Article / Enquête du monde sur Tinder.
Une analyse des profils de l’application de rencontre montre que le taux de succès moyen pour une femme est de 50 %, et pour un homme de… 2 %. Cette différence permet à Tinder de vendre de juteuses options payantes.
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Cet article a été initialement écrit en anglais en juin 2019 par la journaliste Judith Duportail, auteur du livre L’amour sous algorithme (qui explore les mécaniques de l’application Tinder), avec l’aide de Nicolas Kayser-Bril, datajournaliste. Sa rédaction a également été rendue possible grâce au soutien du EU Journalism Fund. Le Monde en publie ci-dessous une traduction en avant-première.
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« Cela ne fait que deux heures, et pourtant, je ne peux plus supporter les mecs ! » lâche Nicolas, en jetant son téléphone sur la table. « Je n’ai même pas mis une vraie photo ! J’ai juste mis un écran noir, et ils sont quand même là à me draguer ! Sérieux, les gars ? Un écran noir ? » Nicolas vient juste de se créer un faux compte de femme sur Tinder. « Bienvenue dans mon monde ! », lui ai-je répondu, riant à moitié.
Nicolas Kayser-Bril est datajournaliste. Nous avons commencé notre expérience d’abord comme un jeu. Nous venions de passer une soirée à évoquer les différences entre les hommes et les femmes sur les applications de rencontre en ligne. Nous n’étions d’accord sur pas grand-chose, mais animés par la même conviction : « Côté mec, c’est le pire » ; « Non, c’est côté fille ! » Pour tenter de nous mettre d’accord, nous avons décidé de souscrire à l’application chacun avec un profil du genre opposé, avant de nous lancer dans des recherches de relations hétérosexuelles. « Comme ça, tu verras bien ! »
Inexistante d’un côté, harcelé de l’autre
Je me suis donc créé un faux compte Facebook d’un alter ego masculin imaginaire, afin de le connecter à Tinder. Exprès, je l’ai choisi plutôt attirant, mais pas trop, il fallait que ce soit réaliste. Première connexion : aucun « match » (ce moment où Tinder met en relation deux personnes ayant indiqué, chacune de leur côté, qu’elles se plaisent, afin de pouvoir engager une conversation). Peut-être fallait-il le temps que l’application se mette en route et montre mon profil.
Deuxième et troisième connexions, je devais me rendre à l’évidence : sur Tinder, mon profil masculin était loin d’avoir du succès. Et dans les rares cas où une personne « matchait » avec moi, elle ne me répondait pas. Moi qui, dans ma vie de femme, avais souvent utilisé Tinder en quête de « match » pour booster mon ego, là, j’étais comme inexistante. Nicolas, de son côté, a vite désactivé son compte : il se sentait harcelé de messages.
Nous nous sommes alors demandé : Tinder est-il une expérience si opposée pour les hommes et les femmes, dans le cadre de recherches de relations hétérosexuelles ? Et comment cette différence d’expérience influence-t-elle nos comportements sur ces applications ? La question peut sembler anecdotique. Elle est loin de l’être. Tinder est la première application de rencontre dans le monde, et la plus rentable. Son succès mondial en fait un phénomène global de société. Et, en raison de ses effets de bord sur les mécaniques de drague en ligne, le quotidien The Atlantic a même placé l’application parmi les raisons expliquant que la génération Z a moins de rapports sexuels que les précédentes.
Lire aussi
La recette très secrète de Tinder
Quelques heures passées à lire d’innombrables pages de stratégies développées sur les forums Reddit sur « comment avoir plus de “matchs” » m’ont permis de comprendre que mon profil masculin était loin d’être le seul à faire tapisserie sur Tinder. Pourquoi ? Bien sûr, dans notre monde actuel, les logiques traditionnelles de genre font qu’il est bien plus probable pour une femme que pour un homme de recevoir un certain type d’attention (pas toujours bienvenu, d’ailleurs), si elle se rend dans un bar, une discothèque ou n’importe quel lieu public.
La différence semblait ici encore plus accrue. Serait-elle due à un ratio hommes-femmes inscrits trop déséquilibré ? Les applications de rencontre comme Tinder refusent de communiquer sur cette question, mais admettent aussi que « recruter une utilisatrice » prend plus de temps et d’argent que pour un utilisateur.
« Responsabilité immense »
D’autant plus que le design d’une application de rencontre peut renforcer ou amoindrir le poids de ces logiques de genre, explique Mark Brooks, PDG de Courtland Brooks, une agence de conseil dans l’industrie de la rencontre, qui a travaillé avec des grandes enseignes comme Plenty of Fish, OKCupid, etc. « La responsabilité des applications de dating est immense. L’architecture de votre application influence la façon dont les utilisateurs s’y comportent » poursuit-il.
La première à avoir évoqué cette question publiquement est Whitney Wolfe Herd, qui a créé Bumble, une application de rencontre supposée favoriser les femmes. Wolfe Herd était avant cela l’unique femme de l’équipe dirigeante de Tinder. Elle a quitté l’entreprise dans un contexte lourd : elle a notamment porté plainte pour une affaire de harcèlement sexuel au sein de Tinder, qui a été réglée en septembre 2014 par un accord à l’amiable.
J’ai rencontré Whitney Wolfe Herd dans un luxueux café de Paris lors du lancement de la version française de son application Bumble centrée sur l’« empowerment féminin ». Sur Bumble, seules les femmes peuvent envoyer le premier message pour amorcer la conversation.
Lire sur le sujet :
Bumble, l’application de rencontres dopée par #metoo
Selon elle, cette caractéristique permet de créer un environnement moins hostile pour les femmes : « Sur les applications de dating classique, chaque femme a reçu au moins un message agressif, violent, vulgaire », explique-t-elle.
« Ces messages sont autant d’agressions qui érodent la confiance des femmes. Mais aussi celle des hommes qui les envoient. Car certains de leurs auteurs n’auraient peut-être jamais écrit de tels propos dans d’autres circonstances. C’est ce contexte, où les hommes doivent attirer à tout prix l’attention des femmes qui reçoivent des dizaines de messages par jour, qui fait que certains deviennent agressifs. Le rejet crée de l’obsession et l’obsession crée de la violence. »
Horrifiée par le nombre de messages d’insultes
Bien sûr, le rejet ne légitime pas la violence – contrairement à ce qu’affirment certains extrémistes du mouvement masculiniste Incel, qui se définissent comme « involontairement célibataires » pour justifier leur haine des femmes. Mais la question du rôle des environnements numériques qui peuvent favoriser de tels rejets mérite d’être posée.
Il y a deux ans, j’ai demandé à Tinder l’intégralité de mes données personnelles et j’ai reçu 800 pages d’informations, dont l’intégralité de mes conversations. A les relire toutes les unes après les autres, j’ai été horrifiée par le nombre de messages d’insultes que j’avais reçus.
Aurais-je pu recevoir moins de messages violents si l’application avait été pensée autrement ? Certains commentateurs expliquent par exemple qu’Instagram est un réseau social moins propice au harcèlement car vous pouvez effacer les commentaires reçus sur votre profil. Ce qui est impossible sur Twitter, un réseau régulièrement dénoncé pour sa violence et sa misogynie, entre autres.
