La douance qu'est ce que c'est ? topo général

Note : 16

le 20.09.2015 par eibiki

18 réponses / Dernière par Mr.Smooth le 15.10.2015, 19h46

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Bonsoir à tous,

En parcourant le forum je n'ai visiblement pas vu de sujets traitants de la douance. Pour ceux qui seraient curieux je prends donc le temps de partager mon expérience personnelle (et briser quelques clichés aussi) sur le sujet. Peut-être que ça éclairera certains sur des difficultés sur lesquelles ils n’ont jamais mis de mots, ou encore enrichira la compréhension des membres sur ce type de personnalités.

Je vais essayer de garder ce billet court et renvoyer les gens qui ont envie d’aller plus loin vers l’ouvrage de Christel Petitcollin « Je pense trop : comment canaliser un mental trop envahissant » qui reste un excellent ouvrage de vulgarisation.

Je risque certainement de parler de mon expérience personnelle, puisque je suis concerné par le cas, afin de commencer à briser les clichés :
La douance désignée pour qualifier « les surdoués », les « surefficients mentaux » et autres Rainman en puissance n’a souvent rien d’un cadeau. Comme chaque personne cela apporte des bons et des mauvais côtés. Ce n’est selon moi pas vraiment à envier ni à copier. D’ailleurs la majorité des surdoués très prononcés se suicident selon les recherches faites récemment… A ceux qui ont en tête le cliché du génie voire de Bradley Cooper dans Limitless, je vais briser le premier cliché et balancer que ça ne marche pas comme ça. Beaucoup de surdoués sont des gens « normaux ». Avec un fonctionnement cérébral différent certes mais pas plus remarquables que les autres. C’est souvent même l’inverse car la douance à un prix, j’en parlerai plus tard.

La douance qu’est-ce que c’est et comment on « la détecte » ?
A l’heure actuelle nous ne savons pas quantifier ce qu’est l’intelligence. Bien sûr nous savons dire si un individu est meilleur qu’un autre dans tel ou tel domaine mais l’intelligence n’est pas qu’une histoire de maths ou de réussite. Il a aussi l’intelligence spatiale, émotionnelle, sociale,… tout un tas de branches qui rendent l’évaluation globale difficilement précise. Alors qui est dans la boite et qui est en dehors ?
La douance se caractérise surtout par une activité cérébrale plus intense (c’est, il me semble, à ce jour le seul critère précis). Les tests de QI sont biens souvent une arnaque considérable… Le test WAIS lui-même laisse une grosse marge de manœuvre à la psychologie générale du personnage. Car contrairement à ce que l’on croit ce n’est pas parce qu’on est meilleur que les autres ou qu’on saute des classes que l’on est catégorisé comme HP (haut potentiel). Lorsqu’un psy tombe sur un HP il le sait en général, ça transpire sur eux tellement ils sont compliqués et détonnent. Le test tel que le WAIS appuie seulement ce diagnostic psychologique.
La douance c’est donc une hyperactivité cérébrale et un mode de pensée généralement assez différent.
Pour étayer un peu mon propos avec mon expérience personnelle afin que ça aiguille peut être certains :

Histoire perso (j’indique pour ceux qui voudraient le sauter)
J’ai toujours détonné et je n’ai été diagnostiqué il y a 1 an et demi soit à 22 ans. C’est marrant mais ce fut FTS mon déclencheur (donc je rends un peu à la communauté en écrivant ceci). Je suis tombé sur le MBTI et fan de développement personnel, toujours incompris des autres et même de moi-même je suis allé le faire. J’ai essayé les tests gratuits sur pas mal de sites et je tombais toujours sur le même profil : INFJ. Je suis allé le faire dans un centre cette fois afin d’être sûr car la description m’a frappée de vérité. Je ne vous raconte pas le choc quand j’ai découvert ça. C’est peut-être idiot à dire mais quand on se sent tellement différent, super émotif, solitaire même dans sa propre famille,… et que rien n’y fait malgré toutes les techniques de développement personnel, les efforts mis en place,… lorsqu’on se rend compte qu’on est pas « cassé » et qu’on comprend qu’on est pas seul ça change tout. Après ça on peut gravir des montagnes. Tout part donc de FTS ! Je suis donc sincèrement reconnaissant.
Donc j’étais donc tout content et ça a duré 6 mois. Moral au top ! C’était le premier grand pas sans lequel je n’aurai jamais eu l’idée d’aller plus loin.

