose, et auxquelles on ne peut pas se soustraire (quant à celles auxquelles on peut se soustraire, si elles sont néfastes, donnons-nous en à coeur joie).


Pour moi, la voie saine et intelligente, c'est pas le déni ou le rejet en bloc.
C'est
1) reconnaître le regard des autres pour ce qu'il est : subjectif mais tout à fait réel pour autant;
2) accepter le fait d'être partie imparfaite d'un tout imparfait;
3) décider de faire de son mieux dans ses relations aux autres, en essayant de rester humain et tolérant (envers les autres, et envers soi-même)

En faisant ça, on se donne toutes les chances de bien appréhender ses rencontres humaines.



TL;DR :
La notion de "regard des autres" et de valeur perçue, c'est pas toxique en soit; ce qui est toxique, c'est d'y accorder trop d'importance et d'autorité; et de vouloir plaire / imposer le respect à tout le monde.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Constructif le 07.06.13, 18h32 par Blusher
FreeMan a écrit :Je trouve ton point de vue assez méprisant, dans le sens où tu pars du principe que le point de vue de l'autre n'a pas de crédibilité. En général ça signifie que l'idée te dérange parce qu'elle remet en cause ton cadre de référence et ta zone de confort.
Voyons, je ne partage pas ton opinion, mais ne remets pas en cause ta valeur inconditionnelle, donc pas de raison de te sentir attaqué :D Au delà de cette pique facile, je n'ai pas le sentiment que cela remette en cause mon cadre de référence, c'est surtout que je suis face à une notion dont je ne comprends pas la raison, mais que je partage peut-être de manière différente (j'y reviendrais).

Si je reprends mon exemple imaginaire modifié par tes soins, en effet, cela va sans doute modifier le choix du sauveteur. Toutefois à la base, pour moi le scientifique était en type bien, et le pédophile était plutôt du genre à passer à l'acte, mais ton contre-exemple soulève des questions intéressantes. Dans ton exemple, le scientifique est un "pourri", mais si comme mentionné avant, il est à deux doigts de trouver un remède contre le cancer (qui sans lui mettra des dizaines d'années à être trouvé), qui est-ce qu'on sauve ? Un pédophile qui ne passe pas à l'acte et qui se soigne ou un "pourri" qui va sauver des milliers de vies. Pour le moment, l'une des réponse que je trouve la plus adaptée est celle qu'apporte Asimov avec sa loi zéro de la robotique: "Un robot ne peut nuire à l'humanité ni, restant passif, permettre que l'humanité souffre d'un mal."

En effet, dans la vie, on va devoir malgré nous et indirectement faire du mal ou choisir de ne pas aider certains êtres humains. Je n'ai pas trouvé d'autre réponse à ce genre de choix que de chercher à voir à plus large échelle.

Je dois aussi admette que comme Constant99
[quote"Constant99"]j'ai du mal à voir la différence pratique entre la valeur de l'être et la somme de la valeur de ses comportements[/quote]

En ce qui concerne les avantages "de l'approche émotivo-rationnelle qui rejoint cette idée de valeur inconditionnelle de l'être", ce que je reproche à cette approche, c'est qu'elle se base pour moi sur une notion imaginée et non nécessaire pour atteindre le but. Pour reprendre le titre d'un livre "Tout le monde mérite d'être heureux" (dans le respect des autres). Je joue peut-être sur les mots et peut être que pour vous, c'est par la valeur intrinsèque de chacun que tout le monde mérite d'être heureux. Alors que pour moi, tout le monde mérite d'être heureux, indépendamment de cette notion.
On peut être bien et vouloir le bien mais avoir des comportements relationnels qui nous échappent et qui cause des problèmes
Tout à fait d'accord. Sans doute que le fait d'être "quelqu'un de bien" se trouve quelque part entre ce que l'on pense et ce que l'on fait. Je m'explique par un contre-exemple, une personne pourrait aussi être viscéralement raciste et du point de vue de sa raison savoir que ce ses pensées sont mauvaises et agir à l'inverse en soutenant les étrangers
Blusher a écrit :Absolument, et c'est d'ailleurs un des éléments centrals de la posture du coach professionnel et éthique. En considérant la valeur inconditionnel de son coaché il établit les conditions pour faire tomber la reine des croyances limitantes: " Je ne vaux pas assez pour mériter l'amour, le sexe ou le respect. Il faut que je performe pour les mériter. Si je ne suis pas un bon produit aucune fille ne 'm’achètera'.