En est-il de même sur Tinder ? « Oui, vous auriez pu être moins harcelée », répond Mike Monteiro, auteur du livre Ruined by design, qui se définit comme un « designer éthique » et dirige un studio à San Francisco. « J’étais à la conférence où Sean Rad, ancien PDG et cofondateur de l’application, a dévoilé Tinder. Il se présentait avant tout comme un mec parlant à d’autres mecs de la nouvelle façon de draguer des filles, témoigne-t-il. Et le problème est que certains hommes pensent encore que l’attention des femmes leur est due. C’est ainsi que Tinder leur est vendu, comme une manière d’obtenir l’attention des femmes. Ce qui est un mensonge, car les fondateurs savent bien que ce ne sera pas le cas pour la majorité des hommes. Alors quand l’application ne fonctionne pas de la manière attendue, ces hommes se sentent floués et deviennent agressifs. »
L’espoir d’obtenir davantage de « matchs »
Heureusement pour nous, certains essaient aussi d’être créatifs. Parmi les forums de désespérés du « match », Nicolas a découvert un tutoriel pour construire un programme afin d’accepter automatiquement les profils qui défilent sur Tinder, dans l’espoir d’obtenir davantage de « matchs ». « Un dimanche après-midi de flemme, je me suis amusé sur Tinder et je me suis souvenu de mes amis qui passaient des heures sur l’appli dans l’espoir d’obtenir des “matchs”, écrit l’auteur du tutoriel. Je me suis demandé, pourquoi je ne pourrais pas rétro-ingéniérer Tinder et automatiser les “swipes” ? » Et pourquoi, nous non plus, ne pourrions-nous pas ? Non pas pour bêtement automatiser nos « swipes », mais pour autopsier Tinder et savoir si nos expériences, à Nicolas comme à moi, étaient représentatives.
Suivant simplement les instructions du tutoriel, nous sommes parvenus à accéder à l’API de Tinder. Pour faire simple, une API est un peu comme une porte entre les serveurs d’une application et le reste d’Internet. Accéder à une API permet de voir quelles sont les informations qui circulent entre votre téléphone et le serveur d’une application. Nous ne les voyons pas, mais les informations échangées entre nos téléphones et les serveurs d’une application voyagent, et il est possible de les « intercepter » lors de leurs trajets.
« Tinder a une approche laxiste des informations privées de ses utilisateurs », poursuit Nicolas. Au lieu de, par exemple, fournir à l’application l’âge d’un utilisateur pour afficher sur son profil (l’information mise en avant sur les profils Tinder), l’API fait transiter sa date de naissance précise, ainsi que son pseudo Instagram. Plus une application fait transiter d’informations dans son API, plus elles peuvent être interceptées, et observées par des acteurs extérieurs.
Soirée « don de données »
Afin de pouvoir nous livrer à une analyse des taux de succès en fonction du genre de notre profil Tinder, nous avons organisé une soirée « don de données », le 30 octobre 2018, à Berlin, avec l’aide de l’ONG allemande de défense des droits numériques Tactical Tech. Cette organisation s’était notamment fait connaître quand elle avait acheté un million de profils issus de sites de rencontre, pour 150 dollars.
Nous avons construit un programme afin de pouvoir accéder aux comptes Tinder de nos volontaires, et recueillir les « taux de succès » des profils qui leur étaient proposés sur l’application. Ce taux de succès est affiché si l’utilisateur a activé l’option « smart photo » dans Tinder, qui permet de mesurer le nombre de « swipes » à droite (des « j’aime », qui indiquent une sélection positive) pour chacune des photographies. Selon nos informations, le taux de succès révèle le pourcentage de « j’aime » associé à chaque photo. Interrogé sur le sujet, Tinder a refusé de confirmer ou d’infirmer cette information. Mais ce chiffre, censé être confidentiel, n’est pourtant pas sécurisé et bien accessible. Et tous les participants, ou presque, à notre soirée ont voulu avoir une idée de leur propre taux de succès. Ils furent déçus du résultat (moi la première).
Après avoir analysé près de 15 000 photos ce soir-là, nous avons découvert que le taux de succès moyen d’une femme est de 50 %, et celui d’un homme de… 2 %. Les données récoltées ne nous ont, en revanche, pas permis de fournir des résultats pour les profils d’autres orientations sexuelles, trop peu de personnes homosexuelles ayant participé à notre expérience.
Varoon Bashyakarla, statisticien et datascientist chez Tactical Tech, a vérifié l’exactitude de nos résultats. Le scientifique a recalculé les moyennes de cent profils masculins pris au hasard et cent profils féminins. Utilisant la technique du « bootstrapping », il a répété cette opération 10 000 fois. « Bien que votre échantillon soit biaisé (vos donateurs avaient autour de la trentaine, étaient diplômés et vivaient dans des zones urbaines), vos informations sont exactes sur cette tranche d’âge, et la tendance est indéniable : les femmes ont un taux de succès largement supérieur aux hommes », a-t-il conclu. Tinder, de son coté, n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations sur le sujet, après obtention de ces résultats.
73 % des femmes victimes de harcèlement en ligne
De retour de notre soirée don de données, j’ai regardé mes « matchs » Tinder différemment. Avoir une idée de ce qui se passe de l’autre côté me rendait plus empathique. Sur Tinder, avant même qu’ils s’adressent la parole, un homme et une femme vivent une expérience complètement différente – mais qui, dans les deux cas, sont de nature à abîmer leur estime d’eux-mêmes et à éroder leur image du genre opposé.
Ceci dans un contexte où les femmes utilisatrices ont bien plus de chances d’avoir déjà reçu des messages en ligne et d’avoir été harcelées (73 % des femmes ont déjà été victimes de harcèlement en ligne, selon un rapport de l’ONU sur le sujet en 2015). Les hommes, de l’autre côté, ont peu de « matchs », et quand ils en ont, ils sont encore nombreux à faire le premier pas, sans recevoir de réponse. Quand une conversation commence sur une application, il y a de fortes chances pour que les deux parties soient déjà, en réalité, épuisées.
Les choses pourraient-elles se passer autrement ? « Bien sûr ! », répond Joe Edelman, philosophe proche du Centre pour une technologie humaine, fondé par Tristan Harris. « Le fait de ”swiper”, de décider de la valeur de quelqu’un en deux secondes, n’a rien d’anodin. Ajoutant à cela que les hommes et les femmes vivent des expériences opposées aggrave le phénomène. Imaginez : les femmes savent que quand elles “likent” un profil, il y a de fortes chances qu’elles soient “likées” en retour. Et elles savent qu’elles ne peuvent pas “matcher” à la légère car elles prennent un risque à chaque fois. Elles deviennent de plus en plus sévères dans leur jugement, avec très peu d’informations à leur disposition, ce qui les pousse à des jugements superficiels. Les hommes feraient pareil dans leur situation. »
Joe Edelman poursuit : « S’il y avait une façon de connaître un tout petit peu mieux l’homme derrière le profil, comme en jouant à un petit jeu avec lui, beaucoup plus d’hommes recevraient des “likes”. » Mais si les hommes recevaient plus de « likes », cela signifierait aussi qu’ils seraient… bien moins nombreux à payer pour souscrire à Tinder Boost ou Tinder Gold, les options payantes de l’application. Elles permettent respectivement d’avoir son profil fortement mis en avant par l’algorithme, ou de pouvoir déceler en amont qui sont les personnes qui vous ont déjà sélectionné sur l’application.
Faire payer les hommes par des mécanismes de frustration
« Soyons honnêtes, explique Jean Meyer, PDG de l’application Once, que Match (la société mère de Tinder) a essayé d’acheter. Ce ne sont pas les femmes qui payent pour ce genre d’option, mais les hommes. Les applications de dating en général, comme Tinder, travaillent avec des spécialistes du jeu vidéo pour savoir comment activer les mécanismes de frustration dans le cerveau des hommes. Quand ils ont identifié un profil susceptible de payer – un certain niveau de revenus, un certain niveau d’études, etc. –, il est fort probable qu’ils le rangent dans une catégorie où son profil apparaît moins. Une fois qu’il achète l’option, son profil est, selon son niveau d’attractivité, soit montré normalement, soit montré beaucoup plus. L’idée est de créer chez un lui un sentiment de gratification instantané dès qu’il se met à payer », affirme-t-il.
