Unplug : vers une vie plus authentique

Note : 8

le 30.12.2015 par MagickPit

6 réponses / Dernière par Onmyoji le 31.12.2015, 11h33

Parce que des fois, on fait autre chose que regarder Netflix. Partagez et discutez ici de ce que vous aimez et de ce qui vous intéresse.
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Wikipédia :
L'authenticité est la qualité de ce qui est authentique, vrai, pur
Mais c'est aussi l'étymologie qui est intéressante :
de « authentikós » qui correspond à : se détermine par sa propre autorité

Nous sommes tous de plus en plus "connectés", virtuellement.

C'est un fait.

Nos communications gagnent en vitesse, en impact : des algorithmes boursiers aux Homo Sapiens, c'est tout notre monde qui est concerné.


Il y a du bon comme du mauvais : on peut savoir presque en temps réel ce qui se passe à partout dans la matrice, les images d'un massacre à l'autre bout de la planète dansent sur nos écrans, et des couples s'envoient des textos en face à face au resto.



Combien de temps passons-nous devant nos écrans ? Téléphone, ordinateur, télé, tablette..?
Etude INSEE 2014 :
Les français passent en moyenne 134 minutes devant la télévision, soit environ 2h15, 1h20 sur un ordinateur portable, 1h20 sur un smartphone et 30 minutes sur une tablette.
--> 5h25 par jour, en moyenne.

On ne débattra pas plus longuement sur les conséquences de nos modes de communication. Mais on va plutôt voir comment en pratique on peut vivre moderne en limitant notre aliénation numérique.

Quelques pistes de réflexion.

Le téléphone.

A la base, cette invention sert à téléphoner (whaou !).
La photo, le GPS et toutes les applications postérieures sont bien utiles. C'est vrai.

Mais sont-elles indispensables ?

Moi non plus, je ne pensais pouvoir m'en passer.
Mais avec quoi je vais garder des souvenirs de ce voyage au Grand Canyon ?
Comment je vais me retrouver dans la ville sans GPS ???
Que vais-je faire dans le métro sans Candy Crush :( ?
Nos cerveaux ont tellement bien été markéttés qu'on n'arrive même pas à répondre à la simple question : comment on faisait avant ?

Regardons-nous vraiment chacune des 3500 photos stockés sur notre téléphone ?

Piste : ok, tu projettes un super voyage et tu veux garder des souvenirs. Pourquoi ne pas investir dans un vrai appareil photo ? Tu ne le sortiras de ton sac uniquement pour ça : prendre une photo. Qu'il soit haut de gamme : tu feras de bien meilleures photos qu'avec ton téléphone. Qu'il soit bas de gamme : tu concentras tes photos dans un seul endroit et tu seras moins embêté si tu le perds/casse. Tu peux aussi opter pour l'argentique. Tu devras développer tes photos toi même mais et tu seras encore plus proche de la scène capturée. Tu seras plus à même d'avoir un regard artistique.


Peut-on vivre sans GPS ?

Piste : avant on avait des cartes en papier. C'était un peu plus long pour s'orienter mais ça marchait. Si on a un rendez-vous, dans un endroit inconnu, on peut toujours regarder le chemin sur son ordinateur avant de partir. Et on peut aussi envisager la situation autrement : pourquoi vivons-nous toujours dans la peur de nous perdre ? Nous sommes conditionnés pour toujours se déplacer d'un point A à un point B par le chemin le plus rapide. Une fois ce chemin connu, il devient notre référence. Et pourtant il y a un véritable plaisir à se perdre. Même en ville. On découvre énormément de choses intéressantes en prenant d'autres chemins encore inconnus. Il y a cette sensation très particulière lorsque l'on sait qu'on a pas d'horaire pour rentrer et que l'on ne sait pas combien de temps va-t-on resté "perdu". En plus de cela, lorsque l'on est vraiment paumé dans la pampa ou la jungle urbaine, il y a un truc assez marrant, c'est la facilité avec laquelle on va aller vers les autres pour demander son chemin. C'est une expérience intéressante à faire, surtout pour quelqu'un qui a peur de l'approche. A ce moment là, notre cerveau se met en mode réflexe de survie et on oublie complètement le regard des autres.


Que faire dans les transports en commun ?