Résultent de cette joyeuse vision du monde une anxiété accrue, une incapacité à établir des relations amoureuses authentiques, des capacités créatives fortement bridées et une incongruence manifeste entre le geste et la parole.
Si je suis d'accord sur les aspect négatifs de cette compétition, je trouve l'exact opposé dangereux. Si je suis sale, gros, pauvre,au social et à moitié alcoolique, ce n'est pas de me dire que j'ai de la valeur qui va m'aider, si je rêve de coucher avec des mannequins et de vivre la grande vie dans les îles. Parce qu'il y a la réalité, qui me rappellera que j'ai le choix entre m'améliorer/changer ou revoir certaines ambitions. Souvent d'ailleurs la seconde option est plutôt dans le juste, dans le sens réaliser que ce ne sont pas des conditions nécessaires à mon bonheur. Mais à nouveau, je ne vois pas la nécessité de s'appuyer sur un concept de valeur.

Je te rejoins aussi tout à fait Blusher dans ta critique du modèle néo-libéral. Le problème, c'est qu'il faudrait remettre en cause fondamentalement le système. C'est-à-dire que notre niveau de confort matériel en europe, que les gens croient indispensables à leur bonheur, ne peut exister que dans un tel système. Oui, je suis convaincu qu'on pourrait vivre plus heureux en possédant moins, en consommant moins et en gaspillant moins. Par contre, lorsque je vois le nombre de personne pour qui posséder le dernier iphone est une question de vie ou de mort, qui réussissent à se dirent contre le capitalisme, je me dis que ce n'est pas gagné et qu'ils ont du manquer un épisode.

Le pire, c'est que je suis pas sûr que ces personnes accepteraient qu'on leur montre une autre voie. J'ai même l'impression que c'est l'inverse. Nombreux sont drogués du système et ne peuvent, ni ne veulent s'en passer (il suffit de voir les 3/4 de ce qui passe à la TV).

Et c'est là qu'on retombe sur une question intéressante pour un coach: tout le monde mérite d'être aidé, mais s'ils ne le veulent pas, faut-il les aider quand même ?
Blusher a écrit : En considérant la valeur inconditionnel de son coaché il établit les conditions pour faire tomber la reine des croyances limitantes: " Je ne vaux pas assez pour mériter l'amour, le sexe ou le respect. Il faut que je performe pour les mériter.
J'ai dans mon entourage proche quelqu'un qui me semble souffrir de la croyance limitante opposée: "j'ai droit à ce qu'on me reconnaisse à ma juste valeur, qu'on me donne attention, affection, etc. et je ne devrais pas avoir besoin de changer pour y parvenir." En discutant, on est d'accord que ça ne reflète pas la réalité, mais ça n'entame pas du tout cette conviction profonde qu'il ne devrait pas y avoir besoin d'efforts pour mériter quelque chose.

Mais dans la vie adulte, l'amitié et l'affection, ça se mérite. Ce n'est pas de l'élitisme, c'est de la compétition pour des ressources limitées. Globalement les gens ont déjà une vie, des potes, et pas beaucoup de temps à consacrer à des nouveaux venus dans leur cercle social. Pour qu'ils aient envie de devenir amis avec toi, faut que tu leur apportes quelque chose, et pas juste que tu te contentes d'être là et d'attendre. Sinon, tu restes juste le pote qu'on voit une fois de temps en temps quand on y pense.
Mais dans la vie adulte, l'amitié et l'affection, ça se mérite. Ce n'est pas de l'élitisme, c'est de la compétition pour des ressources limitées. Globalement les gens ont déjà une vie, des potes, et pas beaucoup de temps à consacrer à des nouveaux venus dans leur cercle social. Pour qu'ils aient envie de devenir amis avec toi, faut que tu leur apportes quelque chose, et pas juste que tu te contentes d'être là et d'attendre. Sinon, tu restes juste le pote qu'on voit une fois de temps en temps quand on y pense.
Tu y vois une compéition pour des ressources limitées, j'y vois la possibilité d'un effort coopératif.

Et en partant du fait que tes amis ne sont tes amis que parce que tu leur apportes quelque chose, ils t'enverront chier quand ils rencontreront quelqu'un qui leur apporte plus ou mieux. idem pour les relations amoureuses. Si tu es crevé ou déprimé, il faut vite remonter la pente sinon tout le monde se barre autour de toi?