Un système qui fonctionne : Tinder est l’une des applications les plus rentables de l’Apple Store, avec 800 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018. « Oui, c’est comme ça que ça marche !, confirme une ancienne employée d’une application de rencontre, qui souhaite rester anonyme. Il y a davantage d’hommes sur l’application, et la majorité d’entre eux ne sont tout simplement pas montrés aux utilisateurs. Seuls les utilisateurs payants le sont. Les autres restent dans l’ombre, n’ont pas de “match”, se disent que c’est de leur faute… ou de celle des femmes. »
Tinder a permis une révolution : donner une image cool et fun de la rencontre en ligne. C’est encore comme ça qu’est perçu l’outil aujourd’hui, comme une application pour faire des rencontres légères, s’amuser, et pourquoi pas avoir une histoire d’une nuit. C’est une description exacte.
Mais pas pour tout le monde. Selon les recherches menées par le blogueur et datascientist Worst-Online-Dater, dont les travaux sont estimés dans l’industrie de la rencontre en ligne, à peu près 20 % des utilisateurs masculins correspondent aux critères et recueilleront un grand nombre de « matchs ». Le reste des hommes, et toutes les femmes, sont coincés dans une boucle infernale pouvant mener à la frustration, à l’agressivité et au harcèlement. Quant à Nicolas et moi, nous avons tranché notre débat : nous avions tous les deux complètement raison.
Judith Duportail
Nicolas Kayser-Bril
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Cet article a été initialement écrit en anglais en juin 2019 par la journaliste Judith Duportail, auteur du livre L’amour sous algorithme (qui explore les mécaniques de l’application Tinder), avec l’aide de Nicolas Kayser-Bril, datajournaliste. Sa rédaction a également été rendue possible grâce au soutien du EU Journalism Fund. Le Monde en publie ci-dessous une traduction en avant-première.
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« Cela ne fait que deux heures, et pourtant, je ne peux plus supporter les mecs ! » lâche Nicolas, en jetant son téléphone sur la table. « Je n’ai même pas mis une vraie photo ! J’ai juste mis un écran noir, et ils sont quand même là à me draguer ! Sérieux, les gars ? Un écran noir ? » Nicolas vient juste de se créer un faux compte de femme sur Tinder. « Bienvenue dans mon monde ! », lui ai-je répondu, riant à moitié.
Nicolas Kayser-Bril est datajournaliste. Nous avons commencé notre expérience d’abord comme un jeu. Nous venions de passer une soirée à évoquer les différences entre les hommes et les femmes sur les applications de rencontre en ligne. Nous n’étions d’accord sur pas grand-chose, mais animés par la même conviction : « Côté mec, c’est le pire » ; « Non, c’est côté fille ! » Pour tenter de nous mettre d’accord, nous avons décidé de souscrire à l’application chacun avec un profil du genre opposé, avant de nous lancer dans des recherches de relations hétérosexuelles. « Comme ça, tu verras bien ! »
Inexistante d’un côté, harcelé de l’autre
Je me suis donc créé un faux compte Facebook d’un alter ego masculin imaginaire, afin de le connecter à Tinder. Exprès, je l’ai choisi plutôt attirant, mais pas trop, il fallait que ce soit réaliste. Première connexion : aucun « match » (ce moment où Tinder met en relation deux personnes ayant indiqué, chacune de leur côté, qu’elles se plaisent, afin de pouvoir engager une conversation). Peut-être fallait-il le temps que l’application se mette en route et montre mon profil.
Deuxième et troisième connexions, je devais me rendre à l’évidence : sur Tinder, mon profil masculin était loin d’avoir du succès. Et dans les rares cas où une personne « matchait » avec moi, elle ne me répondait pas. Moi qui, dans ma vie de femme, avais souvent utilisé Tinder en quête de « match » pour booster mon ego, là, j’étais comme inexistante. Nicolas, de son côté, a vite désactivé son compte : il se sentait harcelé de messages.
Nous nous sommes alors demandé : Tinder est-il une expérience si opposée pour les hommes et les femmes, dans le cadre de recherches de relations hétérosexuelles ? Et comment cette différence d’expérience influence-t-elle nos comportements sur ces applications ? La question peut sembler anecdotique. Elle est loin de l’être. Tinder est la première application de rencontre dans le monde, et la plus rentable. Son succès mondial en fait un phénomène global de société. Et, en raison de ses effets de bord sur les mécaniques de drague en ligne, le quotidien The Atlantic a même placé l’application parmi les raisons expliquant que la génération Z a moins de rapports sexuels que les précédentes.
Lire aussi
La recette très secrète de Tinder
Quelques heures passées à lire d’innombrables pages de stratégies développées sur les forums Reddit sur « comment avoir plus de “matchs” » m’ont permis de comprendre que mon profil masculin était loin d’être le seul à faire tapisserie sur Tinder. Pourquoi ? Bien sûr, dans notre monde actuel, les logiques traditionnelles de genre font qu’il est bien plus probable pour une femme que pour un homme de recevoir un certain type d’attention (pas toujours bienvenu, d’ailleurs), si elle se rend dans un bar, une discothèque ou n’importe quel lieu public.
La différence semblait ici encore plus accrue. Serait-elle due à un ratio hommes-femmes inscrits trop déséquilibré ? Les applications de rencontre comme Tinder refusent de communiquer sur cette question, mais admettent aussi que « recruter une utilisatrice » prend plus de temps et d’argent que pour un utilisateur.
« Responsabilité immense »
D’autant plus que le design d’une application de rencontre peut renforcer ou amoindrir le poids de ces logiques de genre, explique Mark Brooks, PDG de Courtland Brooks, une agence de conseil dans l’industrie de la rencontre, qui a travaillé avec des grandes enseignes comme Plenty of Fish, OKCupid, etc. « La responsabilité des applications de dating est immense. L’architecture de votre application influence la façon dont les utilisateurs s’y comportent » poursuit-il.
La première à avoir évoqué cette question publiquement est Whitney Wolfe Herd, qui a créé Bumble, une application de rencontre supposée favoriser les femmes. Wolfe Herd était avant cela l’unique femme de l’équipe dirigeante de Tinder. Elle a quitté l’entreprise dans un contexte lourd : elle a notamment porté plainte pour une affaire de harcèlement sexuel au sein de Tinder, qui a été réglée en septembre 2014 par un accord à l’amiable.
J’ai rencontré Whitney Wolfe Herd dans un luxueux café de Paris lors du lancement de la version française de son application Bumble centrée sur l’« empowerment féminin ». Sur Bumble, seules les femmes peuvent envoyer le premier message pour amorcer la conversation.
Lire sur le sujet :
Bumble, l’application de rencontres dopée par #metoo
Selon elle, cette caractéristique permet de créer un environnement moins hostile pour les femmes : « Sur les applications de dating classique, chaque femme a reçu au moins un message agressif, violent, vulgaire », explique-t-elle.
« Ces messages sont autant d’agressions qui érodent la confiance des femmes. Mais aussi celle des hommes qui les envoient. Car certains de leurs auteurs n’auraient peut-être jamais écrit de tels propos dans d’autres circonstances. C’est ce contexte, où les hommes doivent attirer à tout prix l’attention des femmes qui reçoivent des dizaines de messages par jour, qui fait que certains deviennent agressifs. Le rejet crée de l’obsession et l’obsession crée de la violence. »
Horrifiée par le nombre de messages d’insultes
Bien sûr, le rejet ne légitime pas la violence – contrairement à ce qu’affirment certains extrémistes du mouvement masculiniste Incel, qui se définissent comme « involontairement célibataires » pour justifier leur haine des femmes. Mais la question du rôle des environnements numériques qui peuvent favoriser de tels rejets mérite d’être posée.
Il y a deux ans, j’ai demandé à Tinder l’intégralité de mes données personnelles et j’ai reçu 800 pages d’informations, dont l’intégralité de mes conversations. A les relire toutes les unes après les autres, j’ai été horrifiée par le nombre de messages d’insultes que j’avais reçus.