Le second step a été quand j’ai vraiment commencé à réaliser que j’avais de gros problème avec mon cerveau. Je suis du genre à rester stimulé longtemps pour ce que j’aime et j’arrive à me forcer comme tout le monde quand ça ne me plait pas mais qu’il faut le faire. Mais déjà que parfois c’était difficile de canaliser mon attention (j’aime faire au moins 2 ou 3 trucs simultanément… avant ça j’avais jamais remis dans le contexte en revanche) mais un jour j’ai perdu ce que j’appelle « la lutte contre mon cerveau ». Càd que j’avais beau essayer de me concentrer quand mon patron me parlait rien à faire je ne comprenais plus ! Mais vraiment au sens imagé du terme ça sonnait « bla bla » dans ma tête. Sans mentir « bla bla ». J’avais beau forcer encore et encore je ne pouvais pas ne pas penser à ce dont mon cerveau avait envie. Ça vous est déjà arrivé ? Enfin après une réunion une de mes collègue est venue me voir en me disant qu’on voyait que j’avais « les yeux vitreux du mec ailleurs » dans mes conversations avec mon boss, j’ai décidé qu’il fallait que je fasse quelque chose car ça devenait encombrant, et surtout voyant, car ça faisait déjà 2 bonnes semaines que je n’entendais plus rien de cohérent (assez étrange d’ailleurs comme expérience). J’étais dans mon petit monde. Alors j’ai décidé d’acheter le livre que j’ai cité plus haut. Je me suis dit que ça serait un livre orienté encore une fois développement personnel, technique de concentration et je l’ai commandé sans prétention. De toute façon le titre collait parfaitement à ma situation et je voulais dompter ce mental retord. Et là paf ! Une autre claque en l’ouvrant!

Donc on passe à la 3eme étape puisque ce livre ne traitait pas vraiment de la concentration mais des surdoués. Je l’ai ouvert et même si ce n’est pas ce que je croyais dès les premières lignes en fait ça a fait comme un « tilt » en moi ! J’en revenais pas, je buvais chaque ligne qui me décrivait comme si j’avais écrit mon autobiographie. Une vraie révélation et un grand choc à vrai dire. Si ça fait le même effet aux lecteurs je vous conseille de faire comme moi et de passer le WAIS après, puis de rejoindre MENSA, etc. Ce sont de grands piliers pour entamer cette nouvelle compréhension de soi. Ceci clos donc la partie personnelle de ce billet.


Concrètement les différences majeures ?
Les différences majeures tiennent encore une fois au fonctionnement du cerveau. Car le cerveau d’un HP a certes des points forts tels que : grande résilience, énergie increvable, facilité pour les choses compliquées (c’est d’ailleurs pour ça que souvent les HP sont mis sous les projecteurs plus que d’autres. C’est que notre cerveau aime la difficulté donc ça peut faire des avancées sympas), hyperesthésie, sensibilité,… Plein de bonnes choses en somme.
Alors maintenant pourquoi en somme on voudrait pas tous être comme ça ? Et bien car ça implique aussi d’avoir des points tous aussi négativement gros dans la balance. Car oui les HP sont en fait comme des culbutos. Ils vont d’un extrême à l’autre. Et tout comme l’extrêmement positif c’est super, l’extrêmement négatif emporte vite au fond du trou. Et il est plus facile de broyer du noir que de voir le bon côté quand on est surdoué car la rapidité de pensée empêche également la stabilité. Pas d’autosatisfaction, de repris, jamais de stabilité mentale.

