et mon amie la rose est morte ce matin
Je commence par la chute, Le loup et l'agneau inside
Une accumulation d'erreurs de débutant (après tout, j'en suis un !) qu'il va faire bon disséquer au coin du feu.
1er acte
Rien de très brillant à raconter, à part pour mon moral qui en a bien profité. Rencontre de S., petite rousse provinciale de 20 ans, bourrée de charme, qui semble a priori fort intéressante, et intéressée également. Ca commence par quelques pas de danse dans laquelle elle m'entraîne et qui se déroule de manière rapprochée. Petit jeu en même temps avec un boa noir emprunté à une amie (peacocking à mon insu ?) enroulé autour de nos deux cous. La soirée se poursuit, je continue à papillonner parmi les invités et un peu plus tard, nous nous retrouvons bien isolés, dans ma piaule en l'occurrence. Numclose de mon fixe de sa part, mais c'est pour la bonne cause, vu qu'elle va dépanner ma connexion ADSL. Kiss-close, comme on dit poétiquement (du moins dans mon souvenir, ça va être important pour la suite). Retour dans la foule, je la perds complètement de vue, elle est introuvable à la fin de la soirée (il m'aurait suffi de jeter un oeil sur le palier...). J'ai envie de dormir, il est tard, je me rabats sur le mec avec lequel elle est arrivée qui me file son numéro.
2e acte
J'appelle la demoiselle environ une semaine plus tard pour qu'elle me fasse signe lors de sa prochaine virée à Paris. Ce qu'elle fait, par SMS interposé, puisqu'elle doit venir voir un ami.
1ère soirée : sans intérêt, tournée des bars avec l'ami en question et un autre gars. Ca fait un peu trop combat de coqs à mon goût. Sans compter que l'ami a un otage : ses affaires (bon, d'accord, je me cherche des excuses là...). Résultat : nada
2e soirée : je lui donne rendez-vous au Louvre à 18h17 le vendredi (merci pour l'idée, j'aime bien son côté saugrenu) afin de profiter de la nocturne à laquelle ma carte louvre jeunes me donne accès. L'idée l'enchante, elle me confie aussi son envie de voir l'exposition sur le dadaïsme que j'ai déjà vu, mais qui me confirme dans l'intérêt que je lui porte, intérêt renforcé par nos similitudes et nos divergences (autodidacte vs. ingé, etc...). Un piège diabolique, le cocktail similitudes/divergences. Un vrai générateur à one it-is !
Premier SMS dans le RER : je viens de me réveiller, j'aurais 1/2h de retard...Bon, ça tombe bien, moi aussi. J'arrive au Palais Royal et...personne. Un coup de fil plus tard, j'apprends qu'elle est toujours à Clignancourt
Je vais m'installer dans un bar pour bouquiner en attendant, elle arrive 1h après l'heure prévue. Un minimum d'éducation l'incite tout de même à payer mes consommations, et nous voilà dans le Louvre. Je me suis trouvé bien mauvais. Extrêmement mauvais. Aucun élément de séduction. Suite chez moi, ou j'organisais une petite soirée. Son ami hébergeur devait venir, il ne viendra pas. Et je revois des amis que j'avais perdu de vue depuis plusieurs années, ce qui me remonte le moral en flèche, et nous commençons à déconner dans tous les sens.A 1h, décision est prise d'aller voir en ville ce qu'il s'y passe, direction Bastille. Nous retrouvons sur la route son ami accompagné de toute une troupe d'Irlandais. Ils veulent aller boire, nous voulons plutôt aller en boîte. Split (ce qui est bien pour m'arranger) et elle nous accompagne (idem). Nous rentrons au Wax, endroit sans grand intérêt, à 8. Mais on danse sans s'arrêter ou presque, nous sommes collés en diable, ce qui me fait sans doute perdre le sens commun. Elle est sensée repartir le lendemain à 11h à Bordeaux, je la convaincs de rester jusqu'au dimanche.
La fin de la soirée part ensuite en vrille, je n'arrive à rien, elle repart dormir chez son ami. Rien que de repenser à la façon dont je lui ai demandé au moins 4 fois de suite de m'appeler le lendemain pour qu'on s'organise, j'ai envie de me foutre des claques.
Evidemment, SMS le lendemain, elle doit repartir à Bordeaux, donc ne peut pas rester le dimanche à Paris, la fin restant ouverte sur une invitation à Bordeaux.
3e acte
Une semaine plus tard, je la rappelle afin de bien valider l'invitation à Bordeaux. La demoiselle devant partir dans un mois en Irlande pour un an minimum, c'est maintenant ou jamais (vous, vous savez déjà que c'est mort depuis longtemps, mais moi non, naïf que j'étais !). Mon petit cerveau se met en branle et pond l'équation suivante : marques d'intérêt précédentes corroborrées par des observateurs/trices extérieur-e-s+elle sait mon intérêt prononcé pour elle+invitation => Go for it, boy !