Aurais-je pu recevoir moins de messages violents si l’application avait été pensée autrement ? Certains commentateurs expliquent par exemple qu’Instagram est un réseau social moins propice au harcèlement car vous pouvez effacer les commentaires reçus sur votre profil. Ce qui est impossible sur Twitter, un réseau régulièrement dénoncé pour sa violence et sa misogynie, entre autres.
En est-il de même sur Tinder ? « Oui, vous auriez pu être moins harcelée », répond Mike Monteiro, auteur du livre Ruined by design, qui se définit comme un « designer éthique » et dirige un studio à San Francisco. « J’étais à la conférence où Sean Rad, ancien PDG et cofondateur de l’application, a dévoilé Tinder. Il se présentait avant tout comme un mec parlant à d’autres mecs de la nouvelle façon de draguer des filles, témoigne-t-il. Et le problème est que certains hommes pensent encore que l’attention des femmes leur est due. C’est ainsi que Tinder leur est vendu, comme une manière d’obtenir l’attention des femmes. Ce qui est un mensonge, car les fondateurs savent bien que ce ne sera pas le cas pour la majorité des hommes. Alors quand l’application ne fonctionne pas de la manière attendue, ces hommes se sentent floués et deviennent agressifs. »
L’espoir d’obtenir davantage de « matchs »
Heureusement pour nous, certains essaient aussi d’être créatifs. Parmi les forums de désespérés du « match », Nicolas a découvert un tutoriel pour construire un programme afin d’accepter automatiquement les profils qui défilent sur Tinder, dans l’espoir d’obtenir davantage de « matchs ». « Un dimanche après-midi de flemme, je me suis amusé sur Tinder et je me suis souvenu de mes amis qui passaient des heures sur l’appli dans l’espoir d’obtenir des “matchs”, écrit l’auteur du tutoriel. Je me suis demandé, pourquoi je ne pourrais pas rétro-ingéniérer Tinder et automatiser les “swipes” ? » Et pourquoi, nous non plus, ne pourrions-nous pas ? Non pas pour bêtement automatiser nos « swipes », mais pour autopsier Tinder et savoir si nos expériences, à Nicolas comme à moi, étaient représentatives.
Suivant simplement les instructions du tutoriel, nous sommes parvenus à accéder à l’API de Tinder. Pour faire simple, une API est un peu comme une porte entre les serveurs d’une application et le reste d’Internet. Accéder à une API permet de voir quelles sont les informations qui circulent entre votre téléphone et le serveur d’une application. Nous ne les voyons pas, mais les informations échangées entre nos téléphones et les serveurs d’une application voyagent, et il est possible de les « intercepter » lors de leurs trajets.
« Tinder a une approche laxiste des informations privées de ses utilisateurs », poursuit Nicolas. Au lieu de, par exemple, fournir à l’application l’âge d’un utilisateur pour afficher sur son profil (l’information mise en avant sur les profils Tinder), l’API fait transiter sa date de naissance précise, ainsi que son pseudo Instagram. Plus une application fait transiter d’informations dans son API, plus elles peuvent être interceptées, et observées par des acteurs extérieurs.
Soirée « don de données »
Afin de pouvoir nous livrer à une analyse des taux de succès en fonction du genre de notre profil Tinder, nous avons organisé une soirée « don de données », le 30 octobre 2018, à Berlin, avec l’aide de l’ONG allemande de défense des droits numériques Tactical Tech. Cette organisation s’était notamment fait connaître quand elle avait acheté un million de profils issus de sites de rencontre, pour 150 dollars.
Nous avons construit un programme afin de pouvoir accéder aux comptes Tinder de nos volontaires, et recueillir les « taux de succès » des profils qui leur étaient proposés sur l’application. Ce taux de succès est affiché si l’utilisateur a activé l’option « smart photo » dans Tinder, qui permet de mesurer le nombre de « swipes » à droite (des « j’aime », qui indiquent une sélection positive) pour chacune des photographies. Selon nos informations, le taux de succès révèle le pourcentage de « j’aime » associé à chaque photo. Interrogé sur le sujet, Tinder a refusé de confirmer ou d’infirmer cette information. Mais ce chiffre, censé être confidentiel, n’est pourtant pas sécurisé et bien accessible. Et tous les participants, ou presque, à notre soirée ont voulu avoir une idée de leur propre taux de succès. Ils furent déçus du résultat (moi la première).
Après avoir analysé près de 15 000 photos ce soir-là, nous avons découvert que le taux de succès moyen d’une femme est de 50 %, et celui d’un homme de… 2 %. Les données récoltées ne nous ont, en revanche, pas permis de fournir des résultats pour les profils d’autres orientations sexuelles, trop peu de personnes homosexuelles ayant participé à notre expérience.
Varoon Bashyakarla, statisticien et datascientist chez Tactical Tech, a vérifié l’exactitude de nos résultats. Le scientifique a recalculé les moyennes de cent profils masculins pris au hasard et cent profils féminins. Utilisant la technique du « bootstrapping », il a répété cette opération 10 000 fois. « Bien que votre échantillon soit biaisé (vos donateurs avaient autour de la trentaine, étaient diplômés et vivaient dans des zones urbaines), vos informations sont exactes sur cette tranche d’âge, et la tendance est indéniable : les femmes ont un taux de succès largement supérieur aux hommes », a-t-il conclu. Tinder, de son coté, n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations sur le sujet, après obtention de ces résultats.
73 % des femmes victimes de harcèlement en ligne
De retour de notre soirée don de données, j’ai regardé mes « matchs » Tinder différemment. Avoir une idée de ce qui se passe de l’autre côté me rendait plus empathique. Sur Tinder, avant même qu’ils s’adressent la parole, un homme et une femme vivent une expérience complètement différente – mais qui, dans les deux cas, sont de nature à abîmer leur estime d’eux-mêmes et à éroder leur image du genre opposé.
Ceci dans un contexte où les femmes utilisatrices ont bien plus de chances d’avoir déjà reçu des messages en ligne et d’avoir été harcelées (73 % des femmes ont déjà été victimes de harcèlement en ligne, selon un rapport de l’ONU sur le sujet en 2015). Les hommes, de l’autre côté, ont peu de « matchs », et quand ils en ont, ils sont encore nombreux à faire le premier pas, sans recevoir de réponse. Quand une conversation commence sur une application, il y a de fortes chances pour que les deux parties soient déjà, en réalité, épuisées.
Les choses pourraient-elles se passer autrement ? « Bien sûr ! », répond Joe Edelman, philosophe proche du Centre pour une technologie humaine, fondé par Tristan Harris. « Le fait de ”swiper”, de décider de la valeur de quelqu’un en deux secondes, n’a rien d’anodin. Ajoutant à cela que les hommes et les femmes vivent des expériences opposées aggrave le phénomène. Imaginez : les femmes savent que quand elles “likent” un profil, il y a de fortes chances qu’elles soient “likées” en retour. Et elles savent qu’elles ne peuvent pas “matcher” à la légère car elles prennent un risque à chaque fois. Elles deviennent de plus en plus sévères dans leur jugement, avec très peu d’informations à leur disposition, ce qui les pousse à des jugements superficiels. Les hommes feraient pareil dans leur situation. »
Joe Edelman poursuit : « S’il y avait une façon de connaître un tout petit peu mieux l’homme derrière le profil, comme en jouant à un petit jeu avec lui, beaucoup plus d’hommes recevraient des “likes”. » Mais si les hommes recevaient plus de « likes », cela signifierait aussi qu’ils seraient… bien moins nombreux à payer pour souscrire à Tinder Boost ou Tinder Gold, les options payantes de l’application. Elles permettent respectivement d’avoir son profil fortement mis en avant par l’algorithme, ou de pouvoir déceler en amont qui sont les personnes qui vous ont déjà sélectionné sur l’application.