Piste : le truc marrant c'est que dans les transports en commun, y a pas grand chose de commun :
Du latin communis formé du préfixe com- (avec) et d’une racine dérivée du substantif munus (« devoir », « office », « emploi », « fonction », « tâche »)
Les gens ne se parlent pas, ne se regardent à peine. Alors que c'est une magnifique occasion d'observer ses semblables, de leur sourire voir même de...leur parler. Sans tomber dans l'utopie, imaginez à quel point les transports seraient plus agréable, si chacun amenait un petit sourire, un regard positif, une petite phrase par ci par là.




J'ai moi même vu mon comportement avec et sans smartphone. Aujourd'hui j'ai un simple téléphone. Monobloc avec clavier. Appels et sms illimités. J'ai en bonus, un accès à internet (30 secondes pour charger une page), que je peux utiliser en cas exceptionnel pour chercher un truc sur Google.

Ca me suffit.

En soirée, je regarde le moins possible mon téléphone. J'essaie de profiter de la présence des personnes qui m'entoure. En tête à tête avec un ami, pareil. Je reçois des sms, j'y réponderais plus tard. Mon téléphone sonne, si j'attends un appel important, je regarde le nom, et selon, je réponds sur le coup. Sinon pareil que pour les sms : je répondrais plus tard. Cette façon de faire a le mérite de renouer avec nos émotions du moment et on arrête de penser au futur. Et ça, c'est vraiment agréable.

La suite, j'aborderais l'ordinateur (facebook, mails, etc..)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] 100% d'accord le 30.12.15, 16h33 par Azraeh
Je vois ton point (et je le partage, je deviens de plus en plus connectophobe), mais faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.

Le GPS sur mon smartphone, 1) il est foutument pratique et 2) c'est pas ça qui me déconnecte de la réalité.

Candy Crush ou le Facebook check compulsif toutes les 2 minutes au restau avec les amis, oui. Aliénant, abrutissant.

Les photos en voyage : on peut même se demander s'il est réellement nécessaire de prendre des photos en voyage (on sait tous qu'on les re-regardera quasi jamais plus passées les 2 semaines après le retour, et que c'est une corvée pour la famille à qui on veut les montrer). Perso, j'en prends quasi plus, je préfère voir et ressentir. Ou alors, je suis photographe et alors là c'est autre chose. Mais dans tous les cas, c'est pas ça qui me bouffe ma vie et me coupe des autres, ou du moment présent (à moins de vraiment tomber dans le syndrôme de l'accro à instagram qui oublie de ressentir, trop absorbé dans sa quête de la photo à faire).
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] 100% d'accord le 30.12.15, 21h27 par Mr.Smooth
Honnêtement chacun fais ce qu'il veut avec son téléphone, mais alors ce qui devient chiant ce sont les gens qui passent leurs temps avec leur foutu téléphone dans les mains. Impossible de leurs parler dans les yeux ils sont scotchés sur leur écran, pareil avec ceux qui se jettent sur Facebook dès leur réveil.

J'ai moi même décidé de supprimer toutes les appli qui ne servent à rien et me bouffaient mon temps.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Bien joué le 31.12.15, 11h30 par MagickPit
J'ai pas trop le temps de répondre en détail, mais il faut encore une fois, selon moi, faire la part entre cause et effet.

On a tendance à penser que ce sont les outils qui ne font que modeler les hommes, alors que c'est souvent l'inverse => flop des google glass qui ne répondaient pas à un besoin profond des hommes.

Il n'y a pas d'aliénation globale parce que la techno-connection c'est un média. Simplement. Ca révèle des choses déjà présentes dans l'Homme. FB ne crée pas des narcissiques. FB donne les moyens aux narcissiques de le montrer.

L'exemple des transport en commun est parlant.
C'est pas que les gens ne se parlent plus dans les transports en commun; c'est qu'ils ne ce sont jamais vraiment parlés dans un premier temps.
Ou s'ils se parlaient, c'est que c'était des gens du même milieux: il y a avait 3 classes dans le métro à Paris par exemple.

Les gentlemans du tout Paris de Proust se saluaient dans la rues parce que les gens habitaient à peu près dans le même quartier et leur statut était affiché clairement.
Les gens se reconnaissaient et se parlaient.

Je ne dis pas que c'est mieux, ou moins bien. Attention hein.


