[D] Psychanalyse : faut-il savoir ou pouvoir?

Note : 13

le 09.06.2008 par Owen

15 réponses / Dernière par Cyd07 le 13.06.2008, 15h29

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Salut Owen,

Pour étayer ce que je vais expliquer après, je vais d'abord signaler que c'est un sujet qui me passionne. En + de ça, ma soeur est psychanalyste, j'ai un oncle qui est psychiatre et je connais pas mal de psychologues. J'en ai souvent parlé avec eux et de mon côté, j'ai lu pas mal de bouquins sur la PNL, l'hypnose, la Gestalt,... (voir plus loin).

En restant sur le sujet de la psychanalyse, je voudrais te dire que ce n'est pas nécessaire mais dans certains cas très simple comme le fait de ne pas savoir t'ouvrir ou d'avoir des phobies ou des maux plus profonds, ça peut être très utile.

Le métier de psychanalyste est un métier qui est très exigeant et qui demande une connaissance et une formation approfondie. Etant donné le caractère non reconnu officiellement, tu trouves malheureusement de tout dans les psychanlystes. Beaucoup de charlatans mais aussi de très bons professionnels. Il vaut mieux donc correctement se renseigner avant de consulter quelqu'un. Ce n'est pas en lisant quelques articles et quelques bouquins qu'on le devient.

J'en ai souvent discuté avec ma soeur qui est quelqu'un de foncièrement bon et les résultats qu'elle obtient sont parfois sidérants. Et pourtant, la responsabilité qui repose sur eux est parfois grande. Quand quelqu'un vient te voir et te dit d'emblée qu'il a vu 10 psy et que vous êtes sa dernière chance, ce n'est pas toujours simple. Il y a parfois des cas très durs de vie ou encore des pervers.

Dans son cas, elle se base notamment sur l'hypnose et d'autres modèles pour ses thérapies mais d'autres techniques existent.
Toujours est-il que cela demande une concentration et une énergie énormes, un cas n'étant jamais l'autre. Il faut donc s'adapter en permanence au cas qui se présente à toi. Combiner les techniques et essayer de rentrer en confiance avec les personnes en face, ce que parfois certains psychologues ont du mal à faire.

Par rapport à tes réflexion parents-enfants, il faut savoir que dans les psychanlyses, on n'est pas obligé de tout baser sur le passé et le vécu parent-enfant, loin de là. Ainsi, certaines méthodes comme la Gestalt te proposent de t'axer sur le présent et l'avenir plutôt que sur ton passé. Elle se base sur l'action. Donc dans ce cadre, cela serait peut-être plus indiqué pour le cas que tu cites.

A+

Varga
entre parenthèses, selon une étude statistique récente, les femmes arriveraient à rebondir plus vite que les hommes après une rupture. Je penses que l'approche féminine de la gestion des émotions avec cette méthode y est pour beaucoup.
Petit hors sujet: c'est surtout parce que les femmes sont loin d'être aussi désespérées sexuellement que les hommes. AMHA.
Celestin a écrit :Salut Ellimac_zero,

Les "méthodes" que tu donnes sont de John Gray, c'est le Mars et Venus, approche vaguement basés sur la différence entre "problem focused" et "emotion focused coping".

Y a-t-il toujours et encore besoin de rappeler l'absence totale de qualification de M.Gray, ses diplômes truqués, sa proximité aux activités d'un certain Maharishi Mahesh Yogi, aux yogic flyers, aux simplifications new age délirantes et hyper-banalisantes des "prophécies de Célestine" (le choix de mon pseudo n'est pas un hasard)? Le manque total d'un quelconque fondement à part le fait que ce type de bouquins se vend comme des petits pains. Clair, qui n'est pas tenté par le mirage des réponses simples et rapides? Mais autant lire Blanche-neige alors...

En réalité, une analyse commence là où toutes ces choses n'arrivent à expliquer plus rien du tout, quand la grotte est froide et pourrie, et quand le discours ne résout pas, mais crée et renforce la tension interne.

bàt
Celestin
mon message est "chercher une solution est une chose. décompresser émotionnellement en est une autre. En parlant de tes problèmes, en les extériorisant et en étant simplement écouté, tu sera mieux à même de faire face. Un psy est d'abord une oreille qui est la pour ça."

rien a voir donc avec une quelconque polémique john gray, tu est hors sujet Celestin.

