malcorlegrand a écrit :mais je n’arrive pas à détacher le discourt de l’auteur et cette dernière, de par son parcours et ce qu’elle est elle même ne me semble pas la mieux placé pour parler des relation homme/femme car ayant un parcourt très atypique.
De part sa position indiscutablement très particulière, elle apporte un autre point de vue sur une vrai réalité. certes elle à un vécu atypique, mais ce vécu est une réalité que vivent beaucoup de femmes (j'ai pas dit la majorité, j'ai dis beaucoup).
malcorlegrand a écrit :Certes on peut dire que nous aussi nous avons une vision particulaire mais elle est basé sur l’observation d’une multitudes d’individus (la communauté) et non sur la (difficile) vie d’une personne. On tend vers l'objectivité (evopsy).
Je ne la voit pas comme quelqu'un d'associable qui n'a aucune culture, aucun débat et aucune discussion avec ses contemporains. Si son propos était sans aucun fondement et d'un égocentrisme absolu et solitaire, je ne serais pas là, en train de parler de ce livre dont je ne connaitrais même pas l'existence.
Je suis socialement son opposée : mère de famille, je travaille, j'ai deux enfants, je vis une vie heureuse et sans encombre à des années lumières de la drogue, du viol, de la prostitution et les rapports difficiles avec les hommes. Pourtant, son livre m'a touchée : faut croire qu'il doit y avoir un fond de vérité non ?
Justement, le fond, parlons-en (je m'enfonce en la justifiant sur la forme alors que la forme est secondaire

).

1- Le viol qu'elle a subit, elle estime, après plusieurs années de réflexion, que c'était le prix à payer pour sa liberté : deux jeunes filles ne se promènent pas seules, la nuit dans un coin paumé sans risque. Le risque, c'était de se faire violer. Au bout du compte, elle est satisfaite d'avoir réussi à profiter de cette liberté (elle ne s'est pas plié à ce que lui imposait la société), même si cette liberté lui à couté si cher.
--> c'est couillu comme démarche, je ne vous le fait pas dire, mais parfois, l'être humain est plein de ressource pour faire face à sa souffrance. Et puis, franchement, vous trouvez ça tout à fait normal qu'une adolescente n'ait pas le droit de se promener où et quand elle veut dans notre pays ? Enfin si, elle en le droit, mais elle risque de se faire punir par le viol, face à une société qui n'hésiterait pas à penser (sans le dire) : "elle l'a un peu cherché quand même".

2- La prostitutions :
de mémoire d'Eléonie a écrit :pourquoi je me ferais chier à faire du développements photo [son premier boulot NDE] alors que je peux gagner en 3 heures "de sexe tarifé" là où il me faudra une semaine de boulot de 40h pour le même résultat ? Quoi ? Vous trouvez ça dégradant de louer son corps ? Vous trouvez que c'est plus dégradant que de bosser pour un employeur à la con qui vous paie une misère ? C'est qui qui se fait exploiter dans l'histoire ?
--> Elle dit que la société est faux-cul, elle oppose la prostitution (sexe tarifé) au mariage (sexe gratuit). Elle compare les différents modes de servitude de la société : la femme est asservie à l'homme qui lui même est asservi à son travail.... Elle estime que la société est castratrice en rendant difficile pour les hommes l'accés à la prostitution (je développe pas, mais c'est une idée intéressante)

3- Le porno : elle n'a jamais été actrice porno, mais elle défend celles qui en font --> pour une féministe, c'est assez cocasse d'ailleurs. Elle estime que le porno pourrait être de meilleure qualité avec des contrats d'actrices un peu moins attrape couillon si le métier n'était pas si marginalisé depuis les années 70. Elle à eu un mal de chien pour son film "Baise-moi" et ça lui est resté en travers de la gorge.
Moralité : oui, elle a une vision noire et excessive de la société, mais si vous lisez ce bouquin, vous finirez forcement par vous dire la même chose que moi : "elle n'a pas entièrement tort finalement".
Sérieux, si vous avez une LTR sous la main (beaucoup en son équipé dans le coin

) Demandez lui de lire ce bouquin pour voir ce qu'elle en pense : vous verrez.