Faire payer les hommes par des mécanismes de frustration
« Soyons honnêtes, explique Jean Meyer, PDG de l’application Once, que Match (la société mère de Tinder) a essayé d’acheter. Ce ne sont pas les femmes qui payent pour ce genre d’option, mais les hommes. Les applications de dating en général, comme Tinder, travaillent avec des spécialistes du jeu vidéo pour savoir comment activer les mécanismes de frustration dans le cerveau des hommes. Quand ils ont identifié un profil susceptible de payer – un certain niveau de revenus, un certain niveau d’études, etc. –, il est fort probable qu’ils le rangent dans une catégorie où son profil apparaît moins. Une fois qu’il achète l’option, son profil est, selon son niveau d’attractivité, soit montré normalement, soit montré beaucoup plus. L’idée est de créer chez un lui un sentiment de gratification instantané dès qu’il se met à payer », affirme-t-il.
Un système qui fonctionne : Tinder est l’une des applications les plus rentables de l’Apple Store, avec 800 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018. « Oui, c’est comme ça que ça marche !, confirme une ancienne employée d’une application de rencontre, qui souhaite rester anonyme. Il y a davantage d’hommes sur l’application, et la majorité d’entre eux ne sont tout simplement pas montrés aux utilisateurs. Seuls les utilisateurs payants le sont. Les autres restent dans l’ombre, n’ont pas de “match”, se disent que c’est de leur faute… ou de celle des femmes. »
Tinder a permis une révolution : donner une image cool et fun de la rencontre en ligne. C’est encore comme ça qu’est perçu l’outil aujourd’hui, comme une application pour faire des rencontres légères, s’amuser, et pourquoi pas avoir une histoire d’une nuit. C’est une description exacte.
Mais pas pour tout le monde. Selon les recherches menées par le blogueur et datascientist Worst-Online-Dater, dont les travaux sont estimés dans l’industrie de la rencontre en ligne, à peu près 20 % des utilisateurs masculins correspondent aux critères et recueilleront un grand nombre de « matchs ». Le reste des hommes, et toutes les femmes, sont coincés dans une boucle infernale pouvant mener à la frustration, à l’agressivité et au harcèlement. Quant à Nicolas et moi, nous avons tranché notre débat : nous avions tous les deux complètement raison.
Judith Duportail
Nicolas Kayser-Bril
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+3] Intéressant le 27.07.19, 17h37 par FK
- [+2] Merci ! :) le 30.07.19, 23h24 par Sathinelilly
Je me rappelle que Blusher était extrêmement critique vis à vis de Tinder.
De mon côté, j'avais constaté des rencontres (durables) via Tinder, et le voyais comme un canal supplémentaire.
Mais avec du recul, oui c'est un canal supplémentaire, oui des rencontres s'y font de toute évidence; mais j'ai l'impression que :
1) oui c'est totalement "truqué" (à des fins financières comme l'explique l'article, mais aussi parce que la demande masculine est infiniment + forte que la demande féminine)
2) ça transforme les gens en zappeurs impatients des rencontres, même au delà de Tinder : on a plus envie de s'emmerder avec quelqu'un, au moindre ralentissement la tentation est grande de passer au next
Je pense que petit à petit, maturité aidant, les gens reviendront de Tinder quand ils auront envie de qualité, de la même manière qu'on revient du fast-food.
De mon côté, j'avais constaté des rencontres (durables) via Tinder, et le voyais comme un canal supplémentaire.
Mais avec du recul, oui c'est un canal supplémentaire, oui des rencontres s'y font de toute évidence; mais j'ai l'impression que :
1) oui c'est totalement "truqué" (à des fins financières comme l'explique l'article, mais aussi parce que la demande masculine est infiniment + forte que la demande féminine)
2) ça transforme les gens en zappeurs impatients des rencontres, même au delà de Tinder : on a plus envie de s'emmerder avec quelqu'un, au moindre ralentissement la tentation est grande de passer au next
Je pense que petit à petit, maturité aidant, les gens reviendront de Tinder quand ils auront envie de qualité, de la même manière qu'on revient du fast-food.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] Absolument le 27.07.19, 22h30 par The_PoP
Bah non. Maturité = expérience et réflexions.Je pense que petit à petit, maturité aidant, les gens reviendront de Tinder quand ils auront envie de qualité, de la même manière qu'on revient du fast-food.
Sauf que la cible principale ( je soupçonne) de Tinder a toujours entre 15 et 30 ans, avec la maturité qui va avec. Passé un certain âge, arrêter Tinder parce que etc etc... oui. Peut-être même que progressivement, cet âge arrivera plus tôt. Mais je doute lourdement qu'on descende sous les 26 ans. Bref, qu'une part significative de ses vaches à lait parte. Donc Tinder a une longue vie devant lui. Yupikay !

La comparaison avec le fa(s)t-food est très juste. De la merde, aujourd'hui dangereuse. Pourtant, aux dernières nouvelles, j'ai pas encore entendu les chaînes de fast-food faire dans le plan social comme dans l'industrie.
Par contre, juste une chose. Cet article est merdique.
Je veux dire, sur les sites de séduction, la qualité de la réflexion et de l'analyse des sites de rencontre est bien meilleure.
De mon point de vue, c'est indéniable que Tinder a changé les façon de séduire, baiser, se rencontrer, qui sont désormais des biens de consommation. Mais ce que cet article ne peut pas dire, sous peine de se faire marcher dessus par le dogme, c'est que c'est surtout les femmes qui ont changé dans leur conception des relations inter-personnelles. Les hommes, de ce côté là, restent à leur niveau reptilien et errent sur l'application comme ils erraient dans les bars ou les nightclubs il y a 10 ans.Par contre, juste une chose. Cet article est merdique.
L'article a été écris par une femme, c'était une certitude dès les premières lignes. J'ai retrouvé dans mon entourage les mêmes réactions d'étonnement de la part des copines de ma meuf, ou de mes potes meufs elles-mêmes : "Ah bon, vous avez un match par jour seulement ? C'est déjà beaucoup un match par jour ? Je sais pas, j'me suis connecté à Tinder y'a longtemps, j'avais 100 matchs mais je m'en foutais".
Ce que cet article a de mauvais, c'est qu'il ne prend pas son courage intellectuel à deux mains pour interroger ce qui est pourtant sa catchphrase ; pourquoi une femme a-t'elle 50% de sollicitations là où un homme en a 2% ? Qu'est-ce que ça traduit de notre société ? Est-ce un symptôme, ou une maladie dont on parle ?
Il y a déjà longtemps je me suis dis que Tinder rendait misogyne. Aujourd'hui, je m'en rends à nouveau compte de plus en plus autour de moi.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] Pertinent le 29.07.19, 10h44 par FK
- [+1] 100% d'accord le 29.07.19, 13h26 par Bumble
Y'a de véritables inégalités dans l'accès au sexe, à l'affection, et ça joue un rôle majeur dans les tensions de la société, ça me parait indéniable.
Très prosaïquement, je pense que fermer les bordels - au lieu de les réguler / contrôler - était une immense erreur. Le sexe devrait être accessible à tous, facilement. Enlève ça, tu fais de l'accès au sexe un enjeu majeur, et tu peux pas avoir une société saine si elle polluée par la frustration sexuelle.
Très prosaïquement, je pense que fermer les bordels - au lieu de les réguler / contrôler - était une immense erreur. Le sexe devrait être accessible à tous, facilement. Enlève ça, tu fais de l'accès au sexe un enjeu majeur, et tu peux pas avoir une société saine si elle polluée par la frustration sexuelle.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [0] 100% d'accord le 29.07.19, 13h26 par Bumble
- [+1] Absolument le 29.07.19, 22h22 par Fauve noir
- [0] C'est pas si simple le 30.07.19, 06h03 par Iskandar
Tu peux pas avoir une société saine si tu peux te payer d'autres êtres humains, même de manière encadrée?
Si vous trouvez que tinder rend misogyne, alors que majoritairement ça donne juste un moyen d'expression sans filtres à tous les cons si se pensent à l'abri derrière leur écran comme internet en général, quid de la prostitution?