Ellimac_zero
chercher une solution est une chose. décompresser émotionnellement en est une autre. En parlant de tes problèmes, en les extériorisant et en étant simplement écouté, tu sera mieux à même de faire face
Précisément, la psychanalyse postule que la parole (dans le cadre d'une analyse avec un professionnel compétent) est beaucoup plus que ça. Il ne s'agit pas uniquement de décompresser, la parole libère, au sens fort. La parole est la solution, car elle fait apparaître les troubles, les déplacements, bref ce qui se cache derrière les symptômes. Et cette apparition ("rendre l'inconscient conscient") libère, car le moi prend acte des désirs névrotiques donc malsains de l'Autre (l'inconscient), mais aussi des désirs profonds et sains qui peuvent alors unir le moi et l'Autre.

La parole n'est pas l'étape préparatoire à la recherche de la solution, parce que précisément le psy ne fait pas qu'écouter. Les gens traumatisés peuvent parler à leurs amis pendant des années sans avancer.


PS: à propos des différences hommes/femmes, j'étudie (un peu) actuellement la résilence, qui est la capacité du sujet à se remettre d'un évènement potentiellement traumatique sans tomber dans la névrose (j'estime que ce terme est équivalent à la sublimation en psychanalyse - même si des débats ont lieu sur ce point). Figurez vous que les femmes ont l'air d'être plus facilement résilientes que les hommes. Pas uniquement après les ruptures amoureuses, également après des traumatismes plus graves. Ce qui nuancerait l'argument de Mister Z (même si dans le cas d'une rupture, cet argument reste valable comme un des facteurs). Pour autant le fait que les femmes se remettent mieux parce qu'elles parlent à tort et à travers me paraît discutable (de plus c'est "un peu" simplifier que de dire que les hommes font comme ci, les femmes comme ça).
En parlant de tes problèmes, en les extériorisant et en étant simplement écouté, tu sera mieux à même de faire face. Un psy est d'abord une oreille qui est la pour ça.
C'est juste trop simpliste! L'effet de support social est certainement une des caractéristiques d'un psy, mais la réalité est plus complexe.

Cyd07 touche bien à un sujet qui illustre cela: La résilience. Digérer un problème est à tous les égards un acte actif, et non quelque chose qui nous arrive. Vaut-il mieux alors refouler (se contrôler, passer l'éponge et aller de l'avant) ou explorer ses émotions (se laisser aller, revivre et s'effondrer s'il le faut, pour mieux revenir ensuite)? Vaut-il mieux aller suffisamment bien assez vite, ou aller très bien à terme? Puis-je choisir volontairement ma stratégie de résilience? Et quel est le rôle de la parole dans tout cela?

Les "troubles de stress post-traumatique" nous enseignent alors que notre capacité de faire le bon choix ici a des limites. C'est lorsque les réponses simples commencent à toucher à leurs limites, lorsque parler (et écouter) devient impossible, ou que les solutions trouvées créent plus de problèmes qu'ils n'en résoudent, qu'une analyse profonde peut devenir nécessaire.

C.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] 100% d'accord par Cyd07
Célestin a écrit :C'est lorsque les réponses simples commencent à toucher à leurs limites, lorsque parler (et écouter) devient impossible, ou que les solutions trouvées créent plus de problèmes qu'ils n'en résoudent, qu'une analyse profonde peut devenir nécessaire.

Tout à fait d'accord. N'oublions pas que pour les psychanalystes, un symptôme n'est absolument pas un dysfonctionnement, une incapacité, une déviance. Qui s'évalue toujours par rapport à une norme qui distingue radicalement - qualitativement - le normal du pathologique, alors que la psychanalyse indique que le "normal" est en quelque sorte un idéal, nous sommes tous névrosés, après il ne s'agit que d'une question d'échelle.



Selon moi les TCC (et j'indique que pour l'instant je les connais très peu, reprenez-moi si besoin) établissent cette limite entre normal et pathologique, d'ailleurs elles cherchent souvent à évaluer les capacités cognitives et comportementales, capacités d'adaptation sociale, etc. pour déterminer les aptitudes et déficits du sujet (j'insiste sur "déficit").


En psychanalyse donc, le symptôme, loin d'être un dysfonctionnement, est une tentative du sujet de trouver une solution, un symptôme, même quand il est véritablement destructeur, est une thérapie mise en place par le sujet lui-même. Le problème c'est que le sujet a souvent tendance à masquer le traumatisme (déplacement, souvenirs-écran, ...) plutôt qu'à le régler. L'analyse vise l'établissement, par ses deux acteurs, d'une autre thérapie, qui règle vraiment le problème en faisant advenir petit à petit le traumatisme "nu" à la conscience.
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