[Reprise]
2 journées passèrent suite à ce rendez vous avorté et un séducteur de la communauté, dont je tairai le nom, (parce qu'il s'est laissé manipulé par cette garce) me passe un coup de fil un peu pressant pour me demander de le rencontrer autour d'un verre évoquant un client intéressé par mes services de coaching.
Je conclus avec lui et cette "tierce" personne un rendez-vous en semaine le soir.
Café des flores .
18h45
Pendant que ma cuillère argentée accroche les bulles de gaz de mon diabolo menthe, une femme m'aborde à la terrasse et me demande dans un accent à couper un brouillard si je ne suis pas guide de montagne en italie :
- Tiger : non désolé madame. Heureux d'apprendre que j'ai un sosie en italie.
- Inconnue : Ah pardoné. Sié la capelli...comé guide italiano.
Et elle repart aussi furtivement qu'elle est arrivée. Je quitte des yeux cette boisson verte et regarde nonchalamment le flot de circulation.
Puis tout à coup, un homme fait des signes de main vers ma direction... oui c'est bien moi le concerné et je finis par distinguer mon wing que j'ai dû mal à reconnaître.
Mon dieu ! Que lui arrive t'il ? Il est sapé comme un prince des mille et une nuit, et ce n'est pas son genre. Il est accompagné de ce qui semble être à cette distance une jolie créature blonde. Il parle bruyamment avec son interlocutrice et sa tenue vestimentaire hors norme tranche bruyamment avec le commun des mortels parisien. Attablé (voire vautré) à la chaise de ma terrasse, je suis comme tous les consommateurs autour de moi, arraché de ma torpeur.
Je me redresse sur ma chaise et qui vois-je désormais distinctement avec monsieur le séducteur ?
Anouchka en personne !!
Cette muse aux cheveux de serpents et avec un sourire qui électrise les plus bas instincts de l’espèce mâle est en compagnie de mon wing. Cette félone capable de s’accoupler avec le diable en personne pour rajouter un autre trophée à son tableau de chasse vient de s’encanailler avec un de mes camarades de séduction.
Sans être un mage, il est aisé de comprendre que ce rendez-vous n’était qu’un leurre. Une sorte de rosbeef rouge bien saignant pour faire sortir le fauve de sa tanière. Pourtant mon wing a l’air de penser que l’on se rencontre pour la première fois, Anouchka et moi.
Dans un étrange et surréaliste protocole, on assiste sur une terrasse de café parisien à un homme élégamment vêtu présentant, sans le savoir, sa partenaire ou pseudo-partenaire à un deuxième homme qui connaît d’avance cette femme qui elle-même attise les braises de ce jeu de dupe.
Frisant l’insolence, je réponds à la froide beauté slave par une attitude relâchée toute méditerranéenne. Je regarde à peine Anouchka, et mets peu d’empressement à répondre à mon wing.
- Tiger, je te présente Anouchka. C’est elle ton « client » et elle voudrait bien savoir si tu peux coacher aussi les femmes…
Le vent s’il soufflait à ce moment là aurait eu une telle puissance qu’il pourrait alimenter instantanément tous les alizées de la terre. Ma réponse finit par venir.
- Oui. Les plus belles femmes prioritairement. Sinon les autres femmes doivent payer un tarif plus élevé…à cause des efforts plus importants que je dois faire… [Mes yeux se tournent vers Anouchka ] êtes-vous prêtes à payer le prix coûtant ?
Cette pique n’a pas plu à mon wing qui répond à la place d’Anouchka :
- Ecoute Tiger, je crois qu’on va se débrouiller…
- Non, non pas de problèmes ! rétorque Anouchka en posant une main maternelle sur mon camarade. Je suis prête à te régler un peu plus Tiger. L’argent ce n’est pas le problème… je veux que tu investisses du temps sur moi.
J’avoue que je suis à nouveau dépassé par la situation… même mon wing commence à flairer le danger. Sa belle a l’air attiré par ce tigre. Depuis le début de notre entretien, Anouchka n’a pas perdu de sa superbe et malgré le peu d’attention que je lui accorde, elle n’a jamais cessé d’irradier toute la terrasse de sa lumineuse présence.
C’est à ce moment là que j’ai eu le sentiment que j’allais retranscrire tout le récit pour la communauté ; Je n’ai pas vu jusque là de femme pareille.
Elle tient entre ses mains le cocktail le plus dangereux : Belle + intelligente + déterminée + joueuse. C’est encore plus détonnant que le molotov.
- Alors ? me demande l’audacieuse
- Eh bien euh… si tu me règles un premier acompte maintenant c’est ok.
Sans un mot, elle sort de ses doigts de fée, un carnet de chèque hors son sac et le pose à côté du diabolo menthe qui a arrêté de produire du gaz venant lécher la cuillère.
- Combien je te dois ?
Elle maîtrise jusqu’au bout l’interaction la vilaine.
Je lui donne une somme précise, qu’elle dépose sans aucune fioritures sur les lignes de son carnet…
Anouchka vient de me faire engouffrer dans un nouveau rond à la victoire plus qu’incertaine…
[ A suivre]