Donc en négatif on trouve par exemple hyper émotif (j’en connais qui pleurent en permanence devant une belle chose par exemple), hyper bipolaire, hyper dépressif (bon l’avantage on peut redevenir joyeux en 2s, d’où l’incompréhension des gens souvent), hyper cérébral donc avec très peu de lâcher prise, hyper pas doué à l’inverse pour les choses qui sont simples pour tout le monde contrairement aux choses difficiles, etc.
En fait dites-vous qu’un HP ça va ça vient d’un côté ou de l’autre du positif et du négatif mais ça reste toujours dans les extrêmes. Hyper fidèle, hyper motivé, « hyper manque de confiance », hyper sensitif, hyper tout ce que vous voulez !

Pour ceux qui y cherchent une explication c’est là encore dû à la configuration du cerveau. L’hyperactivité neuronale crée en réalité des chemins de pensées très rapides, souvent originaux aussi, qui développent les émotions et les constructions mentales.
Par exemple en ce qui concerne la confiance en soi, imaginez que vous ayez un doute un jour avec une fille en plein date. Je simplifie mais un mec « normal » aura peut-être un ou deux doutes. Forcément le Hp en aura 15 dans le même temps. Donc vous vous retrouvez avec un canard impossible de reprendre confiance. De même un Hp a souvent un avis sur tout qui nécessite une thèse (vous avez vu mon pavé ?!).


Bref nous sommes des gens intéressants, souvent des mines d’informations utiles/ inutiles, sensibles, etc MAIS plus chiants que nous tu ne trouves pas ! On a toujours à redire et les débats de toute façon nous stimulent pendant des jours. Cela rend les relations interpersonnelles vraiment difficiles.

J’ai d’ailleurs la chance de faire partie de ce qu’on appelle les surdoués « de la première tranche » avec juste un léger autisme (merci de désavantage concurrentiel en terme de drague xD) car je ne veux pas dire de bêtise mais même entre HP on est divisé en tranche : càd que chaque 5 ou 10 points de QI en gros on monte d’un pallier dans l’échelle de l’incompréhension. Pour illustrer, imaginez qu’un mur à deux couleurs. Il est facile de trouver d’autres murs similaires, d’établir des comparaisons, etc. Si maintenant vous prenez des murs avec 50 combinaisons de couleurs supplémentaires non seulement vous ne trouverez pas de murs similaires mais plus il vous sera impossible de vous associer aux autres. En réalité plus on est « intelligent » plus notre cartographie mentale, émotive, représentative, etc est différente. Impossible donc de trouver des points communs ou de partager une vision du monde avec les gens. Ça devient trop personnel, trop unique. C’est pour ça que bcp de surdoués sont d’ailleurs autistes, isolés et incompris. Moi-même j’avoue que je ne comprenais pas les gens avec qui j’étais souvent. Perso je trouve ça fantastique un mec qui voit la musique en couleur et qui le restitue mais je ne peux pas comprendre, juste constater.
Pour conclure je dirai donc juste que l'intelligence n'est donc pas forcément un cadeau. Un outil fantastique tout autant qu'un fardeau qu'on porte seul.

J’espère ne pas avoir été trop pompeux et avoir restitué tout ça de manière intéressante.
Pour ceux qui auront eu la patience et le courage de me lire n’hésitez pas à poster vos questions/ retours.

Ciao ;)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Du grand n'importe quoi le 21.09.15, 10h04 par Mr.Smooth
  • [+1] Intéressant le 21.09.15, 10h56 par Hypnoziss
  • [+1] Intéressant le 22.09.15, 20h05 par Rickhunter
  • [+1] A lire le 23.09.15, 13h16 par Nidwazo
  • [0] Pas convaincu le 16.10.15, 00h17 par Crow
  • [0] Pas convaincu le 30.05.16, 01h14 par Jsh
Interessant, je suis moi-même dans ce cas. Même si les tests de QI sont douteux, ca n'empeche que je rentre dans a peu pres toutes les catégories que tu décris.

Je confirme les galeres niveau broyer du noir, grosse sensibilité et, dans mon cas souvent, sensation de vanité dans le monde (a force de trop chercher à comprendre ce qui se passe).

Je rajoute quelques addictions et une tendance à passer de deux paquets par jour à zéro.