Globalement, je trouve qu'il y a pas mal de croyances à remettre en question dans ton paragraphe.
Globalement les gens ont déjà une vie, des potes, et pas beaucoup de temps à consacrer à des nouveaux venus dans leur cercle social. Pour qu'ils aient envie de devenir amis avec toi, faut que tu leur apportes quelque chose,
Et si ce quelque chose c'était précisément l'intimité dont parlait Freeman plus haut. La possibilité de passer un moment d'échange ou on ne sente pas jugé, évalué, catalogué en fonction de sa valeur avant de passer au suivant. La question est d'actualité, un phénomène qui se répand allègrement est le Fear of Missing out, il faut sans cesse s'assurer de ne pas être en train de rater une meillleure occasion avec une personne plus intéressante ailleurs.

http://www.telegraph.co.uk/women/womens ... g-Out.html
Pour moi, un coach qui voudrait désangoisser un timide, ou une personne trop soucieuse du regard des autres, doit plutôt choisir d'essayer de lui faire comprendre que le regard des autres est une donnée subjective, que simplement l'amener à penser que "c'est de la merde et de toutes façons on s'en fout".
Tu as vu que j'avais écrit ça?
Valeur sociale PERÇUE : sous entendu : subjective. Sous entendu : à prendre comme il se doit (comme une info subjective, pas comme un jugement objectif ou une vérité absolue).
Absolument, il faut d'ailleurs s'attacher à ne pas généraliser le feedback négatif d'une personne à toutes les autres personnes. "Elle m'a trouvé ennuyeux." ne signifie pas "Toutes les filles me trouvent ennuyeux." d'une part parce qu'une fille n'est pas toutes les filles et en raison de la sensibilité aux conditions initiales de l'expérience qui rend les prédictions hasardeuses.
Tu dois faire un high score dans sa grille d'évaluation perso.
Et je reconnais que la tendance à passer chaque personne que l'on rencontre au crible de sa checklist est tout à fait effrayante. Mais 1) est-ce vraiment si répandu et si marqué que ce que dit l'article que tu cites et 2) que peut-on vraiment y faire ?
Apparemment, c'est assez répandu pour que tu aies adopté cette vision des rapports de séduction.
Et oui, c'est de plus en plus répandu et ça pose problème.
Qu'est-ce qu'on peut y faire?
Envisager les rapports sociaux et notamment de séduction sous l'angle de la coopération et non de la compétition. C'est un recadrage radical et beaucoup plus en phase avec vos besoins réels et ceux des personnes qu'on est amené à rencontrer. L'ironie du truc? C'est que cela vous donne un avantage concurrentiel. :roll:
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] 100% d'accord le 08.06.13, 03h34 par FreeMan
Message à supprimer
Et c'est là qu'on retombe sur une question intéressante pour un coach: tout le monde mérite d'être aidé, mais s'ils ne le veulent pas, faut-il les aider quand même ?
La question n'est même pas de savoir s'il le faudrait ou pas. S'ils ne veulent pas être aidés il n'y a pas de demande et sans demande on ne peut pas établir le rapport collaboratif qui leur permettrait d'avancer.
Blusher a écrit :La possibilité de passer un moment d'échange ou on ne sente pas jugé, évalué, catalogué en fonction de sa valeur avant de passer au suivant.
Cette phrase me parle tellement... ma vie est une quête sans fin pour trouver et m'entourer de personnes avec qui j'ai une réelle connexion, desquelles je ne me sens pas jugé en permanence, des personnes qui se foutent de vouloir (par)être meilleures que les autres, qui ne vont pas chercher constamment tes petits points faibles et en profiter pour rassurer leur petite personne de leur supériorité, des personnes dont on ne se sent pas obligé de sortir son CV dès la première poignée de main pour être accepté. J'ai envie de pouvoir être qui je suis au jour le jour, d'exposer mes forces et mes faiblesses à la face du monde, et que le monde s'en foute.

Mais je ne pense pas que les personnes qui ne répondent pas à ces critères soit coupables de quoi que ce soit, elle sont au contraire pour moi victime, malgré leurs apparences triomphantes. Quel train de vie essoufflant elles mènent : cette course sans fin vers une perfection qui semble toujours les fuir ! Travailler toujours plus pour se payer des merdes qui ne nous apportent rien, suer toujours plus sous le poids des altères pour une esthétique de corps qui ne nous apporte rien, contrôler ses moindres faits et gestes à chaque instant pour ne laisser percevoir aucune faiblesse ! Mais qui peut vouloir de cette vie !?
Qui appelles-tu mauvais ? — Celui qui veut toujours faire honte.

Que considères-tu comme ce qu'il y a de plus humain ? — Épargner la honte à quelqu'un.