De mon côté, mon seul week-end disponible est celui qui suit immédiatement, ce qui m'emmerde un peu, mais enfin...Je pars donc le vendredi soir, la fleur au fusil. On se retrouve, je pose mes affaires chez elle. Elle prend soin de me préciser que l'ami à elle que j'ai vu l'autre jour à Paris va venir lui rendre visite, et qu'il dormira dans un sac de couchage. Encore quelque chose que j'interprète comme un feu vert. Et on ressort jusqu'à 7h du mat avec des collègues à elle. Mais c'est quoi cette ville où tous les bars ferment à 2h ? Soirée mollassonne, on termine au Zanzibar, j'ai clairement pas la niaque. Juste un peu de social proof avec le serveur d'un bar spécialisé dans les bières belges, on cause bières trappistes et Nord.
Le lendemain, réveil fort tardif, et nous passons toute la soirée de 18h à 3h du mat ensemble. Petit tour des bars, découverte de la ville pour moi. Nous passons devant le nouveau TGI qui a de la gueule. Je lui fais remarquer l'immeuble en face auquel les fenêtres éclairées donnent un côté mystérieux. Au rez-de-chaussée se trouve un fleuriste, ouvert, chez lequel elle m'entraîne et m'offre une rose blanche pour mettre sur ma veste
Honnêtement, à ce moment, je pensais que c'était du tout cuit. Nous allons dans un bon resto à viande, dans un cadre plutôt design, où elle me fait remarquer les serveuses. Elle m'en avait déjà parlé avant, j'ai pas tilté sur le coup, mais une bonne occasion manquée de sexuer la conversation, d'autant plus que ses tendances bi ne font quasiment pas de doute. Sans compter que ma réponse minable n'arrange rien, un truc du style "mouais, bien gaulées, mais leur tête ne me revient pas".On poursuit notre déambulation nocturne, les effleurements de nos mains tout en marchant se font plus présents. Mais est-ce moi qui les provoque inconsciemment ? Elle ? Dur à dire...
On se retrouve vers 1h du mat dans un pub irlandais où elle a ses habitudes. La conversation se poursuit, on se regarde droit dans les yeux, ses expressions corporelles me semblent favorables, elle joue avec ses cheveux, les tirant en arrière, se penche en avant...A un moment, la conversation part en vrille avec nos voisins, une nana me propose 10€ pour l'accompagner aux toilettes, je lui rétorque que je suis bien trop cher pour elle. Et là je suis parti dans mon délire de gigolo à la Coupole. Ca se sexue tout d'un coup, fortement même, mais avec les voisins de table également, ce qui dissipe un peu la tension sexuelle qui aurait pu se créer.
On se fait chasser du bar, retour chez elle. Sur le chemin, je l'attrape et l'attire vers moi. Et là
Mais il n'y avait rien à en tirer, sans jeu de mots graveleux.S. : Qu'est-ce que tu fais ?
Moi : Je vais t'embrasser, pardi
S. : Je pensais avoir été clair l'autre jour
Moi : Faut croire que je suis dur d'oreille pour ce genre de choses
Epilogue
Le lendemain, à la gare, sur le quai
Et là-dessus, quelques instants après, elle me rajoute que si je veux revenir la voir avant son départ en Irlande, ou même une fois qu'elle sera installée là-bas, je suis le bienvenu.S. : j'espère que tu as passé un bon week-end ?
Moi : dans l'absolu, oui, c'était un bon week-end. Relativement à ce que ton attitude m'avait laissé comprendre, beaucoup moins...
S. : Ah ? je pensais avoir été clair à ta crémaillère ? (référence au kiss-close ? Ca m'a pas frappé ce soir là en tout cas
Moi :
S. : Ben non
Mais on croit rêver là !! C'est surréaliste !
Analyse à froid :
1er acte
- Points forts : social proof facile (mais sans mérite, crémaillère chez moi), je réussis assez bien à décrocher pour mieux revenir plus tard, isolation bien menée
- Points faibles : mauvais numclose ! Gros manque d'esprit d'à-propos et de répartie sur ce coup-là. Manque également d'escalade dans la tension, j'ai fait preuve d'impatience dans le kclose et n'ai sans doute pas suffisamment jouer sur la corde des sentiments
2e acte
- Points forts : ??
- Points faibles : manque de C&F, kino, je n'ai pas été approcher d'autres nanas une fois à Bastille.
3e acte
- Points forts : j'ai pris de l'assurance au fur et à mesure au téléphone, je n'hésite pas à envoyer quelques piques sur son accoutrement (toujours bien manié l'ironie et le sarcasme, j'étends simplement son champ d'application à un peu tout le monde alors qu'avant je le réservais aux personnes que je connaissais bien), petit fluff avec le serveur qu'il ne me serait même pas venu à l'idée de faire auparavant.
- Points faibles : du mal à sexuer la conversation, du mal avec les kinos. Du mal à verbaliser tout court, à foncer et à dire ce que je pense. "Tu te fous de ma gueule, là ?" par exemple. Ca aurait été de circonstance.
Conclusion
Eh be, y'a du boulot !
Mais est-ce mon jeu particulièrement mauvais qui a tout fait, ou mon échec est-il aussi imputable à sa versatilité ? J'avoue n'y rien comprendre...
Vos avis et idées sont les bienvenus !
Va falloir faire du terrain en tout cas.