Tout ca pour te demander : t'as d'autres livres à conseiller sur le sujet?
C'est absolument n'importe quoi.
Il n'y a pas d'études directe qui démontre qu'un HP serait doté de trucs pour "compenser" le côté développement cérébral.

Quand on dit "penser trop" et "avoir des difficultés sociales" il faut arrêter de voir systématiquement un bonus du style "je suis HP".
Ca prouve seulement que certains s'enferment dans la réflexion par peur d'action.

Le côté HP et IQ, il n'y a aucune méthode scientifique avérée pour les détecter, et ça doit varier d'un psy à l'autre.
Pour les gens un perdus socialement, ce diagnostic est une bouée de sauvetage parce que ça sert d'excuse.

Certains disent que c'est le QI, d'autres exceller dans un domaine, d'autres exceller dans plusieurs domaines.
Bref, il n'y a aucun consensus, c'est donné à tire larigot.
J'ai des amis qui ont énormément souffert de ça à l'époque ou ça devenait hype: on les a détectés HP soi disant, en promettant à leur parents qu'ils réussiraient hyper facilement partout, et plus tard pour eux ça a été le désenchantement assez violent.
Ou des gens dits "précoces" qui ont juste un développement très tôt mais une capacité "normale" en fin de compte.
Beaucoup de surdoués sont des gens « normaux ». Avec un fonctionnement cérébral différent certes mais pas plus remarquables que les autres.
Donc ça ne veut rien dire, comme tu le formules.
C'est un statut fourre tout et écran.

T'as pas vraiment moyen de trouver des gens brillants, juste, on le sent par le biais de faisceaux d'indices.


Il se trouve que moi aussi je suis supposé être HP, activité cérébrale très intense, sensorialité exacerbée (en gros beaucoup d'information rentre et beaucoup d'information est traitée de manière consciente, et en ressort). So what? Ca me fait une belle jambe.

Mes problèmes relationnels, mon émotivité forte, ça n'avait aucun rapport avec ça. Et ça n'en était pas la cause non plus. Bizarrement quand j'ai pris le problème là ou il fallait il y a 2 ans et demi/3 ans, tout a été réglé.

D'ailleurs, on ne devrait pas dire "penser trop" dans ces cas là, mais "penser mal".
Trop de gens (dont moi avant) disaient "oui je pense trop", comme en se félicitant à moitié.
Non.
Mal.
Mal parce que ça t'empêches d'atteindre tes objectifs, parce que tu te réfugies derrière.
Les gens intelligents ou beaux ou que sais-je n'ont pas "à payer avec des défauts à côté", plus sensibles, plus je sais pas quoi. Il n'y a pas de prix à payer pour ce genre de choses.
Tu l'es, ou tu l'es pas, tu peux le devenir ou peux pas le devenir, tu l'es ou tu l'es pas.


Il faut faire EXCESSIVEMENT attention avec les diagnostics HP, j'ai vu des gens prendre ça comme le messie et en justifier une vie souvent solidaire, faites de "j'aurais pu..Parce que je suis HP".

A côté de ça, je connais des gens parfaitement brillants qui ne souffrent en aucun cas d'une mal pensée ou de problèmes relationnels.
Bref nous sommes des gens intéressants, souvent des mines d’informations utiles/ inutiles, sensibles, etc MAIS plus chiants que nous tu ne trouves pas !
Mais juste non, c'est une généralisation un peu ridicule. Voir franchement.

Pour ceux qui y cherchent une explication c’est là encore dû à la configuration du cerveau. L’hyperactivité neuronale crée en réalité des chemins de pensées très rapides, souvent originaux aussi, qui développent les émotions et les constructions mentales.
Oui.
Mais ton développement sur les doutes n'est pas forcément là.
Moi j'ai aussi été un mec grevé des doutes, et je le suis toujours, je me suis toujours remis outrageusement en question.
Mais c'est pas un "effet direct" de cette configuration, c'est juste un laisser aller très commun chez les humains.
Après, avoir un doute méthodique voir philosophique (pour jouer sur les mots), ne pas se prendre trop au sérieux, savoir qu'on qu'un être vivant sans importance dans le cosmos (ce genre de machins), c'est sain.
Le reste ce sont juste des barrières qui en sont en rien causées par le cognitif purement intellect.