Le problème, et on y revient par rapport au sujet initial, c'est le fait que les gens globalement savent pas s'y prendre et font que jouer sur le nombre. Ou pas quand ils ont une vie sociale pas assez riche, d'où relations mais en faible quantité (14 en moyenne, soit elles sont longues soit ça fait très peu).
Et aussi de toute manière il est dans luttez nature humaine de vouloir ce qui brille et de boxer au dessus de sa catégorie (et de se surestimer).
Si les moches/ moyens se satisfaisaient de baiser entre eux y aurait moins de frustrations.
Mais même pour une première ou quand le mec il a pas touché une meuf depuis 10 ans le gars si c'est pas une 10 , il la touche pas. Une meuf pareil.
Les média ont un rôle dans cet état d'esprit et les apps aussi. Mais à la base c'est quand même enraciné en nous.
Si vous trouvez que tinder rend misogyne, alors que majoritairement ça donne juste un moyen d'expression sans filtres à tous les cons si se pensent à l'abri derrière leur écran comme internet en général, quid de la prostitution?
Le problème, et on y revient par rapport au sujet initial, c'est le fait que les gens globalement savent pas s'y prendre et font que jouer sur le nombre. Ou pas quand ils ont une vie sociale pas assez riche, d'où relations mais en faible quantité (14 en moyenne, soit elles sont longues soit ça fait très peu).
Et aussi de toute manière il est dans luttez nature humaine de vouloir ce qui brille et de boxer au dessus de sa catégorie (et de se surestimer).
Si les moches/ moyens se satisfaisaient de baiser entre eux y aurait moins de frustrations.
Mais même pour une première ou quand le mec il a pas touché une meuf depuis 10 ans le gars si c'est pas une 10 , il la touche pas. Une meuf pareil.
Les média ont un rôle dans cet état d'esprit et les apps aussi. Mais à la base c'est quand même enraciné en nous.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] Il y'a du vrai... le 29.07.19, 13h27 par Bumble
- [0] Douteux / Malsain / Toxique le 30.07.19, 06h02 par Iskandar
la prostitution imposée, c'est moche, un fléau et bien évidemment c'est pas acceptable.quid de la prostitution
La prostitution choisie en revanche, personnellement je considère que c'est tout aussi acceptable que modèle nu ou psy : les trois mobilisent leur corps, leurs sens et leurs émotions contre de l'argent, pour de tierces parties.
Et ça permet de libérer la société de beaucoup de ses maux.
Sans parler des frustrés rendus dangereux par leurs difficultés d'accès au sexe, qui trouveraient là un moyen d'assouvir leurs besoins sans faire de mal.
Chacun est devrait être libre de faire ce qu'il veut avec son corps.
Une société qui veut interdire ça, légiférer là-dessus, c'est une société drivée par des valeurs morales religieuses, et c'est une erreur, je maintiens. Ce contre quoi il faut légiférer, ce sont les réseaux de prostitution imposée.
Fin de parenthèse, si vous voulez rebondir là dessus, forkez svp.
Non justement, Tinder ne donne aucun moyen d'expression, c'est juste un algorithme de matching... qui ne matche pas tout le monde pareil.Si vous trouvez que tinder rend misogyne, alors que majoritairement ça donne juste un moyen d'expression sans filtres
D'où un sentiment accru d'inégalité et d'injustice pour les mecs frustrés, parce que mis à l'écart de la cour de récréation sexuelle.
L'article l'explique bien : une grande majorité de profils masculins sont tout bonnement mis de côté. Ca fait exploser la frustration et la rancoeur, parce que les types frustrés ont l'impression (accrue par l'apparente abondance que promeut Tinder) que les femmes ont le sexe facile, et que tout le monde se régale sauf eux. On leur fait miroiter un truc en apparence abondant et facile, mais parce que l'algo (et un rapport H/F déséquilibré), ça se dérobe à eux.
Mais comme tu le fais justement remarquer, c'est pas dans la nature humaine de vouloir baiser moche. De là mon opinion que la prostitution (masculine ou féminine, et choisie dans tous les cas) serait une sacré soupape de défrustration si elle était socialement acceptée.Si les moches/ moyens se satisfaisaient de baiser entre eux y aurait moins de frustrations.
Oui, Tinder rend misogyne parce que des hommes à qui on fait la promesse de faire des rencontres sur une application dédiée se retrouvent (pour une très grande majorité d'entre eux, on parlait de 2% dans l'article) avec le sentiment d'être dans un magasin de bonbons sans pouvoir rien y acheter, sentiment qui les poussera à investir dans l'application en espérant que ça ait un impact positif sur leur chance de faire des rencontres. Spoiler, c'est pas le cas.Si vous trouvez que tinder rend misogyne, alors que majoritairement ça donne juste un moyen d'expression sans filtres à tous les cons si se pensent à l'abri derrière leur écran comme internet en général, quid de la prostitution?
Et le pire, c'est que contrairement au dogme néo-libéral et féministe qui voudrait faire de Tinder le socle d'une libération sexuelle, les femmes ont aussi beaucoup à y perdre. Les hommes ont l'addiction à la pornographie et les dérèglements sexuels et du désir qui vont avec ; les femmes ont Tinder et la dissolution de l'intérêt des interactions et du flirt. Les plus ferventes utilisatrices de Tinder (j'en compte quelques une parmi mes potes) ne ressentent plus rien dans le flirt virtuel, pas plus que quand on cherche une bonne affaire sur Leboncoin ; parce que c'est exactement ce que c'est.
Le véritable problème ce n'est pas l'accès à la prostitution. J'ai suivi mon frère qui travaille de nuit pour ramasser des trotinettes et en passant dans le quartier des prostituées, elles ne manquaient pas de clients. Je n'avais jamais vu de bouchons la nuit auparavant. Sans parler du fait que la plupart des prostituées ne le font pas de leur propre chef (sauf si on en croit le journal contrepoints qui avance un agenda abolitionniste pour expliquer les 90% de femmes forcées à la prostitution. Selon ce journal, ce serait plus de l'ordre de 6%).
Le problème, c'est que l'homme en occident est victime de son Histoire et des codes qui sont liés à son rôle. Il est toujours perçu comme un provider, même par les femmes qui se considèrent féministes. C'est à dire que si t'es un homme qui ne gagne pas bien sa vie, qui est au chômage ou qui n'a pas d'ambitions, tu vas galérer. Sauf cas exceptionnels, notamment si t'es beau ou si t'es doué en séduction.
Sur les réseaux sociaux, les posts où les hommes pauvres ou en situation précaire sont humiliés sont likés et partagés par des femmes. Des chansons qui les pointent du doigt sortent chaque année et sont repris en cœur.
L'inverse n'est pas vrai, les femmes qui ne gagnent pas bien leur vie ou qui n'ont pas d'emploi, il y a peu d'hommes qui y retrouvent à redire. Ce qui compte avant tout pour les hommes, c'est le physique.
Et ça, c'est un héritage de nos rôles sociaux traditionnels. Aujourd'hui, une femme peut et va se prendre en charge elle même, elle n'a plus besoin de l'homme pour quoi que ce soit d'autre que le sexe, et encore. Ce qui pousse les femmes à vouloir des relations basées sur plus que sur le confort matériel et l'entente cordiale dans le couple. Je vous rappelle que les relations amoureuses et les mariages d'amour sont récents et qu'ils sont plus sujets à l'échec que des mariages arrangés qui sont basés principalement sur des principes économiques. Dans une société où des femmes de plus en plus éduquées et qui gagnent de mieux en mieux leurs vies (par rapport à leurs mères ou leurs grand-mères qui étaient minoritaires à gagner correctement leur vie), veulent des hommes qui gagnent autant ou plus qu'elles, qui soient éduqués et intéressants alors qu'ils sont de moins en moins éduqués et qu'il est de plus en plus difficile de gagner sa vie...