Quel est le sceau de la liberté conquise ? — Ne plus avoir honte de soi-même.
Nietzsche, Le Gai Savoir
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Ca va mieux en le disant le 08.06.13, 03h38 par FreeMan
J'allais écrire un long paragraphe, mais finalement quelques lignes vont suffire.

La séduction fait partie des situations où il faut susciter l'intérêt chez un individu ou un groupe.

Au final, ce qu'on appelle la valeur, si on l'applique aux relations amoureuses, c'est l'intérêt que l'on va susciter chez une femme.

Il faut à la fois :
- Changer pour devenir celui qui plait aux femmes qui nous plaisent
- S'affirmer tel qu'on est et croire en sa valeur

Et ensuite, il faut communiquer ce qui nous caractérise et qui génère de l'intérêt auprès d'une femme
Blusher a écrit :Tu y vois une compétition pour des ressources limitées, j'y vois la possibilité d'un effort coopératif.

Et en partant du fait que tes amis ne sont tes amis que parce que tu leur apportes quelque chose, ils t'enverront chier quand ils rencontreront quelqu'un qui leur apporte plus ou mieux. idem pour les relations amoureuses. Si tu es crevé ou déprimé, il faut vite remonter la pente sinon tout le monde se barre autour de toi?
Le terme compétition est sans doute trop connoté négativement. Pourtant, il faut se rendre à l'évidence, on deviens ami avec quelqu'un parce qu'il nous amène quelque chose: de bons moments, des bonnes conversations, voir à l'extrême le sentiment d'aider quelqu'un ou d'être moins seul. Il faut se rendre à l'évidence, à la base on choisis ces amis selon certains critères en général inconscients.

Et quand l'ami va moins bien ou se comporte mal ? La plupart des gens font pareil, on accepte en général tous que nos amis aient un coup de blues ou aillent moins bien, du moment que c'est de temps en temps. Et en règle générale on essaye de les aider. Ne serait-ce que parce que ce sont nos amis. Si c'est un inconnu que vous rencontrez la première fois et qui n'arrête pas de se plaindre de tout et que tout va mal, j'ai vraiment de la peine à croire que vous vous direz "j'ai envie de le revoir en vertu de sa valeur inconditionnelle".

Et quand l'ami va mal ou se comporte mal sur la durée. A nouveau, on va essayer de le soutenir un moment, mais si c'est permanent et d'autant plus si la personne ne cherche rien à changer, on va tous finir par dire stop. Ca sera plus ou moins tôt suivant comme on est proche et suivant notre caractère à nous. Et si un jour la personne vient vers vous en disant je veux m'en sortir ou à changé d'attitude, le fait que vous soyer amis va d'autant plus vous pousser à l'aider.

J'ai plusieurs amis qui sont tombés dans la drogue à une époque et n'avaient pas envie de s'en sortir. Comme nous n'avions plus du tout les mêmes centres d'intérêts, nous avons naturellement cessé de nous voir. Je n'avais aucune raison de mettre de côté ce qui m'intéresse pour passer mon temps avec des gens complètement défoncés, ne faisant rien de leurs journée et ne voulant rien changer à cela, même s'ils ont une valeur inconditionnelle. Par contre, le jour où certains ont voulu s'en sortir (ou s'en sont sortis pour d'autres raisons), j'ai fait ce que j'ai pu pour les aider et nous avons eu du plaisir à se revoir.

Mais pour cela, je n'ai pas besoin d'une notion de valeur inconditionnelle, puisque des valeurs comme "fidélité à ses amis", "aider les autres",... permettent aisément de remplir ce but.
Et si ce quelque chose c'était précisément l'intimité dont parlait Freeman plus haut. La possibilité de passer un moment d'échange ou on ne sente pas jugé, évalué, catalogué en fonction de sa valeur avant de passer au suivant. La question est d'actualité, un phénomène qui se répand allègrement est le Fear of Missing out, il faut sans cesse s'assurer de ne pas être en train de rater une meillleure occasion avec une personne plus intéressante ailleurs.
Ici, il s'agit en l’occurrence d'une course au toujours plus, toujours mieux. Mais ce n'est pas la seule voie: on peut avoir des exigences de base et une fois celles-ci remplies en être satisfait et ne plus vouloir plus.

Si je me risque à une nouvelle comparaison matérielle, j'ai un vieux téléphone portable tout simple et une voiture d'environ 15 ans. Ce que je leur demande, c'est respectivement de pouvoir téléphoner et me conduire où je veux. Du moment que ma demande initiale est satisfaite, j'estime que changer pour mieux ne me rendra pas plus heureux et je ne le fais pas. Et le pire, c'est que je pourrais tout à fait changer, ce qui étonne d'ailleurs beaucoup certaines personnes que je connais.

