Pour la petite histoire, je suis un jeune homme de 22 ans, en études sup. Je me suis toujours considéré comme quelqu'un d'émotionnellement stable et pragmatique. Avec les filles, je n'ai jamais vraiment eu de soucis, si l'on met de côté les balbutiements des années lycées que certains d'entre nous ont pu connaître. J'ai eu ma première relation durant ces années lycées, ça n'a pas duré longtemps, et quand elle s'est terminée, j'ai fait ma première expérience du deuil amoureux et de tout ce qui allait avec. De la, j'ai grandit, mûrit, et je pense, en général, avoir bien géré mes relations postérieures avec la gente féminine.
Désolé pour la longueur de cette histoire mais je pense que certains faits doivent être racontés afin de pouvoir comprendre les mécanismes en place.
Pour en revenir au lycée, lorsque j'y suis entré (c'était il y'a maintenant quelques années), en 2nde, j'ai rencontré une fille. Très vite, je suis devenu son "meilleur ami". Ainsi, pendant toute la durée du lycée, on a été très proches, on se voyait tous les soirs car elle habitait à 2 rues de chez moi. Pendant tout ce temps, je pense que, du moins au début, j'étais secrètement amoureux de cette fille. Cependant, rien ne s'est jamais passé entre nous aussi loin que je me souvienne, et, les expériences amoureuses de chacun faisant leur job, j'ai fini par considérer cette fille comme une amie proche. Après le bac, je suis parti faire mes études ailleurs, elle, est restée la ou l'on avait fait notre lycée pour y suivre les mêmes que moi. Pendant tout ce temps, on s'est vu 1 ou 2 fois par an, soit quand je rentrais en vacances voir ma famille, soit lorsqu'elle venait me rendre visite. A ce moment la, je la considérais toujours comme ma meilleure amie et elle aussi. On se confiait beaucoup l'un à l'autre et, même si il arrivait que la vie de chacun nous éloigne un peu, on a toujours prit le temps de se retrouver et d'entretenir cette relation amicale. Cette fille, je l'ai vu aimer, je l'ai vue souffrir, je l'ai vue faire de très mauvais choix dans sa vie sentimentale, j'ai toujours eu ce rôle de conseil envers elle lorsqu'elle se retrouvait dans des situations compliquées.
Cette fille, après 3 ans d'études, décide de venir étudier dans la ville ou j'étudie moi même depuis 3 ans depuis le bac. Après de mon coté un an en Erasmus et toutes les découvertes qui vont avec, ma confiance en moi à ce moment est à son max. Je ne suis pas un tombeur, mais je sais que je plaît, et je m'amuse, mon game commençant à devenir assez solide. C'était il y'a environ 1an et demi. Elle, elle arrive dans une ville qu'elle ne connaît pas, loin de sa famille, loin de ses plus proches amies, naturellement, on se met à passer beaucoup de temps ensemble. A ce moment la, je me suis dit "Ton game est solide, tu la trouve belle, intelligente, vous vous entendez plus que bien, il est peut être temps d'essayer pourquoi pas de voir ce que ça pourrait donner". De la, je me suis attelé à amener de la séduction, et à sexualiser de plus en plus nos interactions. Un jour, après plusieurs semaines d'évolution, ce qui devait arriver arriva lors d'une soirée, et c'est à partir de ce moment la que tout est parti en steak.