C’est pour ça que bcp de surdoués sont d’ailleurs autistes, isolés et incompris
Grosse généralisation.
Oui t'as des mecs brillants solitaires, autistes. Mais c'est pas forcément le cas, ça n'est pas lié à une condition mais à l'individu.

J'ai par exemple beaucoup de mal à parler de choses "superficielles" avec les gens (mis à part déconner et les nanas, j'ai du mal à parler de foot, du temps, des banalités). J'aime parler franc, profond, au but, j'aime les théories, les développements.
T'apprends juste qu'il y a manière de faire;

Si t'es le mec solitaire qui parle jamais a personne, et que tu viens parler aux gens façon Zarathustra (j'ai vu la lumière, chers non HP, écoutez donc!) entre le dessert et le fromage, en étant sur d'être supérieur, bah oui tu vas te faire jeter.
C'est normal parce que t'agis comme un trou du cul.

Mais si tu sympathise avec les gens, pas forcément avec tout le monde; les gens que tu penses pouvoir apprécier (indice, si vous ne dites "personnes", ça me fera rire) et leur parler en partageant, ça va être une force.

Il y a beaucoup dans l'attitude, la manière et l'agrément.
Donc HP ou pas, cherchez là.
D'autre part, la maitrise des émotions (qui chez moi on pu être effectivement très fortes) ça vient en s'accrochant quand on passe le pas de l'action. C'est commun.
C'est dur, mais ça s'appelle grandir.





Pour terminer, je tiens à signaler que mon message n'as rien d'une attaque, vraiment.
C'est juste un message pour contrebalancer le tiens, faire des rappels, mettre des alertes aussi, prévenir contre la fuite en avant.
La plupart des gens qui se vendent HP de mon expérience c'était des gens qui souffraient de leur vie sociale et qui en cherchaient une explication/diagnostic, pas l'inverse.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] 100% d'accord le 21.09.15, 11h39 par Yragael
  • [0] Intéressant le 21.09.15, 12h59 par The_PoP
  • [+3] Absolument le 30.05.16, 01h13 par Jsh
C'est marrant je me reconnais à la fois dans les posts d'eibiki et d'Owen mais aussi dans celui de Smooth.

Je suis un peu partagé parce que d'un côté il ne faut pas nier que certains ont des difficultés avec les codes sociaux, une tendance à se perdre dans leurs pensées, à devenir anxieux pour des situations anodines (vécu des milliers de fois), de l'autre on a effectivement tendance à utiliser ça (se savoir autiste, avoir un MBTI particulier, être en marge des autres...) pour se rassurer plutôt que de travailler sur le problème et ses solutions.

On ne peut nier non plus que certains sont très extravertis et d'autres beaucoup moins.

Smooth pointe très bien les effets pervers de la chose : si tu te définis toi même comme différent alors tu vas inconsciemment te forcer à agir différemment juste pour entretenir cette image que tu as de toi, car c'est plus facile que de prendre des risques. L'exemple typique c'est de se dire "je n'ai pas de succès avec les femmes car je suis un mec gentil et émotif" plutôt que de travailler son apparence, sa sociabilité et faire des approches.

En bref, pour avoir les mêmes difficultés que toi eibiki, je te comprends, cela dit je pense que c'est contreproductif de se définir par ses difficultés et chercher à les expliquer plutôt que de travailler sur soi.
Mr.Smooth a écrit : D'ailleurs, on ne devrait pas dire "penser trop" dans ces cas là, mais "penser mal".
Trop de gens (dont moi avant) disaient "oui je pense trop", comme en se félicitant à moitié.
Non.
Mal.
Mal parce que ça t'empêches d'atteindre tes objectifs, parce que tu te réfugies derrière.
D'ailleurs il n'y a rien d'intelligent à se laisser enfermer dans une boucle de réflexion qui n'amène à aucunes conclusions...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] 100% d'accord le 21.09.15, 14h04 par Mr.Smooth
  • [0] +1 le 15.10.15, 20h26 par Rickhunter
Yragael a écrit : D'ailleurs il n'y a rien d'intelligent à se laisser enfermer dans une boucle de réflexion qui n'amène à aucunes conclusions...
Mais ça reste un comportement fréquent chez certaines personnes, comment expliquer ça ?
Pour Owen, mis à part le livre déjà cité, j'ai abordé le livre des 8 intelligences de Howard Garder, pas mal de publications scientifiques sur le sujet ou alors certaines conférences MENSA sont pas trop mal sur youtube.