Après, je pense qu'il y a une part de savoir vivre qui s'est perdue, d'autant plus qu'il y a un phénomène de déresponsabilisation des gens (notamment observable par l'évolution du droit)
Par exemple, quand un type écoute la musique à fond dans un bus sans ses écouteurs, ça fait chier tout le monde. Déjà, a cause de la pression sociale ressentie auparavant (de milieux plus cloisonnés, surtout géographiquement) les gens auraient eu moins tendance à faire ça d'une part.
D'autre part, même si ça fait chier tout le monde, personne n'ose dire au mec, même aimablement, d'arrêter d'écouter sa musique en qualité pourrie sans ses écouteurs parce que les autres autour n'ont pas vraiment envie d'entendre ça.

Il faut prendre du recul sur deux choses selon moi:

->ne pas taper sur les médias en soi, qui ne sont que des outils porteurs de tendances individuelles dans leur usage. Ils sont plus des révélateurs qu'autre chose: exemple de la bague de Gygès (https://fr.wikipedia.org/wiki/Anneau_de_Gygès).

->éviter les "nostalgia goggles", les "lunettes de nostalgie". Les années 90 c'était super cool mais il y avait aussi des tas de trucs qui craignaient. C'est juste qu'on a retenu que les trucs cools parce que c'est normal (on fonctionne comme ça) et que ça s'appelle juste apprendre (enfin une partie de l'apprentissage).
Les lieux communs du type "les gens sont plus libérés sexuellement aujourd'hui par rapport a avant", "les gens s'aliènent dans ci ou ça" (je te dirais qu'on a toujours trouvé des trucs pour s'aliéner quelque part, et c'est la seule constante) c'est souvent faux dans la mesure ou la réalité est beaucoup plus complexe.


=> au final, c'est juste une affaire d'intelligence et de recul. C'est une question d'individus avant tout.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] 100% d'accord le 31.12.15, 10h11 par Jsh
  • [+1] 100% d'accord le 01.01.16, 21h16 par ChantePaul
Le problème est que l'éducation et la culture reculent et ces outils y contribuent.
Là est leur danger. Quand pour briller il fallait être intelligent, cultivé ou plein de pognon parce que tu avais trimé, c'était autre chose. Maintenant l'alternative c'est poster une vidéo de chat marrante, une phrase pseudo philosophique ou un truc honteusement volé ailleurs (photo, citation, spectacle), une photo en mode beau gosse ou autre truc du même genre.
Et là plus besoin de bosser pour avoir un éclat.
Aussi la bienséance a reculé et c'est autant un bien qu'un mal. d'un côté c'est cool parce que ça évite que les coincés te dictent ta manière de vivre. De l'autre ça donne aux chocs toutes les permissions de plus se sentir honteux d'être débiles et de faire de la merde ou de casser les couilles aux gens (la racaille avec sa musique de merde sur son scooter ou dans le metro. Les femens et leur manière de débattre. Les politiques et les polémistes qui font des punchlines pour faire le buzz alors qu'avant c'était des trucs à se griller...).
Et le lien avec les nouvelles technologies ce sont ces réseaux sociaux où l'information n'est plus contrôlée et où l'essentiel c'est de faire du clic pour ramener du pognon (par la pub/audience et par l'analyse des données). En clair on abrutit les gens et on leur offre Des tribunes parce que pendant ce temps ils font gagner de l'argent (et ils restent au chaud chez eux au lieu de se mobiliser. Bref on mobilise commercialement tout un pan de la société qui avant était absent de l'équation tout en la contentant parce qu'avant le sentiment de pas exister c'est ce qui pouvait amener à des révolutions...) il n'y a pas forcément de complot mais disons que les différents acteurs y trouvent leur compte.
L'importunité aussi de pouvoir violer la propriété intellectuelle des autres, ou de diffuser de la merde sans être trop inquiété (souvent même des choses répréhensibles par la loi qu'on ne punit pas pour raisons politiques, ou parce que les moyens manquent).


Bien sûr ces technologies c'est aussi les opérations et l'enseignement à distance, le big data pour la recherche (énergie, biologie, santé, logistique donc potentiellement écologie), plus de liberté d'expression... ou de la liberté d'expression pour des gens qui l'ont jamais eue.

Mais évidemment on est en idiocratie, donc tout ce qui doit être détourné à des fins mercantiles et basses l'est. Il y a plus de gens qui vont voir du porn que d'inscrits aux sites d'éducation ou de lecteurs de Wikipedia.
Et maintenant au lieu de chercher à s'améliorer on veut juste avoir un bon profil sur tinder ou adopte. Et encore une fois les seuls qui surnagent sont ceux qui en ont rien à foutre et qui ont aucune honte. Du coup on voit plus les gens bien dans la rue ou les médias. Juste les "journalistes" putes à clic (kassdedi direct 8 ), les nabilas, les anges (pour le coup on est édifié sur leur sexe), les harceleurs de rue qui eux attendent pas après tinder...