Dans un autre post, TheDaze parlait des influenceurs et des gens sur instagram qui sont prêts à s'endetter pour simuler une vie de rêve. Ce sont ces gens là qui matchent le plus sur Tinder sans avoir le physique. Ils vendent du rêve et ça marche. Le gars lambda qui présente sa vie lambda sur ses photos, s'il est pas beau ou gaulé, il va souffrir.
Si vous voulez vous convaincre du pouvoir de votre statut social, partez à l'étranger dans un pays où le smic est inférieur à 500€, vous aurez un succès de malade, surtout si vous êtes blancs. Quand j'étais dans mon bled, j'avais juste à dire à une femme que j'étais français et c'était presque sûr qu'elle était prête à coucher avec moi, même si elle n'était pas célibataire. Je n'en ai jamais profité mais les autres français originaires de mon bled ne se privaient pas. Vous essayez la même chose en Suède ou au Japon, vous aurez toujours du succès grâce à votre saveur nouvelle et votre fraîcheur mais ce ne sera plus du même ordre que dans les pays de l'est par exemple.
Attention, je ne dis pas que les femmes sont vénales, c'est plus complexe que ça. Et si vous avez bien suivi ce que je dis, les hommes ne sont pas non plus moralement irréprochables (enfin, dans la morale moderne s'entend).
Alors quelles sont les solutions? Les solutions immédiates sont de l'ordre de travailler son image, avoir un bon statut social et être intéressant mais ce n'est pas donné à tout le monde. Vous pouvez également partir à l'étranger, en Thaïlande ou en Indonésie ou en Bulgarie et vous trouverez sans doute des femmes prêtes à vous suivre. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces couples ont un taux de réussite plutôt élevé, c'est de l'ordre de 50/50, ce qui est énorme (ça ne m'étonne pas, les mariages arrangés sont les relations de couple qui fonctionnent le mieux dans le monde).
Vous pouvez aussi capitaliser sur la séduction mais il n'y a pas grand monde qui est prêt à se prendre des râteaux irl dans l'espoir de pécho, surtout si votre physique ne vous aide pas. Ce serait pourtant la meilleure solution et ce pourquoi ce site existe à la base d'ailleurs.
Les solutions sur le long terme consistent à détruire et à remplacer les codes sociaux que l'on a hérité. Ce n'est pas une mince affaire et nous seront sans doute morts avant de pouvoir profiter de ces solutions.
Le problème, c'est que l'homme en occident est victime de son Histoire et des codes qui sont liés à son rôle. Il est toujours perçu comme un provider, même par les femmes qui se considèrent féministes. C'est à dire que si t'es un homme qui ne gagne pas bien sa vie, qui est au chômage ou qui n'a pas d'ambitions, tu vas galérer. Sauf cas exceptionnels, notamment si t'es beau ou si t'es doué en séduction.
Sur les réseaux sociaux, les posts où les hommes pauvres ou en situation précaire sont humiliés sont likés et partagés par des femmes. Des chansons qui les pointent du doigt sortent chaque année et sont repris en cœur.
L'inverse n'est pas vrai, les femmes qui ne gagnent pas bien leur vie ou qui n'ont pas d'emploi, il y a peu d'hommes qui y retrouvent à redire. Ce qui compte avant tout pour les hommes, c'est le physique.
Et ça, c'est un héritage de nos rôles sociaux traditionnels. Aujourd'hui, une femme peut et va se prendre en charge elle même, elle n'a plus besoin de l'homme pour quoi que ce soit d'autre que le sexe, et encore. Ce qui pousse les femmes à vouloir des relations basées sur plus que sur le confort matériel et l'entente cordiale dans le couple. Je vous rappelle que les relations amoureuses et les mariages d'amour sont récents et qu'ils sont plus sujets à l'échec que des mariages arrangés qui sont basés principalement sur des principes économiques. Dans une société où des femmes de plus en plus éduquées et qui gagnent de mieux en mieux leurs vies (par rapport à leurs mères ou leurs grand-mères qui étaient minoritaires à gagner correctement leur vie), veulent des hommes qui gagnent autant ou plus qu'elles, qui soient éduqués et intéressants alors qu'ils sont de moins en moins éduqués et qu'il est de plus en plus difficile de gagner sa vie...
Dans un autre post, TheDaze parlait des influenceurs et des gens sur instagram qui sont prêts à s'endetter pour simuler une vie de rêve. Ce sont ces gens là qui matchent le plus sur Tinder sans avoir le physique. Ils vendent du rêve et ça marche. Le gars lambda qui présente sa vie lambda sur ses photos, s'il est pas beau ou gaulé, il va souffrir.
Si vous voulez vous convaincre du pouvoir de votre statut social, partez à l'étranger dans un pays où le smic est inférieur à 500€, vous aurez un succès de malade, surtout si vous êtes blancs. Quand j'étais dans mon bled, j'avais juste à dire à une femme que j'étais français et c'était presque sûr qu'elle était prête à coucher avec moi, même si elle n'était pas célibataire. Je n'en ai jamais profité mais les autres français originaires de mon bled ne se privaient pas. Vous essayez la même chose en Suède ou au Japon, vous aurez toujours du succès grâce à votre saveur nouvelle et votre fraîcheur mais ce ne sera plus du même ordre que dans les pays de l'est par exemple.
Attention, je ne dis pas que les femmes sont vénales, c'est plus complexe que ça. Et si vous avez bien suivi ce que je dis, les hommes ne sont pas non plus moralement irréprochables (enfin, dans la morale moderne s'entend).
Alors quelles sont les solutions? Les solutions immédiates sont de l'ordre de travailler son image, avoir un bon statut social et être intéressant mais ce n'est pas donné à tout le monde. Vous pouvez également partir à l'étranger, en Thaïlande ou en Indonésie ou en Bulgarie et vous trouverez sans doute des femmes prêtes à vous suivre. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces couples ont un taux de réussite plutôt élevé, c'est de l'ordre de 50/50, ce qui est énorme (ça ne m'étonne pas, les mariages arrangés sont les relations de couple qui fonctionnent le mieux dans le monde).
Vous pouvez aussi capitaliser sur la séduction mais il n'y a pas grand monde qui est prêt à se prendre des râteaux irl dans l'espoir de pécho, surtout si votre physique ne vous aide pas. Ce serait pourtant la meilleure solution et ce pourquoi ce site existe à la base d'ailleurs.
Les solutions sur le long terme consistent à détruire et à remplacer les codes sociaux que l'on a hérité. Ce n'est pas une mince affaire et nous seront sans doute morts avant de pouvoir profiter de ces solutions.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+3] Intéressant le 29.07.19, 23h55 par FK
- [+3] Ca va mieux en le disant le 30.07.19, 00h28 par Onmyoji
- [+3] Constructif le 30.07.19, 00h29 par BirdonTheWire
- [+3] En effet le 30.07.19, 06h30 par Iskandar
En admettant que ça puisse être un métier comme un autre pour bouffer et payer les factures,FK a écrit : La prostitution choisie [...]
est-ce que ça n'est pas une solution "de facilité" (notez les guillemets parce que se taper ces champions ça doit pas être un boulot de rêve)?
Genre le truc que tu fais parce que tout le reste est trop compliqué ou parce que tu as pas d'éducation et tu peux pas t'en sortir autrement ou en trimant dix fois plus?
Combien d'étudiantes acculées à ça (sans mauvais jeu de mots), à se louer pour payer leur loyer (ou entrant dans une location "avec services" pour ça, pour pouvoir bosser les études
sans trop se disperser)?
Mouais. Au niveau de mecs qui sont souvent des gros cons et qui arrivent pas à choper pour ça.Et ça permet de libérer la société de beaucoup de ses maux.
Ils deviennent pas cons parce qu'ils baisent pas. Y a plein de gars qui baisent pas qui arrivent ici et ce sont pas des cons finis.