Pour Mr. Smooth, aucun soucis je ne prétendais pas faire un monologue en ouvrant le sujet ici et d'ailleurs ton post apporte des nuances que je n'ai pas précisé, premièrement parce que mon premier message avait vocation à être un "topo général" comme précisé dans le titre mais aussi parce qu'il y aurait beaucoup à dire et évidemment que j'ai vulgarisé ! Néanmoins ton message apporte aussi au débat et viens affiner la chose donc ça me va !

Ce qui me frappe en revanche, mais c'est certainement que c'est moi qui ne l'est pas assez mis en avant visiblement, c'est que tu penses qu'au final ce post fait la promotion d'une "bouée de sauvetage". Je ne pensais pas avoir rendu ça si attirant si ?
Beaucoup de surdoués sont des gens « normaux ». Avec un fonctionnement cérébral différent certes mais pas plus remarquables que les autres.
Ici je soulignais simplement le fait que être qualifié de "surdoué" par les psy n'a absolument aucun rapport avec la réussite dans notre société. La réussite c'est avant tout une histoire de mental, pas nécessairement d'intelligence. L'intelligence ça aide mais ça ne fait pas tout. C'est comme dans la drague, le physique c'est pas le plus important.

Tout comme je cite pour faire écho à l'histoire de tes potes face aux psy des années 80-90 qui se sont senti pousser des ailes en distribuant des "HP label" a la pelle:
contrairement à ce que l’on croit ce n’est pas parce qu’on est meilleur que les autres ou qu’on saute des classes que l’on est catégorisé comme HP (haut potentiel).
Encore une fois la réussite n'a STRICTEMENT rien à voir avec cette "distinction". Ce n'est ni une bouée de sauvetage ni une garantie de quoi que soit. En revanche, et là je parle pour mon cas, sans avoir débloqué un quelconque potentiel de gourou ou je ne sais quoi, le fait qu'à l'époque on m'ait expliqué certains besoins ou traits de ma personnalité sur lesquels j'avais du mal à poser des mots m'a permis d'accélérer le travail que j'avais à faire en développement personnel et sur lesquels je passais à côté.


En revanche, et là aussi je te rejoins là dessus, ça ne doit pas devenir une grille de lecture qui brouille la réalité. Certes le savoir aide à avancer sur certains points dans le sens où cela pointe des différences notables qu'il est utile de connaitre, mais ce n'est pas une finalité qui nous détermine. Ça doit plutôt être une base qui sert à renforcer le travail d'amélioration continue qu'on fait tous sur nous même.
Pour dire vrai j'ai même arrêté d'aller au conférence MENSA et GAPESM une fois que j'ai eu assez de grain à moudre sur comment tirer profit de tout ça. L'ambiance y était exactement comme tu peux le décrire: morose, des gens résignés et reclus dans leur "catégorisation" et persuadés d'être différents et solitaire à vie. Je pense que c'est dommage...

