[Livre] King Kong Theorie

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le 04.04.2007 par Eleonie

17 réponses / Dernière par olivier le 24.04.2007, 11h00

Parce que des fois, on fait autre chose que regarder Netflix. Partagez et discutez ici de ce que vous aimez et de ce qui vous intéresse.
Conditions homme/femme dans la société:

Ca c'est de la vrai analyse...

J.W.
quelques éléments autobiographique de Mlle Despentes(glanées ici et là dans la presse), qui permettront peut-être d'éclaircir un peu son propos:

elle prend la pilule depuis l'âge de 14 ans; à 17-18 ans, elle s'est fait violer avec une amie par des hommes peu aimables qui venaient de les prendre en stop; adulte, elle s'est prostituée pour son seul profit

je rajouterai que pour elle, dans la prostitution, le véritable esclave est l'homme, car elle a souvent senti un sentiment de gêne et d'humilitation chez ses clients; à débattre donc
jwolf98 a écrit :Conditions homme/femme dans la société:
La domination masculine de P.Bourdieu
Ca c'est de la vrai analyse...
J.W.
Bourdieu est plus pertinent mais moins pédagogue et accéssible. :|
malcorlegrand a écrit :Pour pousser un peu la réflexion dans ses derniers retranchement (et en caricaturant un peu) DESPENTES est moche...
Alors, justement, elle explique qu'elle à appris à se faire jolie quand elle à commencé la prostitution (elle ne faisait pas le tapin dans la rue et en plus elle choisisait les mecs avec qui elle couchait) et ainsi, elle avait tout les mecs à ses pieds. Donc, elle sait trés bien comment fonctionne la séduction et elle sait s'en servir (quand elle en à envie --> faut croire qu'elle a pas souvent envie :P ).

On peut la trouver agréssive, vulgaire, moche, ultra féministe, misandrique et repoussante, mais je pense qu'il est faux de dire que sa révolte vient du fait qu'elle soit moche : elle n'écrit pas sous le coup de l'emportement.

Je vais faire lire ce bouquin à mon mari pour voir ce qu'il en pense.
Alors, justement, elle explique qu'elle à appris à se faire jolie quand elle à commencé la prostitution (elle ne faisait pas le tapin dans la rue et en plus elle choisisait les mecs avec qui elle couchait) et ainsi, elle avait tout les mecs à ses pieds. Donc, elle sait trés bien comment fonctionne la séduction et elle sait s'en servir (quand elle en à envie --> faut croire qu'elle a pas souvent envie ).
D’autant plus frustrant car certes elle baise mais avec des mecs qui vont voir des putes (pas ce que j’appel des Alphas) et manifestement les plus jolies (même pas riche :mrgreen: ).
On peut la trouver agréssive, vulgaire, moche, ultra féministe, mysandrique et repoussante, mais je pense qu'il est faux de dire que sa révolte vient du fait qu'elle soit moche : elle n'écrit pas sous le coup de l'emportement.
Je ne pense pas qu’elle écrive sur le coup de l’emportement mais plus d’humiliations et de frustrations accumulées.
Ce n’est pas qu’elle soit repoussante qui me dérange ou même que son discourt sois vrai dans une certaine mesure mais plutôt que je suis persuadé que si elle était jolies elle n’aurait pas du tout ce même discourt. Cette subjectivitée enlève à mon sens de la valeur à son discourt.

Que l’on discute de l’injustice qui est fait aux moches et particulièrement au femmes moches je trouve cela tout à fait légitime (voir Le poids des apparences : Beauté, amour et gloire de Jean-François Amadieu sur ce sujet) mais je n’arrive pas à détacher le discourt de l’auteur et cette dernière, de par son parcours et ce qu’elle est elle même ne me semble pas la mieux placé pour parler des relation homme/femme car ayant un parcourt très atypique.

Certes on peut dire que nous aussi nous avons une vision particulaire mais elle est basé sur l’observation d’une multitudes d’individus (la communauté) et non sur la (difficile) vie d’une personne. On tend vers l'objectivité (evopsy).

P.S : misandrie c’est sans y les gars.
malcorlegrand a écrit :mais je n’arrive pas à détacher le discourt de l’auteur et cette dernière, de par son parcours et ce qu’elle est elle même ne me semble pas la mieux placé pour parler des relation homme/femme car ayant un parcourt très atypique.
De part sa position indiscutablement très particulière, elle apporte un autre point de vue sur une vrai réalité. certes elle à un vécu atypique, mais ce vécu est une réalité que vivent beaucoup de femmes (j'ai pas dit la majorité, j'ai dis beaucoup).
malcorlegrand a écrit :Certes on peut dire que nous aussi nous avons une vision particulaire mais elle est basé sur l’observation d’une multitudes d’individus (la communauté) et non sur la (difficile) vie d’une personne. On tend vers l'objectivité (evopsy).
Je ne la voit pas comme quelqu'un d'associable qui n'a aucune culture, aucun débat et aucune discussion avec ses contemporains. Si son propos était sans aucun fondement et d'un égocentrisme absolu et solitaire, je ne serais pas là, en train de parler de ce livre dont je ne connaitrais même pas l'existence.
Je suis socialement son opposée : mère de famille, je travaille, j'ai deux enfants, je vis une vie heureuse et sans encombre à des années lumières de la drogue, du viol, de la prostitution et les rapports difficiles avec les hommes. Pourtant, son livre m'a touchée : faut croire qu'il doit y avoir un fond de vérité non ?