Pour aller s'acheter un autre être humain, en général, faut avoir une certaine vision de l'humanité qui fait que quelque part,
tu seras difficilement tolérable aux autres. Est-ce que c'est mal que des gens ne baisent pas, s'ils ne font rien pour se rendre baisables et agréables?
C'est de la sélection naturelle, c'est tout.
Aussi, ça libère peut-être des maux au niveau d'une frange restreinte de mecs, mais ça affecte beaucoup les femmes en général (on fait de ça une arme contre
elles, c'est une sorte de truc qui est récurrent dans ce à quoi on les renvoie, etc...)
Rendus dangereux!? Genre c'est juste affreux de lire ça ici, de toi. C'est comme justifier le discours d'un gars qui dirait qu'il a violé parce qu'il avait besoin de baiser.Sans parler des frustrés rendus dangereux par leurs difficultés d'accès au sexe, qui trouveraient là un moyen d'assouvir leurs besoins sans faire de mal.
Parce que ça établit la causalité, là où en fait, les mecs sont dangereux parce qu'ils contrôlent pas leurs impulsions ou veulent pas les contrôler.
On est des tonnes à avoir eu des périodes sans ici et c'est pas ça qui a fait de nous des violeurs.
Les mecs qui feraient du mal pour ça, ils méritent d'être enfermés/trépanés/castrés/incinérés, pas qu'on leur donne de la chatte pour qu'ils y prennent goût et finissent par se dire qu'il leur en faut quand ils veulent,
où ils veulent.
Y avait rien de moral dans ce que je disais, purement du pragmatisme.Chacun est devrait être libre de faire ce qu'il veut avec son corps.
Une société qui veut interdire ça, légiférer là-dessus, c'est une société drivée par des valeurs morales religieuses, et c'est une erreur, je maintiens. Ce contre quoi il faut légiférer, ce sont les réseaux de prostitution imposée.
Honnêtement, si des femmes veulent se vendre, qu'elles le font pas parce qu'elles peuvent pas faire autrement, mais que c'est leur envie,
et qu'elles peuvent gérer ce que ça implique (encore qu'on parlait de maux, on pense pas à leurs éventuelles familles non plus), grand bien leur fasse.
Par contre, être libre de faire ce qu'on veut avec son corps, ok, mais acheter ce genre de service finit par suggérer qu'on est libre de faire ce qu'on veut du corps des autres.
Ce qui, même dans un cadre tarifé, n'est pas vrai. Donc message délétère, en plus d'encourager des gens consommateurs dans une solution de facilité parce que jamais
ils feront l'effort de trouver autre chose pour se rendre humainement aimable.
à moins d'être moche comme un cul, de jamaîs être sorti de ton patelin avec 50 habitants dont 45 chèvres, 1 prêtre, et 3 autres chums, ou d'être handicapé (encore que ce sont pas ceux qui ont le plus de mal),
personne devrait avoir à se payer une pute.
J'ai très bien dit que naturellement, les gens veulent pas baiser en dessous de leurs aspirations, mais quand tu es dans ce cas là, tu revois tes ambitions à la baisse,
et tu restes humain au lieu de te payer une pute, et l'humanité avance (sans compter que de toute façon, toutes les putes sont pas d'une beauté irréprochable, y a aussi beaucoup de radasses).
ça reste quand même vachement important pour le sujet. Après, on pourra effectivement forker mais bon.Fin de parenthèse, si vous voulez rebondir là dessus, forkez svp.
Pour Tinder: oui, les cartes sont truquées. Et?
En live, si tu n'as pas une belle gueule, les cartes sont truquées aussi. Tu n'as souvent pas plus l'occasion de t'exprimer.
Et oui c'est un moyen d'expression parce que quand il y a match, tu peux dire ce que tu veux, sans filtre. Avec les gens qui ont une conversation normale et les autres qui envoient des photos de bite.
C'est pas qu'un algo. C'est un framework: tu as aussi un contexte, et un but, et un processus. Tu matches: tu penses que les filles sur ce site sont là juste pour baiser, et tu es limité: tu envoies une photo de ta bite parce qu'il faut bien leur montrer que tu es (pas) un étalon, un vrai,
puisqu'il n'y a que ça pour les intéresser. La base, c'est être un neuneuh.
Pas la frustration. Dans la rue, ton mec frustré va pas montrer sa bite aux gens. Et sinon, on l'enferme, preuve qu'il y a bien un problème (alors que sur Tinder, c'est juste un "fact of life",
le mec sera pas ban)
Hey, encore une fois, la nature fait son tri. C'est pas juste, mais c'est comme ça. Toi, moi, d'autres, on a travaillé pour avoir le petit truc qui nous manquait en plus de la normalité pour baiser plus et plus dans ce qu'on désirait.D'où un sentiment accru d'inégalité et d'injustice pour les mecs frustrés, parce que mis à l'écart de la cour de récréation sexuelle.
La cour de récréation sexuelle? Mais c'est pas une bonne vision. Le sexe, c'est pas un dû. C'est une récompense pour avoir sû non être bien aux yeux d'une nana (parce que sinon, on leur donne le pouvoir),
mais pour avoir su se bouger le cul pour proposer un truc qui sera bénéfique aux deux. La nana, elle veut baiser pour se faire plaisir, et elle veut le faire avec quelqu'un qu'elle apprécie,
qui la fasse rêver, et en qui elle puisse avoir confiance.
Le mec qui propose ça, et le réalise, il mérite. Les autres, qui attendent ça comme si eux aussi, ils y avaient droit, ben ils ont tout faux.
Tu as le droit de marcher dans la rue. Il ne tient qu'à toi de faire quelques km ou de ne pas sortir de chez toi.
Mouais. Ou alors, grandir humainement, pour avancer, et peut-être finir par baiser "plus haut", justement, parce qu'on sera devenu moins con (aka, la story de 80% des mecs des débuts ici?)Mais comme tu le fais justement remarquer, c'est pas dans la nature humaine de vouloir baiser moche. De là mon opinion que la prostitution (masculine ou féminine, et choisie dans tous les cas) serait une sacré soupape de défrustration si elle était socialement acceptée.
Parallèle avec le pognon: ON sait tous que quelques mecs gagnent ce qu'il nous faut toute une vie à gagner en quelques heures. ça fait c'est vrai quelques frustrés, mais la majorité des gens l'acceptent sans faire de remous et sans en être frustrés, pourtant le pognon c'est un vecteur pour vivre beaucoup plus important que le cul (vu que ça permet l'accès à tout).
Est ce que les gens qui sont frustrés doivent réagir avec la niaque pour changer les choses, ou tout casser? C'est un peu comme si l'équipe de foot qui finit lanterne rouge avait le droit de tout casser parce qu'ils gagnent jamais et n'ont que la frustration. Pourtant, ils savent bien qu'ils vont pas gagner et que le jeu est truqué parce que même si on est dans un tournoi et que tout le monde a ses chances, les mecs avec un gros budget (voir; capital séduction) vont avoir accès à des possibilités de performer dont ils peuvent même pas rêver.
En gros, on les pousse à faire des dépenses dans ce championnat alors qu'ils savent très bien qu'ils ont pas une chance, et que les retombées financières seront moindres pour eux, ne couvrant souvent pas l'investissement...
Je reste persuadé que le problème, c'est d'être mauvais ou mal éduqué à la base. Pas d'être face à l'adversité. Combien de mecs ici on a sauvé juste en leur expliquant 2 3 trucs. La frustration de surface, c'est souvent le gars qui aboie mais ne mord pas, il est relou, mais ce n'est pas lui le danger dont vous parlez. Par contre, justifier la dangerosité par la frustration, c'est un discours super dangereux et vraiment déresponsabilisant ("c'est pas moi madame la Présidente, c'est la société qui me frustre").
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [0] Du grand n'importe quoi le 01.08.19, 00h17 par FK
- [0] Foutage de merde le 01.08.19, 07h53 par Hydrogene