Ola Mister P,
Le Buddha au fight club, une petite cuillère de cybernétique et l'on danse avec son enfant interne - ça promet!
Je pense qu'il faut ne pas mélanger: La très ancienne culture (d'esprit) orientale et une des cultures possibles. En prenant du recul, l'on se rend compte qu'elle est axée sur la souffrance - y compris ses concepts de l'ego. L'ego est ainsi la carapace scélosé que notre être s'est forgée pour se protéger des aggression s externes. Une carapce qui fait aussi des "erreurs", en se préparant et en mettant en scène, des soffrances inutiles. Se désister de son ego, de ses programmations, de tout en fait (rien n'est important), l'on échappe à cette souffrance. La culture orientale est donc fondamentalement, pour ainsi dire, une stratégie d'évitement.
Et évidemment, la confronter à la plus confrontatrice des stratégies occidentales (un schizophrène en lutte contre lui-même) permet de retrouver des parallèles: Beat the shit out of yourself. Un processus d'assainissement mega-hyper-dur à la fin duquel se trouve l'illumination. Le jeun, certaines drogues, des efforts physiques intenses, l'altitude... permettent tous l'accès à un certain état d'esprit qui ferait voir, paraît-il, plus clair. Plus clair vraiment? L'endocrinologue, le neuro-physiologue, verraient certainement des régions temporales perturbées par les hormones de stress (d'où l'utilité des techniques relaxantes dans l'approche orientale). S'ébranler fortement pour permettre au système déréglé par ses programmations de retrouver un nouvel équilibre. Une stratégie à la base de presque toutes les thérapies.
Notre culture, la culture occidentale, offre d'autres stratégies encore. Plutôt que de te détacher de tout, au point de fondre dans la masse des âmes du monde, elle préconise l'attachement absolu aux êtres aimés - avec en perspective, le... paradis dans un audelàs incertain. Les Mères Thérésa de ce monde, nous les connaissons tous.
Est-ce mieux, ou moins bien que la stratégie orientale? C'est différent! Dans un monde égoiste, trop aimer, sans croire à un paradis qui rétablirait l'équilibre par la suite, est pour le moins bien risqué. L'alternative, se détacher de tout, pour pleinement vivre sa follie personnelle absolue... aie aie! Et qui va faire ton boulot et permettre de vivre? Faut être fou (fight club), n'est-ce pas? Et à la base des deux stratégies, une bonne dose de toute puissance infantile, le fameux "je me prends trop au sérieux" (on retrouve encore le fameux fight club).
Récemment, d'autres stratégies font surface. Elle sont centrées sur un "suffisamment bien", des humains suffisamment bien, des couples suffisamment heureux. Un peu d'ennui ne serait pas si mal, au fonds? Mais finalement je te suggère de ne pas trop te brouiller les neurones. Ces mélanges de cultures, faut-il le rappeler, datent d'une époque où l'on fumait un peu trop - et un peu trop fort aussi! L'alternative, dans nos parages, date du moyen âge: Se flageller. C'est ce que tu recherches? Je paris que non. Alors stop it, tu as le choix de te perdre dans les systèmes de pensée, ou non. Et si vraiment cela te chatouille, lis un peu de Herman Hesse, peut-être le fameux "Steppenwolf" pour commencer. Il a très bien su intégrer les deux systèmes de pensée. Mais il a aussi été en psychanalyse toute sa vie...
Et oui, tout cela s'appelle la "conscience". Ah, si seulement elle ne l'avait pas incité à ceuillir cette sacrée pomme, nous serions tous encore au paradis...
bàv
Celestin