ça va peut être porter sujet à débat cette phrase mais: en fait être défini (je n'aime pas les cases mais bon...) comme HP ça change à la fois tout et rien. Tout parce que tu peux comprendre des choses sur toi sur lesquels tu n'as jamais percuté et qui t'aideront à par exemple assainir tes relations sociales, lâcher prise sur certaines choses,... et à la fois rien, car ça ne provoque pas de changements majeurs que vous ne pourriez pas provoquer vous même avec du travail, de la réflexion,... ce qui rejoint:
Il y a beaucoup dans l'attitude, la manière et l'agrément.
Donc HP ou pas, cherchez là.
Je conclus donc en disant que le but de ce topic n'est pas de faire trouver un sens aux gens en souffrance mais de renforcer la compréhension des personnes qui peuvent à juste titre être concernés afin qu'ils tirent le meilleur partie de ces forces et différences.
Merci d'avoir fait avancer le débat afin que ça évite de tomber dans certains clichés.
Syd_ a écrit :
Yragael a écrit : D'ailleurs il n'y a rien d'intelligent à se laisser enfermer dans une boucle de réflexion qui n'amène à aucunes conclusions...
Mais ça reste un comportement fréquent chez certaines personnes, comment expliquer ça ?
De par ma propre expérience en tant qu'humble INTP et afin de ne pas faire des généralités...

En ce qui me concerne la peur de l’échec est tellement difficile à surmonter, que l'inaction et le conceptuel me parais globalement suffisant, que ce soit en amour en relationnel etc...

Et quand l'action est bloqué et inhibé il ne reste plus que la "réflexion" qui du coup se boucle elle même et s'amplifie jusqu'à rupture : Dépression durable ou passagère, selon l'intensité de mon implication et donc de l'impact de l'échec attendu car considéré comme seul issue logique...
L'échec étant acté en théorie, inutile de s'exposer à la pratique.

Et quand il y a passage à la pratique parce que parfois tu n'as pas le choix et dois sauter le pas (une vrai corvée, que ce soit draguer, sortir, faire une activité quelconque...) ben l'échec conforte la réflexion initiale, et en cas de très rare réussite elle a été si intensément réfléchie et du coup en grande partie "fantasmé" et exagéré qu'elle se révèle finalement décevante dans le vécus, comparé à ce qui avait été imaginé.

Donc finalement la récompense émotionnel est plus forte si je me conforte dans un fantasme conceptuel et théorique, que dans l'action en elle même, dont je ne tire finalement que peu de satisfaction... Une fois encré dans le réel ça devient juste... Normal et donc banal et donc sans grand intérêt...

Et quand parfois j'ai la sensation de faire quelque chose de quand même pas mal, j'ai souvent le sentiment que les efforts consentis pour y arriver étaient trop élevé au vu du résultat... Bref je suis jamais content de moi quoi...

Et tout ce temps à imaginer, prévoir, rêvassé, empiète sur le reste, ce qui est donc stérile contre productif et donc même si c'est une activité cérébrale elle est tout sauf intelligente...

CQFD

Voila à chaud ce que j'ai l'impression personnellement de subir, si ça peu orienter certains qui sauront comment s'aider eux même... Je n'ai pas l'impression que je vais en sortir de si tôt.

J'ignore si c'est pertinent, mais j'ai peur de faire des généralités maladroites et erronés en me lançant dans une diatribe plus généraliste donc faudra vous contenter de mon vécu propre en la matière.

3615 my_life toussa...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Intéressant le 21.09.15, 18h51 par Syd_
Une chose aussi: il y a le phénomène inverse. Les mecs qui sont très bons parce qu'ils ne font que ça de leur vie et que c'est presque normal dans leur cas d'être à ce niveau. Tu les sors de là et ils sont nuls. Ils sont pris dans un cercle vertueux en terme de compétence mais vicieux socialement. Et c'est certainement le second qui nourrit le premier.
Sinon je connais un peu le truc et j'ai connu des aspies auto proclamés (t'en trouve des tas sur les forums de geeks parce que même dans une catégorie dénigrée socialement il en faut toujours pour chercher à avoir une plus grosse bite).
Tous les gens qui sont hyperactifs mentalement sont pas surdoués au passage. Ça rentre dans les catégories des névroses ou psychoses productives parfois ou simplement de tda (mais il paraît que ce serait une invention).
Mais la plupart on juste la capacité d'attention d'un lapin crétin. D'autres au contraire sont bloqués et gambergent trop de manière obsessionnelle mais ça ne produit pas comme certains mecs surdoués qui sont au contraire très "calmes" et pas forcément dérangés et bouillonnants. Ça c'est une image d'Hollywood.
Lire la bio de Paul Erdos pour ça. Un mec tranquille avec une famille et tout. Le mec le plus à la cool du monde, très mesuré tout ça. Et si a écrit des articles dans tellement de disciplines scientifiques que y a des mecs qui mesurent la distance entre lui et eux par collaborateurs interposés. Einstein est sans doute l'un des mecs les plus intelligents portés par cette terre et c'était un mec très apte socialement d'après les différents lectures que j'ai faites de sa vie.
Faut faire la différence entre un moteur qui tourne mieux et un qui gaspille. Celui qui gaspille il ira pas forcément plus vite qu'une mobylette.
Alors qui est dans la boite et qui est en dehors ?
Bon ben déjà je trouve que c'est pas nécessairement la bonne question, car en tant qu'HP (ou pas), on a plutot tendance à vouloir la défoncer la boite, il n'y a pas de boite, les boites c'est énervant, et je connais plein de gens qui ont été diagnostiqués HP mais qui justement n'ont aucune envie ni d'etre mis dans une boite, ni de mettre les autres dans des boites.