On a pas décidé de se mettre ensemble tout de suite, j'étais plutôt du genre "écoute on s'entend bien, on est meilleurs potes, profitons de ce qu'on à et on verra bien ou ça nous mène", elle était d'accord, surtout que sexuellement, ca marchait pas mal du tout. Après un mois à se fréquenter, chacun faisant aussi ses petites affaires de son côté mais tout en passant la plupart de notre temps ensemble, a eu lieu la première "crise". Quand je parle de crise, je parle pas de crise de couple, je parle d'une crise qui se jouait dans sa tête. Je n'ai pas complètement compris au début, aujourd'hui j'y voit plus clair mais sur le moment je n'avais aucune idée de ce qui était en train de se jouer. Malgré l'attirance, malgré les moments passés ensemble, c'est comme si son esprit vrillait et elle finissait par se mettre sur la défensive, me disant que de toutes façons elle ne m'aimerais jamais, qu'elle voudrait jamais être en couple avec moi. Pourtant, elle finissait par revenir, et c'était la le début de quelque chose que je n'aurais jamais imaginé. Un jour, après avoir passé toute une journée ensemble, sans aucun soucis (nous n'étions encore engagé à rien), elle me "trompe" en soirée, avec un mec plus vieux qui lui tournait autour depuis quelques temps et, selon ses dires, même s'il n'est pas super intéressant, correspond à son "idéal" physique masculin, après cela, elle est revenue d'elle même en me disant être prête à "s'engager" avec moi.
Ces "crises", qui arrivaient de nul part, sans prévenir, on jalonnées la relation que nous construisions. Je ne vais pas tout vous raconter mais plutôt vous donner la dynamique globale de ces situations. Le schéma était simple, dans un premier temps, une sorte de fusion, la même que tout le monde peut vivre avec quelqu'un en début de relation, s'en suivait alors une période plus ou moins longue d'amour apaisé, suivie d'une petite routine (pas celle qui tue le couple, plutôt un quotidien du genre faire a manger ensemble, regarder des séries etc, en semaine) et puis ... d'une crise. Cette crise arrivait de nul part, je ne compte même plus le nombre de fois ou c'est arrivé, mais pour vous dépeindre le genre de situations que j'ai vécues et qui m'ont fait beaucoup souffrir, on pouvait passer la meilleure des soirées, pas de soucis à l'horizon et la, détachement total, rejet des tentatives de me rapprocher, reproches du genre "de toutes façons tu ne penses qu'au sexe", silence, mauvaise foi, condescendance à outrance. Ca ne se passait jamais très bien, le pire de ces crises ayant eu lieu lorsque nous retrouvions tous les deux dans notre ville d'enfance pour les vacances ou je me suis fait plus d'une fois jeté dans le plus grand des irrespects et ou je l'ai vue prendre un malin plaisir à se faire courtiser devant moi par des mecs plus vieux qu'elle connaissait, dont le premier mec dont j'ai déjà evoqué l’existence. Pourtant, à chaque fois, à force de discussions, de pédagogie de ma part lui expliquant que ces comportements étaient complètement insensés (insensés dans le sens ou elle pouvait changer de visage à mon égard du tout au tout en à peine 24h des fois), on reprenait. D'ailleurs pour elle on ne reprenait pas vraiment, car en son sens il n'y avait pas eu de rupture à proprement parler, juste "une simple engueulade de couple". Notre histoire à duré presque 2ans, et ces derniers temps, je pensais vraiment qu'on se détachait petit à petit de ces cycles qui me rongeaient. Elle a même entamé une thérapie à un moment, consciente que quelque chose clochait dans son comportement, avant de l'arrêter très vite. Je pense n'avoir jamais été à ses pieds, ni trop gentil, notre relation amicale de base me permettait sans trop de soucis de lui dire ses 4 vérités quand elle dépassait les bornes.