Justement, le fond, parlons-en (je m'enfonce en la justifiant sur la forme alors que la forme est secondaire :| ).

:arrow: 1- Le viol qu'elle a subit, elle estime, après plusieurs années de réflexion, que c'était le prix à payer pour sa liberté : deux jeunes filles ne se promènent pas seules, la nuit dans un coin paumé sans risque. Le risque, c'était de se faire violer. Au bout du compte, elle est satisfaite d'avoir réussi à profiter de cette liberté (elle ne s'est pas plié à ce que lui imposait la société), même si cette liberté lui à couté si cher.
--> c'est couillu comme démarche, je ne vous le fait pas dire, mais parfois, l'être humain est plein de ressource pour faire face à sa souffrance. Et puis, franchement, vous trouvez ça tout à fait normal qu'une adolescente n'ait pas le droit de se promener où et quand elle veut dans notre pays ? Enfin si, elle en le droit, mais elle risque de se faire punir par le viol, face à une société qui n'hésiterait pas à penser (sans le dire) : "elle l'a un peu cherché quand même".

:arrow: 2- La prostitutions :
de mémoire d'Eléonie a écrit :pourquoi je me ferais chier à faire du développements photo [son premier boulot NDE] alors que je peux gagner en 3 heures "de sexe tarifé" là où il me faudra une semaine de boulot de 40h pour le même résultat ? Quoi ? Vous trouvez ça dégradant de louer son corps ? Vous trouvez que c'est plus dégradant que de bosser pour un employeur à la con qui vous paie une misère ? C'est qui qui se fait exploiter dans l'histoire ?
--> Elle dit que la société est faux-cul, elle oppose la prostitution (sexe tarifé) au mariage (sexe gratuit). Elle compare les différents modes de servitude de la société : la femme est asservie à l'homme qui lui même est asservi à son travail.... Elle estime que la société est castratrice en rendant difficile pour les hommes l'accés à la prostitution (je développe pas, mais c'est une idée intéressante)

:arrow: 3- Le porno : elle n'a jamais été actrice porno, mais elle défend celles qui en font --> pour une féministe, c'est assez cocasse d'ailleurs. Elle estime que le porno pourrait être de meilleure qualité avec des contrats d'actrices un peu moins attrape couillon si le métier n'était pas si marginalisé depuis les années 70. Elle à eu un mal de chien pour son film "Baise-moi" et ça lui est resté en travers de la gorge.

Moralité : oui, elle a une vision noire et excessive de la société, mais si vous lisez ce bouquin, vous finirez forcement par vous dire la même chose que moi : "elle n'a pas entièrement tort finalement".

Sérieux, si vous avez une LTR sous la main (beaucoup en son équipé dans le coin :P ) Demandez lui de lire ce bouquin pour voir ce qu'elle en pense : vous verrez.
Eleonie a écrit ::arrow: 1- Le viol qu'elle a subit, elle estime, après plusieurs années de réflexion, que c'était le prix à payer pour sa liberté :
Ce prix n'est pas justifie: des que je sors dans la rue a moscou il est possible que j'attrape une tuberculose, que je me fasse ecraser, qu'un chien sauvage me morde (il y en a beaucoup ici), qu'un flic verreux essaie de me taxer de l'argent sur un pretexte debile etc. Ce serait donc aussi le prix a payer pour ma liberte? Ou est-ce tout simplement que notre monde est loin d'etre maitrise, et qu'il faut avoir du bon sens face au danger? Et qu'en effet le monde est injuste?
Eleonie a écrit :--> Elle dit que la société est faux-cul, elle oppose la prostitution (sexe tarifé) au mariage (sexe gratuit). Elle compare les différents modes de servitude de la société : la femme est asservie à l'homme qui lui même est asservi à son travail....
Interessant. Mais elle dit elle-meme que l'homme est l'esclave de la prostituee. Ou est donc la liberation dans le systeme qu'elle propose?
Eleonie a écrit : Elle à eu un mal de chien pour son film "Baise-moi" et ça lui est resté en travers de la gorge.
C'est un film choquant. Je ne comprend pas en quoi montrer des images aussi violentes et pleines de "mort" est benefique. Pardon, mais se faire deverser un torrent d'emotions negatives et de laideur n'est pas sain, et deverser ces horreures ne change rien non plus.