J'ai personnellement beaucoup de mal avec les associations spécialisées en douance, qui me semblent plutot des machines à fric et à branlette qu'une véritable aide... Le coté sectaire, catégorisation ne me plait pas du tout... Il n'y a pas d'élite, et ça, un HP qui le vaut bien le sait.

Ce que j'aime du terme Haut Potentiel, c'est qu'il n'y a pas le mot "sur" (comme dans surdoué, aka au dessus des autres, plus gros cerveau, plus grosse sensibilité). Ca veut bien dire ce que ça veut dire, le potentiel est là, mais tu peut ne pas l'exploiter, et t'auto-saboter. Tu peut etre haut potentiel et devenir un pervers narcissique, un depressif, un procrastinateur etc. L'habilité à capter les choses plus rapidement ne veut pas dire que tu les captes "bien".

Ce n'est pas parce que tu fréquente d'autres HP aussi par exemple, que tu vas t'entendre avec tout le monde, que tout d'un coup cette révelation va faire que tu as trouvé ta famille et que tous les autres sont incapables de te comprendre...

Personnellement beaucoup de choses me parlent et je me retrouve dans beaucoup des points qui définissent un HP , mes derniers tests de QI oscillent entre 139 et 148, mais je doute fortement de la validité des tests de QI, et je pense que tout le monde se sent différent à un moment ou à un autre.

Je trouve que tout ce qui se dit par rapport à la douance n'est pas à prendre comme de l'or, et j'aime avoir une grille de lecture qui m'aide simplement à évoluer dans mon rapport à moi meme et à l'autre, le reste, je le laisse de coté...

Un exemple qui n'a rien à voir :
Si je lis Nietzsche, il y a plusieurs grilles de lecture possibles... Soit je m'en fais ma propre interprétation, soit j'essaye de m'imaginer ce qu'il a voulu dire... C'est de toute façon impossible de savoir ce qu'il pensait réellement puisque soyons réalistes, personne n'a jamais été dans sa tête. Perso, je ne suis pas d'accord avec lui, sur beaucoup de points, mais je prend quand meme beaucoup de plaisir à le lire et à réinterpréter des éléments de ses livres à ma sauce, pour nourrir mon propre univers. Quelqu'un m'a déjà dit "oui mais non, il dit ça par rapport à la religion", et j'ai répondu "et alors? Si moi ça me parle par rapport aux relations?" Je ne vais pas essayer de convaincre quelqu'un qu'en fait c'est ce que Nietzsche voulait dire...

Bon ça peut sembler etre un autre discours, mais en fait non... Je trouve que c'est pareil. On est pas obligé de prendre tout le package de la douance. Si ça aide tant mieux, si c'est juste pour se conforter dans quelque chose ou commencer à mettre les gens sur des échelles de mieux ou moins bien baaaj je trouve dommage, et limite dangereux.

Juste mon avis :)

ps : à lire aussi pour ceux que ça intéresse "Trop intelligent pour être heureux"
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Oui le 24.09.15, 19h52 par eibiki
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