C'est pas idéaliser ou faire du c'était mieux avant que de dire qu'en 20 ans on a chuté.
Pour un jeune de ton âge qui a une très bonne éducation et de la culture, combien tu as de débiles qui savent pas lire et écrivent qu'en sms (les stats le prouvent et là encore merci les téléphones)?
Avant être un cancre c'était stigmatisé. Maintenant quand tu fais des phrases avec de la ponctuation tu es pas cool. Si tu reprends pas des expressions de merde de rappeurs débiles (et attention j'aime le rap, mais pas les handicapés mentaux qui sont dans les tops aujourd'hui) genre oklm, swag, etc, tu es vieux...
Le fait que les nouvelles technologies aient offert une tribune à des tas de merde, ça a été nuisible. On a récolté quelques perles mais assister à la diarrhée intellectuelle quotidienne de mecs qui reculent devant rien pour faire des vues devant instagram ça a juste cramé le fait que les gens devaient être talentueux pour marcher, et pas faire des frasques ou se clasher (les clashs et les frasques ça existait bien avant mais ce n'était pas pour ça que les gens étaient connus. C'était parce qu'ils étaient connus qu'on connaissait leur vie par le menu. Maintenant on entre dans l'intimité de n'importe quel naze en un clic et même si on l'observe pour se moquer on contribue à ses vues. Il faut être vu.)

Alors OK Il y a eu des trucs très nazes dans les années 80 90 et bien avant mais ce qui en restait c'était du bien. C'est pour ça qu'on s'en souvenait. Là le tri est inverse. Maintenant c'est la merde qui reste visible. Le seul bon truc qui reste c'est la technologie. L'usage ne fait qu'empirer. Et c'est drivé par le fait qu'aujourd'hui ces technologies dominent l'économie au lieu d'être accessoires, et induisent donc des tonnes de changements sociaux qui n'existaient pas avant.

Le problème aussi c'est qu'aujourd'hui tout te force à être connecté. Même si tu veux pas être contaminé par Facebook ou Twitter ou leur filer tes données les news les citent. Les gens fonctionnent aussi souvent que comme ça pour s'organiser, pour recevoir des news de choses que tu aimes tu ne passes plus par les newsletters d'un site isolé mais par ton profil. Ce n'est plus personnel, tes intérêts sont publics et exploitables alors qu'avant c'était dans ton navigateur. Même les banques et l'administration te forcent à numériser ta vie. Soit disant par écologie mais ça leur sert bien dans pour autant que les démarches soient plus simples. Pour pas subir ça faut vivre dans la brousse.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Il y'a du vrai... le 31.12.15, 11h29 par MagickPit
@FrenchKiss : mon post n'a pas pour objectif d'éveiller le coté connectophobe des lecteurs. Mon discours n'est pas "c'était mieux avant" mais plutôt "peut-on trouver des alternatives ?". C'est clair que le GPS est foutrement pratique mais j'en parle pour justement donner une piste pour s'en passer.

J'ai pris les exemples de la photo, du GPS et de Candy Crush & co car ce sont souvent les arguments avancés par ceux qui me disent "oui je suis d'accord avec toi j'aimerais bien passer moins de temps sur mon smartphone mais je n'arriverais pas à vivre sans [nom du service]"

Je suis pour le développement technologique seulement aujourd'hui certains peuvent avoir l'impression de ne pas avoir le choix. Mon message s'adresse plutôt à ces personnes, pour leur donner des pistes de réflexion :)
L'usage du téléphone comme outil individuel (torche, gps, dictionnaire, ) c'est plutôt positif. Ça permet de gagner du temps pour en passer plus en famille ou avecles amis par exemple, d'être moins en stress en allant à des rencards importants...
Ça permet d'avoir toujours accès à des infos en cas de coup dur (besoin de savoir comment réagir à telle chose, Google).
Mais ça devient pervers si on se repose que sur ça. Et si on se laisse prendre la tête par les réseaux sociaux ou les applis creuses (jouer à cc quand tu es vraiment en train de te faire chier oui, mais p passer une après midi à ça c'est grave. Pareil si tu y joues au milieu d'une soirée...)
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