Elle est rentrée pour un stage dans notre ville d'origine, trop loin pour qu'on puisse se voir, elle devait partir 5semaines. Au bout de 4, elle m'annonce qu'elle aimerait prolonger son séjour, pour profiter un peu de vacances après son stage, moi compréhensif, lui dit que si elle estime que ce lui fait du bien, qu'elle le fasse, dans tous les cas, je suis prit par mes études et il vaut mieux qu'elle profite la bas pendant ce rush, elle me remercie de respecter ses envies, je suis "formidable". 24h avant son retour, tout s'accélère, sans aucun signe annonciateur, elle m'annonce qu'elle ne se sent plus connectée, qu'elle stresse de savoir si notre relation peut encore continuer. Je me sens a nouveau face à une de ses crises, et je ne me trompe pas. En lui demandant des explications tout en essayer de la rassurer, elle devient méchante, condescendante, me dit que je "fait chier avec ma susceptibilité de merde", que je suis un grand malade et que c'est pas parce-qu’elle a dit qu'elle ne se sentait plus connectée que je dois demander des explications, c'est pas comme si elle m'avait quitté vous voyez

A son retour, on s’assoit, on discute de tout et de rien, je vois ses yeux très tristes, son regard fuyant, je sais qu'il se passe quelque chose. Au fil de la discussion je lui explique (encore une fois) que je ne comprends pas ces comportements, que personne dans notre entourage commun ne les comprenait. Et la, elle m'annonce qu'elle m'a trompé, avec ce mec, vous savez le même qu'au tout début? 2 fois, en boîte, et ce durant ces deux derniers weekend avant de revenir. Elle ajoute à cela qu'elle est bien consciente qu'elle fait n'importe quoi, que ses cycles me font du mal à chaque fois et qu'elle ne peut plus supporter me voir souffrir et faire tout ce qu'il faut, tout le temps, pour arranger les choses. Elle dit qu'elle ne mérite pas, qu'elle est consciente d'avoir des problèmes, m'avoue même être manipulatrice, comme son père...
Je tombe de haut, garde mon calme, essaie d'en savoir plus, elle pleure, beaucoup, je suis selon elle "l'amour de sa vie", qu'elle a peur de me regretter, qu'elle s'en veut de pas réussir à calmer ses doutes et ses pétages de cable récurrent. On se quitte. Aujourd'hui on tente de couper les ponts, mais il nous arrive de retomber dans des discussions ou elle me fait part de ses sentiments pour moi, que l'amour qu'elle ressent envers moi est différent de tout ce qu'elle a pu connaître par le passé, elle me dit qu'elle est immature, pas prête à vivre ça, qu'en me quittant, elle perd une partie de son cœur et surtout, qu'elle m'aimera toujours. Elle dit qu'elle fait ça pour moi, que si elle ne m'aimait pas, elle aurait juste continué à me laisser arranger les choses et recommencé ses cycles et qu'elle ne pouvait tout simplement plus me voir souffrir de la situation.
Cette fille, je la connait depuis presque 9 ans, on a été plus que proches, amis, amants, puis amoureux, car oui, je pense que cette fille est amoureuse de moi, du moins, elle l'était dans les périodes précédant ses crises durant lesquelles ce sentiment semblait s'effondrer. Et pourtant, j'arrive même pas à lui en vouloir, je suis partagé entre le sentiment amoureux qui implique je lui en veuilles énormément pour ce qu'elle à pu me faire subir, et cette amitié profonde que j'ai avec elle. Cette ambivalence est assez insupportable pour moi, je pense aussi pour elle.
Par le terme "amitié amoureuse" je ne parle pas de l'amour platonique, je parle de cet entre deux, qui lorsqu'il fonctionne, fonctionne à merveille, mais jamais très longtemps.
A votre avis, quelle est l'attitude que je devrais adopter ? Bienveillance ? Boycott total de sa personne ? Je vous avoue que je la connais depuis si longtemps et je l'ai vue répéter encore et encore les mêmes erreurs dans ses relations que je croyais dur comme fer que j'arriverais à la libérer de ses propres déviances,et j'ai du mal à me résigner à partir sans au moins lui faire prendre conscience du mal qu'elle même se fait en faisant souffrir autour d'elle (moi le premier, mais aussi bon nombre de ses ex que j'ai vu vriller de mes propres yeux). Certains d'entre vous on-il déjà vécu ce genre de relation ? Qui tend vers l'amour sans pour autant s'en revêtir totalement ? Je suis conscient aujourd'hui que malgré elle, elle était toxique pour moi, pourtant, j'ai ce sursaut de bienveillance profonde que j'ai à son égard qui me pousse indubitablement à vouloir la sauver. Me serais-je fait manipuler comme un débutant ?

Merci à tous ceux ayant le courage de lire ce pavé, cette histoire me tient à cœur même si elle ne se termine pas bien. J'espère que ce sujet inspirera certains d'entre vous