Pourquoi en serait-il différent des amis ou des femmes ? Du moment que ceux que nous sommes heureux avec ceux que l'on a, pourquoi vouloir mieux, plus ou autre chose ? Mais s'ils ne nous apportent rien, même pas la "possibilité de passer un moment d'échange", as-t-on vraiment envie de passer du temps avec ces personnes ou préférons-nous le faire avec ceux qui nous offrent cette possibilité ?

Donc on choisis bien les gens selon certains critères inconscients. Même vous, Blusher et FreeMan. Sinon, pourquoi ne passez-vous pas autant de temps avec des junkie défoncés du soir au matin et ne couchez-vous pas avec des femmes de 120 kg qui passent leur temps devant les anges de la téléréalité, qu'avec des personnes intéressantes et des jolie filles ?

Là où ça deviens grave et où je vous rejoins tout à fait, c'est quand on cherche à rationaliser ces critères, qu'on commence à passer les gens au crible de sa checklist. Mais on tombe dans un autre problème.

Si je fais une comparaison avec la nourriture, il y a tout un monde entre manger tout ce que vous trouvez fusse dans un poubelle et faire analyser tous vos aliments par un laboratoire.
Envisager les rapports sociaux et notamment de séduction sous l'angle de la coopération et non de la compétition. C'est un recadrage radical et beaucoup plus en phase avec vos besoins réels et ceux des personnes qu'on est amené à rencontrer. L'ironie du truc? C'est que cela vous donne un avantage concurrentiel. :roll:
Très intéressant et tout à fait d'accord sur le fait de voir les relations interpersonnelles comme une coopération, plutôt que comme une compétitions.

A noter qu'il faut tout de même être au moins deux pour coopérer et surtout avoir un objectif commun et compatible.

Si vous êtes deux hommes intéressés par une fille et qu'aucun ne serait contre un plan à trois, pas de souci pour coopérer. Par contre si vous êtes dans le cas où vous voulez tous une relation exclusive, il devient nettement plus difficile de coopérer, puisqu'il y a une compétition. Mais il est possible de le faire dans un certain cadre et un certain respect.

Lorsqu'il doit y avoir compétition, j'aime bien l'idée des chevaliers ou des pilotes de la Grande Guerre, qui dans l'imagerie collective avaient du respect pour leur adversaire et s'abstenait de lui faire des coups bas.

Quand il y a ce respect, compétition et coopération ne sont souvent même plus contradictoires. Si je prends par exemple certains matchs de tennis entre joueurs qui s'apprécient, on a à la fois une compétition pour le match et une coopération dans le sens de donner un beau spectacle et d'avoir du plaisir pour les joueurs.

Ca peut aussi être pareil pour les filles. C'est d'ailleurs pour ça que je n'ai jamais suivi les règles du wing, comme quoi la "cible" de l'autre, c'est sacré. Au contre, avec certains amis, c'était même l'un des intérêt du jeu, d'être deux sur la même fille tout en étant évidant pour la fille que nous étions amis de par notre comportement. C'est bien sûr différent, lorsque l'ami est déjà dans une relation avec la fille et où ce petit jeu n'a plus lieu d'être.
Crooked a écrit : Cette phrase me parle tellement... ma vie est une quête sans fin pour trouver et m'entourer de personnes avec qui j'ai une réelle connexion, desquelles je ne me sens pas jugé en permanence, des personnes qui se foutent de vouloir (par)être meilleures que les autres, qui ne vont pas chercher constamment tes petits points faibles et en profiter pour rassurer leur petite personne de leur supériorité, des personnes dont on ne se sent pas obligé de sortir son CV dès la première poignée de main pour être accepté. J'ai envie de pouvoir être qui je suis au jour le jour, d'exposer mes forces et mes faiblesses à la face du monde, et que le monde s'en foute.

Bizarrement depuis que j'ai arrêté de juger les gens et que je suis sorti de cette "guerre des valeurs", les gens dont tu parles ont disparus, ou ils sont devenus très minoritaires.
J'ai l'impression qu'on voit le monde et les gens à travers son prisme. Quand tu cherches inconsciemment à devenir le meilleur, t'as l'impression que tout le monde cherche à le devenir. Quand tu t'en fous, tu te rend compte que c'est le cas pour la plupart, et que c'est pas dur d'avoir des relations saines.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Absolument le 08.06.13, 10h49 par FreeMan
Répondre