De plus, on attire pas les mouches avec du vinaigre. On en reviens a la forme, car elle est spectaculaire et derangeante. Pas derangeante car elle fait "peur aux hommes", mais parce qu'elle est injurieuse. Et je ne comprend pas en quoi cela est une qualite. Si tout le livre est aussi hargneux, c'est dommage, il perdrais en clarte.
Je le lirais bien si je ne faisait pas insulter a chaque page... :|
Alors, justement, elle explique qu'elle à appris à se faire jolie quand elle à commencé la prostitution (elle ne faisait pas le tapin dans la rue et en plus elle choisisait les mecs avec qui elle couchait) et ainsi, elle avait tout les mecs à ses pieds. Donc, elle sait trés bien comment fonctionne la séduction et elle sait s'en servir (quand elle en à envie --> faut croire qu'elle a pas souvent envie :P ).

Je ne pense que l'on puisse résumer la séduction féminine à une mise en valeur personnelle. L'attrait d'un physique n'a jamais séduit personne, il est seulement une première étape dans le processus de séduction. Ce n'est pas parce que tu vas avoir la bouche teintée de rouge, une mini jupe et un blouson qui t'arrive sous les seins que tu va séduire un homme. Il sera uniquement attiré par des attributs sexuels. Ce n'est pas l'objet ici donc je ne vais pas disserter sur la question, mais la séduction au féminin est beaucoup plus fine qu'un simple "jeux de jambes" !!

Maintenant, en tenant compte de ce que j'ai lu, il ne doit pas être facile pour notre auteure de tisser des relations constructives avec la gente masculine. Suite à un viol, etc... soit. J'en connais aussi quelques unes qui ont beaucoup souffert, elles se sont soignées et essayent de construire des relations positives avec les hommes.

Les quelques extraits que j'ai pu parcourir ne me donnent aucune envie de lire la suite, tout d'abord parce que je connais pire qu'elle, elles n'ont pas fait de bouquin (elles savent pas écrire) et ensuite la vulgarité de ses propos ne m'attirent pas énormément.
Pour les filles comme elle oui la séduction est une forme de putasserie
Oui ? :? Elle a trouvé ça tout seul ?
Elle à eu un mal de chien pour son film "Baise-moi" et ça lui est resté en travers de la gorge.
Son film est une merde. Sans la pub que lui a fait le ministère de l'interieur en l'interdisant aux moins de 18 ans, personne n'aurait été le voir

Pour mieux cerner le perosnages, voyons ce qu'en dit ce vieux salopard de tonton Alain:
J’avais même oublié quand, une année après, je reçois par la poste un roman dédicacé d’une certaine Virginie, la même, moins les ronds sur les "i", mais cette fois avec un nom propre : Despentes. Un roman au titre explicite : « Baise-moi ! » où l’ex-lycéenne qui, visiblement, n’habitait plus chez sa mère, s’était inventé un passé sulfureux : violence, drogue, parfum de prostitution... avec en prime juste pour bibi, son numéro de téléphone écrit en gros à l’intérieur.

Une pro du pipe show ? Ni une ni deux, cette fois je prends mon téléphone et je lui file rencard, vers quinze heures, au café juste en face de chez moi, des fois que... (A l’époque le pote chez qui je vivais bossait l’après-midi et moi j’étais chômeur, je pouvais donc inviter qui je voulais.)

Arrivé en retard, exprès, histoire de respecter la hiérarchie (c’est quand même elle qui demandait), je tombe sur une grosse vache assise en terrasse avec deux gros yeux globuleux et une dent jaune cassée sur le devant. Toujours poli avec les dames, en me penchant plus près pour lui faire la bise, je découvre – chose rare de nos jours chez les jeunes filles – qu’elle a en plus deux, trois poils au menton. Vous voulez le fond de ma pensée ? J’ai connu une Virginie qui travaillait dans un peep-show en haut de la rue Saint Denis, avant qu’il ne la mettent piétonne et ne la changent de sens pour tuer le métier. Une bombe, droguée mais belle comme un cœur, et gentille. C’est grâce à elle que je sais aujourd’hui que les demi-putes émargent à la Sécurité sociale sous l’intitulé « artiste chorégraphe ». Je l’aimais beaucoup mais j’ai quand même dû m’en défaire, un pauvre qui veut devenir écrivain ne peut pas se permettre de multiplier les handicaps. L’autre Virginie, là ? Montreuse dans un sex-shop ? Jamais ! Même au fin fond du 93. Les gérants de ce genre de commerce ne travaillent pas pour les bonnes oeuvres.

Comme vous l’avez compris, le sexe s’avérant impossible, je me retrouve donc à parler du livre ; du sien bien sûr qui vient de sortit, et comme il m’est tombé des mains mais que je ne peux pas lui dire (toujours galant avec les dames) pour ne pas décourager une débutante qui n’a aucun avenir dans le peep-show, ni a fortiori comme chanteuse, actrice ou animatrice télé, j’entreprends de lui expliquer, en une vaste périphrase, pourquoi en 1990 le sexe ne peut plus être subversif.
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